Une vie de mort

Guenièvre soupire. Elle s'est allongée sur son lit, les bras au dessus de sa tête, ses doigts s'emmêlant au rythme de ses souvenirs dans ses longs cheveux. Elle sourit et lance un petit regard à Severus, qui s'est assis sur le matelas, bras croisés autours de ses jambes repliées.

« Je me rappelle bien. Dit elle d'une voix douce. Je suis rentrée en pleur à la maison. Papa a ri pendant une heure quand je lui ai dis que tu ne voulais pas devenir mon prince.

-Ton père était bien idiot d'avoir mis cela dans la tête d'une gamine de cinq ans, à plus forte raison toi ! réplique sombrement Severus.

-Tu n'étais pas mieux, toi, la veille de noël, dans ma chambre, trois ans plus tard ! Ricane la femme en se redressant sur un coude.

-Ce n'était pas pareil ! réplique le sombre serpentard, vexé. C'est toi qui as interprété tout ce que j'ai dit, comme toujours !

-Ce que tu es de mauvaise foie ! » Ricane-t-elle en se rallongeant.

« Severus, tu dors ? demanda la petite.

-J'aimerais bien. Grogna le concerné.

-Tu crois que je rencontrerais un prince charmant un jour ?

-Non Guenièvre, n'ai crainte, les princes n'existent heureusement plus, tu peux dormir tranquille ! répondit Severus avec un sourire las.

-Je veux dire… enfin tu sais… bredouilla l'enfant.

-Gwenn ! s'écria le jeune homme en se redressant sur son matelas. T'as huit ans, tu crois vraiment que c'est le moment de te préoccuper de ce genre de choses ! Et puis je ne suis pas devin moi !

-T'as dis que tu travaillais la divination à l'école et c'est…

-La plus stupide matière qui soit ! Coupa-t-il. Non, je ne sais pas si tu tomberas amoureuse un jour ! »

Guenièvre se pencha par-dessus son lit et observa le jeune homme qui lui tournait maintenant le dos.

« T'es jaloux ?» demanda-t-elle doucement avec un sourire moqueur.

Severus grogna quelque chose d'inaudible en remontant sa couverture sur ses épaules. Malgré la pénombre elle n'eut aucun doute : il rougissait. Guenièvre descendit de son lit et se rapprocha de Severus, pour être juste derrière lui. Elle croisa ses bras sur son épaule maigre et y posa sa tête, toujours souriante.

« T'es jaloux. Répéta-t-elle gentiment.

-Laisse moi tranquille, 'suis pas jaloux… » Bougonna le brun.

-La petite se mit à rire et l'embrassa sur la joue avant de s'allonger contre lui, regardant le plafond.

« T'as pas à avoir peur, même si t'es grognon et pas très beau, je t'aime quand même ! »

« Et après c'est moi qui manque de tact ? demande le professeur de potion, piqué au vif.

-J'avais huit ans, Severus ! réplique la demoiselle en tentant d'arrêter de rire. Et toi treize ! On ne pensait pas de la même manière, moi je pensais te faire un compliment !

-Des excuses… siffle le brun.

-Ce que tu es immature ! Tu as toujours été immature, à la maison en tout cas !

-Pas à Poudlard ! réplique l'homme en s'allongeant sur le dos, bras croisés sur sa poitrine.

-Moi non plus je n'étais pas gamine en entrant à l'école.

-Epoque maudite… grommelle Severus. La pire qu'ai jamais connue Serpentard !

-Pleurnichard ! Ricane-t-elle en se penchant pour lui donner une tape sur la tête. Tout ça parce que je ne croyais en pas en vos idées politiques !

-Dis plutôt que tu as passés ta scolarité à tenter de m'empêcher de devenir mangemort !

-J'ai eut tort ? »

Severus ne répond rien.