Nouvelle version, 2021

Ransa no Moribito

Gardien des Lanciers


Chapitre 9

Du vin fleurie pour Tatie Saya

J'appris de plus en plus à connaître Chagum et Maman m'avait bien prouvé qu'elle ne cherchait pas à me remplacer par lui. Lentement, je m'habituais à la présence du prince avec nous et le voyais de plus en plus comme un grand frère, même si par moment, j'étais encore un peu méfiante.

« Chagum ? demandai-je alors que nous étions en train de se préparer pour partir.

- Qu'est-ce qu'il y a, Alika ?

- ... Je peux t'appeler "Niisan" parfois ?

- "Niisan" ?

- Oui.

- Bien sûr. Ça ne me dérange pas. »

Je souris. Ça faisait désormais un moment que nous marchions, Chagum, Maman et moi. Nous arrivâmes l'entrée d'un village et elle nous expliqua le chemin pour retrouver Papa chez son grand-oncle. Chagum prit ma main et prit les devants.

« C'est ici ? demandai-je.

- Oui. On y va. Excusez-moi, dit-il à l'entrée de la pièce.

- Chagum ! Tu es venu tout seul avec Alika ? s'étonna Papa.

- Oui. Balsa était avec nous jusqu'à ce que nous atteignions l'entrée du village. Elle est retournée en ville en disant qu'elle allait chercher Tohya. Qu'est-il arrivé à Saya ? Elle est malade ?

- Non, mais lorsque je l'ai examinée tout à l'heure, on aurait dit qu'elle n'avait plus d'âme.

- Serait-ce la... "perte d'âme" dont tout le monde parle ? demanda l'oncle Yakue de Papa.

- Oui. Ce n'est pas tellement rare que quelque chose force l'âme à quitter le corps. »

Niisan s'approcha et s'agenouilla. Je l'imitai.

« Vous est-il déjà d'arrivé de vous réveiller pendant une sieste ou la nuit après avoir eu la sensation de tomber ? questionna Papa alors qu'on lui fit signe que oui.

- Mais moi, c'est avant de dormir, ajoutai-je. C'est ça ?

- Oui. C'est le moment où votre âme quitte votre corps. Mais habituellement, l'âme revint très vite et vous vous réveillez.

- Alors, il n'y a pas à s'inquiéter pour Saya, n'est-ce pas ? dit Chagum. »

Papa fit une pause avant d'observer les deux hommes agenouillés aux côtés de Niisan. Il leur demanda s'il y avait un évènement qui aurait pu perturber à ce point Tatie Saya. Après quelques explications, on comprit qu'elle avait accepté un mariage arrangé. Ils se mirent ensuite à réfléchir.

« Les mariages arrangés sont une bonne chose, non ? remarqua Niisan.

- Oui... généralement. Mais quelque chose d'horrible pourrait s'être passé et l'âme de Saya pourrait ne pas vouloir revenir... ou elle est simplement incapable de retourner dans son corps.

- Quelque chose d'horrible ? »

Papa regarda les deux hommes de nouveau.

« Quand vous avez vu Saya, comment allait-elle ? Quelque chose vous a-t-il semblé inhabituelle ?

- Elle donnait l'impression de ne pas être très heureuse, avoua le premier jeune homme, proche de Chagum.

- Saya ! résonna la voix alarmée et paniquée de Tonton Tohya qui arrivait en courant. »

Il courut vers elle et tomba sur ses genoux. Maman entra à son tour dans la pièce.

« Comment ?! Comment Saya a-t-elle pu se retrouver dans cet état ?! s'énerva-t-il contre la Madame qui était plus au fond de la pièce. C'est pour ça que je ne voulais pas.

- Hein ? Mais j'ai entendu dire que tu avais immédiatement accepté, se surprit le fils du marchand de riz. »

Tous fixèrent la dame, je les imitai en copiant le regard sévère de Maman.

« Puisque c'était une bonne affaire, vous avez pris l'initiative d'en parler à tout le monde, pas vrai ? analysa Maman.

- Comment avez-vous pu mentir ?! s'indigna Tohya. Je suis désolé, Saya. Désolé de ne pas avoir immédiatement refusé...

