12-Une nouvelle tentative

Le portable de Flack se mit à sonner bruyamment le lendemain matin, réveillant ainsi le détective. Il répondit rapidement tout en s'assurant que Stella dormait toujours, comme il l'avait fait toute la nuit d'ailleurs. Inquiet, il s'était en effet réveillé plusieurs fois, surtout pour vérifier qu'il n'en profitait pas pendant son sommeil…

La scientifique l'enlaçait toujours, serrée très fort contre lui et gardant l'élastique de son boxer en otage, mais elle était manifestement rassurée par sa présence chaleureuse et réconfortante et cela fit immensément plaisir à Don. Elle allait s'en sortir, quitter cet enfer…

Bon, maintenant, le téléphone. C'était bien joli de s'extasier mais son interlocuteur n'allait pas attendre éternellement.

Don : Flack. Ho, bonjour Mac…

Stella finit par se réveiller doucement, entendant la voix du jeune détective, si agréable à ses oreilles. Une voix grave et douce. Une voix qu'elle ne craignait pas, qui n'était jamais en colère contre elle…

La scientifique se rendit compte qu'elle était encore contre lui et pensa à s'écarter, un peu effrayée par ce contact. Mais elle se ravisa et préféra l'observer une nouvelle fois et le toucher, toujours avec légèreté. Flack avait vraiment un beau corps…

Stella porta ensuite son attention sur le visage de Don, toujours en pleine conversation avec Mac, et l'examina avec minutie. De beaux et doux cheveux noirs de jais, des sourcils noirs bien dessinés, un nez parfait, une mâchoire forte, des lèvres fermes et tendres et des yeux incroyablement bleus, qui semblaient même avoir repris leur jolie teinte d'avant son enlèvement. Don n'était pas que beau…C'était un Ange, une création parfaite du monde et du ciel…Et cet être parfait la voulait, elle, Stella Bonasera, pourtant souillée sans doute à jamais…

Flack finit par raccrocher en soupirant et, se sentant observé, baissa la tête pour croiser un magnifique regard émeraude à la fois craintif, timide et curieux. Le jeune homme finit par sourire, caressant doucement les cheveux bouclés de cette femme, qu'il considérait comme la huitième Merveille du monde. Sa Merveille…

Stella finit par se redresser, fixant toujours Flack, et retira la couverture de son corps pour le scruter tout entier, une expression indéchiffrable dans le regard. Don se sentait rougir face à cette intense observation et pria pour que son corps se tienne tranquille, déglutissant. Il n'avait qu'un boxer sur lui…

La scientifique laissa glisser son regard émeraude du cou jusqu'aux épaules solides, puis ensuite les bras musclés, le torse ferme aux abdominaux bien dessinés, les hanches masculines et enfin les jambes bien sculptées.

Stella : Tourne-toi…

Sans un mot, le détective s'exécuta, sentant le regard de la scientifique vagabonder sur son corps, et se demanda à quoi servait cet étrange…rituel ?

Stella observa la nuque et le dos puissant puis les fesses fermes. Rien n'avait échappé à ses yeux, excepté la partie sous le boxer…Mais elle ne se sentait pas prête à voir ça pour le moment…Elle le fit ensuite se retourner une nouvelle fois et plongea son regard émeraude dans le sien, caressant timidement sa joue, toujours assise à ses côtés.

Stella (tout doucement) Don, tu es beau…

Flack se mit immédiatement à penser à quelque chose qui pourrait calmer son désir qui l'envahissait peu à peu. Entendre Stella lui dire qu'il était beau avec une telle douceur dans la voix le faisait frissonner des pieds à la tête. Mais il ne voyait pas vraiment à quoi servait cette espèce de cérémonial…

La scientifique finit par le faire asseoir et le tourna face à elle, toujours en silence. Puis elle saisit doucement ses mains pour les mener vers son corps à elle, le transperçant de son regard émeraude.

