Bonsoir ! J'espère que vous allez bien, merci pour votre patience, et j'espère que vous apprécierez ce chapitre.
Rar : madlaine
Ce sont tes reviews qui sont des rayons de soleil ! Il faudrait que tu te crées un compte, ce serait plus facile pour communiquer.
Bien sûr que Steve mérite une médaille. Ne serait-ce que pour supporter les autres tous les jours.
Je suis super heureuse que tu aies relevé la « confiance absurde » qu'ils ont l'un pour l'autre. Je ne sais pas si très IC mais je n'ai pas pu résister. Normalement, ils vont s'ouvrir un peu au prochain chapitre et cela va se justifier. Et puis, Loki est toujours une taupe, pour bien faire son travail il faut que les autres lui fassent confiance. Je ne suis pas sûre en revanche qu'il réalise qu'il se met dans la merde.
Pour le manque, je combine les expériences du manque de nicotine et d'une crise d'angoisse, je suis rassurée des retours me disant que c'est assez réaliste, parce que j'avais peur d'être à côté.
Merci beaucoup pour ton retour, j'espère que tu apprécieras également ce chapitre !
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Do you remember a guy that's been
In such an early song?
I heard a rumor from Ground Control.
Oh no, don't say it's true
David Bowie – Ashes to Ashes
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Loki a fini par réussir à réussir à sortir de la douche sans se faire mal. Davantage, il veut dire.
S'habiller est un calvaire, et il opte pour garder le même short ample, tant pis pour le style. Il ne peut rien mettre d'autre, de toute façon, le plâtre est trop épais. Sa cheville lui fait toujours aussi mal, mais il suppose que c'est parce qu'il doit bientôt prendre un antalgique, pas parce qu'il a déplacé quelque chose en se cognant. Il ne manquerait plus que ça.
Il s'inquiète du silence de Stark et commence le tour des pièces. Il le trouve dans la cuisine, ouvrant l'un après l'autre les placards en hauteur.
« Je peux savoir ce que vous cherchez ? » claque Loki avec agressivité.
S'il répond « kétamine », il lui pète la cheville gauche avec ses béquilles.
« Quelque chose à manger, mais à croire qu'il n'y a rien de tout ça dans cet appart de touillette à café. Je vais faire des courses, lance Stark sans relever son amabilité de chien enragé. Tu as besoin de quelque chose en particulier ?
-Très bien, mais je vous file du cash, concède Loki en roulant jusqu'à l'entrée pour sortir son portefeuille de sa veste. Non, je n'ai besoin de rien.
-Je fais comme pour moi, alors. Ça va aller si je sors ?
-Je peux vivre sans vous, Stark.
-Je veux dire, ça va aller, vraiment ? Tu n'as pas une cachette secrète dont tu ne m'as pas parlé ?
-Je parie que vous avez déjà regardé le réservoir de chasse d'eau trois fois, et ces placards, cinq, feule Loki en réfléchissant combien de coups de béquille suffisent à casser un os.
-Non. Je t'ai fait confiance. »
Loki le fixe un long moment, et Stark ne baisse pas les yeux. Il n'a pas l'air de mentir, mais Loki reste sceptique. À sa place, il n'aurait pas cru un seul mot d'un junkie, et aurait retourné l'appartement.
Le lieutenant part en courses sans un autre mot, et Loki prend un instant pour savourer sa solitude. N'empêche, il n'aurait pas dû l'agresser comme ça.
Peu importe, songe-t-il avec agacement. C'est Stark qui a voulu faire ça, s'il passe des moments désagréables, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, et cela le fera partir plus vite.
Se disant qu'il n'a pas beaucoup de temps avant qu'il ne revienne, il se prépare à appeler Thanos. Il vérifie que Stark n'a pas laissé son téléphone ou tout autre objet susceptible de cacher un micro, déverrouille son autre carte sim et sélectionne le contact. Le patron a pour nom « garagiste moto", au cas où quelqu'un parviendrait à fouiller dans son portable.
