3/Kushimaro Toshiro

Tsunade avait tenu à parler aux deux grands conseillers de Konoha au sujet de cette décision et, comme s'y attendait Homura, c'était pour râler et se plaindre. Si Kohal et lui-même restaient impassible dans leurs siéges, la Godaime faisait les cent pas dans la salle où était fixaient les portraits des quatre précédents Hokage.

Tsunade: pourquoi faire appel à eux, alors que Suna pouvait nous aider? Même si ils nous ont attaqués...

Kohal: Tsunade! Même sans ça, c'est une période de crise que Konoha doit régler par elle-même. Et ils sont de Konoha.

Tsunade: vous les considérez comme appartenant encore au village? Malgrés ce qu'ils ont fait?

La sanin marquait un point. Les Kushimaro n'étaient pas des anges, mais ce défaut était aussi leur principale qualité. Sauf quand ils s'en prennait à leurs pairs, comme il y avait quarante ans. A l'époque de Shodaime et Nidaime. Mais Homura remarqua qu'ils s'éloignaient du sujet le plus important.

Homura: cela n'empêche en rien le fait que tu as envoyé Shizune à leur rencontre, alors que Kohal t'avait dit d'y aller.

C'était aussi pour cela qu'elle faisait les cent pas, elle était morte d'inquiétude pour son assistante. En tout cas, le viel homme pouvait lire l'inquiétude se mélanger à sa colére quand il lui fit la remarque.

Tsunade: ne vous inquiétez pas. Trois escouades d'Anbus l'accompagnent... Et puis, ils sont retenus par le sceau?

Elle avait lancé cet argument de maniére interrogative, comme si elle attendait une confirmation de réconfort de la part des deux anciens. Les Anbus étaient inutiles face aux Kushimaro. Ils avaient été surpassé la derniére fois, mais peut-être que le clan s'était affaibli durant son incarcération dans son propre domaine. En tout cas, Homura l'espérait. Quant au sceau...

Kohal: tant que le sceau perdurera sur l'enceinte de leur domaine, ils ne pourront s'en échapper. Eux ou une de leurs graines corrompues...

La vieille femme montrait elle aussi une certaine antipathie vis à vis de ce clan, mais elle n'avait pas tort. Tsunade fit un petit sourire, bien qu'elle posa sa main sur sa poitrine, comme le remarqua Homura. C'était un tic qu'elle avait toujours eu quand elle était en proie à un doute. Le viel homme la contempla, dans cette apparente fragilité, avant de prêter attention à un bruit de pas rapide en provenance du couloir. Shizune fit irruption dans la piéce sans frapper à la porte, ce qui ne lui était pas coutume, et se figea sur le seuil.

Tsunade: ah! Shizune! Alors qu'ont-ils d...

L'Hokage se tut et les conseillers fixérent la jeune médic-nin avec inquiétude. Elle semblait épuisée et terrorisée, le corps couvert de sueur et les membres tremblants. Elle remua les lévres à plusieurs reprises, mais Homura ne distingua rien de compréhensible. En fait, il s'inquiétait d'avantage sur ce qui avait pu la mettre dans cet état... Et s'il était en liberté. Elle eut un mouvement chancellant qui incita Tsunade à lui porter assistance. A peine avait elle fait un pas vers la jeune femme brune qu'une main, gantée de noir avec l'extrêmité des doigts à l'air libre, se posa sur l'épaule de son assistante et lui donna un semblant d'équilibre. Emmergeant de l'entrebaillement de la porte, un homme; d'environ une vingtaine d'années, de longs cheveux châtains formants une queue de cheval décrivant une légére courbe au-dessus de sa nuque, une paire de lunette noire masquant son regard qui semblait pour le moins dénué d'expressions et vêtu intégralement de vêtements noirs, un gi (1)un long manteau sans manches et des protections sur les avant-bras et le dos des mains; entra et appuya Shizune contre le mur, le long duquel elle glissa sans que le nouveau arrivant ne s'en préoccupe.Homura savait qui il était rien qu'en le regardant s'avancer vers Tsunade. Il dégageait quelque chose de puissant, d'effrayant et marchait d'un pas mécanique, comme si rien ne pouvait le faire dévier de sa trajectoire, et, en même temps, empli de souplesse, d'une certaine félinité.

Le viel homme vit soudain la scène se modifier et devenir la même salle, mais avec du feu, du sang et cette impression que la Mort avait pris visage humain face à lui. Ou plutôt, un masque. Un masque d'oiseau, noir, marqué du kanji du corbeau.


Homura: on ne pourra pas, Sarutobi! Il est trop fort!

A côté de lui, un garçon d'une vingtaine d'années, au visage sévére et aux cheveux bruns dressés en pointe vers l'arriére, fit une moue décidée.

Sarutobi: il faut y aller! Pour tous ceux qui te sont cher! Pour Konoha!

Sur ces derniers mots, Homura le vit charger leur adversaire masqué. Ce dernier se redressa, il faisait au moins deux tête de plus qu'eux, et le conseiller ne se souvaint plus que d'une vive douleur lui parcourant toutes les vertébres de la nuque et sa tête qui changea d'angle...


Inconnu: quelque chose ne va pas monsieur?

Homura revint au présent. Kohal le regardait avec inquiétude, alors que l'inconnu faisait face à une Tsunade visiblement sur le point d'exploser de colére. Le viel homme se rendit soudain compte qu'il avait sa main sur sa nuque et la retira prestement. Cette blessure lui faisait encore mal. Il remarqua aussi que l'inconnu ne semblait pas regarder dans sa direction quand il lui fit la remarque, mais c'était difficile à dire avec ses lunettes.

