Me voilà pour une troisième enquête ! Elle a été inspirée du court-métrage d'Ah Da, Les trois moines, qui image le proverbe ci-dessous. Elle devrait durer trois ou quatre chapitres. Merci à ma très chère Aho-Ushi Lambo, et aux fidèles Ellypse et Luna1707 !
Très bonne lecture !
Musique d'ambiance : tapez Namo Amituofo sur youtube
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Épisode 3 : Un temple paisible comme la mort
"Un moine seul porte deux seaux d'eau, deux moines portent un seul seau, et quand ils sont trois, ils manquent d'eau."
Proverbe chinois
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La réunion familiale qui suivit le dérapage d'Amora fut très inquiétante. Thanos annonça simplement que tout était sous contrôle, et ils n'abordèrent plus le sujet de la soirée. Ils parlèrent de la livraison sur les docks, du club de Viktor sur la cinquième, et de l'alliance avec le Mandarin qui avançait selon les plans. Si tout se passait bien, ils pourraient avoir accès à sa livraison d'héro au mois de janvier. Le Mandarin avait son propre réseau à New York, une vague histoire d'immigrés aveugles que Loki n'avait pas comprise, ou pas voulu comprendre.
Les élections municipales approchaient, et Thanos, avec sa politique républicaine extrémiste, était loin d'être en tête des intentions de voteà New York, mais il ne ramena pas la question sur le tapis. Il avait presque l'air de bonne humeur, et c'était cela qui avait profondément angoissé Loki. Il avait jeté un œil à Amora, qu'il avait eu tant de mal à reconnaître en arrivant.
Par principe de précaution, Amora faisait profil bas. Elle s'était coupé ses longs cheveux blonds, rasé un côté de la tête, et avait teint l'autre en bleu foncé. Elle portait quelques faux piercings au nez et aux sourcils, ainsi qu'une garde robe façon Millénium. Elle en était méconnaissable.
Ils ne s'étaient pas parlé depuis qu'elle avait appelé pour dire que tout était arrangé, et il eut beau la fixer, elle ne lui jeta pas un regard.
Loki en était certain : ils le soupçonnaient de jouer double jeu, et ils avaient avancé des pions sans le mettre au courant. Mis en place un piège pour que, le jour venu, il ne pourrait pas faire autrement que de tomber dedans.
Le renard allait le prendre dans sa gueule et lui briser la nuque, comme un oiseau qu'on aurait serré trop fort.
En partant, il craqua, et piocha dans leur stock pour sa consommation personnelle. Cette nuit-là, il dormit comme une tombe. Le lendemain, il évita Stark comme la peste. Tony s'en aperçut, l'observa sans rien dire et en comprit rapidement la raison. Respectant la honte et l'égo blessé de celui qui a replongé, il ne lui parla plus de son addiction.
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Octobre est là. Il fait toujours aussi chaud, mais maintenant, une pluie fine et poisseuse tombe sur les vêtements comme une main gluante et cadavérique.
Tony n'aime pas la chaleur. Tony n'aime pas la pluie.
Tony n'aime pas grand-chose.
Il aime le whisky, les armes, les ordinateurs, résoudre des enquêtes, draguer, le sexe, avoir raison, emmerder ses collègues, réparer la machine à café.
C'est à peu près tout.
Ah si, les chimichangas, les shawarmas et les cheeseburgers.
Andrès est mort le mois dernier, donc les chimichangas ne sont plus une option.
On le dit marié à son boulot, mais il aime ce qu'il fait, et son taf, ainsi que sortir le samedi soir pour ramener quelqu'un, lui suffisent très bien.
Sauf les jours où il fait chaud et il pleut, et où il n'arrive pas à réparer la machine à café.
« Est-ce que je peux enfin appeler le réparateur, Tony ? s'impatiente Steve.
-Non, tu ne peux pas, parce que sinon, je te mets une bite en fond d'écran pendant un mois.
-Si Fury te voit encore devant cette machine à café au lieu de devant ton bureau, tu vas te prendre un blâme.
