"": Twist of Fate :""
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6. Maudit sois-tu Riddle !
J'avais l'impression d'avoir marché pendant des heures, passant devant des boutiques toutes identiques dans l'obscurité de la nuit. Enfin arrivés à l'auberge, Tom me laissa entrer la première, me tenant la porte en parfait gentleman de sa brillante époque.
Parfait gentleman et future incarnation du mal, pensai-je en le regardant faire. Voyez comme le talent demeure!
Tout en entrant, je remarquai le bar bondé de monde. Un peu trop même. Certains sorciers levèrent le nez de leur pot de bierraubeurre ou d'une quelque autre substance douteuse, afin de me dévisager. Je frissonnai, sachant pertinemment que leurs regards étaient loin d'être innocents. Des regards qui me scrutaient avec attention, tentant d'évaluer ce qui se cachait derrière ma cape, et qui se détourneraient ensuite un à un, comme si ma personne ne se résumait qu'à un corps et à un visage.
La porte se referma, me faisant sursauter d'environ trois mètres. Je pivotai rapidement sur moi-même, mon visage en feu à la pensée que tous avaient pu admirer mon embarras, et mes yeux rencontrèrent le torse de Tom. Puis un bref mouvement du regard me permis de retrouver les sombres iris dans lesquels je redoutais de me plonger. Je sentis son souffle à travers mes cheveux à la manière d'une brise d'été dans les feuilles d'un arbre, lorsqu'il murmura, "dois-tu toujours me regarder avec tant de crainte ? Tu es comme une lionne sauvage qui se croit être l'objet de la chasse. Tu ne fais confiance à personne, je me trompe ? Je sentais les yeux des sorciers m'observer derrière mon dos, mais aucun regard n'était aussi intense que celui qui se promenait sur mon visage à cet instant.
"Je peux faire confiance. Je n'ai juste aucune confiance en toi," répondis-je sur un ton tinté de défi, comme si je l'incitai à me prouver le contraire.
Le regard brillant de malice, il alla s'installer à une table, près de deux malabars dont les muscles prédominants ne me disaient rien qui vaille. J'hésitai, puis m'assis à côté de lui, fixant le bois usé de la table comme s'il avait soudainement pris un grand intérêt. Lorsque je relevai les yeux, je le vis me m'observer attentivement comme s'il exigeait une réponse à une question silencieuse et au challenge que j'avais engagé.
"Donne moi des raisons de te faire confiance." dis-je en plissant légèrement les yeux.
Il grimaça, n'ayant pour habitude de ne recevoir d'ordres de personne, puis ajouta, "en colère Rushton ? Non ? Et bien, puisque tu tiens tant à avoir une réponse, j'ai du pouvoir, de la richesse et le respect de beaucoup. J'obtiens toujours ce que je veux, et ne mets pas longtemps à gagner la soumission des autres. Toi au contraire, tu es un challenge assez intéressant."
Je le fixai incrédule. Il m'afficha son air narquois habituel puis continua, "En fait, j'arrive même à t'apprécier Rushton. Ta confiance est difficile à gagner, et ceux qui la méritent doivent d'abord s'en montrer digne. Dans un sens, cela exige du respect. Et je suis sûr que celui qui gagne ta confiance, remporte par la même occasion ta loyauté et ton amitié. Il me faut des personnes confiantes et loyales dans mon cercle d'amis proches. Et il me semble que tu as prouvé ton intérêt, si l'on considère que je laisse seulement deux filles m'approcher. Pourquoi me faire confiance ? Je ne te blesserai jamais intentionnellement, ni ne te trahirai, et serai là pour toi. Est-ce assez suffisant pour remplir les conditions de ton soi-disant test ?"
Les plats arrivèrent. Et à la manière de Harry et des mes frères, il en dévora le contenu sans attendre son reste. Malgré le sérieux de la situation, je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'il releva le visage vers moi, une fois son festin terminé. Pour la première devant lui, je laissais échapper un rire en voyant la trace de soupe sur son nez. Combien aurait tué pour assister à ça !
"Quoi ?" s'exclama t-il en haussant un sourcil interrogateur, rendant encore son expression plus comique qu'elle ne l'était.
Sans réfléchir, je m'emparai d'un tissu et lui essayai délicatement le nez. Puis réalisant mon audace, je toussotai en retirant rapidement ma main, et rougis vivement en baissant la tête, cachée derrière mes cheveux. Puis d'une voix rapide d'où perçait un soupçon de moquerie, j'ajoutai :
"Ton nez était recouvert de soupe, je crois que de meilleures manières s'imposent Riddle." Ne préférant pas le regarder, je sortis de table et pris la direction des escaliers, puis le fait qu'il était encore en possession de mes affaires me revint à l'esprit, et je me retournai brusquement.
