Disclamer : Rien ne m'appartient, sauf Astaré et le dragon celeste. Je voudrais remercier Esthézyl pour m'avoir prêté ses personnages et une partie du caractère d'Astaré.
Chapitre 3
La jeune femme observa avec fascination les servantes qui travaillaient rapidement et efficacement. En tant que Grand Pope, elle n'avait jamais eu le droit de s'approcher des serviteurs. Elle n'avait pas été choisie pour sa sagesse, mais parce qu'elle était celle qui était la plus vieille et qui avait le plus d'expérience au combat. Tous les ans, elle se retrouvait face à son frère et le combat se terminait par un match nul. Peu à peu, les souvenirs de sa vie lui revenaient en mémoire.
Elle se rappela le jour où encore dragonneau, elle avait mordu la queue de son instituteur déclenchant des rugissements de douleur et une mémorable fessée de la part de son père. Puis elle se souvint de sa première envolée, ses parents étaient tellement fiers, mais ils avaient changé d'avis quand elle s'était écrasée sur son jumeau déclenchant ses cris de rage et la première d'une longue lignée de bagarre entre eux. Ensuite, elle avait commencé l'apprentissage du bébé dragon, le plus bas échelon de la société des hommes-dragons. Les bébés dragon ne pouvaient pas cracher de feu ou leurs éléments de prédilection avant leur deuxième dragon. Ceux qui crachaient avant, étaient considérés comme très puissant. Valalid avait craché trois mois après son début d'entraînement, devant tout le monde. La famille avait été très fière de lui, et plus personne n'avait fait attention à elle, la petite jumelle qui ne crachait toujours pas. Ce que personne ne savait, c'est qu'ils avaient craché en même temps. Lui devant son maître et sa famille, elle, seule dans une promenade dans la campagne. Cependant, il s'était passé une chose étrange, elle avait craché du feu et de la glace. Hors, ces deux éléments étaient normalement totalement incompatible, le feu et la glace ne pouvaient s'unir. Etonnée par ce fait, elle était allée voir son maître et lui avait demandé :
-Maître Raelef, esssssst-sssssssse qu'on peut cracher avant le deuxième dragon ?
-Oui, maissssss sssssss'essssssssst rare.
-Et esssssst ssssssssse que sssssssss'esssssst déjà arrivé que quelqu'un crache du feu et de la glasssssssse ?
-Oui, maisssssss ssssssseul ssssssselui qui portera l'armure du dragon noir de la glasssssse et desssss ténèbresssssss crachera du feu et de la glasssssssse. Il représentera le mal absssssolu.
-Merssssssi maître.
La petite fille était repartie se promener et n'avait pas montré ses larmes de peur et de désespoir. Elle ne voulait pas devenir une créature du mal. Alors elle s'était entraînée seule, ne montrant jamais ses sentiments. Elle aidait les autres, ne demandait rien en retour ni remerciement, ni récompense. La joie dans les yeux des autres suffisait à son bonheur. Quand elle arriva à son deuxième dragon, sa famille fut choquée, car elle ne crachait toujours pas, ni flammes, ni quoi que se soit d'autre. Cela arrivait que des dragons ne crachaient pas, mais une jeune fille sortant d'une famille si glorieuse, cela était stupéfiant. Son frère lui crachait un feu puissant, il était ambitieux et chaque fois qu'ils se croisaient, il ne pouvait s'empêcher de se moquer d'elle. Les apprentis gagnaient leurs armures au troisième dragon. Rare était ceux qui gagnaient une armure, mais il y en avait deux qui faisaient rêver tous les jeunes dragons, les armures du dragon blanc du feu et de la lumière et l'armure du dragon noir de la glace et des ténèbres. Cela faisait deux cent trente sept ans que personne n'avait porté ces deux armures. Quand elle eut atteint son troisième dragon, sa famille se détourna d'elle, car elle ne crachait toujours pas. Hors ceux qui ne crachaient pas, ne gagnaient pas d'armure et surtout ne pouvaient pas prétendre à une place dans la société. Maintenant qu'ils étaient arrivés à leur troisième dragon, ils furent amenés devant le Grand Pope du Sanctuaire. Celui-ci devait montrer les armures qui allaient choisir leur porteur. Tous furent horrifiés quand ils virent les deux armures mythiques s'élever et se poser devant les deux apprentis. L'armure du dragon blanc du feu et de la lumière se posa devant Valalid et celle du dragon noir de la glace et des ténèbres devant Astaré. Le Grand Pope allait parler quand l'inimaginable se produisit. En effet, ils virent la pure armure du dragon blanc devenir noire et malsaine tandis que la démoniaque armure du dragon de la glace et des ténèbres devenait immaculé. Plus personne ne comprenait ce qu'il se passait. Le grand Pope se tourna vers Astaré et lui ordonna :
-Crache !
