Disclaimer: Evidemment, comme tout le monde peut s'en douter, ces magnifiques personnages n'appartiennent qu'à l'exceptionnelle et unique J.K. ROwling à qui je ne sert malheureusement pas de prête-nom... Je ne fais qu'exploiter les zones d'ombres de son récit...

Bien sûr, cette fic serait loin d'être ce qu'elle est sans la correction et les merveilleux conseils de FEnice qui me fait l'honneur de lire et corriger. Si vous avez fait l'erreur de ne pas lire ses fics, je vous le conseille vivement!

Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews, je sais que je n'ai pas répondu mais cela m'a beaucoup touchée et encouragée à continuer, si vous pouviez en mettre pour celui-ci aussi... :-) EN fait, c'est avec ce chapitre que l'histoire démarre un peu plus, merci de me dire ce que vous en pensez...

III Département des mystères

Tonks et Remus étaient au Quartier Général de l'Ordre avec Sirius lorsque Severus les contacta pour leur apprendre qu'Harry avait disparu. Ils partirent aussitôt, n'essayant qu'à peine de convaincre Sirius de rester chez lui : c'aurait été une perte de temps…

Au Département des Mystères, ils se battirent avec la dernière énergie. Tonks sentit une vague de haine et de plaisir à la fois lorsqu'elle se retrouva en face de Bellatrix Black, sa tante. Celle-ci ignorait certainement à qui elle avait affaire, mais se battit comme une lionne. Tonks remercia une fois de plus ses réflexes d'auror lorsqu'un jet de lumière verte passa à quelques centimètres de son bras gauche tandis qu'elle lançait un nouveau sort. Mais elle fut prise en plein par le rayon mordoré qui suivit.

Elle sombra dans l'inconscience et ne se rendit absolument pas compte de ce qui suivit. Elle n'entendit pas le cri que poussa Remus lorsqu'il la vit tomber, ne vit pas Sirius prendre la relève contre la dangereuse Bellatrix. Elle n'assista pas non plus à l'arrivée grandiose de Dumbledore qui paralysa tous les Mangemorts, ou presque. Elle ne sut pas non plus que son cousin préféré, qu'elle commençait tout juste à bien connaître et à apprécier, venait de passer derrière le voile…

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Lorsque la jeune auror reprit enfin contact avec la réalité, la première chose qu'elle ressentit fut un violent mal de crâne. Elle gémit, et sentit vaguement une main se poser sur son front. Une voix lointaine, très lointaine, prononça quelque chose. Puis elle s'évanouit de nouveau.

La fois suivante, elle réussit à ouvrir les yeux, et croisa un regard caramel posé sur elle. Remus lui sourit et elle se sentit mieux. Cette fois, elle était certaine d'être de retour dans le monde des vivants. Elle voulut se redresser, mais le mouvement lui arracha un grognement de douleur. Remus la saisit doucement sous les bras pour l'aider et elle se retrouva adossée à la tête du lit. Elle demanda :

-Ça fait longtemps que je suis là ?

-Trois jours.

-Eh bien, soupira-t-elle. Que m'est-il arrivé ? Je me souviens de m'être battue avec Bellatrix, un sort m'a touché, et après… Plus rien.

-Tu es tombée, et tu as dévalé les escaliers sur le dos, d'où tes courbatures… Puis Albus est arrivé, et on a pu arrêter les Mangemorts.

-Bellatrix aussi ? demanda-t-elle avec un air d'attente joyeuse.

-Non, dit Remus en détournant les yeux. Elle… Elle se battait encore… Avec Sirius.

-Ah, ça a dû être quelque chose ! Que s'est-il passé ?

Remus se tourna vers elle et la regarda si longuement qu'une vague d'angoisse la submergea. Puis il poussa un profond soupir.

-Ça ne va pas te plaire, Tonks. Il est passé derrière le voile.

-Le voile ? Quel voile ? Celui de la salle où on était ? Et alors ?

-Il est mort, prononça Remus sans la regarder.

La jeune femme ne réagit pas, trop choquée pour répondre, crier ou pleurer. Aussi Remus continua-t-il :

-Après, elle s'est enfuie. Harry est parti derrière elle et Voldemort est arrivé. Albus s'est battu contre lui, mais on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé, c'était dans l'Atrium, il n'y avait qu'eux.

