Chapitre 4

Le lendemain, dans le couloir menant aux donjons

Godric était inquiet. Il était passé à la tour de Gryffindor chercher Harry, mais la Fat Lady lui avait dit qu'il n'était pas rentré de la nuit. Godric se voyait mal fouiller tout le château seul, il s'était donc résigné à aller demander de l'aide à Salazar. Il savait que celui-ci l'aiderait volontiers, il s'était, semblerait-il, attaché au jeune homme. Et cela d'une manière qui ne lui plaisait pas du tout, il faudrait qu'il lui en parle.

Godric ouvrit la porte des appartements de Salazar sans frapper et entra. Lorsque ses yeux se posèrent à l'intérieur de la pièce, il se figea d'horreur. Là, sur un divan poussé contre le mur, Harry et Salazar, apparemment nus, une couverture les recouvrant jusqu'aux hanches, s'embrassaient fougueusement.

Quelques minutes plus tôt, appartements de Salazar

Salazar se réveilla lentement, conscient qu'un corps chaud se serrait contre le sien. Confortablement installé, il n'ouvrit pas les yeux et se laissa aller au bien-être qu'il ressentait. La soirée précédente lui revint précisément en mémoire lorsque les mains de Harry jouèrent avec ses cheveux, et il soupira d'aise. Au moment où il ouvrit enfin les yeux pour observer le fin visage de son amant, le jeune homme passa un doigt sur la longue cicatrice qui lui ornait le torse. Le contact était délicieux.

« D'où vient-elle ? » demanda Harry, fasciné.

« Hem, et bien, c'est une cicatrice de Weselt. En fait, c'est Godric qui me l'a faite. »

« Tu t'es battu en duel avec lui ? Pourquoi ? »

« Il prétendait être plus fort que moi, » répondit Salazar avec un sourire.

Harry sourit à son tour.

« Tu sais, » dit l'homme plus âgé, « que j'adore ce sourire ? »

Le sourire de Harry s'élargit. Salazar passa son pouce sur les lèvres du garçon, avant d'y poser les siennes. Leurs bouches s'ouvrirent et leurs langues se touchèrent, se caressant tout d'abord lentement, puis avec de plus en plus de passion. Salazar passa sa main autour de la taille de Harry, l'embrassant toujours lorsque...

« SALAZAR SLYTHERIN ! JE VAIS TE TUER DE MES PROPRES MAINS ! »

La voix de Godric résonna dans la pièce comme... et bien comme seule la voix de Godric pouvait le faire !

Harry et Salazar se séparèrent et, en voyant Godric, le Survivant vira au rouge tomate et fixa le sol. Slytherin en revanche, regarda son collègue droit dans les yeux, un sourire insolant affiché sur son beau visage, et entoura Harry de ses bras.

« Allons, Godric, pour quelle raison t'énerves-tu de si bon matin ? »

« POURQUOI JE M'ENERVE ? POURQUOI JE M'ENERVE ? MAIS QU'EST-CE QUE TU DIRAIS SI TU ME TROUVAIS AU LIT AVEC TON DESCENDANT ? »

« Impossible ! Tommy est peut-être un peu idiot mais il a tout de même meilleur goût que ça ! »

Harry n'aurait jamais cru possible pour un être humain d'être aussi rouge que ne le devint Gryffindor à cet instant. Sa colère explosa et il cria sur Salazar pendant dix longues minutes. Lorsqu'il eut fini sa tirade, Harry releva lentement les yeux pour croiser ceux de son amant, toujours rieurs, puis tourna la tête vers Godric pour cette fois-ci trouver un regard assassin.

Voyant la lueur de panique dans les yeux de Harry, Gryffindor se radoucit et lui parla doucement.

« Ne t'inquiète pas Harry je sais bien que ce n'est pas de ta faute. Cet être abject t'a manipulé et le payera. Je sais très bien que tu ne le voulais pas. »

Harry marmonna quelque chose et le sourire de Salazar s'élargit.

« Comment, qu'est-ce que tu dis ? Je n'ai pas entendu, » demanda doucement Godric.

« Je disais qu'il ne m'a forcé à rien du tout, j'en avais aussi envie... » répéta le garçon, les joues plus rouges que jamais, une légère pointe de reproche perçant tout de même dans sa voix. « Je ne suis pas un gamin, je suis responsable de mes actes. »

Gryffindor sembla blessé, puis lui déclara froidement :

« Très bien ! Je crois qu'il est temps d'avoir une discussion tous les deux. Rejoint-moi dans mon bureau... une fois que tu te seras rhabillé bien sûr. » Et il quitta la pièce.

Bureau de Godric, vingt minutes plus tard

Harry frappa à la porte.

« Entre ! » répondit froidement Godric.

Le jeune homme pénétra dans la pièce et marcha en direction du bureau. Il s'arrêta devant et observa l'adulte qui lui faisait face, assis dans un grand fauteuil de cuir bordeaux.

« Assis ! »

Le garçon obtempéra, se laissant tomber dans une chaise. Il se gratta nerveusement la base du cou et attendit que Godric commence à parler.

« Tu dois savoir » dit-il « que Salazar est un manipulateur. Il peut convaincre les gens qu'il veulent quelque chose alors que ce n'est absolument pas le cas. Réfléchit bien, tu n'as jamais été attiré par les hommes avant ça... »

« Bien sûr que si ! » l'interrompit Harry. « Je ne le montrais pas, c'est tout ! »

« Et Cho ? Ce n'était pas un garçon aux dernières nouvelles ! »

« Chang ? J'avais 15 ans, à cet âge là on ne se connaît pas très bien ! »

« Et depuis quand es-tu attiré par les hommes ? »

« Et bien... l'an dernier je me suis rendu compte que j'éprouvais des choses pour... »

« Pour qui ? » demanda Godric, curieux. Il avait observé le jeune homme toute l'année et n'avait rien remarqué d'inhabituel.

Harry rougit fortement et bégaya un vague « ça n'a pas d'importance, ce n'était qu'un béguin de toute façon. »

Godric soupira. Le garçon était borné !

« Mais tu te rends compte qu'en plus d'être un homme, il est plus âgé que toi, c'est ton professeur et surtout c'est SALAZAR SLYTHERIN ! Il est de la même famille que Riddle, l'homme qui tente de te tuer depuis ta naissance ! »

« Et alors ? Tante Petunia est bien la sœur de ma mère et pourtant, elles n'ont rien en commun ! Et puis de toute façon je suis majeur et rien dans le règlement de l'école n'interdit une relation élève/professeur tant que l'élève en question est, comme je viens de le dire, majeur ! »

Gryffindor soupira à nouveau. « Très bien ! Alors il ne reste plus qu'à informer le directeur de la situation, puisque le règlement l'exige, puis tu pourras te balader main dans la main en public avec ce... cette chose si ça t'amuse ! »

« Heu, en fait, ce serrait bien si le moins de personnes possible savaient. Ce n'est pas que j'en ai honte mais certains de mes amis n'ont pas l'esprit très ouvert et... »

« Tu penses à Ron ? »

Harry acquiesça.

« D'accord. Tu devrais en parler à, hum, l'autre... »

« Hé ! Un peu de respect ! »

« Désolé. Bref tu devrais lui en parler, moi je vais voir Dumbledore. »