Bonsoiiiir !

AVERTISSEMENT : Cet écrit aborde des sujets difficiles, tel que la maltraitance, le harcèlement scolaire, la discrimination, la vie à la rue, etc.

AVERTISSEMENT 2 : Cet écrit utilise la théorie Dabi = Todoroki Touya

Disclaimer : Tout appartient à Kohei Horikoshi

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- Acte 1 : Attraper ses rêves -

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Scène 21

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Touya a l'impression que cela fait des heures qu'il attend dans cette antichambre, avant l'entrée des élèves de Yuei dans le stade qui accueille le Championnat. Pourtant, cela doit faire quelques minutes à peine qu'il tourne et retourne entre ses doigts un pièce d'un Yen pour garder un certain contrôle sur ses émotions. Soudain, les hauts-parleurs grésillent et il relève instinctivement la tête, avant qu'une voix que l'adolescent reconnait résonne entre les parois métalliques.

― Bienvenue, bienvenue au Championnat de Yuei, chers auditeurs !

Que Present Mic préside le Championnat n'est pas tant une surprise. D'un, ce n'est pas la première fois et de deux, l'Alter tout comme la personnalité de l'homme le rendent apte à présenter les épreuves et à capter l'attention du public. Des flammes dansent au bout de ses doigts resserrés autour de la pièce, mais Touya refuse de s'avouer nerveux. Il a vu bien pire que ça, bon sang ! Pourtant, il y a une boule d'angoisse dans sa gorge, avant qu'un de ses camarades ne vienne lui tapoter doucement l'épaule.

― Doucement, Midoriya. Tout va bien se passer pour toi, tu vas botter les fesses de ces péteux de la classe héroïque !

Des regards venimeux se posent sur eux, mais Touya lâche un rire, tournant la tête vers Tokuda pour lui adresser un sourire carnassier. Il n'a pas tort ; l'adolescent ne doute pas un instant de ses capacités. Il ne sait même pas vraiment pourquoi il a peur, en fait. Peut-être parce que sa famille le regarde à cet instant ? Peut-être parce que Lady Nagant a misé sur lui et qu'il ne veut pas lui faire regretter son choix ?

Sans doute les deux à la fois.

― Avec moi aujourd'hui pour étudier les événements, la meilleure héroïne au classement, Lady Nagant !

Il y a soudain un bourdonnement dans les oreilles de Touya. Lady Nagant est là. Pourquoi ? Comment ? Est-ce une surprise qu'elle a oublié d'évoquer le jour précédent ? Une vague nausée remonte le long de son œsophage. Il ne peut pas. Et s'il la déçoit ? Il sait qu'elle ne lui en voudra pas s'il n'arrive pas à remporter le Championnant, mais s'il est vraiment mauvais ? Est-ce qu'elle le descendra en direct, devant tant de monde ? Est-ce qu'elle réduira à néant l'espoir qu'elle lui a elle-même offert ?

C'est dans un état second qu'il entre avec sa classe au cœur de l'arène, le cœur battant au bord de ses lèvres et l'adrénaline courant dans ses veines comme un feu qui ne peut pas s'éteindre. Il lève les yeux vers les tribunes, cherche du regard l'héroïne. Finalement, derrière la baie vitrée de la tribune de diffusion, il capte son regard tranquille et son sourire serein.

Elle a confiance en lui.

Le nœud dans sa gorge semble se délier ; il peut presque l'entendre lui ordonner de respirer et de se calmer. Alors, il prend une grande inspiration, appliquant l'un des exercices qu'elle lui a enseigné pour garder son sang-froid et maîtriser son pouvoir. Sans colère, il se blessera moins avec son pouvoir.

Touya a pris conscience qu'il ne pourrait sans doute jamais utiliser son Alter de manière aussi ostentatoire qu'Endeavor, mais finalement, cela lui convient. S'il se contrôle mieux, il contrôlera mieux ses flammes et il sera capable d'atteindre un niveau de maîtrise que l'Autre ne peut que rêver de toucher du doigt.

Lady Nagant lui a promis de lui enseigner quelque chose de spécial s'il arrivait à la première place. Il lui fera tenir cette promesse, foi de Midoriya.

― Alors, calmé ? Faudrait p'tes mieux que je t'empêche d'écouter le discours de la tête de promo de la classe héroïque.