- Puisque nous savons maintenant pourquoi, son âme ne devrait-elle pas revenir si nous lui disons que tout est annulé ? indiqua Chagum.

- Ça devrait être le cas, confirma Papa. Mais il semble qu'elle soit incapable de nous entendre. Nous allons devoir pratiquer un appel d'âme.

- Un appel d'âme ? répéta l'homme Yakue.

- Je vais envoyer mon âme dans l'autre monde pour ramener celle de Saya, puisqu'elle s'y trouve fort probablement.

- Vous pouvez faire une telle chose ?

- Hé bien, mon maître m'a appris à le faire. Dans tous les cas, je vais préparer l'incantation. Veuillez tous vous rendre dans la pièce voisine. »

Les gens se levèrent et obéirent. Maman rassura Tohya d'un regard. Je regardai mes parents à mon tour. L'heure du crépuscule arriva. Maman ferma la fenêtre en bois alors que Papa avait installé un rideau au-dessus de la couche de Saya et allumé des bougies.

« Voilà, annonça-t-il, je vais commencer. Veuillez vous assurer que personne n'entre ici. Vous devriez également aller dans la pièce voisine, tous les trois. »

Chagum obtempéra, mais je ne bougeai pas.

« Toi aussi Alika, va rejoindre Chagum. »

Papa jeta un regard inquiet à Maman. Il devait avoir peur que je fasse une nouvelle crise et il ne tolérait pas ça en dehors de la maison, surtout pas chez son oncle. Je pensai à l'appel d'âme. Grand-Mère n'avait jamais daigné de me montrer – voire même enseigner – cette pratique. Mais s'il y avait une chose dont j'étais sûre c'était le niveau de dangerosité. Bien sûre que je serai en mesure de pouvoir voir l'âme de Papa hors de son corps si un inconvénient survenait, mais encore-là... c'était une incantation dangereuse à faire. Lorsqu'un magic-weaver pratiquait un appel d'âme, il était impératif qu'un autre magic-weaver soit aux côtés de ce dernier. Or, je n'avais pas été formée pour le sort. Je n'étais donc pas d'une grande aide.

« T'es sûr, Papa ? questionnai-je, enfin sortis de mes réflexions.

- Tout ira bien.

- Il s'agit d'un appel d'âme, tu sais...

- Oui, je sais, ma petite médium.

- Sois prudent, ça peut être dangereux.

- Je le serai. »

Je soupirai, lançai un regard inquiet à Maman et allai dans l'autre pièce. Je me mis proche de l'entrée pour écouter la conversation entre Papa et Maman.

« Moi aussi ? s'enquit-elle.

- ...

- Torogai ne t'avait-elle pas dit de ne pas pratiquer l'appel d'âme ?... Si tu plongeais dans un puits avoisinant, je sais que je serais capable de t'en tirer. Mais tu ne peux pas attacher une corde à une âme.

- Je connais les risques ! Mais puisque mon maître n'est pas là, c'est moi qui dois le faire !

- Je suppose que oui, mais...

- Ça ira bien. Je vais trouver l'âme de Saya et la ramener parmi nous. Si les choses tournent mal, que Saya revient sans moi, je te surveillerai la nuit quand tu dormiras, plaisanta-t-il, blague que Maman ne rit pas.

- Je serai ici jusqu'à ton retour. Et souviens-toi, Alika voit les esprits. Si elle voit que tu t'amuses trop, elle va m'avertir et te taper sur les doigts, Papa. Fais de ton mieux.

- Très bien... Âme, prend la fuite. Élèves-toi tels des oiseaux dans le ciel. »

Je ris silencieusement à la remarque de Maman. Le temps commençait à devenir long. Les adultes discutaient entre eux, mais je n'avais pas envie de me mêler à eux. Alors je me plaçai dans le coin le plus éloigné et me roulai en petite boule sur le plancher pour faire une sieste. J'adore faire des siestes, depuis toute petite. Maman n'avait pas eu besoin de me forcer à faire une sieste pendant la journée, puisque je m'endormais naturellement en faisant mes choses. Je fis un étrange rêve : je me trouvais un monde étrange et coloré. Tout était énorme. Une sorte de tortue géante portant une île sur son dos se déplaça lentement. Des baleines nageaient dans l'océan alors qu'une autre partie du paysage, les nuages se faisaient aspirer entre deux rochers. En levant plus haut les yeux au ciel, je vis que des nuages étaient placés en colonnes dans lesquelles des éclairs se faisaient voir. Il y avait du tonnerre également.

