Merci d'être toujours là et merci de laisser des mots, c'est très gentil. Bonne lecture, j'espère ne pas vous traumatiser avec ce chapitre !

Guest : Merci beaucoup pour ta review, elle m'a fait très plaisir. J'espère que la suite va continuer de te plaire, bonne lecture à toi.

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Who will live to tell your story ?

You were taught to leave no man behind

Kaleo - "Backbone"

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Le café de Natasha est imbuvable, mais Tony avoue qu'il se sent moins mal depuis qu'il habite avec elle.

Contrairement à Steve, elle est célibataire, aussi, Tony a moins l'impression de déranger ou de s'immiscer dans un couple. Et puis, Natasha est russe, donc elle ne le laisse pas boire seul, et à chaque verre de whisky, elle renchérit par un verre de vodka.

Si bien que le premier soir, ils ont picolé comme des outres sans fond, insulté Loki tant de fois qu'il en a perdu le compte, et raconté chaque occasion où Fury les a engueulés. Vers deux heures du matin, Natasha l'a traîné dans son immense lit, et il s'est endormi sans être pétrifié d'angoisse.

D'autres affaires de meurtres tombent, et ils sont bien obligés de s'en occuper. Etant le plus haut gradé, Steve reçoit le grade de commissaire par intérim, en attendant qu'on leur affecte quelqu'un d'autre. Cependant, le fait que l'homme précédemment en charge soit mort assassiné ne rend pas le poste très attractif, faisant stagner la situation.

Les binômes sont réorganisés, et Natasha décide de s'allier avec Tony pour garder un œil sur ses recherches. Clint et Steve partent sur le terrain et eux ne prennent que les travaux de recherche tout en continuant d'enquêter, discrètement, sur le crime organisé. Quand elle a un creux dans sa liste de tâches, Natasha reprend le profilage de Loki, et tout ce qu'elle découvre ne fait que soulever plus de questions. C'est le cas d'une après-midi où elle entame l'acte III de Lorenzaccio, et relève la tête en réfléchissant intensément. Se souvenant d'une conversation aux allures de flirt qui lui avait déplu parce qu'elle n'aimait pas que Loki tourne autour de Tony, elle interpelle :

"Tony ?

-Oui ?

-Tu as lu ce bouquin, non ? fait-elle en montrant Lorenzaccio."

Tony serre les dents, mais la reconnaissance qu'il ressent pour Natasha et son hospitalité lui fait hocher la tête.

"Ouais, grommelle-t-il à contrecœur, il m'a dit que c'était son livre préféré. Mais va savoir la vérité.

-Tu ne trouves pas ça bizarre, que ça parle d'un infiltré dont le prénom commence par "Lo" ?

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Je veux dire par là, insiste-t-elle, que le livre préféré de Loki est l'histoire d'un type trahissant ses proches et se faisant haïr par tout le monde, tout ça dans le seul but de s'approcher du tyran qui contrôle la ville, afin de parvenir à le tuer.

-D'accord, mais quel connard peut penser que Fury est... était un tyran qui contrôle la ville ?

-Et si ce n'était pas Fury, sa cible, mais plutôt, un moyen à long terme d'abattre la plus grande menace de New York?"

Tony prend quelques secondes pour réaliser ce qu'elle implique, mais son esprit se révolte contre l'idée.

« Non. Juste, non, proteste Tony en se redressant sur son fauteuil de bureau. Tu ne peux pas dire une chose pareille. On l'a vu ! Il l'a abattu de sang froid !"

Natasha lève ses mains en signe de calme et d'innocence.

"Pardon, c'est indélicat. Mais Fury était mourant, il ne nous a rien dit, et je ne peux pas m'empêcher de trouver ça louche.

-Tu ne peux pas dire ça après ce qu'on a vu sur cette vidéo. Arrête, et pose ce fichu bouquin.

-D'accord, répond-elle."

Mais elle ne repose pas le livre pour autant, et Tony lui jette de temps en temps quelques coups d'œil furieux.

