Disclaimer: Evidemment, comme tout le monde peut s'en douter, ces magnifiques personnages n'appartiennent qu'à l'exceptionnelle et unique J.K. Rowling à qui je ne sers malheureusement pas de prête-nom... Je ne fais qu'exploiter les zones d'ombres de son récit...
Bien sûr, cette fic serait loin d'être ce qu'elle est sans la correction et les merveilleux conseils de Fenice qui me fait l'honneur de lire et corriger. Surtout pour ce chapitre, d'ailleurs, qui m'a demadné beaucoup de boulot… Et a elle aussi. Si vous avez fait l'erreur de ne pas lire ses fics, je vous le conseille vivement!
Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews, je sais que je n'ai pas répondu mais cela m'a beaucoup touchée et encouragée à continuer, si vous pouviez en mettre pour celui-ci aussi... :-) J'encourage aussi vivement ceux qui lisent mais n'osent pas ou n'ont pas particulièrement envie d'écrire… s'il vous plait ! lol, nan nan, je suis pas désespérée !
Voilà, on approche de la fin… En fait, ce chapitre pourrait être le dernier, mais comme vous êtes gentils, y en a un autre après ! lol !
VIII Un enfant
Lorsque Dora entra dans la salle principale du bar des Trois Balais, elle se dirigea par habitude vers l'une des tables du fond où, de fait, Kingsley et Dawn étaient attablés. Cette dernière accueillit son amie avec un long sifflement qui fit rougir la métamorphomage. Elle s'assit en souriant et, se tournant vers Dawn, elle demanda en croisant les bras, l'air faussement innocente :
-Quoi ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ?
-Ecoute, ma puce, répondit son amie, tu n'as pas dormi ici et malgré tout ce qui s'est passé hier à Poudlard, tu te pointes toute heureuse à neuf heures passées. Ton sourire est tellement éblouissant qu'il pourrait remplacer le soleil, si jamais il venait par hasard à disparaître et tes cheveux sont de nouveau roses... Alors ? Raconte.
Dora rougit et regarda tour à tour Dora et Kingsley avant de le faire un magnifique sourire :
-Remus a dit oui !
-Enfin ! s'exclama Dawn. Eh bien, mais c'est fantastique ! Il est peut-être pas si idiot que ça, finalement, ce garçon !
Kingsley, lui, avait la bouche si largement ouverte que l'on avait l'impression que sa mâchoire était décrochée. Les deux jeunes femmes sourirent en le regardant et Dora passe la main devant les yeux de son ami. Il secoua la tête et déclara :
-Eh ben, jamais je n'aurais cru ça possible. Je te le souhaitais, Tonks, mais de là à y croire… Je me demande ce que tu as pu lui raconter pour qu'il accepte.
Dora lui fit un clin d'œil mais frissonna intérieurement. Jamais elle ne voudrait répéter un jour ce qu'elle avait avoué à Remus.
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Remus et Dora, la main dans la main, se baladaient dans le Chemin de Traverse. Il ne faisait pas particulièrement beau en cette après-midi d'août et les gens qui passaient étaient inquiets. La menace du Seigneur des Ténèbres planait toujours sur le monde sorcier britannique. Mais pour le jeune couple, rien n'existait en dehors d'eux-mêmes. Dora, avec ses cheveux roses, son tee-shirt des Bizarr' Sisters et son jean stratégiquement déchiré, attirait les regards tandis qu'elle posait, de temps à autre, un baiser rapide sur les joues, le menton ou le cou de Remus. Lui, un léger sourire aux lèvres, la laissait faire, légèrement gêné par ces démonstrations d'affection en public alors qu'il avait l'habitude de passer inaperçu –et qu'il préférait ça-.
Ils s'installèrent finalement à la terrasse d'un petit troquet et commandèrent à boire. Dora continuait son jeu : elle avait pris la main de Remus et y déposait de légers baisers, tendrement. Remus lui sourit mais retira sa main lorsque le serveur revient avec leurs consommations.
-Ca te gêne ? demanda Dora avec un sourire taquin.
-Quoi donc ? répliqua-t-il en tentant de prendre l'air détaché.
-De te montrer en public avec une espèce de gamine punk qui t'embrasse partout alors que tu es toujours tellement classe, tellement distingué ?
-Non, ce n'est pas ça, répondit-il promptement. D'abord je ne suis ni classe ni distingué…
-Si, sourit-elle.
-Enfin bref… Simplement… Dora, je n'ai jamais vraiment aimé attirer les regards. Je sais, je suis pas très crédible vu que j'ai passé sept ans à Poudlard avec James et Sirius et que tous les regards étaient très souvent fixés sur les Maraudeurs, mais c'est la stricte vérité. J'ai passé ces dernières années à perfectionner l'art de passer inaperçu et là… Si tu voyais comment ils nous regardent… Ils doivent se dire que c'est absolument honteux, que j'ai l'âge d'être ton père… Ce qui est presque vrai.
-Je m'en fiche, dit Dora avec un sourire. Pour moi, c'est normal de t'aimer. Je voudrais que tout le monde le sache. Tant pis pour les gens, Remus ! Qu'importe ce qu'ils pensent ! Arrête de te soucier du regard des autres, tu vivras beaucoup mieux.
-Je t'aime, lui souffla-t-il.
