Pour la quatorzième fois de la journée, Harry se retint de frapper les élèves qui chuchotaient et ricanaient sur son passage. Il était pourtant à peine dix heures. Soupirant, il continua son chemin vers la classe de Métamorphose comme si de rien n'était. Il avait l'habitude des murmures et des rumeurs, ce genre de choses le suivaient depuis sa première année... sauf que d'habitude il avait ses meilleurs amis à ses côtés.
Ron refusait toujours de lui adresser la parole. Harry avait bien essayé de lui parler, mais celui-ci l'avait ignoré en beauté. Hermione, elle, n'avait cessé de s'excuser, mais il lui en voulait trop de l'avoir trahi pour le moment pour la pardonner. Dean et Seamus avaient toujours ce sourire amusé quand ils le voyaient et Parvati et Lavender passaient leur temps à glousser, aussi Harry se retrouvait-il à côté de Neville à chaque cours.
Oh, il n'avait rien contre le garçon, c'était même un très bon ami, mais Harry était obligé de reconnaître que comme partenaire pour les cours, il était catastrophique.
Le Survivant se laissa tomber sur une chaise une fois arrivé dans la salle de classe, et laissa ses pensées vagabonder. Il en avait assez d'être le centre de l'attention générale, Il devait absolument trouver une sorte de « diversion ». Mais quoi ? Quel évènement pourrait faire, même temporairement, oublier aux jeunes sorciers bourrés d'hormones une aventure élève/professeur entre le Golden Boy et Salazar Slytherin ?
Il répondit distraitement à la question de Godric sur les animagi (il savait tout à leur sujet, cela faisait un moment qu'il songeait à devenir, comme son père et son parrain, un sorcier capable de se transformer en animal, le problème étant qu'il n'avait personne pour le lui enseigner).
« Professeur, comment se fait-il que vous connaissiez si bien Salazar Slytherin ? » demanda soudain la voix d'Hermione.
Harry soupira bruyamment et jeta un regard plus qu'agacé à la jeune fille. Ne pouvait-elle donc jamais se taire ? Godric la regarda droit dans les yeux d'un air sévère, mais répondit tout de même à sa question.
« Si je connais si bien Salazar, c'est pour la bonne raison que je viens de passer mille petites années coincé avec cet idiot (« Hé ! » fit Harry) entre deux dimensions temporelles. »
« Oh ! ... Et là-bas, vous étiez un de ses élèves ou bien son... hum, petit ami ? »
BANG ! Harry venait de laisser sa tête faire une rencontre des plus intéressantes : le bois de son pupitre. Non mais a-t-on IDEE de poser pareilles questions à son PROFESSEUR ?
« Ni l'un ni l'autre, Miss Granger, bien que cela ne vous regarde en rien. J'étais, et je le suis toujours, son collègue. D'ailleurs mon nom est Gryffindor. Godric Gryffindor. »
« Tu as regardé trop de James Bond, 'dric ! Vous vous ennuyiez tant que ça, dans votre brêche spatio-temporelle ? »
Tous les élèves de la classe fixèrent Harry comme si il venait de lui pousser une deuxième tête.
« Et m, j'aurais mieux fait de me taire, moi, » marmonna-t-il.
Quelques heures plus tard, toute l'école ne parlait plus que de ça : George Gemmell était en fait Godric Gryffindor ! C'était tellement inattendu (Godric, Contrairement à Salazar, s'était fait discret et avait rapidement été accepté par tous) et surprenant qu'une partie des élèves en oubliaient même Harry et Salazar.
Ne plus être le centre de l'attention générale plaisait énormément à Harry mais, malheureusement pour lui, Salazar était vexé qu'on s'intéresse plus à Godric qu'à lui. Aussi, lors du souper (dîner pour les français), une fois que Harry fut entré dans la Grande Salle et ait commencé à marcher en direction de la table des Gryffindor, se dirigea-t-il vers son amant.
Harry était perdu dans ses pensées, dont il fut brutalement sorti par une paire de bras forts le faisant tourner sur lui-même et une bouche douce et chaude se pressant contre la sienne. Reconnaissant les magnifiques yeux gris clair de celui qu'il aimait, il ouvrit ses lèvres et fit jouer sa langue avec celle de son amant. Il passa ses bras autour du cou de Salazar, celui-ci tenant fermement ses hanches. Il se laissa aller dans le baiser, oubliant totalement qu'il se trouvait au milieu de la Grand Salle et ne sentant pas les centaines de regards posés, avec choc, effarement voir attendrissement pour certains, sur eux. Il ne pensait qu'aux lèvres sur les siennes, qu'à la langue contre la sienne, qu'aux mains sur ses hanches, qu'au corps musclé pressé contre le sien.
Il rompit le baiser pour respirer et là, la réalité revint d'un coup, il attendit les murmures et les cris de dégoût, mais ceux-ci ne vinrent pas. Il n'y avait que le silence. Alors il osa regarder les visages l'entourant. Il fut surpris de ne voir aucun dégoût, mais à la place, juste du choc laissant petit à petit la place à de l'attendrissement. Il rencontra les yeux de Ron, et son cœur bondit dans sa poitrine en les voyant briller d'émotion.
Puis, tous recommencèrent à parler en même temps. Harry pressa rapidement ses lèvres contre celles de son professeur de Défense Contre les Forces du Mal et se dirigea vers la table des Lions. Sur le chemin, Luna vînt se planter devant lui et lui sourit.
« Vous étiez magnifiques, tous les deux ! Je suis heureuse pour vous. »
Sur quoi elle retourna s'asseoir. C'était tout à fait Luna, ça ! La Ravenclaw disait toujours ce qu'elle pensait, ni plus ni moins, et s'en allait après comme si de rien n'était !
Harry sourit en s'asseyant à côté de Ron qui le serra dans ses bras, lui demandant pardon. Le Survivant sourit à son meilleur ami, puis se tourna vers Hermione et la prit aussi dans ses bras. La table de Gryffindor fut la plus bruyante de toute la soirée, bruyante et joyeuse.
Note : Oulaaaah ! Que c'est niais ! J'avais oublié ! C'est un peu facile, tout ça, mais j'avais besoin d'arranger les choses pour pouvoir passer à la dernière partie de la fic...