Il est à peine en train d'accepter l'idée que Loki la leur a faite à l'envers de la plus cruelle des manières, et Natasha soulève l'idée que Fury était un sacrifice pour une plus grande cause ?

Il ne peut pas l'accepter.

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Le lendemain est le jour des funérailles du Fury, et elles sont affreuses. Sa mère, sa sœur et ses nièces sont anéanties. Pour ne pas qu'on ne parle que de son travail, de son courage et de ses qualités de mangement, son beau-frère a compilé quelques vidéos prises dans des soirées ou des petits moments du quotidien. La Brigade Criminelle voit son patron jouer au Uno avec ses nièces et abattre sa dernière carte sur la table, fredonner Please Mr Postman en faisant la vaisselle, lui et Phil Coulson rire sans pouvoir s'arrêter à ce qui semble être un barbecue très alcoolisé. Apparemment, la blague était un suspect ayant répliqué à Phil "Les mains en l'air toi-même". Tony serre les dents et ferme les yeux en entendant les rires, ainsi que l'insulte préférée de son patron. Putain de merde.

Natasha est à ses côtés, et pleure sans faire un bruit en gardant ses yeux fixés sur l'écran.

Lorsqu'ils sortent de l'église avant le départ pour le cimetière, ils rejoignent les autres qui ont l'air tout aussi pâles et abattus.

"Il chantait bien, murmure Clint.

-Je l'ai vu imiter Nicky Minaj, une fois, marmonne Darcy. Avec la perruque rose et tout. Phil lui avait lancé un défi, apparemment.

-Vous savez ce qu'elle devient, Maria Hill ? demande Steve. Je l'ai vue, mais elle est déjà partie.

-Elle est au FBI, maintenant, apparemment, le renseigne Natasha. Ils sont très secrets sur ce qu'ils font.

-Et ils ont raison, murmure Bruce."

Le silence retombe, et Tony s'éloigne pour prendre une lampée dans sa flasque. Il a l'impression que toute sa vie, il a conduit de nuit sous une pluie battante, et que ces derniers mois, il a été protégé par un tunnel éclairé de quelques kilomètres. Maintenant qu'il en est sorti, la pluie et l'obscurité s'abattent sur lui plus violemment qu'auparavant.

Natasha sort sa flasque de vodka, et ils trinquent tous les deux.

"Attendez-nous, merde, proteste Clint.

-Le "moment convivial" est dans trop longtemps, se justifie Tony."

Au cimetière, après avoir déposé une rose noire sur le cercueil, Tony observe les gens présents, et croit apercevoir une ombre derrière un arbre. Il cligne les yeux, mais il ne voit plus personne. La haine se distillant lentement dans ses veines, il se dirige vers l'endroit à grands pas, mais ne voit personne. Il se masse un instant les tempes, et descend rejoindre les autres avant de devenir fou.

Ils en profitent pour déposer une gerbe sur la tombe de Phil Coulson, et Tony se demande soudain si ce n'était pas lui, le soi-disant indépendantiste en Irak. Il ne sait pas pourquoi, mais cela rendrait la situation plus cruelle encore, et il ne pense pas que cette sale histoire le soit déjà assez.

Ils finissent chez Rosie, à alterner entre silences déprimés et récit de souvenirs nostalgiques, terminant tous si pochetronnés qu'ils sont obligés de s'entasser dans l'appartement le plus proche, celui de Steve. Peggy soupire en les voyant arriver, mais les accueille avec compassion, et enchaîne l'installation de lits de fortune et la distribution de bouteilles d'eau.

En se réveillant, Tony décide que quoi que l'équipe en pensera, il va rassembler toutes ses preuves, et les balancer au FBI.

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En froid avec Natasha à cause de ses soupçons sur les motivations de Loki, Tony propose une redistribution des binômes, pour changer. Et puis, il sent que s'il lui parle de son projet, elle va paniquer, peut-être même lui confisquer ses documents. Mère poule, vraiment. Steve est de la même veine, il est donc exclu lui aussi. Il ne lui reste que Clint, son ancien bleu, pour lui faire suffisamment confiance, et accepter de se lancer dans la bataille avec lui.

