Nouvelle version, 2021
Ransa no Moribito
Gardien des Lanciers
Chapitre 3
Petite Merveille
J'ouvris les yeux sur le plafond d'une auberge. Je roulai sur mon futon avant de jeter un regard à la silhouette endormit à mes côtés. Je souris et blottis mon visage contre son cou en refermant les yeux. Je sentis la main de Maman se poser sur mes cheveux et me les caresser.
« Bon matin, ma belle, résonna sa voix. Ça fait longtemps que tu es réveillée ?
- Je sais pas... j'ai envie de rester avec toi dans le lit.
- Un petit cinq minutes et ensuite on se lève.
- Oui ! m'égayai-je. »
Je ne pouvais pas être plus comblée que ça. J'étais en voyage, par caprice et amusement, avec Maman. Parfois, Papa nous accompagnait, mais c'était uniquement pour la tradition familiale d'aller au Marché des Herbes à Rota, au début du printemps. Sinon, il nous laissait faire nos voyages et sorties entre mère et fille. Maman se redressa sur le futon et je restai agrippée à son cou en riant.
« J'ai un petit tigre accroché à moi, rit-elle. Aller, Alika, lâche-moi. Si tu veux qu'on profite encore de nos vacances, il faut se lever. On fait une course de celle qui plie le plus vite son futon ? »
Je levai un regard remplit de défi à Maman. Elle savait comment activer mon côté compétiteur. Je la lâchai prestement et me mis à plier rapidement ma couverture avant d'arriver au matelas. Ce dernier était toujours plus difficile et lourd. Je jetai un œil à Maman : elle avait presque fini de rouler son futon !
« C'est pas juste, m'écriai-je. T'es plus forte et plus grande que moi ! »
Maman se mit à rire et prit une pause en me regardant faire. Lorsque j'arrivai presqu'à la même place où elle avait arrêté, elle reprit la course. Elle termina cinq secondes avant moi. Je fis la moue.
« Tu prendras de la vitesse en grandissant, me rassura-t-elle. »
Nous nous habillâmes avec nos kimonos et nos pantalons. Mon kimono était rose foncé et attachée avec ma ceinture Kanbalese blanche. Après s'être lavé le visage, je regardai les longs cheveux de Maman qui lui arrivait aux hanches avec envie. Bientôt, elle se les attacherait en une queue de cheval.
« Maman ? Tu penses que mes cheveux vont être aussi longs que les tiens, un jour ?
- Je suis certaine que oui, sourit-elle. Les tiens ont une bonne longueur d'ailleurs.
- Ils m'arrivent juste au milieu du dos...
- Ça viendra. »
Je lui donnai mes deux attaches à cheveux pour qu'elle fasse mes deux lulus. Les gens étaient portés à me dire très souvent que j'étais une mini copie-conforme à Maman, mais en plus petite. Elle prit ensuite sa lance et je l'imitai avec ma branche de bambou. Maman a dit que lorsque j'aurai sept ou huit ans, j'aurai le droit à avoir une vraie lance, comme la sienne. Après déjeuner, nous prîmes une marche avant d'arriver devant un parc où d'autres enfants jouaient ensembles. N'étant ni peureuse ni timide, je demandai à Maman si je pouvais aller les rejoindre.
« Vas-y, je ne serai pas loin... et je prends ton bâton en bambou. »
Je comprenais que Maman ne voulait pas je commence des bagarres inutiles, alors en présence de d'autres enfants, je laissais mon bâton à Maman. Une fois les mains libres, je me fondis rapidement dans le groupe d'enfants. Nous jouâmes un moment au jeu de la « tag ». Ils parvenaient à peine à me toucher : l'endurance et l'agilité que j'avais appris via l'entraînement de Maman me donnait un petit bonus. Ils se lassèrent rapidement de ce jeu et je pense que leurs parents avaient dû les rappeler, car le parc se vida très vite. C'est alors que mon regard se posa sur une autre fille. Elle se balançait toute seule, dans son coin. Elle avait des cheveux ondulés blonds cendrés, des yeux bruns et un teint pâle. Mon intuition me poussa à aller la voir.
