Bonjour à tous !

Je m'excuse très sincèrement d'avoir autant traîné à vous poster la suite, surtout après un tel cliffhanger. Je suis en retard de quelques réponses aux reviews, je rattrape tout ça d'ici la fin de semaine ! Je ne vous laisse pas attendre plus longtemps. ENJOY !


- Je peux te donner les pouvoirs dont tu as besoin pour te sortir de là mais tu vas devoir me faire confiance !

Ladybug n'entendait plus personne autour d'elle. Ni Adrien qui se débattait contre les gardes qui le retenaient férocement par les bras tout en lui criant de résister, ni Giovanni qui ordonnait à ses hommes de se tenir prêts à l'arrêter. Seule la voix du Papillon résonnait dans sa tête.

- Pourquoi je te ferais confiance ? finit-elle par demander. Tu ne vas pas m'aider sans aucune contrepartie ?

- Parce que tu n'as pas d'autre choix. Tu te doutes bien que quand tout sera fini, je te demanderai ton Miraculous en échange. Mais rends-toi à l'évidence. Ton Miraculous, tu l'as déjà perdu. Dans trois minutes, si tu refuses mon offre, tu te détransformeras et tu seras à la merci de Giovanni. Accepte ma proposition. Sors de là avec Adrien et quand il sera en sécurité, à ce moment-là seulement, je te prendrai tes boucles d'oreilles.

Ladybug se força à réfléchir. Papillon avait raison. Elle était désespérée, c'était la raison pour laquelle elle avait accepté d'ouvrir la boite et de libérer l'akuma. Derrière ses promesses de mettre Adrien en sécurité, Papillon cachait une autre réalité : Il n'avait aucun intérêt à ce que Giovanni mette la main sur ses boucles d'oreilles et les cache éternellement. S'il voulait s'en emparer, Papillon avait tout intérêt à ce qu'elle sorte d'ici – et elle ne sortirait pas sans Adrien. Autant le mettre en sécurité. Gagner du temps pour trouver une autre échappatoire lorsqu'ils seront tous les deux à l'abri et que Papillon lui réclamera son Miraculous.

- C'est d'accord, Papillon. Comment tu comptes nous sortir de là ?

- Je vais te donner le pouvoir de traverser la matière. Il a érigé des dizaines de portes, de murs, de blindages en métal, de gardes, plus rien de tout ça ne sera un problème pour toi.

- Je ne vais… Plus pouvoir toucher quoi que ce soit ?

- Si, bien sûr. Tout dépendra de ce que tu décides de toucher et ce que tu décides de traverser. Je vais te guider au fur et à mesure. Tu es prête ?

Elle hésita encore une fraction de seconde. Son regard se releva sur la dizaine de gardes, sur Giovanni, sur Adrien.

- Oui, prête.

Une vague noire l'enveloppa et lorsqu'elle réapparut, son apparence physique n'avait pas tant changé que ça. Le rouge de son costume était devenu plus pâle, presque translucide, et ses points noirs s'étaient transformés en flèches partant toutes dans des directions différentes.

- Qu'est-ce que vous attendez, rugit Giovanni, attrapez-là !

Les deux gardes qui retenaient Adrien le jetèrent au sol avant de se ruer sur elle. Elle n'eut pas le temps de réagir mais, au moment où ils l'atteignirent, leurs mains la traversèrent comme si elle n'était qu'un hologramme.

- Qu'est-ce que… souffla Giovanni.

- Écoute-moi Ladybug, reprit Papillon, tu peux faire varier l'intensité de ton pouvoir, tout dépend de ta concentration et de ta volonté. Il faut juste que tu te concentres attentivement sur tout ce que tu fais. Si tu veux courir sur un sol, il faut que tu le souhaites. Pareil si tu veux traverser ce sol et atterrir à l'étage en-dessous. Si tu veux traverser quelqu'un ou le tenir, tout ne dépend que de ta concentration. Ta décision s'appliquera à tout ce que tu toucheras. Que tu prennes Adrien dans tes bras et que tu lui prennes juste la main, si tu veux traverser une surface, il le fera aussi.

