Disclamer : Rien ne m'appartient, sauf Astaré et le dragon celeste. Je voudrais remercier Esthézyl pour m'avoir prêté ses personnages et une partie du caractère d'Astaré.

Chapitre 4

Elle était stupéfaite, elle avait traversé les pires horreurs pour rien ? Ce Saga n'existait pas. C'était cela, il n'avait jamais existé et cette Athéna s'était moquée d'elle. Elle, le dernier Dragon encore en vie. La stupeur fit place à la colère et la colère à une rage noire, folle et destructrice. Mû, de son temple, se demandait pourquoi elle n'était pas restée au temple des Gémeaux, puisque Saga s'y trouvait avec Kanon. Il se redressa d'un bond quand il vit que la créature en face de lui se mettait à trembler de tout son corps. Elle bascula brusquement la tête en arrière et cracha un puissant jet de flamme qui monta à plus de dix mètre accompagné par un rugissement qui s'entendit jusqu'en haut du Sanctuaire. Tous les chevaliers d'or se demandaient ce qu'il se passait tandis que le premier des douze regardait avec horreur la créature détruire avec beaucoup d'efficacité et d'application tout ce qui lui tombait sous la patte. Quand elle se jeta sur une statue d'Athéna, il tenta de la retenir et se retrouva face à une véritable bête fauve. Son regard était bleu électrique et ses cheveux étaient en suspension dans les airs comme si un vent violent les faisaient flotter. Il fit un pas en arrière quand les ailes de la créature sortirent de son corps ainsi que sa queue. Ce n'était pas bon du tout pour lui, il sentait qu'il allait avoir des problèmes avec un dragon fou de rage et il ne savait même pas pourquoi. Il se prit deux coups d'aile en pleine figure et un coup de queue dans l'estomac. Ensuite, elle lui sauta dessus avec vraiment l'intention de l'étriper. Il n'eut la vie sauve que par l'arrivée d'Aldebaran qui lui donna un violent coup de poing afin de protéger son ami. Elle ressemblait à un chat sauvage et tout ce que les deux chevaliers entendaient d'elle, étaient des sifflements outrés. Elle était en colère, mais ils ne comprenaient pas pourquoi. Ce fut Kanon qui régla le problème en demandant :

-Mais que se passe-t-il ici ?

Après une série de sifflements furieux, elle se rappela qu'ils ne parlaient pas la langue dragon et s'exclama :

-Il sssssssssse passsssssssssssse que sssssssssette ssssssslissssssswlan là haut m'a dit d'aller chercher un sssssssertain Sssssssaga et que persssssssssonne de ssssssssse nom n'exisssssssssssste !

Kanon éclata de rire et lui dit :

-Si vous m'aviez laissé finir, je vous aurai dit que mon frère prend sa douche !

-Et bien, grand bien lui fassssssssssse, car je ne resssssssssterai passsss dans ssssssssssssse ssssssshlipack d'endroit.

Ils n'avaient rien compris à ce qu'elle disait, mais ils comprenaient qu'ils avaient un dragon fou furieux sur les bras. Enfin, jusqu'à ce qu'elle déploie ses aîles et que d'un mouvement puissant, elle s'envole loin des rivages bénis de la Grèce pour un autre pays, qu'importe lequel tant qu'elle ne tombera pas sur ses malades bourrés d'hormones. Mû et Aldebaran surent immédiatement que le monde allait avoir un gros problème avec un dragon shooté au souffre. Kanon, lui, voyait dans cette étalage de rugissement et de furie le moyen de quitter le Sanctuaire de la manière la plus légale. Il se tourna vers les deux autres chevaliers et leur dit avec une inquiétude feinte :

-Venez vite, nous devons prévenir Athéna et le Grand Pope de cette catastrophe.