« Allô, fis-je en prenant place sur une autre balançoire.
- Allô, me répondit-elle, timidement.
- C'est quoi ton nom ?
- Murasaki, j'ai huit ans. Toi ?
- Alika, j'ai six ans. Tu veux jouer avec moi ? demandai-je rapidement. On va pas courir comme le jeu de la tag. On peut escalader les barreaux comme des singes ! »
Je pointai le module de jeu en bois. Après un moment, elle prit ma main et nous nous dirigeâmes vers le module. Je jetai un regard à Maman et la vit discuter avec une autre dame. Cela pouvait-il être la Maman de Murasaki ?
Murasaki, bien que timide, avait une très belle énergie : son aura était de couleur lavande et ça signifiait qu'elle était joyeuse. L'aura est un champ énergétique qui entoure tous êtres vivants et montre leurs émotions ainsi que leurs états de santé. Très peu de gens pouvait voir les auras et je faisais partit de ceux qui pouvait les voir de mes propres yeux. L'aura faisait le contour de la silhouette des gens, entourant leurs cheveux et leurs vêtements. Chaque personne détenait une couleur unique propre à leurs émotions. Celle de Maman en colère était d'une couleur totalement différente que si c'était Papa ou moi qui étions furieux.
Après avoir joué plusieurs minutes ensembles, je choisis de la présenter à Maman.
« Je vais te présenter à Maman, viens ! souris-je.
- Euh... t'es sûre ? hésita-t-elle.
- Maman peut être intimidante, c'est ce que Papa dit souvent, mais elle est vraiment très gentille. Viens ! »
Sans attendre sa réponse, je pris sa main et me dirigeai vers Maman.
« Maman ! Regarde, j'ai une nouvelle amie ! annonçai-je alors que le regard des deux adultes se posa sur nous. »
Je sentis Maman se tendre et avant qu'elle ne puisse répondre ou même me chicaner très furtivement, la deuxième femme fût plus rapide qu'elle.
« Oh, c'est vraiment super de la voir jouer avec une autre fille, s'attendrit la dame. Elle voit à peine d'autres enfants.
- T'es la Maman de Murasaki-Chan ? m'étonnai-je.
- Oui, c'est bien ça.
- Super ! »
Je pris place sur le sol proche de Maman avec Murasaki et sortit des papiers de mes poches pour en faire des origamis avec elle. J'entendis moyennement la conversation entre Maman et la mère de Murasaki, mais au vue son énergie, je devinais qu'elle allait lui demander un grand service.
« Je serai contente si vous pourriez emmener votre fille, Balsa-San, dit-elle. J'avais déjà pensé à embaucher un garde-du-corps, mais le fait que vous ayez votre fille avec vous, pour être amie avec ma propre fille, rend la tâche plus facile.
- Actuellement, je n'étais pas en travail, répondit Maman. Mais au vue votre situation, il faudrait juste que je me prépare convenablement. Laissez-moi un délai de deux jours.
- Alors on va encore en voyage, mais avec des amies ?! sortis-je, alors que j'avais saisi que la dernière partie de ce que Maman avait dit.
- Eh, oui à peu près.
- Je vais pouvoir jouer avec Murasaki encore ?! »
La dame hocha la tête et me dit que je pourrais encore jouer avec sa fille si ma mère acceptait de m'emmener lors du voyage. Je quittai ma nouvelle amie alors que Maman décida d'aller retrouver Papa, au refuge.
Après quelques heures de marches, nous arrivâmes en soirée au refuge. Il y avait de la lumière à l'intérieur. Je me mis à courir et entrai en trombe à la maison.
« Papa ! Je retourne en voyage avec Maman ! annonçai-je joyeusement en sautant dans ses bras.
- Ah oui ? Balsa, je croyais que vous étiez déjà en voyage de plaisir.
