Un chapitre un peu plus court pour faire la transition ! Très bonne lecture !

Rar : madlaine

Merci infiniment pour ta review ! Tout comme les autres, elle m'a fait énormément plaisir.

La docteure Temple est Claire, que l'on retrouve dans les séries Marvel de Netflix. J'adore ce personnage.

Oui, je suis d'accord, Tony a un syndrome du super-héros (wink wink)

Tu as totalement raison, la cuisine est vraiment un lieu privilégié pour ce genre de scènes, je ne sais pas pourquoi non plus. Tu as vraiment de ces intuitions ! J'avais totalement l'intention d'écrire une des choses dont tu as parlées.

Haha oui, exactement, Loki est très naïf de penser qu'il va pouvoir s'approcher sans se faire approcher lui-même. C'est là tout le nœud de l'histoire !

Enfin, ta remarque sur les chansons m'a fait très plaisir, je ne suis pas toujours sûre que quelqu'un les lise ou les écoute, mais c'est une très grande source d'inspiration pour moi.

En te remerciant encore et en espérant que tu aimeras ce chapitre !

Twenty One Pilots – Level of Concern

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Le soir, alors que Tony vient de rentrer chez lui, Loki l'appelle. Il lui annonce qu'il sort le lendemain soir, et que la médecin en addictologie ne voulait pas le lâcher tant qu'il n'avait pas accepté d'avoir quelqu'un avec lui pendant une à deux semaines. Il accepte donc sa proposition d'aide, et le remercie également d'être venu chez lui la veille et d'avoir appelé les secours.

Tony raccroche en levant les yeux au ciel avec un sourire.

Il a gagné, mais il reste à savoir s'ils ne vont pas tous les deux regretter leur décision.

Allez, songe-t-il. Une à deux semaines. Ça va le faire.

Le soir, il fait une valise avec de quoi s'habiller, se laver et boire. Il prend aussi sa trousse à outils, parce qu'il va devoir s'occuper, et de toute façon, vu ce qu'il a aperçu de l'état de l'appartement du bleu, il y a du travail.

Le lendemain, il travaille comme d'habitude, et file un coup de main à Natasha sur une femme retrouvée morte, qui se révèle être une affaire de violence conjugale sur fond de consommation de drogue. Le soir, il retourne voir Fury, en se promettant d'essayer très fort de ne pas l'agresser comme hier soir.

« Chef, annonce-t-il avec un air peiné quand on l'autorise à entrer. Je viens d'apprendre le décès d'une tante. Je prendrais bien une ou deux semaines de congés pour aller voir ma famille dans le Wisconsin, et renouer avec eux.

-Vos parents sont morts quand vous aviez la vingtaine, et vous avez complètement coupé les ponts depuis.

-Oui, justement, il faut resserrer les liens avant qu'il ne soit trop tard. Comme pour ma tante, murmure-t-il avec un trémolo dans la voix.

-Prenez vos semaines, Stark, je m'en porterai mieux. Remettez le bleu sur pieds, c'est tout ce que je vous demande.

-Alors, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il s'est cassé la cheville, alors pour les pieds…

-Dehors, Stark ! »

Bon, il s'est fait griller, mais au moins, il a le feu vert.

En sortant, il passe devant la salle de reprographie, et y voit Steve qui imprime un rapport.

« Tiens, tu es allé voir Fury ? s'étonne celui-ci.

-Oui, soupire Tony avec le même air peiné. Je viens d'apprendre le décès d'une tante, je vais prendre quinze jours de vacances pour renouer avec ma famille du Wisconsin.

-Arrête tes salades. Si tu prends des vacances, c'est pour aider le bleu à ne pas rechuter. »

'Tain, songe Tony, il faut vraiment qu'il prenne des cours de théâtre. Mais comment Steve peut-il être au courant pour la kétamine ? Ses mensonges échoués l'énervent, alors il décide de se foutre un peu de la gueule de son ami pour se remonter le moral.

« Rechuter ? répète-t-il en clignant des yeux d'incompréhension. Dans le sens, faire une autre chute ? Il va être en fauteuil pendant un paquet de jours, ça m'étonnerait que je doive lui tenir la main pour ne pas qu'il tombe…

-Ne me prends pas pour un idiot, chuchote Steve en le coupant. Je suis passé aux Stups ce matin pour filer un coup de main à Natasha sur son affaire, j'ai croisé Bucky, et pour le faire rire, je lui ai parlé de ton horrible diarrhée hier. Il m'a dit que c'était bizarre, car il t'avait eu vers 23h au téléphone le jour d'avant, car tu avais un suspect à la cheville cassée en overdose de kétamine. Qu'est-ce que j'apprends aujourd'hui ? Que, bizarre bizarre, le bleu s'est cassé la cheville le même soir.