Tokuda sourit et Touya renifle, à moitié amusé et à moitié touché par l'attention que lui porte son camarade. Il aime bien le jeune homme qui rêve de devenir journaliste ; il a les mêmes étoiles dans les yeux qu'Izuku lorsqu'il parle des héros. C'est étrangement réconfortant de voir des gens brûler de passion pour leurs rêves ; il se sent moins seul, moins stupide après ce qu'il a fait subir à son corps pour tenter d'effleurer la carrière héroïque.

― De toute façon, que dirait-il de bien intéressant ? Il mettra en avant sa classe et basta du reste.

― J'ai hâte de voir leur tête quand tu vas t'enflammer.

― Ferais-tu dans le jeu de mots, Tokuda ?

― Je n'oserai pas, avec ton tempérament… inflammable.

Un éclat de rire échappe à Touya ; des regards migrent vers lui, réprobateurs ou amusés. il reçoit un coup de coude dans les côtes et le regard éberlué de la première de la classe héroïque, comme outrée de se faire interrompre dans son discours. Ses cheveux, des serpents, sifflent sur sa tête et Touya lui adresse un sourire innocent, comme pour l'énerver d'autant plus.

― Hé bien, voilà de l'impertinence parmi la classe C ! Je crois que certains membres de la classe générale ont envie d'en découdre, alors ne perdons pas plus de temps ! La première épreuve sera… Un parcours d'obstacles ! Mais cette année, il a été tracé à la façon d'un Parkour ! Bonne chance, jeunes gens, si vous tombez, c'en est fini de vous !

Touya a envie d'éclater de rire. C'est le genre d'épreuve qui l'avantage. Qui connaît mieux le déplacement dans les rues que quelqu'un qui a trempé dans la criminalité ? Bon, d'accord, peut-être se vante-t-il un peu, mais il était capable de sauter de toit en toit avec son corps malingre et brûlé.

― J'en connais un qui va bientôt cesser de rire.

L'adolescent hausse un sourcil alors que la première de la promotion lui jette un regard glacial. Il retient un ricanement, comprenant qu'il a froissé sa fierté en l'interrompant dans son discours. Ce n'est pas une grande perte et il se retient de lui tirer la langue. Il compte bien lui couper le sifflet en gagnant le Championnat. Pas forcément la première épreuve, d'ailleurs ; il a analysé assez de Championnats des dernières années pour savoir qu'il faut mieux se retrouver au bas du podium, ou au milieu des participants, plutôt que sur le podium. Il arrive souvent que les trois premiers soient visés au second tour. Il préfère mettre toutes les chances de son côté.

Il sourit cependant alors que le départ est donné ; tous se ruent vers la sortie du stade, pour atteindre le parcours à l'extérieur. Il les laisse passer, préférant éviter d'être pris dans la mêlée, partant en dernier avec une nonchalance qui ne passe pas inaperçu.

― Hé bien, en voilà certains qui se dégonflent, dirait-on ! Les premiers atteignent déjà le début du parcours et sont coupés en pleine course ! Et oui, mes chers auditeurs, c'est certes une course, mais un pas de travers et ils tomberont, perdant du temps ou pire ! Prudence et agilité sont requises dans cette compétition ! Oh et voici le premier à utiliser son Alter ici !

Une inspiration. Touya se coupe de toute distraction extérieure, alors qu'il arrive en vue du parcours. Plusieurs de ses camarades galèrent déjà. Certains sont même tombés d'assez haut, atterrissant finalement sur des tapis en mousse ; incapables de remonter, ils sont obligés d'abandonner. L'adolescent renifle, alors qu'il analyse le meilleur chemin à suivre.

Est-ce qu'un seul a pris le temps de prendre en compte son environnement avant de se lancer bêtement dans la course ? Comme l'a dit Present Mic, ce n'est pas qu'une histoire de vitesse, même si Touya compte bien mettre en partie de côté la prudence en se déplaçant. C'est avec une grimace amusée qu'il se lance, sautant par dessus les obstacles et les utilisant pour augmenter sa vitesse, rattrapant vite le gros du groupe.

― Qu'est-ce que ?! Quelle remontée, sapristi !

― Ce n'est pas si surprenant. Il a pris le temps d'analyser le parcours. Il sait par où il vaut mieux passer et comment, donc il va plus vite.