- ... Eh... oui, confirma-t-elle en entrant à son tour. Sauf que cette fois-ci, c'est légèrement différent. J'ai besoin d'Alika... pour mon travail...
- Depuis quand as-tu besoin de notre fille pendant ton travail ? s'étonna Papa. »
Papa vit que je les écoutai attentivement et me demanda de monter dans ma chambre le temps qu'ils discutent. Mais je refusai et retournai m'agripper aux cuisses de Maman et commençai à chigner. La seule phrase de leur échange qui me parvint aux oreilles fut celle dite par Papa.
« Non, Balsa, elle ne peut pas venir avec toi. En aucune façon. »
Papa jeta un œil mauvais à Maman.
« Bin, commença Maman, je ne peux pas vraiment revenir sur ma promesse que je lui ai fait, si ? La cliente a une fille aussi et quand elle a entendu et vu que j'avais une fille aussi, hé bien... nous avons décidé— je lui ai dit qu'Alika sera avec moi.
- Tu ne peux pas faire ça, ce n'est pas sécuritaire.
- Tout ira bien. Il y aura aussi une autre enfant avec nous.
- Tu ne peux pas garantir que tout se passera bien, par contre. Un enfant c'est déjà assez de boulot comme ça, n'imagine pas deux. Si ç'avait été un voyage sans avoir à travailler, j'aurais compris. Mais pas cette fois. Je ne veux pas. »
Je gonflai mes joues avec mécontentement.
« JE VEUX ALLER AVEC MAMAN ET MURASAKI-CHAN ! criai-je soudainement.
- Alika, je connais ta petite chanson. Ne commence pas— »
Trop tard, je me jetai au sol en piochant des pieds et en criant. Papa essaya de m'attraper, mais je me tortillais et je sentis ma poitrine se serrer et mes yeux devenir humides. Je sentis Papa me soulever de terre et m'emmener dans ma chambre, au second étage. De base, c'était là où il mettait ses réserves d'herbes médicinal, mais depuis que j'étais assez vieille pour avoir ma propre chambre, il avait emménagé l'endroit pour en faire ma chambre. Je le sentis m'asseoir sur le lit et je continuai de me débattre.
« Tu comprendras quand tu seras plus vieille, Alika, dit-il. Je t'emmène dans ta chambre, car tu sais pourquoi tu es ici.
- Je-je-je veux être av-avec Maman ! sanglotai-je. Elle a dit que c'était une promesse !
- Ce n'est pas ce genre de promesse que j'aime. Tu vas rester ici et te calmer le temps que je parle à Maman et trouve un compromis. »
Il se leva, je fis pareil pour le suivre, mais le regard qu'il me jeta fit en sorte que je me rassis sur mon lit. Je continuai de pleurer et sentit une main sur le dessus de ma tête : mon ami commandant esprit. Mes yeux voyaient des choses que le commun des mortels ne pouvait pas voir. Ce que je voyais n'était nullement relié au monde de Nayug. Je restais dans la dimension de Sagu. Je voyais constamment des esprits, en chair et en os et non pas de façon translucide – en plus de voir les auras. J'avais deux esprits qui m'accompagnaient partout, mais c'était le premier, qui me caressait la tête, qui était le plus présent.
« Dis à Papa pourquoi il devrait te laisser aller en voyage avec Maman, me dit-il.
- Comment ? murmurai-je.
- Murasaki a besoin d'une amie !... Et tu dois découvrir le monde ! »
J'hochai la tête et étais déterminée à expliquer pourquoi Papa devrait me laisser partir avec Maman. Je descendis les escaliers et avec l'énergie ambiante, je devinais que Maman était dehors. J'allais pousser la porte quand les voix à l'extérieure m'arrêtèrent. Mes parents se chicanaient très souvent, j'étais plus ou moins habituée, mais cette fois-ci, l'énergie était encore plus écrasante que les fois précédentes. J'entrouvris doucement la porte et écoutai la conversation entre eux en les épiant. Je sentis mon commandant esprit poser sa main sur ma tête et écouter avec moi.