- Enfoiré de Barnes, marmonne Tony. T'es vraiment rien qu'un flic, Rogers. Pas un mot sur ça aux autres, ou ce n'est pas un virus Hadopi que tu auras.

-Pourquoi, tu es capable de faire ça ? »

Tony se dit qu'il n'aurait pas dû dire ça, mais continue d'agiter son doigt de manière menaçante alors qu'il s'éloigne vers son bureau.

« Attends, comprend Steve, c'est toi qui avait mis un virus dans mon ordinateur ?

-Pas un mot, Rogers !

-Tout ça pour que j'appelle le juge d'instruction à ta place ? Tu n'es qu'un sale type, Tony !

-Qu'est-ce que qui se passe ? s'enquiert Natasha en arrivant.

-Rien, marmonne Steve. Tony m'énerve.

-Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

-C'est lui qui avait mis un virus dans mon ordinateur il y a six semaines.

-Ah, juste ça ? Je croyais que c'était un truc avec son bleu.

-Tu savais, pour le virus ? s'étrangle Steve pour respecter sa promesse.

-Ben, comme Stark me doit des appels au juge d'instruction parce que je l'ai aidé à traduire un virus en russe sur son ordi…

-…Que tu avais mis là…

-Pas un mot, Rogers, ou ce n'est pas un virus en anglais que tu auras. »

Steve fait mine de lui balancer son pot à crayons, et Natasha s'éloigne avec le sourire.

Resté seul avec la photocopieuse, il soupire.

Ce n'est pas deux semaines avec un enquêteur et demi en moins, qui l'inquiète.

C'est quand l'équipe sera de nouveau au complet.

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Tony boucle ce qu'il a commencé dans la journée, s'assure que le sac de croquettes de Jarvis peut tenir quinze jours, et annonce aux autres qu'il prend deux semaines de vacances, sans parler de sa tante et du Wisconsin. C'était peut-être ça qui le trahissait, car Clint, Darcy et Bruce ne disent rien. Il est offusqué qu'on le pense incapable de vouloir renouer avec une famille lointaine. Seule Natasha le regarde avec un air suspicieux, mais elle le regarde comme ça tout le temps, alors il ne s'inquiète pas outre mesure.

Ses affaires déjà sur les sièges arrière de sa voiture, il se rend à l'hôpital pour la sortie du bleu. Ce dernier est plutôt grincheux, et répond par monosyllabes le temps qu'ils signent les papiers, et que Tony charge son fauteuil roulant pliable dans le coffre. Loki allume une cigarette à peine assis, car à l'hôpital on les lui avait interdites.

Ils sont coincés dans les bouchons de fin de journée sur la route de l'appartement du bleu, et Tony commence à se sentir tendu. Être avec Loki lui rappelle la peur qu'il a eue en le trouvant évanoui derrière la porte. Il n'a pas meilleure mine que ce jour-là, et ses yeux et ses joues sont encore creusés, même s'il est rare que la bouffe d'hôpital fasse grossir.

« N'empêche que t'es maigre comme une touillette de café, finit par lancer Tony.

-Il ne faut pas manger avec la kétamine, on risque de vomir.

-Qu'est-ce qui t'a pris de prendre cette merde régulièrement ?

-On a tous nos moyens de tenir, Stark, réplique Loki les dents serrées. Je m'en suis ouvert à vous parce que je croyais que vous compreniez.

-Oui, je comprends, mais l'alcool ne pourrait jamais me tuer !

-Ah oui ? Vous en êtes sûr ? Le coma éthylique, c'est une légende urbaine ?

-Je connais mes doses !

-Et moi je croyais que je connaissais les miennes ! Il me semble que vous avez un bon aperçu du résultat il y a deux jours !

-Ne t'énerve pas, je me suis fait un sang d'encre, c'est tout.

-Je ne suis rien pour vous !

-Tu es sous ma responsabilité, je te signale ! Je te côtoie tous les jours depuis deux mois, et je n'ai rien vu venir ! Tu avais l'air bien, avant-hier, en rentrant !

-Rien de tout ça ne vous regarde !

-Pour les deux prochaines semaines, si, ça me regarde ! Si tu ne m'en parles pas pendant cette période, je ne servirai à rien et tu risques de reprendre ! »

Loki regrette d'avoir pris cette décision. Il va revenir dessus.