Stella : Don… Caresse-moi…

Flack se figea, ouvrant grand ses yeux bleus, et secoua négativement la tête. Il ne devait pas, ne pouvait pas faire ça. Le jeune détective craignait de vouloir aller plus loin s'il la touchait ainsi.

Don : Non, Stella…Si je te touche, je risque de…

La scientifique l'interrompit en lui posant les mains sur sa poitrine menue, heureusement couverte par un T-shirt qui lui servait de chemise de nuit, et trembla à ce contact. Mais elle tint bon, calmant sa respiration. Espérons qu'elle n'avait pas fait une erreur…

Don eut le souffle coupé quand ses mains entrèrent en contact avec la poitrine de Stella et, malgré le T-shirt, il pouvait sentir les moindres détails à travers le tissu. Il ressentit aussi que la jeune femme réagissait à la caresse immobile de ses doigts et il sentit le désir l'envahir. Doucement, il essaya de sortir ses mains de son emprise. Il ne voulait pas qu'elle croie qu'elle le dégoûtait…

Stella le retint avec une force surprenante et le détective put voir sa lèvre inférieure trembler, signe annonciateur de sanglots.

Stella (relâchant ses mains) Je…Je le savais…

Don : Non, Stella ! Ce n'est pas ce que tu crois ! J'ai l'impression que tu veux aller trop vite ! Tu as besoin de temps…

Stella : J'ai besoin de toi ! Et je pense à toi ! Tu ne pourras pas tenir à ce rythme !

Don (avec une moue comique) En me faisant te tripoter, en effet…

Stella : Ce n'est pas ce que je voulais dire…

Don : Ecoute, Stella. Je veux que tu te sentes prête, pas que tu te forces pour me faire plaisir, ok ? Je peux attendre…

Stella : Je sais, ça. Mais tu ne comprends pas…Si tu continues à me traiter comme une poupée de porcelaine, nous n'évoluerons jamais !

Don : Stella…Actuellement, tu es une poupée de porcelaine, vulnérable et fragile…Dès que quiconque t'approche, tu te recroquevilles ou tu cries. Et si je ne fais pas attention lorsque je te touche, je sens ton corps se raidir…

Stella : C'est pourquoi je veux que tu me touches maintenant…Que je m'habitue à tes mains sur moi…Tu es mon remède, le seul qui peut m'aider à dépasser tout ça…

Don (vaincu) D'accord…Mais dès que je sens qu'il y a un malaise, j'arrête. Compris ?

Stella : D'accord. Heu…Je garde le…

Don : Je ne comptais pas te le faire enlever, tu sais…

Stella sourit alors au jeune homme puis s'approcha lentement de lui, l'invitant à la toucher. Don mit une immense délicatesse dans ses gestes et y alla avec lenteur. Il posa ses mains d'abord sur le cou délicat de la scientifique et continua sur la ligne des épaules. Tout allait bien pour le moment, pas de tremblement ou de plaintes terrifiées…

Le détective finit par s'approcher un peu plus d'elle et fit glisser ses mains le long de son corps, suivant les courbes gracieuses de ce dernier. Stella frissonna ce qui stoppa les caresses de Flack.

Stella (les yeux clos) Non…C'est bon. Continue…C'est si…tendre…

Don continua donc, déglutissant, sachant qu'il mettait son self-contrôle à rude épreuve, mais respira à fond. Soudain, il sentit les mains de Stella se poser sur lui et le caresser timidement à son tour…Putain de bordel de merde ! Il n'allait pas tenir… Il se sentait à deux doigts d'exploser, détruisant les chaînes qu'il s'était forgé pour résister à son désir.