Le parrain est contrarié par l'annonce de sa fracture, mais se calme quand Loki lui promet le tableau des points de pression des agents, ainsi que de garder un œil sur les affaires en cours. Tant qu'il y est, il appelle pour également prévenir Amora, qui se moque de lui de manière magistrale. N'ayant aucune envie de le faire, il n'appelle ni Viktor ni l'Autre. Le relai se fera très bien, et il se porte bien mieux sans entendre le son de leurs voix.
Tendu par ses coups de fil, Loki pose son paquet de clopes et un tas de linge sale sur ses genoux, puis roule jusqu'à la machine à laver.
Il la lance, puis se contorsionne pour ramasser son cendrier et le poser sur le radiateur à sa hauteur. Il s'y prend à trois fois pour allumer sa cigarette, et songe qu'il aurait dû demander un briquet à Stark. Une fois le niveau d'eau suffisant, le linge commence à tourner doucement, et ses épaules finissent par se détendre.
Fais chier, il est trop haut avec son fauteuil, il voit moins bien que d'habitude.
À la fin de la cigarette, il se dit qu'il voit plus d'eau sous cet angle, et que ce n'est pas si mal, après tout.
Stark revient trois quart d'heure plus tard. Après avoir posé les sacs et les planches de bois qu'il a achetées, il va droit dans la buanderie, et trouve le bleu en train de soupeser le fait d'allumer une troisième clope.
« Pourquoi j'étais sûr de te trouver là ? » lui lance-t-il avec un sourire moqueur.
Loki le regarde sans rien dire. Puis il lui fait un mouvement de tête en lançant :
« Venez voir, vous verrez, c'est apaisant. »
Tony pose une main sur la poignée du fauteuil roulant et se penche. Il observe un instant les couleurs s'entrelacer en dansant une ronde infinie parmi les bulles et les éclaboussures, puis souffle :
« Oui bah c'est une lessive, quoi. »
Loki laisse échapper un profond soupir, et le pousse d'une main pour l'éloigner. S'il ne sait pas apprécier le spectacle, qu'il le laisse en profiter seul.
Tony se retourne en souriant pour le regarder contempler le hublot, sa cigarette à la main.
Il range les courses en se disant qu'il a complètement oublié la recette du risotto, puis hausse les épaules en se disant qu'il va faire comme il le sent.
Alors qu'ils mangent son risotto, Loki lance :
« Vous croyez que je pourrais avoir les pièces du dossier Xu Zipeng, pour rédiger le rapport d'enquête ?
-Tu veux déjà travailler, alors que tu es en arrêt maladie depuis deux jours ?
-J'ai besoin de m'occuper l'esprit, pour… souffle-t-il en tournant sa fourchette d'un air vague, …la sortir de ma tête.
-D'accord, accepte Tony en sachant très bien ce qu'est le « la ». Je vais demander à ce qu'on nous transmette les éléments de l'affaire. Je ne sais pas si tu les auras avant plusieurs jours, cependant. C'est quoi, ton adresse mail ? »
Tony envoie un sms à Steve, et vers 15h, Loki a un mail du lieutenant Rogers sur sa boîte pro.
« Il t'aime bien, affirme Stark. Moi, il me fait un caca nerveux quand j'embarque chez moi ne serait-ce qu'un procès verbal.
-Peut-être parce que j'ai une attitude plus pro que la vôtre, suggère Loki en haussant un sourcil moqueur.
-Ne prends pas la confiance, le bleu. Je vais bricoler dans le salon, ne fais pas attention à moi.»
Loki se penche pour l'observer et le voit sortir des outils et étaler des planches de bois sur le sol. Il a dû les ramener des courses.
Bon, tant qu'il ne détruit pas son appartement, songe-t-il en roulant jusqu'à son bureau.