-Il n'a qu'à valider le putain de budget pour remplacer cette putain d'antiquité ! »
Steve lève les yeux au ciel, capitule, et retourne à son bureau sans même faire une remarque sur son niveau de langue.
Tony maugrée encore cinq minutes devant cette machine qu'il aime bien, au fond, parce que c'est tellement satisfaisant quand elle tombe en panne, qu'il la trifouille vingt minutes, et qu'ensuite, tout le service l'acclame comme s'il était un héros.
Mais bon, là, ça va faire une heure, et en effet, Fury va lui coller un blâme s'il le surprend encore entrain de faire le boulot des autres alors que le sien est en retard.
« Vous êtes encore là ? »
Tony n'a pas besoin de sortir la tête des commandes mécaniques pour reconnaître la voix. Le bleu est parmi eux depuis un mois et demi, et honnêtement, Tony n'arrive toujours pas à le cerner. Il a pigé, pour l'addiction sans doute entraînée par des problèmes familiaux, mais il ne peut s'empêcher de penser qu'il y a encore plus que ça chez ce type, un truc que Fury et lui leur cachent.
« Je m'occupe, le bleu, lance-t-il au percolateur, il n'y a pas d'affaire pour nous.
-Il y a une montagne impressionnante de paperasse sur votre bureau.
-Je suis allergique aux fibres cellulosiques, tu n'as qu'à t'en occuper. Ah ! s'exclame-t-il, eurêka j'ai trouvé ! Il y avait un putain de grain de café dans le putain de filtre, affirme-t-il en retirant le coupable de la machine en panne. Mets-moi ça en garde à vue, le bleu, on va le cuisiner.
Loki cache son début de sourire et va lui chercher la poubelle pour qu'il y jette le condamné. Tony fait les gros yeux au grain de café, puis le lâche sans cérémonie vers son destin.
« Quand vous aurez fini de faire joujou avec cette pauvre machine, on a un moine bouddhiste retrouvé mort dans son temple à Manhattan.
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? s'écrie Tony en retirant aussitôt ses mains du cambouis.
-J'attendais que vous finissiez, j'ai besoin d'un café. »
Tony cache son sourire en refermant la paroi de la machine, et alors que Loki va mettre une pièce dans la fente, il le prend par l'épaule en lançant :
« Pas le temps pour le café ! On passe chercher Darcy, et on décolle ! »
Toutes les protestations du bleu n'y font rien et pour montrer sa bonne humeur retrouvée, Tony met le gyrophare et AC/DC à fond pendant tout le trajet.
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Heureusement pour les tympans de Loki, le temple n'est qu'à dix minutes. Il s'agit d'un grand bâtiment beige aux inscriptions rouges en relief, coincé entre de monumentales pubs bilingues anglais et chinois, l'une pour des bus pour Boston et l'autre pour du dentifrice.
Ce n'est pas l'idée que se faisait Loki d'un temple bouddhiste, mais sans doute que les temples tibétains sont plus empreints de sérénité que les temples newyorkais. New York est le contre exemple de la sérénité.
« J'ai beau habiter dans le quartier, je n'y ai jamais mis les pieds, avoue Darcy.
-Comment sais-tu parler chinois ? s'enquit soudainement Loki.
-J'ai passé ma licence 2 de biologie à Chengdu. »
Elle ne rajoute rien, ni sur les chinoises, ni sur les montagnes enneigées, ni sur les bubble tea, et aussitôt, Loki s'inquiète.
« Ça va ? Tu as l'air plus…
Il patauge quelques instants dans les mots avant de souffler :
« …Calme.
-Ma petite amie, Jessica, m'a annoncé hier qu'elle comptait prendre un job à New York, et a proposé qu'on habite ensemble. Elle m'a dit que je devais prendre le temps d'y réfléchir, mais cela me plonge dans une grande anxiété.
-Oh, souffle Loki. »
L'engagement n'est vraiment pas son domaine de prédilection, à lui non plus. La relation la plus sérieuse qu'il ait jamais eue remontait à l'école primaire. Comment s'appelait-elle, déjà ? Le nom lui échappait.