Ils partirent vers le palais d'Athéna et apprirent à la déesse et au Grand Pope la terrible catastrophe. Shion soupira lourdement, et avec l'accord de la déesse, donna l'autorisation à Kanon d'aller retrouver la créature avant qu'elle ne fasse des dégats. Kanon fonça à travers les maisons avec un air catastrophé sur les traits virils de son visage, puis il endossa son écaille des mers et alla chercher Astaré. Enfin, c'est ce que tout le monde pensait, car dès qu'il fut loin, il disparut sans laisser de trace. Saga pêta un cable en pensant que son frère avait été dévoré par un dragon en furie, Athéna fut très triste en pensant que son deuxième Gémeaux avait été dévoré par un dragon en furie et Masque de Mort applaudit en voyant que Kanon avait floué tout le monde et était reparti au Sanctuaire sous-marin en faisant croire qu'il avait été dévoré par un dragon en furie. Et c'était le cas. Il avait retrouvé sa place de généralissime des armées de Poséidon et avait fait son serment d'allégeance au dieu des océans. Il avait bien juré qu'il ne remonterai plus sur la terre ferme, préférant largement les bienfaits de l'océan. Poséidon qui avait repris le corps de Julian Solo, était ravi d'avoir un homme si intelligent à ses côtés. D'accord, il ne lui accorderai pas toute sa confiance, mais le général Dragon des Mers avait l'air de ne pas vouloir retourner au Sanctuaire d'Athéna et comme il n'avait pas l'intention de perdre son Dragon des Mers, il décida de ne pas prévenir la déesse. Elle le saura bien assez tôt quand ils découvriraient que ce dragon n'y était pour rien.

En fait, ils le découvrirent très tôt quand Masque de Mort le leur dit :

-Vous vous êtes tous fait avoir. Le dragon n'a pas bouffé Kanon. Le Dragon des Mers est allé voir ailleur, il est allé rejoindre son premier amour, Poséidon. Je parie que si on envoie un émissaire, il nous dira que Kanon se prélace près de son pilier.

-Tu en es sûr ? Demanda Saga stupéfait.

-Tu es trop stupide Saga, bien sur que j'en suis sûr. Cela fait longtemps que j'observais ton frère, et j'ai bien vu qu'il ne supportait plus ni le Sanctuaire, ni toi. Il voulait partir et cela depuis longtemps. Il ne supportait plus d'être une ombre, alors il a décidé de retrouver son ancienne vie où il était traité comme un Général et non comme un paria ou un traitre.

-Nous nous pencherons sur le cas de Kanon plus tard, pour l'instant, nous devons retrouver Astaré de Senfian avant qu'elle ne fasse des bétises ou qu'elle ne se fasse tuer par un chasseur de dragon trop zélé. Décida Shion.

Athéna et Shion décidèrent d'envoyer Saga à la recherche du dragon afin de ne pas faire une boulette comme ramener son frère à la raison et de déclencher une guerre sainte contre le Sanctuaire sous-marin. Le chevalier d'or gronda à l'annonce de cet ordre, mais ne put qu'obéir et partit à la recherche du dernier dragon encore vivant. Le problème, c'est qu'il ne savait absolument pas où pouvait être cette bébête.

Loin de ce micmac fraternel, Astaré qui avait décidé d'aller se promener dans le nord, arriva dans le royaume le plus inhospitalier et surtout le plus vide du monde moderne, Asgard. Le plaisir pour un dragon androphobe qui, ainsi, ne pourrait croiser plus d'hommes. Mais alors qu'elle était en train de survoler le territoire glacé du royaume d'Odin, une tempête d'une violence incroyable se leva et destabilisa la jeune femme. Le vent était d'une telle force qu'elle était balottée dans tous les sens. Brusquement une rafale plus puissante que les autres la projeta contre un mur de pierre perdu dans l'immensité venteuse et blanche.

Heleine de Siegfried, la mère du valeureux et puissant chevalier divin d'Alpha, était paisiblement en train de lire devant un bon feu crépitant, heureuse de ne pas être dehors quand un gros boom pas très naturel la fit sursauter. Elle se tourna vers son fils qui était en train de lire lui aussi et lui ordonna d'aller voir ce qu'il se passait. Le chevalier divin qui ne craignait personne, fila doux sous le regard autoritaire de sa mère, déposa son bouquin sur son fauteuil et alla voir les causes de ce bruit et les conséquences pour leur demeure ancestrale. Il sortit et poussa un soupir devant la tempête qui se déchaînait, frissonnant un instant sous les rafales, il se mit à cheminer vers l'origine du bruit. Il dut marcher longtemps afin de faire le tour du château. Il soupira une nouvelle fois se demandant pourquoi il n'osait pas contester les ordres de sa mère ? Peut-être que le sermon qu'il avait reçu quand il était revenu à la vie, était un début de réponse. Il aimait sa mère même si elle était autoritaire et adoratrice de thé. Alors que lui ne supportait même pas l'odeur, mais il était obligé de le boire sous peine d'un regard noir « made in » Heleine de Siegfried qui aurait terrorisé Rhadamanthe en personne. Quand il arriva sur les lieux du bruit, il remarqua avec horreur un impact profond qui prouvait une collision entre un objet volant non identifié et la maison. Il allait hurler au meurtre quand il vit le responsable de cette infamie par terre, enfin, d'après la trace sur le mur. Il était allongé par terre, les bras en croix et les lèvres embrassant langoureusement le sol constamment gelé d'Asgard.

