Disclaimer: Evidemment, comme tout le monde peut s'en douter, ces magnifiques personnages n'appartiennent qu'à l'exceptionnelle et unique J.K. ROwling à qui je ne sert malheureusement pas de prête-nom... Je ne fais qu'exploiter les zones d'ombres de son récit...
Bien sûr, cette fic serait loin d'être ce qu'elle est sans la correction et les merveilleux conseils de Fenice qui me fait l'honneur de lire et corriger. Si vous avez fait l'erreur de ne pas lire ses fics, je vous le conseille vivement! De plus, apparaît dans ce chapitre un personnage qui lui appartient, Dawn, et je la remercie de me l'avoir gracieusement prêté en plus de ses conseils avisés.
Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews, je sais que je n'ai pas répondu mais cela m'a beaucoup touchée et encouragée à continuer, si vous pouviez en mettre pour celui-ci aussi... :-)
IV Intermèdes (2)
Quelques jours plus tard, les membres de l'Ordre du Phénix tout entier se retrouvèrent à Poudlard, réunis par Dumbledore qui craignait que la mort de Sirius ne compromette leur installation Square Grimault. Il leur expliqua à tous que le problème serait résolu lorsqu'il aurait mis la main sur le testament de Sirius, mais que cela risquait de durer quelques temps. Après quoi, il s'adressa à Remus :
-Avez-vous la moindre idée de l'endroit où Sirius aurait pu mettre son testament ?
-Dans son coffre de Gringotts, peut-être. Il ne m'en a jamais parlé.
-Le problème, s'il n'en a pas fait, c'est que, n'ayant pas d'héritier, Square Grimault devrait passer à l'aînée du frère cadet de Procyon Black. Or, Andromeda ayant été reniée par la famille entière et Némésis en particulier, on en arrive à… Bellatrix Lestrange…
Dora sursauta et le verre qui se trouvait devant elle tomba sur le sol et se brisa tandis que Remus serrait les poings et les dents. Le vieux directeur de Poudlard regarda avec attention son ancien élève, qui baissa les yeux :
-Ça va, Remus, vous tenez le coup ?
-Oui, oui, ça va, je vous remercie.
-Et vous, Nymphadora, demanda-t-il en se tournant vers la jeune femme.
-Ça va, soupira-t-elle. C'est juste que… Enfin, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui se serait passé si je n'avais pas été touchée par ce sort…
-Tonks, la coupa Remus en la regardant dans les yeux, on en a déjà parlé, tu n'y es pour rien ! La seule coupable, c'est Bellatrix. Et elle le paiera.
-Je sais, dit la jeune femme en baissant les yeux. Merci Remus.
- Tu sais ou tu es convaincue ? Ne reste pas seule avec des idées pareilles Tonks ! Tu sais que je serai toujours là si tu as envie d'en parler ?
-Oui, souffla-t-elle.
-Ne l'oublie pas. S'il te plait.
-Oh, ne t'en fais pas, Lupin, ricana Rogue. Elle ne demande qu'à se consoler dans tes bras…
Remus lui lança un regard noir tandis que Tonks rougissait, bien trop consciente de l'air soudainement réjouit d'Albus. Les autres se regardèrent, sans rien dire. Quelque chose s'était passé entre ces deux-là, tout le monde l'avait senti. Molly fronça intérieurement les sourcils et se promit de faire parler la jeune femme. Pour convaincre Remus, la jeune auror aurait sûrement bien besoin de conseils...
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Remus, vêtu d'un pantalon élimé et d'un vieux tee-shirt, lisait tranquillement devant sa cheminée lorsqu'on sonna à la porte. Il se leva et alla ouvrir, sa baguette en main, intrigué. Et Nymphadora Tonks entra dans la pièce, trempée des pieds à la tête.
-Désolée de débarquer comme ça chez toi à l'improviste, dit-elle. Mais j'avais besoin de parler…
-Sirius, c'est ça ?
-Oui, souffla-t-elle.
Remus soupira et se laissa tomber dans le canapé. La jeune femme vint doucement s'asseoir à côté de lui. Elle posa sa tête contre son épaule et demanda :
-Parle-moi de quand vous étiez à Poudlard… J'ai l'impression d'en savoir tellement peu sur lui…
Alors Remus raconta. Pendant ce qui leur sembla des heures à tout les deux, il parla. D'abord avec calme, presque avec détachement, il évoqua Sirius en cours de Métamorphose face à la terrible McGonagall, qui le grondait régulièrement sans pour autant pouvoir s'empêcher de l'adorer. Il dit, les yeux brillants, les mille et un tours qu'ils avaient joués aux Serpentards Il raconta, un sourire aux lèvres, le succès du jeune homme, et les avantages qu'il en tirait. Bref, pendant un long moment, le fantôme de Sirius flotta dans la pièce avec eux et lorsque Remus s'arrêta, il s'aperçut avec étonnement qu'il tenait dans ses mains celles de la jeune femme qui paraissait une petite fille écoutant une histoire. Emu par ces souvenirs, il se sentit reconnaissant envers la jeune femme de lui avoir demandé cela.
