Bonsoir mes chers petits Dragibus ! Oui je suis de retour pour vous jouez de mauvais tours avec un nouveau fandom ! (Il me fait de l'oeil depuis plus d'un an et j'avais trop d'idées !)
Pour les nouveaux lecteurs, enchanté ! Moi c'est Sylosse et je serai votre hôte pour cette histoire !
Avant toute chose : JOYEUX ANNIVERSAIRE TODOROKI TOUYA/DABI !
J'annonce tout de suite qu'il risque d'y avoir des spoilers (je suis le manga/les derniers chapitres sortis) donc je ne sais pas tout à fait ce que ceux qui suivent l'animé savent ou ne savent pas. Mais à part l'identité de Dabi, il n'y a pas grand-chose d'autre (chronologiquement, c'est avant l'exercice avec la classe B !)
En tout cas, j'espère que vous allez apprécier ! C'est ma première histoire sur ce fandom ! (faut vraiment que j'arrête de lire que des fic de MHA)
Bon, comme je n'ai pas grand-chose à dire, je vais vous laisser. Mais avant de partir, je voudrais remercier ma soeur, Ariane Nitsa, pour sa correction ! (je me suis fais tirer les oreilles au passage à cause du nombre de fautes que j'ai laissé T^T) Par contre, je la blâme totalement pour la première partie de l'histoire (c'est de sa faute si l'idée est restée dans ma tête !)
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! (on se retrouve à la fin !)
Disclaimer : MHA ne m'appartient (ce n'est sûrement pas à une personne qui aime l'ambiguïté)
Parler : flashback
Partie 1
Au coin d'une rue que même les méchants évitaient d'attaquer et près de l'un des seuls lampadaires qui ne fonctionnaient plus depuis de nombreuses années, se trouvait l'un des plus grands et des plus beaux parcs de toute la ville. Il était aussi l'un des plus vieux, remontant bien avant l'apparition des alters, et de ce fait, d'innombrables légendes existaient à son sujet.
Certains disaient que cet espace vert avait été créé suite à un affrontement entre des Kami et un guerrier légendaire, qui se conclut sur la mort des deux camps. D'autres racontaient que c'était Izanami et Izanagi, le couple fondateur du Japon, qui auraient planté la première graine sur la terre. Et quelques-uns pensaient même que la première manifestation d'alter y aurait eu lieu.
Seulement, à force d'histoires, plus personne ne connaissait l'origine de cet endroit et elle fut perdue au fil des siècles et des récits oraux. Et cela provoqua d'innombrables discussions pour savoir qui avait raison tant les gens ne se mettaient d'accord.
De toute façon, qu'importe sa quelconque provenance, mythique ou non, les japonais l'appréciaient grandement. Autant pour ses paysages sublimes qui coupaient littéralement le souffle la première fois – surtout au printemps avec ses cerisiers en fleurs et en automne avec ses feuilles orangées, qui étaient un spectacle et où tous se pressaient pour y assister – que pour leur permettre de s'aérer l'esprit et de penser à autre chose que le travail, les enfants, la montée de la criminalité et tous ceux autour de soi.
Le parc était principalement prisé par les familles pour une journée tranquille ou par ceux qui voulaient se balader librement et ne pas à avoir à supporter les voitures ou la morosité des rues grises et éviter une quelconque attaque de vilains.
Car ce qui le rendait encore plus spécial aux yeux du grand public et pour beaucoup de héros professionnels était qu'il n'y avait jamais une attaque de méchant ou l'apparition d'un héros en costume. Ce lieu était un terrain neutre où évoluaient deux factions rivales, sans qu'aucune ne s'en prenne à l'autre. Après tout, n'importe qui cherchait à pouvoir se reposer sans avoir à s'inquiéter.
Néanmoins, au sein de cet endroit, résidait une petite particularité qui le rendait unique par rapport aux autres et qui le faisait se démarquer. C'était aussi cet élément qui interdisait à quiconque de se battre sur ces petits chemins de terre et sur les pelouses vertes.
S'il prenait l'envie à quelqu'un de s'aventurer un peu plus profondément dans cet espace et de quitter les plaines pour la forêt, cette personne, en suivant un sentier sinueux et dissimulé derrière un arbre centenaire, tombera sur ce détail quelque peu étrange et qui faisait toujours s'interroger un bon nombre de visiteurs lorsqu'ils le découvraient. Surtout qu'il ne devrait normalement pas se trouver dans ce parc.
Un cimetière.
Et pas n'importe quel cimetière. Car juste à côté des grilles permettant d'entrer se trouvait une plaque où pouvaient y être déchiffrés les kanjis pour « enfants » et « héros ».
Le cimetière des enfants de héros.
Un lieu si mystérieux et introuvable que pour la majorité de la population, il s'agissait d'une légende urbaine qui, pourtant, était simplement au fond du plus célèbre parc de Tokyo, à l'abri des regards et des curieux.
Celui dont il était dit que les âmes de ces pauvres enfants décédés trop tôt hantaient.
Là où beaucoup d'endroits de recueillement étaient connus de tout un chacun, ce n'était pas le cas pour celui-ci pour des raisons de protection. Autant pour les sépultures parce qu'il n'était pas rare que des individus vandalisent les tombes des héros tombés et celles de leur famille, que pour cacher la réalité derrière ces morts survenues à un jeune âge.
Bien qu'il existe depuis la création de la profession de héros, il ne fut reconnu par l'Etat que depuis une cinquantaine d'années. Et même s'il y avait toujours des morts d'enfants, descendants de héros, les cérémonies se faisaient en secret et à l'abri des regards extérieurs.
En s'aventurant au-delà des grilles de fer, il était possible de découvrir diverses stèles de toutes tailles et de toutes sortes dispersées sur ce petit lopin de terre. Certaines tombaient en ruine alors que d'autres scintillaient. A leurs pieds, des bouquets de fleurs colorés, des jouets, des peluches, de petits objets ayant appartenus à ceux et celles enterrés, ou encore des lettres.
Des enfants dont la vie avait été arrachée trop tôt. Par suicide, attaques de vilains, pour se venger de leurs parents, lors d'accidents ou par ce dit héro. Tant de causes différentes pour autant de corps laissés derrière qui se retrouvaient dans ce lieu oublié de tout le monde sauf de leur famille. Et que personne ne voulait reconnaître à sa juste valeur.
Ne pas reconnaître la faute des héros professionnels dans la mort de ces jeunes.
Néanmoins, si le visiteur curieux s'aventurait dans ce cimetière, il pourrait tomber sur un cerisier qui ne fleurissait plus depuis quelques années à présent. Certes, il donnait encore des feuilles, mais plus de fleurs.
Entre ses racines et isolée dans un coin de cet endroit de recueillement, il y avait une tombe dont le marbre blanc brillait lorsque les rayons de soleil arrivaient à percer le feuillage des arbres. En soit, elle n'avait rien de particulier et ressemblait aux autres autours d'elle. Des fleurs – chrysanthèmes bleus – une petite sculpture de glace en forme de dragon– et un petit ours en peluche qui tenait un cœur.
Seulement, le nom gravé sur la pierre en noir rappelait la mort tragique d'un enfant, plus récente que certains à proximité. Avec surprise, il serait associé à l'un des héros dans le top dix depuis une vingtaine d'année, mais sans plus car après tout, ce n'était qu'un individu supplémentaire dans ce cimetière.
Pourtant, ce nom, à l'inverse d'autres depuis longtemps oubliés, hantait encore le monde de l'héroïsme. Et s'il y avait un fantôme dans ce lieu, ce serait lui tant il continuait d'impacter même sept ans après avoir été gravé sur ce marbre.
Todoroki Touya
XoXoXoXoXoXoX
Le lycée de Yuei… la meilleure académie d'héroïsme à travers tout le Japon, loin devant d'autres établissements tel que Ketsubutsu, Isamu, Seiai ou encore Shiketsu. Pour ses élèves, il leur permettait d'exceller dans leurs domaines et de produire la prochaine génération en charge de la société via ses nombreuses filières, héroïque, générale, gestion et assistance.
Sa réputation, qui avait dépassé les frontières de son pays, n'était plus à faire et faisait que quiconque désirant un jour devenir un héros ou voulant accéder aux meilleurs postes de la fonction publique ou souhaitant se charger de la création d'articles de soutien, rêvait d'intégrer cet établissement.
D'autant plus que de nombreux héros professionnels hauts dans le classement y étaient issus. Des noms connus de l'ensemble de la population. Entre autres, Endeavour, Best Jean, Edgeshot, Miruko, Dieu Sylvestre, Mount Lady, Gang Orca et tant d'autres plus ou moins bien classés qui avaient laissé ou laisseront leur marque dans l'histoire de l'héroïsme.
Mais celui qui inspirait ces jeunes enfants à vouloir utiliser leur alter pour sauver les gens était le symbole de la paix, All Might. Et bien que sa retraite soudaine juste après l'incident de Kamino ait causé de grands troubles, il restait un modèle à suivre et un exemple.
En soit, le lycée avait tout pour lui et inspirait tous ceux à vouloir se lancer dans l'héroïsme. Il était, cependant, à noter que le taux de réussite était plutôt bas – le plus bas de tout le Japon. Ce qui le rendait extrêmement difficile d'accès et en même temps, exigeant vis-à-vis de ses futurs élèves puisque seule l'élite réussissait.
Toutefois, il ne fallait pas oublier qu'il y avait un léger défaut pour entrer dans l'examen pratique du cours de l'héroïsme. Celui-ci reposait quasiment exclusivement sur des alters basés sur la force physique ou ceux causant le plus de dégâts. A moins d'entrer sur recommandation ou de découvrir la face cachée de l'examen qui consistait à du sauvetage, les autres alters n'avaient que très peu de chance d'y entrer.
Enfin, à part ce point négatif et qui ne concernait qu'une filière, l'académie était un endroit propice au développement des étudiants dans le respect de chacun qu'importe son alter, son orientation, son origine ou son physique. Car si de nombreux établissements passaient sous silence ces éléments, Yuei ne tolérait strictement pas le harcèlement autant physique que verbal. Et ceux responsables de ce fait passaient généralement devant un comité de discipline avant d'être renvoyés avec leur dossier scolaire marqué à jamais.
Et là où le meilleur lycée d'héroïsme se démarquait vraiment des autres – ceux-ci avaient du mal à mettre en place ce système – était que son corps enseignant, sous la direction de Nezu, avait mis en place tout un soutien psychologique pour aider les élèves. Parce que la santé mentale de la future génération comptait autant que celle physique. Et beaucoup subissaient des traumatismes lors d'événements qui les marquaient.
Pourtant, en dehors de cela, il servait surtout à prévenir du suicide.
En arrivant la première fois, beaucoup de lycéens avaient été surpris et quelques-uns réticents à parler de problèmes qui pouvaient entraîner leur mort. Il n'en restait pas moins que l'école parvenait à sauver un bon nombre de ses étudiants et à les empêcher de s'ôter la vie.
Et pas seulement. Les discussions avec les psychologues avaient permis de signaler des abus dans leurs familles et à les en faire sortir.
Ce qu'appréciait réellement le grand public – d'autant plus que les cas de suicide concernaient aussi bien les simples citoyens que les héros. De ce fait, Yuei était encourager à continuer sur sa lancée et poussait tous les établissements scolaires, héroïque ou non, à faire de même pour protéger les enfants. Et même les médias, qui trouvaient tout le temps quelque chose à critiquer, n'avaient rien trouvé à redire dans la procédure tant elle avait prouvé son utilité.
Seulement, bien que ce soutien eût des résultats positifs, réussissant à faire baisser le taux de suicides parmi les pro-héros et toutes ses branches, personne ne savait vraiment quand ce programme fut mis en place ni pourquoi. A en relire les articles de l'époque de sa création, il semblait sortir de nulle part.
De ce fait, chacun y allait de sa petite théorie. Selon ce qui se racontait sur les forums dédiés à ce cas, cela allait d'un professeur qui se serait pendu dans une salle de classe à une idée du principal Nezu pour pouvoir contrôler le plus de monde, en passant par la hausse du taux de suicide et même à une dépression d'un étudiant qui aurait tenté de se tuer.
Néanmoins, si la plupart était des théories du complot et peu prises au sérieux car n'ayant aucune preuve, l'une d'entre elles restait la plus populaire et semblait s'imposer comme l'explication derrière ce soutien psychologique. Quand il était question de ce dernier, il se murmurait dans les salles de cours, entre les immeubles des terrains d'entraînement et au détour d'un couloir, qu'un élève se serait suicidé.
Son identité demeurait un mystère, de même que son âge, qu'importe les nombreuses recherches qu'avaient effectué les curieux. Cependant, le fait que ce soit un étudiant qui se soit suicidé expliquerait le comportement des professeurs à pousser les futurs héros et les autres à aller parler de ce qu'ils ressentaient à des individus spécialisés dans ce domaine pour les aider à trouver des solutions. Peut-être avaient-ils peur que l'un d'entre eux ne recommence.
