Note : Comme vous allez sûrement le remarquer, ce chapitre prend place quelques minutes après le dernier.

Note (bis) : D'habitude, j'écris toujours les répliques en français, puisqu'il est évident que Fleur parle en anglais avec Cedric et en français avec sa famille, et qu'ils lui répondent de la même façon. Mais, dans ce chapitre, les deux se côtoyant très souvent, j'ai préféré faire la distinction afin que ce soit plus clair. Gardez en tête que, chez les Delacour, seuls Fleur et son père comprennent l'anglais. Également, il est logique que Cedric ne parle pas un mot de français. Ne vous inquiétez pas si vous ne lisez pas l'anglais, je traduis toujours à côté ;) Ah, oui, et désolée, mais je sais pas faire l'accent de Fleur en écrivant, donc…

Chapitre 7 : Le choc des cultures

- Fleuuuur !

La voix de Gabrielle me força à me redresser en position assise. Ma petite sœur arrivait en courant vers nous. Heureusement que nous nous étions rhabillés ! Quelle mouche l'avait piquée ? Si c'était encore pour un vase brisé…

- Maman est arrivée et elle te cherche, dit Gabrielle, à bout de souffle. Je lui ai dit que je ne savais pas où tu étais et elle m'a envoyée à ta recherche…

- What is happening ? demanda Cedric, ne comprenant évidemment pas un mot de ce que ma sœur disait. (NdA : Trad. : « Qu'est-ce qui se passe ? »)

- My mother is back, répondis-je. (NdA : Trad. : « Ma mère est de retour »)

- I should leave. (NdA : Trad. : « Je devrais partir »)

Il amorça un geste pour s'en aller, mais je le retins par le bras.

- I want you to stay... (NdA : Trad. : « Je veux que tu restes… »)

Il fallait vraiment que je parle à ma mère. J'étais à peu près sûre que je n'allais pas tenir le coup. Sauf s'il était là, avec moi. Lentement, il hocha la tête et nous nous relevâmes. Glissant mes doigts entre les siens, je me dirigeai vers le manoir. À peine avais-je ouvert la porte que la voix de ma mère se fit entendre :

- Ah, te voilà ! Où étais-tu ?

- Dans la piscine. Avec Cedric.

- Avec… je te demande pardon ?

- Cedric, maman.

J'ouvris la porte plus grand pour qu'elle le voie. Ma main tremblait un peu dans celle de Cedric, sous le regard assassin de ma mère. Il exerça une légère pression pour me rassurer.

- Je suppose que, pour démontrer l'hospitalité de la famille, tu vas l'inviter à entrer, dis-je avec un aplomb que j'avais déniché je ne sais où.

Je décidai qu'il valait mieux ne pas attendre une réponse de la part de ma mère complètement bouche bée et je pénétrai dans la maison, me dirigeant vers le salon.

- Fleur, où vas-tu ?

- Puisqu'il semble évident que nous devons parler, autant passer au salon.

- Premièrement, il n'est pas question que cet abruti de larve britannique entre dans mon salon avec ses vêtements trempés. Deuxièmement, cela vaut aussi pour toi, jeune fille. Troisièmement, nous ne « parlerons » de rien tant que ton père ne sera pas là, et, pour ta gouverne, tu ne perds rien pour attendre, parce que je vais de ce pas lui envoyer un hibou pour lui dire de venir de toute urgence.

- What's going on ? demanda Cedric, complètement perdu dans cet avalanche de français. (NdA : Trad. : « Qu'est-ce qui se passe ? »)

- Quelle langue horrible, commenta ma mère en se dirigeant vers la cuisine pour écrire sa lettre.

- She's going to write to my father, répondis-je. (NdA : Trad. : « Elle va écrire à mon père »).

- She said all this only to tell this ? s'exclama Cedric. French's too complicated. (NdA : Trad. : « Elle a dit tout ça seulement pour ça ? Le français est trop compliqué. »)

- That's the short version, répondis-je en riant. (NdA : Trad. : « C'est la version courte »).

Nous montâmes à l'étage.

- Betty ! appelai-je.

- Oui, maîtresse ? couina l'elfe en s'inclinant devant moi.

- Tu veux bien donner des vêtements secs à Cedric, s'il te plaît ?

- Bien sûr, maîtresse.

- Follow Betty, dis-je à Cedric. (NdA : Trad. : « Suis Betty »)

Alors que Cedric suivait l'elfe de maison, je me dirigeai vers ma chambre dans l'intention de me changer. J'optai pour une robe d'été de soie bleu ciel, qui m'arrivait aux genoux et qui s'attachait derrière ma nuque. Après m'être changée, je séchai mes cheveux d'un coup de baguette et enfilai les sandales à talons assorties à ma robe. Puis, je sortis de ma chambre et allai rejoindre Cedric, qui m'attendait dans le couloir.

