Bonne lecture…
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Partie II : Le règne des TroisLucie enfila rapidement une paire de chaussures et passa une fine cape en soie noire autour de ses épaules. Le Chat, qui l'observait depuis un moment sans oser bouger, sauta du canapé et se frotta contre la jambe de sa maîtresse, quémandant une petite caresse.
-Dégages, le Chat !
Ses propres paroles l'effrayèrent. Depuis quand était-elle trop pressée pour caresser son chat ? Elle se rendit compte avec horreur que cela faisait déjà plusieurs jours que cette situation durait. Elle ne se sentait plus elle-même… Elle s'obligea à s'asseoir un moment pour réfléchir. Que se passait-il ? Pourquoi, soudainement, était-elle devenue si irritable ? Qu'est-ce qui avait changé en elle ? Elle analysa rapidement ses dernières semaines…La première chose qui la frappa, fut l'absence de dispute entre Tom et elle, et ce depuis longtemps…Songeuse, elle laissa son regard parcourir la salle commune des Préfets en chef. Deux choses attirèrent immédiatement son attention. La première, évidente, fut le fait que la salle commune soit rangée. Rien, aucun vêtement, aucun papier ne traînait sur le sol. Tout était étrangement à sa place. La deuxième chose lui vint en remarquant un livre, posé sur le rebord de la cheminée. Un suive-page montrait que la personne qui le lisait en était à la moitié. Et Lucie le savait bien puisque c'était elle qui le lisait. Rien d'étrange, jusque là, si ce n'est le titre du livre : «La magie noire et ses secrets ». Depuis quand lisait-elle des livres de magie noire ? La tête lui tourna quand elle réalisa que c'était le sixième qu'elle dévorait, emprunté à Tom.
-Je ne vais tout de même pas m'énerver pour si peu, se gronda-t-elle. Je me vois bien envoyer une lettre à Sorcière Hebdo pour dire : « Au secours ! Je ne me dispute plus avec mon petit copain, je range mes habits et je lis des livres qui ne sont pas conseillés par le ministère ! Est-ce grave ? ». Ridicule ! Calmes toi, Lucie. Respire…
Pourtant, une étrange nausée la secoua et, tremblante, elle s'allongea sur le canapé, son chat blottit contre elle. Elle ne tarda pas à s'endormir…
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Elle fut réveillée par la voix d'Anna.
-Elle a de la fièvre, disait celle-ci.
Elle sentit alors une main douce et tiède caresser son visage et s'arrêter plus longuement sur son front. Même les yeux fermés, elle savait à qui appartenait cette main, elle l'aurait reconnue entre mille.
-Oui, elle est vraiment malade, déclara enfin Tom.
-On l'emmène à l'infirmerie ?demanda Anna.
-Non, je vais m'en occuper…
Elle se sentit soulevée par deux bras puissants et entendit le Chat cracher d'être ainsi dérangé. Elle essaya de s'accrocher aux paroles de Tom et Anna mais son esprit se referma de nouveau, laissant son corps épuisé prendre le dessus.
Elle fut de nouveau réveillée par la voix d'Anna, mais elle n'aurait su dire combien de temps était passé depuis qu'elle s'était endormie…trois minutes ? Trois jours ? Elle voulut ouvrir les yeux mais ceux-ci refusèrent de lui obéir. Elle se contenta donc d'écouter, impuissante…
-Tu as besoin de quoi, Tom ?demanda Anna.
Elle entendit Tom fouiller dans son armoire et devina qu'il était à la recherche des ingrédients manquants à la préparation d'un remède, pour elle.
-Attends…Il me faut…Des racines de mandragores, du jus de vie, des poils de chat albinos et…une corne de licorne.
Anna s'étrangla bruyamment.
-Une corne de licorne ?…Entière ?
-Oui.
-Tu plaisantes, là ?
-Non.