Dans tous les cas, aucun ne connaissait la raison et peu importe que quelqu'un interroge un membre du corps enseignant, celui-ci dira tout le temps que c'était pour leur bien. A vrai dire, à part les passionnés, plus personne ne voulait vraiment découvrir son origine. Ce soutien était devenu quelque chose d'habituel dans leur quotidien et nul n'allait se plaindre de ce dispositif mis en place pour les aider.
Seulement, ce que les générations passées et actuelles ne pouvaient pas savoir était que tout, du soutien psychologique à la raison derrière, commença un 18 janvier. Une date qui aurait pu être un autre jour dans le calendrier, mais qui avait un impact et une importance dans le monde de l'héroïsme telle qu'elle continuait de hanter de nombreux individus encore aujourd'hui.
XoXoXoXoXoXoX
Depuis quelques années maintenant, le 18 janvier était une journée quelque peu… étrange. Midoriya Izuku, élève de la très célèbre classe 1A, héritier du One for All et futur héros professionnel, n'était pas tout à fait sûr de quand ce léger trouble avait commencé.
En soit, il ne l'avait remarqué qu'il y a quatre ans en tombant sur un forum de théorie du complot. Mais à chaque fois que ce jour arrivait, il avait l'impression qu'un nuage noir planait sur la société en général. Et plus particulièrement sur les héros.
Enfin, après quelques recherches et discussions avec d'autres internautes sur internet, il pouvait affirmer que cela ne touchait qu'une partie des professionnels de l'héroïsme et pas des moindres. Pour ne citer que les plus populaires, il y avait Miruko, Hawks, Dieu Sylvestre et Mount Lady et au moins cinq autres qui se trouvaient dans le top cinquante. Sans compter les acolytes et les diverses personnes de la fonction publique.
Tant d'individus qui, soudainement, lorsque cette date arrivait, prenaient un jour de congé et laissaient tout ce qu'ils faisaient de côté ou en attente. Pour quelque chose dont le grand public, et même ceux qui avaient effectué de nombreuses recherches, ne connaissaient pas. Et qui auraient aimé avoir une réponse.
La seule qui vint fut donnée par l'Héroïne Lapine. Celle-ci, lorsqu'un journaliste lui demanda la raison pour laquelle elle prenait un jour de repos alors qu'il n'y avait rien qui l'y obligeait, manqua de décapiter l'homme en lui balançant une poubelle à proximité. Elle lui avait ensuite dit « d'aller se faire foutre » avant de s'en aller.
La démonstration de violence de la jeune femme – c'était la première fois de toute sa carrière qu'elle se mettait à ce point en colère – à ce questionnement avait effrayé les reporters qui n'avaient plus osé évoquer à nouveau ce sujet près d'elle ou de tous ceux qui n'étaient pas disponibles le 18 janvier.
Son explosion provoqua un certain scandale – rapidement oublié, mais pas pour le journaliste qui ne l'approchait plus – et réalimenta pour une durée de plusieurs semaines les discussions sur les forums à propos de cette date. Et des recherches furent de nouveau menées.
Cependant, elles ne donnèrent rien, voire par grand-chose. A part le fait que plusieurs aient relevé un incident qui avait eu lieu au domicile d'Endeavour, près de sept ans plus tôt, il n'y avait rien et les gens se désintéressèrent rapidement de ce mystérieux sujet.
Izuku avait fait de même. D'autant plus qu'à cette période, il avait commencé à s'entraîner auprès d'All Might dans le but de recevoir son alter. Il n'avait plus vraiment le temps de se pencher dessus ou d'y penser. En plus, tant qu'il n'avait pas d'informations supplémentaires, il ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'il se passait.
Il avait, cependant, noté au fil des années, qu'à chaque fois que la mi-janvier arrivait, le taux de blessures et de dommages d'Endeavour, selon les statistiques, explosaient et les arrestations effectuées par ce héros étaient d'une brutalité sans nom. Rajouté à cela qu'à en voir les interviews, il semblait toujours en colère contre quelqu'un ou quelque chose.
Que cela ait un rapport ou non avec le jour de congé des autres professionnels de l'héroïsme, l'héritier du One for All ne le savait pas et ne cherchait plus à le savoir. Il n'y pensait même plus quand cette date arriva finalement lors de sa première année à Yuei.
De base, le jour précédent, soit le 17 janvier, tout avait commencé comme une journée habituelle dans les dortoirs de la célèbre classe 1A du meilleur lycée d'héroïsme du Japon. Bien que ce qui fut considéré comme « normal » pour les élèves ne l'était guère pour toute personne extérieure. Des jurons, des explosions, des rappels à l'ordre, des rires, des pas précipités, des salutations enjouées, des lamentations à propos du dernier devoir à rendre, des réveils qui finissaient dans le mur, l'alarme incendie quand le petit-déjeuner prenait feu, des ampoules qui éclataient, des portes qui claquaient et une course pour se rendre jusqu'en cours.
Izuku trouvait que ce désordre organisé qui régnait depuis presque cinq mois était à présent relaxant et s'il ne l'avait pas, ce ne serait pas vraiment la classe A. Il lui manquerait quelque chose de primordial dans sa dynamique.
Alors, comme avant la première sonnerie qui marquait le début de la journée d'école, les mains de Bakugou crépitait tandis qu'il insultait toutes les personnes qu'il croisait. Iida essayait de le calmer, sans grand succès. Kirishima regardait les deux en train de se disputer. Kaminari essayait de ne pas rire parce qu'il savait qu'il serait la cible de celui en colère et réussit à s'étouffer en buvant son eau. A ses côtés, Sero poussa un soupir et lui tapa dans le dos. Yaoyorozu relisait un devoir de Mina qui finissait de manger son petit-déjeuner à proximité. Uraraka discutait joyeusement avec Tsuyu et Aoyama à propos d'un article qu'elle avait lu la nuit dernière. Ojiro et Tokoyami buvaient tranquillement leur thé pendant que Jiro faisait fuir Mineta qui avait essayé de regarder sous sa jupe. Shoji lisait un petit livre sur le canapé avec Koda à côté qui caressait son lapin qu'il avait amené avec lui dans les dortoirs. Et Hagakure donnait un coup de main à Sato pour les bentos pour le repas du midi pour ceux et celles qui ne voulaient pas manger à la cafétéria.
Un spectacle habituel en soit. Surtout lorsque le président de la classe rappela à tout le monde que les cours commençaient dans moins d'un quart d'heure et qu'ils devaient se rendre au lycée s'ils ne voulaient pas être en retard. A peine ces mots prononcés, les élèves se mirent en mouvement. Certains avalèrent le reste de leur petit-déjeuner, d'autres retournèrent chercher leur sac dans leur chambre et quelques-uns prirent le chemin pour la salle de classe.
Tout en rangeant le cahier dans lequel il écrivait jusqu'à peu – ce n'était pas de sa faute si les dernières informations héroïques avaient rapporté un affrontement de Miruko et Hawks contre un méchant avec un alter qui lui permettait de contrôler le métal, il y avait tant de choses à analyser – il remarqua, après un coup d'œil à ses camarades, qu'il n'avait pas vu Todoroki depuis la veille et qu'il n'était pas venu au déjeuner.
Avec un froncement de sourcil, il allait le faire remarquer à Iida et partir à la recherche de l'utilisateur de double alter lorsque celui-ci apparut dans la salle commune, vêtu de son uniforme et son sac sur son épaule, prêt pour la journée de cours. Après un rapide salut qui se perdit dans le brouhaha général, il attrapa un gâteau dans le bol au milieu de la table – mis à disposition de tous pour les petits creux – avant de se diriger vers la porte, réussissant à éviter habillement les personnes présentes.
L'héritier du One for All, avec une légère surprise car ce n'était pas dans les habitudes de son ami de louper le petit-déjeuner surtout qu'il était l'un de ceux qui se levaient en premier tous les jours, ferma son sac et l'empoigna avant de rattraper le jeune homme à l'alter de feu et de glace dans une petite course.
Arrivée à sa hauteur, il ralentit, son regard dirigé sur l'autre. Quelque chose le tracassait depuis le début de la semaine, soit environ deux jours. Il ne savait pas trop ce qu'il se passait, mais il avait une drôle d'impression concernant Todoroki.
Ce qui fut, en plus, renforcé par son comportement depuis lundi. A la surprise d'Izuku, même avec toute son amélioration, l'utilisateur de double alter se renfermait sur lui-même. Il passait beaucoup de temps seul ou sur son téléphone et ne parlait presque plus. Non pas qu'il soit un grand bavard, néanmoins, il ne disait plus que quelques mots ou un peu plus de temps en temps selon le sujet ou la question.
Mais pas plus. Et l'analyste de la classe A, en voyant ce qu'il se passait, avait grandement l'impression d'être de retour au début de l'année scolaire, avant le festival sportif. C'était comme si tous les progrès qu'avaient fait son ami pour être plus social et s'intégrer à la classe, avaient été réduits à néant et qu'il était de retour à la case départ.
Et ce changement faisait se demander à Izuku ce qu'avait le fils d'Endeavour en tête de si préoccupant. Quoi que ce soit, ce n'était clairement pas quelque chose de bon.
- Tout va bien Todoroki-kun ? Demanda-t-il alors que les deux entraient dans le bâtiment où se trouvait leur salle de classe.
- Tu as dit quelque chose Midoriya ? Voulut savoir l'interpellé en portant ses orbes hétérochromes sur l'héritier du One for All avec un ton monotone qu'il n'avait plus utilisé depuis qu'ils avaient emménagé dans les dortoirs.
Le froncement de sourcil de l'autre lycéen s'approfondit à l'entente de cette question. Plus que son comportement, il semblerait que son ami soit souvent perdu dans son esprit pour ne pas l'avoir entendu alors qu'il se trouvait à côté de lui depuis qu'ils avaient quitté les dortoirs. Ce qui renforça sa supposition, il se passait quelque chose dans sa vie ou il allait se passer quelque chose.
Quoi que ce soit, l'adolescent à l'alter destructeur espérait juste que ce soit plus une bonne chose qu'une mauvaise. Bien que le petit éclat de tristesse dissimulé en grande partie ne le rassurât pas et lui fit se poser un bon nombre d'interrogations.
-Oui, je voulais savoir si tu allais bien. Tu semblais perdu dans tes pensées, rajouta-t-il.
-Tout va bien Midoriya, répondit Todoroki un peu trop rapidement et avec une légère note d'exaspération dans la voix.
S'il ne connaissait pas le fils d'Endeavour depuis plusieurs mois, il ne l'aurait pas relevé ni même remarqué. Toutefois, comme il avait l'habitude d'analyser les gens et leurs attitudes – cela l'avait sauvé au collège pour éviter de mettre en colère ses intimidateurs et savoir à peu près quoi dire dans les situations compliquées – il nota ce changement et le rangea dans un coin de sa tête avec tout ce qu'il avait déjà constaté.
Et même si le ton de l'utilisateur de double alter signifiait que la conversation était terminée, cela ne l'empêcha pas de continuer à l'interroger.
-Tu es sûr ?
-Oui, j'ai juste beaucoup de choses en tête, finit par soupirer son interlocuteur en lui envoyant un regard sur le côté.
-D'accord, concéda Izuku après quelques instants parce que son ami allait continuer à ne pas lui donner la vraie raison derrière son comportement et qu'il n'avait plus vraiment le temps de lui demander quoi que ce soit puisqu'ils étaient arrivés en classe. Je suis là si tu veux parler de ce qui te tracasse, renchérit-il dans l'espoir de faire comprendre à son ami qu'il pouvait venir vers lui.
-Merci Midoriya, mais tout va bien.
Sur ces mots et sans un regard supplémentaire, Todoroki laissa l'héritier du One for All sur place pour se diriger vers son siège. Sur le chemin, il réussit à esquiver une question de Yaoyorozu qui lui demandait où il était pour le petit-déjeuner et à s'asseoir à sa chaise. Une fois son sac accroché, il posa sa tête sur sa main droite et regarda par la fenêtre.
Clairement, même avec les paroles du jeune homme à l'alter de feu et de glace, celui-ci n'allait vraiment pas bien. Ce n'était pas l'attitude de quelqu'un qui n'avait pas de soucis ou de problèmes et qui se portait bien. Pour le moment, il montrait tous les signes que cela n'allait justement « pas bien ».
Néanmoins, l'analyste de la classe A ne put continuer à réfléchir à ce qui troublait son ami ou à le harceler pour qu'il lui réponde – la seule réaction possible que Todoroki aura sera celle de ne pas répondre et de l'envoyer balader même si dans son état actuel, il risquait plus de congeler quelqu'un ou quelque chose. De toute façon. La sonnerie annonçant le début du cours et de la journée venait de retentir et Aizawa d'entrer dans la salle.
Lorsqu'il apparut dans son champ de vision, Izuku haussa un sourcil. Bien que son professeur principal soit tout le temps fatigué à cause de ses patrouilles et de la correction des devoirs de ses élèves, il semblait avoir atteint le stade supérieur. Comme s'il n'avait pas dormi depuis au moins deux bonnes semaines.