Les gardes de Giovanni revinrent à l'assaut mais cette fois, elle s'élança vers eux en même temps. Les traverser, les traverser, absolument les traverser. En trois foulées, elle était à l'opposé de la chambre, en dehors du cercle d'hommes en noir qui se tenait autour d'elle.

- Compris, approuva-t-elle.

Elle prit son élan et revint vers les hommes qu'elle traversa tout aussi aisément jusqu'à revenir à côté d'Adrien qui se relevait péniblement.

- Viens, on s'en va ! Suis-moi !

Lui tenir la main, lui tenir la main. Sa main se referma sur son poignet, bien solide sous sa poigne. Elle l'aida à se redresser mais ne le lâcha pas une fois debout face aux hommes de Giovanni.

- Go ! lança-t-elle.

Adrien la suivit en courant vers les gardes. Les traverser, les traverser, les traverser. Ils passèrent tous les deux mais ne ralentirent pas et Ladybug l'entraîna vers le mur. Sa main se serra sur son poignet pendant qu'elle se concentrait sur le mur. Le traverser, sortir d'ici. Ils se retrouvèrent dans le couloir qui entourait la chambre d'Adrien. Derrière eux, ils pouvaient entendre la porte blindée de la chambre se rouvrir. Ladybug détailla le couloir. Giovanni n'avait pas menti, de lourdes cloisons de métal bloquaient chaque escalier. Mais ce n'était normalement plus un problème.

- Attends, même plusieurs centimètres de métal, tu veux les traverser ? s'étonna Adrien.

- Ça va le faire. Cours tout droit dessus et ferme les yeux, ça va bien se passer !

Ladybug s'élança en refermant sa main sur celle d'Adrien et il la suivit, sans s'empêcher de lancer :

- Harry et Ron se disaient ça aussi pour accéder à la voie 9 ¾ au début du deuxième tome !

- Ferme-là, Chaton ! répondit instinctivement Ladybug, concentrée sur le mur.

Ils le traversèrent sans problèmes et, une fois de l'autre côté, son regard se reposa sur Adrien. Adrien. Pourquoi, l'espace d'une seconde, concentrée sur ce mur et n'entendant plus que sa voix, avait-elle cru que c'était Chat Noir à ses côtés ?

- Désolée, se reprit-elle. Je… Déformation professionnelle.

- C'est pas grave, répondit Adrien, visiblement tout aussi gêné et intimidé qu'elle l'ait appelé Chaton.

Toutes les cloisons de métal commençaient à se rouvrir, probablement pour permettre à Giovanni de les rattraper.

- Allez, on y retourne, sourit Ladybug. Plus que la porte d'entrée et on est dehors. Tu me fais confiance cette fois-ci ? demanda-t-elle en lui tendant la main.

Adrien lui renvoya un sourire rassuré en prenant sa main.

- Toujours.

Ils repartirent vers la porte d'entrée et à nouveau, Ladybug se concentra sur le fait de la traverser. Un souffle d'air frais la frappa avant qu'elle ouvrit les yeux et, une fois dehors, elle prit Adrien dans ses bras pour sauter sur un toit. En atterrissant, ses pieds traversèrent le toit et elle perdit l'équilibre en tâchant de se focaliser sur la surface qu'elle voulait solide. Elle s'étala de tout son long en tentant d'amortir la chute d'Adrien qui laissa échapper un léger cri de douleur.

- Excuse-moi ! Je suis désolée, je t'ai fait mal…

Adrien se massait lentement la nuque en grimaçant mais sourit :

- Ne t'inquiète pas. C'est pas de ta faute, j'avais déjà mal avant. Ça va toi ?