« Alika ? résonna une voix au loin.

- Maman ?

- Alika, c'est le temps de te réveiller. »

Soudain, je sentis la main de Maman me seccouer l'épaule. J'ouvris les yeux rapidement.

« Hein ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Tu as encore fait une sieste ?

- Oui... deux minutes...

- Tu ne dormiras pas de la nuit si tu continues de faire la sieste. Il est temps d'y aller.

- Je veux que tu me prennes dans tes bras, je tiendrai ta lance... s'il te plait !

- D'accord, soupira-t-elle avant de me la mettre dans les mains et de me prendre dans ses bras.

- Votre fille n'est-elle pas un peu grande pour se faire prendre dans vos bras, Balsa-San ? demanda l'oncle de Papa.

- Non, pas du tout, sourit Maman. Alika est légère comme une plume et ça me permet de rester en forme. »

Je souris à mon tour. À l'entrée du village, sous la lueur des lunes doubles, Saya et Tohya saluèrent les habitants de la maisonnée en s'inclinant. Nous prîmes également le même chemin.

« Tu vois, je ne pensais pas du tout que Saya avait des sentiments pour Tohya, remarqua Papa. Tu le savais, Balsa ?

- Non. Ce n'est pas surprenant, maintenant que j'y pense. »

Chagum regarda mes deux parents avant de me regarder. Nous nous fîmes un sourire et Papa nous demanda pourquoi. Pour toutes réponses, nous les observâmes sans rien dire, à tour de rôle. Étrangement, mes parents tournèrent timidement les yeux dans des directions opposées.

« Je crois que l'on a une lune double, ce soir, remarqua Papa. Cette lune était le soleil de Nayug, vous savez. Ils disent que Sagu et Nayug s'attirent l'un l'autre pendant la pleine lune. C'est probablement vrai. »


Je regardai Niisan couper du bois avec la hache.

« Laisse ton regard posé au centre de la bûche, conseilla Maman.

- Aouch..., gémit-il en bougeant ses mains endolories.

- Tu y arriveras par la pratique, tout simplement.

- Allez, résonna des voix au loin.

- Attends ! fit la voix des autres enfants.

- T'es trop lent ! répéta un bambin.

- Tout le monde semble être d'excellente humeur, constata Chagum.

- Oui, dit Maman. Le Festival du Solstice d'Été est presque arrivé.

- Le festival ?

- Dans le coin, ils disent qu'on peut savoir le nombre de jours avant le festival à la façon dont les paysans se relâchent et sont détendus. »

Je les aidai à ramasser les morceaux de bois coupé.

« Les gens que nous avons vu passer un peu plus tôt transportaient des flambeaux vraiment énormes, se rappela Chagum. À quoi servent-ils ?

- Ils sont sûrement utilisés durant le festival lorsque les gens se promènent de maison en maison pour allumer des feux de joie, observa Maman.

- Oh, je vois. Ce sont les feux que j'avais l'habitude de voir depuis le Palais. À la cour, nous avions le Festival de la Fondation pendant l'équinoxe du printemps. C'est un festival où nous nous commémorions la victoire sur le démon aquatique de notre père fondateur sacré, l'Empereur Torugal et de ses Huit Guerriers, marquant ainsi la fondation du Nouvel Empire de Yogo.

- J'en ai entendu parler.

- Je me demandais pourquoi les paysans n'allumaient pas de feu de joie à l'époque, mais je n'ai compris que récemment qu'ils ne commençaient qu'à le faire au solstice d'été, car ils étaient sans doute trop occupés à planter du riz au printemps.

- Je vois. Ça doit être pour ça.