Ce qui, en soit, serait totalement possible connaissant le héros souterrain. Le seul problème dans ce que voyait l'adolescent résidait dans le léger éclat qui brillait au fond de ses orbes sombres. De la tristesse.
A moins que cela ait à voir avec une information dans le monde de l'héroïsme qu'il ne connaissait pas ou dans sa vie personnelle, l'héritier du One for All dirait sans grande hésitation que cette morosité avait un lien avec l'utilisateur de double alter.
Bien sûr, il pouvait aussi se tromper. Cependant, comme les coïncidences n'existaient pratiquement pas en ce monde, il dirait que ces éléments avaient la même origine. Qui lui était encore inconnue.
-Calme, commença Aizawa en atteignant le pupitre devant la classe tandis que tout le monde se taisait avant de pousser un soupir et de se frotter les tempes. Très bien, aujourd'hui, nous verrons les différentes lois qui réglementent les héros et pourquoi elles ont été mises en place. Mais avant, rajouta-t-il, ne laissant pas le temps aux lycéens de réagir au programme du cours, j'ai une annonce à faire et elle concerne l'ensemble de l'école.
Pour qu'il en ait une à ce stade de l'année – les examens finaux étaient dans peu de temps – et que ce soit à l'échelle de tout le lycée, de la première à la troisième année, soit il y avait quelque chose avec les autres académies héroïques, soit c'était plus discret. Dans tous les cas, c'était la première fois que leur professeur faisait ce type de communiqué.
Et à sa surprise, Izuku attrapa le rapide regard que le héros souterrain lança à Todoroki. En lui jetant un coup d'œil, il nota que son ami n'avait toujours pas bougé de sa précédente position. Mais à l'inverse de précédemment, sa main gauche était serrée en un poing et laissa échapper une petite fumée, preuve qu'il utilisait inconsciemment son alter.
Toutefois, il ne put observer plus en détails l'étudiant aux cheveux bicolores que Eraserhead reprit avec une nouvelle dont même l'héritier du One for All n'était pas au courant alors que c'était son passe-temps de rester renseigné de ce qu'il se passait dans le monde de l'héroïsme.
-Demain, nous serons le 18 janvier et comme tous les ans, Yuei sera fermée.
La surprise et le choc prirent chaque élève pendant plusieurs instants avant que les implications de cette annonce ne s'installent dans leurs cerveaux et les réactions ne tardèrent pas.
-Sérieux ?! Trop bien !
-Une journée de libre !
-Vous êtes sérieux sensei ?!
-Génial.
-On va pouvoir aller au centre commercial !
Joie et bonheur traversèrent les visages de ses camarades de classe. Tous semblaient heureux d'avoir un jour de repos supplémentaire. Même Iida, Yaoyorozu et Bakugou n'étaient pas contre. Le premier remontait ses lunettes sur son nez tandis que la seconde avait un petit sourire et que le dernier laissa échapper quelques explosions mineures.
Et Izuku n'allait pas dire qu'il n'en voulait pas. Même si elle tombait un jeudi, c'était toujours des cours en moins et plus d'heures pour se reposer et analyser les derniers combats des héros. Il en profitera aussi pour mettre à jour les fiches sur ses amis. Vu qu'il n'avait pas eu la possibilité le week-end dernier en raison d'un devoir urgent à rendre en anglais, il allait pouvoir le faire. Peut-être même qu'il réorganisera les informations et analyses sur la Ligue des vilains.
Néanmoins, de toutes les réactions de ses camarades – enjouées et un peu déçues de ne pas avoir été prévenus plus tôt – l'une d'entre elles, qu'il remarqua du coin de l'œil, l'interpella et l'inquiéta. Tournant quelque peu la tête pour l'observer, il vit que Todoroki serrait les poings sur sa table et les fixait. A la place d'être heureux, une expression de colère, de tristesse et d'impuissance peignit son visage.
Ce qui choqua l'héritier du One for All en plus d'être la première fois que l'utilisateur de double alter manifestait ce type d'émotions. Son comportement était un peu déplacé parmi toutes les personnes présentes, et incompréhensive. Il n'y avait rien dans l'annonce de la fermeture de Yuei qui aurait pu le faire réagir de la sorte. A moins que…
A moins que cela n'ait à voir avec la raison derrière cette soudaine journée de repos. Le lycée ne pouvait pas simplement fermer sur un coup de tête, il devait y avoir une bonne explication. Que l'adolescent à l'alter destructeur ne connaissait pas pour le moment et le fit lever la main avec un froncement de sourcils.
-Oui Midoriya ? Questionna le héros souterrain en poussant un soupir en le voyant, une fois que la classe se calma quelque peu et que le silence revint.
-Pourquoi est-ce que Yuei ferme ? Demanda-t-il. Il s'est passé quelque chose pour qu'on ait une journée de libre ?
-On va dire ça, mais ce n'est pas à moi de vous le dire, répondit Aizawa, ses orbes se dirigeant pendant une fraction de seconde sur Todoroki, confirmant que le récent comportement de ce dernier était lié à cet événement. Si vous n'avez plus de questions, maintenant, voici les lois que vous devez connaître pour devenir héros, rajouta-t-il en mettant fin à toute conversation et en interrompant les pensées de l'héritier du One for All sur ses théories sur la fermeture de l'école et son lien avec son ami.
XoXoXoXoXoXoX
Shouta poussa un soupir de soulagement lorsque la sonnerie retentit pour signaler la pause de midi. La journée n'était pas encore terminée qu'il en avait déjà plus qu'assez et ne voulait rien de plus que de se rouler dans son sac de couchage et dormir pour les deux prochains jours.
Enfin, il envisagerait cette possibilité une autre fois que durant cette période de l'année. Certes, il ne l'appréciait guère, mais en même temps, il n'y pouvait plus rien à présent puisque l'événement en question était déjà passé.
Bien qu'il ne l'avoue à personne, pas même à ses meilleurs amis, il devait admettre qu'il n'avait pas beaucoup de regrets dans la vie. S'il devait en faire une liste, il dirait qu'il en avait principalement trois.
Le premier se résumait simplement à Oboro. Il aurait tellement pu faire plus pour son ami et le sauver. Ou au moins récupérer son corps pour qu'il ait des funérailles appropriées. Ce qui ne pourra plus jamais se faire.
Le deuxième concernait la vie familiale d'Hitoshi. Le gamin qui lui rappelait tellement lui à son âge et qui ne pouvait compter sur aucun adulte. Il aurait voulu savoir plus tôt que l'adolescent vivait dans des conditions misérables pour pouvoir lui donner un lieu sûr dans lequel il puisse se reposer. Même si Shouta l'avait adopté une fois qu'il l'eût découvert, il aurait voulu éviter plus de traumatismes à Hitoshi.
Quant au troisième, c'était plus pour le fait que ce qui s'était passé il y a sept ans aurait pu être totalement évité si lui et tous les autres avaient porté une plus grande attention et détecté les signes avant-coureurs de la tragédie. Ils auraient pu ainsi empêcher tant de chagrin et de douleur à ses proches.
Et aussi de créer cette sordide tradition qui avait débuté sur une impulsion de la pro-héroïne lapine. Juste deux phrases qui s'étaient transformées en habitude au fil des ans. Même s'il n'aimait guère mettre ses pensées et son année sur papiers – Kayama et Hizashi l'obligeaient toujours à écrire sa lettre avec eux – il trouvait un certain réconfort à se remémorer tout ce qu'il s'était passé et à le mettre par écrit.
Néanmoins, cette année différait légèrement des autres. Habituellement, lui ou un membre de l'académie faisait en sorte de croiser Fuyumi pendant qu'elle faisait les courses pour lui remettre le paquet d'écrits de tout le personnel du lycée. Cette fois-ci par contre, vu que Todoroki Shouto assistait à Yuei, tout le monde avait décidé de les lui donner.
Ce qu'il se rappela de faire tout de suite sinon, ce sera plus compliqué et posera un grand nombre de questions indésirables auxquelles il ne voulait pas répondre. Et il savait que son élève ne le fera pas non plus.
Alors, avec un nouveau soupir tout en posant les papiers qu'il avait en main sur le pupitre, il dirigea son attention vers les derniers traînards encore dans la salle.
-Todoroki, reste un peu s'il te plaît.
L'interpellé releva la tête et cligna simplement des yeux. Il émit un petit hochement de tête pour confirmer qu'il resterait tandis que ses amis, Midoriya, Iida, Uraraka et Asui se tournèrent vers lui avec différents degrés de surprise, même si le premier semblait suspicieux en regardant son professeur et l'utilisateur de double alter.
Le héros souterrain se retint de se masser les tempes. Si l'étudiant qui lui posait le plus de soucis devinait en premier la raison derrière la fermeture de Yuei et le comportement renfermé du fils d'Endeavour, il ne serait pas surpris. C'était tout de même celui qui passait son temps à analyser toutes les personnes qu'il croisait alors qu'il comprenne était attendu. Il y avait même un pari en cours dans la salle des professeurs pour savoir qui allait trouver.
(Et non, Shouta n'avait pas parié sur Midoriya)
-Oui sensei, répondit le jeune homme à l'alter de feu et de glace avant de se tourner vers le reste de la Dekusquad. Je vous rejoins plus tard.
-D'accord, à tout de suite Todoroki-kun ! Fut la réponse d'Iida avec un geste de la main.
-On te garde une place ! Rajouta Uraraka avec un sourire pendant qu'Asui hochait la tête.
-Merci.
Avec une dernière salutation et la promesse de l'attendre – et un regard suspicieux supplémentaire de Midoriya – les quatre passèrent la porte qui se referma derrière eux. Puis, après avoir raccroché son sac, Todoroki se dirigea vers son professeur sans que son expression ne change entre temps.
A cela, Shouta se retint de hausser un sourcil à ce manque d'émotion. Etait-ce lui ou les Todoroki souffraient d'un manque dans ce domaine ? Pour en avoir vraiment connus trois, il pouvait presque l'affirmer, même si Endeavour semblait tout le temps en colère. Mais il ne comptait pas vraiment.
Quoi qu'il en soit, il n'était pas là pour s'occuper de ce soucis – si cela ne tenait qu'à lui, il aurait déjà envoyé toute cette foutue famille en thérapie parce que tous ses membres en avaient sérieusement besoin – il devait remettre plusieurs choses à son élève qui venait de relever la tête pour le fixer, une fois qu'il fut arrivé devant le héros souterrain.
-Tiens déjà, ton autorisation de sortie pour demain, fit ce dernier en lui donnant la feuille à laquelle la classe s'était habituée et que l'utilisateur de double alter lui avait remis il y a de cela une semaine pour le prévenir de son absence évidente. Tu sais, rajouta-t-il tandis que le plus jeune prenait ce qu'il lui tendait, tu n'avais même pas à la remplir, je t'aurai donné l'autorisation, il aurait juste fallu me prévenir quand tu partais.
C'était le moins que le lycée puisse faire. Nezu avait clairement spécifié à tous les enseignants que Todoroki avait la possibilité de quitter le campus quand il voulait pour se rendre là où tout s'était terminé il y a sept ans, tant qu'il avertissait l'un d'entre eux de sa sortie. A part All Might qui avait protesté car il ne connaissait pas la raison – personne ne voulait être celui qui lui donnerait l'explication – tous avaient accepté sur le coup, même les plus réticents.
-Merci sensei, je le saurai la prochaine fois.
Shouta émit un petit hochement de tête avant de se pencher pour attraper son sac et le paquet de lettres que lui avait remis tous les enseignants, juste avant le début du cours, mais il se rappela de ce qui s'était produit lors de l'annonce de la fermeture de Yuei. Avec une légère grimace, il se tourna à nouveau vers son élève qui attendait que son professeur reprenne.
L'expression blessée du plus jeune lorsque le reste des étudiants avaient joyeusement pris le communiqué ne lui avait pas échappé. Malheureusement, il n'avait pas pu y faire grand-chose. Il ne pouvait pas révéler la véritable raison derrière ce jour de repos exceptionnel et incompréhensible d'un point de vue externe, pour des raisons de confidence et il avait donc laissé le lycéen souffrir en silence sans pouvoir le réconforter.
-Je m'excuse pour le comportement de tes camarades tout à l'heure.
Un éclat de surprise traversa le regard du jeune homme à l'alter de feu et de glace. Pendant le temps de quelques instants, il ne semblait pas quoi faire, ni comment réagir aux excuses du héros souterrain avant de finalement baisser la tête et de fixer ses chaussures.
Et Eraserhead sentit sa colère remonter en lui. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il se passait quelque chose au sein du domicile familial des Todoroki et il avait vu trop de choses à propos de cette famille durant ces huit dernières années, ce qui l'avait amené à comprendre qu'Endeavour abusait d'eux.
Le comportement antisocial de son élève, les multiples cicatrices sur son corps – beaucoup trop pour un enfant d'à peine seize ans – sa réticence à utiliser son feu – qui était en réalité une peur de cet élément – son silence lorsque le héros à l'alter de feu était évoqué, l'anxiété et le silence de la sœur aînée, l'absence de la mère, l'éloignement du frère aîné et ce qui s'était passé il y a sept ans.