-Mais…Tom ! Tu sais très bien que c'est un ingrédient très rare et très cher. Il se trouve que Slughorn en possède une mais, si on la lui vole, on est mort !
-Il y aura une enquête, c'est presque certain, répondit Tom d'une voix calme. Mais jamais ils n'auront la preuve que c'est nous qui l'avons prise…N'ais pas peur.
-Je n'ai pas peur !
Il y eux un moment de silence où l'on entendit juste le bruit d'une plume qui glisse sur un bout de parchemin. Anna avait consentis à écrire la liste. Le lendemain, tous les ingrédients dictés par Tom se trouveraient sur son bureau, comme d'habitude.
-Je prends qui ?demanda Anna.
-Lestrange et…Avery, répondit Tom. Dis leur que, s'ils se font prendre, ce n'est pas Dippet qui les tuera, c'est moi.
-D'accord.
Lucie entendit la porte se refermer et elle sourit intérieurement. Ils allaient voler une corne de licorne à un professeur pour elle. Ils étaient fous. Le trio des fous…Rien ne les arrêtait.
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Lucie ne se rendit compte qu'elle était pieds nus que lorsque ses pieds entrèrent en contact avec le sol froid du couloir. Elle fit donc demi-tour, retournant à l'intérieur du dortoir dans le but de trouver une paire de chaussures. Elle ne pue s'empêcher de rire doucement en les cherchant. Décidément, certaines choses ne changeraient jamais. Et pourtant, beaucoup de choses avaient changées ces derniers temps…
Elle les trouva enfin, une sous le canapé et l'autre sur le canapé (une œuvre du Chat), et les enfila rapidement. Elle avait rendez-vous avec les autres dans cinq minutes, à la salle sur demande, de l'autre côté de Poudlard. Elle s'y rendit d'un pas vif, réfléchissant à ces deux dernières semaines mouvementées. Il y avait d'abord eu sa guérison, rapide (deux jours) grâce aux soins de Tom et Anna. Ensuite, il avait fallut faire face à l'enquête de Slughorn, traumatisé par le vol de sa précieuse corne de licorne. Heureusement, Tom avait broyé ce qui n'avait pas servi au remède de Lucie, prenant garde de bien cacher la poudre. Le plus gros problème avait été cette fille de deuxième année qui avait surpris une discussion entre Lestrange et Avery (les idiots !). Heureusement pour eux, la pauvre fille, terrifiée à l'idée d'aller voir elle-même le directeur, avait eu l'idée de d'abord prévenir la Préfète en chef, en l'occurrence Lucie. Le trio s'était alors chargé de résoudre le problème en mettant en place diverses tentatives de menaces, plus ou moins violente. Le plan avait fonctionné au-delà de leurs espérances…
Perdue dans ses pensées, Lucie ne s'était même pas rendue compte qu'elle était arrivée. Elle pensa très fort au trio et passa trois fois devant la porte avant de l'ouvrir. Elle entra doucement dans la pièce rectangulaire, consciente que la réunion avait déjà commencée étant donné son retard. Cependant, personne ne se rendit compte de son arrivée. Elle en profita pour observer l'étrange assemblée. Assis en cercle, il y avait là des pauvres types en quête de protection, des ambitieux à la recherche de gloire et des voyous profitant des demandes du trio pour exercer leur cruauté. Tous étaient âgés entre seize et dix-sept ans et vouaient à Tom une admiration sans limite. Il le savait et il en profitait. Il n'avait qu'à dire ce qu'il voulait et on le lui apportait aussitôt. Cela faisait des années qu'il fonctionnait ainsi et seulement quelques mois que Lucie et Anna étaient au courant. Etrangement, ce fut Anna qui approuva la première ce système et Lucie qui prit peur. Mais cela n'avait pas duré longtemps. Tout s'était passé si vite…Maintenant, le trio menait l'école et Lucie ne pouvait ignorer ce sentiment de puissance qui la secouait à chaque fois qu'un professeur se plaignait aux Préfets en chef, certain qu'ils pourraient les aider alors qu'ils étaient presque toujours la cause de ce même problème. Même le directeur n'avait presque plus d'influence sur le cours de la vie de Poudlard. L'autorité était en vérité entre les mains de Tom, Lucie et Anna. Dumbledore était véritablement le seul obstacle à certains de leurs agissements. Le professeur de métamorphose semblait conscient d'un problème au sein de Poudlard et soupçonner le groupe de Serpentard qui suivait Tom que son ombre…Heureusement, il n'avait jamais pu les prendre vraiment la main dans le sac. Aucuns des accidents mineurs survenus ne les avaient compromis.