La jeune femme prit une grande respiration, puis cracha un puissant jet de flamme et quelques secondes plus tard un jet de glace. Le Grand Pope lui demanda :
-Quand asssssss-tu craché la première foissssss ?
-Troisssssss moissssss aprèssssssss avoir commenssssssssé mon entraînement.
-Mmmmhhh ! Le même jour que ton frère ! Pourquoi n'avoir rien dit ?
-Parssssse que mon maître m'a dit que sssssselui qui crachait du feu et de la glasssssse porterait obligatoirement l'armure de la glassssssse et des ténèbressssss !
-Passssssss obligatoirement, car l'armure change de couleur sssssssselon la pureté du coeur du porteur enfin, d'aprèsssssss sssssse que je peux conssssssstater..
La famille d'Astaré se tourna vers leur fille, mais avant de pouvoir dire quoi que se soit, le Grand Pope leur dit :
-Gardez le monsssssssstre qui vousssss sssssssert de filssssssss, moi, je garde votre fille!
-Maisssssss sssssss'esssssssst notre fille, voussss n'avez passsssss le droit de noussssss l'arracher ! S'indigna le père d'Astaré.
-Ssssss'essssssst trop tard ! Le dessssssstin de vossssss enfantsssss esssssssst de ssssss'entretuer, elle devra tuer ou être tuée par lui ! Alorsssss je vaisssssssss l'entraîner ! Garde ! Chassssssez ssssssse dragon maudit !
Valalid effaré lança un regard haîneux vers le Grand Pope. Puis brusquement, il endossa son armure et l'attaqua. Astaré endossa à son tour son armure et se jeta sur son frère. Ils n'avaient appris aucune attaque et donc crachèrent. Alors que Valalid crachait son feu, elle crachait de la glace, mais une glace qui ne fondait pas à la chaleur du feu. Elle l'avait entraîné pour y résister. Valalid fut mit dans une grotte loin du sanctuaire et le Grand Pope entraîna durement la jeune soeur. Elle devait devenir plus puissante. Au bout de dix ans d'un entraînement intensif, elle fut, pour le Grand Pope, prête à un combat. Car enfin, elle était au niveau de son frère. Valalid réussit à se libérer et par vengeance il massacra ses parents. Puis il attaqua sa soeur. Cependant, elle était prête et le combat dura toute une journée. Comprenant qu'il n'était pas prêt à la combattre, il décida de s'enfuir. Tous les ans, à la même période, ils combattaient toujours une journée puis il repartait. Cela dura jusqu'au combat final. Valalid détruisit le Sanctuaire et massacra ses habitants.
Astaré sortit de ses souvenirs, puis sentant son coeur s'emplir de regrets, elle décida de se libérer. Elle bondit sur le balcon et se jeta dans le vide. Elle libéra ses ailes et s'envola. Elle sentait le vent passer dans ses cheveux et elle ressentait une immense liberté. Elle était libre, et elle sentait que la même chose faisait réagir son armure. Armure qui lui demanda de redescendre, car elle devait apprendre la vie dans ce monde. Shion regardait la jeune femme évoluer dans les airs. Il était fasciné par cette étrange créature qui utilisait sa queue comme d'un gouvernail. Et dire que cette jeune femme était l'ancêtre des Atlantes. Alors les Atlantes avaient eut la possibilité de voler, mais pourquoi avaient-ils perdu cette capacité ? Il commença à avoir une réponse quand il vit la jeune femme s'écraser forte élégament contre l'une des colonnes. Ils étaient incapable d'atterrir ou bien c'était elle qui en était incapable. Il s'appocha de la jeune femme qui était légèrement sonnée et lui demanda :
-Je ne sais pas si vous le savez, mais pourquoi les Atlantes ont perdu la faculté de voler ?