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Remus entra dans le bar d'un pas tranquille qui masquait bien sa nervosité. Pour la première fois ou presque, il allait assumer sa relation avec Dora devant des gens qu'il connaissait. A savoir : Kingsley, qui considérait la jeune femme comme sa petite sœur et qui en plus était Auror. Sans compter Dawn, la meilleure amie de la jeune femme dont il avait tellement entendu parler et qui n'allait certainement pas lui pardonner la moindre erreur.
Il repéra les cheveux roses de Dora au fond du bar et se dirigea vers elle, son estomac dansant la salsa dans son ventre. Arrivé à la table, il posa un baiser sur la joue de la jeune métamorphomage, salua d'un signe de tête Kingsley qui le fixait d'un œil neutre et fit un sourire à la jolie jeune femme blonde qui, elle, l'étudiait des pieds à la tête.
-Vous devez être Dawn, lui dit-il en s'asseyant à la place libre.
-Oui, répondit-elle avec un sourire à son tour et Remus se détendit un peu. Ravie que Tonks vous ai parlé de moi. Vous, vous devez être Remus.
Il hocha la tête mais elle continua de parler comme si elle avait préparé un discours qui ne souffrait aucune attente, sans jamais le quitter des yeux :
-Alors, récapitulons ce que je sais sur toi. Tu as fait souffrir ma meilleure amie pendant de longs mois.
Remus se tortilla sur sa chaise, gêné. Kingsley explosa de rire et Dora lança à Dawn un regard noir.
-Tu avais promis d'être gentille ! lança-t-elle à son amie.
-Mais je le suis, répondit-elle. Si j'avais réagi comme d'habitude, je l'aurais frappé avant de le prévenir que c'est tout ce qu'il méritait.
-Oh, tu en fais toujours trop ! Merde, Dawn, si j'avais besoin de quelqu'un pour faire flipper Remus, je demanderais à King ! Il est plus costaud que toi !
-Oui, mais j'ai bien l'impression que ton copain a peur des femmes, alors…
-Dites, les filles, surtout, si Remus et moi on vous gêne… Vous nous le dites, hein ? dit Kingsley d'un ton goguenard, et Remus se dit qu'il y en avait au moins un qui s'amusait…
-Enfin bref, reprit Dawn en se tournant à nouveau vers Remus qui se crispa aussitôt. A part la souffrance que tu as infligée à ma meilleure amie mais que je te pardonnes parce qu'elle est enceinte et heureuse grâce à toi, je ne sais rien de toi. Elle m'a interdit de faire la moindre recherche à ton sujet. Alors ? Tu es qui ?
-Heu…
Dora et Kingsley éclatèrent de rire à nouveau et la métamorphomage sourit à son amie :
-Tu sais, ce n'est pas vraiment la meilleure façon de le prendre pour qu'il parle… Moi, j'ai mis à peu près deux ans avant de réussir à briser sa carapace, alors si tu crois que tu vas t'en sortir comme ça…
-Quand on voit comment tu t'en es sorti avec les mecs jusqu'à présent, répliqua son amie, je pense être plus douée que toi. Alors Remus, continua-t-elle en se tournant vers lui, qu'est-ce que je devrais savoir sur vous ? Vous avez quel âge ? Vos antécédents en terme de relations amoureuses ? Pourquoi est-ce que notre petite Tonks vous faisait peur ? Les cheveux roses ?
-Non, réussit enfin à placer Remus. Au contraire, je trouve ça adorable, au contraire. Dawn, dit-il en se penchant un peu vers elle, voulant à tout prix, sans trop savoir pourquoi, qu'elle comprenne ses raisons. Peut-être parce que jusque là, tout le monde lui avait dit que son attitude avait été stupide.
-J'ai… Je suis beaucoup plus âgé que vous deux. J'ai connu Andromeda, la mère de Dora, à Poudlard, elle était en septième année quand j'y suis entré. J'ai quatorze ans de plus que vous deux. En plus, je n'ai pas de boulot stable. Je ne me trouvais pas… Enfin, je pensais que Dora méritait mieux que quelqu'un comme moi.
-Dora ? Mmm, idée à retenir, remarqua Dawn en levant un sourcil. En tout cas, mon pote, même si tu pensais qu'elle valait mieux que toi… Ca n'a jamais gêné Tonks, au contraire. Et, prenez-le comme vous voulez, mais vous ne me paraissez pas l'un des pires avec lesquels elle soit sortie. Alors…
-Je suis un loup-garou, coupa Remus, énervé.
Un silence tomba sur la table. Remus détourna la tête, gêné par l'air abasourdi de Dawn qui, pour une fois, n'avait pas l'air de savoir pas quoi dire. Dora et Kingsley échangèrent un regard inquiet et attendirent la nouvelle vague d'hostilités. Dawn finit par déclarer, attirant à nouveau le regard de Remus vers elle :
-Eh ben… Effectivement, ça, elle ne me l'avait jamais fait… J'avoue que je comprends pourquoi vous avez eu peur… J'ai toujours dit qu'elle ramènerait le plus bizarre qu'elle pourrait trouver ; avec vous, elle a sacrément dû s'accrocher. Enfin, je suppose que ses arguments ont été convaincants.
