Disclaimer: Bon, comme vous pouvez vous en douter, tout est évidemment à cette chère J.K. Rowling, je ne fias qu'utiliser ces formidalbes personnages!
Voilà (enfin!) le 2° chapitre, j'espère qu'il vous pliara!
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II Intermèdes (1)
En cette froide soirée d'octobre, Square Grimault n'abritait que trois personnes, sans compter l'elfe de maison. Sirius Black, à la fois gardien et prisonnier de la vieille demeure, était pelotonné dans un canapé du salon, regardant le feu qui flambait dans la cheminée d'un air sombre. A côté de lui, Remus Lupin. Il était revenu la veille d'une mission dangereuse et ne rêvait que d'un bon lit, mais préférait venir voir Sirius aussi souvent qu'il pouvait, pour lui remonter le moral. Il avait d'ores et déjà décidé de s'installer dans cette maison aussi longtemps qu'il le faudrait pour que Sirius retrouve un peu sa joie de vivre.
Dans un fauteuil, recroquevillée sur elle-même, Nymphadora Tonks. Elle devait partir en mission tôt le lendemain et aurait pu aller dormir dans son appartement qui jouxtait le Ministère, mais depuis qu'elle avait retrouvé Sirius, elle essayait de passer le maximum de temps avec lui, comme pour rattraper le temps perdu.
De son enfance, elle avait gardé le souvenir flou d'un grand homme brun qui riait tout le temps, et savoir qu'il n'avait finalement rien fait de mal lui donnait envie de mieux le connaître. Sa mère en avait toujours parlé avec des sanglots dans la voix, s'en voulant de regretter ce cousin qu'elle avait cru comme elle et qui avait si mal tourné. La jeune femme désirait savoir ce qui avait poussé cet homme dans la voie de la rébellion. Pour sa mère, elle savait que c'était l'amour, mais Sirius ?
Puis, même si elle n'osait pas se l'avouer, elle espérait chaque fois voir Remus. De ce qui était pour elle leur première rencontre, elle avait gardée un souvenir étrange, qu'elle avait toujours eu du mal à définir. D'abord parce qu'elle s'était toujours demandé pourquoi un adulte, étranger à sa famille, avait bien pu s'embêter à passer la soirée à discuter avec une gamine de cinq ans. Et puis, cet homme, qui lui avait paru immense, avait marqué son imagination enfantine, et son parfum, la couleur si particulière de ses yeux, son air fatigué lui étaient restés en mémoire. Le revoir avait été un choc, même si elle ne lui avait pas tout de suite dit qu'elle le reconnaissait. Elle avait été émue de le revoir et voulait aujourd'hui le connaître davantage, comprendre enfin pourquoi ses yeux recelaient une telle détresse, qu'elle avait inconsciemment perçue tant d'années auparavant. Aussi avait-elle deux excellentes raisons de passer du temps square Grimault, et elle s'y appliquait.
Ce soir-là, lorsque Remus était apparu dans l'entrée de la maison, Nymphadora était déjà là. Le cœur de la jeune femme n'avait pu que se serrer en le voyant l'air si perdu, si désolé, si maigre dans ses vêtements usés. Elle avait eu l'envie irrépressible de le prendre dans ses bras, mais n'avait pas osé. Et le regard de Remus s'était posé sur elle, insistant, avant qu'il ne se détourne et n'aille s'asseoir sur le canapé. Depuis ce moment, personne n'avait prononcé un mot, mais aucun d'entre eux ne s'en plaignait. Ils se sentaient plus proches que jamais les uns des autres.
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Peu avant Noël, ils se retrouvèrent de nouveau tous les trois, cette fois de meilleure humeur. Ils parlèrent de tout et de rien, Remus et Sirius retrouvant leurs années de Poudlard pour les raconter à la jeune femme qui les écoutait, les yeux grands ouverts, ravie. A son tour, elle leur narra certains de ses exploits et comment elle avait rapidement su tirer profit de son don. Seul le professeur Flitwick, le directeur de sa maison, était capable de la reconnaître quel que soit l'aspect qu'elle prenait.
Au bout d'un moment, Remus se tourna vers elle et lui demanda :
-Tonks, s'il te plaît, montre-nous comment tu es vraiment. Je veux dire, sans les cheveux roses, les yeux verts, et tout. Comment tu étais lorsque tu es née.