-Parsssse que vousssssss êtesssssssssss desssssss humainssssssss et non desssss dragonsssss ! Lesss humainssssss n'ont pas d'ailessssss, ilsss ssssssont trop lourdsssss pour réusssssir à ssssssss'envoler. Vousssss avez lesss osssssss pleinsssssss alorssssss que lesssssss dragonssssss ont lessssss ossssssss creux comme lesssssss oisssssssseaux. Maisssss nosssss osssssss ssssssont plussss sssssolidessssss, sssssse n'essssssst passsssss du sssssssimple osssssss, sssssss'essssst une autre matière plussssss sssssssolide et plus légère que l'ossssssss.
-C'est fascinant. Mais votre peuple ne sait pas atterrir ?
-Sssssssi, maisssss sss'essssssst moi qui ne le sssssait passssss ! Je n'arrive passsss à le faire !
-D'accord ! Shion se tut et observa un instant le ciel, puis il tourna la tête vers elle quand elle lui demanda :
-Esssst ssssse que toussssss sssssseux de votre monde parle la langue dragon ?
-Non, seuls les atlantes et leur descendant le parlent.
-Maissss comment vaissssssss-je pouvoir vivre danssssss un monde ou je ne parle passsss la langue ?
-Je vais vous apprendre.
-Mersssssssi.
Shion ne comprit rien quand la jeune femme s'approcha de lui et baissant la tête, elle posa son front sur le sien. Il sursauta violemment quand il sentit une présence dans son esprit, elle était tranquillement en train de fouiller dans sa tête. Bientôt, après avoir mis une pagaille pas possible, elle trouva le lieu où était stoqué les informations sur l'apprentissage des langues. Elle apprit ainsi à parler les langues que connaissait Shion. Cependant, elle était incapable d'écrire et de lire dans cette langue, elle ne connaissait que l'oral. Puis enfin elle s'écarta et Shion tomba à genoux, une migraine pas possible lui vrillait la tête. Astaré lui dit en grec :
-Désssssssolé, maissssss c'esssst la manière la plus rapide pour apprendre une langue étrangère. Vousss pouvez voussssss conssssssssidérer comme chansssssssseux, car avant on plantait nosssssss cornesssssss dans le crâne de notre maître. Sssssss'était rare qu'il ssssssssurvive. Maissssss une mode essssssssst apparue qui conssssssisssssstait à couper lessssssss cornessssssss desssssss enfantssssss ssssssse qui donnait lesssssss tâchessssssss que j'ai sssssssur le front.
Shion leva la tête vers le dragon et poussa une exclamation de douleur quand sa migraine fut multipliée par trois. Il réussit difficilement à se relever et s'appuya contre une colonne afin de remettre de l'ordre dans ses idées. Cette méthode était terriblement douloureuse, il n'imaginait même pas la souffrance qu'il aurait ressenti si elle avait utilisé ses cornes. Heureusement que sa race les avait coupé. Mais si ces marques qu'elle avait sur son front était l'emplacement de ses cornes, cela voulait dire qu'auparavant les atlantes avaient des cornes ? C'était vraiment stupéfiant, il avait en face de lui la dernière représentante des hommes-dragons ancêtres des atlantes eux-même en voie d'extinction. Il tourna la tête vers elle et la vit prendre une grande respiration, il crut un instant qu'elle allait cracher du feu, mais rien. Elle inspirait profondément et expirait de la même manière avec une régularité d'horloge. Shion lui demanda :
-Pourquoi faites-vous cela ?
-Je ssssssuis en train d'entraîner mon poumon de feu et celui de glassssssse. Ssssssi je ne lesssssssss entraîne passsssss alorssssssss ilssssss vont sssss' atrophier et je ne pourrai plus cracher ! Sssssss'esssssst terrible pour un dragon de ne passsssss cracher, sssss'essssssssssst comme pour voussssss de ne plussss parler. Ssssssss'essssssst ce qui fait que nous sssssommessssssss différentssssssss. Je ne veux passsssss perdre ma différensssssssse, je ssssuis un dragon, je crache.
-Un poumon de glace ?
-Oui. Normalement lessssssss dragonsssssss ont un poumon, ils crachent sssssoit du feu, de l'eau ou de la glasssssse. Mais moi, j'ai deux poumonsssssssss, l'un pour le feu et l'autre pour la glasssssse. Or, sssssssses deux élémentsssssss sssssssssont incompatiblessssssss. Sssssss'essssssst ainssssssi que j'ai ressssu l'armure du dragon blanc de la glassssssse et de la lumière.
-C'est fascinant.
