Cette histoire a été écrite pour le calendrier 2021.

Il s'agit d'un récit SG-1.

« Tenez, mon colonel. »

O'Neill leva un sourcil d'un air interrogateur en prenant le mug en métal.

« Votre grog spécial, capitaine ? »

Sam rougit un peu, pinçant les lèvres.

Avec un sourire de remerciement et levant vaguement le contenant en un toast muet, Jack goûta.
« Ça manque un peu de rhum. Mais ça se laisse boire. Ça se laisse boire... » nota-t-il en faisant claquer sa langue.

Elle sourit, serrant dans ses paumes gelées sa propre tasse.

D'un geste de la main, il lui ordonna de venir s'asseoir à côté de lui sur l'espèce de banc en neige tassée qu'il avait confectionné.

Elle obéit.

Il tendit sa tasse vers elle et, après un instant de perplexité, elle heurta doucement la sienne contre.

« Joyeux Noël, Carter. »
« Joyeux Noël, mon colonel. »

Ils burent en silence. Jack avait raison. Ça manquait de rhum. Elle avait fait ce qu'elle avait pu avec ce qu'ils avaient dans leur paquetage. Autrement dit, pas grand-chose.

Le silence retomba. Il faisait nuit. Une nuit claire et lumineuse, grâce aux six lunes dans le ciel et à la neige qui reflétait leur lumière.

Leur petit feu n'était là que pour leur éviter l'hypothermie. Ce qui était une excellente raison de l'avoir, néanmoins.

« Oh. Carter, regardez ! » s'exclama le colonel, pointant le ciel du doigt.

Levant le nez, elle tenta de voir ce qu'il lui montrait.

« Je ne vois rien, colonel. »

« Attendez, ça a disparu. Ah, là ! Vous l'avez vu ? »

« Non, je n'ai rien vu. »
« Mais si, là ! Juste là ! Le machin rose ! »
Plissant les yeux, elle tenta de distinguer quelque chose. Un instant, elle entrevit un éclat rose à la limite de son champ de vision. Puis un autre. Et encore un autre.
« C'est une aurore boréale, mon colonel » nota-t-elle. « Les vents solaires chargés entrent en collision avec la magnétosphère de la planète et... »

Un doigt ganté se posa sur ses lèvres.

« Silence, Carter. Je ne veux pas de votre jargon scientifique un soir de réveillon. Taisez-vous et profitez de la vue. »

Elle opina et avec un dernier « Ssshht ! » d'avertissement Jack retira sa main, avant de s'installer plus confortablement pour regarder le ciel, à présent embrasé de rose, de violine, mais aussi de bleu, vert et or.

Après un instant d'hésitation, elle l'imita. Ils étaient seuls sur ce monde gelé, et ce n'était certainement pas lui qui lui tiendrait rigueur pour cette petite entorse à l'étiquette militaire.

Après une éternité d'une bonne vingtaine de minutes, le colonel brisa le silence.

« Dites, Carter, vous êtes certaine de ne pas pouvoir réparer le DHD ? »
« Certaine. Désolée, colonel. On va devoir attendre que le SGC nous contacte pour le rapport dans, heu... (Elle retroussa sa manche pour voir sa montre.) Six heures trente. »

« Zut. Je serais bien rentré au bercail chercher une bonne couverture et un vrai grog pour regarder le spectacle. Je suppose que dans six heures, ce sera fini ? »

Hochant la tête en diagonale, elle lui offrit un petit sourire navré.

« Mince. En attendant, tâchons de ne pas prendre froid. Le Dr Fraiser va nous en vouloir si on lui gâche ses fêtes avec un gros rhume. » nota-t-il, écartant le bras en une invitation silencieuse.

Sam vint s'y blottir avec joie. Même avec le feu, il faisait un peu frais, et pourtant, elle ne parvenait pas à être vraiment navrée de cette panne de la Porte. Le grog était un peu fade, mais la vue était splendide. Et la compagnie, la meilleure qui soit.

Comme pour acquiescer à ses pensées, Jack la serra un bref instant contre lui.