Ses jambes étaient encore enfoncées jusqu'à mi mollets dans le toit, le reste de son corps étalé au-dessus. Dans sa tête, un éclat de rire résonna avant que Papillon ne lance d'une voix amusée :

- Voilà ce qui arrive quand on n'anticipe pas assez les surfaces avec lesquelles on va être en contact. Laisse-toi tomber en te focalisant tout de suite sur le sol de l'étage en-dessous tes pieds pour t'y arrêter. Ensuite, resaute pour traverser le toit et gère ton atterrissage un peu plus tôt.

- Oui, je… Je crois. J'ai du mal avec ces pouvoirs, c'est tout. Je… Attends-moi deux secondes, je tente quelque chose.

Elle prit une inspiration et refixa le toit dans lequel elle était bloquée. Le traverser. Elle se sentit tomber mais posa son regard sur le sol qui s'approchait sous ses pieds, au dernier étage de la tour. S'arrêter dessus. Elle se réceptionna sur le sol bien solide et soupira de soulagement. Elle sauta à nouveau. Traverser le plafond, puis s'arrêter dessus en redescendant. Elle atterrit à côté d'Adrien qui sourit :

- Ça a eu l'air de marcher !

- Oui, souffla-t-elle. Même si ça me vexe un peu que les akumatisés me tiennent si souvent en échec quand je vois à quel point c'est pénible de maîtriser leurs pouvoirs.

Adrien rigola légèrement mais esquissa une grimace en plaquant une main sur sa nuque.

- Ça va ? Tu es blessé…

- C'est rien je te dis, grommela-t-il en massant doucement sa nuque. Des courbatures, ça me fait mal dès que je bouge la tête. Ça ira mieux demain.

- Alors ne traînons pas à rentrer chez toi, déclara Ladybug. Je vais essayer de te faire bouger le moins possible, dis-moi quand même quand tu veux que je ralentisse ou si ça ne va pas.

- OK.

Ladybug le prit dans ses bras et, après l'avoir calé le plus possible contre elle, s'élança à nouveau vers un autre toit. Cette fois, elle anticipa l'atterrissage et retomba sur ses deux jambes. Elle parcourut les toits de Paris tout en veillant à ce qu'Adrien n'ait pas mal, jusqu'à atterrir au manoir Agreste, devant la porte d'entrée. Celle-ci s'ouvrit au moment où Ladybug reposait Adrien sur le sol.

- Adrien !

Le regard de Gabriel était soulagé mais tremblant, comme s'il avait du mal à croire qu'il était effectivement revenu. En quelques pas, Gabriel se rapprocha d'eux. Il posa une main sur l'épaule d'Adrien et l'autre derrière sa tête en demandant :

- Tu vas bien ? Il ne t'a pas fait de mal ?

- Non, ça va…

D'un geste, Gabriel l'attira contre lui et Adrien lui rendit son étreinte. Il sentit son corps se relâcher et une vague d'épuisement s'abattre sur lui pendant que son père le serrait contre lui. Ses jambes flageolèrent sous la fatigue, le faisant tituber légèrement, mais Gabriel le maintint plus solidement. Celui-ci se dégagea légèrement de son fils et passa un bras autour de ses épaules pour continuer à le soutenir.

- Entrez, tous les deux, vous serez mieux au chaud.

Ils passèrent la porte que Gabriel referma avant de se retourner vers Ladybug.

- Merci infiniment Ladybug. Je… Nous vous devons tous les deux une fière chandelle.

- C'est normal Monsieur Agreste. Je suis contente que ça se soit bien terminé pour vous. Mais… Giovanni avait l'air particulièrement déterminé… Même ici, vous ne risquez rien ?

- Non, répondit Gabriel. Toute la maison est équipée d'un système de protection inviolable – vous l'aviez déjà vu quand Jackady nous avait attaqués. Je l'avais fait installer il y a dix ans, après qu'il ait enlevé Adrien pour la première fois. S'il avait eu un moyen de le franchir, il n'aurait pas eu à attendre dix ans pour nous attaquer.