WHAM !
J'heurtai le torse d'un certain Serpentard de plein fouet, et me retrouvai étendue sur le sol sans m'en rendre compte. "Par Merlin !" m'écriai-je fortement, provoquant le regard des sorciers de la pièce. "Riddle ! Ne fais plus ça !" Et tandis que je me redressai difficilement, une goutte carmin s'échappa de mon nez douloureux. Il ne me manquait plus que ça ! Une main sur le nez pour tenter de limiter les dégâts, je le fixai pour la énième fois dans cette soirée:
"J'aurai besoin d'un mouchoir, si ce n'est pas trop te demander !"
Il acquiesça, un sourire moqueur aux lèvres et sorti un mouchoir de la poche intérieure de sa robe de sorcier. Alors qu'il me le tendait, je remarquai la minuscule rose brodée sur le coin droit et la fixai pendant un instant. Puis je le regardai, me demandant comment diable le futur Lord Voldemort pouvait posséder des mouchoirs aussi étranges.
Il soupira et me mit le mouchoir dans la main, "comme tu as visiblement perdu l'usage de tes gestes. Et regarde un peu où tu vas la prochaine fois." se moqua t-il.
Je lui jetai un regard aussi noir que possible et plaçai le mouchoir sur mon nez toujours meurtri par la douleur. "Tu sais Rushton" me dit-il avec malice, "je n'ai même pas eu besoin de te punir pour ton insolence. Tu es d'une incroyable efficacité." Puis il ajouta toujours avec le même air, " des gens sont morts d'un simple saignement de nez. Prends l'exemple d'Attila Le Hunt, il rendit l'âme la nuit de son mariage. Donc si tu venais à mourir, j'aurai au moins gagné quelque chose." J'haussai les sourcils en guise de réponse. "Tu m'auras enfin remboursé," s'exclama t-il en souriant.
Il fallait cherché loin, pensai-je sombrement dans toute l'ironie de la situation.
Après trois mouchoirs supplémentaires, mon nez cessa enfin de saigner et je pus marcher jusqu'aux escaliers. Ma tête tournait et j'essayai tant bien que mal de suivre Tom sans entrer dans un mur, et ne pas me ridiculiser davantage.
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Arrivée dans la chambre, je fus étonnée de la voir un peu plus en ordre que la dernière fois. Je regardai Tom retirer sa cape et bondir aussitôt sur le lit. Une fois de plus, je fus surprise par son attitude. J'ignorai que le futur Lord noir bondissait sur les choses. Avec cette vision nouvelle à mes yeux, je me retins cependant d'éclater de rire.
"Je suis aussi fatiguée" lâchai-je simplement. Puis je le vis me fixer, comme si quelque chose semblait lui avoir traversé l'esprit, tandis qu'un air horrifié s'inscrit sur les traits sombres de son visage. "Um Rushton ?" demanda t-il, "J'espère que dormir sur le sol ne te dérange pas? Je veux dire juste pour une nuit." J'haussai les sourcils et pris soudain conscience de ce à quoi il faisait allusion.
Je rougis, mais ne me laissai pas démonter pour autant. "Oui, ça me dérange en fait. J'aurai préféré le sol s'il n'était pas aussi dur que la pierre, et surtout lorsque monsieur utilise tranquillement le lit." rétorquai-je d'un air ironique. Parfait gentleman, tu parles ! pensai-je pour moi-même.
"Bien, que dis-tu de régler ça à pile ou face ?" demanda t-il toujours étendu sur le lit, les bras derrière la tête et déjà bien installé.
"Non" répondis-je, en réalisant pleinement ce qu'il me proposait.
"Si"
"Non"
"Si"
"Non !"
"Si !"
"NON !"
"SI !"
"NON !"
"As-tu peur de perdre Rushton ?"
"Quoi ?"
"Perdre face à moi te ferait-il autant peur ?"
"Par Merlin, non !
"Alors c'est d'accord !"
"Très bien !" lui criai-je, puis murmurai tout bas, "affreux tricheur !"
"J'ai entendu Ruston, la discrétion n'est pas ton fort" me dit-il en cherchant une pièce dans sa poche. Il retira finalement un gallion et le plaça sur la paume de sa main.
