Bonjour à tous !

Toutes mes excuses pour... Pour tout. Pour le retard de publication tellement je me suis arrachée les cheveux à paufiner ce chapitre, pour mon retard de réponses à vos reviews... Je vous jure que je les reçois, les lis et que je vous en suis éternellement reconnaissante tellement elles font mon Bonheur, mais je cours littéralement après le temps libre en ce moment et, quand je ne travaille pas et ne suis pas avec ma famille, il me reste juste le temps de m'effondrer de fatigue sur mon lit ? Désolée sincèrement, je vous jure que je répondrai correctement à tout le monde dès que j'arriverai à dégager suffisamment de temps pour ça.

Sur ce... Enjoy ?


Ladybug adressa un geste de la main à Gabriel et Adrien avant de sauter sur un toit pour s'éloigner du manoir Agreste. Adrien était en sécurité. Elle ne pouvait pas en dire autant d'elle-même. Malgré son assurance pour ne pas inquiéter Adrien ou son père, elle n'avait aucune idée de comment se passerait cette confrontation contre Papillon. Celui-ci était resté silencieux depuis qu'elle avait pris le chemin du manoir Agreste et, si Ladybug avait pensé au début qu'il n'avait juste rien à lui dire, elle réalisait maintenant qu'elle se sentait plus légère, moins surveillée, comme s'il avait également disparu de sa tête. Est-ce qu'il s'était détransformé ? Dans tous les cas, elle ne doutait pas qu'il ne tarderait pas à revenir, la promesse d'obtenir son Miraculous serait trop tentante… Autant mettre ce temps à profit. Elle ouvrit son yoyo et relança le dernier appel. Elle n'avait désormais plus trop d'espoirs mais fut tout de même déçue.

- Vous êtes bien sur la boite à miaou de Chat Noir, laissez votre message après le ronron sonore ! Rrrrrr…

- Chat Noir. Je… Je ne sais pas où tu es mais plus que jamais, j'espère que tu vas bien. J'ai été akumatisée. Je dois retrouver Papillon pour lui céder mes boucles d'oreilles. J'espère pouvoir profiter de ces pouvoirs pour l'affronter et le vaincre mais... Je doute de pouvoir y arriver. Ce combat, il y a de fortes chances que ce soit mon dernier. Je… S'il te plaît. Si jamais tu as ce message à temps, je t'en supplie, je m'en tirerai pas seule. Sinon... Au revoir Chaton.

Elle raccrocha au moment où sa voix devenait tremblante et s'efforça de se raisonner. Elle avait tout d'abord envisagé de profiter de l'absence de Papillon pour lui filer entre les pattes. Casser le collier qu'elle portait autour du cou et se libérer de son emprise. Mais cela ne ferait que repousser le problème. Le collier la maintenait transformée. Une fois cassé, Tikki aurait besoin de temps pour manger, de suffisamment de temps pour que l'akuma puisse s'enfuir et se démultiplier. Seule face à Papillon, elle n'avait qu'une minuscule chance. Seule face à une armée d'akumatisés capables de traverser la matière, elle était perdue d'avance.

Même si elle avait exagéré ses chances de réussite, elle n'avait pourtant pas menti à Adrien : Ses nouveaux pouvoirs lui donnaient un atout. Papillon n'avait pas réapparu pour l'instant, autant en profiter pour s'entraîner et éviter les erreurs d'inattention stupides comme celle de son premier saut. Ses yeux se fixèrent sur la cheminée face à elle. Elle s'entraîna plusieurs fois à la traverser, à sauter pour atterrir dessus, à s'appuyer dessus pour choisir le moment où elle se laissait tomber au travers. Elle commençait à comprendre comment faire traverser l'un de ses bras tout en gardant ses jambes solidement posées dessus quand une voix résonna à l'intérieur de sa tête :

- Tu t'amuses bien ?

D'abord surprise, Ladybug descendit à côté de la cheminée avant de répondre :

- Je commençais à me dire que tu m'avais fait cadeau de ces pouvoirs ?

- Tu te doutes bien que je serai revenu réclamer ta part du contrat tôt ou tard. Rejoins-moi à côté du carrousel du Trocadéro. Et ne fais pas de détour en route, je te surveille.