À vrai dire, ses enfance et adolescence avaient été plutôt tranquilles. Quelques conflits avec son frère, quelques farces aux enseignants et aux autres enfants, mais c'était tout.
Puis sa mère était morte sa dernière année de lycée, et tout avait sombré.
« Je ne sais pas quoi lui dire, finit par continuer Darcy. On est super ensemble, et je l'adore, elle est tellement compréhensive face au bordel que je suis parfois. Mais j'ai peur de tout gâcher.
-Cela fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
-Deux ans.
-Tu devrais dire oui. Si elle propose ça, c'est qu'elle ne pense pas en avoir marre de toi si facilement.
-Tu crois ?
-Bon, Darcy, interpelle Tony en revenant vers eux, si tu es là, c'est pour faire traîner tes oreilles et glaner des infos. »
Sygin, se souvient soudainement Loki. Elle s'appelait Sygin, sa petite amie du primaire. Ils avaient fait tellement de bêtises ensemble.
Parfois, l'enfance lui manquait terriblement.
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Le moine gisait inanimé sur le plancher. Ses habits oranges étaient froissés sur le sol et tachés du sang qui s'était étalé en mare autour de sa blessure à la tête. Sa manche relevée laissait voir son chapelet de perles brunes, qui ne l'avait manifestement pas empêché de mourir assassiné.
« Je l'ai trouvé ce matin, avoue un moine en en tremblant encore et avec un fort accent dans son anglais. Il a dû se lever tôt, comme à son habitude. Lui et moi faisons partie des quatre moines vivant ici en permanence. »
Le moine a l'air sincèrement ébranlé. Il s'appelle Ma Guofu, Steve lui a fait épeler pour être sûr de l'écrire correctement. Il est plutôt grand et âgé, dans les soixante ans. Il porte l'habit traditionnel des moines bouddhistes, et son seul accessoire est un chapelet de perles brunes. Steve lui trouve des sourcils assez épais, des rides plissant ses yeux, un nez vraiment petit. C'est une personne comme il en rencontre rarement, et il aimerait le dessiner.
« Il y a d'autres gens dans le bâtiment habituellement, hormis les fidèles et les touristes ? s'enquiert Steve en prenant des notes et tentant de faire un croquis sans se faire remarquer.
-Li Malin, notre vendeuse de la boutique de souvenirs.
-Avez-vous constaté un vol, un objet manquant, de valeur ou non ?
-Je n'ai pas eu le temps de faire le tour de toutes nos salles et nos reliques, balbutie-t-il.
-Voici notre numéro, appelez-nous si vous voyez qu'il manque quelque chose, et ne quittez pas la ville. »
Le moine s'incline pour le remercier, et après un dernier regard plein de chagrin et d'inquiétude pour son ami mort, se retire à petits pas pressés.
« Il faut quand même être particulièrement sans cœur pour tuer un moine bouddhiste, marmonne Steve en le regardant tourner au coin d'un couloir.
-Pourquoi un moine bouddhiste plus que quelqu'un d'autre ? s'étonne Tony.
-Je ne sais pas, ils dégagent une espèce d'aura de bonté, un je ne sais quoi d'intouchable. J'en ai vu un dans la rue l'autre jour, tout le monde le regardait et lui souriait, comme s'il était sacré, tu vois ?
-C'est le principe de la religion, Rogers.
-On n'a pas ça avec le judaïsme, l'islam ou même le catholicisme. Le bouddhisme, c'est la paix, la plénitude… Je ne sais pas trop, je suis catholique, mais je ressens le bouddhisme un peu comme ça.
-Je ne vois vraiment pas comment tu peux être croyant avec le métier que tu fais. »
Steve secoue la tête avec un sourire amusé et impuissant, parce qu'ils ont déjà eu cette discussion cent fois. Tony hausse les épaules, et se penche près du corps pour mieux le regarder.
Les yeux noirs du moine regardent l'éternité.