Tous ces éléments mis ensemble ne donnaient pas une bonne image d'Endeavour – non pas qu'elle soit déjà belle sans. Surtout si à cela il rajoutait la cicatrice sur le visage du plus jeune.
Le problème restait que le professeur et Yuei ne pouvaient rien faire tant que son étudiant ne parlerait pas et n'accuserait pas son père de maltraitance. Et il n'allait pas le forcer à dire quelque chose qu'il ne voulait pas. La seule chose qu'ils pouvaient faire était de rassembler toutes les preuves contre l'actuel numéro un. Ce qui n'était guère facile.
Néanmoins, Shouta laissa ses pensées de côté lorsque Todoroki reprit en relevant la tête dans sa direction.
-Ce n'est rien sensei, ils ne savent pas.
Même s'ils ne savaient pas, ce n'était pas une raison pour s'extasier sur le malheur de l'un d'entre eux. Cependant, le héros souterrain repoussa ce à quoi il venait de penser pour pousser à nouveau un soupir et se masser les tempes, sentant le mal de crâne arriver.
-Il faudra un jour leur dire, tes absences ne vont pas passer inaperçues.
-Je le sais, répondit l'utilisateur de double alter tout en se mordant la lèvre inférieure, mais pas maintenant.
-Très bien, fit son professeur en évitant de lui poser la question du « quand » et se contenta de secouer la main, fais comme tu veux Todoroki. Aussi, rajouta-t-il en sortant finalement le paquet de lettres de son sac et en le donnant au lycéen, ce sont les lettres du personnel de Yuei. La mienne, celles de Present Mic, Midnight, Recovery Girl, Numéro 13, Nezu et Snipe. On a pensé qu'il serait plus simple de toutes te les donner en même temps.
-Merci sensei, murmura l'adolescent en prenant les écris dans ses mains qui tremblaient légèrement. Vous allez passer ?
-Peut-être. Je viendrais sûrement avec Midnight, Present Mic et Ingenium s'ils ne sont pas trop bourrés pour se déplacer.
Il ne disait pas, mais cela le concernait aussi. Avec ses deux meilleurs amis et Tensei, ils avaient pris l'habitude, lorsque cette date arrivait, de passer toute la journée dans un bar et de boire jusqu'à oublier la raison qui les avait rendus dans un état d'ébriété pareil. Généralement, ils finissaient tous chez Kayama après s'être faits virer pour être complètement saouls et bruyants.
Le mal du crâne du lendemain marin était une véritable horreur. Surtout s'ils devaient enseigner à une classe tapageuse. Il savait déjà qu'il allait être exécrable le 19 et il renverra le premier à faire le moindre bruit ou à déranger son cours.
Enfin, ces dernières années, ils avaient essayé de se calmer. Ce qui ne les empêchait pas de finir la soirée chez Midnight à s'enfiler son stock de bouteilles ou dans un bar avec d'autres héros professionnels dont Snipe.
Celui-ci, à chaque fois, était le pire d'entre tous. Il buvait jusqu'à plus finir et se lamentait qu'il aurait dû être plus attentif. Comme tout le monde. S'ils avaient porté plus d'attention, alors peut-être qu'ils auraient pu éviter ce jour…
De toute façon, cela ne servait à rien. Le monde ne se faisait pas avec des « si » et il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Tout s'était déjà passé et à moins d'un miracle, le passé demeurera inchangé.
-Tu sais si les autres vont passer ? Voulut savoir Shouta en interrompant ses pensées sur des futurs possibles et qui ne pourront pas avoir lieu.
-D'après Fuyumi-nee, Miruko passera comme tous les ans, de même que ses anciens camarades de classe s'ils peuvent et ne sont pas trop bourrés, répondit Todoroki tout en resserrant sa prise sur le paquet de lettre dans ses mains avec sa fiche d'autorisation de sortie. Natsu-nii a croisé Hawks, mais il ne viendra pas.
-Je vois.
En soit, cela ne changeait pas beaucoup des années précédentes. Les mêmes personnes venaient sans grande surprise. Au moins, il n'y aura que des gens avec qui il s'entendait à peu près. A part le héros ailé et l'héroïne lapine qu'il trouvait beaucoup trop enjoués, il pouvait à peu près tolérer les autres. Enfin, connaissant ce qu'il s'était passé, les deux premiers étaient tolérables et semblaient beaucoup trop moroses ce jour-ci.
Le comportement de chacun changeait et Eraserhead serait hypocrite de dire que le sien restait le même. Tout comme pour Oboro le jour de son anniversaire de mort, il savait que sa tristesse était visible et qu'il se renfermait sur lui-même. De même que tout le personnel de Yuei à part All Might.
Toutefois, le premier touché se trouvait devant lui, les yeux fixés sur les lettres qu'il tenait et essayait de retenir ses larmes qui menaçaient de perler. Avec un regard de compréhension – car aucun enfant ne devait vivre ce que l'utilisateur de double alter avait vécu à un si jeune âge – son professeur posa doucement une main sur son épaule, forçant Todoroki à le fixer.
Le héros souterrain savait qu'il n'était pas doué avec les mots, surtout pour réconforter les autres. Mais, en se souvenant du ton fier d'une certaine personne, son enjouement lorsqu'il parlait de ses frères et sœurs, sa protection vis-à-vis d'eux et tout l'amour qui brillait dans ses orbes, Shouta savait quoi dire.
-Hé Todoroki, il serait fier de toi.
-Je l'espère sensei, murmura son élève tandis qu'une larme coulait le long de sa joue et qu'il baissait à nouveau la tête. Je l'espère…
XoXoXoXoXoXoX
-Que te voulais Aizawa-sensei ? Questionna Izuku une fois que leur ami manquant eût posé son plateau à l'emplacement qu'ils avaient gardé pour lui.
Mentalement, l'héritier du One for All grimaça et se réprima d'avoir demandé soudainement sans attendre que Todoroki se soit assis. Il aurait pu attendre quelques instants et être un peu plus délicat dans sa formation que de tout de suite l'agresser.
Cependant, il ne pouvait empêcher son cerveau de créer théorie sur théorie à propos de ce qu'il se passait, du lien entre la fermeture de Yuei et le récent changement de comportement de l'utilisateur de double alter. A part ne mener strictement à rien, il ne savait pas et il n'aimait pas de ne pas savoir. Et le seul à pouvoir lui donner une réponse se trouvait juste à côté de lui en train de porter son regard hétérochrome sur lui.
-Il devait juste me remettre quelque chose et approuver mon autorisation de sortie.
-Tu vas quelque part Todoroki-kun ? Voulut savoir Iida en remontant ses lunettes sur son nez et en fronçant les sourcils.
Izuku cligna une fois des yeux, surpris de la réponse du jeune homme à l'alter de feu et de glace. Il ne s'attendait pas trop à cela de sa part étant donné qu'il était l'un de ceux qui restaient généralement dans les dortoirs à moins d'être obligé de rentrer.
Alors qu'il veuille retourner chez lui de son plein gré et de sa propre initiation surprenait quelque peu. Ce qui renforça les suppositions de l'adolescent à l'alter héréditaire que quelque chose se passait dans la vie de son ami et à en voir la tristesse dans ses orbes et la légère rougeur autour – comme s'il avait pleuré récemment – ce n'était clairement pas réjouissant.
-La chance ! S'exclama Uraraka avec une légère note de jalousie dans la voix. On ne peut pas sortir demain puisqu'il est trop tard pour faire signer nos autorisations. Tu vas faire des rageux dans la classe, rajouta-t-elle en jetant un rapide coup d'œil autour d'elle.
En effet, dès que le reste de leurs camarades apprendront que le fils d'Endeavour avait la possibilité de quitter le campus lors de la journée de repos, Izuku pouvait déjà affirmer que Kaminari et Mina allaient lui sauter dessus pour savoir comme il avait fait.
Une question que se posait aussi l'héritier du One for All. Ils venaient à peine d'apprendre que le 18 janvier était une journée fériée pour Yuei – du moins, qu'aucun de leurs professeurs n'assurera son cours – alors comment son ami avait-il pu faire approuver son autorisation de sortie ? Il leur fallait généralement trois jours pour ce fait et c'était quand Aizawa était de bonne humeur et qu'ils n'avaient rien cassé.
Ce qui confirma de plus en plus que l'utilisateur de double alter connaissait la cause de cette soudaine fermeture du lycée et que cela le concernait. Quoi que ce soit, Izuku ne pensa pas qu'il s'agissait de quelque chose de positif.
-Je vais voir mes frères et sœurs, se contenta de répondre Todoroki sans prendre en compte ce que venait de dire la jeune femme.
-Pas ton père ? Demanda l'héritier du One for All avec un froncement de sourcil, inquiet que le jeune homme à l'alter de feu et de glace passe une journée le héros professionnel, connaissant quelque peu sa mauvaise parentalité.
-Non, je ne le vois pas pendant cette période de l'année, expliqua l'autre, le rassurant et le faisant noter cette information dans un coin de sa tête. Et puis, il n'a pas beaucoup le temps avec son nouveau rang de numéro un.
-C'est bien de vouloir passer du temps avec ses frères et sœurs, ils ont tant de choses à nous apprendre, fit Iida avec un grand sourire tandis qu'Izuku hochait la tête à la précédente réponse avant que le premier ne se tourne soudainement vers l'utilisateur de double alter comme s'il venait de se rappeler quelque chose. D'ailleurs Todoroki-kun, j'ai reçu un message de mon frère. Il m'a dit de te transmettre toutes ses pensées et qu'il passera sûrement en fin d'après-midi. Je m'excuse, ce sont les seules informations que j'ai et je dois avouer que je ne sais pas de quoi il peut bien parler.
-Hein ? Fut la seule réaction d'Uraraka et de l'analyste de classe A.
-Que se passe-t-il kero ? Que veut dire ton frère ? Demanda Tsuyu en se tournant vers le jeune homme à lunette qui haussa les épaules, ne le sachant pas non plus.
-Je te remercie Iida de me l'avoir transmis, remercie ton frère pour moi, fit simplement le fils d'Endeavour en interrompant son repas pour lui répondre.
-D'accord, je lui dirai. Mais sais-tu de quoi il parle ?
En dirigeant son regard vers l'interpellé, Izuku découvrit que son ami avait baissé la tête sur son bol de soba et serrait inconsciemment ses baguettes dans une prise assez forte. Néanmoins, le message d'Ingenium à l'utilisateur de double alter alors qu'il n'y avait aucune raison ne signifiait qu'une chose. Ce qui se passait ne concernait pas seulement Yuei ou Todoroki, mais aussi des héros professionnels toujours ou anciennement en activité.
Ce qui lui fit se souvenir de la violente réaction de Miruko, il y a quelques années lorsque le journaliste lui avait posé la question à propos du 18 janvier, et de la journée de repos de beaucoup professionnels de l'héroïsme. Et si… tout était lié ? Bien que cela ne soit pas surprenant et serait assez logique en vrai, l'héritier du One for All n'arrivait pas à trouver l'élément qui reliait tout l'ensemble. Et le seul qui pourrait lui répondre actuellement serait son ami.
Cependant, vu comment ce jour semblait l'affecter, il vaudrait mieux ne rien demander pour le moment. Surtout qu'il ne voulait, pour le moment, pas le faire comme le prouvait sa réponse.
-Juste quelque chose.
-Est-ce grave ? Voulut savoir Tsuyu en penchant légèrement la tête sur le côté.
-Non… non ce n'est pas grave, murmura le jeune homme à l'alter de feu et de glace en ne croisant aucun regard des personnes présentes et signifiant au contraire, que quelque chose d'important et d'alarmant s'était déroulé.
-Sur un autre sujet, reprit joyeusement Uraraka voyant que le lycéen aux cheveux bicolores n'allait pas bien, que pensez-vous faire demain puisque nous avons une journée de libre ?
Et tandis que les deux autres proposaient des activités à faire pour s'occuper – jeux de société, réviser – Izuku ne put s'empêcher de garder un œil sur Todoroki qui jouait à présent avec sa nourriture. Il ne savait pas trop, mais il avait l'impression de marcher à côté d'un champ de mines et que la bombe se trouvait être son ami.
XoXoXoXoXoXoX
L'héritier du One for All se retint de gémir à haute voix ou de lâcher un juron comme le faisait si habituellement son ami d'enfance. A la place, il se contenta de pousser un soupir et faire le décompte avant l'explosion.
3…
2…
1…
-Oï ! Qu'est-ce vous foutez là les extras ?! S'exclama Bakugou bruyamment même si ses cris se perdirent parmi ceux de ses camarades.
-La classe B ?!
-Mais pourquoi ?!
Là, dans l'entrée des dortoirs, se trouvait l'ensemble du reste des étudiants de première année en filière héroïque, emmitouflé dans leurs habits d'hiver. La soudaine attention que leur portait l'ensemble de la 1-A qui les dévisageait était inconfortable et donnait envie à Izuku de pousser à nouveau un soupir.
Surtout lorsque Monoma s'avança à l'avant des étudiants, un sourire narquois aux lèvres. L'adolescent à l'alter destructeur ne savait pas ce que l'autre avait prévu, mais quoi que ce soit, il n'allait pas l'aimer.