-Nymphadora ?
-Remus, dit-elle brusquement en se redressant, je t'interdis de m'appeler comme ça ! Il me semblait t'avoir déjà expliqué que je déteste mon prénom ! Il n'y a que trois personnes au monde qui m'appellent comme ça !
-Qui ?
-Albus, le professeur Flitwick et ma mère ! Et encore, ils ne le font que parce que je peux difficilement les menacer de leur faire avaler leurs baguettes !
-Et ton père ?
-Quoi, mon père ?
-Il ne t'appelle pas Tonks quand même !
-Non, hésita la jeune femme. Il m'appelle… Il m'appelle Dora…
-Mais c'est très joli, ça ! En plus, ça te va bien… Tu me permettrais de t'appeler comme ça ?
-Pourquoi ?
-Eh bien, je ne sais pas… Je n'ai pas envie de t'appeler Tonks, ça fait vraiment trop officiel. Et puis… Dora… Vraiment, ça me plaît bien… Cela te va à ravir…
Elle frissonna lorsqu'il prononça son nom. Non, décidément, c'était une très mauvaise idée de lui avoir révélé ça…
-D'accord, murmura-t-elle pourtant.
-Merci.
Et le silence se fit. La jeune femme se mordillait les lèvres, hésitant sur la conduite à suivre. Bien sûr, le fait qu'il ne veuille pas l'appeler par son nom de famille était sûrement un point positif en sa faveur. Mais d'un autre côté, il n'avait pas reparlé du baiser qu'ils avaient échangé quelques semaines auparavant, et elle n'osait pas remettre ce sujet sur le tapis. Et pourtant, Merlin savait qu'elle en mourait d'envie !
Voyant que le silence se prolongeait et que si elle n'agissait pas, il finirait par devenir gênant, elle prit son courage à deux mains et posa ses lèvres au coin de celles du loup-garou.
Remus se tendit, et s'écarta d'elle.
-Dora, murmura-t-il, ne fais pas ça.
-Pourquoi ? demanda-t-elle avec une lueur de défi au fond des yeux. La dernière fois, tu n'avais pas l'air si réticent…
-C'était une erreur, soupira-t-il. Je n'aurais jamais dû… Excuse-moi, Dora, ça n'aurait jamais dû arriver, d'accord ? C'est pour ça que je ne t'en ai pas reparlé.
-Et pourquoi est-ce que c'était une erreur, s'il te plaît ? demanda-t-elle en priant pour que sa voix ne tremble pas.
-Parce que c'est le chagrin qui t'a poussé dans mes bras, Dora. Tu n'aurais jamais fait ça si Sirius n'était pas mort… Et j'ai profité de la situation. Excuse-moi.
-Remus, soupira-t-elle, désespérée. Le chemin serait encore long. Je n'ai pas fait ça parce que Sirius est mort. Je l'ai fait parce que j'en mourais d'envie depuis longtemps et que je n'avais jamais osé avant. Tu n'as profité de rien, si ce n'est de mon propre désir.
Il la regarda, choqué, et elle comprit qu'il devait se faire des reproches depuis ce jour-là. De nouveau, elle poussa un soupir et se rapprocha de lui.
-Remus, continua-t-elle, depuis un peu moins d'un an, j'essaye de te faire comprendre…
-Quoi ? demanda-t-il, plus mal à l'aise que jamais.
-Tu sais que c'est rare les hommes aussi peu sûrs d'eux que toi ? sourit-elle. Je n'ai pas été très fine, pourtant. Je t'aime, Remus, je t'aime. J'en ai aimé d'autres avant toi, mais jamais comme ça.
Il la regarda longuement et elle eut un moment d'espoir, mais il se détourna, s'approcha de la fenêtre, et dit :
-Ce n'est pas possible, Dora.
-Pourquoi ? Qu'est ce qui n'est pas possible ?
-Ça. Nous. Jamais. Je suis un loup-garou, Dora.
-Je le sais. Je m'en fiche ! Je t'aime quand même ! Peut-être même à cause de ça ! Qui sait ?
Maintenant qu'elle avait tout dit, elle n'allait pas le laisser s'en tirer à si bon compte !
-Ce n'est pas possible, d'une façon ou d'une autre ! Rends-toi compte, j'ai connu ta mère à Poudlard ! Je t'ai vu en couches-culotte, quand tu n'étais encore qu'une gamine… Je suis beaucoup trop vieux pour toi, Dora…
Elle ne répondit pas. Elle avait les larmes aux yeux et elle refusait qu'il la voit dans cet état. Elle se dirigea rapidement vers la sortie, et la franchit en claquant la porte. Remus ne s'était pas retourné.
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Tonks cogna timidement à la porte, ne sachant trop à quoi s'attendre. Pourquoi Molly lui avait-elle demandé de passer ? Et puis, il était quand même sacrément tard…
-Molly ? risqua-t-elle. Je ne vous dérange pas ?
-Mais non, ma petite, mais non, s'exclama la brave femme. Je t'attendais. Ce serait quand même un comble, alors que je t'ai demandé de venir ! De toute façon, Arthur n'est toujours pas rentré et il travaille tard en ce moment… Tu sais qu'il a été promu ?