Ladybug acquiesça d'un hochement de tête.

- Dans ce cas, si vous êtes en sécurité, je vais vous laisser. Je crois qu'on a tous besoin d'une bonne nuit de sommeil.

- Attends, Ladybug, coupa Adrien.

Adrien se redressa et se dégagea précautionneusement de son père pour s'avancer vers elle. Malgré le fait qu'il semblait sur le point de s'effondrer d'épuisement, son regard restait avant tout inquiet.

- Tu as été akumatisée pour qu'on puisse se sortir de là, mais tu ne peux pas rester sous le contrôle du Papillon… reprit-il. L'akuma est dans ton collier, pas vrai ? On doit pouvoir le casser et…

- Non, l'interrompit Ladybug. C'est gentil de t'inquiéter mais… C'est pas la peine. Déjà parce que seul le collier me maintient transformée, ça fait près d'une demi-heure que j'ai lancé mon Lucky Charm. Je peux pas me détransformer devant vous. Et puis… Papillon a commis une erreur en me donnant ces pouvoirs.

- Comment ça ? s'étonna Adrien.

- Je lui ai promis de lui remettre mon Miraculous après t'avoir mis en sécurité. Mais… Ce pouvoir me donne un avantage non-négligeable. Si je parviens à l'attirer en lui faisant croire que je suis prête à le lui donner, j'aurais peut-être une chance de le battre et de lui prendre le sien. D'en finir une fois pour toutes.

Pendant une fraction de seconde, Ladybug crut voir Gabriel esquisser un sourire amusé mais quand elle releva la tête vers lui, celui-ci avait toujours son air impassible qu'elle lui connaissait habituellement.

- Dans ce cas, je ne peux que vous souhaiter bonne chance et vous remercier encore une fois.

Adrien parut hésitant mais finit par acquiescer :

- Encore merci. Fais attention à toi.

- A vous aussi. Bonne nuit !

Ladybug leur adressa un signe de main avant de ressortir du manoir. Gabriel referma la porte derrière elle avant de se retourner vers Adrien. Celui-ci s'était légèrement adossé au pilier de l'escalier du hall et Gabriel comprit aisément qu'il luttait pour tenir debout. Il se rapprocha de lui. Son regard s'assombrit quand il détailla les vêtements qu'il portait. Il les avait aperçus par les yeux de Ladybug quand il l'avait akumatisée et quand Adrien était revenu, mais il n'y avait pas accordé d'importance, trop soulagé de voir son fils sain et sauf. A présent qu'ils étaient en sécurité, il ne put s'empêcher de les détailler. Le débardeur blanc moulant dont la transparence et le large col en V dévoilaient beaucoup trop son torse. Le gilet rouge, pétant, long. Le jean piqué, coloré, taille haute. C'était androgyne, pétant, sans aucune classe, juste vulgaire et à l'exact opposé du style Agreste qu'Adrien était censé porter au quotidien. Face à lui, le regard de son fils se teinta de honte et d'appréhension et il se tassa légèrement contre le pilier, comme s'il cherchait à reculer.

- Je suis désolé, souffla-t-il avant que Gabriel n'ait pu dire quoi que ce soit. Laissez-moi deux minutes, je vais aller me changer.

Il ne pouvait pas nier qu'Adrien avait l'air sincère dans ses excuses. Ni qu'il était évident que Giovanni l'avait forcé à porter cela. Il amorça un mouvement vers les escaliers en s'accrochant à la rampe pour parvenir à se redresser mais, avant qu'il n'ait pu monter une marche, Gabriel franchit la distance qui les séparait et posa une main sur son épaule pour le stopper. Adrien l'interrogea du regard, paraissant plus pâle et anxieux que jamais.

- Ce n'est pas grave, assura Gabriel. Viens plutôt t'asseoir.

Il l'entraîna vers un salon adjacent au hall d'entrée et Adrien soupira de soulagement en se sentant s'enfoncer dans un canapé, sa tête appuyée sur une multitude d'oreillers.

