Coucou !
Voici, enfin, la troisième et dernière partie de cette histoire.
Bien que plus courte, j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Vous avez sans doute remarqué que la première partie était du point de vue de Anna et la seconde de Lucie ? En toute logique, la troisième partie devait être du point de vue du dernier membre du trio : Tom. Mais écrire du point de vue de ce personnage plus que mystérieux est un bien grand défi, croyez moi ! J'espère que le résultat sera à la hauteur !
Bonne lecture !
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Partie III : La fin du trio ou le troisième horcruxe :
L'allée où Tom s'engagea, nommée Allée des Embrumes et réputée comme le plus grand regroupement de boutiques de magie noire de Londres, était encore plus lugubre la nuit que le jour. L'obscurité n'était pas totale, une légère brume lumineuse éclairant les vitrines poussiéreuse et faisant danser des ombres inquiétantes sur les murs. Le silence régnait, parfois brisé par un murmure ou le frôlement d'une cape sur le sol. Cependant, Tom avançait d'un pas sûr, impassible à l'atmosphère sombre et effrayante. Il s'arrêta devant une boutique dont la porte n'était pas fermée comme les autres, mais grande ouverte, éclairant d'une lumière vive le mur qui lui faisait face. Tom entra et referma la porte derrière lui.
Il était à présent dans une pièce grande et poussiéreuse, où s'entassaient des piles d'objets intéressants mais plus ou moins dangereux et plus ou moins interdits. Il n'avait pas encore fait un pas, qu'une voix légèrement moqueuse se fit entendre :
-Des problèmes ?
Tom scruta la boutique et repéra vite son interlocuteur, un homme petit aux cheveux aussi gris que le sol de sa boutique.
-Rien d'insurmontable, répondit Tom d'une voix à la fois douce et cassante.
L'homme se contenta de sourire et de s'éloigner, invitant d'un geste de la main son client à le rejoindre dans l'arrière boutique. Tom posa distraitement son regard sur les étagères qui l'entouraient et se décida enfin à le suivre.
L'arrière boutique était encore plus en désordre que la boutique en elle-même et la couche de poussière encore plus épaisse.
-Franchement, avec ce que je vous paye à chaque fois que j'achète le moindre petit truc, vous pourriez engager du personnel…au moins pour faire le ménage.
L'homme sourit, habitué à ce genre de remarques de la part de Jedusor.
-J'ai déjà essayé…Mais cela n'a servi qu'à me faire voler et mon nombre de clients n'a pas augmenté, répondit-il en s'asseyant.
Tom s'assis à son tour et il y eut un moment de silence, pendant lequel les deux hommes se fixèrent sans un mot.
-Que ce passe-t-il ?demanda enfin l'homme aux cheveux gris. Vous n'avez rien précisé dans votre lettre, vous contentant de me dire que vous aviez de légers ennuis…
Tom sourit amèrement. De légers ennuis ? Rien ne s'était passé comme il l'avait prévu…
-La corne de licorne n'a pas suffi, expliqua-t-il enfin.
L'homme ouvrit en grand ses yeux, gris eux aussi, apparemment très étonné par ce que venait de dire son jeune client.
-Comment est-ce possible ? Avez-vous bien suivi les instructions du livre de Potion que je vous avez recommandé ? Ne vous êtes vous pas tr…
-Je ne me suis pas trompé, coupa sèchement Tom. J'ai suivi à la lettre les instructions et la potion était correctement préparé. C'est le sujet qui a tout fait rater !
L'homme, après avoir longuement fixé Tom comme si celui-ci était devenu fou, rapprocha légèrement son fauteuil de celui de son client avant de reprendre :
-Le…le sujet ? Mais…A qui cette potion était-elle véritablement destinée ?
-Je vous l'ai déjà expliqué !répliqua Tom, agacé.
-Dans ce cas, il n'est pas normal que…
-Je ne vous demande pas de me dire ce qui est normal ou pas, coupa Tom d'une voix cassante. Il me semble être mieux placé que vous pour le dire. Je suis ici pour que vous trouviez une solution, et vite !
Il y eut de nouveau quelques minutes de silence. Tom semblait soudain très énervé, comme si la colère qu'il avait contenue depuis ces deux dernières semaines jaillissait soudain. Pourquoi avait-il fallut que cela échoue ? Que s'était-il passé pour que son plan ne fonctionne pas ? Il n'était pas encore trop tard…Il fallait impérativement trouver une solution ce soir.
-Une idée ?demanda-t-il au vieil homme, qui venait de se lever pour se diriger vers la bibliothèque, située au fond de la pièce.
N'obtenant aucune réponse, il se leva à son tour afin de le rejoindre. L'homme aux cheveux gris était en train de feuilleter un livre dont les pages étaient chacune d'une taille différente. Ainsi, sur certaines, un seul mot était inscrit, alors que sur d'autres, figurait un chapitre entier. Tom s'attarda un moment sur l'étrange disposition du bouquin mais l'homme le referma rapidement.