-Assis toi, proposa Tom en souriant.
Lucie sursauta légèrement, attirée brusquement à la réalité. Elle s'assit à la seule chaise encore libre, celle juste à la droite de Tom. Celui-ci lui sourit en l'observant s'asseoir. Pour ce geste rare et précieux, les quelques filles présentes lancèrent à Lucie des regards noirs. Elle y répondit par de grands sourires qui firent rager encore plus les jalouses. Pour y mettre fin, Tom prit la parole, retenant d'un coup l'attention de tous.
-Il va falloir réduire au maximum ce genre de réunion les semaines prochaines.
Les regards interrogateurs se croisèrent, sauf chez Lestrange et Avery qui se lancèrent un regard complice. Et Lucie sourit. Tom allait-il oser leur dire que deux d'entre eux avaient volé une corne de licorne entière à un professeur ? L'acte était grave. Il n'était certainement pas assez bête pour risquer de se faire dénoncer par un des leurs…
-Je sais que, tous, vous affectionnez particulièrement ces réunions mais il faut aussi admettre que vous délaissez vos cours…et les ASPIC approchent.
Lucie se retint de rire. Comme si Tom se préoccupait d'autres résultats d'ASPIC que les siens ! Pourtant, personne d'autre qu'elle ne parut étonné.
-Carrow, par exemple. Je sais que tes résultats ce derniers mois sont…Disons qu'à force d'avoir des T, tu va finir par te transformer véritablement en Troll !
L'assemblée se moqua légèrement de Carrow, chacun prenant tout de même conscience de leurs piètres résultats scolaires.
-Il a autre chose…rajouta Tom.
Il se tourna alors légèrement vers Anna, l'incitant à continuer. La voix d'Anna s'éleva, douce mais assurée :
-Le cousin de Sisyphe Malefoy, qui travaille au ministère, lui a obtenu des tarentules qu'il a confisquées à un couple qui faisait un élevage illégal. Il y en a dix qui nous attendent, à Londres. L'objectif serait de les faire entrer à Poudlard pour…s'amuser.
Plusieurs personnes se permirent un petit rire et Lucie sourit de leur stupidité. Ils s'amusaient à mettre toutes sortes d'animaux répugnants dans les lits des sangs de bourbes…ridicule ! Ni Tom, ni Anna, ni Lucie ne s'amusaient de ces jeux stupides et futiles mais ils étaient ce que réclamait le groupe, la récompense qui garantissait leur dévouement et leur obéissance. Anna sourit à son tour et continua :
-Ca ne sera pas très facile de les faire entrer à Poudlard, bien qu'elles ne fassent encore que quelques centimètres…Je propose de les faire venir à Près au lard par hiboux sous de faux noms, au cas où les hiboux seraient contrôlés, et de les récupérer à la prochaine sortie au village. On devrait pouvoir tromper la vigilance du concierge en les cachant dans des boites qui proviennent de la librairie…Cet idiot ne vérifie presque jamais ce genre de paquet…Alors, qui veut une tarentule ?
Presque tous les garçons, ainsi qu'une fille au visage carré, en réclamèrent une, certains plus bruyamment que d'autres. Anna ne pue s'empêcher de lever les yeux au ciel en lançant un regard à Tom et Lucie.