-Oui, j'ai su ça, en effet.
Le silence retomba entre les deux femmes, pesant, comblé seulement par les bruits du rangement des couverts que dirigeait Molly de sa baguette, jusqu'à ce que la jeune Auror demande :
-Désolée de vous demander ça, mais… Pourquoi vouliez-vous me voir ?
-Ne t'excuse pas, voyons, c'est normal de se poser des questions ! Tu veux un thé ?
La jeune femme hocha la tête. Molly posa une grande tasse devant elle et reprit en la regardant droit dans les yeux :
-En fait, je voulais te demander comment ça va…
-Moi ? Mais bien ! Enfin, pourquoi ça n'irait pas ? répondit Tonks un peu trop vivement en détournant le regard.
-Justement, dit Molly, très sérieuse. C'est à toi de me le dire…
Tonks baissa la tête, silencieuse. Oui, c'était à elle de parler, certainement. Mais pour dire quoi ? Merlin, elle n'avait même pas été capable de dire tout ce qu'elle aurait voulu à sa mère ! Encore moins à Remus ! Etait-elle même capable de formuler ce qu'elle ressentait ? Et il aurait fallu tout déballer à Molly ? D'accord, elle la connaissait. D'accord, cela lui ferait du bien. Mais la pauvre femme avait-elle vraiment besoin de ses soucis en plus de tout le reste ? Et puis, pourquoi lui dire, hein ? Elle n'étaient pas particulièrement proches…
-Tu as vu Remus, ces derniers temps ? demanda Molly soudainement, la sortant de ses pensées sombres.
Tonks releva la tête, surprise et rougissante.
-Pourquoi ?
-Par curiosité… Simplement, je pense que vous avez des choses à partager, tout les deux…
Elle fut coupée par Dora qui se leva brusquement, commença à marcher de long en large dans la pièce avant de se retourner vers Molly et d'éclater :
-Quoi ? Hein, qu'est-ce qu'on pourrait partager ? Notre solitude ? Notre chagrin ? Notre différence, peut-être ? Notre besoin de se sentir en vie, aimé… Bon sang, pourquoi est-ce que tout le monde nous voit ensemble ? C'est si évident que ça ? Si oui, pourquoi est-ce qu'il ne le voit pas, lui ? Je l'aime, Molly, dit-elle en se calmant brusquement. Je l'aime, répéta-t-elle en sanglotant.
Molly ne dit rien, consciente de la détresse que tentait de cacher la jeune femme.
-En même temps, reprit Dora en se reprenant doucement, je ne vois pas pourquoi il s'encombrerait d'une gamine, maladroite de surcroît… D'ailleurs, c'est ce qu'il se tue à me répéter… « Ce n'est pas possible », dit-elle en tentant de l'imiter.
-Tonks, tu es peut-être une gamine maladroite, comme tu le dis toi-même, cependant, je suis sûre que beaucoup d'hommes seraient ravis de t'avoir à la maison.
La jeune Auror sourit, désabusée. Elle n'allait tout de même pas raconter à cette éternelle idéaliste ses déboires amoureux… Et Merlin savait qu'il y en avait eu beaucoup ! A Poudlard, elle avait pris l'apparence voulue pour séduire ceux qu'elle voulait et elle les avait eu… Puis, plus tard, elle avait tenté d'être aimée pour elle-même, mais « on » avait toujours fini par lui demander d'assouvir un fantasme quelconque… Elle choisit de répondre à côté :
-Je me fiche des autres hommes, Molly.
-C'est bien, sourit celle-ci. Tu sais, s'il répète autant que ce n'est pas possible entre vous, c'est peut-être bien pour s'en convaincre lui-même… Tu ne crois pas ?
De nouveau, Dora se tut. Effectivement, vu sous cet angle… C'était une proposition intéressante… A mettre de côté en cas de grosse déprime…
Molly la laissa réfléchir un moment à ses paroles avant de reprendre, sur le ton d'une vieille dame faisant des confidences :
-Tu sais, Tonks, l'amour peut tout. Je dois sûrement t'apparaître comme une vieille idiote idéaliste, mais crois-moi, je sais de quoi je parle ! Si le monde, -et pas seulement le monde sorcier !- a survécu jusqu'ici, c'est bien parce que les hommes sont capables d'aimer. C'est comme ça que l'on a vaincu Vous-Savez-Qui la première fois, et qu'on le battra cette fois-ci ! En aimant !
De nouveau, le silence retomba sur les deux femmes, jusqu'à ce que la voix de Molly s'élève à nouveau, plus douce :
-Mais nous devons forcer les hommes à aimer, Tonks. C'est là le rôle des femmes. Arthur… Même pour Arthur et moi, ça a été difficile, tu sais… Nous étions trop jeunes, trop pauvres, pas assez qualifiés ni assez intelligents… Qu'importe ! Aujourd'hui, nous sommes heureux et c'est tout ce qui compte ! Même si parfois je dois le lui rappeler… Les femmes doivent se battre pour que l'amour triomphe, ma petite. Remus t'aime, ça ne fais aucun doute, mais il refuse de l'accepter. Ca lui fait peur. Ce sera à toi de faire le travail. Dis-lui que tu l'aime…
-C'est déjà fait, interrompit Dora.
