Très bonne année à vous et bonne lecture !

Rar : Ilona

Merci beaucoup pour ta review, elle m'a bien fait rire ! Oui merci, j'ai passé de bonnes fêtes. Et pour les hot dogs, j'ai regardé trop de séries où les enquêteurs jetaient leur déjeuner pour courir partout au moindre coup de fil, c'est resté !

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Hush now baby, baby don't you cry.

Mama's gonna make all of your nightmares come true.

"Mother" - Pink Floyd

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Cinq heures avant le meurtre

Dans sa salle à manger, Evelyn Evans regarda nerveusement sa montre, puis tenta de ne rien montrer à son fils. Elle aurait voulu passer au cinéma avant de s'installer dans la salle pour voir Vol au-dessus d'un nid de coucou, mais elle n'allait apparemment pas en avoir le temps.

"Ça va sinon, tu as le moral ? s'enquit son fils, ses mains autour de son mug de thé pour se réchauffer.

-Oh oui, pourquoi ?

-Non, pour rien, mais on est en hiver, et on approche de la période..."

Oh oui. La mort de son mari. C'était dans trois jours. Elle avait complètement oublié.

Elle se sentit aussitôt terriblement coupable, et jeta un œil à leur photo de mariage posée sur le bord de la cheminée. Son mari Edmond la regardait avec un sourire mutin, un peu gêné. Il avait été timide toute cette journée-là, alors qu'en vérité, elle s'en souvenait très bien, il était fier comme un coq. Il l'avait regardée tellement de fois, avec l'air de ne pas croire ce qu'il lui arrivait. Cela la faisait rire, car elle ne trouvait pas que c'était un si grand évènement que d'épouser Evelyn Evans, fille d'épiciers newyorkais. Dans l'église, il l'avait serrée dans ses bras quand elle avait pleuré, parce que son frère avait amené sa guitare sur l'autel, et avait chanté ce tube qu'ils écoutaient des journées entières étant petits, Unforgettable, de Nat King Cole.

Elle avait été si heureuse ce jour-là.

Elle sourit à la photo, bien que demeurant dans son cœur le sentiment coupable d'avoir refait sa vie avec quelqu'un. Elle avait tellement honte qu'elle n'avait encore rien dit à son fiston. Il ne pourrait pas comprendre, dans sa tête, il était impensable que sa vieille mère puisse retrouver l'amour, à soixante-dix neuf ans.

Si elle lui disait, viendraient peut-être ensuite les questions gênantes, et elle rougissait comme une adolescente rien que d'y penser.

"Tu voudras que je t'emmène au cimetière ?

-Oui, pourquoi pas, lança-t-elle en secouant la tête pour oublier ces idées. On ira déposer des fleurs. Tu pourras m'emmener à la banque, aussi ? Il y a des histoires avec l'assurance vie, ils m'ont demandé de passer par téléphone, j'ai dit que tu m'emmènerais. Bon, je ne te mets pas dehors, mais c'est la séance du mardi, et ils passent...

-Vol au dessus d'un nid de coucou, je sais, maman, répéta-t-il en levant les yeux au ciel d'amusement. Tu me l'as dit trois fois. Tu ne vas pas être en retard, la séance est dans une heure.

-Tu sais bien que j'aime être en avance, choisir ma place, acheter mon paquet de pop-corn si j'ai un petit creux...

-Je peux t'emmener, si tu veux, tu seras vite rendue."

A l'idée qu'il puisse l'attendre devant le cinéma et que son fils ne le voit, elle paniqua aussitôt et glapit :

"Tu plaisantes, à cette heure-ci, dans Manhattan ? On ne sera pas arrivés pour la séance de minuit !

-Très bien, très bien, prends ton petit métro, l'apaisa son fils en comprenant enfin le message et en attrapant son manteau sur sa chaise. Je repasserai dans la semaine.

-Ne t'embête pas pour moi, voyons, vis ta vie, tu as déjà bien assez de tracas. Je suis en pleine forme. Le médecin l'a dit il y a trois semaines.

-Très bien, répéta-t-il une fois de plus avec un sourire amusé."