Ladybug jeta un coup d'œil à son yoyo, désespérément silencieux. Elle tapa rapidement le nom du lieu dans un message pour Chat Noir avant de se mettre en route, sautant de toit en toit jusqu'au jardin du Trocadéro, désert et silencieux. Elle avança jusqu'au carrousel en scrutant l'espace autour d'elle. Aux aguets, son yoyo en main, elle n'eut toutefois pas le temps de réagir lorsqu'un coup de canne la frappa violemment dans le dos et la projeta sur le sol, quelques mètres plus loin. Elle roula sur le dos et se releva difficilement face au Papillon, sa canne toujours brandie devant lui.

- Tu cherches quelqu'un ? lança-t-il avec un sourire amusé.

- Oui, et je l'ai trouvé, répondit-elle en resserrant sa main sur son yoyo.

- Tu penses vraiment pouvoir m'affronter ? Tu ne fais pas le poids sans ton partenaire.

Ladybug s'efforça de ne pas laisser transparaître le doute qui l'avait saisie. Oui elle n'avait pas beaucoup de chances de le vaincre. Mais si elle doutait ou apparaissait sur la défensive, elle ne ferait que lui confirmer qu'elle mourrait de peur – et cela ne l'aiderait pas à se débarrasser de lui. Si elle avait une moindre chance de pouvoir lui tenir tête, c'était en se comportant comme à son habitude. En l'affrontant.

- Je n'ai pas besoin de partenaire, répondit-elle, j'ai des pouvoirs que tu m'as gentiment confiés.

Elle s'élança en courant vers lui mais, alors qu'elle n'était qu'à quelques mètres de lui, sa jambe s'enfonça dans le sol sous son pied, la faisant trébucher et s'étaler par terre. Regardant son genou prisonnier du sol, elle tenta vainement de se dégager pendant que Papillon ricanait :

- Et rappelle-moi, qui contrôle ces pouvoirs ? Si je te les ai donnés, tu te doutes bien que je peux également te les retirer ou même les ajuster.

Ladybug tenta de se concentrer. Le sol. Sa jambe. Le traverser, la faire ressortir. Elle s'échina à tirer sur sa jambe coincée pendant quelques secondes avant de parvenir à la hisser hors du sol. Parce qu'elle s'était suffisamment concentrée sur son objectif ou parce que Papillon l'avait voulu ? Peu importe. Elle se redressa et sa main se referma sur son yoyo. Elle ne pourrait pas se fier au sol, tant pis. Papillon s'élança vers elle et elle lança son yoyo à l'une des branches au-dessus d'elle, quittant toute surface dans laquelle il pourrait la piéger. Il n'avait pas prévu son saut et n'eut pas le temps de réagir quand elle utilisa le fil de son arme comme une liane pour le contourner. Elle redescendit à un mètre derrière lui mais, au lieu de revenir au sol où elle aurait de nouveau été vulnérable, elle utilisa l'élan donné par son yoyo pour se jeter vers lui, jambes en avant et toujours dans les airs, pour le faire tomber. Au moment où elle l'atteignit, elle le traversa comme s'il était un hologramme et, emportée par son élan, retomba en roulant sur le sol quelques mètres plus loin. Serrant les poings de rage, ses jambes tremblèrent quand elle se releva.

- Tu veux encore essayer ? lança celui-ci avec un sourire. Tu ne peux pas me toucher, pas si j'ai décidé que tu ne me toucherais pas. Ma volonté prime sur la tienne.

Ladybug fronça les sourcils. Bien qu'elle soit désespérée et sans aucune solution pour lui résister, Papillon ne semblait pas pressé de lui prendre son Miraculous. On dirait presque qu'il attendait. Mais attendait quoi ? Peu importe. S'il lui laissait du temps, autant tenter d'en profiter.

- C'est tout ce que tu sais faire ? souffla-t-elle. Refuser de te battre à la loyale ?

- De me battre à la loyale ? Rappelle-moi, qui s'obstine à m'affronter à deux contre un depuis toujours ? Qui court chercher de nouveaux héros dès qu'elle est en difficulté ? Je regrette que ton admiratrice au Ladyblog ne soit pas là pour filmer ce combat-là. Un où tu es seule, inutile, incapable de me toucher. Un où tu as été obligée de me donner un contrôle total sur ton corps pour être capable de secourir quelqu'un. Enfin, je suppose que tu ne resteras pas seule longtemps… Ton appel à Chat Noir ne va pas tomber dans l'oreille d'un sourd, n'est-ce pas ? A ton avis, qu'est-ce qu'il fera quand tu seras à ma merci et qu'il aura le choix entre me céder son Miraculous ou t'abandonner entre mes mains ?