-J'aurait pourtant cru…murmura-t-il en en reprenant un autre.
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Tom ne quitta pas la boutique rassuré, comme il l'avait espéré. Au contraire, son angoisse semblait augmenter au fur et à mesure qu'il se rapprochait de Poudlard. Il ne savais pas encore ce qu'il allait faire. Plusieurs solutions se présentaient à lui.
Il pouvais tout annuler. Absolument tout. Reprendre une vie « normale » : orphelinat, études, boulot, appartement…Une vie déprimante où il ne serait jamais plus fort que les autres. Où il se fondrait dans cette masse d'humains moutons, obéissant aux ordres et aux règlements sans se poser de questions. Une vie qu'il ne voulait pas. Il avait tout fait pour l'éviter et il ne voulait pas abandonner maintenant. Il était tellement près du but…
Il pouvait aussi continuer ce qu'il avait prévu, aveugle aux complications qui se dressaient devant son chemin, indifférent à la fragilité de son future, vivant sa vie comme il l'avais toujours désiré mais conscient de sa fin proche. Il ne le voulait pas. Il avait peur. Très peur. L'inconnu ne lui plaisait pas. Il voulait durer longtemps. Il voulait que l'on se souvienne de lui. Il ne voulait pas mourir.
Il pouvait aussi « supprimer » les obstacles qui se dressaient devant lui…Il pouvait tuer Lucie. Cela ne serait pas la première fois qu'il donnerait la mort ! Alors, pourquoi s'en faire ? Pourquoi réfléchir à une autre solution ? Il lui avait donné une autre chance avec ce breuvage à base de corne de licorne. Son esprit avait résisté. Tant pis pour elle...tant pis pour lui.
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Tom sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. A l'instant même où il referma la porte de son dortoir de Préfet en chef, une intuition le poussa à se méfier, comme une démonstration de ses pouvoirs grandissants. Pourtant, aucun son, aucune odeur ne semblait trahir la tranquillité de la pièce. Tout semblait parfait mais Tom sentait qu'il ne s'agissait que d'une apparence trompeuse. Il commença par analyser la salle commune, où rien n'avait bougé depuis son départ. Il hésita un moment devant la porte de la chambre de Lucie. Finalement, il la poussa…Son impression ne fut que confirmée lorsqu'il posa ses yeux sur le lit vide de Lucie. Il se précipita vers la salle de bain de la jeune fille, espérant presque qu'il la trouverais dans son bain…Mais non, cette pièce aussi était vide. Un sentiment d'urgence s'empara de lui. Il se mit à courir, son cœur battant plus vite dans sa poitrine à chaque pas qu'il faisait. Il ouvrit la porte de sa propre chambre d'un geste brusque…
Le placard était ouvert.
Elle avait réussit à entrer dans sa pièce.
Tom sentit sa tête lui tourner un court moment. Il retrouva néanmoins très rapidement ses esprits. Il respira profondément et posa ses deux mains à plat sur la fine planche de bois du double fond de son placard.
-Pourquoi lui as-tu ouvert ?interrogea Tom, le plus clairement possible, dans sa tête.
La même voix qui avait parlée à Lucie quelques heures auparavant, résonna dans la tête de Tom : « Il fallait agir et tu ne semblais pas te décider…Je m'inquiétais pour notre alliance. »
-Je t'avais demandé de me laisser plus de temps !s'énerva Tom.
« Elle ne te l'aurais pas laissé… »
-Bien sûr que si ! Ce n'est qu'une fille…
Un rire moqueur explosa dans la tête du jeune Préfet en chef, qui fronça les sourcils, tentant de contenir sa colère. Il avait horreur que l'on se moque de lui.
« Si le grand et puissant Lord Voldemort l'affirme…IL ne peut qu'avoir raison ! Qu'est-ce qu'un simple esprit comme moi peu connaître du monde des vivants ! » La voix moqueuse se transforma alors d'un un puissant cri de colère qui fit vaciller Tom :« Idiot ! Elle nous a assez posé de problèmes comme ça ! Depuis le début, je t'ai dis de ne pas l'approcher. Aujourd'hui, tu as la preuve que j'avais raison ! Elle est dangereuse pour nous ! Son esprit est trop puissant ! ».
Tom ne répondit pas, conscient de la justesse des paroles de son allié. Il lui avait été d'une aide précieuse et il ne pouvais pas se permettre de le perdre pour une histoire aussi bête. Pas maintenant. Il allait tuer Lucie. Il aurait dû le faire longtemps auparavant.
-Laisse moi entrer.
« Ne me déçois plus… »
Un léger frisson secoua Tom. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se trouvait dans la pièce carrée où il s'était si souvent rendu ces derniers temps. Il laissa son regard caresser un instant tous ces objets, tous ces livres, réunis et rangés ici par des générations de mages noirs. Son cœur battait plus fort, comme à chaque fois qu'il entrait dans cette pièce merveilleuse, résonnant comme une promesse à ses yeux. Une promesse d'avenir glorieux…Mais un gémissement mis fin à sa rêverie.
