Chapitre 4
« Que pensez-vous du bonheur ?
-Qu'on est trop aveugle pour le voir. »
Ils étaient dans une église. Tout était blanc et or, il y avait des chandeliers allumés. Remus sourit à son fiancé, et bientôt mari. Ensemble, main dans la main, ils se tournèrent face au prêtre, qui leur tournait alors le dos. Un doute passa dans les yeux de Remus. Cette silhouette… Il l'avait déjà vu quelque part. Le prêtre se tourna et Remus sursauta en voyant son visage. Un visage fermé, des yeux bleu aussi froid que de la glace.
-Monstre !
Remus recula vivement. Devant lui se tenait son père, l'air fou.
-Tu n'a donc rien appris ? C'est comme ça que l'on t'a levé ? Tu es un monstre ! Un enfant du diable ! Cette union est un blasphème à notre seigneur ! Un humain et un monstre ! Malheur sur vous !
Remus se tourna vers Severus pour le voir au sol, l'habit en lambeaux, en sang, ne respirant plus. Remus poussa un cri. Dans ses bras, un bébé se mit à pleurer.
-Il est trop tard pour demander pardon ! clama le père de Remus. Il n'y a pas d'absolution pour les monstres ! Ni pour toi, ni pour cet enfant né dans le péché !
Il s'avança, un fouet entre les mains. Remus se recroquevilla au sol en serrant l'enfant dans ses bras. Apparu alors un deuxième Severus, âgé de 12 ansé Le Severus qui détestait les Maraudeurs en général, et Remus en particulier. Il se pencha pour regarder le corps de son lui-même plus âgé.
-Je le savais, Lupin, soupira t'il. Je le savais que t'étais bon à rien ! T'es même pas capable de protéger ceux que tu dis aimer ! Je le savais que t'étais un danger ! Que t'étais une brute, une bête ! Pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'il tombe amoureux de toi, hein ? Réponds !
Il donna un coup de pied au corps étendu par terre.
-T'es incapable de protéger quiconque ! Quel genre d'homme t'es, Lupin ?
-Tu es un monstre ! clama le père, comme un curé répétant les saints sacrements. Un monstre né de la chair humaine !
-T'es un lâche, Lupin !
-Un monstre !
-Un peureux !
-Une abomination !
-TAISEZ-VOUS !
Remus se redressa dans le lit, tremblant de peur, en sueur, le cœur battant la chamade.
-Un rêve… murmura t'il. Un horrible rêve…
Autour de lui, il reconnu le décor familier. Les cadres sur les murs, celui des Maraudeurs et celui de son couple. Les diplomes encadrés; ceux de Poudlard à tout deux et celui de Severus de l'Université de Potion de Londres, avec mention des professeurs. Là, sa table de chevet avec sa lampe( un croissant de lune avec un énorme sourire) ainsi que le livre qu'il avait commencer. Mais plus que tout, c'était la présence dans le lit de son fiancé qui le rassura. Pour une fois, Severus dormait d'un sommeil sans rêve. Remus se colla contre son dos, et tenta de se calmer. C'était un rêve. Il n'avait pas revu son père depuis ses 10 ans. Depuis que sa grand-mère l'avait trouvé dans la cave, presque battu à mort par son père. Elle l'avait emmené chez elle et s'était occupé de lui jusqu'à ses 16 ans, jusqu'à ce qu'elle décède. Remus sentit des larmes sur ses joues, et les essuya rageusement avant de se coller un peu plus contre son homme. Ce dernier se tourna et Remus nicha son visage contre son torse alors que deux bras enserraient sa taille tendrement.
-Dors… murmura Severus en lui caressant les cheveux.
-Tu ne m'abandonnera jamais ?
