6-Le seul être en qui j'ai confiance

Stella n'avait toujours pas lâché la main de Flack une fois arrivée au Mount Sinai Hospital puis dans une chambre d'examen. Elle ne le quittait pas des yeux non plus. C'était le seul point rassurant qu'elle avait depuis ces deux terribles mois…

A chaque fois que quelqu'un s'approchait de sa chambre, la scientifique se recroquevillait sur elle-même ou cherchait à se rapprocher du détective, se raccrochant à lui avec détresse.

Don était accablé de tristesse en voyant dans quel état de prostration se trouvait Stella. Elle qui était si pleine de vie, si dynamique…Elle ressemblait plus à un petit animal affolé, terrorisée par le moindre bruit étranger. Et tout ça, c'était de sa faute ! Des larmes de rage et de souffrance se mirent à couler le long de ses joues tandis qu'il serrait les poings à s'en faire blanchir les phalanges…Il était responsable de ce qui était arrivé à Stella…Et elle, elle semblait…

Stella (le voyant en larmes) Don ? Pourquoi pleurez-vous ?

Don : Je suis désolé, Stella. Tellement désolé. C'est de ma faute si…

Stella (presque avec crainte, touchant sa joue pour essuyer ses larmes) Ce n'est pas votre faute, Don…Croyez-moi…Ce n'est pas votre faute…

Don (sanglotant) Non, Stella ! Je n'ai pas été capable de vous trouver…plus tôt. Je…Je…

Stella : Don, vous m'avez trouvée. C'est le principal…

En voyant le regard compréhensif de Stella, Don n'avait qu'une envie : l'enlacer avec force. Mais il savait que s'il faisait ce genre de geste brusque, elle le fuirait, elle le craindrait. Et ça, il ne le voulait surtout pas…

Ce fut Stella qui agit. Elle glissa ses bras autour de sa taille et posa doucement, toujours avec une certaine crainte dans ses gestes, sa tête sur son torse ferme. Don n'osa pas esquisser le moindre geste. Il tenta tout de même de lui caresser tendrement les cheveux, lentement, sans la brusquer. Elle se raidit brièvement puis accepta ce geste tendre. Flack n'était pas comme eux…

Au bout d'une dizaine de minutes, Lindsay Monroe et un médecin, le docteur Milla Blacks, entrèrent dans la chambre. Don fut surpris de sentir Stella resserrer son étreinte à l'approche des deux jeunes femmes. Des femmes auraient aussi…

Lindsay (souriant et parlant avec une grande gentillesse) Bonjour, Stella. Je suis si contente de vous revoir. Nous étions si inquiets…

La jeune experte essayait de rester le plus calme possible mais elle n'avait qu'une seule envie : pleurer. Stella avait l'air si…vulnérable, presque faible alors que c'était quelqu'un de très fort…Et quand elle avait aperçu Flack, du sang partout sur lui, ses yeux bleus si tristes et encore humides de larmes, Lindsay avait senti son cœur se serrer. Elle ignorait si elle était la seule à s'en être aperçue mais elle savait que le jeune détective était amoureux de Stella et que la disparition de cette dernière l'avait fortement éprouvé. Chaque jour, il venait aux nouvelles, avec l'espoir qu'ils avaient de nouveaux éléments. Chaque jour, il se rendait dans la ruelle où Stella avait disparu. Lindsay avait eu l'idée de lui confier la plaque de sa collègue et avait vu une petite étincelle dans ses yeux bleus devenus ternes à cette époque.

Et aujourd'hui, alors qu'il l'avait enfin retrouvée, Stella semblait très fragile psychologiquement. Mac lui avait raconté les scènes de leurs retrouvailles et cela avait alarmé Lindsay. Pauvre Stella ! Et pauvre Flack…

Lindsay (interrompant ses pensées, présentant la femme à ses côtés) Voici le docteur Milla Blacks. Elle est là pour vous examiner et vous soigner…Enfin, vous connaissez la procédure.

Stella opina silencieusement de la tête mais restait fermement accrochée à Flack, et la force de son étreinte s'accentua quand elle vit Milla mettre ses gants de latex et préparer le kit de viol et d'autres instruments médicaux. Lindsay, quant à elle, préparait son appareil photo et sentit immédiatement qu'il y avait un malaise. La jeune experte regarda Flack, lui faisant une demande silencieuse de ses yeux marron.

Don caressa doucement les cheveux bouclés de la scientifique pour la rassurer et finit par s'écarter d'elle lentement, afin de quitter la chambre. Mais Stella le retint, agrippant sa manche, ses yeux émeraude apeurés le suppliant de rester.

Stella : Don…Ne me laissez pas seule…

Don : Stella…Elles ne vous veulent aucun mal. Vous connaissez Lindsay, non ? Elles doivent savoir ce qui vous est arrivé…

Stella (s'accrochant à lui, les larmes perlant sur ses joues) S'il vous plaît, Don…Je… (dans un souffle) Je n'ai confiance qu'en vous…

Flack sentit son cœur se gonfler de joie mais aussi se briser en même temps. Stella lui confiait toute sa vie, toute sa confiance et lui se sentait indigne de recevoir tout ça de sa part…

Don céda tout de même et fit un regard interrogateur aux deux femmes, ne sachant que faire.

Milla (avec un sourire compréhensif) Vous pouvez rester…Mais elle doit se changer et vous, vous nettoyer.

Don : Bien sûr.

Milla installa un paravent pour que le détective puisse se changer, lui préparant une petite cuvette d'eau et un uniforme d'hôpital. Flack s'y dirigeait quand Lindsay l'arrêta.

Lindsay : Attendez, Flack. Je dois d'abord prendre quelques clichés de…

Don (comprenant) De moi.

Lindsay : Oui. C'est rapport aux…

Don : Je vois. Allez-y…

La jeune experte s'exécuta rapidement puis prit ensuite les vêtements du jeune homme pendant qu'il se changeait tandis que le docteur Blacks retirait la veste du détective du corps de Stella pour la remplacer par une blouse d'hôpital. La scientifique était secouée de frissons lors de cette manœuvre, pourtant anodine dans le milieu médical, et ne cessait de fixer le coin où se trouvait Flack. Elle n'avait confiance qu'en lui. En lui seul…