Il vit une larme unique tomber de l'œil de la jeune femme, rouler le long de sa joue et venir mourir au coin de ses lèvres. Il s'approcha, s'assit sur le lit de Tonks toujours silencieuse et la prit dans ses bras. Elle sanglota sur son épaule pendant qu'il caressait ses cheveux en murmurant des mots apaisants. Elle finit par se calmer, se blottit à nouveau sous ses draps et se rendormit.

Remus resta debout au pied de son lit, la regardant dormir. Même dans son sommeil il pouvait sentir sa peine qui faisait tant écho à la sienne. Il soupira profondément et sortit de la pièce.

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Plusieurs jours plus tard, Tonks put enfin sortir de Sainte Mangouste. Elle rentra chez elle pour se changer et éliminer de son corps toute odeur d'hôpital. Avant toute chose, elle décida de métamorphomager pour retrouver l'apparence qu'elle prenait d'habitude, mais elle en fut incapable. Après plusieurs, essais, elle se résigna, changea de vêtements, passa devant le miroir et poussa un soupir en regardant ses cheveux noirs. Décidément, comme ça, elle ressemblait trop à une Black, et à Bellatrix en particulier. Pourquoi n'avait-elle pas hérité de la chaude couleur châtain de sa mère ? Pourquoi n'arrivait-elle plus à se transformer ? Puis la voix du professeur Flitwick retentit dans sa tête, expliquant que de fortes émotions ou une blessure importante pouvaient provoquer ce phénomène. C'était vrai qu'entre Sirius et le sort…

Elle quitta son appartement et se rendit à pieds chez ses parents. Elle ne les avait pas vu depuis deux semaines environ et se doutait qu'ils avaient dû s'inquiéter de la savoir à l'hôpital, sans pour autant oser venir la voir. Il est vrai qu'elle n'avait pas toujours été tendre avec eux, surtout depuis qu'elle avait choisi cette carrière que sa mère trouvait si dangereuse. Mais elle avait envie, soudain, de les voir, de serrer sa mère dans ses bras, de sentir sur elle le regard bienveillant de son père, de tout leur raconter sur Sirius. Tant pis pour les mesures de sécurité de Dumbledore, elle savait que ses parents pouvaient comprendre, et que cela ferait plaisir à sa mère de savoir…

Lorsqu'elle sonna à la porte, elle se demanda soudain comment elle serait reçue. Mais aussitôt, sa mère ouvrit la porte et la prit dans ses bras. Tonks eut envie de pleurer mais se retint et profita de cette étreinte maternelle.

Elle entra dans la maison, embrassa son père et s'assit avec ses parents sur le canapé. Ils se regardèrent un moment en silence, puis Andromeda commença la discussion :

-Alors ma chérie que nous vaut cette visite ? Tu vas bien ? Il paraît que tu as été blessée ?

-Oui, c'est vrai, mais maintenant ça va, je suis guérie, il n'y a pas de problème. Mais c'est vrai que ce n'est pas passé très loin, alors, j'ai eu envie de vous voir.

Sa mère l'embrassa, émue. Elle était tellement inquiète depuis que sa fille était auror ! Mais elle avait compris qu'elle avait besoin de ça pour se sentir utile et elle avait fini par arrêter d'essayer de l'en dissuader. Cela ne servait qu'à la fâcher avec sa fille et à son âge, elle n'aspirait plus au conflit, elle en avait eu bien assez dans sa vie. Contre ses parents, ses sœurs, les Mangemorts… Stop, elle avait suffisamment donné.

Mais sa fille reprenait.

-Maman, j'ai découvert quelque chose à propos de… de Sirius.

Andromeda Tonks se tendit. Elle savait que son cousin préféré n'était rien d'autre qu'un hypocrite et jamais elle ne lui avait pardonné d'avoir ainsi trahi les Potter. Au fond d'elle-même, elle ne pouvait s'empêcher de le regretter et dans ses moments de faiblesses, elle se demandait s'il était vraiment coupable. Mais sa fille n'avait jamais pris le parti de Sirius et Andromeda se demanda quelle révélation elle devait craindre.