Tsunade: on peut savoir qui vous êtes? Et qu'est-ce que vous avez fait à mon assistante?

Inconnu: pour ce qui est de votre assistante, j'aie été contraint de la calmer un peu...

Tsunade:pardon? Et pour quelles raisons?

Inconnu: elle était paniquée et agitait en tous sens un kunaï avec lequel elle aurait pu se blesser.

Kohal: et pour quelles raisons avait-elle un kunaï à la main?

Inconnu: bon! On va faire court, sinon ça va s'éterniser. Ses charmants copains masqués ont décidés de ne pas me laisser venir, donc je les aie envoyés dormir et elle a eu peur. Vous recoupez avec les informations précédentes et vous devriez comprendre le tout.

Il avait parlé en gardant la même expression sur le visage. Neutre, ne laissant filtrer aucune émossion. Mais les trois dirigeants de Konoha avaient siller à l'évocation des Anbus. Il les avait battus. Trois escouades. Homura devina, au mot prés la prochaine phrase qu'il pronnoncerait.

Inconnu: Kushimaro Toshiro, Soke (2) de la branche Karasu du clan Kushimaro.

Un silence acceuillit cette déclaration.

Homura: Kohal, améne Shizune à l'hôpital, puis va au domaine des Kushimaro avec trois équipes médicales.

La vieille femme ne discuta pas et sortit en soutenant la médic-nin sur ses épaules. Une fois tous les trois, Tsunade fit un pas vers Toshiro et le regarda par en-dessous. Homura remarqua que le Kushimaro fixait droit devant lui, sans prêter attention au regard courroucé de la légendaire sanin, jusqu'à ce qu'elle l'empoigne au col. Mais il baissa lentement les yeux sur elle, toujours aussi stoïc et sans la moindre marque de surprise.

Tsunade: soyons clair, ordure! Je n'apprécie pas que, toi et tes copains, vous vous baladez librement dans le village, mais nos chéééres conseillers pensent que c'est la seule solution pour faire face à nos problémes. Si vous vous approchez à moins d'un kilométre de la résidence des Hyuga ou si il y a le moindre probléme par votre faute, je ferai en sorte que vous ne soyez plus une nuisance. P-e-r-s-o-n-n-e-l-l-e-m-e-n-t. Par ailleurs, vos hommes rentrerons tous au domaine à dix heures du soirs et n'en sortent que pour les missions. Et pas la peine de négocier quoique ce soit. Cette offre est à prendre ou à laisser.

Toshiro: je suis prenneur. J'aie apprécié votre monologue. Surtout le 'personnellement', pronnoncé comme si vous parliez à un demeuré.

Homura admira le calme dont il faisait preuve pour quelqu'un qui était en train de jouer avec la patience, légendairement restrainte, de Tsunade, déjà prête à des envies de meutre à son égard avant même de savoir qui il était. Néanmoins, il avait accepté l'offre de la Hokage qui ne lui offrait pourtant pas beaucoup de liberté supplémentaire.

Toshiro: et pour vous prouver la véracité de mon engagement, je m'occupe personnellement d'aller récupérer votre junin portée disparue depuis trois jours.

Le conseiller silla à cette annonce. Comment pouvait-il le savoir? Shizune le lui aurait dit? Pas dans l'état où elle était. A moins qu'il ne l'eut soumise à un sort de genjutsu. Rien ne leur disait qu'il avait raconté la vérité.

Tsunade: je refuse!

Homura: Tsunade! Nous n'avons pas le choix!

Tsunade: ils peuvent s'occuper de la protection du village.

Homura: pour qu'ils soient en supériorité numérique?

Tsunade: dans ce cas, deux junins vous accompagneront. Et aucun refus ne sera acceptés!

Toshiro: je ne compter pas en émettre, mais ça va faire lourd pour une équipe de sauvetage.

Homura: comment ça?

Toshiro: je comptais prendre un de nos médic-nins, au cas où elle serait gravement blessée...Si on admet qu'elle sera encore vivante.

Un court silence acceuillit la proposition, mais Homura savait que Tsunade pensait comme lui. L'idée de laisser partir deux Kushimaro récupérer un de leurs meilleurs éléments ne l'encantait pas, mais discuter sur des détails mineures réduisait les chances de la récupérer vivante.

Tsunade: c'est d'accord! Mais gare à vous si elle ne revient pas ici saine et sauve! et de même pour les junins!

Toshiro ne répondit rien, fit volte-face et se dirigea vers la sortie. Homura se félicitait que la négociation se soit bien déroulée et aussi vite.

Toshiro: au fait, les conditions, que vous avez fixez, ne conserne que la branche Karasu. Les Oni ont négocié directement avec votre assistante. Vous lui demanderez les détails. Sayonara. Hokage Godaime-dono. Ossan.

Une pensée futile vint alors à l'esprit d'Homura, et devait aussi préoccuper celui de Tsunade: le clan Kushimaro avait deux branches? Comme les Hyuga?


(1) gi: ensemble de coton, communément appelé kimono dans les sports d'art martiaux

(2) Soke: ici, employé au sens d'héritier

Bon, voila! Les chapitres sont de plus en plus long, mais j'arrive plus à tout mettre dans le format de départ. Excusez moi...