La jeune femme le regarda attentivement, étonnée par sa demande. Puis, à son tour, Sirius lui demanda la même faveur. Elle hésita. Non qu'elle ait honte de ce qu'elle était, mais disons que… elle n'aimait pas particulièrement son aspect naturel ; elle avait décidé depuis longtemps d'adopter celui qu'elle avait maintenant et désirait qu'on la connaisse comme ça. Plus jeune, elle avait aimé changer d'apparence régulièrement. Mais avec la maturité, elle s'en était choisie une qu'elle appréciait et souhaitait la garder longtemps. Mais elle se dit soudainement qu'ils avaient peut-être besoin de voir la petite fille de leurs souvenirs, alors elle métamorphomagea.
Remus reconnu soudain l'adorable petite fille dont il avait gardé le souvenir ému. Elle apparut sous ses yeux comme la copie conforme, mais avec plus de formes et de douceur que l'enfant qu'elle était auparavant. Nymphadora Tonks, la vraie, avait des cheveux comme l'ébène qui tombaient en boucles dans son dos, les yeux toujours aussi bleus et envoûtants, des lèvres bien marquées, qui avaient l'air douces, un petit nez relevé, des pommettes hautes, un front dégagé. Elle plongea son regard dans celui de Remus, et pendant quelques instants, ils furent reliés comme par un fil invisible. Le souvenir de leur soirée commune, plus de dix ans auparavant, se fit plus fort que jamais.
Sirius, qui n'avait pas perçu leur trouble, prit sa cousine dans ses bras, éclata de rire, et lui déclara, ressemblant plus que jamais à l'ancien maraudeur :
-Ah, enfin, je te retrouve ! Plus belle encore que ta mère, avec ce petit côté de Ted qui t'apporte un peu de douceur, un antidote à la trop grande froideur des Black. Heureusement que Bella ne t'a jamais vu, elle serait morte de jalousie ! Tu es bien la plus belle des Black, Nymphadora, et tu résultes d'une union avec un fils de moldu ! Ah, quelle honte pour ma mère, si fière de notre sang ! Viens, je vais te la présenter.
Et, toujours sous le coup de l'excitation, il la prit par la main et l'entraîna devant les rideaux qui cachaient le portrait de Mme Black. Ils les ouvrit, et le visage de la vieille femme apparut, haineux, mais Sirius ne lui laissa pas le temps de prononcer la moindre parole :
-Maman, déclara-t-il, triomphant, je te présente Nymphadora Tonks, ta petite-nièce. Elle est belle, n'est-ce pas ? Et bien, c'est la fille d'Andromeda, tu sais, celle que tu as renvoyée de la famille et qui a épousé un fils de moldu, un de ces sangs de bourbe que vous haïssez tant. Et aujourd'hui, elle est auror et elle sauve un peu l'honneur à la famille.
Et, ignorant ses cris de rage, il referma les rideaux sur son visage déformé par la colère.
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Début janvier, Remus était encore au 12, square Grimault avec Sirius et attendait le retour de Tonks. Envoyée en mission par Dumbledore, elle devait revenir dans la soirée et avait promis de passer voir son cousin et Remus avant de rentrer chez elle. Mais il était déjà dix heures et demie et la jeune auror n'avait toujours pas fait son apparition. Le loup-garou commençait à s'inquiéter et marchait de long en large dans le salon, sous l'œil relativement amorphe de Sirius.
-Mais enfin, explosa-t-il au bout d'un moment, Sirius, tu n'as pas la moindre inquiétude à propos de ta cousine ?
-Non, répondit Sirius. Elle a peut-être oublié… Après tout, elle a beaucoup mieux à faire que de passer voir son vieux cousin. Et puis elle était sûrement fatiguée. Elle passera demain, Remus, calme-toi ! On croirait presque que c'est ta cousine à toi et pas la mienne !
Le loup-garou ne répondit pas. Il était inquiet sans trop vraiment savoir pourquoi, mais il sentait qu'il s'était passé quelque chose. Ce n'était pas le genre de Tonks « d'oublier », comme disait Sirius, de passer le voir. Elle tenait de plus en plus à lui, ça se voyait, et voulait tout autant que Remus le sortir de son marasme. Enfin, elle avait promis. Elle tenait toujours ses promesses. Non, il s'était passé quelque chose de grave, Remus le savait. Soudain, il prit sa décision :
-Je vais voir chez elle, annonça-t-il à Sirius. Ne t'en fais pas, je ne serais pas long.