Le serveur arriva avec leurs repas et Kingsley détourna la conversation. Cependant, Remus nota bien que pendant tout le repas, Dawn continuait à l'observer, à le scruter, à le juger. Et il était tendu. Qu'est-ce que la jeune femme allait penser de lui ? Qu'allait-elle dire à Dora sur lui ? Pouvait-elle lui faire changer d'avis ? Non, se raisonna-t-il. Il fallait arrêter d'être paranoïaque. Il tenta de participer à la conversation mais n'avais pas grand-chose à dire. Il faut noter qu'il n'était pas Auror…
A la fin du repas, Dawn se tourna à nouveau vers lui et déclara, très naturellement :
-Vous savez, Remus, je crois que je vous aime bien. Vous êtes moins bizarre que ce à quoi on pourrait s'attendre… Et vous avez intérêt à en être content et à soigner cet état de fait, parce que je n'aime pas souvent les copains de Dora, comme vous dites. C'est vrai que ça lui va bien…
-Je t'interdis… commença la jeune femme, coupée immédiatement par Remus :
-C'est son père qui l'appelle comme ça. N'écoutez pas ce qu'elle dit, elle aime beaucoup. Elle n'est seulement pas très habituée.
-Oui, je vous aime bien… répéta Dawn d'un air songeur tandis que Dora se renfrognait. Remarquez, il vaut peut-être mieux, puisque vous allez avoir un gosse. Mais si je peux me permettre un conseil, ne la laissez jamais rencontrer un vampire.
-Bon, sur ces bonnes paroles, dit Kingsley en se levant. Les filles, il faut qu'on retourne bosser. Remus, j'ai été content de te revoir. A bientôt.
Le loup-garou les regarda partir, songeur. Qu'est-ce que Dawn avait bien voulu pouvoir dire ? Etait-elle sincère ? Il enfouit son visage dans ses mains et soupira avant de sortir à son tour. Dora avait bien raison de dire qu'il réfléchissait trop… Il avait hâte que la journée soit finie et qu'elle rentre à la maison.
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-Dawn ? demanda Dora peu de temps après à son amie. Tu pensais vraiment ce que tu as dit à Remus ? Tu l'aimes bien ?
-Ma foi… oui, plutôt. Enfin, pour le moment, je ne le connais pas vraiment bien, évidemment. Mais il a l'air équilibré, il a une haute opinion de toi et bien qu'il soit un loup-garou, c'est le moins pire de tout ceux avec qui tu es sortie.
-Merci, sourit son amie. Tu sais, c'est plutôt rassurant pour moi vu que pour les autres, au final, tu avais raison.
-En plus, vous allez avoir un enfant, il t'adore et j'ai bien l'impression que pour toi, c'est l'homme de ta vie. Alors autant que je l'aime bien !
Un silence tomba sur les deux amies que Dawn rompit à nouveau sur un ton plus léger :
-T'inquiète pas, va ! Je ne penses pas qu'il te lâchera de si tôt ! Et puis, pour Carley, tu m'as toujours soutenue, alors… A quoi serviraient les amies ?
-Merci, répéta Dora.
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Anxieuse, Dora attendait que la gynécomage lui dise d'entrer. Remus, assis à côté d'elle, paraissait parfaitement calme, mais elle savait à ses mains qui jouaient avec une plume qu'il n'en était rien. Enfin, la voix de la praticienne leur parvint à travers la porte :
-Entrez ! Ah, mademoiselle Tonks ! ajouta-t-elle en voyant entrer la jeune auror.
Celle-ci se retint pour ne pas grimacer. Le mariage n'avait jamais été un but dans sa vie mais elle savait que le titre ne plairait pas à Remus. D'ailleurs, il entrait à son tour, et la gynécomage leva un sourcil :
-Bonjour monsieur. Vous êtes le père de mademoiselle ?
-Non, dit Remus en détournant la tête, gêné, et Dora maudit la vieille femme. Mais finalement, il releva la tête et affirma sans détour : Je suis le père de son enfant.
La gynécomage écarquilla les yeux et Dora dut retenir un sourire. Bien fait ! pensa-t-elle. Et elle souhaita ardemment que Remus ne s'en veuille pas. Elle avait apprécié, elle, que son côté Gryffondor ressorte.
-Enchantée, finit par articuler la vieille femme. Et vous êtes sorcier ? Je veux dire, est-ce que votre mère l'était ? Vous ne me rappelez rien.
-Oui, ma mère était sorcière. Je suis Remus Lupin.
-Mais oui, bien sûr, le fils d'Isabel ! s'exclama-t-elle. Ca me revient maintenant. Et comment va cette chère femme ?
-Elle est morte, dit Remus en détournant de nouveau le regard.
-Je… Je suis désolée de l'apprendre, murmura la gynécomage avant de se retourner vers Dora qui, bien que touchée elle aussi par la douleur avec laquelle Remus avait répondu, ne pouvait s'empêcher d'être amusée par les bourdes de la praticienne.
-Et vous, mademoiselle ? Tout va bien ? Plus de nausées matinales ? Pas de crampes, tout va bien ?
-Oui, ça va beaucoup mieux, merci. Mais je voudrais savoir… Enfin, est-ce qu'il y a le moindre risque ? Je veux dire, comme je suis métamorphomage et Auror, si la grossesse peut jouer sur mes capacités à me transformer ou…
-Dans les derniers mois, vous aurez certainement plus de mal à changer d'apparence, en effet. Surtout si vous tentez de cacher le ventre que vous aurez. Qu'on soit métamorphomage ou pas, un bébé prend de la place et il est difficile de modifier sa masse corporelle. Mais pour les détails mineurs, vous devriez pouvoir vous en sortir. En revanche, tout bataille est fortement déconseillée, surtout en ce moment, l'enfant risque de beaucoup moins bien encaisser un sort que vous. Je suis claire ?