Il se tut un instant, car il salua Athéna et les chevaliers divins qui venaient d'arriver. Shion se tourna vers Astaré et continua :
-C'est vraiment sidérant, car quand on vous a fait les scanners, les médecins n'ont vu que trois poumons et non quatre.
Les nouveaux arrivants étaient étonnés d'entendre le grand Pope parler le grec à la jeune femme qui ne parlait que le vieil atlante. Ils furent encore plus stupéfait quand elle répondit avec un air de curiosité stupéfaite :
-Un sssssssskanaire ? Sssss'esssssst quoi un ssssskanaire ?
Shiryu répondit calmement :
-C'est un appareil qui envoie des ondes qui traversent le corps et montre une image de l'intérieur de votre corps.
-Ooohhh ! D'accord!
Elle observa le Sanctuaire, rapidement puis marmonna :
-Maisssss qu'essssst ssssse que je vaissssssss bien pouvoir faire ?
-Vous pouvez faire ce que vous voulez. Répondit Athéna avec douceur.
-Sssssss'essssssst vrai ?
-Oui. Renchéri Shion avec un sourire devant la lueur d'espoir dans le regard de la jeune femme.
-Merssssssi !
Elle partit toute guillerette afin de visiter le palais d'Athéna. Elle ouvrit toutes les portes, fouilla toutes les chambres, terrorisa les gardes qui voulaient l'empêcher d'entrer dans la chambre d'Athéna et celle du Grand Pope, puis elle se calma d'un coup quand elle tomba sur la bibliothèque. Elle entra dedans et découvrit avec horreur qu'elle était incapable de lire ce qu'il y avait d'écrit sur les bouquins. Et elle qui adorait lire, elle était servie. Elle poussa un lourd soupir et marmonna:
-Pfffuuu ! Avec lesssssss cornesssssss, j'aurai pu aussssssssssi apprendre à lire. Et zut, je faisssssss comment maintenant ?
Elle repartit et rentra dans sa chambre. Elle libéra son armure qui s'installa dans un coin de la pièce surveillant les lieux. Astaré sortit ses ailes, les étira et les battit violemment afin de les détendre, puis elle les rentra de nouveau. Elle ne savait pas quoi faire, quand elle eut l'idée d'aller voir Athéna. Elle n'aimait pas trop rester auprès de Shion, non pas par haine ou par dégoût, mais par timidité. Les hommes-dragons avaient un gros défaut. Ils étaient puissants, c'étaient de valeureux guerriers, mais quand ils croisaient en temps de paix un individu de sexe opposé au leur qui n'était pas leur maître, ils perdaient tous leur moyens et devenaient des proies faciles sous la panique. Alors elle préférait rester éloignée de Shion. Elle alla voir, donc, Athéna et lui demanda la tête basse :
-Je ne ssssssssais passssssss lire votre langue !
Athéna qui devait participer à une réunion avec le Grand Pope lui dit :
-Je n'ai malheureusement pas le temps de vous instruire, mais je pense que Saga pourrait vous aider. Il est patient et bon pédagogue.
-Mersssssssssi !
Elle sortit du palais et croisant un garde, elle lui demanda nerveusement :
-Où essssssssst Sssssssaga ?
-Dans l'une des douze maisons, là ! Lui dit-il en lui montrant la maison des Poissons et l'escalier qui descendait vers celle du Bélier.
Elle savait qu'il ne lui restait plus qu'à descendre les marches et à demander à chaque chevalier s'il était ce Saga. Elle avança donc paisiblement vers la douzième maison et entra. Immédiatement, le chevalier des Poissons arriva et avant qu'il puisse lui parler, elle lui demanda :
-Êtessssss-vousssss Sssssssaga ?
C'était la première fois qu'il comprenait ce qu'elle disait. Elle avait une voix étrangement rauque et chaleureuse malgré le sifflement créée par sa langue fourchue. Un peu amusé par le sifflement de la jeune femme, Aphrodite répondit :
-Non, je ne suis pas Saga, je me nomme Aphrodite.
-Oh d'accord. Mersssi, mademoisssselle !