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Cela l'étonne, mais ils n'ont pas d'autre grosse dispute. Il faut dire que Loki reste retranché dans sa chambre à travailler sur le rapport, et Stark bidouille dans le salon. Ils ne se voient que pour les repas, qu'ils font à tour de rôle. Ils se disputent cependant au sujet de la vaisselle, Stark argumentant qu'il ne doit pas se lever si tôt et Loki qu'il peut laver la putain de vaisselle. Mais « putain » est toujours du slut shaming, et pour l'avoir encore emmerdé avec ça, Stark se prend un torchon dans la tête. Le midi du troisième jour, ils conviennent que l'un fait la cuisine et l'autre la vaisselle, et qu'ils alternent à chaque repas. Stark ponctue la discussion en disant que la nourriture est meilleure quand c'est lui qui s'occupe de la cuisine, et se reçoit un autre torchon.
Le soir du troisième jour, Loki passe devant la salle de bains pour leur faire une omelette. Qu'est-ce qu'il donnerait pour une dose. Il frotte de nouveau son nez à la pensée. Il sait qu'il doit tenir, mais la kétamine le hante, comme une mouche se tapant régulièrement contre une fenêtre, un moustique repassant près de son oreille, une araignée qui était là et qu'il ne voit plus.
Venant de finir sa douche, Stark a passé un pantalon et ouvert la porte, pour ne pas étouffer en finissant de se sécher les cheveux. Loki reconnaît une odeur en passant devant la porte, et roule en arrière.
« Vous m'avez volé mon shampooing, accuse-t-il. »
-N'importe quoi, affirme Stark en se tournant à moitié. »
Loki remarque alors qu'au dessus du sternum s'étalent en constellation de fines cicatrices en amande. Cela ressemblait à des éclats de métal projetés à pleine vitesse, de bombe artisanale peut-être. Cela avait dû être une boucherie, pour laisser autant de marques. Stark était un enfoiré chanceux pour s'en être sorti vivant.
Stark voit son regard, et se tourne de nouveau vers le miroir embué. Il a seulement essuyé un rond pour le visage avec ses doigts. Cela allait laisser des traces de calcaire sur la glace.
Loki fait comme s'il ne s'était rien passé et réplique :
« J'ai un très bon odorat, Stark, je sais reconnaître mon shampooing. De plus, je n'ai pas vu le vôtre sur le bord de la douche. »
Stark semble privilégier sa façon de traiter l'incident car il lance :
« D'habitude je prends mon gel douche pour tout, mais ton shampooing sent super bon. Tu n'avais qu'à en avoir un qui refoule.
- Je vous préviens, vous m'en rachèterez un. »
Loki roule jusqu'à la cuisine, et réfléchit en cuisinant l'omelette. Stark, malgré son babillage incessant, n'avait jamais mentionné cette cicatrice. C'était une sacrée blessure. Il se l'était faite au cours d'une opération, peut-être ? Mais pourquoi aurait-il été confronté à une bombe artisanale ? Il ne faisait pas partie des unités d'intervention. Peut-être avant d'entrer à la Crim' ?
Loki se fit une note mentale de creuser ça quand il serait de retour à la brigade.
Stark le rejoint pour manger, et ne doit échanger que quatre mots au total. Il fait la vaisselle, et s'isole dans le salon.
Loki va dans sa chambre, et tente de gérer le manque.
Le lendemain, Stark continue son bricolage comme si de rien n'était.
Loki décide de le laisser tranquille, et reprend la rédaction du rapport.
Il y est depuis presque deux heures quand il entend des coups de marteau, et s'inquiète aussitôt.
« Stark ! » crie-t-il en se penchant vers le couloir.
Il ne reçoit aucune réponse, et les coups de marteau reprennent.
« Stark ! crie-t-il plus fort. Je suis locataire, ici ! Arrêtez immédiatement de détruire cet appartement, ou vous allez me rembourser la caution !