-Oui madame, marmonna Dora.
Ensuite, la gynécomage contrôla que tout allait bien pour l'enfant grâce à un sortilège qui créait une image ressemblant à une écographie moldue. Remus fut bouleversé par cette image, abasourdi d'être pour quelque chose dans ce miracle d'une nouvelle vie. Dans le même temps, il se rendit compte que jamais après cet événement il ne pourrait quitter Dora ou ce bébé.
Quand la gynécomage eut fini, elle donna de nouveau quelques conseils à Dora et les raccompagna à la porte. Là, elle demanda, comme si elle s'était retenue jusqu'alors :
-Et vous vous mariez quand ?
-On ne se marie pas, répondit Dora très vite, comptant bien empêcher Remus d'avoir des idées folles. On s'aime, on va vivre ensemble, avoir en enfant ensemble, peut-être plus… Mais on ne se marie pas.
-Bien, répondit la vieille femme, et Dora sut qu'elle était choquée. Mais elle s'en fichait. Tout ce qui comptait pour elle, c'était de pouvoir être près de Remus, de lui donner cet enfant et de vivre plus ou moins en sécurité. Le reste viendrait plus tard.
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Remus devait avouer que sa rencontre avec Ted et Andromeda Tonks s'était bien passée. Ou plutôt, elle avait été moins catastrophique que ce que son esprit pessimiste lui avait fait envisager comme scénarii après sa rencontre avec Dawn. Oh, bien sûr, au début, l'ambiance avait été tendue, gênée. Mais après tout, c'était normal. Après Poudlard, les Tonks avaient plusieurs fois rencontré Remus, mais toujours comme un ami de Sirius, avant que celui-ci ne soit envoyé à Azkaban. Du coup, ils avaient plutôt considéré Remus comme quelqu'un de leur âge. Il était évident que son retour chez eux comme compagnon de leur fille leur avait fait un choc. Heureusement, Ted Tonks avait le don d'arranger les choses, détournant la conversation lorsque sa femme devenait trop curieuse ou trop insistante. Evidemment, ni Ted ni Remus n'avaient pu empêcher quelques prises de bec entre la mère et la fille, mais c'était paraît-il chose courante. Ted avait déclaré qu'il faudrait qu'il s'y habitue. Remus n'avait rien ajouté.
Finalement, ils avaient l'air tous les deux plutôt heureux que leur fille ait trouvé quelqu'un, même si ce quelqu'un était un loup-garou. Remus n'avait pu s'empêcher d'être étonné, au début, par la différence de réaction entre les parents de Dora et sa meilleure amie. Avant de comprendre, au hasard de la conversation avec Ted, que la jeune femme avait peu présenté ses petits amis à ses parents. Et surtout qu'elle acceptait très mal toute réflexion de leur part, alors qu'elle prenait mieux, en général, celles de Dawn. Ce qui était relativement logique, avait admit Remus en y réfléchissant. Après tout, c'est souvent le cas, on accepte toujours mieux les remarques de ceux qu'on a choisi.
C'était finalement pas si difficile d'imaginer de les revoir pour des Noëls, des anniversaires ou de longs dimanches d'hiver...
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Pour une fois qu'un dimanche était doux et pas trop pluvieux, Remus et Dora avaient décidé de se promener dans le Londres Moldu. Il avait mis un bras autour des épaules de la jeune femme, elle avait enlacé sa taille et ils flânaient ainsi, sans trop se soucier d'où les menaient leur pas, heureux simplement d'être ensembles. Alors qu'ils s'étaient arrêtés pour regarder la vitrine d'un magasin de jouets, ils entendirent derrière eux une vieille femme dire à une autre :
-Quelle honte, ma chère, ne trouvez-vous pas ? Un homme de cet âge avec une gamine ! Ne pouvait-il donc pas en trouver une de sa génération ?
Remus se tendit et Dora se serra un peu plus contre lui. Levant son visage lumineux vers le sien, elle murmura « Je t'aime » et l'embrassa. Cela du finir de scandaliser les deux vieilles puisque leurs voix se turent aussitôt !
Plus tard, alors qu'ils s'étaient arrêté au milieu du trottoir pour s'embrasser, un vieil homme et sa canne passèrent à côté d'eux, lui marmonnant dans sa barbe que vraiment, les jeunes, de nos jours…
En fin d'après-midi ils décidèrent de faire un tour sur le Chemin de Traverse et à peine y avaient-ils mis un pied chacun qu'une femme, derrière eux, fit remarquer à la personne qui l'accompagnait :
-Quel gâchis, regarde-moi ça, un si bel homme avec cette petite grue ! C'est vraiment à se demander ce qu'il lui trouve… A moins, évidemment, qu'un philtre de magie…
Le reste se perdit au loin tandis que Dora explosait de rire. Se haussant sur la pointe des pieds pour attendre l'oreille de Remus, elle lui déclara avec un sourire moqueur qu'elle aurait dû penser au philtre il y a bien longtemps. Remus sourit, un peu crispé. Il se sentait flatté mais n'osait prendre les déclarations de l'autre femme pour argent comptant. Après tout, elle ne savait rien de lui.
-Allez, dis Dora en l'embrassant légèrement sur la joue. Tu réfléchis trop, Remus. Profites donc des compliments qu'on te fait.
Le sourire de Remus se détendit un peu et la jeune femme se blottit contre lui. Malgré la guerre, la vie était belle lorsque Remus était là.
