Si seulement tu étais à moi

Il ne reste plus que quelques minutes avant la fin. Je te vois, étendue sur ce lit d'hôpital, èa St-Mangouste, tes yeux émeraude fermés, tes cheveux étalés sur l'oreiller, ce sourire serein peint sur ton visage. Tu sens ton heure venir, mais, étrangement, tu ne semble pas t'en soucier. Tu ne souffres plus. Tout ce que tu veux, c'est de partir, d'en finir avec cette foutu maladie. Une maladie comme on en voit dans des hôpitaux moldus. Le cancer. Eh, oui! Même les sorciers peuvent mourir de ce malaise. Pathétique.

Je te revois encore, la première fois que nous t'avons rencontré. Tu étais timide et fuyais nos regards. Plus les jours passèrent, plus nous apprenions à nous connaître. Je revois encore ma tendre Hermione s'acharner sur ses livres pour trouver la bonne matière t'enseigner le lendemain. Tu étais trop malade pour retourner à l'école et Hermione avait convaincue les professeurs de t'enseigner certaines matières à l'hôpital. Je te revois rire à l'entente de mes histoires et aux centaines de bruits que je pouvais faire. Tu étais comme notre fille. Si seulement tu étais à moi. Si seulement tu étais ma fille. Je ne serais pas aussi mal à l'aise. Je pourrais te serrer dans mes bras et pleurer à ma guise. Au lieu de cela, je tiens la main d'Hermione qui se retient de pleurer aussi. Nous devons rester fort.

Je ris amèrement. C'est étrange... tu n'es pas ma fille, ni ma soeur. Tu ne fais pas partit de ma famille, mais j'aurais tellement aimé te voir naître, te voir grandir...

Au lieu de cela, je fixe cette machine. Cette grotesque et mesquine machine qui indique les pulsations de ton coeur. Son niveau est au plus bas. Il ne te reste que quelques secondes à vivre. Dans dix secondes, ton visage sera de glace, mais j'aurai au moins la fierté d'être rester jusqu'à la fin.

-Ron... Hermione... Je... v...vous aime...

Non, tout va trop vite. Je voulais pourtant te dire quelque chose avant que tu ne partes. Qu'est-ce qui m'empêche de le dire maintenant? May... je suis très heureux de t'avoir connue. Tu m'as fait connaître une partie de moi que je ne connaissais pas et prouver ce qu'est le vrai courage d'un gryffondor. Je ne t'oublierai jamais.

Voilà... ta main relâche doucement l'étreinte de celle d'Hermione. C'est fini.

Je marche maintenant avec elle. Je l'aime tant.Nous avons décidé de prendre des détours. Prendre l'air aide à revenir sur terre. Je crois que ce triste événement nous aura donner une bonne leçon: il faut profiter de ce que la vie nous donne, elle est trop courte pour laisser passer des choses. C'est pourquoi je sens que je dois le demander à Hermione. Je ne peux plus le garder pour moi.

-Hermione, dis-je en la retenant par la main.

-Oui, dit-elle, un sanglot dans la voix.

Je la regarde dans les yeux.

-Fais-moi un enfant.

-Oh, Ron!

Elle se jette à mon cou et on s'embrasse au milieu de cette rue déserte. Des larmes de joie et de tristesse coulent le long de nos joues.

Oui, malgré ce malheur qui vient de s'abattre sur nous, une bonne nouvelle fait toujours du bien. Nous allons nous accrocher, May, on te le promet.

Fin