-Tu as droit à quatre trous, répond le lieutenant en se penchant lui aussi, et je n'ai pas vu beaucoup de tableaux, ici. Sérieusement, ta chambre d'hôpital était plus chaleureuse que cet appart.
-Qu'est-ce que vous faites, bon sang ?
-Une étagère, pour tes bouquins.
-J'en ai trois, de bouquins !
-Oui, j'ai vu, et ils sont dans ton armoire au lieu d'être sur une étagère !
-Arrêtez de fouiner et de casser mes murs, ou je vous vire !
-Trop tard, j'ai fini. Viens voir. »
Grommelant des insultes, Loki roule jusqu'au salon. Qu'est-ce qu'il lui a pris d'accepter que Stark vive chez lui, déjà ? Ah oui, c'est à cause de cette tête de mule de médecin.
Après avoir tenté d'évaluer les dommages faits au mur, Loki détaille l'étagère. Il doit reconnaître que c'est un joli objet, Stark a dû le poncer et le venir. Il y a des nœuds dans le bois, mais avec le vernis, cela fait ressortir les contrastes des nuances. Il y a aussi des finitions de légers sillons sur les bords en décoration, qui sont honnêtement bien réalisées. Il ne pensait pas que Stark était capable d'un travail aussi minutieux et lent, il le voyait lâcher l'affaire au bout d'un quart d'heure.
« C'est ça, s'enquiert-il, que vous fabriquiez avec le bois ?
-Oui. Je travaille plus avec du métal, d'habitude, mais le bois, c'est plus joli pour les meubles.
- Je vous jure que si j'ai un problème, vous me remboursez la caution.
- J'ai des amis dans l'immobilier, tu me diras si tu as un souci avec ton agent. Il faut bien que je m'occupe, moi aussi, et je déteste écrire les rapports. C'est un meublé, ton appart ?
-Oui, souffle Loki en faisant le tour du bazar que Stark a mis avec ses outils pour regarder l'autre côté.
-Tu n'as vraiment pas beaucoup d'objets.
-J'ai beaucoup bougé, j'ai appris à ne pas m'encombrer.
-Tout ce que tu possèdes est ici ? Tu n'as vraiment que trois bouquins, dont une pièce de théâtre ? »
Loki hausse les épaules sans répondre. Il a toujours emprunté ses livres. Il ne possède ces trois-là que parce que sa mère les lui a offerts, pour des anniversaires. Il se dit qu'au fond, ce n'est pas une si mauvaise idée, retourne dans sa chambre, et revient avec les dits-livres sur ses genoux. Stark jette un œil aux titres avant de les ranger.
« Je me sens inculte, je ne connais aucun des trois. Ça parle de quoi, « Lorenzaccio » ?
-Un type qui s'approche d'un despote pour pouvoir le tuer.
-Sombre, ton truc.
-C'est… intéressant. C'est sur les abysses qui pénètrent en nous quand nous tentons d'y pénétrer, comment combattre des monstres sans en devenir un soi-même. Bref, se stoppe-t-il en réalisant qu'il en dit trop. Vous, c'est quoi ?
-C'est quoi, quoi ?
-Votre livre préféré.
-Ouhlà, ça remonte à loin. Je ne sais plus de la dernière fois où j'ai ouvert un bouquin. Je dirais… L'Ecume des jours ?
-Je connais de nom, mais je ne l'ai jamais lu.
-Il y a beaucoup d'inventions bizarres, dedans. J'aimais bien. J'ai essayé d'en recréer plusieurs quand j'étais ado, j'ai lamentablement échoué. Il y avait notamment un… pianococktail, voilà. Ca, ça m'intéressait beaucoup.
-Pourquoi ça ne m'étonne pas.
-J'aime beaucoup les Agatha Christie, aussi.
-Je ne suis pas étonné non plus.
-Quoi ? Je suis flic, je te rappelle.
-J'étais au courant. L'Ecume des jours, donc ?