-Bravo ! Très bien ! Et maintenant, recommence ! Redis-le lui ! Il faut insister, avec les hommes ! Ils sont têtus, tu sais, c'en est désespérant ! Mais on arrive toujours à les faire changer d'avis, ajouta-t-elle avec un sourire. Il faut dire que nous avons des arguments auxquels ils peuvent difficilement résister…
Dora sourit, compréhensive. Un énorme élan de tendresse la poussa à embrasser cette femme, mais elle n'osa pas. C'était si bon, cette connivence entre femmes, cette certitude qu'elle l'aurait un jour, que tout était entre ses mains, qu'il l'aimait… Morgane, ce que c'était bon à entendre ! Elle regarda sa tasse, souriante et allait répondre lorsqu'on frappa à la porte. Molly ouvrit, découvrant Albus et Harry, aussi la jeune femme décida-t-elle de partir.
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Nymphadora Tonks était assise seule à une table, au fond du bar des Trois Balais de Pré-au-Lard. Dehors, les premières neiges de ce froid mois de novembre tombait. La jeune femme regardait sans les voir les clients du bar, plongée dans ses pensées, lorsqu'elle fut réveillée en sursaut par un grand sorcier noir qui s'assit en face d'elle.
-Alors, Tonks, à qui tu penses ?
-Va au diable, Kingsley, grogna-t-elle à son collègue et ami.
-Oh, très volontiers, malheureusement, je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où se cache ce connard…
-Ah ah, très drôle, répondit la jeune Métamorphomage.
-Allez, dit-il en la secouant doucement par le bras, sourit, arrête donc de t'inquiéter autant pour lui, il reviendra…
-De qui tu parles ? demanda-t-elle en rougissant.
-Devine ! Ecoute, tu es peut-être sortie avec les meilleures notes en déguisements, mais y'a des sentiments que nul charme ne peut cacher…
-Ca tombe bien parce que dans ce domaine la aussi, je ne suis plus bonne à rien, murmura la jeune femme comme un aveu.
-Hé ! pour gagner faut encore y croire !
-Faudrait encore qu'il veuille me voir !
- S'il a peur de toi, ça peut-être plutôt bon signe, tu sais…
-Ne l'écoute pas, Tonksie, Kingsley est bien trop bon Auror pour être bon en drague, lança une voix.
Cette voix appartenait à une jolie blonde, auror elle aussi et de surcroît la meilleur amie de Tonks, dénommée Dawn.
-Puis-je demander le rapport ? demanda sèchement Kingsley.
-Eh bien quand on a juré de défendre la lumière, comment pourrait-on mentir à une pure jeune fille ?
L'Auror leva les yeux aux ciel.
-Je sens que je vais les laisser entre elles, les pures jeunes filles…
Et il partit, suivit par le regard inexpressif de Dora qui soupira intérieurement. Elle et Dawn étaient les meilleures amies du monde et cela depuis leurs années d'études à Poudlard. Dans la même maison, la même classe et le même dortoir, elles avaient fait les quatre cents coups ensembles et se connaissaient quasiment par cœur. Dora la récupérait en larmes après chaque dispute entre elle et Carley, son petit ami depuis la cinquième année et Auror lui aussi ; tandis que Dawn avait toujours reconstruit son amie après les multiples ruptures qui avaient jalonné sa vie amoureuse. Mais depuis l'Ordre, la jeune métamorphomage se confiait moins à son amie et malgré ses nombreuses questions, elle ne lui avait rien dit de Remus.
-Eh bien, je crois que j'ai ma réponse. Tout s'explique.
-Tout s'explique?
-Ton air malade, ta langueur mélancolique.. c'est qui l'heureux élu ?
-L'élu ?
-C'est ça, prends-moi pour une idiote… C'est qui l'idiot qui « t'évite », que je lui mette ma baguette sous le nez ?
-Ecoute Dawn...je... je voulais pas revenir la-dessus mais c'était pas très malin ta remarque à Schacklebolt; on parlait d'une affaire, d'un informateur potentiel que j'essaie de ferrer et toi t'arrives avec tes remarques sur la drague... c'est.. pas très délicat.
Dawn la regarda longuement avant de répondre :
-Mais oui, et moi, je suis Morgane… C'est comme toutes ces soirées où tu disparais, ces missions qui n'apparaissent pas sur le tableau de services...
-Dawn… supplia presque Tonks.
-Allez, dis-moi ce qui ne va pas ! On est amies, quand même, merde ! Tu ne me dis plus rien !
-Ecoute, Dawn, c'est compliqué, d'accord ? soupira Tonks, un peu exaspérée.