- Tu es blessé ? Tu as besoin d'aller à l'hôpital ? s'inquiéta Gabriel.

- Non… Non ça va aller. Je suis juste… Fatigué. Je ne sais pas ce qui m'arrive, je n'avais pas de mal à courir pour lui échapper il y a dix minutes…

- Tu es probablement en train de décompresser maintenant que tu es en sécurité. Tu as faim ? Il te donnait à manger ?

- Ça va.

Gabriel fronça légèrement les sourcils devant son manque d'éloquence et Adrien se tassa imperceptiblement contre les coussins. La colère de son père était palpable mais celui-ci soupira longuement avant de demander :

- Adrien. Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- Quoi ? s'étonna Adrien, surpris de la question.

- Que t'a-t-il fait ? répéta Gabriel. Tu es pâle, cerné, et tu as l'air complètement sous le choc. Je sais juste qu'il t'a obligé à passer la nuit dernière assis sur cette chaise mais… Giovanni est capable du pire et si tu refuses de me dire ce qu'il t'a fait pour que tu sois dans cet état là, je vais véritablement m'imaginer le pire. Alors… S'il ne t'a pas blessé, qu'a-t-il fait d'autre ?

Adrien haussa les épaules.

- J'ai mal partout à cause de la chaise. Surtout à la nuque. Et ses gardes faisaient mal quand ils me prenaient par les bras. Sinon… C'était pas grand-chose. Il me faisait peur, surtout.

- Peur comment ?

Adrien prit une lente inspiration. Son père paraissait déjà en colère et il se doutait que son récit ne l'aiderait pas à se calmer. Gabriel posa délicatement sa main sur celle d'Adrien dans un geste réconfortant et celui-ci soupira :

- J'avais pas d'eau dans ma chambre, je devais lui en demander. La plupart du temps il finissait par m'en donner mais… Pas assez. Il voulait… Il voulait que je vous demande de faire ce qu'il désirait. Que je vous demande d'arrêter de négocier et d'accepter ses conditions. Je vous jure que je le voulais pas, je voulais pas vous obliger à lui céder votre entreprise mais… Mais j'avais peur et soif et j'étais fatigué. Il a fini par me laisser me doucher et boire. Et… J'étais persuadé que si je refusais de mettre ces vêtements ou de lui assurer que je vous demanderai de céder, il recommencerait. Je…

Il releva les yeux vers son père qui paraissait effectivement trembler de rage. Son propre regard se brouilla de larmes et il retint de justesse un sanglot avant de reprendre :

- Je suis désolé, je vous jure que je voulais pas faire ce qu'il me disait ni vous forcer à vous rendre, j'aurais voulu lui résister plus que ça…

- Et qu'aurais-tu gagné à lui résister ? coupa sèchement Gabriel. Il aurait recommencé à te faire souffrir pendant plusieurs heures jusqu'à ce que tu craques. Il est vrai que j'ai essayé de négocier avec lui pour trouver une solution qui assurerait notre sécurité sur le long terme. Mais si ça avait dû te mettre dans un danger immédiat, j'espère bien que tu lui aurais obéi et m'aurait demandé de te faire revenir aussitôt à n'importe quel prix. Tu n'avais même pas à y réfléchir, c'était à moi de payer le prix de notre rivalité, certainement pas à toi.

Adrien sentit quelques larmes qui lui montaient aux yeux couler sur ses joues de soulagement. Il avait beau avoir été poussé à bout et avoir promis à Giovanni de faire céder son père, entendre celui-ci lui dire qu'il ne lui en aurait pas voulu avait tout de même quelque chose d'infiniment réconfortant. Pour autant, il continuait de s'inquiéter de la colère évidente de son père.