Lucie.
Il la trouva, écroulée sur le sol, tremblante, du sang séché partout sur elle. Elle avait emporté une étagère dans sa chute car de nombreux grimoires et alambiques gisaient maintenant au sol. Elle semblait évanouie. Pourtant, au moment où Tom sortit sa baguette, comme mue par un instinct de survie aiguisé, elle ouvrit les yeux. Tom hésita un instant, peut-être à cause de ses magnifiques yeux clairs qui le fixaient et semblaient lui dire : « Je sais tout de toi. Je suis désolée…j'aurais aimé t'aider. J'aurais aimé t'aimer. ». Loin de l'attendrir, ce regard déclencha sa colère. Une rage bestiale le secoua et il saisit le premier objet qui lui passait sous la mais pour le jeter avec force sur Lucie. Le livre heurta Lucie de plein fouet mais celle-ci ne broncha pas, se contentant de fixer l'homme qu'elle avait aimé la tuer par folie.
-Tu ne me perdras pas ! Personne ne le peut ! Personne ! Tu m'entend ? Personne !
Tom criait, les yeux soudain injectés de sang et les traits durcis. Il criait, et plus le son de sa voix augmentait, plus les yeux de Lucie semblaient tendre et triste.
-Rien ne pourra jamais m'arrêter ! Je suis déjà aller plus loin que quiconque sur le chemin de l'immortalité et personne ne m'arrêtera ! Même pas toi ! J'ai des pouvoirs dont tu n'as pas idée ! Je me suis associé à des mages noirs que la mort avait surpris trop tôt et, grâce à leurs connaissances et à leurs échecs, je réussirais ! Je réussirais et tu mourras ! Leurs forces me seront insufflées, par un procédé compliqué, et je serais plus puissant qu'un dieu ! Tu ne m'en empêchera pas ! La transmission de leurs pouvoirs dans mon corps se terminera dans quelques jours et tu ne seras plus là pour le voir !
Il aurait aimé que Lucie se lève, qu'elle crie plus fort que lui, qu'elle le frappe, qu'elle pleure, qu'elle l'implore…Tout plutôt que le spectacle de ses yeux dans les siens ! De nouveau, il jeta un objet sur elle, de toute sa force, de toute sa rage. Qu'elle ferme ses yeux ! Qu'elle les ferme !
Il décida de fermer les siens, un moment. Lorsqu'il les rouvrit, ceux de Lucie le fixaient toujours et sa bouche fine, maintenant ensanglantée, s'entrouvrit laissant une phrase, une seule franchit ses lèvres :
-Tu es fou de l'éternel, Anna est folle de pouvoir et, moi, je suis folle de toi…
« Tues la ! »hurla la voix, inutilement. Un jet de lumière verte venait d'éclairer la pièce.
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Plus tard, la pièce fut condamnée. Personne ne retira le corps de Lucie et, même dans la mort, ses yeux clairs restaient ouverts, défiant cette pièce maudite de son regard. A son chemisier, devenu noir à cause du sang, on avait épinglé son étoile de Préfète en chef…Contre son cœur.
Tom trempa sa plume de faucon dans l'encre et rajouta quelques mots sur le morceau de parchemin déjà remplit qu'il avait posé sur son bureau. Il l'admira un moment et décida de le ranger précieusement.
Sur le parchemin, on pouvait lire :
Horcruxes
La création d'un horcruxe ne peut se faire que grâce à un meurtre. L'âme du meurtrier est alors déchirée en deux et un sortilège permet d'enfermer ce « morceau » d'âme dans un objet, prévenant celui que le créé de la mort. Il s'agit d'une pratique très avancée de magie noire. Seuls quelques grands mages noirs essayèrent.
Création d'un Horcruxe
voir la formule p. 19741
Horcruxes créés
premier horcruxe : journal intime
deuxième horcruxe : bague des Serpentard
troisième horcruxe : étoile de préfet en chef de Serdaigle
Horcruxes à créer
quatrième horcruxe : objet ayant appartenu à Serpentard
cinquième horcruxe : objet ayant appartenu à Gryffondor
sixième horcruxe : objet ayant appartenu à Poufsouffle
Il avait juré à Lucie : « Tu ne me perdras pas ! ». Pourtant, en la tuant, il se perdit lui-même. A jamais. Et maintenant, un morceau de son âme attendait patiemment que la mort le gagne…Contre le cœur de la seule personne qu'il n'ait jamais aimé.
FIN
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Cette histoire est terminée, merci de l'avoir lu jusqu'au bout…
J'aimerais vraiment savoir quelles ont été vos réactions à la lecture de cette petite fic.
Vos remarques, suggestions, questions…sont aussi les bienvenues !
Merci et, j'espère, à bientôt !
Licorne