-Avec toi, tout est toujours compliqué, ma fille ! Et avant, ça ne t'empêchait pas de me le dire ! C'est quoi le problème ? Tu as tué quelqu'un en dehors de l'exercice de ta fonction ? Tu as rencontré l'homme de ta vie mais il est marié et il a six enfants ? Tu aimes les femmes ? Tu veux fuir cette guerre en t'exilant aux Etats-Unis ? Tu as kidnappé un enfant parce que tu penses que tu n'en auras jamais ?Tu es entrée dans une secte ? C'est quoi, le problème ? Je peux tout entendre, et je serais avec toi, Tonks !
-Je sais Dawn, d'accord ? Je sais ! dit sèchement Tonks. Mais là, je ne peux vraiment rien te dire, désolée ! Je ne mets absolument pas en doute notre amitié ni rien, mais c'est comme ça. Pas d'histoire pour cette fois, il faudra bien t'y faire !
La blonde regarda longuement son amie pendant plusieurs minutes, puis se leva avec un soupir.
-Je ne sais pas quelle place tu me laisses encore dans ta double vie mais préviens moi quand tu seras prête à en parler.
-Dawn !
Mais la jeune femme avait déjà tourné les talons laissant Tonks fixer de nouveau son verre de bieraubeurre, plongée à nouveau dans ses pensées. Elle savait qu'elle devrait réagir, mais ne s'en sentait pas la force. Pas tout de suite, en tout cas. Demain, peut-être. On verrait bien…
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Le vingt-quatre décembre au soir, Nymphadora Tonks était seule dans son appartement, toutes lumières éteintes, une bouteille de bieraubeurre à la main. Evidemment, elle aurait pu ne pas être là. Elle avait dit à Dawn qu'elle réveillonnait avec ses parents… Et à ses parents qu'elle dînait avec ses amis. Seule Molly devait avoir deviné, et pour cause, elle lui avait dit de venir, mais la jeune femme se sentait incapable d'affronter Remus et elle savait qu'il serait là.
Depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il ne lui avait pas donné signe de vie. Elle avait plusieurs fois été frapper à sa porte, jamais il n'avait répondu. Il ne venait même plus aux réunions de l'Ordre… Quand elle s'était renseignée, Albus lui avait dit qu'il était en mission, il ne pouvait dire où, mais qu'il lui était impossible de contacter qui que ce soit. Et elle s'était sentie profondément blessée par son attitude. Etait-ce un ordre d'Albus ? Une excuse pour ne plus la voir et l'éviter ? Merlin, toutes ces questions la rendaient folle !
Elle avait passé les derniers mois en faction à Pré-au-lard, pour la surveillance de Poudlard. Elle n'avait cessé de perdre des couleurs, elle mangeait peu, dormait encore moins, minée par l'inquiétude. Où était Remus ? Que faisait-il ? Etait-il en danger ? Ses collègues s'inquiétaient de plus en plus de sa petite mine, mais elle refusait catégoriquement de leur dire quoi que ce soit. De quoi aurait-elle eu l'air ? « Je suis inquiète parce que le loup-garou dont je suis folle amoureuse mais qui ne veut pas de moi est peut-être en danger »… Ouais, bien sûr…
Evidemment, Kingsley se doutait de quelque chose. Pour être franche, il avait même carrément deviné, et Dora devait s'avouer qu'elle était heureuse de pouvoir en parler avec quelqu'un, même s'il devenait rapidement exaspérant à force de lui dire qu'elle devait être patiente. Ça faisait quatre mois qu'elle lui avait tout dit, et au moins dix qu'elle était amoureuse de lui ! Et toujours rien ! A peine un baiser dont le souvenir la faisait toujours frissonner, mais aussi, malheureusement, il y avait ce qu'il avait dit sur l'impossibilité de leur relation…
Enfin bref, ce soir, Remus devait être en train de réveillonner chez Molly… Et elle, elle se morfondait toute seule chez elle, parce qu'elle n'avait pas le courage de l'affronter en face. Elle était partagée entre l'envie déchirante de le voir, simplement pour s'assurer qu'il allait bien, de pouvoir le regarder, l'écouter, peut-être même le toucher… Et son orgueil, qui se rebiffait contre l'humiliation qui l'attendrait sûrement si elle retournait se jeter à son cou. Et surtout, elle n'avait pas envie d'infliger ses histoires aux Weasley. Elle avait suffisamment embêté Molly pendant ces quelques mois, elle avait bien droit à une soirée tranquille en famille…
Vers minuit, elle avait vidé un bon nombre de bouteilles, mais Remus n'avait pas quitté ses pensées. Elle se dit qu'à cette heure, il devait être rentré chez lui et qu'il n'en repartirait que le lendemain pour sa mission, s'il devait y retourner. S'en voulant de sa faiblesse mais incapable de résister, elle transplana devant chez lui. Elle respira profondément et frappa à la porte.
Après un moment, alors qu'elle hésitait à repartir, la porte s'ouvrit sur un Remus en jean, l'air plus fatigué, plus pâle, plus aminci que jamais. Son cœur se serra et elle se mordilla la lèvre devant son air surpris.