Chat Noir. Voilà pourquoi Papillon la faisait mariner, pourquoi il ne lui prenait pas son Miraculous tout de suite. Il voulait qu'il tombe dans le piège également, ses boucles d'oreilles ne lui seraient d'aucune utilité sans avoir également la bague. Elle devait reconnaître que c'était bien vu. A un détail près.

- Chat Noir ne viendra pas ! s'exclama-t-elle. Je n'y croyais pas quand je lui ai laissé ce message, le dixième en deux jours ! Il a disparu dans la nature. Tu crois vraiment que je me serais retrouvée seule dans cette forteresse pour sauver un garçon kidnappé s'il avait été joignable ? Tu peux attendre autant que tu veux, il ne viendra pas !

Papillon fronça les sourcils, semblant considérer ce qu'elle venait de dire et y réfléchir. D'un geste, elle jeta son yoyo qui s'enroula autour de lui, l'immobilisant complètement. Elle se précipita vers lui pour lui prendre son Miraculous mais, avant de l'avoir atteint, Papillon s'écria :

- Pas de ça, ma petite !

Le sol sembla disparaître sous ses pieds et, en une fraction de seconde, tout devint noir. Elle était dans une obscurité totale, compressée de toutes parts, y compris au niveau de son nez et de sa bouche dans lequel aucun air ne passait. Elle se débattit pour essayer de bouger, de respirer, mais elle arrivait à peine à ouvrir la bouche. Elle sentait une substance épaisse la recouvrir et elle comprit. Papillon l'avait laissée s'enfoncer dans le sol jusqu'à être ensevelie, plusieurs centimètres sous la surface du sol. Sa poitrine et son cerveau explosaient sous l'effet du stress et du manque d'oxygène. Elle se débattit de plus belle pour tenter de remonter à la surface mais elle ne pouvait pas bouger d'un millimètre, sa tête tournait à force de manquer d'air et son corps semblait perdre ses forces au fur et à mesure qu'elle essayait de faire le moindre mouvement. Elle se sentait défaillir quand la pression autour d'elle disparut et qu'une grande bouffée d'oxygène envahit ses poumons. Elle s'effondra à plat ventre sur le sol, bien solide sous elle, pendant qu'elle prenait instinctivement de grandes inspirations rapides et incontrôlables pour apaiser son cerveau et ses poumons en feu. Elle ne sut pas combien de temps elle resta là, à reprendre son souffle jusqu'à ce que sa respiration s'apaise et que la sensation que le sol tanguait sous elle s'atténue et disparaisse. Lorsqu'elle tenta de se redresser, elle sentit la canne du Papillon posée contre sa nuque, l'empêchant de bouger – et lui faisant comprendre qu'il était à côté d'elle.

- La leçon t'a suffi ou tu veux réessayer ? lança-t-il.

Elle ne répondit rien et ne bougea pas, et la pression de la canne disparut. Elle releva la tête vers Papillon qui la dominait de toute sa hauteur, libéré du yoyo tombé au sol quand il l'avait ensevelie, et celui-ci reprit :

- Je ne pouvais rêver mieux comme pouvoirs à te donner. La sensation d'être enterrée vivante t'a plu ? Je te conseille de t'y habituer, je risque d'en avoir besoin à nouveau quand Chat Noir sera là, pour le convaincre de me donner son Miraculous…

Pas encore, pensa-t-elle aussitôt. Pas une deuxième fois, pas si cela devait obliger Chat Noir à se rendre…

- Tu m'as écoutée tout à l'heure ou pas du tout ? souffla-t-elle. Tu peux me faire ce que tu veux, il viendra pas…