Elle s'habilla avec son long manteau de fausse fourrure qu'elle aimait beaucoup, ferma la porte à clef derrière eux, et descendit les escaliers avec lui. En bas de l'immeuble, son fils l'embrassa sur la tempe, et monta dans sa voiture. Elle agita la main jusqu'à ce qu'il tourne au coin de la rue, et ce n'est que lorsqu'il ne fut plus en vue qu'elle sortit son poudrier, et se maquilla rapidement.

Ses joues colorées lui firent penser à son voyage clandestin de la semaine passée, et elle eut un grand sourire au souvenir.

Puis, elle trottina jusqu'à la bouche de métro, en se sentant comme une jeune fille allant à un premier rendez-vous.

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Temps présent

"Je peux faire la hache ? suggère Darcy.

-On ne devrait pas plutôt faire venir un serrurier, Tony ? s'inquiète Clint.

-On n'a pas le temps pour ça, et puis, c'est beaucoup plus fun. Vas-y, Darcy."

Avec un grand sourire, l'ingénieur scientifique lesbienne lève la hache rouge, et l'abat sur la serrure. Elle s'y reprend à une demi-douzaine de reprises avant que le verrou ne cède, et que la porte ne s'ouvre en grinçant péniblement.

"On n'oubliera pas de mettre plein de scellés en partant pour que personne n'entre, rappelle Clint en se sentant coupable pour la porte.

-Tu crois vraiment que ça va stopper les amateurs d'argenterie ?

-Il y a un interphone et l'immeuble a l'air correct, je pense que ça ira."

Il écarte du pied les éclats de bois quand il entend une porte s'ouvrir derrière lui, et une voix apeurée demander :

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

C'est la voisine d'en face. Elle doit avoir une soixantaine d'années, et porte un peignoir rose qu'elle serre autour d'elle. Clint fait signe à Loki et Darcy d'entrer, et il voit Tony examiner l'entrée pour pouvoir écouter leur conversation.

"Bonjour, madame, lance Clint avec un sourire rassurant. Vous connaissez bien Mme Evans ?"

Il a fait exprès d'utiliser le présent pour ne pas répandre la rumeur. Il préfère informer lui-même les témoins de la mort violente d'une personne pour observer leurs réactions, même s'il est moins bon que Loki pour déterminer qu'une personne ment ou non.

"Je... Oui, on est voisines depuis bientôt dix ans. Elle va bien ? Cela fait deux jours que je ne l'ai pas vue.

-Est-ce que vous auriez par hasard le numéro de son fils ? élude Clint.

-Oui, il me l'a laissé au cas où Evelyn aurait un problème. Vous auriez dû me dire, j'ai un double des clés."

Clint tourne la tête et fusille Tony du regard. Ce dernier hausse les épaules, et articule sans prononcer quelque chose qui ressemble à "comment j'aurais pu savoir ?"

"Je veux bien son numéro, madame, s'il vous plaît. Désolé pour le tapage et le désordre. On mettra des scellés pour que rien ne soit volé.

-Oh non non, pas de problème. Je n'ai rien entendu, si vous voulez savoir. Elle est là ? Demande-t-elle en se penchant pour regarder à l'intérieur de l'appartement de sa voisine.

-Non, elle n'est pas là. Merci pour votre aide."

Elle hoche la tête et s'apprête à refermer la porte quand Clint l'arrête :

"Le numéro, madame, s'il vous plait ?

-Ah oui ! Pardon, je suis toute perturbée. J'aime beaucoup Evelyn. Il ne lui est rien arrivé de grave ?"

Clint souffle par le nez et ne répond rien. Si quelqu'un est embauché à sa place dans les mois qui suivent, il lui dira que la principale qualité pour faire un bon enquêteur est la patience.

Quand il a enfin récupéré le numéro, il donne congé à la voisine, et pénètre enfin dans l'appartement.

Il y a énormément de breloques, de meubles anciens, de porcelaines minuscules. Leur Evelyn semblait garder absolument tout : il y avait une collection de bouteilles colorées au-dessus du meuble de la cuisine, un mur entier recouvert de cassettes de films enregistrés, quatre magnétoscopes entassés dans le placard, attendant probablement d'être réparés. Des affiches de cinéma occupent presque toute la surface, sauf sur un mur, qui contient un ensemble de petits médaillons abritant des photos de mariage et de bébés.

"Il faut que j'appelle ma mère, marmonne Darcy.

-Oui, c'est aussi l'impression que ça me fait, murmure Clint en remettant un cadre à sa place. Vous trouvez quelque chose d'intéressant ?