-Bonjour à tous ! Les salua-t-il avant que Kendo ne puisse le faire et avec un geste de la main. Midoriya nous a invité à passer la journée avec vous parce qu'on est tous coincé sur le campus.
-Quoi ? S'exclamèrent plusieurs personnes tandis que tous se tournèrent vers l'analyste de la classe A qui essayait de se faire petit sous autant de regards.
-Deku ! S'écria Bakugou en faisant quelques explosions. Explique !
-Quoi ? J'ai croisé Monoma-kun hier en rentrant et j'ai pensé que ce serait plus sympa de traîner ensemble.
Ce qui n'était pas tout à fait la vérité, ni vraiment un mensonge. Après tout, Izuku n'allait pas avouer à ses camarades de classe que le temps qu'il passait loin d'eux, il était avec Monoma, Shinsou et Hatsume à théoriser à propos d'alter, à tester des éléments de soutien qui risquaient d'exploser à tout moment et à blaguer avec une bande d'amis qu'il avait en dehors de la salle de classe. Et un peu égoïstement, il voulait garder cette partie de sa vie pour lui.
Car dans un sens, ce serait avouer qu'il s'entendait bien avec des personnes de son année, mais dans d'autres classes. Sauf qu'il avait rapidement remarqué en arrivant que les filières évitaient de se mélanger. Ce qu'il trouvait dommage parce qu'avec son petit groupe, ils avaient déjà pu aider sur de nombreux articles de soutien et créer un petit réseau utile lors de leur carrière.
Et hier, à la fin des cours, il avait en effet croisé Monoma, mais dans l'atelier d'Hatsume et non en rentrant. Les quatre, depuis la création des dortoirs, avaient pris l'habitude de se réunir deux fois par semaine et de passer la fin de l'après-midi et une partie de la soirée ensemble. Ce qui se terminait généralement par des tests, des explosions, des combats ou encore des discussions sur tout et n'importe quoi.
Comme il avait appris que la classe B était aussi coincée sur le campus et ne faisait rien, Izuku avait proposé à Monoma de passer en fin de matinée et de rester ensemble le reste de la journée. Après tout, ils allaient devoir se côtoyer souvent étant dans le même secteur d'activité alors autant s'entendre dès le lycée.
Hatsume et Shinsou avaient décliné. La première voulait travailler sur une paire de gants résistante aux coups à pleine puissance du One for All et le second n'était pas à l'aise avec des personnes qu'il ne connaissait pas. Donc ce sera pour une prochaine fois.
Ce qui les amenait à la situation actuelle et au fait que l'adolescent à l'alter destructeur avait juste envie de se rouler en boule dans un coin et de ne plus bouger. Heureusement pour lui, Kendo sauva la situation en s'avançant à son tour et en donnant un coup de poing à l'arrière du crâne de Monoma avant de se tourner vers l'analyste de la classe A avec un sourire.
-Merci Midoriya-san pour l'invitation, fit-elle avec un petit arc.
-Mais de rien Kendo-chan, répondit-il, un peu mal à l'aise. J'ai pensé que ça plairait à tout le monde, rajouta-t-il en passant une main sur sa nuque.
-C'est une merveilleuse initiation Midoriya ! Le félicita Iida alors qu'il faisait de grands gestes avec son bras gauche, faisant sursauter les nouveaux venus. Quoi de mieux que d'être ensemble pour créer une cohésion avec nos futurs collègues.
-C'est quoi c'bordel Deku ?! Explosa Bakugou, forçant Kirishima à le retenir avec son alter.
-Ne vous inquiétez pas pour Kacchan et Iida, rassura Izuku à la classe B qui semblait méfiante et surprise par les deux réactions, seule la 1-A, habituée, et Monoma qui avait entendu des histoires de l'héritier du One for All, ne réagirent pas. Bienvenue aux dortoirs de la 1-A !
-Merci Midoriya-san ! Fit à nouveau Kendo en se détendant, de même que le reste de ses camarades.
-Sympa !
Et tandis que les nouveaux arrivants retirèrent leurs vestes et leurs chaussures et débutaient des conversations avec les membres de la 1-A, l'analyste de cette dernière ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Tout s'était aussi bien passé que ce à quoi il s'attendait et avait prévu. A part qu'il sentait que Monoma allait encore le taquiner à propos de ses plans parfaits, il pouvait dire que la journée avait bien commencé.
-C'est gentil de ta part de les avoir invités, fit Uraraka en observant avec lui les interactions entre les deux classes.
-On est tous coincé donc autant ne pas rester dans son coin.
-Pas faux. Allez ! S'exclama-t-elle en l'entraînant vers les groupes qui s'étaient formés. Il faut leur faire visiter !
XoXoXoXoXoXoX
-Snipe-sensei vous a aussi fait l'initiation aux armes ? Voulut savoir Mina aux autres étudiants de filière héroïque alors que tous dégustaient leur repas du midi avec la télévision qui tournait en arrière-plan et qui diffusait les actualités.
Près d'une heure et demi après l'arrivée de l'autre classe et la visite des dortoirs – ce qui avait donné lieu à la création d'amitié et à quelques accrochages qui avaient presque viré aux combats – tout le monde s'était retrouvé dans la salle commune pour discuter. Bakugou, avec l'aide surprenante de Kimori et Shishida, était parti préparer le déjeuner pour près de quarante lycéens. Ce qui n'était pas vraiment une mince affaire.
En attendant, Izuku en avait profité pour poser les questions qu'il n'avait pas pu demander à Monoma. De ce fait, lorsque le repas fut servi, les deux étaient en train de débattre pour savoir s'ils devaient ou non essayer le jeu du tag pour tester tous les alters à Yuei.
Outre la conversation complètement délirante, les deux classes étaient plutôt choquées que Monoma, celui qui ne supportait pas la 1-A, puisse converser tranquillement avec l'analyste et même proposer des idées. Quand ses camarades lui avaient posé la question, l'adolescent copieur avait juste répondu que l'antre d'une sorcière était un bon terrain neutre et propice à l'amitié, faisant soupirer l'héritier du One for All et perdant encore plus les autres.
Suite à cela, tout avait été calme, les étudiants profitant de leur nourriture. Jusqu'à ce que Mina pose la question sur un cours que tout le monde en filière héroïque avait dû avoir.
-Oui et putain ! S'écria Tetsutetsu. C'était trop bien ! Même si on n'est pas doués avec une arme, rajouta-t-il alors que certains des élèves hochaient la tête pour confirmer.
-Allez ! Kendo nous a tous éclatés avec sa maîtrise des tonfas ! Répliqua Awase en désignant la jeune femme qui rougit sous la soudaine attention.
-Ce n'était pas grand-chose, fit-elle avec haussement d'épaules.
-T'as littéralement fait manger le sol à toute la classe !
-C'est vrai Kendo-san ? Demanda Yaoyorozu, surprise du fait de son ami et, avant que cette dernière ne puisse répondre, Kimori le fit pour elle.
-Ouais !
-T'aurai dû voir, c'était trop bien, ricana Monoma, faisant que la présidente de la classe B le fusille du regard.
-Qu'importe ! Vous vous en êtes sortis ? Demanda-t-elle à la classe A en interrompant le débat en cours.
Izuku eut un petit sourire nerveux en se rappelant de ce cours qui avait eu lieu la semaine dernière, à la place de celui de pratique des alters. Durant près de deux heures, ils avaient eu droit à une initiation aux armes et avaient dû en choisir une pour apprendre à s'en servir au cours des deux prochaines années.
A part certains qui savaient ce qu'ils allaient prendre et ceux qui avaient déjà une maîtrise d'une arme, les autres dont le jeune homme à l'alter destructeur avait passé leur temps à réfléchir et à tester les différents équipements offensifs. Heureusement que Snipe et Aizawa avaient été là pour les aider.
-Euh… pas vraiment, finit-il par répondre avec l'affirmation de ses camarades.
-La plupart d'entre nous n'avait jamais touché à une arme de leur vie et le choix était ahurissant ! Confirma Mina.
-Heureusement qu'on est pas obligé de tout savoir maîtriser ! Continua Kirishima avec un soupir de soulagement.
-Ouais ! Putain de merde !
-Plus sérieusement, reprit Kaminari, la seule à savoir s'en servir est Yaoyorozu. Mais c'est Yaoyorozu, elle est parfaite dans tout ce qu'elle fait !
-Kaminari...
-Quoi ? C'est vrai !
-Oui ! Tu es si parfaite Yaoyorozu ! Affirma Jiro tandis que la vice-présidente rougissait.
-Ouais !
Ce qui n'était guère surprenant venant d'elle. Depuis le début de l'année, elle avait démontré une grande maîtrise de plusieurs types d'armes qu'elle créait avec son alter. Qu'elle ait totalement dominé ce cours n'était pas une nouvelle et était prévisible.
Toutefois, il y avait un autre individu qui avait laissé une impression durable sur les élèves. Un auquel peu de monde se serait attendu et qui les avait juste scotchés en seulement quelques minutes.
-Oubliez pas Todoroki ! Rappela soudainement Sero, ce qui fit aussitôt réagir ses amis.
-Oh mec ! Sûrement pas ! S'écria l'adolescent à l'alter d'électricité en se tournant vivement vers celui qui venait de parler et en agitant les mains.
-Putain, il a tout défoncé ! On savait même pas qu'il était si doué ! Leur apprit Sato.
-Trop vrai !
-Putain oui !
-Un vrai maître, confirma Tokoyami avec un hochement de tête.
-Que s'est-il passé ? Demanda Poney, curieuse de ce dont parlait les autres élèves en filière héroïque pendant que ses camarades de classe regardaient leurs homologues, eux aussi intrigués.
-Attendez ! Il faut absolument qu'on vous raconte ce truc de dingue ! S'exclama Kaminari avant de se lancer dans une longue explication de ce qui s'était passé et qui avait marqué les esprits des étudiants de la classe A.
XoXoXoXoXoXoX
-Bonjour tout le monde, les salua Snipe avec un petit hochement de tête une fois que toute la classe se fut calmée et rassemblée devant lui après avoir changé leurs uniformes pour leurs tenues de sport. Aujourd'hui, c'est moi qui vais me charger de ce cours avec Aizawa, rajouta-t-il en désignant le professeur principal de la classe A qui semblait en avoir fini de sa vie.
-Ne me réveillez que si quelqu'un risque de mourir, fut son seul commentaire avant que ce dernier ne prenne son sac de couchage qui se trouvait près de lui et s'enroule dedans.
A ce stade de l'année, Izuku n'était plus surpris par le comportement du héros souterrain. A la place d'être étonné comme n'importe qui d'autre par sa phrase et son désintérêt – que l'héritier du One for All savait n'être que de la comédie et qu'à l'abri dans son cocon, Eraserhead les observait, prêt à intervenir en cas de problème – l'adolescent dirigea son regard sur ce qu'il se trouvait devant lui.
Contrairement à d'autres cours de pratique où les élèves entraînaient leur alter et repoussaient leurs limites physiques, celui-ci portait sur les armes et leurs utilisations. Pour être anciennement sans alter, le programme d'apprentissage touchait tout particulièrement Izuku qui savait que les alters ne faisaient pas tout et qu'une personne bien enseignée pouvait facilement battre un héros professionnel.
Avec un léger sourire et tremblant d'impatience, le lycéen reporta son attention sur le professeur qui se tenait près de plusieurs tables où se trouvait un grand nombre d'équipement offensif de toutes sortes et de toutes tailles.
Entre autres, le jeune homme à l'alter destructeur reconnut des poignards, des épées, des boucliers, des lances, des pistolets, des marteaux, des fléchettes, des poings américains, des couteaux, des arcs, des javelots, des fouets, des éventails et tant d'autres dont certains avaient une origine japonaise.
-Hé bien, comme vous pouvez le voir, il y a différentes armes posées derrière moi, expliqua Snipe en désignant d'un geste de la main le présentoir. Comme je ne sais pas ce que vous avez appris avant de venir à Yuei et qu'il est maintenant obligatoire pour les héros de savoir se servir d'une arme, nous allons débuter par une initiation. Donc à moins que je ne l'autorise, aucun d'entre vous ne va se servir d'une arme. Elles sont toutes dangereuses et un coup mal placé peut être mortel, rajouta-t-il en pesant chacun de ses mots et en laissant un petit silence pour que tous assimilent ce qu'il venait de dire. Aujourd'hui, vous allez seulement vous familiariser avec les différents types d'armes existants. Vous allez donc choisir une qui vous plaît et avec laquelle vous pourriez être à l'aise. Je ne m'attends pas à ce que vous la maîtrisiez tout de suite, c'est ce que nous ferons au cours des deux prochaines années. Vous avez compris ?
-Oui ! S'exclamèrent les étudiants d'une seule voix avec plus ou moins d'excitation selon la personne.
-Très bien. Maintenant, veuillez-vous approcher et en choisir une, mais ne vous en servez pas tout de suite. Je viendrais vers vous pour vous expliquer son fonctionnement et vous pourrez alors la tester sous ma surveillance, continua le héros professionnel avant de se déplacer pour permettre aux lycéens de s'avancer.