― Je reconnais que ce petit de la classe générale est surprenant ! Il s'agit de… Ah, Midoriya Hikari ! Voyons s'il peut garder ce rythme-là, pour notre plus grand plaisir !

Touya a le cœur qui bat contre ses tempes. Il se sent intensément vivant, libre, et son sourire s'agrandit alors qu'il passe d'obstacle en obstacle avec aisance, dépassant des personnes de sa classe comme des élèves d'héroïque. Il ne peut s'empêcher de narguer ces derniers d'une salutation, mais qui pourrait lui en vouloir ? Nombre de personnes en héroïque dédaignent les gens de sa classe et il en garde un certain ressentiment.

Est-ce qu'il aurait été comme ça, aussi, s'il était resté chez les Todoroki ?

Est-ce que Shoto sera comme ça, aussi ?

Touya glisse et se réceptionne mal après un saut. Un juron lui échappe alors qu'il se ramasse au sol, se relevant en passant sa manche sur son visage . Ce n'est pas le moment de penser à ça. Il risque de se blesser.

― Alors, on tient plus sur ses jambes ?

L'adolescente avec des serpents sur sa tête ricane, alors qu'elle arrive à son niveau. Quand Touya n'a-t-il dépassé ? Il l'ignore, mais cela devrait encourager la jeune femme à se taire plutôt qu'à lui chercher des noises. Touya ne connaît même pas son nom ! Bah, il peut bien la surnommer Médusa pour lui-même. Après tout, il n'y a pas de raison pour qu'elle l'apprenne et se mette en colère. Il n'a aucune envie de composer avec une gamine qui se fout de lui pour sa première erreur, alors qu'elle-même est en sueur et vient seulement de le rattraper.

― Alors, on a la respiration sifflante ? rétorque-t-il.

Il lui adresse un sourire narquois, mais il la laisse cependant repartir avant lui. Si elle veut tant se démarquer, qui est-il pour le lui reprocher ? Stupide adolescente, qui ne pense qu'à gagner cette épreuve et non pas à prouver qu'elle est digne d'être ici, en se préservant sur la longueur. Les héros qui les regardent à l'instant, s'il ne sont pas aussi butés et stupides qu'Endeavor, ne se concentrent pas uniquement sur la force brute ou un Alter puissant.

Maintenant qu'il y pense, l'Alter de la jeune femme n'est pas particulièrement spectaculaire. Essayerait-elle de faire ses preuves, au mépris de ses propres capacités ? La société est stupide, si les apprentis héros oublient qu'ils sont là avant tout pour sauver les gens et non prendre place dans leur cœur. C'est un effet secondaire et pas leur activité principale. Un soupir lui échappe, alors qu'il se lance à sa suite. Une oreille sur les propos de Present Mic lui suffit pour savoir qu'il est dans les dix premiers ; c'est suffisant pour passer. Aussi, il préfère s'économiser au lieu de s'éclater à arriver en premier, au contraire de quelques-uns de ses concurrents.

Lorsqu'il arrive sixième, Médusa lui adresse un sourire moqueur, qui ne lui fait ni chaud ni froid. Si elle pense le battre, elle se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Il est comme un marathonien ; il s'économise pour durer longtemps et ne pas brûler comme du feu de petit bois.

― On fait moins le malin, hein, le mec de la général ?

― J'ai un nom, tu sais.

― Enchantée, Tusais.

Elle se fout de sa gueule. Un claquement de langue réprobateur lui échappe et il sent ses flammes lécher ses doigts, malgré toute sa volonté de rester calme. Elle lui donne l'impression de savoir pertinemment où frapper pour faire mal, cette sale gosse. Il inspire longtemps, éteignant sa colère pour se concentrer sur les autres concurrents qui rejoignent la ligne d'arrivée petit à petit. Il est le seul de la classe générale ; tous les autres viennent d'héroïque. Un sourire carnassier lui échappe malgré lui. Il a beau savoir qu'il est là pour rentrer dans la classe héroïque et non pas se faire des ennemis des élèves qui y sont, il retient à grande peine un ricanement.

Il est le seul cette année à pouvoir leur rabattre leur arrogance sur le coin du museau et il ne s'en privera nullement. Après tout, il doit au minimum arriver sur le podium, voir même premier pour espérer atterrir dans la classe de ses rêves, non ?

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