Il s'approcha de l'être, s'accroupit près de lui et le retourna. Là, son coeur rata une bonne vingtaine de battements en découvrant le visage angélique d'une belle jeune femme aux longs cheveux bleus marine. Elle avait deux marques sur le front qu'il avait déjà vu quelque part... Mais oui, le mioche avec Seiya et les chevaliers de bronze, il avait les mêmes tâches. Alors elle serait du même peuple que lui ? Intéressant. En plus des marques, elle avait une bosse qui allait bientôt acquérir la taille d'un oeuf d'autruche. Voyant bien que la jeune femme était dans les limbes de l'inconscience, il décida de l'emporter dans sa demeure afin de la sauver du froid mordant. Il la prit dans ses bras et fut très surpris par la légerté de cette belle demoiselle. Ses longs cheveux tombaient en cascade sur le sol glacé et il la trouvait vraiment très belle ainsi relachée contre lui. Il sentait son coeur battre lentement contre sa poitrine. Il ramena la tête de la jeune femme vers son épaule et rentra le plus rapidement possible vers la porte d'entrée sachant qu'elle ne survivrait pas longtemps par ce froid. Il courut le plus rapidement possible, tout en faisant attention à ce que sa jeune protégée ne soit pas trop secouée. Quand il pénétra dans l'immense demeure des Siegfried, il retourna dans le grand salon et sa mère lui demanda :

-Mon fils ? D'où venait ce bruit ?

-Je ne sais pas trop, mère. Mais j'ai trouvé cette jeune femme évanouie à l'extérieur.

-La pauvre petite doit-être gelée. Transporte-la dans une des chambres d'amis, Siegfried.

-Bien mère.

Il emmena la jeune femme dans une des chambres du château et la déposa délicatement sur le lit. Elle avait une étrange tunique blanche avec des broderies dorée et bleus. Cependant, d'après ce qu'il pouvait voir, c'est que ce vêtement était un vêtement d'homme, et non de femme. Il haussa un peu les épaules et laissa la jeune femme se reposer après cette congélation. Lui-même retourna au salon, salua sa mère et alla se coucher, afin d'être en forme pour le réveil de la jeune blessée. Astaré dormit toute la nuit complètement épuisée par la lutte qu'elle avait dû faire contre le vent puissant d'Asgard. En effet, les dragons étaient comme les aigles, une immense envergure, mais ils planaient plus qu'ils ne battaient des ailes. Car battre des ailes contre une tempête de glace, c'était de la folie furieuse. En effet, cela épuisait considérablement le dragon qui devait se dépêcher de trouver un endroit où atterrir et elle n'en avait trouvé aucun jusqu'à ce mur, très douloureux qui plus est. Quand elle se réveilla, un maigrichon rayon de soleil tentait désespérément de sortir de derrière l'horizon, mais c'était pas gagné. Elle se frotta les yeux, bailla à s'en décrocher la mâchoire et poussa un hurlement de terreur quand, ouvrant les yeux, elle vit à deux centimètres d'elle une jeune femme aux longs cheveux noirs nattés et et aux prunnelles en amande aussi sombres que sa chevelure. Astaré fit un bond violent en arrière et se retrouva sur le sol en bois. Elle ouvrit de grands yeux paniqués, puis observa rapidement la pièce pour trouver un moyen de s'enfuir le plus vite possible. Les humains étaient des malades, elle comprenait maintenant pourquoi les siens les avaient exterminés. Elle voulut se relever et découvrit avec stupeur qu'elle ne portait quasiment rien, si ce n'est qu'un vêtement bizarre avec des boutons, tout blanc et horriblement transparent. Elle se releva et devint blême quand elle vit qu'il n'y avait plus une, mais trois femmes. Elle se recula, tandis qu'elles s'approchaient d'elle avec une robe plein de volants et de dentelles. Astaré aurait pu trouver la robe belle si la couleur n'avait pas été ROSE. De toutes les couleurs de la gamme chromatique, c'était celle qu'elle détestait le plus. Elle recula et siffla dans sa langue d'origine ne remarquant pas que les jeunes femmes avaient l'air d'être totalement fascinées par des paroles qu'elles ne comprenaient pas :