-Je te le prêterai un jour, si tu veux. Il est vraiment bien. »
Stark ramasse ses outils tandis que Loki regarde ses trois livres sur sa nouvelle étagère. Il se dit qu'il ne peut plus compter sur sa mère pour la compléter, et qu'effectivement, ils sont mieux là. Il n'a pas vraiment réfléchi, quand il a emménagé. Il a caché toutes ses affaires, comme s'il était un fugitif qui devait dissimuler toute trace de son existence et de sa personnalité. Il se rend à présent compte qu'agir ainsi le rend suspect plus que l'aider à rester discret.
Tout de même, il ne faudrait pas qu'il laisse Stark se pencher trop sur Lorenzaccio, à moins qu'il ne veuille qu'il comprenne qu'il est un mafieux infiltré.
Ce qui n'est pas une bonne idée à moins de vouloir rapidement une balle dans le genou, la tête, ou les deux.
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Le soir-même, alors que Stark est sous la douche, on sonne à la porte.
Loki a un frisson, et fait rouler son fauteuil jusqu'au tiroir où il range son flingue. Des souvenirs de son bad trip lui reviennent, et il croit revoir Thanos montant inexorablement les étages jusqu'à sa porte.
Combattant la peur, il roule jusqu'à l'entrée, et reste un instant devant la porte. Son fichu fauteuil qui l'empêche d'atteindre le judas et voir qui est de l'autre côté. Stupide chute, stupide kétamine, stupide peur qui habite ses os sans jamais le laisser en paix.
Il sait qu'il est ridicule. Pour l'instant, il est plus utile vivant que mort, et Thanos ne veut pas le tuer, pas encore. C'est son anxiété causée par son sevrage qui parle, mais sa voix couvre toutes les autres.
Il entend des enfants, se laisse enfin convaincre par sa raison que ça ne peut pas être Thanos, et cache son flingue derrière son dos avant d'ouvrir.
« Des bonbons ou un sort ! »
Loki les regarde avec surprise, puis réalise soudain qu'on est le 31 octobre.
« Désolé les enfants, je ne crois pas avoir de bonbons.
-Dans la cuisine ! crie Stark depuis la salle de bains. »
Parce que, bien sûr, que Stark ferait une chose comme ça.
Loki roule en marche arrière jusqu'à la cuisine, puis ouvre ses placards. En effet, avec le petit-déjeuner, il y a un paquet de bonbons en gélatine et un de têtes brûlées. Il les pose sur ses genoux et revient devant l'entrée, se débattant avec l'ouverture « facile » des paquets.
« Vous vous êtes fait quoi ? » demande la petite fille en montrant du doigt son plâtre, un grand trou dans ses dents la faisant zozoter.
Son petit-frère zombie, lui, semble être trop timide pour dire quoi que ce soit.
« Je suis tombé, lui répond Loki avec flegme et en laissant tomber une poignée de têtes brûlées dans son sac-citrouille.
-Ça fait mal ?
-Assez, oui.
-Moi je me suis tordu le poignet une fois.
-Oh la jolie petite sorcière ! Et le petit zombie ! annonce Tony en arrivant près d'eux, habillé et finissant de ses sécher les cheveux. Il vous en a donné assez le monsieur ? »
Elle regarde Tony, puis le sachet de bonbon, puis Loki, et Tony a un petit rire en en piochant une nouvelle poignée.
« Reprends-en ma grande, il n'y a pas l'air d'avoir beaucoup d'enfants dans l'immeuble. »
Elle leur fait un sourire de toutes ses dents manquantes, et s'en va, entraînant son petit frère par la main.
« Vous saviez que c'était Halloween, vous ? demande Loki en levant la tête et en refermant la porte.
-Bien sûr. Il y a des citrouilles partout.
-Ah.
-Tu participeras mieux au prochain. »
Maman ! entendent-ils de façon ténue derrière la porte. Ils m'ont donné plein de bonbons les messieurs !
« Et voilà, marmonne Loki, elle va rameuter tout l'immeuble.