« On a son nom ? demande-t-il en se disant que Steve a peut-être raison.
-Xu Zipeng, répond son ami.
-« Su Dzeupreng », corrige Darcy.
-43 ans, né dans le Zhejiang…
-« Djedziang ».
-… Arrivé à New York il y a neuf ans, il résidait autrefois dans un temple à Shanghaï.
-« Shang ! Hraille ».
-Bon, Darcy, tu ne vas pas corriger chaque mot que je vais prononcer, si ?
-Si.
-Bref, souffle Steve en levant les yeux au ciel, tout le monde l'aimait, un grand maître, généreux, à l'écoute, autant des fidèles que des touristes. Aucun mobile à l'horizon.
-Bon, ponctue Tony, on va profiter qu'on a Darcy sous la main. On va interroger tout le monde, et pendant ce temps, Jamie Bond…
-Je traduis ?
-Seulement en dernier recours, je veux d'abord que tu fouines et que tu essayes d'intercepter des conversations.
-Tony, ce n'est pas notre façon de procéder, le réprimanda Steve.
-Non, mais c'est super cool. »
Darcy a un petit sourire. La mauvaise humeur de Loki se dissipe un peu en voyant ça. Certes, il est toxicomane, et certes, il n'a pas bu de café ce matin, mais une fille qu'il aime bien va peut-être emménager avec celle qu'elle aime, et c'est une nouvelle qui devrait l'alléger un peu.
Sa mère disait de ne jamais laisser passer une occasion de se réjouir.
Cela fait longtemps qu'il n'avait pas pensé à sa mère.
Peut-être que ce temple a un effet positif sur lui, finalement.
C'est en effet un beau temple, bien qu'il n'en ait jamais vu d'autre. Il y a des statues dorées de bouddhas rondouillards, des estampes représentant de jolies femmes dans des vêtements colorés, des parchemins remplis par des colonnes d'idéogrammes calligraphiées dont Loki ne comprend rien. Des chants bouddhiques rythmés par des cymbales inconnues se diffusent dans les couloirs aux murs peints dans des couleurs chaudes. Devant les statues se trouvent des tabourets rouges marqués par les genoux qu'ils ont soutenus, et sur les autels, des montagnes de fruits exotiques, dont le parfum était caché par l'encens entêtant qui tapisse le plafond de sa fumée.
C'est dépaysant.
« Cela ressemble à ça, en Chine ? s'enquit-il à Darcy.
-Rien à voir, souffle-elle. Beaucoup de nature. Beaucoup de gentillesse. Une fois, alors que j'en quittais un, un vieil homme m'a offert un bracelet, juste parce que je comprenais ce qu'il disait, alors qu'en réalité, avec son dialecte, je captais un mot sur six. »
Elle reste silencieuse un long moment, puis souffle :
« Elle me manque parfois.
-La Chine ? veut vérifier Loki.
-Jessica. Elle est vraiment trop loin, à Little Hollow, on ne se voit que les week-ends. Je vais accepter. »
Loki pose sa main sur son épaule, et sourit en la serrant amicalement.
Ne jamais laisser passer une occasion de se réjouir. Dans sa vie actuelle, il y a beaucoup plus d'occasions de paniquer que de se réjouir.
Les deux autres moines sont aussi affligés que le premier, et comme lui, dormaient seuls dans leur chambre la nuit du meurtre. Il y a Hua Jifeng, de plus petite taille, avec des tâches de vieillesse sur son crâne chauve, et Fu Huoyuan, qui ressemble de manière troublante aux statues du temple, le doré en moins.
Le vieux Hua Jifeng ne parle pas anglais, mais Fu Huoyuan traduit pour lui. Tony jette discrètement des coups d'œil à Darcy, mais jusque là, Darcy n'a pas tiqué, et il en conclut que la traduction doit être bonne.
« Encore quelques questions et nous avons fini : est-ce qu'il y a eu une dispute récemment ?