- Je suis désolé, sincèrement. Vous avez l'air furieux…

- Je le suis, confirma Gabriel. Contre lui. Parce qu'il t'a enlevé, torturé, terrorisé… Et humilié, ajouta-t-il après que son regard soit redescendu sur ses vêtements. Oui je suis furieux qu'il t'ait fait subir tout ça. Mais je te l'ai dit, tu n'as pas à t'en vouloir. Je ne peux pas t'en vouloir de lui avoir obéi, au contraire, je préfère ça et de très loin.

Adrien baissa légèrement les yeux, soulagé malgré la honte encore présente. Gabriel reprit :

- Tu disais que tu avais mal aux bras. Tu permets ?

Adrien laissa son père faire glisser le gilet sur ses épaules pour le lui enlever, lui laissant uniquement le débardeur. Adrien ne put retenir un frisson, à la fois de froid et de honte que son haut dévoile la moitié de son torse, mais le regard de son père resta rivé sur ses bras parsemés d'hématomes de différentes tailles et de marques de cordes ancrées dans sa peau. Gabriel paraissait encore furieux mais il soupira longuement :

- Adrien. Tu as besoin de voir un médecin.

Adrien tenta de protester. Il n'en trouva pas la force. Parce qu'il avait effectivement mal partout, sa nuque continuait de le tirer douloureusement à chaque mouvement et il doutait de plus en plus que cela s'améliore tout seul. Seulement, il se sentait incapable de ressortir du manoir Agreste à ce moment précis.

- Demain ? négocia-t-il. Je n'ai rien de suffisamment grave pour aller aux urgences et… J'ai pas la force de passer encore plusieurs heures réveillé. S'il vous plaît… J'ai juste envie de dormir. Et vous aussi, vous paraissez épuisé, nota-t-il.

Gabriel n'hésita qu'une seconde avant d'acquiescer.

- Soit, demain. Je te raccompagne dans ta chambre.

Adrien se releva difficilement en même temps que son père et fut à nouveau secoué d'un frisson de froid. Il hésita à remettre le gilet imposé par Giovanni mais, avant qu'il ne se soit décidé, son père enleva sa propre veste et la lui passa sur les épaules. Il soupira de soulagement à la fois en sentant l'étoffe douce et chaude contre ses bras et l'étreinte de son père qui le maintenait légèrement. Celui-ci l'aida à monter les escaliers jusqu'à sa chambre et, une fois assis sur son lit, Gabriel lui souffla :

- Repose-toi bien.

- Merci. Vous aussi.

Gabriel ferma sa porte en sortant mais Adrien l'entendit redescendre les escaliers au lieu de se diriger vers sa propre chambre. Il soupira imperceptiblement. Son père était à l'évidence aussi épuisé que lui mais il n'avait pas hésité une seconde à rejoindre son bureau. Quel travail était tellement important à ses yeux au point qu'il y sacrifie encore plusieurs heures de sommeil dans son état ? Il renonça à chercher une réponse et leva les yeux vers Plagg qui s'était jeté sur son coffre-fort de fromages aussitôt son père sorti.

- Bonjour mes amours ! lança-t-il pendant que l'odeur embaumait la pièce. Je ne vous ai pas trop manqués ? Ne vous inquiétez pas, je vais recommencer à prendre soin de vous et…

- Plagg, si tu veux manger dépêche-toi s'il te plaît, soupira Adrien en s'asseyant sur son lit.

- Pourquoi ? s'étonna le kwami après avoir englouti un camembert d'une seule bouchée. Tu ne retournes quand même pas t'amuser dehors ?

- Je n'espère pas. Je veux juste m'assurer que Ladybug sait ce qu'elle fait en affrontant Papillon. Transforme-moi !

Adrien ferma les yeux en savourant sa transformation. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il réalisa qu'il s'était fait à l'idée de ne plus pouvoir se transformer en secret, qu'une partie de lui avait commencé à se résigner à utiliser ses pouvoirs devant Giovanni – mais pour la dernière fois. Il activa la fonction téléphone de son bâton, où plusieurs messages l'attendaient sur le répondeur. Il les fit défiler rapidement.