Elle continua son chemin sans voir que le chevalier des Poissons était quasiment prêt à lui arracher le coeur et la tête. Il fulminait, elle avait osé le comparer à une femme, lui, l'un des plus puissants chevaliers d'or, celui qui était l'un des tueurs attitrés du Sanctuaire. Ça n'allait pas se passer comme cela. Quand il retourna sur la terre ferme, il remarqua que son temple était vide et que la jeune femme s'était barrée. Il retourna dans son appartement en grondant dangereusement contre les dragons et leur myopie. Non c'est vrai quoi, il était un homme, un vrai. Astaré était loin de ces considérations sexuelles et continuait paisiblement à trottiner dans les escaliers. Elle arriva devant un temple rond avec des colonnes. Ce Sanctuaire devait être dédié aux escaliers et aux colonnes. Elle entra dedans et vit un homme aux long cheveux bleus foncé qui la regardait avec froideur. Elle le reconnaissait, avec le nain blond, il l'avait bloqué dans de la glace, comme si la glace pouvait retenir un dragon des glaces. C'était stupide comme idée. Elle s'approcha un petit peu, mais restant assez éloigné de lui pour ne pas être en contact avec cet individu de sexe masculin, elle lui demanda :
-Êtesssss-vousssssss Sssssssaga ?
-Non, je me nomme Camus ! Répondit l'homme d'un ton glacial. Astaré ne releva pas le ton de l'homme, et préféra partir de suite afin qu'il n'ait pas l'idée de s'approcher trop près d'elle. Elle fit un geste de la tête et lui répondit :
-Bien, mersssssssi.
Elle continua sa route sous le regard glacé de Camus qui n'appréciait guère que des gens étrangers entrent dans SON temple. Il retourna dans ses appartements laissant le dragon à sa marche. Astaré repartit et au bout de quelques minutes, elle arriva dans la maison du Capricorne et surtout devant Shura. Immédiatement elle mit le plus de distance entre eux, prête à s'enfuir aux moindres gestes surpects de son vis à vis. Shura baissa la tête de honte et lui présenta une nouvelle fois ses excuses même s'il savait qu'elle ne parlait pas la langue.
-Je suis vraiment désolé pour le geste que j'ai eu envers vous et j'espère qu'un jour vous pourrez me pardonner !
Astaré ne répondit rien, trop nerveuse, la seule chose qu'elle voulait faire était de s'enfuir de cette maison le plus vite possible. Elle espérait surtout que ce pervers ne soit pas ce Saga, sinon elle se jurait de s'enfuir le plus loin possible. Elle le regarda un peu froidement et lui demanda pour la plus grande stupeur de Shura :
-Êtesssssss-vousssssss Sssssssssaga ?
-Non, je me nomme Shura et...
Il n'eut même pas le temps de terminer de parler que la jeune femme était déjà loin de son temple remerciant le Dragon Celeste que ce Shura ne soit pas Saga. Elle continua à descendre et arriva dans la maison du Sagittaire. Elle s'arrêta un instant et se concentra afin de trouver le courage d'y pénétrer. Elle ne pouvait quand même pas dire aux autres qu'elle avait une peur panique des hommes, qu'elle ne pouvait s'en approcher que s'ils étaient des ennemis ou son maître. Elle avait posé la question à son père quand elle était petite et celui-ci lui avait répondu :
-Tu voissssss ma chérie, lessssss hommessss et lesssssss dragonsssss ssssssse sssssont mélangésssss et ont créé notre rassssse. Ssssssependant, plussss tard, lessssssss hommesssss ont voulu sssssssse débarrassssssser de notre rasssssse. Alorsssssss, il y a eu une guerre terrible, du fait de la resssssemblanssssse entre lesssssss hommessssss et lesssssss hommessssss-dragonsss, la ssssssusssspissssssion régnait, toussss craignaient que l'un d'entre-eux ssssssoit un humain malgré l'exterminassssion de la rassssssse. Car les humainsssss dessssinaient dessss marquesssss ssssssur le front afin d'imiter l'emplasssssssement de nosssss cornessssssss. Alorssss, depuisssssss ssssessssss jourssssssss sssssssombresssssss, notre méfiansssssse naturelle enversss lesss autressss essssssst devenu une peur incontrôlable enversssssss le sssssssexe oppossssssé.
Ce jour là, Astaré avait été surprise. Elle n'aurait jamais pensé que des humains avaient vécu dans leur monde et que la guerre les avait exterminés. Est-ce qu'ils avaient fait la même chose ici avec les dragons ? Les avaient-il détruits jusqu'au dernier ? Était-elle la dernière de sa race ? Elle poussa un lourd soupir puis décida d'entrer dans la neuvième maison. Elle fit quelques pas et stoppa net en voyant avec horreur qu'il n'y avait pas un, mais deux mâles dedans. Tous les deux grands, mais l'un avait les cheveux blonds et l'autre bruns. Pourtant il y avait un indéniable air de famille entre eux. Les deux hommes se tournèrent vers elle et masquant rapidement sa peur, elle leur demanda :
-L'un d'entre vousssssss, essssssst-il Sssssssssaga ?