-Une affiche de l'Exorciste datant de la sortie au cinéma.

-Par rapport à l'enquête, Tony, d'intéressant par rapport à l'enquête. Tu sais, je voulais te destituer depuis le début, et j'aurais dû le faire.

-Oui, mais alors j'aurais mis du sel dans ton café jusqu'à la fin de ta carrière. Où que tu sois."

Clint voit le bleu esquisser un sourire, et se demande si ce dernier n'a pas déjà eu la même idée auparavant.

Il reste fouiller dix minutes avec eux, puis s'isole dans la cuisine pour téléphoner au fils. Il appelle d'abord en numéro masqué, mais personne ne décroche. Il soupire, puis appelle normalement. Il devrait vraiment demander à l'informaticien de leur concocter un générateur de numéro ou quelque chose du genre, car il n'est vraiment pas prudent de donner son numéro personnel à un suspect potentiel sur une affaire de meurtre. Le téléphone sur son bureau en est équipé, mais le temps presse trop pour qu'il attende d'être rentré.

On finit par décrocher.

"Bonjour, monsieur Evans ?

-Oui ?

-Je suis le lieutenant Clint Barton de la police de New York, je vous appelle au sujet de votre maman.

-Ma mère ? Oh non, elle est tombée de ses escaliers ? Je lui avais dit de prendre l'ascenseur maintenant.

-Il faudrait qu'on puisse en discuter de vive voix. Nous pouvons venir chez vous, ou vous pouvez venir à la brigade.

-Je ne comprends pas, que se passe-t-il exactement ? Elle est à l'hôpital ? Lequel ?"

Clint soupire. Il aime beaucoup être en charge d'une enquête, mais annoncer la mort de la victime à ses proches lui passerait presque l'envie de l'être.

-C'est plutôt grave, monsieur. Pouvez-vous me donner votre adresse, que je passe chez vous ?

-Je dois repartir au travail, mais si c'est urgent, je peux venir la voir. Où est-elle, là ?

-Nous allons passez chez vous, alors."

Monsieur Evans finit par arrêter d'insister, lui donne son adresse, et Clint lui dit qu'ils seront là dans une demi-heure. Il commence à se dire qu'il s'en est bien sorti et qu'il peut raccrocher sans devoir annoncer à cet homme que sa mère est morte, quand on lui lance :

"Vous n'allez pas me faire mariner trente minutes, monsieur. Dites-moi si ma mère va bien."

Clint hésite, puis lance :

"Préparez-vous au pire, monsieur."

Il raccroche sans laisser à son interlocuteur le temps de protester, et se passe une main sur son visage. Il ne se sent pas vraiment doué sur le plan humain de ce boulot. Il a toujours l'impression d'être maladroit, gaffeur, voire cruel. Finalement, le département des communications semble être une mauvaise idée, il devrait s'en tenir aux statistiques.

Sur le trajet, monsieur Evans l'appelle trois fois, et Clint dit aux autres qu'il va peut-être y aller seul avec Tony pour ne pas intimider l'homme. Darcy ne dit rien, bien contente d'épargner son hypersensibilité, et de ne pas avoir à regarder un homme apprendre que sa mère est morte depuis deux jours, poignardée sept fois.

Au dernier moment, Clint se ravise, et réfléchit avant de lancer :

"Tony, tu te vexes si je te laisse avec Darcy ? Loki est un détecteur de mensonges sur pattes.

-Oui, je sais, j'ai vite remarqué ça. Non, vas-y, je suis plus qu'heureux de te laisser lui annoncer ça tout seul.

-Tu es sûr que tu aimes ce métier ?

-Pas la partie où je fais distributeur de mouchoirs. Amusez-vous bien !"

Clint referme la portière, et laisse Darcy et Tony entamer une discussion sur les cocktails ou les kalimbas, pour ce qu'il en sait. Loki et lui sonnent à la porte, et n'attendent pas longtemps sur le perron.

Quand l'homme leur ouvre la porte de sa maison, il a l'air à bouts de nerfs.

"Je respecte la police, mais ce n'est pas humain de faire attendre les gens comme ça, commence-t-il à dire.

-Je suis désolé, monsieur, affirme Clint avec sincérité. Mais ces choses ne sont pas faciles à dire au téléphone."