Fu Huoyuan traduit, Hua Jifeng sort quelques phrases chantantes avec une expression neutre, et Fu Huoyuan répond :
« Rien qui sorte de l'ordinaire. Vous savez ce qu'on dit des moines bouddhistes. »
Tony regarde Darcy, qui a froncé les sourcils.
Bingo.
Juste pour voir, il laisse Steve terminer ses questions, mais Darcy ne tique plus. Les moines sont congédiés avec consigne de rester joignables et à New York, puis Tony chuchote à Darcy :
« Alors, qu'est-ce qu'a réellement dit le petit vieux à ce moment-là ?
-Je n'ai pas tout compris, ça fait longtemps que je n'ai pas entendu quelque chose de plus élaboré que le menu du resto de la brigade. Mais j'ai cru capter « conflit », « touriste » et « économie ».
-C'est déjà très impressionnant et suffisant, ma Darcy. Cela m'a tout l'air que certains n'acceptaient pas que leur refuge bouddhique se transforme en temple du capitalisme. Allons voir ce qu'en pense la vendeuse de la boutique de souvenirs. »
La boutique se trouve au deuxième étage. Elle contient de grandes vitrines avec des statuettes et des bijoux en jade, des porte-encens, des décorations. Loki ne saurait pas dire pourquoi, mais l'ambiance n'est plus la même, le charme est rompu. La vendeuse les regarde avec distance et appréhension.
« Vous avez beaucoup d'objets chers, ici, lui lance Tony après un regard aux prix. Il vous en manque ?
-À première vue, non, mais je vais devoir faire un inventaire précis.
-On vous en achète beaucoup ?
-Assez pour pourvoir aux besoins du temple et payer mon salaire, oui.
-Il y a moyen qu'on ait un relevé de vos ventes ?
-Oui, mais je peux vous demander pourquoi ?
-On cherche un lourd objet contondant, et je vois ici quelques objets en jade qui pourraient faire l'affaire. »
C'est une explication bancale, mais effrayée par la mention concrète du meurtre, la vendeuse laisse tomber ses bravades et leur imprime son relevé de caisse.
« Regarde Loki, souffle soudain Darcy, des prévisions, tu en veux une ? »
Avant que Loki ait le temps de répondre, elle a posé deux dollars sur le comptoir et il a dans les mains un bout de parchemin écrit en anglais. Darcy déplie le sien, et lit doucement :
-« Le bonheur et l'amour arrivent dans votre vie, ne les laissez pas partir sans vous par couardise.» Bon, ponctue-t-elle avec une pointe de soulagement. Si même un bout de papier me traitre de stupide lâche, je vais dire oui à Jessica. »
Loki contemple le sien avec fatalisme.
« Que dit le tien ? souffle-t-elle avec curiosité en se haussant sur la pointe des pieds pour jeter un œil. »
Loki retire la prédiction de sa portée et répond :
« « Vous ferez des merveilles dans votre travail. »
-On est déjà au courant, ça ne nous apprend pas grand-chose. »
Loki ne sait pas pourquoi il a menti. Ce genre de choses est ridicule. Un papier pris au hasard dans un pot ne pouvait rien savoir du champ de mine qu'était sa vie. Il était ridicule, songe-t-il en chiffonnant le bout de papier.
« On y va les enfants, leur lance Tony du haut des marches avant de redescendre vers la sortie.
-Merci de m'avoir emmenée. Cela fait du bien, un peu de terrain, le plan humain. Et maintenant, j'ai Bouddha qui m'a dit quoi faire pour mon couple. J'ai tout gagné, fait-elle en levant les mains au plafond. »
Loki range dans sa poche la boule de papier qui dit : « Redoublez de prudence, des mensonges dans votre vie pourraient bien vous faire du mal ».
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Il ne peut vraiment pas s'en empêcher. Que c'est compliqué de dire la vérité.
Je ne sais pas quand je posterai la suite, j'ai finalement très peu de temps entre la famille et le télé-travail.
J'espère que votre confinement se passe bien, que vos proches sont en bonne santé, et je vous embrasse.