-Il n'y en a que dix, pas quinze…Décidez vite qui n'en aura pas !
Finalement, il fut convenu que Echnida, une jeune fille située à l'écart et qui avait apparemment horreur des araignées, désignerait dix de ses camarades. Lucie se rendit bien compte qu'elle fit de son mieux pour choisir au hasard mais les cinq qui ne furent pas choisit lui lancèrent des regards noirs.
-Bien !coupa Anna. Vous recevrez vos instructions dans les jours suivants. Comme d'habitude, vous les mettrez dans les lits de vos victimes, bien en vue. Si jamais, il y en a une qui n'est pas retrouvée, vous vous exposez à de nombreux dangers. Une foi adulte, ces araignées sont très dangereuses. Qu'il soit bien clair que personne ne les garde pour son usage personnel…n'est ce pas Avery ?
Le groupe se sépara sous ces dernières recommandations. Lorsque tout le monde fut sorti de la salle sur demande, Anna se retourna vers Tom et Lucie :
-C'est toujours bon pour ce soir ?demanda-t-elle en souriant.
-Bien sûr !s'empressa de répondre Lucie en lançant un regard glacial à Tom, qui semblait sur le point de dire autre chose.
-Alors à tout à l'heure !lança Anna en sortant à son tour.
Sans un mot, sans un regard, Lucie et Tom regagnèrent leur dortoir. Tous deux semblaient intensément plongés dans leurs pensées. Une fois à l'intérieur de leur salle commune, Lucie se décida à poser enfin la question qu'elle brûlait de poser à Tom depuis plusieurs jours. Elle savait qu'il serait très difficile d'obtenir une réponse. Elle avait réfléchit toute la semaine et avait passé en revue toutes les fausses réponses que Tom lui donnerait certainement. Arracher une information à Tom était une mission compliquée et dangereuse…Après une dernière hésitation, elle s'approcha de Tom, assis sur le canapé bleu nuit. Elle se positionna face à lui, dans le fauteuil, et attendit patiemment qu'il lève les yeux de son livre. Lorsque enfin ses yeux ébène croisèrent les yeux bleus clairs de Lucie, elle parla :
-Tom, se risqua-t-elle enfin, pourquoi ne m'as-tu pas emmené à l'infirmerie quand je suis tombée malade ?
Une lueur indéfinissable emplit les yeux noirs de Tom un court instant. Lucie soutint fermement son regard, réclamant une réponse claire. Tom n'était pas prêt à la lui donner et la tension devint palpable. Un combat mental s'engagea entre les deux Préfets en chef. Tous deux avaient l'habitude de régler leurs petits conflits ainsi mais l'enjeu semblait aujourd'hui tout autre.
-Je voulais cette corne de licorne et c'était une bonne excuse, répondit enfin Tom d'une voix assurée.
Lucie sourit. Tom n'avait pas besoin d'excuse pour voler quelque chose. Elle avait prévu ce mensonge il était la preuve que Tom lui cachait quelque chose de grave.
-Tu me prends pour une idiote ? Dis-moi la vérité !
-Laisse tomber cette histoire, Lucie. Tu étais malade et je t'ai soigné, c'est tout.
-Mais pourquoi m'avoir soigné, toi ? Les seules fois où nous évitons l'infirmerie, c'est quand nos blessures sont le résultat d'une action interdite…Dois-je en conclure que ce n'était pas une maladie conventionnelle ? Qu'est-ce que tu cherches à me cacher ?
Tom ne laissa rien apparaître sur son visage, gardant son éternel masque froid et indifférent. Il se leva calmement et fixa un moment Lucie.
-La curiosité est un vilain défaut, se contenta-t-il de dire avant de regagner sa chambre de sa démarche féline.
Lucie resta assise plusieurs minutes, indécise. Devait-elle insister ? Obtenir coûte que coûte une vraie réponse ? Elle ne pouvait l'expliquer mais il lui semblait que Tom lui cachait quelque chose de très important. Elle se faisait peut-être des idées…Elle finit par s'endormir, laissant ses questions se perdre dans son esprit agité.