Il prend une inspiration, et les mots lui font presque mal aux poumons quand ils sortent.

"Votre mère est décédée. Elle a été trouvée au cinéma Roxy, dans le centre de Manhattan."

Le souffle coupé, l'homme les regarde. Il passe des yeux de Loki à ceux de Clint, prenant de courtes inspirations. Ses mains commencent à trembler, et les larmes lui viennent aux yeux.

"Je... je suis désolé... Je vous en prie, entrez, asseyez-vous."

Loki inspire par le nez avec l'envie de s'enfuir. Tout cela lui rappelle la maladie de sa mère, les longs mois amers et durs, la rage qui ne l'a plus quitté depuis sa mort.

Si son cancer avait été détecté plus tôt, aurait-il été moins en colère ? Aurait-il intégré la mafia dans le but de contrarier son sénateur de père ? Aurait-il été quelqu'un de bien ?

Monsieur Evans les fait asseoir dans son salon, et se ressaisit peu à peu. Loki s'assied en face de lui, et tente de se concentrer sur le visage ridé de douleur plutôt que sur ses regrets.

"Je... comment c'est arrivé ?

-Comme je l'ai dit au téléphone, je suis le lieutenant Barton. Je fais partie de la Brigade Criminelle. Nous avons des raisons de penser que votre maman n'est pas décédée de causes naturelles."

Loki s'empêche de tourner la tête vers le lieutenant pour hausser un sourcil sceptique, mais il n'en pense pas moins que le tourner ainsi est un sacré euphémisme.

"Pardon, balbutie-t-il. Elle aurait été assassinée ?

-On lui a volé son portefeuille, mais nous ne pensons pas qu'il s'agit d'un simple vol. Vous savez si quelqu'un avait un motif de faire ça ? Un héritage, peut-être ?

-Je... Non, voyons, je... Je suis sans doute le seul sur le testament. Je suis fils unique, et mon père est décédé il y a cinq ans. L'anniversaire est demain", ajoute-t-il tout bas.

Clint jette un œil à Loki, qui ne le lui rend pas. Être l'unique hériter vient de le propulser en haut de la liste des suspects, et il en fait des tonnes. Mais après l'avoir observé, Loki ne saurait pas dire avec certitude qu'il ment. Il a simplement l'air très attaché à sa mère.

"Elle était en pleine forme, le médecin l'a dit la semaine dernière... Vous l'avez trouvée au cinéma, vous dites ? Elle n'y va que le mardi.

-Nous l'avons bien trouvée mardi, mais comme elle n'avait pas ses papiers d'identité sur elle, nous ne pouvions pas l'identifier, ni vous prévenir plus tôt. Je suis désolé."

L'homme se met la main devant la bouche et détourne les yeux. Il reste silencieux quelques instants, et les policiers font de même. Il finit par se racler la gorge, et lancer :

"Comment est-elle morte ? Est-ce qu'elle a... souffert ?

-Non, ment Clint. D'après le rapport d'autopsie, ça s'est passé très vite. On aura besoin que vous veniez l'identifier dans la semaine.

-Est-ce que je peux venir maintenant ?

-Oui, bien sûr. En revanche, nous n'avons plus de place dans la voiture.

-Je vais prendre la mienne et vous suivre.

-Très bien. Tant que nous sommes chez vous, auriez-vous le numéro du notaire de votre mère ? Pour l'enquête, nous allons devoir vérifier ce testament.

-Je vais vous chercher ça."

Clint hoche la tête et se lève. Il n'a pas envie de s'éterniser, et voir le corps accélérera la réalisation de monsieur Evans.

Il va glisser un mot à Bruce de ne pas mentionner les sept coups de couteau, et de mentir si le fils de la victime repose la question de la souffrance.

Loki et lui sortent de la maison, et attendent qu'il sorte la voiture du garage avec les autres.

"Alors ? s'enquiert Darcy.

-Qu'en penses-tu, le bleu ? demande Clint en esquivant la question.

-Je crois que c'est sincère, même s'il en fait des tonnes.

-Le type vient d'apprendre que sa mère est morte assassinée il y a deux jours, et il n'était même pas au courant, proteste le lieutenant. Il a le droit d'en faire des tonnes.

-Normalement, on garde la face devant les flics, maintient Loki. On craque après.

-Chacun fait ce qu'il peut, non ? On ne peut pas se mettre à sa place.