-Maman, tu avais raison, tu sais. Sirius n'était pas coupable. Il n'a jamais trahi les Potter, il n'a jamais été un Mangemort.

Andromeda ferma les yeux. Tant de temps perdu, passé à Azkaban pour rien. Mais une information subite atteignit son cerveau, et elle rouvrit les yeux :

-Qui ? demanda-t-elle à sa fille.

-Comment ça ? Maman s'il te plaît explique-toi, je ne peux pas deviner de quoi tu veux parler!

-Qui a trahi les Potter ? Car il y a bien quelqu'un, n'est-ce pas ? On a dit à l'époque que c'était l'un de leurs amis. Et Sirius était le plus proche. Mais si ce n'est pas lui… Il y en avait deux autres, Remus Lupin, si secret, et le petit Peter Pettigrew que Sirius a tué. A moins que ça aussi ce soit faux ?

-Ça l'est. C'est Peter qui a trahi James et Lily, et Sirius voulait se venger, mais il n'a pas eu le temps.

-J'aurais dû m'en douter, soupira Andromeda. Et Remus ? Qu'a-t-il fait de sa vie, après ? Tu le sais ? Il n'est jamais revenu me voir… C'est dommage, je l'aimais bien.

-Il… Il a travaillé à droite à gauche, se débrouillant comme il pouvait. Je crois qu'il n'est pas revenu ici parce que ça lui rappelait trop Sirius. Il a beaucoup souffert, tu sais. Mais maintenant, ça va mieux. Il accomplit des missions pour Dumbledore, et ça à l'air d'aller.

-Mais au fait, réalisa soudain sa mère, comment sais-tu tout ça ?

Tonks la regarda longuement, puis détourna la tête en poussant un soupir.

-Je suis désolée, maman. Je ne peux vraiment pas te le dire. Ce serait trop dangereux, pour vous deux comme pour moi. Et il vaudrait mieux que ça ne s'ébruite pas.

-Nymphadora, dit-elle en ignorant la grimace de sa fille, tu devrais savoir que je ne dis jamais rien sur ma famille, trop heureuse lorsque l'on me fait confiance malgré mes antécédents et mes relations…

Tonks enlaça à nouveau sa mère, puis son père. Le pauvre, toujours tellement perdu dans ses histoires des Black, lui qui avait perdu tout lien avec sa famille après sa sortie de Poudlard… Puis la jeune femme se leva pour partir. Arrivée à la porte, elle se retourna, les regarda et ajouta d'un ton hésitant :

-Je repasserais sûrement dans quelques jours… J'ai été contente de vous voir. Et, maman, il faut que tu saches une dernière chose. Je suis désolée, dit-elle en se mordant les lèvres, Sirius est mort, tué par Bellatrix.

Et elle s'enfuit dans la nuit pour ne pas voir la réaction de sa mère. Elle savait que ce serait trop dur. Elle marcha longtemps dans les rues de Londres, ne voulant pas se retrouver seule en face de ses cauchemars dans son appartement. Au bout d'un moment, en se remémorant la conversation qu'elle venait d'avoir avec sa mère, un détail lui revint en tête. Remus. Lui aussi devait se sentir affreusement mal depuis la mort de Sirius et elle n'avait même pas été capable de lui demander comment il tenait le coup. Et elle était quasiment certaine que personne ne s'en était soucié, trop habitués qu'ils étaient tous à l'air détaché, presque froid du loup-garou. Mais elle savait, elle, à quel point il était sensible, aussi décida-t-elle d'aller le retrouver.

Elle transplana devant le 12, square Grimault et entra dans la maison, faisant comme d'habitude tomber quelque chose. Elle le remit en place en grommelant, entendant déjà les hurlements de la mère de Sirius, la vieille Némésis Black dans son tableau. Elle se dirigea vers elle, et lui cracha au visage, lui annonçant que Sirius était mort, ce qui parût la réjouir, avant de lui clouer le bec en tirant les rideaux d'un coup sec. Après quoi, elle fouilla toute la maison, appelant Remus, mais dût se rendre à l'évidence : il n'était pas là.