Il partit brusquement, sans écouter son ami qui lui répétait que cela ne servait à rien.
Remus transplana dans la cabine téléphonique qui était l'entrée moldue du Ministère de la Magie, en sortit et se dirigea à pieds vers l'immeuble qu'habitait la jeune femme. Il grimpa les escaliers jusqu'au dernier étage et frappa à la porte. Personne ne répondit. Il insista, mais rien ne vint. Inquiet au-delà du possible, il sortit sa baguette, murmura un sort et entra dans l'appartement.
Celui-ci n'était éclairé que par la lueur de la lune, aussi Remus lança-t-il un « Lumos ». Ce qu'il vit alors sur le sol confirma ses pires soupçons. Il y avait du sang. Il suivit les gouttes jusqu'à la porte qu'il savait donner sur la chambre de Tonks et l'ouvrit, s'attendant au pire.
Il trouva la jeune femme en position fœtale sur son lit, gémissant doucement en se tenant le ventre. Remus s'approcha d'elle, alluma la lumière, et l'obligea à s'allonger correctement, découvrant une large plaie qui lui déchirait l'estomac. S'obligeant à respirer lentement pour garder son calme, il demanda :
-Tonks, est-ce que tu m'entends ?
La jeune femme hocha la tête.
-Est-ce que tu peux me parler, me dire ce qui s'est passé ?
-Espionnait… Mangemorts… surprise… Avery… un sort noir… revenue… articula-t-elle en grimaçant.
Remus se mordit les lèvres. Il ne pouvait lui demander plus, elle semblait souffrir le martyr et chaque seconde qui passait risquait de la rapprocher de la fin. Comprenant qu'il devait trouver tout seul le contre-sort, il fit appel à toutes ses connaissances en magie noire.
Soudain, son visage s'illumina tandis que se réveillait en lui le souvenir d'un vieux livre qu'il avait lu des années auparavant, lorsqu'il était en septième année à Poudlard. Fermant les paupières pour se concentrer, il vit apparaître devant ses yeux la formule qui pouvait sauver Tonks.
Rouvrant les paupières, il croisa le regard suppliant de la jeune femme, qui continuait d'haleter, la main sur le ventre et les yeux fixés sur lui. Il lui sourit et murmura en passa la main dans ses cheveux :
-Tout va bien, tu es sauvée, j'ai trouvé la formule. Mais il faut que tu m'aides. Tu dois penser de toutes tes forces à Avery, d'accord ? Essaye de le voir comme s'il était en face de toi. Tu as compris ?
Elle hocha la tête, et Remus, serrant sa baguette dans la main droite et en la dirigeant vers le ventre de la jeune femme, prononça :
-Repulsis cuchillo.
Et doucement, la peau se referma sur la plaie, Tonks respira plus librement, et en quelques secondes, toute trace du cauchemar avait disparu. Remus se laissa tomber sur le sol, la sueur perlant de son front, épuisé, tandis que la jeune femme se détendait, respirait profondément, sachant qu'elle venait d'échapper de peu à une mort quasi inévitable.
Au bout d'un long moment, elle se redressa et regarda Remus, assis en face d'elle sur le plancher de sa chambre. Puis elle murmura :
-Merci Remus. Tu m'as sauvé la vie.
-Ce n'est rien, sourit-il. C'est normal. Je n'aurais pas voulu te perdre.
Il y eut un silence gêné avant que Tonks reprenne, détournant la conversation :
-Comment connais-tu un tel sort ?
-Je me suis beaucoup intéressé à la magie noire, et surtout à comment la contrer. J'avais rencontré ce symptôme dans un livre de Poudlard et j'avais cherché sa solution. Heureusement, je m'en suis souvenu à temps.
-Pourquoi es-tu venu ? demanda-t-elle encore.
-Tu avais promis de passer Square Grimault après ta mission, et tu n'es pas venue. J'étais inquiet, et j'ai voulu vérifier que tu allais bien. J'ai bien fait de venir…
-Oui, murmura-t-elle. Sans toi…
-Comment est-ce arrivé ? demanda-t-il en se levant pour couper à son émotion à l'idée de ce qui aurait pu arriver à la jeune femme s'il n'était pas intervenu.