Le brun lui répondit :
-Non, je me nomme Aioros, et voici mon frère Ayor.
-D'accord, merssssssi alorssssssss.
Les deux frères furent très surpris quand le dragon déguerpit à tout allure et s'enfuit de la maison du Sagittaire. Ayor regarda son frère avec étonnement et celui-ci haussa les épaules en signe d'incompréhension. L'aîné des deux frères avait bien vu la lueur de peur, voir même de terreur qui avait obscurci le regard du dragon. Celui-ci, soulagé d'être sorti de la maison du Sagittaire, approchait nerveusement de la prochaine qui s'avérait être celle du Scorpion. Elle prit plusieurs grandes respirations, puis pénétra à l'intérieur. Là, elle vit un homme au cheveux bleus, celui qui avait sifflé en la voyant, au milieu de la pièce. Elle devint blême quand l'homme, un petit sourire aux lèvres s'approcha d'elle. Sa respiration devint laborieuse alors que la peur laissa place a une panique de plus en plus difficile à maîtriser. L'homme s'arrêta enfin, pour la plus grande joie d'Astaré et lui demanda :
-Je me nomme Milo. Que puis-je pour vous ?
-R... Rien !
Elle fit demi-tour et s'enfuit en courant. Milo fut très surpris par la débandade de la jeune femme. Quand elle fut sortit de la maison, elle poussa un lourd soupir de soulagement, sortit ses ailes et s'envola afin de rejoindre l'autre côté de la maison du Scorpion. Elle plana un instant, puis s'écrasa quand elle voulut atterrir. Se relevant difficilement, elle regarda dans tous les sens pour être sûr que personne n'avait vu sa gamelle. Mais heureusement personne ne l'avait vu embrasser avec passion le sol. Elle épousseta sa tunique afin de cacher sa chute, puis entra dans la maison de la Balance. Elle soupira lourdement quand elle vit un homme, encore un qui l'observait. Plus méfiante depuis l'épisode avec Milo, elle resta assez éloignée de lui. Elle lui demanda :
-Êtesssss-vousssss Sssssaga ?
-Non, je me nomme Dohko.
-D'accord, mersssssssi Dohko.
Elle repartit en faisant un large détour afin d'éviter le chevalier d'or. Celui-ci se posait les mêmes questions qu'Aioros et Ayor. Astaré s'enfuit presque de la maison, mais elle tenta de ne pas courir, mais c'était tout juste. Elle commençait à en avoir assez de traverser des temples où il n'y avait que des hommes. Quand elle fut sortit de la maison, elle s'appuya sur une des colonnes afin de reprendre son calme mis à mal par la descente, mais elle sursauta violemment quand elle entendit la voix de Dohko résonner derrière elle :
-Vous allez bien ?
Elle ouvrit de grands yeux paniqués et bafouilla :
-O... ou... oui, oui !
Elle se carapata vers la maison suivante qui était celle de la Vierge. Elle dévala les escaliers tellement rapidement qu'elle crut un instant qu'elle allait se manger une colonne. Mais il ne se passa rien de facheux, sauf que Dohko commençait à craindre que le cercueil de glace, dans lequel elle avait été coincée, lui avait retiré une partie de ses facultés mentales. Elle entra comme une flèche dans la maison de la Vierge et se retint à une colonne afin de reprendre son souffle. Quand elle releva la tête, elle ne put retenir un glapissement d'horreur en voyant qu'elle ne se retenait pas à une colonne, mais à un homme. En moins de temps qu'il n'en fallait à Shaka pour dire « Ouhm », la jeune femme était déjà à deux pas de la sortie. Avant de fuir, elle lui demanda quand même :
-Ê...êtesssss-vousssssss Sssssssaga ?
-Non, je me nomme Shaka ! Répondit la réincarnation de Bouddha qui gardait les yeux clos.