Tonks revint dans le salon et réfléchit. Sirius et lui avaient mentionné une petite maison qu'il aurait dans le nord de Londres, si seulement elle pouvait se rappeler l'adresse… Oui, ça revenait ! C'était quelque chose du style rue Nelson, non, Churchill ! voilà ! Elle savait bien que c'était un vieux moldu quelconque ! Et le numéro… soixante-treize, c'était ça, l'année de sa naissance ! Elle transplana d'urgence dans la rue en question.

Elle se retrouva dans une banlieue décrépie de Londres, qui ne paraissait plus abriter grand-monde. Elle chercha le numéro 73 pendant un moment, finit par le trouver, et admira un moment la vieille maison qui se dressait devait elle. Très bien faite, se dit-elle, vraiment, tous les moldus y croiraient ! Deux carreaux étaient cassés, la porte baillait et les marches étaient fendues, mais pour une auror entraînée, cette masure en ruine respirait la magie. Elle s'approcha, sonna à la porte et attendit.

Lorsque Remus lui ouvrit la porte, il avait l'air d'avoir passé quelques mauvaises nuits et d'être particulièrement surpris de la voir. Néanmoins, il s'écarta de l'entrée pour lui laisser le passage. Elle entra, regardant autour d'elle. La maison était pleine de livres et de photos, de quelques souvenirs, aussi. Exactement comme elle l'avait imaginée. Cela ressemblait tellement à l'idée qu'elle se faisait de Remus, un homme pas encore vieux mais usé, qui vivait dans le souvenir d'un passé plus heureux que son présent… Un homme cultivé, aussi, il avait été un élève assidu à Poudlard, avait-elle appris, tentant sans doute inconsciemment de se faire pardonner sa lycanthropie par une attitude irréprochable…

Elle pénétra dans le salon et s'assit sur un fauteuil. Remus s'assit en face d'elle et la regarda d'un air étonné, puis demanda :

-Ce n'est pas que je ne veux pas te voir, Tonks, mais qu'est-ce que tu fais là ?

-Je suis passée voir mes parents. J'ai tout dit à ma mère pour Sirius, comme quoi il n'était pas coupable et tout et tout. Je me suis enfuie avant de voir sa réaction à l'annonce de sa mort. Et j'ai pensé que, toi non plus, je ne t'avais pas demandé comment ça allait.

Remus leva la tête, croisa son regard et ce qu'elle y lut lui coupa le souffle. Elle savait que Remus avait souffert de la mort de James et Lily, elle savait à quel point le retour de Sirius avait compté pour lui, elle savait aussi confusément quelle était sa sensibilité, mais jamais elle ne vit un tel malheur dans un regard.

Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle se leva, vint s'agenouiller en face de lui et le prit dans ses bras. Elle attira sa tête contre son épaule et murmura à son oreille : « pleure, Remus, tu en as le droit ». Elle sentit les mains de l'homme se crisper dans son dos, la manche de sa robe se mouiller, et elle sourit. Il fallait que ça sorte.

Au bout d'un moment, enfin, il parût se calmer et se redressa. Il inspira longuement à deux ou trois reprises, puis lui dit d'une voix cassée :

-Merci, Tonks. Tu es bien la seule à me demander ça.

-Je sais, murmura-t-elle. Mais je suis la seule, depuis que Sirius n'est plus là, à te connaître aussi bien. Je sais parfaitement que sous tes apparences glaciales se cache un cœur d'or.

-Merci, murmura-t-il à nouveau.

Elle lui sourit tendrement, se leva et se dirigea vers la porte lorsque la voix de l'homme l'arrêta :

-Tu… Tu pourrais rester là pour la nuit ? Je veux dire, en tout bien tout honneur, je dormirais sur le canapé… Mais je ne supporterais pas d'être seul une nuit de plus.

Elle accepta, sans doute plus facilement qu'il ne l'aurait imaginé, et partit se coucher dans la chambre de Remus. Pour elle aussi se serait réconfortant de le savoir pas trop éloigné d'elle.

-

Le lendemain, en se levant, elle ouvrit le placard de Remus et y choisit un jean et une chemise qu'elle enfila. Ce qu'elle était bien dans ses affaires ! Ça sentait si bon ! Elle partit dans la cuisine dans l'idée de faire du café et le trouva déjà à l'œuvre, torse nu avec un jean. Il lui tournait le dos, aussi en profita-t-elle pour admirer le corps qui se présentait, se disant que c'était peut-être l'occasion qu'elle attendait. Elle résista à l'envie qui la poussait à poser un baiser sur cette peau qui s'offrait et se contenta d'annoncer son arrivée.