- Chat Noir, je vais essayer de retrouver Adrien Agreste, le jeune qui a été enlevé. Tu pourrais me rappeler quand tu as ce message, s'il te plaît ?

- Chat Noir, où tu es ? Je vais vraiment avoir besoin de toi là-dessus !

- Chaton, tout va bien pour toi ? Réponds-moi s'il te plaît, tu m'inquiètes vraiment !

Plusieurs autres messages similaires défilèrent, seule la voix de Ladybug changeant, devenant de plus en plus inquiète et désespérée. Le dernier message datait de dix minutes plus tôt, juste après sa sortie du manoir.

- Chat Noir. Je… Je ne sais pas où tu es mais plus que jamais, j'espère que tu vas bien. J'ai été akumatisée. Je dois retrouver Papillon pour lui céder mes boucles d'oreilles. J'espère pouvoir profiter de ces pouvoirs pour l'affronter et le vaincre mais... Je doute de pouvoir y arriver. Ce combat, il y a de fortes chances que ce soit mon dernier. Je… S'il te plaît. Si jamais tu as ce message à temps, je t'en supplie, je m'en tirerai pas seule. Sinon... Au revoir Chaton.


Ce chapitre aura été... Chaotique. Compliqué. Possiblement un gros arrachage de cheveux de ma part accompagné de moments de déprime de ne pas trouver une version satisfaisante et de vouloir encore passer du temps dessus alors que vous l'attendiez déjà depuis trop longtemps. J'aurais certainement encore plein de modifications à faire (je viens de changer deux phrases et de dégager un paragraphe rien qu'en le relisant dans l'éditeur FFnet) mais... Il fera l'affaire et vous évitera d'attendre encore plus longtemps.

J'espère sincèrement qu'il vous a plu quand même. Promis l'autre tardera moins.

Un énorme merci à Alixe qui a pris le temps de m'aider à y voir clair dans mes découpages de chapitres !


Les coulisses de la fic :

Misty 05/08/2020

Milooooooooou ? Je me trompe en affirmant que tu t'y connais mieux que moi en mode ?

Milou 05/08/2020

Sans doute pas, ensuite je sais pas à quel point tu t'y connais ?

Mais pose ta question.

Misty 05/08/2020

J'arrive pas à imaginer une tenue aux antipodes du style Agreste. J'ai... vaguement un débardeur avec un col V mais aucune idée de pantalon (sachant qu'Adrien est en jean dans la série)

(si tu t'y connais pas t'as vachement bien fait semblant dans ton OS sur le défilé de Jean-Paul Gaultier )

Milou 05/08/2020

Hm ... Du coup tu vas chercher un truc un peu extra?

Gabriel est beaucoup sur des couleurs assez taiseuses, donc soit un truc qui flashe soit dans le sombre.

Un pantalon taille haute c'est pas Agreste.

Et on voit pas grand-chose d'Agreste femme mais... Les genres ont l'air d'être bien séparés alors que y a de plus en plus de maisons qui font de l'unisexe

Tu peux peut-être partir sur une comparaison entre du Céline et du Gucci?

Misty 05/08/2020

Débardeur blanc à col V, pantalon noir taille haute (déchiré ou pas ?) gilet mixte rouge ?

Milou 05/08/2020

Ouais !

Pas forcément déchiré mais avec des surpiqûres ou un liseré rouge sur le côté ?

Misty 05/08/2020

Grave pour le liseré rouge sur le jean. Du coup débardeur blanc moulant avec col V, jean taille haute avec liseré rouge, gilet rouge long ? Ça fera suffisamment... Pétant et limite androgyne, pile ce qui est censé provoquer Gabriel au possible ?

Milou 05/08/2020

Ouais !

Ça lui ira de ouf en plus.


En espérant que ça vous ait plu encore une fois :)

N'oubliez pas que seules les reviews permettent de savoir ce que vous en avez pensé !