-Dora ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je… Enfin… Je suis désolée, je dois te réveiller…
-Non, en fait, je… J'allais me coucher quand tu as sonné…
-Bon, tant mieux, je dois dire que sinon, j'aurais eu encore plus honte…
-Tu as honte, là ? De quoi ?
-Heu, si ça te dérange pas, j'aimerais autant t'expliquer ça à l'intérieur…
-Oui, bien sûr, excuse-moi, dit-il en s'effaçant pour la laisser entrer.
-Merci…
Bon, ça y était, le plus dur était pratiquement fait. Maintenant, il s'agissait d'aller jusqu'au bout… De lui dire… Soudain, elle regretta de ne pas être plus saoule.
-Alors ? lui demanda-t-il. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
Elle ferma les yeux, rassemblant son courage.
-En fait, rien de spécial. Je crevais juste d'envie de te voir. C'est bien pour ça que j'ai honte. Ça fait des siècles que je n'ai pas eu de tes nouvelles et tout ce que j'ai réussi à savoir, c'est que tu étais en mission je ne sais où avec l'incapacité totale de donner des nouvelles…
-C'est vrai, soupira-t-il. Je suis chez les loups-garous.
-Quoi ? Avec Greyback ? Mais Albus est fou !
-Ils ont besoin de quelqu'un qui fasse ce travail, Dora. Et je suis tout indiqué.
-Mais…
Elle avait le regard hagard, inquiet, et elle leva la tête pour le regarder.
-C'est dangereux !
Il eut d'un rire sans joie.
-Je sais, Dora. Mais nous sommes en guerre. N'importe qui est en danger. Toi plus que les autres, d'ailleurs, puisque tu es une auror. Ne t'inquiète donc pas pour moi.
-Mais si je m'inquiète, hurla-t-elle en frappant de ses poings contre son torse. Je t'aime, Remus ! Je t'aime ! Dans quelle langue il faudra te le dire pour que tu comprennes ! Je n'ai pas arrêté de m'inquiéter pour toi ! J'en ai fait des cauchemars ! Est-ce que tu peux comprendre ça ?
-Dora, soupira-t-il en enfouissant son visage dans ses mains. Je te l'ai déjà dit, ce n'est pas possible ! J'espérais que tu m'oublierais pendant ce temps…
-T'oublier ? articula-t-elle. Mais tu n'as rien compris ou bien ? Je t'aime ! A la folie ! Plus que n'importe qui avant ! Je suis incapable de t'oublier, tu comprends ! Incapable ! C'est ça qui est impossible !
-Dora, dit-il d'un ton suppliant, s'il te plaît, essaye de comprendre…
-De comprendre quoi ?
-Je ne peux pas être avec toi, Dora. C'est trop dangereux.
-Dangereux pour qui ? Comme tu viens de le rappeler, je suis une auror, je sais maîtriser le danger.
-Je suis un loup-garou. Je suis trop vieux pour toi, trop pauvre…
-Je m'en fous ! hurla-t-elle, au bord de la crise de nerf. Je m'en fous, sanglota-telle en s'effondrant dans le canapé.
Décontenancé, il la regarda pleurer pendant un moment, puis, doucement, il s'assit à côté d'elle et attira sa tête contre son épaule. Il lui caressa les cheveux doucement, tendrement, en picotant sa tête de légers baisers et en lui murmurant des mots réconfortants à l'oreille.
Elle finit par se calmer et se blottit contre lui avec un soupir bienheureux. Il sut qu'il était fichu, il avait encore craqué. Aussi, comment résister à une jolie femme en pleurs ? C'était beaucoup plus qu'il ne pouvait supporter, surtout avec Dora…
Tendrement, elle l'embrassa dans le cou en passant ses bras autour de sa taille et en se serrant contre lui. Avec un énorme soupir, il se força à l'éloigner de lui.
-Dora je t'en prie… Je déteste te voir pleurer, surtout en sachant que c'est à cause de moi, mais ce n'est pas possible.
-Tant pis, murmura-t-elle en posant de nouveau sa tête contre son épaule. On peut essayer quand même. S'il te plait…
-Non, souffla-t-il. Non. Dora…
-Tu n'en as pas envie ? demanda-t-elle avec un sourire. Ose me dire que tu n'en a pas envie. Que tu ne ressens rien.
-Dora ! Supplia-t-il en se levant pour s'éloigner un peu plus.
Sans pitié, elle se leva à son tour, s'approcha de lui, passa ses bras blancs et parfumés autour de son cou en se collant un peu plus contre lui. Le souffle de Remus se fit plus court, et la jeune femme sentit que la curée approchait. Avec un sourire de satisfaction, elle posa ses lèvres sur celles de l'homme qui peuplait ses rêves.
Ils s'embrassèrent comme si leurs vies en dépendaient, entremêlant leurs langues sur un rythme soutenu. Elle passa ses mains sur ses fesses et il gémit, lui agrippa les cheveux d'une main et de l'autre, la serra un peu plus contre lui et la débarrassa de sa chemise, puis de son soutien-gorge. De ses deux mains, ils s'empara de ses seins, y posa ses lèvres avec un soupir de soulagement…
Et brutalement, comme tout avait commencé, alors même que Dora pensait avoir atteint le sommet du bonheur, il s'écarta brusquement, se retourna, reprenant son souffle.