Sans demander son reste, elle déguerpit de la maison de la Vierge et ne vit pas Shaka ouvrir les yeux sous l'étonnement, il se demandait comme les autres pourquoi elle semblait aussi effrayée. Astaré ne s'arrêta de courir que quand elle se retrouva dans la maison du Lion. Elle soupira de soulagement en voyant qu'il n'y avait personne. Tremblant encore un peu de la terreur qu'elle avait ressenti, elle s'adossa à l'une des colonnes et reprit difficilement sa respiration et son calme. Au bout de quelques minutes, elle se redressa et recommença à descendre les escaliers. Elle avait hâte de rencontrer ce Saga, ainsi son calvaire sera enfin terminé. Elle arriva devant le temple du Cancer. Elle soupira lourdement, craignant de se retrouver devant un homme. Elle entra dans la maison et observa avec curiosité les différents masques qui tapissaient les murs. Elle s'approcha d'un des masques et s'amusa avec. Après s'être bien amusée avec, elle se retourna et s'enfonça un peu plus dans le temple et tomba sur Masque de Mort. Ce dernier l'observa avec un petit sourire méprisant et vexé de voir que la jeune femme le dépassait d'une tête et demi. Il ouvrit la bouche, mais avant de pouvoir dire quoi que se soit, elle lui demanda :
-Êtesssssss-vousssss Ssssssaga ?
-Non, je m'appelle Masque de Mort et...
Maintenant qu'elle avait eu la réponse, elle voulait partir le plus vite possible du temple et de cet homme, trop proche malgré les quinze mètre qui les séparaient. Elle le coupa tout en partant vers la sortie :
-D'accord, merssssssi !
Masque de Mort gronda de colère, mais il se rappela de l'ordre qu'Athéna lui avait donné, ne pas se battre avec la créature, elle pouvait être dangereuse. Il la laissa donc passer non sans l'insulter dans sa langue d'origine. Astaré se tourna vers lui étonnée de cette langue étrange. Mais elle ne s'arrêta pas et continua à marcher. Elle arriva rapidement dans la maison des Gémeaux. Elle y entra et découvrit un homme qui, elle le sentait, cachait de lourd secrets et n'avait pas l'air de se plaire dans ce lieu. Il était grand, atteignant presque sa taille et avait de long cheveux bleus qui lui tombaient au-delà des fesses. Elle lui demanda :
-Êtesssssss-voussssssss Sssssssaga ?
-Non ! Je suis Kanon !
-D'accord. Merssssssssi.
Elle repartit sans voir que le dénommé Kanon avait eu l'intention de faire une autre phrase. Et puis de toute façon, il en avait assez d'être l'ombre de son frère. Même si Saga mourait, il resterait une ombre, partout sauf dans le seul endroit où il avait eu sa place. Il en avait discuté avec elle et elle lui avait dit qu'il acceptait mais à certaine condition. Malheureusement, il était très surveillé et ne pouvait quitter le Sanctuaire sans un bon motif. Alors il regarda cette femme-dragon partir à la recherche de son jumeau. Il allait lui dire que Saga était en train de prendre sa douche, mais elle ne lui en avait pas laissé le temps. Il observa cette étrange créature qui crachait du feu, volait et avait une queue, marcher avec une sensualité de fauve. Il eut un léger sourire et resta au centre du temple afin de réfléchir sur la meilleur façon de disparaître du Sanctuaire.
Astaré continua à descendre jusqu'à la maison du Taureau et vit à l'intérieur l'homme qui lui avait permis de se cacher. Il était immense et ressemblait presque à l'ancien, c'était un vieux dragon, très vieux et qui avait un caractère aussi mauvais que sa vue. Elle lui demanda :
-Êtessssss-voussssssss Ssssssssaga ?
-Non, je me nomme Aldebaran.
-D'accord, mersssssssssi.
Elle repartit en se disant que le prochain gardien devait être Saga. Elle sortit donc rapidement de la maison du Taureau et après avoir encore descendu des escaliers, elle arriva devant la maison du Bélier. Elle y entra et vit un homme qui ressemblait à un homme-dragon, avec des points sur le front, venir vers elle. Elle se dit, c'est sûr, lui s'est Saga. Alors, elle lui dit :
-Sssssssssaga, je...
-Je ne suis pas Saga, je me nomme Mû.
Elle fut toute déçu et lui dit :
-D'accord, mersssssi quand même.
Elle repartit en se disant que là, c'était sûr, le prochain gardien serait ce Saga. Elle sortit de la maison du Bélier fit quelques pas sur la place devant le temple et vit qu'il n'y avait rien d'autre.
A suivre