-Tant que je vivrai, je resterai avec toi, ou trouverai un moyen de te rejoindre… Je t'aime, Remus… Plus que ma propre vie…
-Ma vie, c'est toi…
Peneloppe déjeunait en silence en foudroyant du regard le couple assis devant elle. Tous ces baisers, ces caresses et cette complicité entre les deux hommes lui donnait envie de vomir. Comment c'était possible que deux gars soient aussi bien ensemble ? Elle qui était hétéro n'avait que des déboires amoureux, que des imbéciles, que des hommes pré-historiques, des homo érectus juste bon pour l'érection ! Pourquoi ne trouvait-elle pas le bon gars ? Son mec devait être gai, il y avait pas d'autres explications ! Et pour cette raison, Peneloppe détestait les gai. Mais bon, ces deux-là étaient prêt à la payer et à l'entretenir pendant 9 mois pour un de ces paquets de problèmes qu'on appelle un bébé ! Pathétique ! Surtout que le petit châtain, Remus, était pas mal du tout. Bon, il faut dire qu'il lui ressemblait, mais bon… C'était aussi dans sa manière d'agir. Tout chez lui était doux et sensuel, et Peneloppe n'avait qu'une envie depuis un moment; le rentrer dans le mur et lui offrir la baise de sa vie. Ce type devait n'avoir eu que des vierges dans son lit, des petites idiotes qui n'avaient jamais vu de queue. Désespéré, il était devenu gai. Ouais, ça devait être ça. Avec un peu de chance et surtout un bon orgasme, il se rendrait compte bien vite qu'il était hétéro ! Elle pourrait le convaincre de s'enfuir avec elle… et de laisser l'autre idiot avec le paquet de trouble, bien sur ! Une lueur malsaine brilla dans les yeux de Peneloppe. Oui. Bientôt, Remus serait à elle….
Severus entra dans le salon de leur appartement à Poudlard et regarda les deux autres qui jouaient aux échec.
-Bon, Remus, pas de cours ce matin ?
-Non, seulement à 3h00, répondit l'intéressé.
-Très bien. Je peux vous laisser sans que vous ne faisiez de bêtises ?
-Ne t'en fais pas, on restera bien sage.
Peneloppe se contenta de faire un sourire insolent, comme à l'habitude. Severus se pencha pour embrasser son fiancé et lui murmurer à l'oreille le prochain moucement sur l'échiquier. Puis il se leva et sortit.
-Un peu de thé, Remus ? demanda Peneloppe.
-Pourquoi pas ?
-Je vais aller en préparer.
-Je peux le faire, vous savez.
-Non, non, j'insiste ! Je veux vous faire goûter à mon thé spécial, avec un ingrédient secret…
-Très bien…
Elle se leva et se dirigea vers la cuisine. Une fois la porte fermée, elle se jetta sur l'armoire où se trouvait la réserve personnelle de Severus. Elle l'ouvrit d'un coup de baguette et regarda les potions avec attention.
-Ah non, mais c'est pas vrai ! Ça se dit un Maître de Potion et ça n'en a même pas !
Après un moment, elle poussa un soupir de soulagement et prit une petite fiole contenant un liquide rose.
-Maintenant, je peux commencer…
Elle déposa quelques gouttes de la potion dans la tasse bleue, replaça la fiole et verouilla l'armoire. Elle déposa les tasses sur un plateau, versa le thé et entra dans le salon en souriant.
-Et voilà ! dit-elle en déposant le plateau sur la table de salon.
-Merci, sourit Remus en prenant la tasse.
Elle lui sourit et trempa ses lèvres dans le thé. Elle n'avait pas soif. Elle avait cependant la gorge sèche et regarda Remus boire une petite gorgée de thé.
-Mmmmm ! Il est excellent ! Et il sent bon… Chocolat… Framboise… Une odeur aussi que je n'arrive pas à identifier…
Elle jubilait. Son plan fonctionnait à merveille ! Après un moment, le regard de Remus resta fixe.
-Remus ? demanda Peneloppe tendrement.
Lentement, il leva la tête et leur regard se croisèrent. Une lueur s'alluma dans les yeux ambrés et Remus renversa la table de salon pour s'approcher d'elle. Peneloppe frissonna. Son regard avait une lueur sauvage, sa démarche semblait animale. Remus la saisit brutalement pour la plaquer contre lui. Peneloppe sursauta. Où était passé l'homme si doux qu'il était au quotidien ? Elle poussa un petit cri en sentant une main sous sa jupe.