«On m'a prescrit de la méthadone, annonce-t-il calmement. La dose devrait normalement supprimer les symptômes du manque. Si ça doit se passer comme ça, je préfère rester seul. »

Tony respire profondément.

« Tu as raison. On ne doit pas se crier dessus. On va établir des règles, d'accord ? Beaucoup de temps chacun dans une pièce, je serai juste dans le coin si besoin. Je te jure, tu ne remarqueras même pas que je suis là.

-Vraiment ? réplique Loki d'un ton sceptique. Avec votre capacité au bavardage ?

-Tu auras même le droit de me bâillonner si je parle trop.

-Cela faisait longtemps, les blagues sexuelles.

-Je n'y ai même pas pensé, tu vois le mal partout. »

Tony se détend. Ça va aller. Ils vont établir des frontières, et ça va aller.

Il se trompait lourdement.

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Tony vient de déposer ses affaires dans l'entrée qu'ils recommencent à s'engueuler.

« Vous voulez déjà commencer à fouiner ! l'accuse Loki avec des yeux fiévreux et furieux.

-Je dis juste qu'il faut que tu te débarrasses de ton stock tant que le manque n'est pas trop fort !

-Vous ne me faites pas confiance, c'est ça ?

-Tu en as sûrement un peu quelque part, moi, j'ai au moins trois bouteilles cachées chez moi ! J'ai une addiction aussi, le bleu, je sais, tout ce qu'on fait pour être sûr de ne pas être à court. »

Fais chier, songe Loki. Ne plus avoir de filet de sécurité, pas de dose de secours si jamais il est sur le point de perdre la tête ? Avec sa cheville, il est incapable d'aller à la planque incognito.

Stark ne semble pas réaliser qu'il lui demande de se jeter dans le vide.

« Fais-le maintenant, Loki, insiste Stark. Demain tu ne pourras plus. Je sais ce que je te demande. Mais tu veux arrêter, et tu ne pourras pas tant que tu en auras chez toi.»

Loki le déteste pour ça, mais il a raison.

Il roule difficilement jusqu'à son armoire. Sous la pile de t-shirts, il en sort ce qui lui reste de kétamine. Il se force de ne pas le regarder trop longtemps et le tend à son formateur.

Il lui semble que Stark fusille du regard le petit sachet.

Il lui donne également ce qui reste sur la table de chevet, ainsi que le sérum physiologiques et ses pailles. Il sait effectivement, que demain, il sera capable de toutes les essayer dans l'espoir qu'il y en ait une déjà utilisée, avec ne serait-ce qu'un résidu de poudre à prendre.

Le tout est mis dans un sachet que Stark ira directement mettre au local poubelle, parce que demain, il sera capable de fouiller dans la sienne pour retrouver les sachets.

Demain, il sera capable de toutes les bassesses envers lui-même et les autres, rien que pour une dose.

Il ne réalise que maintenant à quel point il a été stupide de commencer à consommer régulièrement : lui qui chérissait sa liberté, il s'est vendu comme esclave.

« Voilà, je n'en ai plus. J'allais me fournir moi-même, et je ne peux pas me rendre quelque part seul pendant au moins deux mois. Je ne risque rien, vous pouvez me laisser seul, tente-t-il une dernière fois.

-Ecoute, on va voir comment ça tourne. Je serais plus rassuré de rester là au moins une semaine, ou au minimum du minimum, le temps de voir si la méthadone marche. Je connais, le manque : et le mien, ça doit être du pipi de chat à coté du tien. »

Insomnie, anxiété, sueur, tremblements, tachycardie, dépression.

Loki frissonne rien que d'y penser.

Veut-il vraiment risquer de rester avec lui-même et ses fantômes dans un tel état ?

« Bon, très bien, accepte-t-il du bout des lèvres. Mais dès que mon état est stable, je vous vire. Qui plus est, vous allez très vite regretter votre élan de générosité.

-Je n'en doute pas, mais c'est pour la bonne cause, fait Stark avec un sourire. Bon, qu'est-ce qu'on mange, touillette à café ?

-Je crois que je préfère encore « le bleu », comme surnom. »

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Pour le premier soir, ils ne sont pas ambitieux et font des pâtes, puis ils installent le lit de Stark sur le canapé. Il s'agit d'un vieux clic-clac qui ne doit pas être très bon pour le dos, avec une large tâche en vague forme de girafe sur le bas du matelas. Mais Loki met des draps propres, et ce n'est pas si hostile que ça, finalement.