Don (inspirant profondément, levant les yeux) Ste…Stella…Je…

A son grand soulagement, la scientifique finit par retirer ses mains. Mais elle les déposa immédiatement après sur les siennes et, tremblant sans s'en rendre compte, les guida vers…

Don : Non, Stella ! Je n'irais pas plus loin ! Tu trembles comme une feuille ! On en a suffisamment fait pour… (Stella le poussa sur le matelas, le recouchant) Stel…

Et il fut interrompu par les douces lèvres de la scientifique. C'était un baiser timide mais la chasteté n'y était pas… Don y répondit avec douceur mais il laissa ses bras étendus le long de son corps. Après cette petite séance de caresses exploratoires, il savait qu'il risquait d'être trop passionné pour Stella actuellement. Par contre, son self-contrôle l'étonna mais il fallait dire aussi que les atroces images de la vidéo de la veille avaient tendance à surgir dans son esprit quand il atteignait ses limites, freinant ainsi bien malgré lui toutes ses pulsions.

Don s'était juré une chose : dès que le bon moment serait venu, il s'était promis qu'il serait le plus doux et le plus tendre possible, espérant ainsi effacer la trace des autres en même temps…

Les deux amoureux finirent par séparer leurs lèvres et se regardèrent, les yeux émeraude dans les yeux bleus.

Don (respirant à fond pour reprendre le contrôle de lui-même, souriant) J'aime quand tu m'embrasses…

Stella (presque timide) Moi aussi…C'est si…doux…

Don (se redressant, avec espoir) Un autre ?

Stella (opinant de la tête, lui offrant son visage) S'il te plaît…

Flack reprit alors délicatement les lèvres de Stella dans un baiser le plus doux et le plus tendre possible. Il la sentit poser ses mains sur son visage et rapprocher son corps du sien…Non, il fallait arrêter là…

Le détective finit par rompre leur baiser, sentant la déception de Stella, et caressa sa joue pour qu'elle comprenne.

Don : Stella…On ne doit pas brûler les étapes…Allons-y doucement, d'accord ?

Stella : D'accord…

Don (s'asseyant au bord du lit) On doit y aller, Stella. Mac m'attend pour l'enquête et toi, tu dois voir le psy.

Stella (réticente) Je…

Don (la regardant tendrement) Ne t'inquiètes pas. C'est une amie de Hawkes, très compétente. Elle a accepté de s'occuper de toi…Et puis, je ne serai pas loin…

Stella : Mais…Don, tu peux…

Don : Quelqu'un de spécialisé doit t'aider…

Stella : Je n'ai besoin que de toi.

Don (souriant, avec gentillesse) Non. Tu as aussi besoin de tes amis et de parler de tout ce t'est arrivé à quelqu'un. Mais je ne suis pas la bonne personne pour en parler et tu le sais…

Stella soupira et opina de la tête. Don avait raison. Quand il l'avait retrouvée et vu les horreurs qui se déroulaient dans cet établissement, sachant pertinemment qu'elle les avait subies, le jeune homme était devenu comme fou furieux et sans pitié, prêt à tuer quiconque l'approcherait encore.

Don : Je devrais sans doute la voir aussi…

Stella (protestant) Don ! Tu n'as pas de problème !

Don : Stella…Si tu ne m'avais pas retenu, j'aurais tué ces mecs jusqu'au dernier, sans aucun remord…Et je suis flic, je ne dois pas agir comme ça ! C'est difficile pour moi de l'accepter mais je veux régler ça…

Stella se jeta alors dans ses bras et pleura doucement contre lui, tellement désolée. C'était de sa faute…

Stella : Pardon, Don…Pardon…

Don : Tu n'as rien à te faire pardonner…Tu es la victime. La victime de ma négligence…

Stella (protestant en fronçant les sourcils) Don, je…

Don (s'arrachant à l'étreinte de ses bras, la coupant) On doit vraiment y aller.

Alors que le détective se leva pour se préparer, Stella l'observa : il se sentait encore coupable…Comment le convaincre qu'il n'était en rien responsable dans son enlèvement et ses…agressions ?

Les deux policiers se préparèrent rapidement et quittèrent enfin l'appartement de la scientifique en direction du central. Cette journée allait être longue et difficile…