- Oh, je n'en suis pas si sûr…

Papillon recula de quelques pas, lui permettant de se relever et de lui faire face. Ses jambes tremblaient plus que jamais, ses muscles ayant également souffert du manque d'oxygène soudain. Peu importe que Chat Noir ne revienne jamais, peu importe si ce dernier combat était perdu d'avance. Elle n'abandonnerait pas. Elle ne laisserait pas Papillon jouer avec elle comme un chat avec une souris, elle se battrait, elle trouverait un moyen de lui tenir tête et peut-être même de le mettre en échec. Ma Lady, c'est toi qui a les idées de génie d'habitude ! La voix de Chat Noir avait résonné dans sa tête, tellement fort qu'elle vérifia qu'il n'était toujours pas là, à ses côtés. Une idée de génie. Mais comment ? Papillon la contrôlait intégralement, elle ne pouvait rien toucher sans s'enfoncer au travers, elle avait épuisé son Lucky Charm et se détransformerait si elle essayait de se débarrasser du collier… Elle devait réfléchir, posément. Sans paniquer. En essayant d'oublier que la situation était désespérée. Elle ne pouvait pas se débarrasser du collier, le seul autre moyen de priver Papillon de son pouvoir sur elle était de lui prendre son Miraculous. Si elle tentait de l'attaquer, il utiliserait son pouvoir contre elle, pour la piéger ou l'empêcher de le toucher. Il ne restait donc qu'un seul moyen de l'approcher.

- Tu as gagné, soupira-t-elle. Je te l'ai dit, Chat Noir ne viendra pas. Et je n'ai pas la moindre chance sans lui.

- Où veux-tu en venir ? demanda Papillon en fronçant les sourcils.

Elle avança lentement vers lui. Si le Papillon la regardait avec méfiance, il ne l'empêchait pas de marcher.

- Prends mes boucles d'oreilles, souffla-t-elle. C'était le deal depuis le début, non ? Mon Miraculous contre la possibilité de mettre Adrien en sécurité. C'est vrai, j'espérais m'en sortir et utiliser ces pouvoirs pour gagner contre toi, mais tu m'as prouvé que ce n'était pas possible. J'ai pas envie de passer la nuit à continuer un combat perdu d'avance. Pas envie non plus d'être enterrée vivante à nouveau.

Le regard de Papillon était devenu de plus en plus méfiant, au point que Ladybug s'arrêta à quelques mètres de lui.

- Qu'est-ce que ça cache ? lança-t-il.

- Pas grand-chose. Quoi que… Si tu veux bien m'accorder une faveur, c'est de me laisser mon identité secrète. Quand je serai détransformée, prends mes boucles d'oreille et pars sans me regarder. Qui je suis n'aura plus d'importance pour toi, de toute façon, non ?

Elle recommença à avancer vers lui mais le regard de Papillon devint plus méfiant que jamais. C'était désormais sa dernière chance de le prendre par surprise, et elle était assez proche. Elle bondit vers lui mais, au moment où sa main allait se refermer sur le Miraculous épinglé sur son col, Papillon riposta d'un coup de canne qui la faucha dans le ventre. Elle fut propulsée en arrière, le souffle coupé, et n'eut pas le temps de prendre la moindre respiration avant d'atteindre le sol. Elle s'attendait à la sensation d'être ensevelie et compressée de toutes parts, mais elle fut pire que la première fois. Ses poumons déjà privés d'oxygène en réclamèrent encore plus vite et, même si elle savait que c'était inutile, elle essaya instinctivement de reprendre une respiration, augmentant encore plus vite sa sensation d'étouffement et sa panique. Elle tenta à nouveau de se débattre sans réussir à bouger d'un millimètre et, alors que ses poumons commençaient à la brûler, une voix résonna dans sa tête :

- Combien de temps je te laisse ici avant que tu ne te rendes pour de bon ?

La voix de Papillon ne fit qu'accentuer son désespoir, lui rappelant qu'elle resterait ensevelie aussi longtemps qu'il le décidera. Un sanglot lui monta à la gorge sans pouvoir sortir faute d'oxygène, mais des larmes de douleur et de détresse coulèrent de ses yeux.

- Sors-moi de là, supplia-t-elle en réponse.

- Tu es vraiment sûre d'avoir compris la leçon ?

Ses larmes redoublèrent. Sa tête lui tournait, ses poumons la brûlaient, la panique de mourir enterrée vivante la submergeait. Elle se sentait défaillir quand elle s'efforça de répondre :

- Oui. S'il te plaît.