"Tu t'en charge ?" Je m'en emparai avant qu'il ne décide de tenter quoi que ce soit. "Face." s'écria t-il lorsque je la lançai dans les airs. Je fermai les yeux, priant la chance de toutes mes forces pour que je prenne ce maudit lit. Puis j'entendis un petit bruit et regardai le sol. Il n'y avait rien ! Tout comme Tom, je cherchai la pièce des yeux mais elle semblait bel et bien s'être évaporée. J'eus tout à coup un mauvais pressentiment, et relevai les yeux pour croiser ceux de Tom. La même pensée avait due lui traverser l'esprit, car nos regards se levèrent ensembles en direction du plafond. La pièce s'y trouvait collée sur la tranche, pour ne laisser apparaître ni le côté pile, ni le côté face, c'était tout simplement invraisemblable.
"Non d'un diable !" m'exclamai-je, "est-ce vraiment possible ?"
Tom me regarda avec surprise, "ça m'en a tout l'air."
Je fronçai les sourcils puis me dirigeai vers le lit, mais il fut le plus rapide et me stoppa dans mon élan. "Il est à moi !" s'écria t-il en s'installant.
"Non il ne l'est pas ! La pièce est restée collée au plafond, les deux côtés à la verticale ! Donc personne n'a gagné et j'ai autant le droit que toi de prendre ce lit ! Je veux dormir dans un lit pour une fois, alors laisse-le moi !" répondis-je révoltée.
"Non." dit-il simplement.
"Si !"
"Non !"
"SI !"
"NON !"
"SI !"
"NON !"
"BIEN !" rétorquai-je hors de moi devant son entêtement stupide, "je n'ai que faire de ta décision, et je prend quand même ce maudit lit !" Il sourit, son air narquois accroché aux lèvres, puis s'étala de tout son long sur le lit en m'observant de ses yeux sombres, curieux de voir comment j'allais bien pouvoir me débrouiller.
"Soit," dis-je d'un air aussi têtu, "je prends également ce lit !" Puis j'allai m'asseoir sur le bord puisque c'est tout ce dont il consentait me laisser, les bras croisés, la tête haute et pas l'ombre d'un regard dans sa direction. Et pendant quelques longues minutes de silence, nous restâmes ainsi, moi les bras croisés et le menton relevé d'une manière la plus obstinée qui soit, et lui allongé sur le dos, les bras également croisés et la mine renfrognée.
"Très bien Rushton," siffla t-il en se poussant légèrement pour me laisser m'allonger sur un côté du lit. A mon avis, il aurait plutôt mérité une claque bien placée, ce que je me retins de faire, ayant suffisamment d'esprit. Je restai immobile. "Et décide toi avant que je ne change d'avis." ajouta t-il en se déplaçant davantage. N'ayant pas d'autre choix, je m'allongeai et lui donnai mon dos, sachant pertinemment qu'il en ferait de même.
"Les couvertures," dis-je fermement, "J'ai froid et je voudrai dormir, alors donne-les moi." Puis je réalisai soudain que nous étions allongés dessus. Avec un soupir de mécontentement, je me tortillai jusqu'à ce qu'un bout de couverture soit dans ma main, et tirai. En vain. Je tirai encore, sans plus de résultats. J'étais maintenant très énervée. "Riddle !" criai-je en me redressant, "lève toi ! Tu es allongé sur les couvertures !" Il se déplaça un peu, tout juste pour que je puisse me glisser dessous et seulement me couvrir jusque la taille.
Il doit y avoir un autre moyen, pensai-je en me serrant davantage contre le matelas pour trouver plus de chaleur. Toujours sans résultat. Je frissonnai lorsque je sentis un filet d'air froid me parcourir les membres.
"Maudit sois-tu Riddle," marmonnai-je. Encore un autre mot que je n'avais jamais osé dire devant ma mère… mon innocence s'en allait à grand pas. Quant à ma mère, elle n'en croirait sûrement pas ses yeux, si elle pouvait me voir à cet instant.
"J'aime tes compliments Rushton, mais maintenant dors," murmura t-il avec lassitude. J'obéis et fermai les yeux malgré moi. Un rideau de ténèbres enveloppa bientôt mon esprit pour me plonger dans les limbes d'un sommeil agité.
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TBC...
Voilà pour ce chapitre! (Qui m'a bien amusée au passage! J'espère aussique ce sera votre cas) Et comme d'habitude, je remercie KloOnah Riddle, Eleonore dem et Tinn -Tamm!
Et donnez moi votre avis!