-Pas ici… gémit-elle. Dans la chambre…
Il hocha la tête et la prit dans ses bras pour la porter dans la chambre. C'était la première fois qu'elle avait recours à un filtre d'amour pour mettre un homme dans son lit, et elle était surprise du peu de temps avant que le filtre ne fasse effet. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que l'Amortensia, sur un loup-garou, n'affectait que le loup, et que Remus dormait. Mais ne sachant pas cet élément, Peneloppe n'avait pu en tenir compte, et croyait avoir Remus sous sa coupe. Il n'y avait plus qu'une chose à vérifier… Tout son corps trembla d'excitation lorsque Remus lui arracha ses vêtements avant de la renverser sur le lit.
-Mais… Et Severus ? demanda t'elle.
Remus la foudroya du regard, avant de s'étendre sur elle. Peneloppe sourit. S'il ne réagissait même pas au nom de son fiancé, c'était dans la poche.
Severus se dépêchait de rentrer à l'appartement. Il n'avait pas beaucoup de temps pour dîner, mais il tenait à être avec Remus. Il fut surpris de voir la table renversée, et l'appartement vide. En s'approchant de leur chambre à coucher, il entendit des gémissements. Effrayé de ce qu'il allait trouver, il ouvrit la porte.
Deux corps blancs unis, deux chevelures châtaines emmêlées, des gémissements d'extase. Sous le choc, Severus quitta la chambre, l'appartement, l'école. Il marcha un long moment, ne sachant pas où il allait. Pour s'accorder à son humeur, le ciel se couvrit de nuages, et une pluie fine, puis plus forte, commença à tomber, avant de devenir démentielle. Seul au beau milieu d'une route de campagne déserte, Severus s'arrêta dans un champ. La pluie lui fouettait le visage, balayant ses larmes par la même occasion. L'eau dégoûtait de ses longs cheveux noirs, et sa robe de travail était trempée. Il avait mal, si mal… Il s'écroula, a genoux au sol, et poussa un cri de rage et de peine au moment où le tonnerre retentit. Comment Remus avait-il pu le tromper ? Et avec Peneloppe ?
A présent coucher sur le sol boueux, Severus laissa libre cours à ses larmes.
Peneloppe se laissa retomber sur l'oreiller, le souffle court. Jamais un homme ne l'avait épuisée autant que Remus. C'était la baise de sa vie ! Si elle avait été séduite par la douceur de Remus, elle savait à présent que ce n'était que pour mieux cacher la bête de sexe qu'il était. A coté d'elle, Remus dormait profondément, après en avoir redemandé pendant des heures. Après ça, c'était assuré ! Il allait comprendre qu'il était hétéro ! On ne restait pas insensible à la baise du siècle !
Après avoir retrouver des forces, Peneloppe se leva, et fronça les sourcils en voyant la porte ouverte. Elle ne l'avait pas fermée ? Elle haussa les épaules, puis se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche. Après s'être déshabillée, elle se regarda dans le miroir. Son ventre avait commencer a grossir et ses seins étaient plus sensible. Bientôt, elle ressemblerait à une grosse baleine ! Sous l'eau, elle se lava doucement, faisant couler l'eau sur son corps.
Remus se leva, a moitié endormi encore, surpris de ne pas trouver Severus à ses cotés. Il revêtit un peignoir et se dirigea vers la cuisine, sûr d'y trouver son homme. La cuisine était vide. La porte de la salle de bain était ouverte, et il entendait un bruit de douche. Remus haussa les sourcils. Pourquoi laisserait-il la porte ouverte, alors qu'il y savait que Peneloppe était dans les appartements ?
-Severus ? demanda t'il prudemment.
-Oh ! Bonjour Remus ! lui répondit Peneloppe. Bien dormi ?
-ON PUTAIN ! FERMEZ VOTRE PORTE !