Betty lui avait fait mettre une chemise blanche et un pantalon noir, appartenant tous les deux à mon père. Cedric les portait d'une façon beaucoup plus décontractée que mon père, et ça lui allait à ravir.

- Do you feel ready ? demandai-je en risquant un sourire. (NdA : Trad. : « Est-ce que tu te sens prêt ? »)

- Honestly ? Not really. (NdA : Trad. : « Honnêtement ? Pas vraiment »)

- It'll be ok, dis-je dans le simple but de l'encourager. (NdA : Trad. : « Ça va aller »)

- Are you sure about that ? (NdA : Trad. : « Es-tu sûre de ça ?)

- No. But I hope. We're better go downstairs, or my mother will suspect something bad. (NdA : Trad. : « Non. Mais j'espère. On devrait descendre, ou bien ma mère va suspecter quelque chose de mauvais »)

Nous descendîmes donc l'escalier, au pied duquel ma mère nous attendait.

- Ton père arr… où a-t-il pris ces vêtements ?

- Demande à Betty, dis-je en haussant légèrement les épaules avant de poursuivre mon chemin.

Je l'entendis distinctement pousser un profond soupir dans mon dos avant de se détourner. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'être agacée. À ses yeux, sa parfaite fille se transformait en la pire des insolentes. Je pense qu'elle était plus désorientée qu'animée par une véritable volonté de me pourrir l'existence. Elle ne reconnaissait plus sa fille. « La crise d'adolescence avec quelques années de retard », devait-elle penser. Tu parles.

- I suppose you'll be glad to learn that my father speaks a perfect English, dis-je dans un sourire en m'asseyant dans un sofa. (NdA : Trad. : « Je suppose que tu vas être content d'apprendre que mon père parle un anglais parfait »)

- Thanks, Merlin. I hate when I don't understand a word in a conversation... (NdA : Trad. : « Merci, Merlin. Je déteste lorsque je ne comprends pas un seul mot dans une conversation »)

J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et mon père demander à ma mère ce qui justifiait l'envoi de ce hibou exigeant son retour immédiat.

- Tu vas voir par toi-même, répondit-elle.

J'entendis ses talons cogner au rythme de ses pas sur le plancher de bois soigneusement ciré. Elle le menait au salon.

- Qui est-ce ? demanda mon père en voyant Cedric.

Je pris mon courage à deux mains.

- C'est Cedric, papa.

- Quel Cedric ?

- Le garçon de la lettre, dit ma mère.

Après avoir dit ces mots, qui allaient assurément avoir l'effet d'une bombe, elle toisa Cedric d'un air dédaigneux – ce qui était très déplaisant – en s'asseyant dans un fauteuil, face à nous. Mon père fit de même. Ça avait vraiment l'air d'un procès. Restait à savoir si c'était le mien ou celui de Cedric.

Peut-être était-ce le nôtre, tout simplement.

- So, you're the filthy British who's turning my daughter into a real nightmare ? (NdA : Trad. : « Alors, vous êtes le Britannique répugnant qui est en train de faire de ma fille un vrai cauchemar ? »)

- Papa !

- No offense, Mister Delacour, but I do not think that Fleur is a nightmare. (NdA : Trad. : « N'y voyez aucune offense, Monsieur Delacour, mais je ne pense pas que Fleur soit un cauchemar »)

- Believe me, now she is. (NdA : Trad. : « Croyez-moi, maintenant, elle l'est »)

Je levai les yeux au ciel. Visiblement, ce procès était le mien.

- Papa, si tu crois vraiment que j'ai changé, ce n'est pas la faute de Cedric.

- Bien sûr que non. Tu mens, tu es insolente, tu menaces ta mère avec ta baguette, et ce, uniquement depuis que tu l'as rencontré. Il va de soi que c'est un pur hasard.

- Sur quoi te bases-tu pour comparer ? C'est la première fois que je m'éloigne un tant soit peu du trajet que vous avez tracé pour moi.

- C'est bien ça le problème, grinça mon père entre ses dents. Nous te laissons beaucoup de libertés, Fleur. Peut-être trop. Mais il n'est pas question que nous laissions cet attardé de représentant de la Grande-Bretagne poser ses mains sur toi.

- Je crois bien que c'est trop tard pour me l'interdire.

Et vlan, dans les dents. Jamais je n'aurais cru être capable de leur dire, surtout aussi directement.