Le désespoir de se rendre face à Papillon l'acheva et ses dernières forces la quittèrent. Un autre sanglot lui monta à la gorge et elle fondit en larmes. Ses sanglots s'enchaînèrent plusieurs secondes avant qu'elle ne réalise qu'elle n'aurait pas pu pleurer autant ni de cette façon si elle était encore sous terre. Ses larmes brouillaient sa vue mais elle reconnaissait de plus en plus distinctement la sensation de l'herbe du parc sous ses mains. Elle parvint à maîtriser ses sanglots et à se concentrer sur sa respiration pour reprendre l'oxygène qui lui avait manqué, mais resta allongée à plat ventre sur le sol, vidée de ses forces. Elle sentit avant de le voir Papillon s'accroupir à côté d'elle, un sourire triomphant rivé sur son visage.

- Tu abandonnes déjà ? Dommage, je commençais à m'amuser. Enfin, tant pis… Je suppose que quand il réapparaîtra, Chat Noir ne résistera pas à l'envie de se jeter dans la gueule du loup en espérant retrouver ton propre Miraculous…

D'une main, Papillon lui plaqua le front contre le sol, l'empêchant de bouger, pendant que son autre main arrachait l'une de ses boucles d'oreilles. Des étincelles roses crépitèrent le long de son corps pendant qu'elle se détransformait. Au moment où Papillon allait lui prendre la deuxième, une voix résonna au-dessus d'eux :

- Enlève tes sales pattes de là !

Un éclair noir jaillit sur eux et Ladybug distingua Papillon être propulsé en arrière par un coup de bâton en métal qui avait fendu les airs pour le frapper. Elle redressa la tête pour voir Chat Noir se tenir debout face à son ennemi qui revint à la charge. A quelques centimètres d'elle, sa boucle d'oreille était tombée dans l'herbe, lâchée par Papillon sous le choc quand Chat Noir l'avait frappé. Elle tendit le bras pour l'attraper et la remit, stoppant sa détransformation, avant de se redresser. Sa respiration était rapide et elle ressentait encore l'essoufflement provoqué par les moments passés sous terre. Devant elle, Papillon et Chat Noir s'affrontaient. Chat Noir parait chacune des attaques de Papillon, mais en restant à une distance raisonnable de lui. A chaque fois que Papillon tentait d'avancer vers lui, son bâton le contrait et l'empêchait de l'approcher, lui laissant quelques secondes de plus pour voir venir l'attaque suivante. Pourtant, il n'essayait que de se défendre, pas d'attaquer. Soudainement, Papillon parvint à le surprendre et se jeta en avant pour attaquer Chat Noir, qui sauta en arrière pour l'esquiver. Au moment où il atterrit, son partenaire laissa échapper un hoquet de douleur instinctif en plaquant une main sur sa nuque, et Papillon profita de cette seconde d'inattention pour l'attaquer et le projeter en arrière. Au moment où il percuta le sol, il lâcha un cri de douleur et resta prostré par terre, le visage crispé sous l'impact du choc.

C'était tellement évident, tellement compréhensible maintenant que Ladybug le voyait… Chat Noir était blessé. Comment avait-elle pu imaginer tous les scénarios possibles, s'inquiéter ou lui en vouloir de son absence alors qu'il y avait une seule explication logique au fait qu'il ne soit pas réapparu depuis deux jours ? Il n'était tout simplement pas en état de combattre, trop blessé, trop douloureux… Sauf si sa sécurité à elle était en jeu. Sauf si elle lui envoyait un message le suppliant de la rejoindre en lui disant qu'elle ne s'en sortira pas seule. Papillon s'avançait vers Chat Noir qui luttait pour se redresser et Ladybug s'élança entre eux, utilisant son yoyo tournoyant à toute vitesse pour parer ses coups de canne. Le regard de Papillon se fixa sur ses jambes et elle s'enfonça dans le sol. Elle lâcha un cri de frayeur mais, alors qu'elle avait de la terre jusqu'au cou, elle s'immobilisa. Chat Noir était revenu à la charge pour combattre Papillon et le regard de son ennemi s'était reporté sur lui. Elle fixa le sol. Le traverser à nouveau pour se hisser dessus. Elle parvint à en ressortir assez facilement et se remit debout en un bond. La concentration. La volonté de Papillon l'emportait sur la sienne, mais lui aussi avait besoin de se concentrer pour la maintenir enfoncée. Son attention s'étant entièrement reportée sur Chat Noir qui l'attaquait, elle avait pu reprendre le contrôle.

- Ça va ma Lady ?

- Oui ! Ne t'occupe pas de moi surtout, peu importe ce qui m'arrive, il suffit qu'il se concentre sur autre chose pour que je reprenne le contrôle !