-Dora, je t'en supplie ! Pars ! Je ne peux pas !
Les larmes aux yeux, elle appuya sa tête contre son dos. Puis ses lèvres.
-Remus… J'en meure d'envie…
-On ne peut pas, Dora ! gémit-il. On ne peut pas. S'il te plait. Si je compte un tout petit peu pour toi, pars. Je t'en supplie !
Elle hésita et décida de se sacrifier. Sans un mot, elle attrapa son soutien-gorge et remit sa chemise, qui avaient volés à travers la pièce, et elle se dirigea vers la porte. Arrivée là, elle se retourna et regarda Remus :
-Je pars. Mais je reviendrais, Remus, je te le promets. Et je tiens toujours mes promesses. Je t'aime, Remus. Je me fiche que tu sois un loup-garou, que tu sois pauvre, que tu sois vieux. Je t'aime comme tu es, c'est tout. Alors moi, à mon tour, je t'en supplie, si tu tiens un tout petit peu à moi, fais très attention. Ne te fais pas tuer. Tu n'as pas le droit. Je te l'interdis, c'est clair ? Ne te fais pas tuer.
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle sortit en courant et transplana rapidement chez elle. Elle se sentait… bizarre, étrange. Certes, elle n'avait pas eut exactement ce qu'elle voulait, mais au moins, ils avaient avancé… Remus n'était peut-être pas aussi indifférent qu'il en avait l'air…
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Allongé sur le dos sur le lit de sa cahute, Remus Lupin pensait à elle. Ses cheveux noirs, tombant en boucles dans son dos. Ses yeux bleus, superbes, envoûtants, auxquels il ne pouvait pas résister. Ses lèvres… Entrouvertes… Roses… Douces… Sa peau parfumée contre la sienne… Ses seins sous ses mains… Il gémit, et frotta ses paumes contre ses paupières. Il n'avait pas le droit.
Dans la clairière de cette forêt où il était installé, de nombreuses cahutes comme la sienne se dressaient. Toutes habitées par des loups-garous, bien sûr, dont certains étaient d'ailleurs en famille. La plus grande, la plus belle, c'était celle de Greyback. Ce fou voulait que les loups-garous prennent le pouvoir, et essayait de mordre un maximum de gens. Alors pour lui, Remus, qui avait vécu si longtemps parmi les sorciers, était presque un traître. Il avait eut énormément de mal à se faire accepter.
Pour Greyback, les loups-garous devaient se reproduire entre eux, et mordre leurs enfants le plus tôt possible. Pour créer une nouvelle société. Cette seule idée révoltait Remus, et jusqu'à présent, il avait pu éviter de trouver une « compagne », comme disait Greyback. Jamais il ne pourrait. Même s'il n'avait pas le droit d'avoir et d'aimer Dora, elle seule comptait. Jamais il ne pourrait toucher une autre femme.
De nouveau, il soupira, tandis que le visage de la jeune femme envahissait son esprit. Penser à elle était la pire des idées. Parce qu'il n'avait pas le droit. Il n'aurait jamais dû la toucher. Merlin, que diraient Sirius ou Andromeda s'ils savaient ? Elle méritait mieux que lui. Elle devait avoir mieux que lui. Il se refusait de lui infliger son contact, de la souiller. Elle était belle, tendre, pure, à la fois si fragile et si solide… Et c'était justement pour ça qu'il ne devait pas l'approcher.
Le souvenir de Noël lui revint en tête, plus brûlant que jamais. Il avait bien failli faire la plus grosse erreur de sa vie, ce jour-là. Heureusement que le partage de son âme avec celle d'un loup-garou lui avait apprit à contrôler ses pulsions et lui avait donc permis de reprendre le contrôle et de s'éloigner. Mais chaque nuit, depuis, il revivait en rêve ce moment délicieux et terrible qu'il avait tant de mal à oublier. Il n'arrivait pas à l'oublier. L'instant grisant où il l'avait tenue dans ses bras, enfin à lui, s'était inscrit au fer rouge dans sa mémoire. Le goût de sa peau, la douceur de ses seins…
Non, surtout, ne pas penser à ça. Trouver autre chose, par pitié, Morgane ! Harry ! Voilà, il allait penser à Harry. Le pauvre, il devait se sentir tellement seul depuis que Sirius… Et dire qu'il ne pouvait même pas lui envoyer des lettres, pauvre gosse. Il sourit doucement en voyant se dessiner dans son esprit le visage de son ancien élève. Il ressemblait tellement à James ! Et à Lily, aussi. Ses yeux verts, uniques… Pauvre Lily, c'était injuste, ce qui leur était arrivé. Et Sirius… Tous les trois… Harry qui voulait devenir auror, lui aussi. Auror… Comme ses parents…
Il essaya d'évoquer ses amis en tenue de combat, mais une fois de plus, ce fut une trop belle femme aux boucles brunes qui apparut devant ses yeux. Elle aussi était auror. La plus belle de toutes. Il arrivait même à aimer ce mot, sa consonance, parce qu'il lui rappelait Dora. Dora… Cela lui allait si bien ! Décidément, son père était un génie. Dora. Il se répétait ce prénom sans cesse, du matin au soir, comme un mantra, simplement pour résister à la tentation d'étrangler Greyback, pour avoir le courage de continuer à lutter. Lutter pour elle.