- Ne cherche pas un autre sens à cette phrase, papa. Je n'ai pas attendu votre permission pour aimer Cedric.

- Outside, aboya mon père en direction de Cedric. (NdA : Trad. : « Dehors »)

Confus, Cedric se leva, mais je fis de même, prenant ma main dans la sienne. Mon père avait extirpé sa baguette de sa poche.

- I'm warning you, Diggory. If you come back here… menaça-t-il en direction de Cedric. (NdA : Trad. : « Je vous préviens, Diggory. Si vous revenez ici… »)

- Why don't you just understand that I love her ? demanda Cedric en regardant la baguette d'un air méfiant. (NdA : Trad. : « Pourquoi ne comprenez-vous pas que je l'aime ? »)

- Exp

- Stop ! criai-je, m'interposant entre les deux. Papa, c'est ridicule. Tu agis comme s'il m'avait fait du mal. Je l'aime.

- Que vas-tu me dire ensuite ? Que vous êtes fiancés ?

Avec lenteur, je levai ma main gauche, montrant ma claddagh. Il n'aurait pas eu une réaction différente si j'avais exhibé des photos de notre mariage.

- He leaves, I leave too, dis-je, utilisant l'anglais pour que Cedric aussi comprenne. (NdA : Trad. : « Il part, je pars aussi »)

- Alors allez-y, répondit-il d'un ton froid que je ne lui connaissais pas.

J'échangeai un regard avec Cedric, qui hocha doucement la tête avant de se diriger vers la sortie, me tenant toujours par la main.

- Fleur ! appela mon père.

Je me retournai, espérant qu'il venait de réaliser à quel point leur réaction était stupide. C'est fou comme on peut être naïf parfois.

- Ne compte plus sur nous tant qu'il y aura ce benêt.

Comme je vous le disais, j'ai des tendances utopiques, et le fait d'avoir cru une brève seconde que mon père déciderait soudainement d'accepter Cedric en était une belle preuve. La tête haute, je continuai à suivre Cedric. En chemin, nous croisâmes Gabrielle. De toute évidence, elle avait épié la conversation houleuse qui venait de se produire. Mais je n'avais pas le cœur de lui en vouloir.

- Je n'ai pas tout compris, dit-elle d'une petite voix.

- Ne t'en fais pas, Gaby, c'est normal. Moi non plus, je n'ai pas tout compris.

J'essayai de lui adresser un sourire confiant avant de sortir. (NdA : À partir de ce moment, puisqu'il n'y aura plus de mélange francophones/anglophones, je reprends ma méthode habituelle pour les répliques. Parce que, mine de rien, se traduire soi-même comme ça à chaque ligne, c'est chiant, lol).

- Tu veux venir chez moi ? demanda-t-il avec un léger sourire. On pourra parler avec mes parents plus facilement qu'avec les tiens. Sans vouloir te vexer.

Pour toute réponse, je passai mes bras autour de ses épaules. Mes parents ayant refusé que je passe mon permis de transplanage, Cedric devrait m'emmener avec lui par transplanage associé. Il y eut un « crac » et nous disparûmes.

- Fleur ? s'exclama Amos, très surpris de me voir revenir avec son fils.

Nous venions d'apparaître dans le salon, sous le regard ahuri des Diggory. Peut-être ignoraient-ils carrément que Cedric était parti pour me voir.

- Cedric, mon chéri, où as-tu eu ces vêtements ? demanda sa mère.

- Ils sont au père de Fleur.

- Cedric est tombé dans la piscine, expliquai-je.

- Avec ton aide, je te signale.

- Qu'est-ce que tu faisais chez elle, de toute manière ? intervint son père, fronçant les sourcils.

- Allons, Amos, dit Grace en nous adressant un sourire indulgent. On ne peut quand même pas le blâmer. Imagine à quel point ça doit être pénible d'être en contact uniquement par hiboux.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Cedric.

- Merci de comprendre, maman. Est-ce que Fleur peut rester ici ?

- Qu'en pensent ses parents ? demanda Amos, le ton chargé de soupçons.

- Euh… ils sont d'accord…

- Pas très convaincant, comme ton, commenta Grace. Explique tout clairement. Je sens qu'il y a plus.

- Demande à Fleur, j'ai à peine compris la moitié de ce qui s'est passé. Ils ont beaucoup parlé en français.

Les regards des Diggory convergèrent vers moi et j'entrepris de faire un résumé de ce qui c'était passé. Enfin, presque tout. J'occultai volontairement le passage où j'avais clairement indiqué à mon père que Cedric et moi avions l'intention de nous marier dans un avenir assez rapproché. J'estimais que ce n'était pas à moi à leur dire. Du moins, pas à moi seule.