Et pendant que les conversations reprenaient, l'héritier du One for All resta sur place, analysant plutôt et réfléchissant à ce qu'il pourrait utiliser. Bien qu'il connaisse quelques bases du maniement du couteau – c'était une précaution en tant que sans alter et sa mère avait accepté de payer ses cours – il savait que l'arme n'était pas adaptée à son style de combat.
En y regardant d'un peu plus près ce qui se présentait à lui – il y avait un grand assortiment varié, ce qui rendait le choix compliqué – il devait avouer qu'il hésitait fortement entre trois armes. Le petit marteau – car cela lui permettrait de pouvoir assommer ses adversaires et serait utile lors d'attaques surprises – un bâton – même s'il ne connaissait pas la technique pour se battre avec, il pourrait combler son manque d'attaques à longues portées, ce qui lui faisait défaut – ou alors une diversité de petits gadgets tels que des chausse-trappes, un grappin, des kunai, des senbons et peut-être des shurikens.
Avec un petit hochement de tête, il se décida plutôt de partir sur la dernière combinaison. Comme son alter n'était guère polyvalent, il lui serait plus utile d'avoir une série de petites armes auxquelles il pourrait facilement avoir accès et rapidement.
Néanmoins, il rajouta quand même le petit marteau à sa liste. Ce type d'arme était toujours utile dans des situations délicates. Et l'incident de Stain – et son grand nombre de lames – lui avait appris à toujours avoir quelque chose sous la main pour se défendre.
De ce fait, ce cours s'annonçait idéal pour Izuku. Même s'il ne savait pas ce qui avait poussé les autorités à décider que chaque héros devait savoir se servir d'une arme, cette loi s'avérait très pratique. Les héros professionnels comptaient beaucoup trop sur leur alter pour se battre et lorsqu'un méchant arrivait à les piéger ou à les rendre incapable de s'en servir, c'était la fin.
A part ceux utilisant déjà une arme car leur pouvoir ne suffisait pas en lui-même, peu voyait la réelle nécessité de savoir se défendre sans alter. Ce qu'avaient compris certains méchants qui se procuraient des pistolets sur le marché noir.
Après, il n'y avait qu'à voir Stain dont l'alter n'était guère impressionnant à première vue et qui pourtant, avec tout son arsenal, arrivait à tenir tête à des héros professionnels et à en venir à bout. Ce qui prouvait d'une manière assez efficace que les alters n'étaient pas tout.
-Qu'est-ce que tu vas choisir Deku-kun ? Voulut savoir soudainement Uraraka en sortant de ses pensées et marmonnements l'héritier du One for All.
-Je ne sais pas encore, lui répondit-il timidement en jetant un coup d'œil aux armes présentées avant de revenir vers son amie. Chaque arme a son utilité, mais il faut que ce soit adapté au style de combat du héros.
-Tu as tout à fait raison Midoriya ! S'exclama Iida en hochant vigoureusement la tête et en faisant sursauter l'analyste de la classe A qui n'avait pas vu que toute la Dekusquad était resté à ses côtés et n'avait pas bougé de sa place. Nous devons bien réfléchir à notre choix et déterminer sa meilleure utilisation.
-Tu as déjà une idée Uraraka-chan ? Demanda-t-il tandis que Todoroki et Tsuyu approuvaient les mots de leur ami à lunettes.
-Peut-être un couteau, fit-elle après un instant de réflexion, son regard porté sur la section des petites lames blanches. C'est assez pratique dans tout type de situation et peut être utile avec mon alter.
-Oui ! S'écria-t-il avec entrain, voyant déjà comment elle pourrait utiliser son choix d'arme lors d'un affrontement. Tu peux tellement faire avec ton alter ! Comme c'est assez petit et peu encombrant, elle peut facilement se glisser dans tes chaussures. De plus, elle est grandement sous-estimée en raison de sa petite taille, ce qui te laissera l'effet de surprise. Si tu apprends le fonctionnement du corps humain et où se trouve les principales artères, il te sera plus facile de ne pas blesser gravement ton adversaire. Quant à ton alter, les couteaux sont légers et ne nécessitent pas forcément d'utiliser beaucoup ton alter. Et si jamais tu le relâches, il pourra se planter dans ton ennemi, mettant fin rapidement au combat…
-Wouha ! Laissa échapper la jeune femme face à l'analyse d'Izuku en portant une main à sa bouche et en arborant un grand sourire. Ça peut être super pratique ! Merci Deku-kun ! Rajouta-t-elle alors qu'elle sautillait pratiquement sur place, excitée par les possibilités.
-Mais de rien ! Heureux de t'avoir aidé ! Fit l'héritier du One for All avec un petit signe de main avant de se tourner vers celui qui se trouvait à sa droite. Et toi Todoroki-kun ? As-tu déjà une idée ?
Ses paroles semblèrent attirer le sortir de ses pensées. Le regard de ce dernier quitta la table et les armes pour fixer l'adolescent à l'alter destructeur. Celui-ci fronça les sourcils en se rendant compte que l'autre n'avait pas vraiment écouté jusqu'à ce qu'il l'appelle, toute son attention étant dirigée sur ce qu'avait présenté Snipe. Il cligna simplement des yeux plusieurs fois avant de hocher légèrement la tête et de répondre :
-Oui.
Il n'en fallu pas plus au jeune homme à l'alter de feu et de glace pour se rendre près de la présentation d'armes. En l'attendant, Izuku porta son regard sur ses camarades et nota dans un coin de son esprit leurs différents choix d'équipement offensif.
Yaoyorozu discutait avec leur professeur qui désignait à tour de rôle des armes de poings et une lance. Kaminari testait le poids de plusieurs pistolets avec un petit sourire aux lèvres. Sero regardait attentivement les mêmes rubans que possédait Aizawa et les fouets. Kirishima hésitait entre des poings américains et un long bâton. Bakugou se renfrogna devant des explosifs. Aoyama laissait errer son regard sur les armes d'hast.
Quant aux autres, aucun ne semblait avoir fait son choix et se promenaient autour des tables à regarder tout ce qui était présenté. L'héritier du One for All comprenait assez bien leur dilemme face à autant d'armes différentes. Le choix s'avérait compliqué, surtout qu'il fallait prendre en compte son alter et sa technique de combat.
Seulement, il interrompit son observation lorsque, moins d'une minute plus tard, Todoroki revint avec un petit objet qui ne ressemblait pas vraiment à une arme et que l'analyste de la classe n'avait pas remarqué. A première vue, elle n'était pas dangereuse et ne causerait aucun dégât majeur comme pouvait le faire toutes les autres disposées sur la table. Izuku fronça les sourcils en l'apercevant avant de s'approcher pour l'observer.
Cependant, même avec une distance plus réduite, cela ne changea pas vraiment sa perception de ce qu'avait son ami. Il s'agissait d'un simple morceau de ferraille – un mélange de titane et d'aluminium lui fournit son cerveau – qui tenait facilement dans une main. De forme cylindrique, il ne faisait qu'une vingtaine de centimètres. A part être quelque peu épais, permettant d'être empoigné fermement et de paraître plus lourd que ce qui serait attendu de ce type d'élément, l'héritier du One for All ne voyait pas trop les raisons pour être considéré comme une arme.
Bien qu'il ne fût pas sans ignorer que beaucoup d'objet pouvait être considérés comme une arme dans certaines circonstances – les poubelles par exemple pour n'en citer qu'une – celui-ci n'avait strictement aucune qualification et rentrerait facilement dans la catégorie inoffensive. Il n'aurait même pas dû se trouver sur ce présentoir en temps normal.
Jusqu'à ce que l'adolescent à l'alter destructeur aperçoive le léger renfoncement dissimulé par la seule décoration présente, un motif en forme de flocon de neige. Ce qui indiquait que cette « arme » cachait quelque chose de plus mortel.
Izuku pensait, au début que son ami l'avait pris pour le motif original – il se demanda d'ailleurs pourquoi cette arme avait un dessin pareil – avant de remarquer le petit sourire sur les lèvres de Todoroki et le petit regard affectif qu'il avait en regardant ce qu'il tenait dans sa main gauche. Surpris par cette démonstration d'émotions, l'autre ne remarqua pas que le reste de la Dekusquad posait plusieurs questions à l'utilisateur de double alter.
-Qu'est-ce que c'est ?
-C'est une arme ?
-Ce n'est pas un peu petit kero ?
-Non, tu verras, répondit malicieusement le lycéen aux cheveux bicolores avant de se tourner vers leur enseignant et spécialiste des armes. Sensei, puis-je l'essayer ?
L'interpellé interrompit sa conversation avec Yaoyorozu pour se diriger vers celui qui venait de l'appeler. En voyant ce que tenait l'étudiant, il marqua un temps d'arrêt et son masque ne permit pas de connaître son expression. Cependant, l'analyste de la classe nota le léger tremblement de son corps.
-Tu es sûr de toi Todoroki ? Demanda-t-il d'une voix qui aurait pu paraître contrôlée, mais qui vacillait un peu.
-Oui.
-Vas-y alors. Tu as mon autorisation, accepta-t-il avec un petit hochement de tête et après un silence de quelques instants.
Le jeune homme à l'alter de feu et de glace remercia le professeur et resserra sa prise sur son arme. Avec un dernier regard, il se détourna de ses camarades et des tables où se trouvaient tout l'équipement offensif pour se diriger d'un pas décidé vers le centre du terrain, là où il ne risquait pas de blesser quiconque.
Le reste des élèves présents, ceux qui avaient entendu la conversation, l'observèrent. Ce qui interpella tous les autres qui remarquèrent à ce moment-là l'éloignement de l'un des leurs avec une petite arme dans ses mains. Comprenant qu'il allait se passer quelque chose, chacun détourna son attention pour la porter sur Todoroki.
-Que fait Todoroki-kun ? Voulut savoir Mina en se rapprochant de ses amis pendant que Sera haussait les épaules, de même que Kaminari.
-Il se passe quoi ? Questionna Mineta qui ne reçut aucune réponse.
-C'est quoi comme arme ? Demanda Jiro, légèrement curieuse.
-Aucune idée, se contenta de répondre Uraraka.
Et comme l'utilisateur de double alter n'avait rien dit et que l'élément qu'il avait ne définissait en rien ce que c'était, même l'héritier du One for All devait abandonner l'idée de deviner. A la place, il reporta son regard sur son ami.
Celui-ci, arrivé à une dizaine de mètres de ses camarades de classe et sans se retourner, prit une profonde inspiration, les paupières fermées. Quelques secondes plus tard, il éjecta tout l'air de ses poumons. Il recommença une ou deux fois cette technique de respiration qui lui permettait de se calmer.
Toujours en ignorant les bruits extérieurs des élèves qui commençaient à s'impatienter et qui l'observaient attentivement, il mit le cylindre devant lui, à l'horizontal. Un instant plus tard, il ouvrit les yeux.
Izuku ne saura pas confirmer plus tard s'il avait sursauté ou pas, il n'en resta pas moins que ce qui se produisit le stupéfia. A présent, il comprenait soudainement mieux les raisons de la qualification d'arme pour ce petit objet alors qu'il n'en n'avait pas beaucoup l'apparence.
Il se trouvait qu'il s'était d'un coup agrandi pour atteindre les dimensions d'environ un mètre cinquante, devenant un long bâton fait d'un mélange entre de l'aluminium et de titane. Ce qui rendait le tout léger et résistant en même temps, idéal pour les armes.
-C'est un bâton ?! Balbutia Kaminari alors que le reste des étudiants réagissaient à différents degrés de surprise.
-Il peut faire quoi avec ? Demanda Mina, curieuse de son utilisation.
-Beaucoup de trucs, répondit Bakugou sans quitter des yeux Todoroki.
-Que…
Comme pour prouver le point de l'ami d'enfance de l'héritier du One for All, le jeune homme à l'alter de feu et de glace se mit en mouvement. Sous les regards ébahis des étudiants, il se mit à faire divers mouvements avec son bâton, tous plus impressionnants les uns que les autres et démontrant une grande maîtrise de l'arme.
L'analyste de la classe ne put s'empêcher d'ouvrir la bouche sous le choc. L'utilisateur de double alter usait de son arme comme une extension de lui et du point de vue externe, ce qu'il faisait ressemblait à une danse. Ou du moins, à un enchaînement qu'il semblait avoir appris il y a des années et répéter maintes et maintes fois tant il était fluide dans ce qu'il faisait.
Le bâton passait d'une main à une autre d'un simple mouvement de poignet, frappant l'air autour de l'adolescent. Ce dernier agrémentait son enchaînement d'un coup de pied de temps en temps, les orbes fixés sur un point qu'il était le seul à voir.
Après ce qui semblait être une éternité, le lycéen aux cheveux bicolores finir par se calmer et avec un dernier mouvement, s'arrêta enfin. Il cligna plusieurs fois des yeux tout en reprenant son souffle avant de jeter un coup d'œil à ce qu'il avait. Moins d'un instant plus tard, le long bâton redevint un simple cylindre de petite taille, complètement inoffensif.