-Tu détestes les gosses à ce point-là ?
-C'est bruyant et inutile.
-Mais quel grincheux !
-Vous êtes libre de partir.
-Tu aimerais bien, hein ? fait-il avec un grand sourire. »
Il repart, laissant une odeur d'amande derrière lui. Loki serre les dents et crie :
« Arrêtez de me voler mon shampooing !
-Des bonbons ou un sort ! » lui répond-on derrière la porte.
Loki se frotte la figure.
Il ne s'est passé que quatre jours.
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Maintenant qu'ils ont pris leur routine, la semaine s'étire. Stark bricole dans son coin, sort un peu, et a demandé à Clint un peu de télétravail pour eux deux. Clint lui a renvoyé un mail avec beaucoup de recherches informatiques en disant qu'il était sûr que Tony ne pourrait pas tenir deux semaines sans travailler. Loki s'occupe donc de faire quelques recherches d'antécédents ou de relevés téléphoniques, suivant l'enquête à distance sans trop s'y intéresser.
Sans qu'il ne s'en rende compte, sept jours ont passé depuis sa surdose. Le soir, Stark débarque devant sa chambre, agitant une bouteille de whisky dans sa main et lançant :
« Ça te dit de boire un coup, pour fêter ta semaine de sobriété ?
-Ce n'est pas un peu prématuré pour célébrer ? le refroidit Loki en quittant son écran des yeux.
-Il faut savourer toutes les victoires, même les petites. »
Sa mère disait ça aussi.
Loki hausse les épaules. Pourquoi pas, après tout. Et puis, un peu d'alcool fort pour oublier la kétamine qui l'obsède et sa mort violente prochaine ne peut pas lui faire de mal.
Il hoche la tête, et Stark retourne dans le salon avec un petit sourire victorieux.
« En musique, je mets… lance-t-il derrière lui.
-Pas AC/DC, interdit Loki.
-Donc pas Nirvana, sanctionne Stark. Mmh… Bowie ?
-Va pour Bowie, » accepte Loki en roulant jusqu'à la table basse.
Stark leur sert deux verres et lui taxe des clopes, papotant de la méthadone et de son efficacité, puis de l'affaire de Clint qu'ils suivent tous les deux de loin. Loki entend tout à coup une chanson qui lui tient à cœur, et coupe court à leur discussion, lançant :
« J'aime beaucoup Space Oddity.
-C'est une musique de défonce, ce truc.
-Oui, c'est sûr, mais…"
This is Major Tom to Ground Control…
« C'est aussi… un homme qui prend conscience de l'immensité de l'univers et qui décide de s'y perdre.
-Ça rappelle un peu ton Lorenzaccio. En gros, il se perd dans la noirceur alors qu'il poursuivait la lumière, c'est ça ? »
I think my spaceship knows which way to go. Tell my wife I love her very much…
She knows ! …Ground Control to Major Tom, your circuit's dead, there's something wrong, can you hear me Major Tom?
Can you hear me Major Tom?
Can you hear me Major Tom?
Can you hear ?
"Ouais, expire Loki en soufflant sa fumée de cigarette. Non, clairement, Major Tom est juste un type qui fait une overdose.
-Quoi ?
-C'est ce que dit Bowie dans une autre chanson.
-'Tain t'es vraiment qu'un niqueur d'ambiance. »
Loki sourit et reprend une taffe.
Cela faisait une semaine qu'il était clean.
C'était sans doute le whisky qui lui faisait penser ça, mais il était confiant. Il allait retirer les griffes de la kétamine plantées dans son cerveau, sa cheville allait guérir, il allait reprendre le boulot, et foutre Thanos en taule.
Sa mère aurait été fière de lui.
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We know Major Tom's a junkie
Strung out in heaven's high
Hitting a all-time low (…)
My mama said to get things done
You'd better not mess with Major Tom
David Bowie – Ashes to Ashes
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Portez-vous bien, j'écris la suite dès que je peux !