- À chaque solstice d'été, j'allais à la tour des astronomes avec l'Empereur et mon frère pour profiter de la vue sur la ville. Les feux de joie allumés à chaque maison donnaient l'impression que la Rivière du Paradis coulait à travers tout le pays.

- Est-ce que... tu voudrais retrouver ta vie d'avant ? lui demanda Maman avec un petit sourire discret.

- Quoi ? Non... je ne veux pas ! rétorqua-t-il vivement. »

Il continua de ramasser le bois. Je soulevai un sourcil alors que je pensais à un truc en particulier. Celui-ci m'agaçait beaucoup l'esprit.

« Niisan, tu as dit qu'à ton palais, ils fêtaient la défaite du démon aquatique ?

- Oui.

- Techniquement, ils fêtent le démon aquatique qui a pondu son œuf à l'intérieur de toi, expliquai-je.

- Alika, ce n'est pas un démon aquatique, me corrigea Maman. C'est le Nyuga Ro Chaga.

- Mais ça ne marche pas ! Il y a sûrement une erreur à quelque part.

- Je demande de qui tu retiens pour faire tous ces liens entre les mythes, s'interrogea-t-elle.

- De Papa, bien sûre ! »

La voix du garçon, Gaki, qui était venu au moulin quelques jours plus tôt pour moudre du riz, se fit entendre au loin.

« Hé ! Chagum ! Alika ! Nous allons nous entrainer au Rucha ! dit Gaki.

- Rucha ? Est-ce que vous parlez de cet art martial, le Rucha ? demanda Niisan.

- Est-ce que tu vois un autre Rucha par ici ? Nous allons nous entrainer pour le festival ! Venez avec nous !

- Il y a un tournois de Rucha le jour du festival, l'aida à comprendre Maman.

- Oh...

- Allez-y tous les deux. Mais surveille bien Alika.

- Ça marche ! Viens, Alika ! »

Il prit ma main et nous courûmes vers nos amis. Nous traversâmes un escalier en pierre et entrâmes sur les lieux du futur festival.

« Pourquoi vous inclinez-vous en gardant les yeux fermés ? questionna Niisan.

- Pourquoi ? s'étonna presqu'outré Gaki. »

Ce dernier ouvrit les yeux et se fâcha.

« Ce sont les statues des Huit Guerriers légendaires qui ont combattu au côté de l'Empereur Torugal afin de vaincre le démon aquatique ! Si tu les fixes, tu deviendras aveugle ! expliqua-t-il alors qu'il tentait de cacher les yeux de Chagum.

- Ça n'a aucun sens ! riposta-t-il. La croyance qui dit que les roturiers deviendront aveugles ne s'applique qu'à la famille royale, descendants du père fondateur sacré, l'Empereur Torugal.

- Oh !... est-ce que c'est... vrai ?

- Hein ? Je ne sais pas, répondirent nos autres amis.

- De plus, personne n'est jamais devenu aveugle juste en regardant un membre de la famille royale.

- Hein ? Comment peux-tu dire ça ? fit Kohiyoi.

- Ils te font marcher, tout simplement, dit Yaze.

- Serais-tu en train de me dire que tu as déjà vu un membre de la famille royale auparavant ? tenta Gaki.

- Eh bien, allait commencer Chagum, c'est... »

Je ris intérieurement. Ils ne savaient même pas qu'ils s'adressaient directement au Second Prince, Son Altesse. Son Altesse... beurk, ça faisait trop bizarre. Pourtant, Maman, Papa, moi et même Grand-Mère Torogai n'étions jamais devenus aveugles après avoir croisé le regard de Chagum.

« Vous faites quoi, les gars ? demanda un jeune adolescent, musclé et imposant.

- Mais qui c'est lui ? demanda Gaki.

- Moi, Maître Yarsum, vais m'entrainer pour le tournoi de Rucha. Battez-vous contre moi.

- Est-ce que tu viens de Rota ?

- N'est-ce pas évident ?

- Rota ? dit Niisan.

- Il est ici pour le Festival du Solstice d'Été, l'aida Nya, la petite sœur de Gaki. À chaque fois qu'il y a un festival, les marchands nomades de tous pays viennent ici.