- Ils t'ont chassée ? dit Grace, choquée.

- Pas vraiment. J'avais le choix entre eux et Cedric. J'ai choisi Cedric.

- Donc, reprit Amos, ton père estime que mon fils n'est pas assez bien pour…

- Amos, coupa Grace avec douceur. Souviens-toi qu'elle ne partage visiblement pas l'opinion peu flatteuse de son père pour Cedric. La preuve, conclut-elle en désignant nos mains entremêlées.

Elle me sourit aimablement.

- Tu peux rester tant que tu veux.

- Merci, Grace.

Le reste de la journée se déroulait paisiblement. À nouveau, je goûtais le plaisir d'être seule avec Cedric, sans avoir peur que mes parents débarquent. Et, cette fois-ci, je savais que ce plaisir n'allait pas disparaître au bout d'une semaine au terme de laquelle je serais forcée de retourner chez moi.

C'était l'après-midi. Nous étions assis sous un orme, l'orme auprès duquel Cedric m'avait offert la claddagh. J'étais appuyée contre son torse et ses bras entouraient légèrement ma taille.

Nous étions bien, tout simplement.

- Comment crois-tu que tes parents vont réagir ? demandai-je.

Je sentis qu'il laissait aller sa tête contre le tronc de l'arbre.

- Ma mère va sûrement trouver qu'il n'y a rien de plus magnifique et déclarer qu'elle est prête à tout pour que tout se passe comme nous le voulons.

- Et ton père ?

- Je crois qu'il réagira bien, si on omet le fait qu'il risque de se dire que nous sommes vites en affaire.

- Mais pas d'opposition ?

- Dans ma famille ? Non. Sauf peut-être mon oncle Henry.

- Aussi fort que mes parents ?

- Je ne crois pas.

Ça me rassurait un peu. Non pas que j'accordais une grande importance à ce que les autres pourraient penser de notre relation, non. Mais j'apprécierais quand même grandement que personne, que ce soit dans ma famille ou dans la sienne, ne tente de saboter le mariage. Ce serait quand même le strict minimum !

Quelques heures plus tard, nous étions assis à table. Nous ne cessions de nous regarder du coin de l'œil, cherchant dans le regard de l'autre le signe qu'il était temps de se lancer. En raison de notre incroyable subtilité (veuillez noter que cette phrase est ironique) Grace finit par remarquer notre manège et demanda ce qui se passait. Cedric se racla la gorge avant de prendre la parole, résolu :

- Nous avons quelque chose de très important à vous dire.

Le regard du père de Cedric passait de son fils à moi depuis quelques secondes lorsqu'il se décida à s'arrêter sur Cedric.

- Tu l'as mise enceinte, c'est ça ?

PARDON ? Je crois n'avoir jamais été aussi insultée de toute ma vie ! Est-ce que j'avais l'air ENCEINTE ? Soit il fallait que je me remette à la gym, soit il avait besoin de se procurer de nouvelles lunettes, celui-là. Non mais je vous JURE !

- Amos ! s'exclama Grace d'un ton chargé de reproches.

- Désolé, s'excusa Amos en voyant mon air offensé (et j'avais bien raison) et l'air étonné (ce qui était tout aussi légitime) de Cedric. Continue, fiston.

- Fleur et moi voulons nous marier.

- Ohhh, c'est teeeeellement mignon ! s'extasia Grace, des étoiles dans les yeux.

Amos ne dit rien. Pas grave. Grace parlait bien pour deux, se proposant pour m'aider à tout planifier. Après le dîner, elle ne changea pas de sujet, aussi emballée que nous. Vers vingt-trois heures, mes yeux se fermaient tous seuls, aussi montai-je me coucher après l'avoir remercié des centaines de conseils qu'elle avait eu le temps de me prodiguer.

Je me couchai. Mon corps voulait dormir, mais ma tête, non. Trop de choses s'étaient passées en trop peu de temps. Je venais de vivre une cassure assez brutale avec mes parents. Mon père m'avait clairement signifié que c'était eux ou Cedric. Ma famille ou l'homme que j'aimais. J'avais quitté ma chère France natale pour l'Angleterre de façon très… impulsive.

Il me semble qu'à peu près n'importe qui serait désemparé. Déchiré. C'est ce que la logique voudrait. Un déracinement aussi brutal devrait déstabiliser un minimum.

Alors pourquoi étais-je si bien ?

Le mot de la fin : J'aime pas les chapitres de transition… mais bon, faut les faire. Elle se pose trop de questions, la Fleur, lol. Reviews pliiiiiiizzzzzz !