Aussi, quand Natasha et Steve partent sur le terrain enquêter sur la mort d'une femme dans Central Park, laissant Clint et lui dans les bureaux, Tony prend son courage à deux mains et lance :

"Eh, Clint. J'ai quelque chose à te montrer."

Il lance un fichier sur sa clef, et ses preuves sur le crime organisé de New York se déploient en padlet, dévoilant l'organigramme, les articles de presse concernés, et le résumé des soupçons portant sur chacun.

Estomaqué et un peu effrayé, Clint finit par se tourner vers lui, et Tony annonce :

"On va les coincer, Clint. J'en sais assez. On reconstitue le puzzle, et on balance tout à la hiérarchie du FBI.

-D'accord, mais comment peut-on savoir s'ils sont intègres ?

-On va taper tout en haut, en incluant Maria Hill. C'est une amie de Fury, je pense qu'on peut lui faire confiance."

Clint regarde encore quelques moments les documents, et hoche la tête en soufflant :

"Si tu penses qu'il est temps d'en finir avec ces ordures, alors ainsi soit-il.

-Si on se lance, il faut qu'on fasse vite. Plus les informations partent vite et tombent dans d'autres mains que les nôtres, moins on prend de risques.

-Alors c'est parti. Montre-moi en détails ce que tu veux leur envoyer."

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C'était une erreur de se glisser à l'enterrement de Fury. Les revoir tous rassemblés et dévastés par sa faute ne lui a fait aucun bien, sans compter voir Tony s'approcher de lui, et devoir le fuir sous peine d'être abattu sur le champ. C'était peut-être encore pire de revenir une fois le danger passé, et de les voir tous se rassembler devant la tombe de Phil pour déposer une gerbe laissée de côté. En rentrant, Loki a songé qu'il était sûr qu'ils allaient se retrouver au Rosie ce soir-là, comme au bon vieux temps.

Les dirigeants du crime organisé se réunissent le soir-même sur le chantier d'un immeuble pour faire le point, et Thanos est présent. S'il avait été là la nuit de la mort de Fury, tout serait déjà réglé. Sous son vrai nom, il est une personnalité suffisamment publique pour causer un scandale si la vidéo était diffusée sur internet, et cela aurait fait tomber toute l'organisation. Excessivement prudent, il n'était pas venu interroger et éliminer le commissaire de la Crim'. Maria et Loki avaient décidé, sur des téléphones réservés à cet effet, de se rabattre sur leur projet au long terme.

Amora, elle, a l'air presque aussi merdique que lui. Elle ne va vraiment pas bien, ces derniers temps. Loki a l'impression de la voir lentement passer d'un être humain sain d'esprit et efficace à une boule de nerf torturée. À présent qu'il a perdu contact avec le civil pour qui il avait… quelque chose, il se met à compatir. Il espère toujours n'avoir jamais à faire ce qu'elle a fait.

Cette nuit-là, il dort comme de la merde, comme toutes les nuits depuis qu'il dort seul de nouveau.

Depuis qu'il n'est plus à la Crim', il a repris ses anciennes activités d'agent de liaison, faisant passer les informations aux membres concernés, et menaçant les personnes devant être menacées. Ces gens étant au courant de son récent meurtre sur la personne d'un commissaire de police, il n'a pas besoin de mobiliser des trésors de persuasion pour obtenir ce qu'il veut.

Le lendemain après-midi, il fait le point avec un agent du Mandarin quand Amora lui téléphone.

"Ma taupe au FBI m'a appelée, annonce-t-elle sans préambule. Ça s'agite à la Crim', ils vont envoyer tout ce qu'ils ont, le plus tôt qu'ils peuvent, peut-être même ce soir. Elle avait l'air assez inquiète, de ce qu'elle a entendu, ils ont du lourd sur nous."

Tout en s'efforçant de ne rien laisser transparaître, Loki panique immédiatement. Il n'est pas prêt. Hill n'est pas prête, et ils en ont la preuve ce soir, elle n'a pas fini d'identifier les taupes dans son organisation. Personne n'est prêt, sauf la putain de Brigade criminelle de New York.