-Maissssssss qui êtessssss-vousssssss ? Et qu'essssst ssssse que je faissssss là ? REPONDEZ !

Au lieu de répondre, les trois jeunes femmes marchèrent vers elle, déposèrent la robe ainsi que des chaussures et lui dirent dans la langue d'Asgard :

-Nous allons vous laver et vous habiller. Madame a très envie de vous rencontrer.

-Maissssssss qu'essssssssssst sssssssse que voussssssss dite et... Maissss ARRÊTEZ, VOUSSSSS FAITESSSSSSS QUOI LA ! Hurla la jeune femme quand les servantes voulurent lui retirer le vêtement.

Astaré, d'un bond puissant se retrouva sur le lit et décida de terrifier les trois filles qui l'ennuyaient. Elle ouvrit en grand la bouche et elles virent des crocs impressionnants sortirent des gencives de la jeune femme devant elles. Ensuite, Astaré sortit sa queue et ses ailes puis pour les terrifier un peu plus, elle poussa un rugissement à briser tous les verres du château. Sous la stupeur, les trois jeunes femmes ouvraient tous les trois des bouches de la taille de hangard devant le changement. La jeune... heu... la créature devant elles, n'avait plus grand chose d'humain, des ailes immenses, une queue en fer de lance et des yeux de serpents. Astaré fière de son coup fit violemment battre ses ailes, mais stoppa son jeu quand la porte s'ouvrit sur un... homme.

Siegfried venait de prendre sa douche et de s'habiller quand il entendit un rugissement animal qui avait l'air de venir de la chambre de la jeune blessée. Se demandant la raison de ses hurlements d'animal furieux, il ouvrit la porte de la chambre et découvrit que le père noël venait de lui apporter son cadeau avec huit mois d'avance ou quatre mois de retard selon le point de vue. Lui, Siegfried de Duhbe, descendant du puissant Siegfried premier du nom qui avait occis Fefnir et s'était roulé dans son sang comme un cochon dans la boue, trouvait à son tour son dragon. Et quel dragon, tout en croc, en aile et en queue. Une jeune femme à peine vêtu qui observait, la bouche grande ouverte bardée de crocs, la porte d'un air surpris. La surprise disparut rapidement remplacée par une inquiétude assez compréhensible. Elle était très peu vêtue, et l'homme en face d'elle avait les yeux remplis d'étoiles comme s'il voyait son cadeau d'anniversaire. Elle ne voulait être le cadeau de personne. Se rappelant qu'elle avait toujours la bouche ouverte, elle la referma et se tourna entièrement vers lui, celui qu'elle considérait comme son plus grand ennemi. Les trois servantes soupirèrent de soulagement en voyant que leur seigneur et maître était là. Elles virent avec stupéfaction les ailes et la queue de la créature disparaître, lui rendant une allure plus humaine. Siegfried de là où il se trouvait pouvait voir que le dragon en face de lui était grand, mais vraiment très grand. Il le dépassait peut-être d'une bonne tête, mais cette grande taille ne le rebutait pas, loin de là.