Puis, il se retourna vers le reste de sa classe et avec un pas un peu plus lent que précédemment, il se dirigea vers eux. Son geste fit reprendre ses esprits à ses camarades qui n'attendirent pas qu'il les ait rejoints pour l'applaudir et commenter ce qui venait de se passer.
-Wouha ! Lâcha Uraraka pendant qu'Iida fermait sa bouche ouverte sous la surprise et qu'Tsuyu hochait la tête.
-Mais il est trop doué ! S'exclama Mina avec un grand sourire.
-Bordel de merde ! Jura Ojiro tandis que Shoji et Tokoyami échangeaient un regard.
-Trop fort ! Approuva Hagakure.
-T'es putain de trop doué Todoroki ! Le complimenta Sero une fois que l'utilisateur de double alter se trouva à proximité.
-Mec ! J'ai jamais vu une maîtrise aussi parfaite ! Fit Kaminari, les yeux écarquillés et sans laisser le temps à celui au centre de l'attention de répondre ou de réagir bien qu'il semble perdu face à tant de compliments.
-Todobro ! T'es si viril ! Rajouta Kirishima tandis que Bakugou croisait les bras sur sa poitrine.
-Je ne savais pas que tu pouvais te battre aussi bien Todoroki-kun. Qui t'as appris ? Voulut savoir Yaoyorozu après que l'euphorie générale soit un peu retombée.
Contre toute attente, lorsqu'Izuku leur jeta un coup d'œil, aucun des deux professeurs n'émit le moindre commentaire à propos de la performance de Todoroki. A sa surprise, Aizawa s'était réveillé de sa sieste et regardait son élève, choqué et avec un léger soupçon de tristesse ; et Snipe, bien que son masque cache une grande partie de son visage, semblait avoir vu un fantôme.
Tant déconcerté par leurs réactions étranges et déplacées dans ce contexte, l'héritier du One for All faillit louper les prochains mots de son ami lorsque la question à propos d'où il avait appris sa technique fut posée.
-Mon grand frère, répondit l'adolescent avec un petit sourire triste tout en resserrant sa prise sur son arme redevenue inoffensive.
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-Snipe-sensei était sous le choc et Aizawa-sensei s'est réveillé pour la démonstration, termina Kaminari après avoir raconté ce qu'il s'était passé lors de ce fameux cours d'initiation aux armes à la classe B.
Ceux-ci, pour la plupart, avaient la bouche grande ouverte et avaient interrompu leur repas pour écouter le récit. Les autres avaient les yeux écarquillés, se tournant vers leurs amis de la 1-A pour confirmer les dires.
Izuku eut un petit sourire alors qu'il hochait la tête pour affirmer à Monoma qui le regardait sous le choc. Même si, vu comment l'avait raconté l'adolescent à l'alter d'électricité, c'était encore plus impressionnant. Il avait réussi à décrire avec une grande précision les mouvements de Todoroki et toute la chorégraphie qu'il avait réalisé.
Aussi, maintenant que l'événement était passé et avec un point de vue extérieur, l'héritier du One for All devait avouer que ce type de technique aurait dû être attendu de la part de l'utilisateur de double alter. Après tout, il était quand même le fils d'Endeavour et depuis le début de l'année scolaire, il avait montré une grande maîtrise du combat.
Enfin, en sachant la raison derrière cela – l'analyste de la classe A avait encore du mal à réaliser que l'actuel numéro un abusait de sa famille depuis des années – ce n'était pas quelque chose dont il fallait se réjouir. Et encore, le jeune homme à l'alter de feu et de glace ne lui avait sûrement pas tout dit et il y avait encore beaucoup de parts d'ombre au domicile des Todoroki.
-Wouha ! Lâcha Tetsutetsu après quelques instants. Ça devait être quelque chose !
-Il était beaucoup trop fort ! Commenta Sero en levant les bras en l'air. C'était comme s'il avait appris ces mouvements il y a des années !
Izuku fronça légèrement les sourcils. Son camarade de classe venait de relever un point important qu'il avait mis dans un coin de son esprit. En effet, maintenant qu'il le disait et que l'adolescent à l'alter destructeur se rappelait de la démonstration, son enchaînement ne devait pas être improvisé. Il avait été appris depuis un long moment pour arriver à une fluidité parfaite.
Ce qui lui fit se demander comment le grand frère de son ami avait eu l'idée de cela et le temps qu'il avait fallu pour le créer et l'apprendre. Sûrement quelques années au moins. Ce n'était pas le genre de truc qui s'apprenait du jour au lendemain ou seulement en plusieurs mois.
Quoi qu'il en soit, ses camarades de classe et ceux de la 1-B avaient repris sur un sujet légèrement différent.
-Peut-être qu'on pourra se faire s'affronter Todoroki et Kendo pour voir lequel est le plus fort ! Proposa Mina et l'analyste de la 1-A sentait venir les embrouilles à peine ces mots furent prononcés.
-On sait tous que Todoroki va gagner ! S'exclama Kirishima, ce qui fit soupirer l'héritier du One for All.
-Ah non ! C'est Kendo ! Répliqua Awase avec l'appui de Tetsutetsu, Kaibara, Monoma et plusieurs autres.
-Todoroki !
-Kendo !
-Todoroki !
-Silence ! Cria la jeune femme à l'alter grandissant que Izuku remercia mentalement car ce débat aurait pu continuer encore longtemps. Désolée de vous l'annoncer, mais Todoroki-san est plus fort que moi, rajouta-t-elle en haussant un sourcil après avoir jeté un regard autour d'elle comme si elle cherchait quelqu'un. D'ailleurs, où est Todoroki-san ? Il devrait être ici non ?
-Il est rentré chez lui, répondit l'adolescent à l'alter destructeur avant de reprendre une bouchée de son repas alors que les regards se tournaient vers lui.
-Ouais, il doit passer sa journée avec ses frères et sœurs, rajouta Uraraka auquel Iida et Tsuyu hochèrent la tête.
-C'est bizarre, fit Monoma avec un froncement de sourcil en jetant un coup d'œil aux membres de la classe A.
-De quoi ? Demanda aussitôt Aoyama en haussant l'un des siens.
-Qu'est-ce qui est bizarre ? Voulut savoir Sato.
L'héritier du One for All poussa un petit soupir en sachant très bien ce que son ami voulait dire. Il était vrai que du point de vue de la classe A, il n'y avait pas de problème puisque Todoroki avait fait sa demande il y a une semaine et personne ne l'avait vraiment remis en question.
Néanmoins, pour quiconque de l'extérieur, il y avait un petit problème de timing. Et Monoma venait de le relever.
-On a tous appris hier que Yuei serait fermé, fit ce dernier avec un ton légèrement suspicieux. Alors comment a-t-il eu le temps pour faire signer sa fiche d'autorisation de sortie ?
-Euh…, offrit Kaminari comme réponse alors que le reste des élèves de la 1-A releva à son tour cet élément.
-Bonne question.
-Va savoir.
-On ne lui a pas demandé, répondit Yaoyorozu avant que Jiro à ses côtés ne pose une question qui avait dérangé Izuku depuis plusieurs jours à présent.
-Au fait, vous ne trouvez pas qu'il a été bizarre toute la semaine ?
-Que veux-tu dire ? Questionna Hagakure.
-Hein ?
-Attends…, réalisa Ojiro en écarquilla un peu les yeux. Maintenant que tu le dis, j'avais l'impression d'être de retour avant le festival sportif.
-Ouais, approuva Sato après quelques instants de silence tandis que le reste de la classe B observaient ceux de la 1-A réfléchir au comportement de leur camarade.
-C'est vrai, rajouta Tokoyami pendant que d'autres confirmaient.
-Quoi que ce soit, ce ne sont pas nos affaires, finit par dire la vice-présidente de la classe en fusillant du regard chaque étudiant présent.
-Yaoyorozu a raison ! Nous ne devrions pas fouiller dans la vie de notre camarade de classe, les réprima Iida en remontant ses lunettes sur son nez.
-Tu avais remarqué Deku-kun ? Lui demanda à voix basse Uraraka.
-Oui, mais je ne sais pas pourquoi.
Et il ne le savait toujours pas. Mais par respect pour son ami, il ne lui demandera pas vu comment ce dernier avait été affecté par cette date et ce qui se passait. L'analyste de la 1-A espérait que passer une bonne journée avec ses frères et sœurs améliorera son humeur.
-Hum.
-… maintenant, dans notre édition spéciale, je voudrais évoquer avec ma collègue, Shio-san, le mystère entourant le 18 janvier et revenir avec vous sur un événement qui a marqué cette journée particulière dans le monde de l'héroïsme.
A peine les premiers mots parvinrent aux oreilles d'Izuku que celui-ci tourna vivement la tête en direction de la télévision qui continuait de tourner en arrière-plan. Il devait un peu avouer qu'il l'avait un peu oublié suite aux diverses conversations et à toute l'agitation.
Cependant, si son audition ne le trompait pas, il venait d'entendre que le sujet du jour pour le journal de midi était la fameuse date qui faisait s'interroger un bon nombre d'individu dont l'héritier du One for All. Alors si des journalistes avaient mené une enquête sur ce qui rendait le 18 janvier étrange et particulier, il n'allait manquer sous-aucun prétexte l'émission. Même une attaque de méchant ne le fera pas bouger tant qu'il n'aura pas la réponse à cette énigme qui durait depuis des années.
Et il ne semblait pas être le seul à avoir entendu les précédentes paroles de la présentatrice. Les plus proches dirigèrent leur attention vers le poste tandis que les autres, surpris par ces soudains mouvements, firent de même et découvrirent ce qui les intriguait tant.
-Hein ?
-Quoi ?
-Chut ! Les gronda Iida sans quitter l'écran des yeux alors que le silence se fit.
-A ceux qui viennent de nous rejoindre, bonjour, je suis Ayame et je suis accompagnée de ma collègue, Shio-san, pour cette édition spéciale.
Celle qui venait de parler était une jeune femme d'une trentaine d'année. Elle avait de longs cheveux bruns qui tombaient dans son dos, des orbes violets et des taches de rousseur sur ses joues et son nez. Contrairement aux journalistes habituels, elle portait un débardeur blanc et un sweat à capuche gris. Elle n'avait qu'un maquillage minimaliste et les deux pendants en forme de cœur qui se trouvaient à ses oreilles étaient discrets et se fondaient dans sa chevelure.
A l'inverse d'elle, sa collègue portait un tailleur, une chemise blanche et une veste qui se mariait avec le reste. Elle approchait plus de la cinquantaine comme le prouvait les quelques mèches blanches dans ses cheveux bleus. Sa peau orange et ses yeux entièrement noirs provenaient d'une mutation semblable à celle de Mina. Pour compléter le tout, sur son nez se trouvait une paire de lunettes aux fines montures noires.
Pour suivre attentivement les informations héroïques, Izuku connaissait assez bien ces deux femmes. Elles rapportaient régulièrement tout ce qu'il se passait dans le monde de l'héroïsme et avaient déjà mené à bien plusieurs enquêtes très intéressantes et toujours inédites sur des sujets peu connus ou mystérieux. Par contre, ce devait être la première fois qu'elles se retrouvaient ensemble sur une même émission.
Dans tous les cas, l'analyste de la classe A laissa de côté ses pensées et savait d'avance qu'il allait aimer ce qui allait être présenté. D'autant plus que Shio reprenait.
-Bonjour, les salua-t-elle avec un léger signe de tête en regardant devant elle. Vous avez sûrement dû le remarquer si vous suivez l'actualité des héros, mais le 18 janvier, depuis quelques temps, est un jour quelque peu étrange. Des pro-héros, dont quelques-uns dans le top dix comme Miruko ou encore Hawks, prennent tous en même temps un jour de congé sans réelle explication. C'est à se demander ce qu'il se passe.
L'héritier du One for All hocha légèrement la tête ayant déjà relever ces absences il y a quelques années pendant que l'image d'Ayame et de Shio changeait pour montrer celles des héros professionnels cités. Le héros ailé avait un petit sourire narquois, ses deux grandes ailes rouges déployés derrière lui, et l'héroïne lapine faisait le signe de la paix tout en tirant la langue à la caméra.
En y regardant d'un peu plus près, il ne put s'empêcher de hausser un sourcil. Ces deux professionnels de l'héroïsme, et cela concernait aussi tous les autres qui s'absentaient à cette date, étaient plutôt jeunes. Ils avaient tous une vingtaine d'année et la plupart d'entre eux – à part Hawks – avaient été à Yuei. Selon les photos de l'époque, ils avaient été dans la même classe pour les héros.
-Tout à fait, confirma Ayame tandis que l'image changeait à nouveau pour présenter la porte principale et l'immense bâtiment en forme de « H » qui appartenait au lycée. Il est aussi à noter que Yuei, la meilleure école d'héroïsme du pays, ferme tous les ans à cette même date. Et ce, six années consécutives.
-Ce qui aurait pu être deux événements distincts cachent en réalité la même raison.