Tony et les autres vont tout faire capoter.

Fury avait raison. Il avait des putains de bons flics sous ses ordres. Trop bons pour leur propre bien, et notamment pour celui de Loki.

"Tu sais de qui il s'agit ? demande-t-il sans rien laisser transparaître dans sa voix.

-Mon indic m'a donné les noms de Barton et Stark."

Evidemment. Tony n'a rien dit à Steve ou Natasha car ils l'auraient défendu de faire quoi que ce soit de dangereux. Clint, par contre, n'ose rien refuser à celui qui l'a formé quand il est arrivé à la Crim'.

Merde !

« J'en ai informé le patron, continue Amora, et il m'a dit que tu pouvais t'en occuper tout seul, tu les connais mieux. Tu as le feu vert, corruption, otage, élimination, mais tu dois récupérer ce dossier en un seul exemplaire."

C'est un test. Il le sait. Il pourrait penser qu'il a de la chance d'avoir le champ libre sur ce coup, mais il sait que s'il échoue ou que ses méthodes ne plaisent pas, c'est la mort.

Il doit trouver un moyen de leur voler ces infos sans faire de victime, tout en paraissant suffisamment insensible aux yeux du patron pour ne pas paraître suspect, et finir abattu.

"Je m'en charge, assure-t-il d'un ton calme. Je sais très bien où appuyer pour qu'ils lâchent l'affaire.

-Tue-les, si possible, même en pleine journée, tu es grillé dehors de toute façon, lâche soudain Amora. Barton a l'air moins dangereux, mais vu le nombre de fois où il a menacé nos gars de l'anti-gang, Stark aurait dû mourir depuis longtemps.»

Loki entend dans sa voix qu'elle est sérieuse. Elle n'est plus la même, depuis cette nuit-là.

Il lui répète qu'il s'en charge, et raccroche. Il fouille dans son téléphone, réfléchissant à toute allure à la façon dont il va procéder. Il se reporte à son tableau pour récupérer l'adresse de l'école et un numéro, puis tape rapidement son message.

"Coucou Laura, c'est Clint, sur le portable de Steve, le mien n'a plus de batterie. Je vais chercher les enfants à l'école, à plus. »

Il l'envoie, et regarde l'heure. 15h45. Il a juste le temps. Il prend la moto qu'il s'est rachetée après avoir abandonné la sienne, trop reconnaissable, à l'entrepôt où est mort Fury, et fonce vers l'école des enfants de Clint. Il se gare dans une rue adjacente et vient à pied. Les maîtresses n'aiment pas les motards. Sur le chemin, il prend un papier dans sa poche, et rédige un message. Devant l'école, il se mêle aux parents, et guette des yeux les jumeaux. Son inquiétude monte au fur et à mesure que les enfants sortent. Et si leur maîtresse est absente ? Et s'ils sont en sortie ? Non non non, il ne veut pas avoir à recourir à des solutions plus violentes.

Il aperçoit enfin la petite teigne qu'il a babysittée dans les bureaux pendant que sa cheville était cassée, et lui fait un signe de la main. La gamine cherche un instant sa mère, puis le voit et crie :

"Professeur Rogue !"

La petite fille court vers lui pour lui sauter dans les bras, alors il s'agenouille et la serre contre lui.

En sentant les cheveux de la fillette sur son visage, il ne peut s'empêcher de trembler. Ce n'est que du bluff. Ce n'est que du bluff, il n'aura pas à faire du mal à Lila. La situation est sous contrôle, il est seul, il ne la met pas en danger.

Alors pourquoi a-t-il autant envie de vomir ?

L'étreinte se desserre, et il se ressaisit.

"Cooper n'est pas là ?

-Il est malade, il est avec maman."

Merde. Son message devient incohérent. Il a moins de temps qu'il ne pensait avant que Clint et Laura ne réalisent que quelque chose ne va pas. Il va devoir faire très vite.

"Bonjour, s'approche de lui la maîtresse avec un regard suspicieux.