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Lorsque Nymphadora Tonks entra dans la salle des Aurors au Ministère, celui de ses collègues qui avait le bureau le plus proche de l'entrée leva la tête vers elle et lui dit d'un ton parfaitement neutre :
-Le Commandant a dit qu'il voulait te voir dès que tu passerais la porte.
-Merci, lui répondit la jeune femme avant de se diriger vers son coin, songeuse. Il pouvait y avoir un milliard de raisons pour lesquels son chef pourrait avoir envie de la voir. Certaines étaient plus probables ou plus agréables que d'autres, mais elle doutait que ce soit vraiment une bonne nouvelle. Etre convoquée dès l'arrivée sans préalable était généralement mauvais signe…
Elle posa ses affaires, fit un sourire nerveux à Carley qui la regardait d'un air désolé, comme une confirmation et alla frapper à la porte du Commandant en chef.
-Ah, Tonks ! s'exclama-t-il lorsqu'elle entra, avant de lui faire signe de s'asseoir. Il avait l'air soucieux et Dora s'inquiéta encore un peu plus.
-Oui, chef, vous vouliez me voir ? demanda-t-elle en tentant de paraître calme, confiante et professionnelle.
-Je peux savoir ce que c'est que cette histoire ? demanda-t-il.
-De quoi parlez-vous ? répondit-elle en cachant au mieux son inconfort. Aurait-il entendu parler de l'Ordre ?
-De ce… de cet enfant.
-Ah ! s'exclama Dora, soulagée. Eh bien, je pense que c'est évident, non ? Je suis enceinte. Mais je peux continuer à travailler pendant un moment, vous savez, il n'y a pas de problème. Bon, il faut juste que j'essaye d'éviter le travail de terrain, mais…
-Oui, je m'en doute, grogna le Commandant, mais là n'est pas le problème. Encore que, avec Vous-Savez-Qui, nous auront peut-être besoin de vous. Non, ce que je voulais dire, c'est que… Enfin, Tonks, vous n'êtes pas mariée !
-Et alors ? demanda la jeune femme, abasourdie.
-Mais ! Ce n'est pas correct ! Vous êtes une employée du Ministère de la Magie, vous pourriez montrer un peu plus de respect pour les lois !
-Je gère ma vie privée comme je l'entend ! s'exclama la jeune femme qui sentait la moutarde lui monter au nez. Et je ne fais rien d'illégal ! Ce n'est pas interdit d'avoir un enfant hors-mariage, que je sache !
-Non, certes, mais c'est très inhabituel. Ca risque de choquer. Tonks, je sais que vous êtes loin d'être conventionnelle, mais tout de même, vous pourriez faire un effort !
-Tant que ça ne m'empêche pas de travailler, vous ne pouvez me donner d'ordres à ce sujet, chef. Ne pas être mariée ne m'empêche pas de pourchasser les Mangemorts, de la même façon qu'avoir les cheveux roses ne m'empêche pas de mener un interrogatoire. Et d'être prise au sérieux par ceux que j'interroge ! Alors je ne voit pas vraiment en quoi cela vous dérange !
-Tonks, je ne remets pas en cause vos capacités d'Auror, je suis même prêt à reconnaître que vous faites bien votre métier, concéda le Commandant, mais tout de même, je trouve que pour la bonne image de la maison… Enfin, vous pourriez essayer, non ?
-Mais je ne vous demande pas de me citer en exemple, s'énerva la jeune femme. Je ne suis pas l'Auror parfaite et je ne le serais jamais ! Si vous voulez vous faire de la pub en utilisant quelqu'un qui ait une vie respectable, prenez Dawn et Carley Paulsen ! En plus, vous ferez d'une pierre deux coups : vous montrerez qu'on peut être Auror, marié et heureux en ménage ! Mais ne comptez pas sur moi pour me plier à des exigences qui n'ont rien à voir avec mon métier. J'ai un enfant si je veux et je me marierais quand bon me semblera !
-Enfin, Tonks, mettez-vous à notre place ! Vous devriez comprendre que dans les circonstances actuelles, nous avons besoin de regrouper toute la communauté sorcière derrière le Ministère pour lutter contre Vous-Savez-Qui ! Et une attitude aussi… désinvolte que la votre pourrait faire tâche et rebuter certaines hautes familles qui préféreraient peut-être alors se ranger derrière le Seigneur des Ténèbres !
-Si les Black ou les Malefoy sont du côté des ténèbres, ce n'est certainement pas à cause de la vie privée d'une petite Auror, chef, répondit Dora d'une voix glaciale qui n'essayait même pas de cacher sa fureur. Ils n'ont pas attendu ça pour se prendre pour la crème de la crème, ils ont toujours été derrière lui et le Ministère que vous défendez avec autant d'ardeur aurait mieux fait de les envoyer tous à Azkaban à la fin de la première guerre. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai du travail !
Elle quitta le bureau du Commandant sur ces paroles, fulminantes. Mais pour qui diable ce prenant ce mec ? Cela faisait à peine un peu plus d'un an qu'il était arrivé à son poste (après l'élection de Scimgeour au poste de Ministre de la Magie) et il avait déjà fait plusieurs réflexions de ce genre, à elle et à d'autres sur des sujets tout à fait personnels, ce qui avait le don de la mettre en rage. Qu'il chasse donc les Mangemorts, au lieu de se mêler de sa vie privée !