-Dumbledore m'avait chargé d'espionner Avery, Nott et Rodolphus Lestrange. Il était persuadé qu'ils préparaient un mauvais coup sur ordre de Voldemort. Je les ai suivi jusqu'à un village au sud de Manchester, mais là, ils se sont séparés. J'ai hésité, et c'est ce qui m'a perdu, puis j'ai décidé de suivre Avery. C'était un piège, ils m'avaient repérée, et au bout de quelques mètres, il s'est retourné et m'a lancé ce sort avant que je puisse réagir. Je crois qu'il voulait me capturer pour me faire parler et que c'est pour ça qu'il ne m'a pas lancé l'Avada Kedavra… Mais j'ai préféré transplaner ici. J'allais vous appeler par la cheminée mais la douleur était trop forte. J'ai juste réussi à me traîner sur mon lit, et avant que tu arrives, j'essayais de me souvenir de toutes les formules possibles pour me sortir de là ou appeler à l'aide, mais j'avais trop mal pour réfléchir. Quand tu es arrivé, j'ai su que j'étais sauvée. Merci Remus, vraiment.
Et pour appuyer ce qu'elle disait, elle se leva à son tour et se jeta dans ses bras. Il la tint serrée contre lui pendant quelques instants, ému da la sentir si mince et si fragile soudain contre lui. Il la consola, murmurant des mots sans suite tout en caressant ses cheveux jusqu'à ce qu'elle s'écarte de lui, clignant des paupières pour ne pas pleurer.
Il la regarda intensément pendant quelques secondes, troublé, ne sachant pas vraiment que lui dire. Puis il décida, plutôt précipitamment, de rentrer et souhaita une bonne nuit à la jeune femme avant de transplaner rapidement au Square Grimault. Pour ne pas l'inquiéter, ils préférèrent ne rien dire à Sirius.
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Remus et Tonks étaient tout deux dans la cuisine du 12, square Grimault. Il était minuit passé, ils venaient de passer la soirée à discuter avec Sirius, et celui-ci venait de partir se coucher, les laissant ranger le dîner. Ils s'occupaient de laver les assiettes en évitant de se regarder, timides l'un envers l'autre dès que Sirius n'était plus là. Tonks cherchait frénétiquement que lui dire pour engager la conversation, ne voulant pas le laisser partir comme ça.
-Tu… Comment as-tu été mordu ? demanda-t-elle. Peut-être pas le bon sujet de conversation, mais c'était la seule idée qu'elle avait trouvée.
-Oh… J'avais huit ans. On habitait dans le nord, pas loin d'une forêt, et un soir de pleine lune, je suis sorti, je devais retrouver des amis pour une partie de football dans la rue devant chez moi. Mais quand je suis sorti, il n'y avait personne, juste cet énorme loup avec des yeux rouges… Il m'a foncé dessus, j'ai hurlé… Et je me suis réveillé à l'hôpital. La première chose que l'on m'a dite c'est que je l'avais échappé belle, la deuxième que j'étais devenu un loup-garou.
-Et… Tes parents ? Comment ils ont pris ça ?
-Relativement bien, je dois dire. En fait, mais je ne l'ai su que longtemps après, Greyback voulait se venger d'une offense que lui aurait faite mon père et il s'était caché exprès ce soir-là. Papa s'est senti coupable pendant des années… On a dû déménager, mais ils m'ont toujours soutenu, toujours montré leur amour. Et pourtant, ça a été dur pour eux de faire face, surtout au début. Et puis après, quand j'ai pu entrer à Poudlard et qu'ils ont vu que j'avais des amis, ça c'est mieux passé.
-Qu'est ce qui leur est arrivé ? Ils sont toujours en vie ?