Stark fait le tour du propriétaire, et il crie depuis l'autre bout de l'appartement :

« Pourquoi ton cendar est à coté de la machine à laver ?

-Parce que c'est là que je fume mes clopes, répond Loki en se débattant avec une taie d'oreiller. »

Ses mains tremblent déjà, bordel, alors qu'il n'est clean que depuis quarante-huit heures. Vivement la méthadone le lendemain matin.

« Devant la machine à laver ?

-Quelque chose à dire, Stark ?

-Rien, Rain Man, qui suis-je pour juger ? »

Pour éviter une autre dispute, Loki se retranche dans sa chambre quelques minutes après ça. Il tente de dormir, parce qu'il est épuisé, mais sa cheville lui fait mal, sa tête lui fait mal, et il se sent presque la force de descendre en rampant les marches menant au local poubelle rien que pour une dose.

L'image lui fait penser à l'Exorciste, et en conséquence, quand il réussit enfin à s'endormir, il fait d'horribles cauchemars.

Il passe la nuit rongé par l'angoisse, à prier pour se sentir mieux. Il est exténué, baigné de sueur et à demi conscient quand il sent quand on lui soulève la tête, qu'on lui met une gélule entre les lèvres et qu'on lui fait boire de l'eau.

Il se réveille ce qu'il lui semble un long moment après, et s'il est toujours trempé de sueur, l'angoisse a reflué, et il n'étriperait plus des chatons juste pour voir s'il n'y a pas de la kétamine à l'intérieur.

Il remarque alors qu'il meurt de faim, et que ça sent les œufs brouillés.

Ce n'était pas une si mauvaise idée que ça de dire oui à Stark.

Il se remet dans son fauteuil, et roule jusqu'à la cuisine.

« Bonjour.

-Bonjour, le bleu.

-Vous m'en avez donné une, c'est ça ? fait-il en montrant du doigt les médicaments près de l'évier.

-Yep, parce que je t'ai jeté un œil ce matin, et j'avais déjà vu des cadavres en meilleur état que toi.

-Je vais embrasser la tombe du type qui a inventé ce machin, marmonne Loki en attrapant et inspectant le pot de gélules de méthadone.

-Mieux ?

-Je crois que je pouvais difficilement me sentir pire, mais oui, beaucoup mieux.

-Parfait, ça marche bien, alors.

-Par contre, je me suis clairement vu descendre les escaliers de la cave façon Exorciste pour aller fouiller dans les poubelles.

-Le ramassage est aujourd'hui, j'ai regardé en passant, fait Stark avec un sourire. Allez, mange, t'es maigre comme une…

-Touillette à café, je sais, termine Loki tandis qu'on lui sert des œufs brouillés. »

Le ventre plein, il se dit qu'il va essayer de se débarrasser de cette sensation poisseuse et désagréable, sinon on va lui dire qu'il sent la sueur.

Ils ont un long débat bruyant sur fermer à clef ou non la porte de la salle de bains : Stark obtient que ce ne soit pas fermé à clef en cas d'urgence, et Loki obtient que si Stark entre alors qu'il n'est pas en danger de mort, il le tuera avec un couteau de cuisine.

Une fois seul dans la salle de bain, il fixe la douche où il va devoir aller.

Son plâtre est en résine, donc il peut se laver avec le problème est de manipuler sa cheville sans rien la faire heurter.

La kétamine l'avait foutu au fond d'un trou sans fond, certes, mais elle avait le mérite d'être un anti-douleur.

Courage, soldat.

Il parvient à entrer dans le bac et se doucher sans se faire mal. Il inspire profondément, puis tente de sortir sa cheville du bac.

En douceur, songe-t-il. En douceur…

Le plâtre humide lui glisse des mains et sa cheville se cogne contre le rebord.

« Ah ! Bordel de merde, jure Loki alors que sa douleur l'irradie tout entier.

-Ça va, lui lance-t-on à travers la porte, tu veux un coup de main ?

-Je crois que je suis suffisamment putain d'humilié comme ça, Stark !

-Darcy dit que « putain », c'est du slut shaming !

-Je vais lui péter la jambe et écouter ce qu'elle dira comme insulte !

-Je transmettrai ! Sinon, tu as besoin d'aide ?

-Allez vous faire foutre !»

Il en est convaincu, cela va être les deux semaines les plus longues de sa vie.

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If you never know who you can trust,

Trust me you'll be lonely

Panic! At The Disco – Hey Look Ma' I made it

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Prenez soin de vous ! Je dois retourner au travail et c'est le gros bazar à organiser, donc le rythme va peut-être s'espacer.