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-Coucou les Préfets en chef !
La voix d'Anna, sur le seuil de la porte, la tira de son court sommeil. Elle s'empressa de défroisser sa robe et d'aller accueillir son amie. Anna avait beaucoup changé ces derniers temps…Elle avait enfin prit confiance en elle et cela l'avait comme transformée. Sa démarche, sa façon de parler, de se tenir…tout démontrait son assurance nouvellement acquise. Elle rayonnait de bien être. Tom l'avait un peu aidé en cours et, à présent, aucun professeur ne semblait douter qu'elle obtienne des résultats corrects aux ASPIC.
Elle avait beaucoup changée…et ne semblait pas s'en rendre compte. Lucie en était très troublée. Elle qui, d'habitude, regardait les choses sans que celles-ci l'atteignent, se rendait à présent compte de choses qui semblaient ne pas affecter les autres. Elle avait comme l'impression que le monde devenait fou et qu'elle était la seule à profiter de quelques moments de lucidité. Cette désagréable impression la suivait depuis son étrange maladie…Et elle était presque sûre que Tom détenait la clé du mystère.
-Où est Tom ?demanda Anna.
-Dans sa chambre, répondit Lucie.
Anna l'interrogea du regard.
-Je ne pense pas qu'il veuille être dérangé, expliqua Lucie.
Anna n'insista pas et s'installa confortablement sur le canapé. Les deux amies commencèrent à parler de tout et de rien mais Lucie avait du mal à rester présente et à écouter Anna. Celle-ci s'en rendit compte et lui en demanda la cause.
-Je me sens un peu bizarre, répondit Lucie. Depuis quelques temps, j'ai l'impression que des trucs étranges se passent sans que personne ne s'en rende compte…
Anna ouvrit de grands yeux, apparemment étonnée par les propos de son amie.
-J'ai une sorte de mauvais pressentiment qui me suit de partout, continua Lucie. Tout change autour de moi et je semble être la seule à m'en rendre compte. Regarde la salle commune. Depuis combien de temps est-elle aussi bien rangée ?
-Depuis toujours !répondit, visiblement choquée, Anna. Tu devrais te reposer, Lucie. Rien n'a changé ! Ta salle commune a toujours été bien rangée ! T'es vraiment bizarre…repose-toi, c'est le seul conseil que je puisse te donner ! A demain…
Et elle partit, fixant Lucie comme si elle était devenue complètement folle.
Quelque chose qui ne se produisait pratiquement jamais arriva alors…Lucie pleura. Elle se sentait mal, terriblement mal, seule, abandonnée, nauséeuse et victime d'une sorte de complot infernal…Etait-elle devenue folle, comme elle avait pu le lire dans les grands yeux troublés d'Anna ?
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Lucie évita de se retrouver seule avec Tom ou Anna les jours qui suivirent. Mais elle du aussi s'avouer qu'eux aussi semblaient l'éviter…Elle se levait le matin, se lavait, s'habillait, allait en cours, mangeait à peine et délaissait ses devoirs de Préfète en chef. Elle ne semblait plus que l'ombre d'elle-même. Un matin, alors qu'elle se rendait à son cours de potion, elle fut reversée par un élève qui courait dans le sens opposé. Elle perdit l'équilibre et trébucha sur un autre élève de sa classe. Le jeune homme, agacé, commença à l'insulter. Jamais, auparavant, elle ne se serait laissée faire, quitte à en venir aux baguettes. Mais elle se sentit incapable de répondre et même des mots d'excuses refusaient de franchir ses lèvres. L'élève lui jeta alors un regard de profond mépris et s'en alla. Elle ne se rappelait pas avoir déjà reçu pareil regard…Et cela la rendit encore plus triste.