-Non… Ma mère a été tuée quand j'avais dix-neuf ans, lors d'une attaque surprise de Voldemort sur le Chemin de Traverse. Elle était au mauvais endroit au mauvais moment… Mon père est mort quelques mois après, incapable de surmonter ce nouveau chagrin. Je me suis retrouvé seul. Heureusement que les autres étaient là…
Tonks détourna la tête. Merlin, il avait traversé tant d'épreuves ! Comment faisait-il pour lutter encore, malgré tout, pour croire encore, espérer encore en la vie, après tout ce qu'elle lui avait fait ? Il méritait mieux que ça, mieux que s'engager à nouveau dans une guerre terrible, mieux que de tout voir recommencer…
Elle sentit son regard sur elle, et releva la tête. Elle se perdit dans ses yeux chauds, s'approcha, caressa doucement les cicatrices de son visage, et demanda à nouveau :
-Et les transformations ? Ça fait mal ? Je ne te demande pas ça parce que je suis avide de détails, ajouta-t-elle en voyant son regard, simplement, j'aimerais pouvoir comprendre ce que tu vis…
-Je m'en doute, sourit-il. Ça va, en fait, on finit par s'habituer à tout, même à ça… Mais tu sais… Rares sont les personnes qui se sont intéressées à cet aspect du loup-garou. Sirius James… Et Peter, bien sûr… Et Lily… Avant toi, elle a été la seule femme à me regarder comme un homme et pas comme une bête quand elle a su…
-Comment ça ?
-A Poudlard. Tu sais, j'étais un maraudeur et, simplement à cause de ça, j'avais un certain succès. Mais je n'ai jamais voulu sortir avec une fille parce que… Bon, j'avais peur de leurs réactions. Et puis, je suis devenu préfet, avec Lily. J'ai appris à bien la connaître, on est devenu très amis. Un jour, elle m'a dit qu'elle savait. Elle n'a jamais eu l'air dégoûtée ou de me mépriser. Elle m'a même poussé vers d'autres filles. Et j'y ai cru, au début. Mais à chaque fois que je leur disais la vérité, leurs regards changeaient, elles me repoussaient… Et je suis sûr qu'elles allaient tout raconter aux profs, qui devaient leur faire promettre de ne rien dire. Alors j'ai laissé tombé ; j'ai compris que Lily était vraiment une fille à part, pas comme les autres. James avait raison ; il a eu de la chance de la trouver.
Tonks sentit sa gorge se serrer. Jamais elle n'aurait cru ça. Lui ? Et Lily ? Oh mon dieu, il avait dû tellement souffrir ! Elle demanda, tremblante et hésitante :
-Tu… Tu étais amoureux de… de Lily Potter ?
-Quoi ? Non, pas du tout ! s'exclama-t-il. C'est ce que tu as compris ? Non, je n'ai jamais été amoureux de Lily, jamais ! Et pourtant, j'aurais pu, elle était belle, tendre, sympa, intelligente… Mais non, rien à faire. C'était plutôt comme avec une sœur, une grande complicité, mais rien de plus. Ni de son côté ni du mien. D'ailleurs, ça a toujours étonné James. Au début, avant qu'il ne sorte avec elle, je crois qu'il était jaloux de notre entente. Et puis, il a fini par comprendre. J'étais le meilleur ami de Lily. D'ailleurs ça m'a mis dans de drôles de situations, chaque fois qu'ils se disputaient, ils venaient tout les deux me raconter la scène ! Ce que j'ai pu rire !
Tonks soupira, rassurée. C'est vrai, comment aurait-elle pu concurrencer la magnifique Lily Potter, si belle si parfaite… Si morte… Mais si Remus ne l'aimait pas, alors, elle avait une chance.
Elle avait compris, depuis quelques temps déjà, que Remus l'attirait davantage que tous les hommes qu'elle avait côtoyés auparavant. Il l'intriguait, elle le comprenait mal, et rêvait de mieux le connaître, mais elle savait d'ores et déjà que ça allait plus loin que la simple curiosité. Elle aimait sentir son regard sur elle et s'était déjà réveillée plusieurs fois en sueur, la nuit, après avoir imaginé ses mains sur son corps…
Elle le regarda droit dans les yeux, troublée par les images qu'elle venait d'évoquer. Elle se rapprocha de lui tandis qu'il ajoutait :
-Tu sais, je suis heureux de constater que Lily n'était pas la seule femme extraordinaire sur cette terre. Comme elle, tu as fait l'effort de me connaître sans t'arrêter aux préjugés, et je t'en remercie. Rares sont ceux qui le font.
Il lui sourit et elle se mordit les lèvres. Elle n'était donc qu'une amie ? Rien de plus ? Pas même un tout petit peu plus ? En même temps, si c'était le cas, elle était bien certaine qu'il ne le lui dirait pas. Bien trop timide et renfermé. Une fois de plus, elle soupira. Comme d'habitude, il faudrait qu'elle fasse les premiers pas. Mais plus tard. Quand elle en aurait le courage…
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En mars, Tonks, présente au QG avec son cousin depuis quelques heures, vit arriver Remus dans un état lamentable. La robe déchirée, une grosse entaille sur la joue droite, les yeux dans le flou et le bras tordu dans un angle bizarre.