-Lâche-lui la grappe, Clint, intervient Tony. Des nouvelles sur l'héritage ?

Clint jette un œil à son collègue qui maintient son regard. Il ne l'avait jamais vu couver un bleu comme ça. En se sentant peut-être un peu jaloux, parce que lui en a sérieusement chié pendant que Tony le formait, il répond :

« Il pense être le seul sur le testament. Il nous retrouve le numéro du notaire, puis il nous suit avec sa voiture pour identifier le corps. Je vais vous laisser l'accompagner et demander un mandat pour lire le testament."

Tony sort une petite flasque de la poche de sa veste, et Clint lui lance un regard noir. Son ancien mentor se tourne vers lui, soutient son regard un instant, puis aboie :

"Eh oh, tu veux remplacer Captain Pureté ? Je vais emmener un type aller voir le bide percé de sa vieille mère, j'ai le droit à un peu d'aide.

-Je vais dire à Bruce de taire les sept coups de couteau et de ne découvrir que la tête. Si ce boulot te pèse, tu as le droit d'en changer, fait-il en réglant le rétroviseur.

-Tu rigoles ? Je ne changerais de boulot pour rien au monde. Démarre, Hercule Poirot.

-Hercule Poivrot, plutôt, assène Darcy avec un grand sourire.

-De quel côté tu es, toi, hein ?"

Loki jette un œil par la fenêtre, en songeant aux types qui poignardent les vieilles dames, et aux nénuphars qui poussent dans les seins des mamans.

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De retour à la brigade, Clint passe un coup de fil au notaire, qui refuse de lui donner quoi que ce soit sans mandat, et le lieutenant est obligé de lui répondre qu'il ne faisait qu'être poli, et qu'il viendrait à son bureau sans rendez-vous dès qu'il recevrait les papiers. Il raccroche sans prendre congé, et marmonne :

"Connards de notaires.

-Les pires ce sont les avocats, affirment Natasha au bureau d'à côté.

-Ne m'en parle pas, soupire-t-il. J'ai supplié Laura de faire un divorce à l'amiable pour ne pas avoir à faire à eux.

-Il y a un cabinet que j'aime bien, dans Hell's Kitchen, mais ils s'occupent surtout d'affaires immobilières et d'homicides.

-Ah oui, Nelson and Murdock ? Ils sont bien.

-Ils ne payent pas de mine, mais les gens du quartier les traitent comme des héros.

-On ne peut pas en dire autant de nous, soupire-t-il.

-Ça avance, ton idée de tout plaquer ?

-Ça me briserait le cœur de ne plus bosser avec vous, mais ce boulot m'a déjà coûté mon mariage, je ne veux pas perdre l'affection de mes gosses en plus.

-Sincèrement, je n'ai pas compris pourquoi vous vous êtes séparés. Je ne comprends toujours pas.

-Lâche-moi avec ça, Nat'. Ce qui est fait est fait.

-C'est la plus grosse connerie de ta vie, et pourtant, tu en as fait des conneries quand tu étais bleu.

-Sérieusement, encore avec ça ?

-La brigade a failli exploser, on est encore en vie grâce au chat.

-C'est quoi, l'histoire du chat ? s'enquiert Loki."

Clint se coupe, et jette un regard au bleu.

"Où il est, notre monsieur Evans ?

-Avec Tony. Il l'aide à se calmer.

-Pourquoi tu n'es pas avec lui ?

-Je ne suis pas doué avec les sentiments des gens."

Son cul. Loki est très doué avec les sentiments des gens. La preuve, il peut déterminer si quelqu'un ment ou non en jetant un œil à son visage, et il peut aussi percer la coquille d'une anguille sentimentale comme Stark. Ce qu'il essaye de dire, c'est qu'il ne supporte pas la tristesse sincère, mais ce n'est le cas de personne.

"Dommage pour toi, marmonne Clint en se levant, mais si Tony reste seul avec ce type trop longtemps, il va boire comme un trou ce soir. »

Il n'aime pas cette enquête, il n'aime pas les confessions de Tony, il n'aime pas envisager de quitter un boulot et des collègues qu'il adore parce qu'il n'arrive plus à passer une semaine sur deux avec ses enfants.

Fais chier, tiens.

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J'espère que ce chapitre vous a plu, portez-vous bien !