- Oh ! c'est le fils d'un marchand, comprit Chagum. »

Il y eut un silence.

« C'est quoi le problème ? Commençons, invita Yarsum.

- Pourquoi devrions-nous écouter un vagabond comme toi ? défia Gaki. Si tu es tellement impatient de te battre, tu devrais plutôt t'incliner et nous supplier.

- Hein ? Pourquoi devrais-je m'incliner devant des gens Yogoese tels que vous ?

- T'as dit quoi là ?

- Vas-y, Oniisan. Laisse pas gagner un étranger comme lui ! encouragea sa sœur.

- Ouais, elle a raison ! renchérit Kohiyoi.

- Fais-lui manger la poussière !

- Ça a l'air marrant, commenta Yarsum. Viens me voir avec ton Rucha. J'utiliserai le Porak, l'art martial national de Rota. Si je gagne, vous deviendrez tous mes serviteurs.

- Comme si j'allais perdre, siffla Gaki. »

Kohiyoi embarqua sur la plateforme et avec une branche, donna le signal.

« Le premier qui pose une partie du corps situé au-dessus du genou au sol a perdu. Ça va ? demanda-t-il. »

Yarsum se plaça et Kohiyoi cria "commencez !". L'adolescent Rotan ouvrit le bal et prit très rapidement l'avantage et le dessus sur notre ami.

« Oniisan ! s'inquiéta Nya.

- Tu ne fais plus le malin, hein ? »

Il le prit par la ceinture et le fit tournoyer trois fois avant de le jeter hors du cercle.

« Voilà !

- Oniisan !

- En parlant de pathétique..., ricana Yarsum.

- Pourquoi t'as fait ça ? C'est méchant !

- Tu n'avais pas à aller aussi loin, rajouta Chagum.

- Ne faites pas les femmelettes. J'imagine que ça signifie que vous êtes tous mes serviteurs maintenant. »

Il y eu une grande déception au sein du groupe, mais j'avais le caractère têtue de ma mère, alors non, je n'aurai jamais accepté d'être sa servante.

« J'imagine aussi qu'il n'y a aucun intérêt à faire d'un tas de perdant comme vous mes serviteurs. Puisque vous autres, morveux Yogoese, êtes une bande de trouillards, je parie que l'Empereur de Yogo est un trouillard aussi ! se moqua Yarsum en donnant un coup de pied sur une des statues. »

Ce geste fit grogner Chagum. Son énergie changea abruptement et son aura vira bleutée. Je ne m'étais jamais considérée comme une personne Yogoese, mais bien comme une personne Kanbalese, née dans le mauvais pays. Alors non, je n'étais pas une morveuse Yogoese, encore moins une peste.

« L'Empereur n'a rien à voir avec nous ! fulmina Chagum.

- Hein ?

- Retire ce que tu as dit à propos de l'Empereur et de sa trouille !

- Ouais ! l'appuya Kohiyoi.

- Nous ne pouvons pas te laisser être médisant sur l'Empereur ! ajouta Yaze.

- Hein ? Ne me blâmez pas, bande de perdants.

- Bats-toi contre moi, défia Niisan à la surprise de nos amis en s'avançant. Si je gagne, tu retireras ce que tu as dit sur l'Empereur.

- Ne sois pas idiot. Pourquoi devrais-je écouter un serviteur ?

- Je ne suis pas un serviteur !

- Le fais pas Chagum ! cria Nya. Même mon frère a perdu ! Tu peux pas gagner !

- C'est sûr que je pourrai me battre contre toi, dit le Rotan. Mais ce n'est pas marrant de se battre contre un gringalet. Très bien, on va faire comme ça, je t'épargnerai une journée. Nous nous battrons au vrai tournoi pendant le Festival. Si par hasard il arrivait que je perde, je ferai ce que tu as demandé. En revanche, si tu perds, tu mangeras des limaces devant tout le monde.

- Très bien !

- HEIN ?! s'exclama nos amis.

- Je me chargerai d'en trouver de bien grosses pour toi ! Fais en sorte d'avoir faim ! »

Je me rapprochai de lui et prit sa main en le regardant d'un regard confiant.