Elle se précipita vers lui avec Sirius, ils le rattrapèrent au moment où il s'effondrait sur le sol, évanoui, et le traînèrent dans la chambre qu'il occupait habituellement Square Grimault. Sirius le déshabilla tandis que Tonks, troublée par le contact de la peau du loup-garou, devait se forcer à penser à autre chose pour accomplir ses tâches.
Ils le couchèrent, et Sirius repartit chercher de quoi éponger le sang qui coulait encore da la joue de l'homme En l'attendant, Tonks s'assit près de lui sur le lit. Elle lui caressa doucement les cheveux, chantonnant un air qui avait bercé son enfance. Elle prit la main de Remus dans la sienne et la porta à ses lèvres. Elle faisait une véritable obsession sur ses mains… Il gémit, et elle cessa immédiatement. Elle le regarda attentivement en espérant qu'il se réveillerait, mais il se contenta de remuer sans ouvrir les yeux.
Sirius revint avec une bassine d'eau, un chiffon et un vieux livre de sorts. Il l'ouvrit et le feuilleta rapidement en marmonnant entre ses dents tandis que sa nièce nettoyait la plaie de Remus. Après quelques minutes, il jura, et Tonks lui demanda ce qu'il avait.
-Je ne trouve pas de contre-sort !
-Mais enfin, Sirius, tu aurais pu me demander, je sais soigner ce genre d'entaille, moi ! Simplement, il faut bien les nettoyer avant.
-Je sais, mais ce n'est pas une simple entaille. Pendant l'autre guerre, tu sais, moi aussi j'étais auror, et j'ai vu l'un de mes collègues en avoir une comme ça. On l'a soigné comme d'habitude… Et il est mort dans les deux heures. Il ne faut surtout pas y toucher et trouver la bonne formule, mais je suis incapable de m'en souvenir. Ne bouge pas, je retourne dans la bibliothèque. Je vais bien finir par trouver quelque chose dans cette antre de magie noire !
Et il sortit de nouveau en trombe, laissant la jeune femme dans l'inquiétude la plus profonde. De nouveau, elle agrippa la main de Remus, et la serra. A ce moment, il ouvrit les yeux. Stupéfaite, elle se redressa, puis lui demanda :
-Remus, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
-Pas le temps, souffla-t-il, Tonks, la formule…
-Mais je ne la connais pas ! Sirius est allé voir dans les livres qu'il y a ici si jamais il trouve, mais…
-C'est « difundus marqua grial », murmura-t-il. Fais vite. Et pense à quel point tu peux vouloir que je vive, ce que je peux représenter pour toi, ce qui nous lie…
Tonks inspira profondément. A quel point elle voulait qu'il vive ? CE qu'il représentait pour elle ? Ce qui les liait ? Qu'est-ce que c'était, ça, comme conseil ? Elle tenait à lui plus qu'à n'importe qui, elle n'avait jamais rien ressenti de pareil pour un homme alors qu'il n'avait jamais montré le moindre signe d'intérêt pour elle. Elle frissonnait de partout lorsque par hasard il l'effleurait, sa voix provoquait en elle des émotions indescriptibles. Elle adorait sentir son odeur, elle aimait plus encore se noyer dans ses yeux bruns. Elle rêvait chaque nuit du moment où il la prendrait dans ses bras, elle n'arrivait même pas à imaginer la suite de sa vie sans lui. A quel point elle tenait à lui ?
Alors elle pensa à tous les détails qui faisaient qu'elle l'aimait, elle saisit sa baguette, la dirigea vers sa blessure et murmura avec toute la ferveur dont elle était capable les quelques mots qu'il avait prononcés. Elle vit un rayon gris sortir du bout de sa baguette, elle sentit un pouvoir étrange s'emparer d'elle, son instinct lui cria de tout lâcher, mais elle tint bon. Elle le sauverait. Ils restèrent liés plusieurs minutes avant que la jeune femme ne s'effondre. Elle laissa tomber sa baguette et sa tête se posa sur le ventre de Remus, qui soufflait comme si sa vie en dépendait.