« Tu ne me l'as même pas demandé, dit Papa.
- Je ne devrais pas avoir à le faire, répondit Maman qui était étonnamment calme.
- C'est ma fille aussi. N'ai-je donc rien à dire sur son éducation ?
- Alors tu vas juste la protéger à tout jamais et ne jamais la laisser quitter la maison ? Tu vas faire quoi quand elle sera plus vieille et en âge de se marier ?!
- Elle a juste SIX ans, Balsa, lui répéta-t-il. C'est irréfléchi provenant de ta part et elle peut voir et découvrir le monde sans avoir à croiser le chemin d'hommes dangereux. Tu risques de la faire tuer en agissant de cette façon ! Sauver des vies ne sert à rien si tu dois pour ça en prendre d'autres. »
Il y eut un silence, mais je vis l'énergie de Maman devenir de plus en plus sombre. Elle bouillait.
« Alika est une guerrière en devenir, rétorqua-t-elle. Elle s'entraîne depuis ses quatre ans. Elle a également besoin de se faire des amis et le contrat pour lequel j'ai été engagée avait la dernière option.
- Deux ans, ce n'est pas assez comparé à tes vingt-quatre années d'expériences. Elle restera avec moi, que tu le veuilles ou non ! Et en allant au Bas-Ougi elle a bel et bien des amis.
- Jiguro ne m'a jamais mis de côté même en tant que garde-du-corps. Il me gardait constamment à ses côtés. Je veux ma fille à mes côtés, moi aussi. »
Je levai les yeux vers mon commandant esprit. Il ébouriffa mes cheveux pour me rassurer et je reposai mon attention sur eux.
« Tu tends à faire les mêmes pas que Jiguro. Tu prends très fréquemment des décisions sans me consulter avant, maugréa Tanda. Je me sens à tous les coups écrasés par toi. Impressionnante comme toujours... mais je continue de maintenir que j'ai mon mot à dire concernant notre fille unique ! »
Je perdis un bout de leur conversation. Ils haussèrent le ton, qui devenait de plus en plus violent. Maman tremblait de rage. Je la vis soudainement dresser et fermer son poing, prête à frapper Papa, menaçante plus que jamais. Son aura était devenue noire alors que celle de Papa était un mélange d'ambre foncé.
« Je t'interdis de me donner des ordres, Tanda ! vociféra Maman. Tu n'as pas le droit de m'ordonner quoique ce soit ! On m'a élevé pour que je sois capable de juger par moi-même si la décision ou la situation est bien ou pas ! Si je pense qu'Alika est assez vieille pour voyager alors—
- Est-ce que tu t'entends parler Balsa ?! Tu crois vraiment ça ?! Tu n'as pas fait cet enfant toute seule, et au départ, tu n'en voulais même pas ! Et maintenant que je te dis que je ne veux pas que tu l'emmènes avec toi, tu—
- Tanda, fais attention à tes mots avec moi, l'avertit-elle. »
Soudain, ils se retournèrent vers la porte. L'air sévère de Maman me faisait vraiment peur maintenant. Je crois que j'avais crié indirectement d'arrêter, parce que j'en pouvais plus de les entendre se chicaner à mon sujet. Mes yeux étaient embués de larmes, je pleurais.
« Oh non ! s'exclama mon commandant esprit. Vite en haut, petite fleur, vite en haut ! »
Je me grouillai de me redresser sur mes jambes et courus le plus vite possible vers les escaliers lorsque la porte s'ouvrit sur mes deux parents. Je me pris les pieds dans quelque chose et m'étalais de tout mon long sur le sol de bois. J'entendis Maman soupirer.
« ... Elle a tout entendu, comprit-elle. »
Elle vint vers moi et m'aida à me redresser. Immédiatement, je m'accrochai à son cou.