Donc l'analyste de la classe A avait vu juste lorsqu'il supposait que les deux éléments étaient liés par la même origine. Le seul problème restait avec Todoroki et comment son ami entrait dans ce bazar. Ce qu'il ne voyait pas pour le moment.
-Après une enquête qui nous a envoyé sept ans en arrière, nous avons découvert pourquoi Yuei ferme ses portes et pourquoi plusieurs héros professionnels prennent un jour de repos ce 18 janvier.
Le nombre d'années interpella l'adolescent à l'alter destructeur. Sept ne devait pas être un chiffre anodin et si Izuku avait raison, tout ce qui se passait avait débuté il y a sept ans. Ce qui était assez logique en soit.
Miruko avait vingt-trois ans. A l'époque, elle en avait seize et se trouvait à Yuei en première année. De même que… toutes les autres personnes qui s'absentaient ce jour-là. Le lien entre le lycée et les héros professionnels était fait. Il ne manquait plus que la raison à cela.
-Oh…
-Vous avez une idée ?
-Non !
-Montez le son ! Cria quelqu'un – qui devait être Mina – avant que le volume sonore plutôt faible n'augmente.
-Avant toute chose et pour vraiment tout comprendre, je voudrais revenir ensemble sur un événement qui a eu lieu peu de temps après la rentrée scolaire. Le festival sportif de Yuei, fit Shio alors qu'à l'écran était diffusé plusieurs courtes vidéos prises par les caméras allant du discours de Bakugou à la remise des médailles en passant par la course d'obstacles, la batailles lors de la deuxième épreuve et les combats un contre un.
-Comme à son habitude, nous avons assisté aux débuts de la prochaine génération de héros. Et cette année, ce festival s'est particulièrement démarqué avec le combat opposant Todoroki Shouto à Midoriya Izuku. L'avez-vous Shio-san ?
Si l'attention des élèves étaient sur ceux qui pouvaient être vu à l'écran – et quelques moqueries et gémissements pouvaient être entendus avec des critiques sur ce qu'ils auraient dû faire ou ne pas faire – elle ne tarda pas à se diriger vers le seul des deux combattants présents. L'héritier du One for All rougit et essaya de se faire tout petit sous les regards du reste des lycéens. Le fait qu'une partie de l'affrontement soit diffusé n'aidait pas vraiment. D'autant plus que Bakugou et Monoma n'hésitaient pas à ricaner de son malheur.
Ce n'était pas totalement de sa faute si le combat avec l'utilisateur de double alter avait été le plus intense et celui dont le grand public se rappelait le plus facilement. Lui, tout ce qu'il voulait était de faire entendre raison à son adversaire et de lui faire utiliser ses flammes. Ce qu'il avait en partie réussi.
L'adolescent à l'alter destructeur poussa un profond soupir et mit sa tête entre ses mains pour éviter d'avoir à regarder l'affrontement qui l'avait opposé à son ami tandis qu'Uraraka lui tapotait l'épaule.
-Oui et comme tous les spectateurs, j'étais sur le bord de mon siège pendant tout le match, répondit Shio avec un petit rire.
-En effet, ce combat a marqué les esprits. Et ce n'est pas tout, reprit Ayame alors que les images précédentes changeaient encore pour montrer un jeune homme aux cheveux roux, des yeux bleus et des flammes entourant ses mains. Si vous êtes un adepte des festivals sportifs, vous devez sûrement vous rappeler que ce n'est pas le premier Todoroki qui foule le sol de la meilleure école d'héroïsme du Japon. Il y a trente ans, Todoroki Enji, plus connu sous son nom de héros Endeavour, notre actuel numéro un, remportait la première place du festival.
En voyant la remise des médailles et un Endeavour peu blessé et avec un sourire narquois, près de trois décennies plus tôt, Izuku se demanda soudainement où voulait en venir les deux femmes. Evoquer le festival sportif de cette année puisque le héros à l'alter de flamme l'avait remporté était quelque peu étrange et il ne voyait pas trop où cela menait.
A moins que ces éléments n'aient quelque chose à voir avec le mystère du 18 janvier et le lien avec Todoroki. Et pour le moment, à part perdre encore plus l'héritier du One for All, il ne se passait pas grand-chose. Néanmoins, il avait une petite voix dans son esprit qui lui murmurait qu'il y avait autre chose. Ou plutôt quelqu'un d'autre qu'il avait déjà vu.
Sans avoir le temps de réfléchir plus, l'image du jeune Endeavour victorieux fut remplacée en une fraction de secondes par un autre adolescent qui partageait certaines de ses caractéristiques et qui ressemblait grandement à l'élève manquant de la classe A.
L'individu en question ne semblait pas être plus âgé que les lycéens réunis devant la télévision. Ses cheveux, hérissés et qui partaient dans tous les sens, arboraient une teinte blanche et ses yeux avaient la même teinte que ceux du héros à l'alter de feu. Un bleu turquoise brillant qui, à la place de regarder les autres avec mépris, le faisait avec sympathie.
Comme Todoroki, le jeune homme ne montrait pas ses émotions. Mais les camarades de classe de l'utilisateur de double alter, qui avaient appris à le connaître au fil de l'année, remarquèrent le faible sourire sur son visage et la fatigue dans ses orbes qu'il dissimulait sous une certaine indifférence.
La photo qui se révélait être une courte vidéo prise lors du festival sportif de Yuei, le montrait vêtu de son uniforme de sport. Sauf que le sien était un peu modifié, ayant des manches longues et un col roulé. A l'écran et sûrement juste avant la deuxième épreuve, il était en train de discuter avec un autre de son âge qu'Izuku reconnu comme étant l'un des acolytes les plus en vues du moment.
En le voyant, l'héritier du One for All ne put s'empêcher de froncer les sourcils pendant que son estomac se tordit inconfortablement. Il ne savait pas trop ce qu'il se passait, mais il pouvait dire que ce n'était pas la première fois qu'il voyait ce lycéen. Il n'arrivait juste plus à se rappeler d'où.
Néanmoins, il ne semblait pas être une personne facilement oubliable. Déjà par son physique qui rappelait beaucoup Endeavour. Puis, l'émission ne serait pas exclusivement basée sur cet individu en particulier pour expliquer le mystérieux phénomène du 18 janvier s'il y n'avait rien. Il y avait autre chose et Izuku n'arrivait pas à s'en souvenir.
Peut-être l'avait-il justement vu lors du festival sportif. Cependant, une partie de lui chuchotait que ce n'était pas tout. Qu'il l'avait déjà vu ailleurs et un autre contexte que cet événement.
-Pour ceux qui se demandent où nous voulons en venir, rappelez-vous, ce ne sont pas les seuls Todoroki, repris Shio avec une légère note de tristesse dans la voix alors qu'à l'écran, l'adolescent avait dit quelque chose qui avait fait rire le futur acolyte. Il y a sept ans, un autre Todoroki illuminait de ses flammes le stade, rajouta-t-elle, confirmant qu'il était lié au héros profession. Certains doivent se rappeler de lui et se rendre compte qu'il n'a plus fait parler de lui depuis un certain temps.
En effet, si le lycéen avait fait plus souvent parler de lui alors peut-être que l'héritier du One for All se serait rappelé plus facilement de lui et aurait pu mettre un nom sur sa tête. Ce qu'il n'arrivait pas à faire pour le moment.
Il pouvait en revanche dire que le jeune homme encore inconnu avait pratiquement disparu du jour au lendemain. Et pour ne plus entendre parler de lui, il avait dû se passer quelque chose de vraiment grave pour le retirer de la scène de l'héroïsme. Et cela ne disait rien de bon à Izuku. Surtout qu'il connaissait une partie de la vie familiale de l'utilisateur de feu et de glace, lui faisant craindre le pire.
La courte vidéo changea pour être remplacé par une photo de l'adolescent. Prise comme un selfie, celle-ci le montrait avec un petit sourire qui rappelait celui qu'arborait Todoroki lorsqu'il était heureux. Il était dans son uniforme de Yuei et bien qu'une certaine fatigue soit visible dans son regard, elle était dissimulée par un éclat de joie.
Juste à ses côtés et un bras sur son épaule, la pro-héroïne lapine, Miruko, alors encore au lycée elle-aussi et qui semblait si jeune, souriait à la caméra et faisait le signe de la paix. A en voir les arbres et les bâtiments en arrière-plan, ils devaient se trouver sur le terrain de l'académie, proche de la salle de classe de la 1-A.
Cette image de deux jeunes heureux, insouciants et avec toute la vie devant eux, causa un profond malaise chez Izuku. Celui-ci fixait l'écran de la télévision avec une telle intensité qu'il aurait pu y faire un trou.
Pourtant, il savait qu'il connaissait l'individu dont parlait les journalistes. En creusant dans sa mémoire, il essaya de se rappeler de son identité et de pourquoi cet adolescent était évoqué à ce moment-là de l'année. A part qu'il savait qu'il s'agissait d'un Todoroki selon ce qu'avait dit Shio et la ressemblance plus que frappante avec Endeavour et son camarade de classe, il n'avait pas grand-chose.
Soudain, l'héritier du One for All s'arrêta net et fronça les sourcils. S'il se souvenait bien, il y a sept ans, il avait été question d'un incident en lien avec le héros professionnel à l'alter de feu qui avait abouti à…
Aussitôt, il blêmit considérablement. Ses yeux s'écarquillèrent et ses mains se mirent légèrement à trembler. Il ne remarqua pas l'inquiétude de ses amis autour de lui tant il était concentré sur ce qu'ils regardaient et les souvenirs de cette journée fatidique lui revinrent telle une balle de pistolet dans sa figure.
Il se rappela avoir été assis devant les actualités quand le présentateur de l'époque avait rapporté un incendie survenu au domicile d'Endeavour. Les flammes d'un orange éclatant et extrêmement violentes qui ravageaient la maison et détruisaient tout sur leur passage l'avaient terrifié. Sa mère, voyant sa peur, avait tout de suite changé de chaîne. Mais pas avant d'avoir entendu la seule victime de ce jour.
Par la suite, ne parvenant pas à s'enlever ces images de la tête, il avait fait quelques recherches supplémentaires et découvert l'origine de ce violent incendie dans le seul article officiel qui avait traité le sujet. Et encore, il avait pris l'information rapportée avec prudence puisque l'auteur était connu pour toujours en rajouter pour créer de la sensation.
Toutefois, en y regardant d'un peu plus près et avec tout ce qu'il savait – le mystère du 18 janvier, la journée de repos de beaucoup de jeunes héros professionnels, la fermeture de Yuei et la prévention du suicide – il pouvait facilement dresser un portrait de ce qu'il s'était passé ce jour-là et qui était la personne dont parlait les présentatrices.
Pour sa défense, à l'époque, lorsque cela arriva, il n'était qu'un enfant qui se débattait avec son manque d'alter et le cas n'avait été que très peu couvert par les médias. De ce fait, la plupart des gens était passée à autre chose, oubliant le nom de l'adolescent et ce qui lui était arrivé pour se concentrer sur d'autres problèmes plus quotidiens.
Seulement, cela ne cacha en rien l'horreur qui s'était produite. Tout en portant une main à sa bouche pour s'empêcher de vomir ce qu'il venait de manger, l'héritier du One for All écouta les prochains mots d'Ayame qu'il connaissait déjà. Il envoya toutes ses pensées à son ami qui avait dû être dévasté suite à ce qu'il s'était passé tandis qu'il se rappela d'un jeune homme avec des flammes bleues et un petit sourire sur le visage.
-Cette journée du 18 janvier est dédiée à l'un des anciens élèves de la classe A et l'un des meilleurs de sa génération, Todoroki Touya, car il y a exactement sept ans, ce jeune homme à l'avenir prometteur s'est suicidé, en s'immolant par le feu chez lui, le jour de son seizième anniversaire.
Tadam ! J'aime les fins cliffhanger ! (si vous me connaissez, vous savez que ce sont mes préférées !) Et voici la première partie de cette histoire ! (de base, c'était un One-Shot, mais me connaissant, le truc allait être un pavé de plus 50 000 mots alors j'ai préféré couper et puis, je n'avais pas fini)
Mais j'espère que vous avez aimé ! N'hésitez pas à me laisser une review (je réponds toujours !), à suivre ou favoriser cette histoire ! Ce serai le plus beau des cadeaux ! :)
Sinon, oui, le canon n'existe plus vraiment (pardon, mais je n'aime pas le flachback de Touya et mon cerveau ambigüe a imaginé autre chose)
Oh ! Aussi ! Certains âges ont changé ! Miruko est censé avoir vingt-sept ans, mais elle en vingt-trois pour des raisons scénaristiques et de cohérence (et puis, je la vois trop être la meilleure amie de Touya) Et Hawks a un an de moins, ce qui lui donne vingt-deux ! (je suis tellement douée en calcul (c'est faux, je hais les math))
Bref ! J'espère que vous avez aimé !
Sur ce, comme je n'ai plus rien à dire et que tous les autres viendront plus tard, je vous souhaite de passer une bonne soirée/nuit/matinée/journée et je vous dis à la prochaine mes chers petits bonbons !
Sylosse