- Compris !

Ils repartirent à l'assaut, attaquant le Papillon qui luttait pour parer chacun de leurs coups sans pour autant réussir à riposter.

- Tu vas le regretter, Ladybug, souffla-t-il.

Tout en bloquant le coup de yoyo qu'elle essayait de lui porter, son regard se fixa sur elle. Chat Noir eut le temps de la voir pâlir et un éclair de peur traversa son regard avant qu'elle ne s'enfonce dans le sol, complètement ensevelie.

- NON ! hurla-t-il.

Le choc de la voir être enterrée vivante et sa peur pour elle camouflèrent légèrement la douleur qu'il ressentait dans chacun de ses membres et, dans un mouvement désespéré, il asséna un coup de bâton qui frappa le Papillon en plein ventre, lui coupant le souffle pendant qu'il le plaquait violemment contre un arbre. Chat Noir tendit la main vers la broche accrochée à son col mais Papillon souffla :

- Tu es conscient que si tu le prends, rien ni personne ne pourra faire ressortir Ladybug ?

Chat Noir eut une seconde d'hésitation et Papillon en profita pour le repousser fortement et se dégager avant de sauter dans les airs et de s'éloigner dans la nuit. Il envisagea l'idée de le poursuivre mais Ladybug réapparut sur le sol en prenant une grande inspiration. Même dans la pénombre, il distinguait son teint pâle, et sa respiration haletante et désespérée brisait le silence.

- Ne bouge pas, ma Lady, souffla-t-il.

Chat Noir lui enleva le collier autour de son cou et le cassa en deux en l'écrasant sous son pied. Un akuma en sortit mais n'eut pas le temps de s'éloigner.

- Cataclysme !

Le papillon tomba en cendres et Chat Noir s'apprêta à se retourner vers Ladybug quand il entendit :

- Non, s'il te plaît ! Ne me regarde pas.

Le collier la maintenait transformée. Elle n'était déjà plus Ladybug. Sa voix était essoufflée et il se doutait qu'elle avait lutté pour parvenir à articuler ces mots à temps tout en reprenant son souffle.

- OK. Dis-moi quand c'est bon pour toi.

- Je mange aussi vite que je peux ! répondit la voix de Tikki.

En attendant, Chat Noir scruta la nuit. Heureusement, Papillon s'était enfui vite. Avoir été aussi proche de la défaite l'avait probablement empêché de penser qu'il n'aurait eu qu'à rester hors de leur portée quelques secondes pour connaître l'identité de Ladybug. Il massa lentement sa nuque en tentant de bouger la tête lentement pour atténuer la douleur que le combat avait réveillé. A présent que l'adrénaline retombait lentement, il avait l'impression que chacun de ses muscles se paralysait plus douloureusement que jamais et qu'il serait incapable de tourner la tête d'ici quelques secondes.

- Tikki, transforme-moi !

Un éclat rose illumina le parc et Chat Noir se retourna vers Ladybug. Elle s'était assise sur le sol, les bras autour des genoux, encore essoufflée, mais le regard qu'elle leva vers lui fut avant tout inquiet.

- Ça va aller Chaton ? Je suis désolée, tu es blessé et…

D'abord surpris, Chat Noir la rejoignit et s'accroupit face à elle en posant une main sur son épaule. Il lança avec un sourire :

- Tu es sérieuse, ma Lady ? Tu as été akumatisée et enterrée vivante et c'est pour moi que tu t'inquiètes ? Toi, comment tu vas ?

Chat Noir posa doucement son autre main sur sa joue et ce contact, son regard rassurant mais inquiet, sa voix, sa présence, tout en lui aidait Ladybug à se convaincre que tout était fini. Qu'elle n'était plus akumatisée, qu'Adrien était en sécurité, que Papillon s'était enfui sans aucun de leurs deux Miraculous. Et que Chat Noir était revenu. Sentant une vague d'épuisement l'envahir pendant que la pression retombait, une première larme coula sur sa joue pendant qu'elle murmurait :

- Ça va aller. Je… Merci… Je suis désolée…

Ses larmes s'amplifièrent de plus belle et, pendant qu'elle éclatait en sanglots, Chat Noir l'attira contre lui.

- Je suis désolée, répéta-t-elle en sanglotant. Je voulais pas t'attirer là-dedans, je voulais pas être akumatisée, je voulais juste… Je voulais juste mettre Adrien en sécurité.