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Remus et Dora étaient en train de déjeuner dans la petite cuisine du loup-garou lorsqu'il demanda :
-Comment allons-nous appeler le bébé ?
-Tu as des idées ? lui demanda la jeune femme.
-Quelques unes, admit-il.
-Pas de Lily, Remus, répondit Dora d'une voix ferme.
Remus détourna le regard et elle expliqua, la voix douce :
-Je ne veux pas de fantômes, Remus. Tu en as déjà assez dans ta vie sans les donner à tes enfants. Et si c'est un garçon, il n'y aura ni James ni Sirius.
Après un silence, Remus se tourna à nouveau vers elle et dit :
-Alors ? Si tu ne veux pas de Lily, comment ?
-J'avais pensé… Dora hésita puis termina, le regardant attentivement : pourquoi pas Isabel ?
-Je croyais que tu ne voulais pas de fantômes ? demanda Remus en tentant de contenir le tremblement de sa voix.
-Ta mère n'est pas un fantôme, Remus. Quand on voit comment elle t'as aimé et élevé… C'était un ange. Je veux croire qu'elle protégera notre enfant, si c'est une fille. Et puis, c'est un très joli prénom.
-Merci, lui murmura le loup-garou.
-Et puis, reprit Dora après un silence, si c'est un garçon… Là, je n'ai pas encore trop d'idées… Mais ce n'est peut-être pas si pressé, non ?
Remus lui sourit et recommença à manger. Il réussirait peut-être quand même bien à lui faire admettre James ou Sirius…
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La tête posée sur le torse de Remus, Nymphadora Tonks hésitait entre le sommeil et la réalité lorsque la voix profonde du loup-garou la tira de son état semi-éveillé :
-Dora, tu… Enfin je… Ca te dirait qu'on déménage ?
-Où ? Quoi ? De quoi parles-tu, Remus ? demanda-t-elle en se relevant difficilement. Son ventre commençait à peser.
-Oui, je veux dire… Je n'ai pas beaucoup d'argent, mais en vendant cette maison et ton appartement, on aurait peut-être assez… Tu comprends, une petite maison avec un jardin, ce serait mieux pour un enfant que dans une ville… Mais si tu ne veux pas…
-Tu plaisantes ? C'est une super idée ! s'exclama la jeune femme. En plus, cette maison sera vite trop petite.
-Pourquoi ?
-Allons, Remus, dit-elle avec un petit sourire. Si tu m'en laisses le choix, je te donnerais d'autres enfants.
Emu, Remus l'embrassa longuement.
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Malgré la mort de Dumbledore et le fait que personne n'ait, officiellement, pris sa place à la tête de l'Ordre, ses membres se réunissaient toujours de temps à autre dans la cuisine du 12, Square Grimault. En ce froid soir de décembre, c'est Minerva McGonagall qui avait demandé la réunion.
-Poudlard… Commença-t-elle. Rien n'est plus pareil. Les élèves ont peur, les professeurs aussi. Et avec ces attaques qui se multiplient, je devrais en avoir un bon nombre qui ne reviendront pas après les vacances de Noël.
-Si vous avez la moindre inquiétude à ce sujet, Minerva, déclara Molly, Ginny sera là.
-Je sais, lui sourit la vieille dame. Et heureusement ! La pauvre, elle est très courageuse, savez-vous ? Elle est l'une des seules à mettre encore un peu de vie dans ce collège et pourtant, elle n'a pas eu la moindre nouvelle de Harry depuis que lui, Hermione et Ron sont partis.
-Comme tout le monde, fit remarquer Remus.
Ils hochèrent tous la tête, sombres et silencieux. Harry avait refusé de dire à quiconque ce qu'il était allé faire avec Dumbledore la nuit où il avait été tué et avait surtout interdit à tout le monde de le suivre, exception faite de ses deux meilleurs amis. Ils avaient bien essayé de les raisonner et même de les suivre, mais Harry s'était montré plus malin qu'eux. De quoi faire plaisir à Maugrey, avait un jour fait remarquer Dora pour couper court aux récriminations générales. Le soir du mariage de Bill et Fleur, ils étaient partis tous les trois sans prévenir et sans donner la moindre nouvelle par la suite. L'Ordre du Phénix qui avait tenté pendant tellement d'années d'agir pour contrer Voldemort s'était fait court-circuiter par trois sorciers qu'ils avaient jugé trop jeunes pour admettre comme des membres à part entière. Le pied de nez et l'inaction forcée étaient dur à avaler.
La lèvre de Molly trembla à l'évocation du trio et Arthur dit à voix basse, en posant une main réconfortante sur l'épaule de sa femme :
-Il faut leur fait confiance. Harry a suivit les conseils par Dumbledore, il doit bien savoir ce qu'il fait.
Et les autres se gardèrent bien de réfuter le seul espoir qu'ils avaient encore.
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Lorsque les contractions de Dora commencèrent à se faire plus rapprochées, Remus la conduisit dans la cheminée et l'aida à utiliser la poudre de Cheminette pour rejoindre l'hôpital Sainte Mangouste. Transplaner était plus que déconseillé dans son état… Cela dit, si elle avait écouté Remus, ils y seraient allé dès la première contractions, soit quelques heures auparavant. Mais la future mère était heureusement plus calme que son compagnon.
Lorsqu'ils arrivèrent, les médicomages la conduisirent dans la salle d'accouchement et firent prévenir la gynécomage qui arriva quelques minutes après. Sa première décision fut d'envoyer Remus attendre la naissance à la porte :
-Ce n'est pas la place d'un homme ! déclara-t-elle.