Il eut le même sourire que le lion qui voit une pauvre petite gazelle bien dodue devant lui. La gazelle... heu je veux dire... le dragon ne se sentant pas l'âme d'une gazelle, oublia totalement les trois servantes et bien mal lui en prit. Car elles lui sautèrent dessus afin de lui mettre cette robe, qu'elle le veuille ou non. Mais mettre une robe à un dragon, c'est comme vouloir donner un bain à un tigre qui n'aime pas l'eau, elle se débattit avec violence. Siegfried se pourlécha les babines en voyant la jeune femme se défendre crocs et griffes contre trois furies décidées à lui coller une robe rose. Robe qui décéda quand Astaré prise d'une crise de furie lacéra l'objet de sa fureur avec sa queue et des crocs. Quand elle renvoya la robe, les trois servantes furent horrifiées, une belle robe transformée en chiffon à poussière. Siegfried aurait pu rire, si la robe n'appartenait pas à sa mère et si cette dernière n'aimait pas autant cette chose qui faisait ressembler quiconque la portait en une grosse meringue rose. Malgré son appréhension quant à la crise de nerf monumentale qu'allait avoir sa mère en apprenant le massacre de sa robe, Siegfried était ravi que la créature en face de lui n'ait pas porté cette horreur rose.

Maintenant qu'un de ses problèmes était résolu et ce, de la manière la plus définitive qui soit, Astaré se tourna vers un autre problème. Comment se tirer de cette chambre sachant qu'un homme bloquait la sortie et que les trois folles bloquaient les fenêtres ? Elle était prisonnière, mais faisait marcher sa petite matière grise à cent pour cent de ses capacités afin de se sortir de ce mauvais pas. Et heureusement, le destin... ou plutôt la curiosité d'Heleine l'aida. En effet, la mère du voyeur entra dans la pièce et déconcentra Siegfried et les trois servantes qui se tournèrent vers elle. Astaré voyant là l'opportunité de prendre la clé des champs bondit du lit et fondit sur la porte qu'Heleine avait laissé ouverte. Siegfried voyant son dragon tenter de s'enfuir se jeta sur elle. Mais avec une vivacité rare et une souplesse digne de sa race, elle se faufila et s'enfuit dans les couloirs. Elle sentait que l'homme la poursuivait. Elle était maudite, pourquoi fallait-il qu'elle tombe sur un homme qui soit aussi collant ? C'était plus un homme là, mais véritablement un tube de colle. Le-dit tube de colle, lui, était fou de joie, il faisait une chasse au dragon et il avait bien l'intention de la capturer sa bébête. Astaré sentait la panique envahir son esprit, elle courait pour sauver sa vie et surtout sa vertue d'après le regard gourmand que lui avait lancé l'autre sangsue. Elle accéléra afin de mettre le plus de distance entre elle et son poursuivant, mais celui-ci ne voulait pas la lâcher. Alors elle décida de tenter le tout pour le tout. Elle fonça droit vers la fenêtre qu'elle voyait se rapprocher d'elle, puis quand elle fut à bonne distance, elle la défonça avec son propre corps et se sentit tomber. Elle fit apparaître ses ailes afin de se redresser et de quitter ce pays de timbrer, mais malheureusement, Siegfried bondit derrière elle et s'accrocha à elle comme une tique à un chien. De ce fait, allourdie avec cet encombrant bagage, Astaré ne put se redresser comme elle le voulait et comprit qu'ils allaient s'écraser. Pour la première fois, Siegfried entendit sa voix. Elle rugit en grec :

-MAISSSSSSSSS LACHE-MOI ! ON VA SSSSSSSSSS'ECRASSSSSSSSSER!

-Tu es à moi, petit dragon !

-KWOA ! MAISSSSSSSSS TU ESSSSSSSSSSS FOU !

-Oui, de toi !

-NNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNNN!

Astaré et Siegfried rencontrèrent le sol avec une violence rare. Un bruit mélodieux et délicat accueillit les deux êtres au fond de la poudreuse

SPLASH !

Tous les deux plongèrent la tête la première dans une couche de cristaux solides de structure hexagonale liée à l'angle de 120° de la molécule d'eau, que l'humain de base appelle communément de la neige. Siegfried fut le premier sur pied, il faut bien dire qu'il avait utilisé sans vergogne Astaré qui avait pris tout le choc l'envoyant de façon assez expéditive dans les bras de morphée. Le pervers divin... heu... je veux dire... le guerrier divin prit sa proie entre ses griffes et l'emmena de nouveau dans sa chambre sous les regards stupéfaits d'Heleine et des trois servantes. Il avait du mal à marcher, car les ailes de la créature frottaient contre le sol et plus d'une fois il avait faillit marcher dessus. Il ne pensait pas que son dragon lui pardonne si ses ailes avaient des traces de pas noirs sur leurs blanches surfaces légèrement écailleuses. Il déposa doucement sa chasse sur le lit et la couva du regard. Heleine s'approcha de la créature et constata :

-Ce n'est pas une humaine.