Il se retourna vivement, et rougit en la découvrant, si frêle, perdue dans ses vêtements élimés dont il se surpris à penser qu'ils lui allaient presque bien, mieux qu'à lui, en tout cas. Il bafouilla :

-Je suis désolé, je… Je ne voulais pas te réveiller, j'espère que tu as bien dormi… Je vais aller mettre une chemise.

-Oh arrête, le coupa-t-elle. Tu es chez toi, tu as bien le droit de t'habiller comme tu veux. Et ça ne me gêne pas, au contraire, sourit-elle.

-Mais… mes cicatrices, tu… ajouta-t-il l'air égaré, sans comprendre le sous-entendu.

-Remus, soupira-t-elle, je croyais t'avoir déjà fait comprendre que je m'en fiche.

Elle se rapprocha de lui tandis qu'il reculait, elle posa ses mains sur son torse, sentant sa peau douce sous ses doigts. Elle se mordit la lèvre et ajouta :

-Remus, l'apparence m'importe peu. Je sais mieux que quiconque qu'elle ne veut rien dire. Alors s'il te plaît, ne sois pas gêné avec moi.

Il baissa les yeux vers elle, troublé. Il ne se rappelait pas avoir jamais ressenti une émotion de ce style au contact de quelqu'un. Il ne put s'empêcher de se dire qu'il aimait ça, incroyablement. Mais il se reprit, la repoussa doucement et alla lui servir un café avant de s'asseoir à la table de la cuisine.

Elle s'assit en face de lui, le regarda un moment, puis baissa la tête, murmurant avec des larmes dans la voix :

-Si tu savais comme je m'en veux…

-Pourquoi ?

-Pour la mort de Sirius.

-Mais enfin Tonks, dit-il, interloqué, tu n'y es pour rien !

-Si je n'étais pas tombée, murmura-t-elle, Sirius n'aurait pas eu à se battre contre Bellatrix… Et il ne serait pas mort.

-Tonks, dit Remus d'un ton sérieux, je t'interdis de dire les choses pareilles ! Ce n'est pas comme si tu l'avais voulu, n'est-ce pas ? Tu n'y es pour rien ! Sirius… Il savait le risque qu'il prenait. Et si tu veux savoir, je me demande parfois s'il n'a pas fait exprès.

-Oh non, quand même pas !

-Je ne dis pas qu'il avait envie de se faire tuer, ajouta hâtivement Remus, mais il cherchait la bagarre. Je sais qu'il préfère être parti comme ça qu'autrement. Alors essaye d'oublier tes soucis, tu n'y es pour rien. Je ne veux plus t'entendre dire ça.

Elle le regarda longtemps, attentivement, et il soutint son regard, lui insufflant de la force. Ses yeux bruns, presque dorés, semblaient receler tout l'espoir du monde, et Tonks, sachant ce qu'il avait vécu, en fut surprise mais en tira les conséquences. Si lui-même y croyait encore, elle ne devait pas désespérer, jamais. Cela lui fit du bien de s'en rendre compte. Comme le fait de savoir que, toujours, elle pourrait retrouver cette foi dans son regard. Elle se leva, le remercia et lui demanda si elle pouvait garder ses vêtements. Il acquiesça en souriant, sans doute inconscient du symbole que cela pouvait représenter et l'accompagna jusqu'à la porte. Là, elle se retourna, passa ses bras autour de son cou, se colla contre lui et l'embrassa.

Au début, il ne réagit pas, trop surpris par ce retournement de situation. Puis il referma ses bras sur elle, ouvrit davantage la bouche pour laisser passer sa langue… Et la repoussa. Il s'excusa, lui dit au revoir rapidement, sans la regarder et referma la porte. Il ne vit pas le sourire de triomphe qu'elle arborait. Certes, il l'avait repoussée, mais il avait d'abord répondu. Elle ne devait pas lui être si indifférente, alors. Du moins, pas complètement, n'est-ce pas ? Le chemin serait encore long, c'était sûr, avant qu'il ne l'accepte, mais elle ne baisserait pas les bras.