Trois jours passèrent ainsi, lentement, sans surprise, sans sourire. Cet état inquiétant prit fin un soir, alors qu'elle était assise dans un coin de sa chambre. Elle prit la décision la plus importante de sa vie, même si elle l'ignorait alors…Puisque Tom refusait de répondre à ces questions, puisque q'elle avait d'abord vu dans les yeux des gens de la jalousie, puis du respect et, enfin, du mépris, elle allait aller chercher elle-même les réponses aux questions qui la préoccupaient. Elle commencerait par fouiller la chambre de Tom…
Un frisson d'appréhension la secoua lorsqu'elle ouvrit la porte du Préfet en chef. Il était encore tôt et elle savait que Tom rentrerait très tard. Pourtant, ce fut une main tremblante qui poussa la poigné et ouvrit la porte. Le feu de la cheminée éclairait la pièce, faisant danser des ombres sur les murs. La pièce était l'exact symétrique de la sienne. Tendue, Lucie s'approcha du bureau de Tom. Tout était impeccablement rangé. Lucie nota l'emplacement de chaque objet. Tom était tellement maniaque qu'elle était presque certaine qu'il se rendrait compte de quelque chose si elle déplaçait un objet sans le remettre exactement à sa place. Lentement, elle ouvrit le premier tiroir. Elle n'y trouva que des livres de cours, des plumes neuves et des devoirs qu'il ne faudrait rendre que dans deux semaines. Elle en fut presque rassurée. Elle n'était pas sûre de vraiment vouloir trouver quelque chose d'important dans la chambre de Tom. Elle avait peur. Elle ouvrit tout de même le deuxième tiroir. Comme le premier, elle ne trouva rien de très important.
Elle décida de se mettre aux immenses placards qui couvraient un pan entier de mur. Dans la première partie, elle ne trouva que les habits de Tom, soigneusement pliés. Sur l'étage supérieur, elle trouva quelques livres dont certains de magie noire mais, après tout, elle en avait elle-même lu quelques-uns uns. Les élèves de septième année étaient autorisés à les prendre dans la réserve, afin d'effectuer des recherches plus avancées en Défense contre les Forces du Mal, la matière préférée de Tom. Dans la seconde partie, elle trouva le matériel de magie de Tom : un balai volant, des chaudrons de toutes tailles, plusieurs paires de gants en cuir de dragon, des dizaines de fioles en cristal, une balance en argent, un télescope, plusieurs sachets d'ingrédients douteux ainsi que des bocaux de formol où flottaient de petits animaux morts ou des organes. Bien sûr, quelques-uns uns de ces ingrédients avaient été volés mais il n'y avait rien de vraiment anormal ici…
Quelque chose clochait, Lucie en était consciente. Elle ouvrit en grand les deux portes du placard et recula pour observer plus longuement sa disposition. Elle sourit intérieurement lorsqu'elle trouva ce qui la gênait. La partie contenant le matériel de magie de Tom était plus profonde que celle où était rangés ses vêtements. Elle s'approcha pour s'en assurer. Oui, il y avait bien un double fond…c'était terriblement moldu. Elle hésita un moment avant d'essayer de l'ouvrir. Si Tom gardait là des choses importantes, des sorts puissants les protègeraient. Elle se concentra et chercha une façon d'ouvrir le fond. Au bout de plusieurs minutes, elle trouva enfin comment l'ouvrir. Il était placé de telle façon qu'il fallait le faire basculer. Elle fut alors terriblement déçue…il n'y avait rien, tout était vide et lisse. Personne n'aurait jamais pu cacher quelque chose ici.
Elle se concentra de nouveau, faisant courir ses mains sur la paroi de bois, cherchant le moindre indice. Il se produisit alors quelque chose de très étrange et inattendu…Le mur lui parla.
« Qui êtes-vous ? » entendit très clairement Lucie dans sa tête. La voix était froide et dure et Lucie devina qu'il ne valait mieux pas mentir.