-Et lui ? s'insurgea Remus en montrant un infirmier.
-Lui, c'est son travail, répliqua la vieille femme d'un ton péremptoire. Je ne peux pas travailler avec un homme inquiet dans mes jambes et en plus, elle n'a pas besoin de vous. Alors dehors, vous pourrez entrer lorsque ce sera terminé !
Grommelant entre ses dents, Remus sortit dans le couloir et s'assit sur une chaise pour attendre. Après un long moment, il pensa soudain qu'il serait peut-être bon de prévenir les parents de la jeune femme et courut dans tout l'hôpital pour finalement trouver une cheminée qui lui permette de délivrer son message. Andromeda et Ted Tonks arrivèrent peu après.
-Ca fait longtemps que vous êtes là ? demanda Ted qui paraissait au moins aussi anxieux que Remus.
-Je… Je ne sais pas, articula-t-il.
-Moins d'une heure, déclara Andromeda. J'ai demandé à l'entrée. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Toutes les femmes passent par là et s'en remettent, vous savez ? Je n'ai pas mis tant de temps que cela en mettant Nymphadora au monde.
-J'ai attendu des heures entières sur cette même chaise, murmura Ted.
Andromeda se tut et commença à faire les cent pas, impatiente. Remus et Ted, eux, attendaient, prostrés sur leurs chaises. Enfin, après ce qui leur parût l'éternité à tous, un cri déchira l'air et ils se tendirent tous un peu plus. Plusieurs minutes plus tard, la gynécomage ouvrit la porte et annonça, tournée vers Remus :
-Félicitations. Vous êtes le père d'une adorable petite fille. Elle et sa mère se portent bien. Voulez-vous les voir ?
-Bien sûr, s'exclama-t-il.
Il entra en trombe dans la pièce et s'arrêta brusquement à la vision de Dora étendue dans ce lit blanc, épuisée. Elle paraissait si petite et fragile ! Le cœur remplit de respect et d'amour, il s'approcha doucement et se pencha au-dessus de la jeune femme. Elle ouvrit les yeux et lui sourit, puis se redressa péniblement.
-Ca va ? s'inquiéta Remus.
-Oui, souffla-t-elle. Juste un peu fatiguée.
Remus aperçut alors le berceau de l'autre côté du lit et en fit le tour. Il se pencha vers sa fille qui dormait les poings serrés et resta là, incapable de formuler le moindre mot, submergé d'émotions diverses et contradictoires. Se tournant vers Dora, il prit sa main et la porta à ses lèvres pour y poser un baiser.
-Je t'aime, murmura-t-il.
Ted et Andromeda entrèrent alors, pensant sûrement que le couple avait eu le temps de discuter seuls et pressé de voir leur fille et leur première petite-fille. Ils entourèrent le lit de Dora et la félicitèrent, s'exclamant sur la beauté de l'enfant qui finit par se réveiller. Sa mère la prit immédiatement dans ses bras et demanda comment on allait l'appeler. Remus regarda Dora et dit avec un sourire ému :
-Isabel.
Andromeda ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais fut coupée par sa fille :
-C'était le prénom de la mère de Remus.
-C'est ravissant, ajouta Ted avec un sourire en prenant à son tour sa petite fille dans ses bras.
Andromeda regarda sa fille avec l'air de vouloir dire quelque chose mais il sembla à Remus qu'elle était stoppée par le regard de sa fille. Il sourit. Jamais la pauvre Andromeda ne verrait survivre chez sa fille le goût pour les prénoms longs et compliqués qui faisaient bien souvent la gloire des vieilles familles, goût qu'Andromeda avait gardé malgré son rejet de ses anciennes valeurs familiales.
Après un moment à discuter et à admirer la petite Isabel, Ted et Andromeda confièrent la petite à son père et prirent congé, promettant de revenir le lendemain.
La petite finit par se rendormir et Remus la posa tendrement dans son berceau. S'asseyant au bord du lit de Dora, il prit la main de la jeune femme et lui dit :
-Dora… Mon amour, je… Voilà, je sais qu'en de tels occasions, il est habituel qu'un époux offre un bijou magnifique à sa femme, mais… Je n'en n'ai pas les moyens…
-Ce n'est pas grave, dit-elle avec un sourire. Je ne t'ai pas fais un enfant pour que tu m'offre un collier.
-Non, mais pour ma demande en mariage, j'aurais aimé te donner une bague… Dora, dit-il en plantant ses yeux dans les siens, veux-tu m'épouser ?
Le cœur battant, la jeune femme demanda tout de même avec circonspection :
-Tu ne me demandes pas ça parce que je viens de donner naissance à ta fille et que nous vivons ensemble, n'est-ce pas ? Pas parce que tu veux restaurer mon honneur, ou autre idiotie gryffondorienne de ce genre ?
-Non, dit Remus avec un sourire. Je t'aime, Dora. Je veux vivre le restant de mes jours avec toi et je voudrais que tu acceptes d'être ma femme.
-Oui, souffla-t-elle. Et elle lui passa les bras autour du cou pour l'embrasser.
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Peu après la naissance d'Isabel, ce fut Molly Weasley qui demanda une réunion de l'Ordre. Remus et Dora s'y rendirent avec leur fille bien emmitouflée et craignant le pire.