Il claqua ladite porte et alla à sa chambre s'habiller. Une fois dans la cuisine, il regarda presque avec haine la porte de la salle d'eau, entendant la jeune femme chanter. Il ne se souvenait pas de la veille, ne l'ayant pas vécu, puisque c'était le loup qui avait prit les opération en charge. Il ne se souvenait plus de après la partie d'échec. Il entendit des coups à la porte. Il se leva pour aller ouvrir, et se retrouva nez à nez avec Dumbledore, qui semblait furieux.
-Monsieur le directeur ?
-Remus ! Écoutez; je vous ai déjà dis à tous les deux que la nature de vos liens ne regardaient que vous, mais j'espérais que vous seriez assez responsables pour que votre vie privée n'empiète pas sur votre travail ! Alors qu'aucun de vous ne se soit présenté au cours hier après-midi me fait douter de votre de3gré de responsabilité !
Remus resta figé, a regarder Dumbledore.
-V…Vous dites que nous n'avons pas été à nos cours ?
-C'est ce que j'ai dis, Remus !
Remus se laissa tomber sur le canapé, éberlué.
-Où est Severus ? demanda Dumbledore. J'aimerais mettre les choses au clair avec lui aussi !
-Je… Je ne sais pas…
-Comment, vous ne savez pas ?
Remus regarda le directeur sans comprendre.
-Je ne sais pas ! murmura t'il avec panique. Je viens de me réveiller, et je ne me rappelle plus ce qu'il s'est passé depuis hier, 10h30 du matin !
Dumbledore le regarda avec suspicion.
-Vous plaisantez, Remus !
-Je ne plaisante pas ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ! Je ne sais pas où est Severus ! Je ne sais même pas s'il est rentré cette nuit ! Je ne sais rien !
Et il éclata en sanglots, réellement paniqué. Légèrement déconcerté, Dumbledore finit par poser une main rassurante sur l'épaule de Remus.
-Tout ira bien… Nous allons le retrouver. Ne vous en faites pas, Remus… De suis désolé de m'être emporté… Voyant votre absence à tous les deux… J'ai cru… Que vous aviez passé l'après-midi… Vous voyez…
Une certaine gêne transparaissait dans la voix du vieil homme.
Derrière la porte de la salle de bain, Peneloppe avait tout entendu. Son plan ne se déroulait pas du tout comme prévu ! Non seulement Remus ne se souvenait pas de la journée passée, mais la disparition subite de Severus donnait une explication à la porte ouverte; il les avait surpris ! A présent il errait, quelque part, en maudissant le jour où il avait aimer Remus. Voilà qui était une bonne chose.
Mais il y avait une faille; comment faire comprendre à Remus qu'il était hétéro s'il ne se souvenait pas de la baise du siècle ?
-Monsieur ! Monsieur, réveillez-vous !
Severus releva difficilement la tête pour regarder le cultivateur devant lui; surement le propriétaire du champ dans lequel il était allongé. Un moment, l'image du couple surpris la veille lui réapparut, et il se pencha pour vomir. Remus. SON Remus. Pour qui il aurait tout sacrifié. Avec Peneloppe. Depuis quand ? Pourquoi ? Tout cela lui avait passé sous le nez, et comme un idiot, il n'avait RIEN vu !
-Ça va vraiment pas, m'sieur… fit le cultivateur. Vous voulez que j'appelle quelqu'un ?
Un instant, un instant seulement, il pensa à faire venir Remus. Mais non. Remus l'avait trahi. Une seule autre personne allait l'aider. Une personne qui lui avait offert son amitié en septième année, alors qu'ils partageaient des conversations philosophiques dans le petit salon donné aux Préfets-en-chef.
-G…Goddric Hollow… dit-il d'une voix rauque. Lily… Lily Potter…
Le cultivateur hocha la tête et sortit sa baguette de sa poche. Il était plutôt rare de croiser des sorciers qui connaissaient les Potter allongés dans son champ après une averse, mais le pauvre homme avait l'air si malheureux ! Une détresse et une douleur sans pareille brillaient dans les yeux noirs de l'homme.
-Très bien… Je préviens les Potter… dit-il.
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Pour tout ceux qui ont dit qu'ils aiment Peneloppe... Vous l'aimez toujours ?