-Lucie Héméra, répondit-elle, toujours mentalement.
« Que voulez-vous ? » continua la voix, cette fois un peu moins dure.
-Découvrir ce que me cache Tom, répondit Lucie le plus fermement possible.
« Cela fait beaucoup de choses ! » s'exclama la voix et Lucie compris qu'elle se moquait d'elle. Elle ne répondit rien mais fit comprendre à la voix, dans sa tête, qu'elle était déterminée et qu'elle n'abandonnerait pas. « Beaucoup de volonté… » commenta la voix, « Il y a cependant certaines choses qu'il ne vaut mieux pas voir… ».
Les yeux de Lucie s'ouvrirent alors malgré elle…Elle était maintenant dans une petite pièce carrée, remplit d'étagères poussiéreuses. Des centaines d'objets se trouvaient là, posés sur les étagères, pendus au plafond, accrochés aux murs…Elle n'eut pas le temps de s'interroger sur l'étrange phénomène qui venait de l'emmener dans cette pièce. « Voilà qui devrait satisfaire ta curiosité ! » s'exclama la voix dans la tête de Lucie. Mais celle-ci n'entendit pas. Une irrésistible envie de vomir la secouait, sa tête lui tournait et elle s'effondra sur le sol glacé. C'était pire que tout ce qu'elle avait vécu auparavant. Elle ne distinguait plus le sol du plafond et le décor semblait danser devant ses yeux.
-Que se passe-t-il ?demanda-t-elle d'une voix tremblante.
« Ton esprit est pur… » répondit la voix. Lucie ne comprenait pas vraiment le rapport et la voix sembla s'en rendre compte car elle ajouta : « C'est la magie noire, présente en ce lieu, qui t'affecte. Beaucoup de choses odieuses ont été commise ici…Tu le ressens. Encore une preuve de la supériorité de la magie noire sur la magie blanche… ». Horrifiée, Lucie tenta de se relever. Il fallait qu'elle parte, qu'elle se sauve de cette pièce lugubre et de cette voix qui disait des choses trop dérangeante à son goût…Des choses odieuses…De la magie noire…Tom.
Elle réussit à faire deux pas puis s'effondra de nouveau. Dans sa chute, elle percuta une étagère et son contenu se déversa sur son corps tremblant. Un bocal en verre se brisa à ses côtés et elle sentit du sang couler le long de son épaule. Au même instant, un livre manqua de l'assommer et un bout de parchemin s'en échappa, atterrissant sur ses genoux. Rassemblant ses dernières forces, elle le lut, persuadée au plus profond d'elle-même que c'était ce qu'elle cherchait :
& Horcruxes &
La création d'un horcruxe ne peut se faire que grâce à un meurtre. L'âme du meurtrier est alors déchirée en deux et un sortilège permet d'enfermer ce « morceau » d'âme dans un objet, prévenant celui que le créé de la mort. Il s'agit d'une pratique très avancée de magie noire. Seuls quelques grands mages noirs essayèrent.
& Création d'un Horcruxe &
voir la formule p. 19741
& Horcruxes créés &
premier horcruxe : journal intime
deuxième horcruxe : bague des Serpentard
& Horcruxes à créer &
troisième horcruxe : objet ayant appartenu à Serpentard
quatrième horcruxe : objet ayant appartenu à Gryffondor
cinquième horcruxe : objet ayant appartenu à Serdaigle
sixième horcruxe : objet ayant appartenu à Poufsouffle
A peine avait-elle commencé sa lecture, que Lucie comprit que jamais elle n'aurait dû voir ça. Pourtant, elle lut le morceau de parchemin avec avidité. Lorsqu'elle l'eut fini, elle pensa que Tom avait tué des gens et, horrifiée, elle s'évanouit de nouveau…
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Merci d'avoir lu !
Une petite review, s'il vous plait ?
A bientôt pour la troisième et dernière partie,
Licorne