-Bonjour, fait-il en sortant son badge et en fouillant pour sortir la lettre qu'il a écrite rapidement. Officier de police Rogers, j'ai un mot du lieutenant Barton pour venir récupérer sa fille et la lui emmener, il est sur une enquête urgente, en ce moment.

-Oh, fait-elle en se penchant pour lire la lettre. D'accord, pas de problème. Mes condoléances, j'ai lu dans la presse que vous avez perdu votre commissaire.

-Oui, souffle-t-il, c'est une grande perte pour nous tous. Nous l'aimions beaucoup."

Sa gorge se serre, mais sa culpabilité passe pour du chagrin. La maîtresse lui adresse un petit signe de tête, et se détourne de lui. Il se recompose un sourire sur son visage avant de se pencher, et de demander à la gamine :

"Comment vas-tu ?

-Très bien ! J'ai appris le mot "métaphore" à l'école. Papa me manque un peu, il rentre tard à la maison en ce moment.

-Il a beaucoup de travail, mais on peut l'appeler, si tu veux.

-Oh, chouette !"

Il aurait voulu mettre tout en place avant d'appeler pour être certain d'avoir le temps, mais avec Cooper malade, il ne peut pas risquer que Clint ne croit pas qu'il ait sa fille.

Il repasse son plan dans sa tête, organise les évènements, calculant combien de minutes il lui faut à cette heure de la journée. Oui, cela devrait marcher.

« Je dois juste faire une petite course en centre-ville, et après, on téléphone à papa. »

Lila adore le tour en moto. Le casque de Loki est beaucoup trop grand pour elle, mais elle arrive tout de même à voir la vitesse à laquelle ils vont, et quand ils arrivent, elle descend comme si elle vient de faire un tour en montagnes russes.

"C'était génial ! On en aurait dû en faire plus tôt."

Il fait un rapide passage au magasin d'électronique, puis sort son téléphone pour sélectionner le numéro de Clint.

On décroche après quatre sonneries, et il devine que son ancien collègue a hésité à décrocher. Il baisse le volume pour ne pas que Lila entende tout de suite, et souffle :

"Bonjour, Clint. C'est Loki.

-Qu'est-ce que tu veux, fils de pute ?

-Je suis avec Lila. Tu dis bonjour à Papa, Lila ?"

Il met le haut-parleur, et passe son téléphone à Lila, qui le prend avec excitation.

"Coucou papa !"

À la brigade criminelle de New York, Clint pâlit, et doit s'appuyer à son bureau pour ne pas perdre l'équilibre.

"Ça va ? demande joyeusement la petite fille.

-Ca va, ma puce, répond le lieutenant d'une voix blanche.

-J'ai hâte que tu rentres à la maison !

-… Moi aussi, mon bébé.

-Je dis deux mots à Papa, Lila, reprend la voix de Loki, et après on va se promener. Tu le verras ce soir. »

Il se redresse et retire le haut-parleur en prenant la main de la petite fille.

« Elle va bien. Pour l'instant. Vous avez trente minutes pour mettre le seul exemplaire de vos preuves sur la clef Usb de Tony, et la donner à la sdf devant le bar de Rosie. Si vous êtes en retard, ou si les preuves réapparaissent un jour ou l'autre, c'est Lila que je supprimerai."

Le son de fin d'appel résonne comme une lame de guillotine dans l'open space de la Brigade, et Clint commence à respirer trop fort en fixant le téléphone, entendant encore la voix joyeuse de sa fille faire écho dans sa tête. Il ne l'a pas entendu, mais Laura lui a envoyé un sms un peu plus tôt, lui demandant s'il allait bien chercher Lila à l'école. Tony relève la tête, et s'enquiert :

"Clint ? Qu'est-ce qu'il se passe ?"

Le lieutenant reste muet, et son ami approche de lui en lançant :

-Clint ? Réponds.

-Ma fille, Tony, finit-il par murmurer. Il a ma fille. Il veut les preuves dans trente minutes, ou il tue ma fille. »

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Merci d'avoir lu, portez-vous bien et à bientôt ! Comment vous pensez que ça va se finir, l'enlèvement de Lila et le reste ? Je serais curieuse de lire vos hypothèses !