- Et tu l'as fait, confirma Chat Noir d'une voix douce. Tu n'as pas à t'en vouloir, tu as été parfaite. Ni Adrien ni son père n'auraient pu s'en tirer sans toi. Même si je ne pouvais pas intervenir, je m'y tenais prêt quand même au cas où tu ne t'en serais pas sortie seule. Ça n'a pas été le cas. Tu as été admirable ma Lady, je te le jure, calme-toi.

Ses paroles entrecoupées de ronronnements la calmèrent lentement et, petit à petit, ses larmes refluèrent et elle se laissa bercer par le ronron régulier émis par son partenaire. Elle releva un regard tremblant vers lui :

- Tu es sûr que ça va aller, pour toi ?

- Oui. Ça tire un peu mais je suis en cent fois meilleure position que ces deux derniers jours, je te le jure. Ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien. On s'en est tous les deux sortis, c'est le principal.

Chat Noir s'assit dans l'herbe et se glissa à côté d'elle en gardant un bras passé autour de ses épaules, mais le regard de Ladybug resta indécis.

- S'en sortir en étant blessé ou akumatisé, tu considères ça comme une victoire ?

- Tout à fait ! répondit-il avec assurance. La population ne s'occupe que du résultat, peu importe par où on passe. On peut donc affirmer qu'avec un estropié et une akumatisée, on forme le meilleur duo de super-héros que Paris n'a jamais connu !

Elle rigola légèrement mais admit :

- Un duo de bras cassés, mais un duo efficace. Oui, l'idée me plaît bien. Merci d'être revenu.

- Merci à toi d'avoir géré seule la libération d'Adrien.

L'espace d'une seconde, Ladybug se demanda comment il en savait autant. Elle lui avait dit pourquoi elle avait autant besoin d'aide dans ses messages, mais comment pouvait-il être aussi catégorique sur le fait qu'elle l'avait effectivement sauvé ? Elle n'eut pas le temps de se poser la question.

- LADYBUG !

Le cri de rage avait retenti au-dessus de leurs têtes. Ils bondirent sur leurs jambes – Chat Noir un peu moins vite qu'elle et en grimaçant de douleur – pour faire face à un akumatisé. Son costume impeccable bleu foncé se fondait dans la nuit, de même que ses cheveux noirs plaqués en arrière. Sous ses pieds, une plateforme rectangulaire lui permettait de surfer dans les airs. Le super-vilain pivota de façon à pointer l'une des largeurs de la plateforme vers Ladybug et elle plongea sur le sol pour rouler et éviter le rayon bleu projeté vers elle qui en sortit. Elle releva les yeux vers l'ennemi qu'elle affrontait. Des boutons constellaient la plateforme et l'akumatisé appuyait dessus avec ses pieds pour la contrôler. Une télécommande géante. Dans son costume foncé, seuls le visage anguleux pâle et les yeux gris de l'akumatisé qui la pilotait étaient mis en évidence par la lumière des réverbères. C'était tellement évident maintenant qu'elle le voyait… La raison pour laquelle Papillon s'était enfui aussi vite. Peu importe à quel point le contrôle du combat lui échappait, il n'aurait pas renoncé à leurs deux Miraculous, pas alors qu'ils étaient tous les deux affaiblis… A moins d'avoir quelqu'un d'autre pour faire ce travail à sa place. A moins de ressentir plus intensément que jamais la plus grande décharge de rage, de rancœur et de haine qu'il ait connue depuis qu'il utilisait son Miraculous. Chat Noir l'avait rejoint pour faire face à l'akumatisé et elle l'entendit souffler en même temps qu'elle :

- Giovanni…


Oui c'est encore un cliffhanger. Promis, c'est le dernier (parce que le prochain chapitre est le dernier avant épilogue) !

J'ai même pas grand-chose à raconter pour les coulisses de la fic sur ce chapitre-ci, à part mes grandes interrogations sur si je devais le raccourcir et fusionner avec celui d'avant ou pas. Je vous laisse me dire si vous auriez préféré que les deux chapitres soient plus courts et fusionnés ?

Seules les reviews permettent de savoir ce que vous en avez pensé, elles me font infiniment plaisir et promis, tôt ou tard, vous aurez toutes les réponses !

A très bientôt, en espérant que ça vous ait plus !