Et en voilà une autre! Je remercie aussi Ahotep, et Fighter-Akuma pour leurs gentilles reviews, j'espère que la suite de cette série vous plaira
OS4 : Une journée rien que pour nous deux
La voiture circulait sur un petit chemin, perdu en plein cœur de la campagne. Ryoma baillait aux corneilles, regrettant amèrement d'avoir dû quitter son lit, un jour de repos.
« Dis Oyaji, où va-t-on ? demanda-t-il en réajustant sa casquette
-Dans une maison à la campagne que me laisse un ami
-Et pourquoi je dois venir avec toi ? demanda Ryoma visiblement ennuyé par la perspective de passer la journée avec son père.
-Parce que ta mère l'a décidé ! Car elle déplore…euh…notre manque de communication.
-Comme si une journée à deux pouvait changer quelque chose » bougonna Ryoma
Un silence de plus en plus pesant s'installa et Nanjiroh se décida à le rompre.
« Si ça peut te faire plaisir, il y a un court de tennis à côté de la maison ! dit-il enthousiaste
-Mmhh
-Ca ne te fait pas plaisir ? s'étonna Nanjiroh
-On aurait très bien pu jouer à la maison lorsque je me serai réveillé » répliqua Ryoma
«Ca m'a l'air bien parti » pensa amèrement Nanjiroh. Mais quelle idée elle avait eu aussi de les envoyer à la montagne tous les deux, qui plus est, le jour de SON anniversaire. En plus, on dirait qu'il l'a complètement oublié. »
Le voyage continua quelques heures encore durant lesquelles il n'avait pas émis de sons, ni l'un ni l'autre. Ils aperçurent enfin une grande maison de campagne près d'une petite rivière.
« Dis Oyaji, il a l'air de bien gagner sa vie, ton ami !
-Il est joueur de tennis professionnel et a ses propres clubs »
Il gara la voiture et tous deux sortirent. Ryoma respira un bon coup l'air frais de la montagne tandis que son estomac manifestait sa maltraitance et que son père se mettait à rire en entendant le sien, qui répondait en écho.
« Bien, on dirait qu'on a tous les deux, faims ! On est partis sans prendre de petit déjeuner
-Mais il n'y a rien dans la voiture, qu'est ce qu'on va manger ? demanda Ryoma
-Eh bien Shonen, on va pêcher ».
Nanjiroh découvrit avec étonnement que son fils ne savait pas comment pêcher.
« En même temps, c'est normal, c'est la première fois que je l'emmène à la rivière » se reprocha-t-il.
Il le regarda se débattre avec sa ligne pour y mettre un hameçon.
« Donne, je vais te le faire » dit-il en tendant sa main
Ryoma lui tendit sa ligne à contrecœur et le regarda faire.
« Allez, viens, je vais te montrer comment on pêche » dit-il en se rapprochant de la rivière et en prenant appui sur un rocher.
Il lança sa ligne dans l'eau dans un coup énergique puis regarda Ryoma en faire de même.
Ce n'était pas vraiment énergique et il ne fut pas surpris de voir la ligne rester droite alors que la sienne était parfaitement courbée.
« Ryoma » dit-il en le regardant dans les yeux. Imagine que la ligne est une raquette, et que tu dois faire un service plongeant. »
Comme il l'avait présumé, ses termes de tennis furent plus explicites et il y arriva dès son deuxième coup.
« Et qu'est ce qu'on fait maintenant ? » demanda Ryoma en regardant sa main qui tenait la ligne
« Tu attends que ça mord puis tu tires de toutes tes forces en essayant de ne pas casser la ligne »
Il fut heureux de voir le sourire de Ryoma quand il fit sa première prise. C'était tellement rare de le voir sourire. Ils prirent une bonne dizaine de poissons qu'il firent griller par la suite.
Ce fut une course à celui qui mangeait le plus de poisson, car Nanjiroh « s'empiffrait » sous le regard exaspéré de son fils.
« Oyaji, tu pourrais m'en laisser ! Tu n'es vraiment qu'un ventre sur pattes !
Eh Shonen, il faut manger quand on est un grand sportif comme moi
Un grand sportif ? Parce que tu considères que sonner une cloche tout en lisant des magazines érotiques , c'est du sport ?
…….
C'est surprenant que tu n'aies plus rien à dire » dit Ryoma, incrédule
Ryoma contempla son père, qui regardait fixement le feu dont la fumée s'élevait dans les airs. Son père s'était rembruni tout d'un coup sans qu'il ne comprenne pourquoi.
« Qu'est ce qui ne va pas, Oyaji ?
-C'est vraiment comme ça que tu me considères, Shonen ? » dit son père d'une voix lasse
Ryoma fut surpris, se livrer à des joutes verbales était devenu si systématique dans sa relation avec son père, qu'il n'aurait jamais cru que ses propos pouvaient l'atteindre. Il avait toujours montré une certaine impassibilité à ses réflexions. Sur le coup, il ne trouva rien à dire puis il se ressaisit.
« Oyaji, je ne suis pas loin de la vérité, mais néanmoins, tu es mon père. Et je pense que ça suffit comme réponse
Merci, c'est assez réconfortant comme réponse, dit Nanjiroh, ironique
J'espère bien dit Ryoma en souriant. Il savait que sa réponse satisfaisait son père.
On va jouer un match, pour mieux digérer
Parle plutôt pour toi, c'est toi qui en as le plus mangé ! »
Ils se levèrent donc, et marchèrent jusqu'au court de tennis. Le match fut palpitant, ponctué par des provocations comme à l'accoutumée. Ryoma n'arrivait toujours pas à croire que ce jeu de sarcasmes avait pu faire, à un seul moment, douter son père de ses sentiments envers lui, après tout il était bien son père.
Le match se conclut avec la victoire de Nanjiroh qui ne manqua pas de narguer son fils. Le soir arriva plutôt vite, et Ryoma, bien qu'il ne le montra pas, était heureux d'avoir passé cette journée avec son père.
Ils arrivèrent, et alors que son père garait la voiture tandis qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte d'entrée, il attendit qu'il descende. Il se retourna puis lui lança un objet que son père rattrapa au vol. Nanjiroh baissa les yeux et vit un petit paquet recouvert de papier cadeau. Il le défit et découvrit une photo encadrée de son fils et de lui, alors que Ryoma avait une petit plateau prouvant sa qualité durant l'US Open. En dessous de celle-ci était écrit en lettres dorées : Merci papa.
Nanjiroh regarda son fils dans les yeux, légèrement confus, tant il croyait que celui-ci avait oublié son anniversaire, puis sourit en le remerciant. Ryoma ouvrit la porte, et ce fut le vent qui rapporta ses derniers murmures à l'oreille de son père.
« Joyeux anniversaire papa, cette journée a été merveilleuse ».
