Chapitre 2

Hogwarts, dans la grande salle

Harry mangeait distraitement son petit-déjeuner, perdu dans ses pensées. Il était descendant de Godric Gryffindor. Qui allait être leur professeur. Ainsi que Salazar Slytherin. Il laissa divaguer son esprit sur ce dernier. Salazar était beau... non, il était magnifique ! Il avait un corps d'athlète, fin et musclé, un visage doux aux traits élégants, de beaux yeux gris clair pénétrants et ses longs cheveux noirs encadraient son visage de façon... Harry secoua la tête. Ce n'était pas le genre de pensées à avoir envers Salazar Slytherin ! Des éclats de voix attirèrent alors son attention.

« Et tu comptes rester comme ça, sans rien faire ? Ton descendant tue des innocents et tente de tuer mon seul héritier et toi tu ne vas même pas intervenir ? »

« Non je ne vais pas intervenir ! Tu m'énerves ! Je ne veux pas avoir à brûler ma couverture pour cet idiot ! »

'S'ils continuent à se disputer comme ça quand les élèves seront là, c'est sûre qu'elle va être grillée, leur couverture,' songea Harry.

« Moi ? Un idiot ? Et qui refusait que l'on enseigne aux enfants de moldus ? Qui a caché un BASILIC dans l'école ? »

« Oh, ça va ! J'ai compris mes erreurs, j'ai eu assez de mille ans pour ça ! Mais toi tu es toujours aussi arrogant ! »

« Moi, je suis arrogant ? »

Ils s'arrêtèrent en voyant Harry. Salazar s'avança vers lui.

« Harry. Je tiens à m'excuser pour tout ce que t'a fait subir mon abruti de descendant même si je n'en suis pas directement responsable. Je m'en veux parce que toutes ces idées de sang pur viennent de moi. »

Harry plongea ses yeux verts dans le gris de ceux de Salazar et put y lire une totale sincérité. Le contact visuel se prolongea pendant de longues minutes avant qu'un raclement de gorge de Godric ne les fasse tous deux revenir à la réalité.

« Je sais que tu aimes bien la Défense Contre les Forces du Mal. Si tu veux que je te fasse travailler quelques techniques que l'on n'apprend normalement pas à l'école, n'hésite pas ! Je serais ravi de te donner quelques cours privés ! Avec l'autorisation du directeur, bien sûr. » Salazar eut un petit sourire que Harry qualifia de charmeur avant de chasser cette idée de sa tête.

« Ce serait avec plaisir professeur » répondit-il.

« Je t'en pris Harry, appelle-moi Salazar. Enfin, temps qu'il n'y a que nous. » Et il lui fit un clin d'oeil complice.

Harry sentit alors une étrange chaleur dans le bas du ventre et se força à sourire de la façon la plus naturelle possible.

Appartements de Slytherin, quelque part dans les donjons du château

Harry frappa nerveusement à la porte. Il trouvait étrange que Salazar lui ait donné rendez-vous dans ses appartements plutôt que dans une salle de cours.

« Entre, Harry ! » lui dit la voix chaleureuse de l'intérieur de la pièce.

Harry ouvrit donc la porte pour voir Salazar en train de graisser la lame d'une superbe épée. S'approchant, il put admirer le pommeau d'argent en forme de poire dans lequel étaient incrustées de magnifiques émeraudes. Sur la lame, juste sous la garde, était gravé un nom. « Salazar Slytherin ». Ce n'est qu'à ce moment-là que Harry remarqua que l'épée de Godric Gryffindor était posée à côté. Il tendit la main vers l'épée qui l'avait aidé à vaincre le Basilic et s'en saisit, admirant encore une fois la garde d'or incrustée de rubis.

Il regarda autour de lui et remarqua qu'il était dans une pièce aussi grande que la salle commune de la tour Gryffondor, et qui devait certainement servir de salon, mais les canapés, tables basses et divers fauteuils qui devaient certainement se trouver habituellement devant la grande cheminée avaient été poussés contre les murs de la pièce.

« Ce ne sont pas des épées ordinaires, Harry. »La voix chaude et grave le fit frissonner. Mais étrangement ce n'était pas désagréable. « Elles agissent un peu comme des baguettes, permettant de canaliser notre magie. Cependant, on ne peut pas réaliser les mêmes sors qu'avec une baguette. »

« Je vais apprendre à me battre à l'épée en lançant des sors? » demanda Harry, émerveillé. Ses yeux croisèrent une fois de plus ceux de l'homme, et il détourna son regard, rosissant légèrement.

« Je vais en effet t'enseigner la Weselt, mais on va commencer par le maniement de l'épée. Prends la tienne dans tes deux mains.»

Salazar posa sa propre épée contre le mur et se plaça juste derrière Harry. Passant ses bras autour du jeune homme, il plaça ses mains chaudes sur celles de Harry, qui sentait son visage chauffer. Il lui fit faire alors quelques mouvements de base, gardes hautes et basses, coupés aux épaules et aux cuisses, ses mains guidant toujours celles de Harry dont le cœur battait à toute vitesse. Harry était sûr que Salazar devait l'entendre tellement il battait fort. Puis, l'homme lâcha Harry et l'observa refaire les mouvements qu'il venait d'apprendre. Le garçon avait une grâce naturelle lorsqu'il magnait l'épée, c'était incontestable. Rien à voir avec Godric, qui, même si il était doué, n'avait pas la prestance et la beauté de Harry. Il secoua la tête, il ne devait pas penser ce genre de choses d'un de ses futurs élèves.