Il fallait qu'elle ait une vie meilleure. Elle méritait mieux que cette guerre. Il fallait qu'elle soit heureuse, qu'elle trouve un homme bien. Remus… Il se contenterait de la savoir heureuse, il savait trop bien qu'il ne pouvait rien lui apporter. Il ne méritait pas une telle chance. Il n'avait pas le droit. Il fallait qu'il se force à l'oublier, et qu'elle l'oublie aussi, pour son propre bien. Elle ne pouvait pas l'aimer. Elle se trompait. Forcément. C'était obligé.
Il soupira, se leva, et conjura un verre d'eau qu'il se vida sur la tête. Le froid lui fit du bien. Puis il se recoucha, mordit dans son oreiller et posa la tête dessus, tombant dans les bras de Morphée qui prit bien vite l'apparence d'une belle sorcière aux yeux trop bleus. Mais dans le domaine des rêves, rien ne pouvait l'empêcher d'aimer Nymphadora Tonks.
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Remus, inquiet, faisait les cent pas au centre de la hutte de Greyback. Un message de Dumbledore, arrivé dans la nuit précédente, lui avait demandé de sécuriser l'endroit pour cette nuit entre huit et neuf heures pour que personne ne s'en approche et d'y attendre un membre de l'Ordre. Apparemment, il y avait là des informations quelconques à récupérer, mais Dumbledore avait l'air de penser que Remus n'était pas capable de le faire tout seul. Aussi Remus tournait-il en rond, plutôt furieux et très inquiet. Si Greyback arrivait, il était mort, et l'autre membre aussi…
Remus entendit le son caractéristique d'un portoloin et se retourna pour se retrouver en face de celle qui hantait ses pensées, Nymphadora Tonks. Elle lui sourit et se jeta à son cou. Il referma ses bras sur elle, heureux de la voir, mais tourna la tête lorsqu'elle tenta d'atteindre ses lèvres :
-Dora, qu'est-ce que tu fais là ?
-Mission de Dumbledore !
-En quoi ça consiste exactement ? demanda-t-il sèchement. Je suis en mission ici, je ne pouvais pas m'en occuper ?
-J'en doute, rit-elle. Il doit recevoir les envoyés de Voldemort cette nuit, et je ne pense pas que tu sois sur la liste des invités.
-Et toi ?
-Je suis Métamorphomage et Auror, Remus. Je vais me cacher ici et assister à la réunion !
-Tu es folle ! C'est bien trop dangereux ! Et s'ils te repèrent ?
-Ils ne m'auront pas, j'ai déjà fait ça. Et puis, de toute façon, c'est mon boulot, non ? On fait tous des choses dangereuses pour l'Ordre, Remus et on le sait. Toi-même…
-Mais moi, ça n'a rien à voir, enfin !
-Pourquoi ?
-Parce que… Enfin, je suis un loup-garou, je peux me défendre ici. Et ce n'est pas comme si ma vie importait particulièrement à qui que ce soit.
-Tais-toi, idiot ! dit-elle sèchement. Je t'interdis de dire ça ! Bien sûr que ta vie compte ! Au moins pour moi, et tu le sais. Et si tu sais te défendre, moi aussi ! Je suis une Auror, Remus, plus une petite fille qu'on a besoin de protéger. J'ai besoin de toi, d'accord, mais pas comme ça. Pas comme un héros sauveur. Juste comme un homme.
Il s'écarta d'elle, commençant à trouver la situation dangereuse pour sa santé mentale et l'intégrité de la jeune femme. Si elle continuait ainsi, il y avait de fortes chances qu'il perde tout contrôle.
En voyant cela, elle avait souri. Elle avait été tellement contente lorsque Albus lui avait confié cette mission ! Pouvoir le revoir, même rapidement, entre deux portes, entourés de dangers… Et il verrait bien, ainsi, qu'elle n'était pas non plus une petite fleur fragile.
Remus regarda sa montre et releva les yeux vers elle :
-Il faut que j'y aille, Greyback risque de revenir… S'il te plait, fais attention à toi, murmura-t-il.
-Promis, sourit-elle.
Et, juste avant qu'il ne sorte, elle se jeta dans ses bras et l'embrassa longuement. Il ne la repoussa pas et profita de ce moment de bonheur avant de s'enfuir dans la nuit.
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Le lendemain matin, lorsqu'il sortit de sa cahute, il n'avait qu'une peur : apprendre qu'un espion avait été pris dans la maison du chef. Mais non, rien, pas même une rumeur. Sauf celle concernant la venue des Mangemorts, évidemment. Remus leva les yeux vers le ciel et remercia silencieusement Merlin, Viviane et tous les grands sorciers dont il avait retenu les noms. Il fut surpris de leur nombre.
