16-Agoraphobie
Dès que Flack arriva dans l'appartement de la scientifique, toujours avec Stella dans les bras, le détective l'amena dans sa chambre et la posa délicatement sur son lit, la recouvrant gentiment d'une fine couverture. Elle devait se reposer…
Quittant la chambre, Don retira sa veste et sa cravate puis s'installa dans le canapé du salon, pensant aux évènements de la matinée : sa fureur et sa haine qui avaient une nouvelle fois explosé, l'arrestation de ce deuxième agresseur et la terreur renouvelée de Stella…Une terreur qu'il connaissait bien…Celle qui possédait la jeune femme quand il l'avait retrouvée…Et cela inquiéta le détective…
Flack avait fini par allumer la télévision quand il entendit soudain une porte se verrouiller. Stella ?
De plus en plus inquiet, le jeune homme se dirigea rapidement vers la chambre de la scientifique et se trouva alors face à une porte fermée à clé.
Don (angoissé) Stella ! Ouvre.
Stella (en pleurs, la voix tremblante) Non. Je ne veux plus, Don.
Don (intrigué) Plus quoi, Stella ?
Stella (balbutiant) Ils…Ils sont là. Dehors. Partout où je vais, où je suis. Je…Je ne veux plus sortir…
Don (les mains et le front posés sur la porte, suppliant) Laisse-moi entrer, Stella. On doit en parler…Face à face…S'il te plaît…
Seuls des sanglots lui répondirent et le jeune détective finit par s'effondrer à genoux, les mains et la tête toujours contre la porte, les larmes commençant à couler sur ses joues. Il l'avait sans doute perdue cette fois…Définitivement…
Don : Stella…Stella…
Flack entendit soudain le cliquetis d'une clé dans la serrure et vit Stella dans l'entrebâillement de la porte, le fixant avec tristesse. Le jeune homme se leva vivement et sentit son cœur se serrer en voyant les yeux embués de larmes et le petit air terrifié de Stella quand elle le fit entrer timidement. Il semblait être revenu au point de départ…
Stella : Tu peux entrer…
Flack s'avança dans la pièce et s'assit silencieusement au bord du lit, observant Stella qui fermait une nouvelle fois la porte. La peur de l'extérieur…Il aurait dû y penser…Il était juste étonné que ça n'arrive que maintenant…
La scientifique se tourna doucement vers lui, un air terriblement triste et désolé sur le visage. Elle s'en voulait de réagir comme ça…Et Don ne la laisserait pas ressentir ça plus longtemps…
Don : Approche, Stella.
La jeune femme avança prudemment vers lui et s'arrêta, presque honteuse. Avec une grande précaution, Don posa ses mains sur la taille fine et rapprocha Stella de lui avant de poser sa tête sur son buste, toujours avec prudence, attendant une réaction de sa part. Flack sentit alors des doigts fins se glisser dans ses cheveux courts puis une main caresser son dos.
Stella (sanglotant) Je suis désolée, Don…
Don (d'une voix douce) Tu n'as pas à l'être…Je comprends…Mais tu sais, rester enfermée dans ton appartement ne t'aidera pas…
Stella (agrippant sa chemise de sa main dans un spasme de frayeur) Mais ils sont là… Ils m'attendent…
Don (caressant le dos de Stella avec légèreté, dans un geste rassurant, levant la tête pour la regarder) Non, Stella…Ils ne te feront plus jamais rien…J'y veillerai…Et tu le sais…
Stella (caressant sa joue et souriant un peu) Oui…J'ai pu voir ça…
Don (plongeant son regard bleu dans le sien) Alors, ne t'isoles pas du monde extérieur, de tes amis… Tu n'es pas seule, Stella…Je suis là et je t'aime…
Stella (des larmes perlant sur ses joues) Don…
Et sans que Flack ne s'y attende, Stella le serra contre elle avec force, puisant certainement son courage en lui pour pouvoir surmonter cette nouvelle peur mais aussi pour exprimer tout l'amour qu'elle lui portait. Don ne resserra pas l'étreinte de ses bras. Ce n'était pas encore le moment…Tout ce qu'il avait à faire, c'était de suivre son rythme et de voir quand elle serait prête à plus de passion…Le chemin pourrait s'avérer long mais le détective comptait bien être le plus patient du monde. Stella lui était bien trop précieuse pour qu'il la perde…Encore…