Mais ce fut une Molly extatique qui les accueillit. A peine avaient-ils passé la porte de l'antique maison des Black qu'elle les tirait dans la cuisine pour leur annoncer sur un ton ravi qu'elle avait enfin eu des nouvelles des « trois petits », comme ils s'étaient tous mis à appeler Harry, Ron et Hermione. Elle s'arrêta ensuite brusquement de parler, les yeux fixés sur le petit paquet que Dora portait dans les bras.
-Oh ! Mais oui, c'est votre petite fille ! Isabel, n'est-ce pas ? Je peux la voir ?
Avec un sourire, la jeune femme confia sa fille à Molly qui la regarda avec ravissement.
-Elle est absolument splendide ! décida-t-elle. Vous ai-je dit que Fleur est enceinte, elle aussi ?
-C'est merveilleux, sourit Remus.
Enfin, tout le monde fut là et après s'être exclamés sur Isabel, ils furent tous prêt à écouter l'histoire entière de Molly.
-Voilà, apparemment, ils sont passés dans un village au sud du pays où j'ai de la famille, commença-t-elle. Il faut croire que Ron s'en souvenait puisqu'ils sont passé voir ma tante. Oh, ils ne sont pas resté longtemps, mais ils lui ont demandé de m'écrire pour m'assurer qu'ils allaient bien et qu'ils avançaient. C'est ce qu'elle a fait, j'ai reçu la lettre ce matin.
Un silence tomba sur la pièce jusqu'à ce que Maugrey grommelle :
-Ces gosses sont des inconscients.
-Peut-être, Alastor, dit Remus d'une voix douce mais ferme. Ne faut il pas une bonne dose d'inconscience pour être notre seul et notre dernier espoir ?
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Remus était accroupi à trois pas de Dora qui tenait Isabel sur ses pieds. Les bras tendus vers sa fille, il appelait :
-Viens Isa ! Viens voir papa !
Après avoir hésité à lâcher les mains de sa mère, la petite se lança, fit un pas en avant et se jeta dans les bras de Remus qui la souleva de terre.
-Bravo mon bébé ! Bravo ma fille ! Tu es une grande fille, hein, maintenant ? Tu sais marcher, pas vrai ma toute belle !
Puis il la reposa debout sur le sol en face de Dora qui à son tour lui tendit les bras. De nouveau, la petite fit quelques pas et s'écroula dans les bras de sa mère. A son grand bonheur, le jeu dura encore longtemps, jusqu'à ce que ses parents, épuisés, décident de la laver, de la faire manger et de l'envoyer au lit pour pouvoir enfin se reposer.
Remus resta, comme souvent, un long moment à la regarder dormir. Sa petite fille était la plus belle de toute, se dit-il, sans doute pour la nième fois. Elle était, d'après leurs différents amis, un bon mélange de ses deux parents. Remus, lui, malgré les cheveux et les yeux bruns foncés de sa fille, trouvait qu'elle était un magnifique portrait de sa mère. Elle avait son front dégagé, son petit nez fin, sa fossette au menton, ses expressions de visage. Dora, elle affirmait que la petite avait le sourire de son père et que c'est pour ça qu'elle ne pouvait rien lui refuser. Remus n'en était pas sûr. Pourtant, c'était vrai que ni l'un ni l'autre ne refusaient grand-chose à Isabel. Parce qu'elle était pour l'instant leur seule enfant, peut-être.
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Remus, assit sur le sol en face de sa fille posée dans son parc et qui le regardait attentivement, répétait lentement et en articulant exagérément :
-Pa-pa ! dis : paaa paaa ! Répète, Isa : papa !
Dora, assise sur un fauteuil où elle s'était affalée avec un livre en revenant du Ministère, finit par lui demander :
-Mon amour, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? Tu deviens complètement gaga !
-J'ai toujours été comme ça avec les enfants ! se défendit le loup-garou. Déjà Lily et James…
Il s'arrêta brusquement et tourna la tête. Dora poussa un soupir, certaines choses mettaient vraiment du temps à changer…
-Raconte-moi, Remus… Comment était-ce lorsque Harry est né ?
Il parût hésiter puis se lança, d'une vois un peu balbutiante :
-J'adorais l'avoir dans mes bras. J'avais dit à Lily dès que j'avais appris sa grossesse que si elle ne craignait pas de confier son enfant à un loup-garou, je serais heureux de le garder. Ce que j'ai fait de nombreuses fois. Sirius me trouvait ridicule, sourit-il. Il avait, lui, promit qu'on ne le transformerait jamais en bonne d'enfant. Mais je peux t'assurer que quand il avait Harry dans les bras… L'année que Harry a passé avec ses parents a certainement été l'une des plus heureuses de ma vie avant que je te rencontres, Dora, conclut-il en se tournant pour la regarder.
Elle lui sourit chaleureusement et reprit sa lecture, heureuse tout simplement de pouvoir vivre ce moment de bonheur simple.
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Dora frappa à la porte de la gynécomage et entra après avoir entendu « entrez ! ». La vieille dame l'accueillit d'un :
-Ah ! Mademoiselle Tonks ! Je me demandais quand vous alliez revenir me voir !
Dora lui sourit et répondit d'un air mutin :
-Non, maintenant, c'est madame Lupin.
L'air stupéfié de la gynécomage la ravit. C'est vrai, ce n'était pas très sympa. Mais elle rêvait de ce moment quasiment depuis sa première rencontre avec la vieille dame, soit plus de deux ans auparavant.