Lorsque Sirius revint dans la chambre avec le livre, il les trouva tout les deux endormis. L'entaille du loup-garou avait disparu, de même que sa fracture, et il paraissait apaisé. Quand à Tonks, la main dans celle de Remus et la tête posée sur son estomac, elle paraissait vivre un bien doux rêve. Ne comprenant pas ce qui s'était passé, il s'assit sur une chaise et attendit qu'ils se réveillent pour comprendre.
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Le lendemain, avant de partir, Remus s'arrangea pour prendre la jeune femme à part :
-Tonks, je voulais te remercier. Tu m'as sauvé la vie.
-Ce n'est rien, sourit-elle. Après tout, tu as fais pareil pour moi. Et je ne t'avais même pas donné la formule ! Alors que là, je n'ai eu qu'à suivre tes instructions.
-Oui, mais ça a dû être très douloureux pour toi quand même. Je sais ce que ce contre-sort demande. Merci de m'avoir offert ça.
-C'est normal. Et alors qu'il partait, elle rajouta tout bas : Si seulement tu savais à quel point…
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A la mi-mai, ils se retrouvèrent de nouveau tous les trois au Square Grimault. De nouveau, ils évoquèrent leurs souvenirs de Poudlard, et les deux hommes arrivèrent rapidement à parler de James et Lily.
-Tu te rappelles, demanda Sirius, la tête que faisait James chaque fois qu'il voyait Lily jusqu'à la sixième année? C'était à mourir de rire ! D'ailleurs on ne s'en privait pas !
-Oui, c'est vrai, sourit Remus. Le pauvre, il était complètement fou d'elle, mais pas capable de dire ce qu'il fallait ! Il en a mis du temps avant de comprendre…
-Et oui, que veux-tu, tout le monde ne peut pas avoir mon don naturel pour draguer les minettes. Heureusement pour James que je n'ai jamais été intéressé par Lily, sinon, il ne l'aurait jamais épousée !
-Tu parles, il t'aurait mis son poing dans la figure si tu avais seulement tenté de lever les yeux sur elle ! Et tu voulais tout sauf ça ! Mais c'est clair que côté petites amies, tu as eu ton compte… Et même après Poudlard !
-Mmmm, oui, c'est plutôt vrai… C'est pas comme toi. Franchement, tu aurais pu…
-Sirius, le coupa Remus d'un ton sec sans regarder Tonks, on a en déjà parlé, même à l'époque. J'ai essayé, et tu en as été témoin. Aucune n'a voulu.
-Tu oublies la charmante Karen, elle te tournait beaucoup autour, à une époque et elle avait l'air de te plaire…
-C'est vrai, soupira Remus. Et je suis sorti avec elle. Une semaine. Après, je lui ai dit que j'étais un loup-garou, et elle ne m'a plus jamais adressé la parole.
-Tu ne m'avais jamais raconté ça !
-Non. Pour quoi faire ? Qu'est-ce que ça aurait changé ? Et puis, tu sais, je ne lui en veux pas. Après tout, c'est vrai, quelle femme voudrait d'un homme tel que moi ?
-Moi, dit calmement Tonks.
Les deux hommes la regardèrent, abasourdis. Elle les regarda attentivement, se forçant à ne pas rougir (l'avantage d'être métamorphomage…), puis ajouta en souriant :
-C'est vrai, Remus. Ce n'est pas parce que quelques idiotes t'ont repoussé qu'aucune femme ne voudrait de toi. Moi, je serais capable de t'aimer, de t'épouser, de te faire des enfants, même si tu es un loup-garou. Je m'en fiche. J'ai appris depuis longtemps à ne pas me fier aux apparences, je sais mieux que quiconque à quel point elles sont trompeuses. Et maintenant que je te connais, Remus, je te le redis, je crois que beaucoup de femmes seraient prêtes à partager ta vie, si tu osais un peu ouvrir ton cœur et laisser parler tes émotions.
Remus la regarda attentivement, paraissant se demander comment prendre cette déclaration. Puis il ouvrit la bouche :
-Merci Tonks.
-Mais de rien. Je te jure que c'est la vérité.
Sirius les regarda alternativement, un grand sourire sur les lèvres, et Remus soupira. Sirius était passé maître dans l'art des remarques déplacées, et il venait de lui offrir une merveilleuse occasion de se fiche de lui. Et le connaissant, il n'avait pas fini d'entendre parler de cette conversation…
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