« Désolée ma belle, s'excusa Maman. On n'aurait pas dû te mêler dans cette chicane.
- Maman, emmène-moi avec toi ! Je veux revoir Murasaki ! C'était une promesse ! »
Papa regarda Maman dans les yeux, les bras croisés. Je sentais qu'il lui reprochait énormément de choses ; je ne pouvais dire lesquelles, mais son énergie était très lourde. Ils se regardèrent un moment en silence et pour une des rares fois, je sentis Maman déclarer forfait pour ce conflit.
« Alika, écoute-moi attentivement. »
Elle tenta de me dégager de son épaule, mais je restais agripper fermement à elle.
« Alika... s'il te plait.
- Non !
- ... Maman est en train d'étouffer un peu, dit-elle.
- Oh... »
Je me décollai légèrement.
« Écoute, mon trésor.
- Quoi ?
- ... Ce serait mieux que tu restes avec Papa.
- Quoi ?! Mais tu vas où ?! Et Murasaki ?!
- J'ai encore leur contrat en tant que garde-du-corps.
- Mais... Murasaki...
- Je lui dirai que tu es tombée malade, ne t'en fais pas.
- Maman, je veux venir avec toi ! continuai-je en m'agrippant encore à elle. On traversera la chaine des Montagnes de Brume Bleues ! On ira au royaume de Kanbal ! Je montrerai à Murasaki comment on se bat !
- Non, mon trésor. Tu n'as pas le droit de me suivre pour cette fois-ci.
- Pourquoi ?
- C'est dangereux.
- Pas si je suis avec toi, rétorquai-je. S'il te plait, maman ? »
Elle se mordit la lèvre inférieure, mais ne sut quoi me dire avant de me déposer au sol. Elle prit son sac qui n'avait pas été défait de notre dernier voyage et attacha sa cape avant de prendre sa lance.
« Maman, tu vas pas partir en pleine nuit ?!
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que je t'aime beaucoup et que je ne veux pas te perdre.
- Tu pars à cause de moi... ?
- Non, ma chérie. Je pars pour mon travail.
- Mais moi, je vais te perdre si tu t'en vas ! »
Je me ruais vers Maman, mais je sentis les bras de Papa m'arrêter dans mon élan. Je pense qu'il savait que Maman ne pourrait jamais partir pour son contrat si je continuais à la coller de cette façon. Elle s'approcha de moi et me donna un gros bisou sur le front.
« Promets-moi d'avoir de nouvelles histoires quand je reviendrai, sourit Maman. N'oublie pas que je t'aime de tout mon cœur. »
Je me remis à chigner. Elle se redressa avant de regarder Papa.
« Prend soin d'elle.
- N'aies craintes... ne me fais pas attendre deux ans, par contre.
- Je ne le ferai pas, termina-t-elle.
- Non, pars pas, Maman ! criai-je. »
Sauf que cette fois-là, elle ne se retourna pas et quitta le refuge. Ce n'était pas la première fois qu'elle partait de cette façon-là. Seulement, en pensant à Murasaki, je croyais fortement avoir perdu une opportunité grandiose de me faire une amie et découvrir de nouveaux horizons à cause, et seulement parce que Papa était trop peureux. Ce dernier me retint pour éviter que je ne suive Maman même si je me débattais en criant. Mon commandant esprit décida de l'accompagner pour moi.
Je passai ma nuit à pleurer et réclamer Maman dans mon lit. Au départ, Papa me laissa pleurer seule en espérant que je m'endorme de fatigue, mais quand il s'aperçut que rien ne pouvait me calmer, il déclara forfait et monta me voir. Il voulut me bercer, mais je me débattis. Avec une grande patience, il resta là et je finis par céder et le laissa me prendre dans ses bras et me dire des mots réconfortant. Or, j'étais déjà enfermée dans un bulle d'énergie protectrice et ses mots n'atteignaient pas mes oreilles.
*Murasaki est le nom japonais pour "Violette".