-Non, c'est un dragon. Et elle m'appartient. Répondit Siegfried avec possessivité.

-Tu ne penses pas qu'elle a son mot à dire ? Et puis regarde ses ailes ? Je crois que tu les lui as brisées. Greta ?Lorelei ? Brunhilde ?

-Oui madame ? Répondirent les trois servantes dans un parfait ensemble.

-Vous allez m'aider. Nous allons remettre les os de ses ailes en place avant son réveil, car si c'est vraiment un dragon, je ne veux pas qu'elle mette le feu dans ma demeure. Mon fils ?

-Oui mère ?

-Dehors !

Siegfried faillit faire un esclandre, mais quand il croisa le regard noir de sa génitrice, il préféra attendre dans le salon ne voulant guère être la victime des reproches de sa mère. Arrivé dans la pièce, il découvrit avec dégoût qu'une tasse de thé l'attendait paisiblement. Et lui qui détestait cela. Il lança un regard autour de lui, mais ne voyant pas âme qui vive, il vida le contenu ignoble dans une des plantes qui égaillait la pièce. Siegfried blêmit quand quelques secondes plus tard, le superbe ficus de sa mère commença à tourner de l'oeil. Il s'affola et ne désirant pas entendre les cris d'Heleine, il décida de se réfugier dans les écuries, là au moins, il ne verrait pas de tasse de thé. Beurk !

Alors que Siegfried réflechissait à la meilleur manière de se débarasser définitivement du thé de sa mère, Heleine soignait un pauvre dragon aux ailes brisées. Elle était très étonnée par la texture à la fois douce et rêche des ailes de la créature. Avec l'aide de Greta, elle étira les ailes de la créature et découvrit une envergure de quinze mètre. Elle avait même du mal à totalement étaler les ailes. Avec délicatesse, elles durent toutes les trois remettre en place les os fragiles de ses ailes. Brunhilde retenait des larmes en entendant les os craquer alors qu'elle les remettait en place. Cette créature était magnifique, puissante et grande. Sa peau comme ses ailes était d'une blancheur effrayante comme la neige sur les plus hauts sommets d'Asgard. Mais l'intérieur de ses ailes étaient maculés de bleus montrant les différentes fractures qui la clouaient sur le sol. Elle, un dragon dont le plaisir était de voler, de quitter le sol et de parcourir les cieux à la recherche d'une liberté que les humains ne pouvaient même pas entrevoir. Elle aurait pu être jalouse de cette créature libre, mais comment être heureux quand on est la dernière de sa race, que les humains possèdent le monde. La jeune servante était triste pour cette créature seule comme elle, abandonnée de tous. Mais peut-être trouverait-elle ce qui lui manquait auprès du Seigneur Siegfried, comme elle-même avait retrouvé une famille. Quand Heleine, Lorelein, Greta et Brunhilde eurent terminé de remettre tous les os en place, elles se retrouvèrent avec un dragon au bois dormant aux immenses ailes étirées et à la queue pointue qui avait tendance à vouloir les frapper.

Elles avaient, toutes les trois, travaillé dur pour rafistoler la bébête ronflante et baveuse d'après l'oreiller humide. Elles allaient enfin partir se coucher quand elles entendirent des craquements étranges venant du lit, se tournant vers l'ULM, elles virent avec stupeur que les ailes qu'elles avaient réparé tentaient de retourner dans le dos de la créature et ainsi disparaître comme si elles n'avaient jamais existé. Heleine ordonna aux trois servantes de ne pas s'approcher de ce dragon au cas où elle aurait des envies de servantes à la broche. Elles repartirent toutes les trois et ne virent pas que la créature entrouvrait un oeil, prête à se tirer de là le plus vite possible. Quand la porte se referma, délicatement, elle tenta de soulever une de ses ailes, mais c'est comme si elles étaient coincées ou alors trop allourdies pour qu'elle puisse faire quoi que se soit. Elle se tortillait dans tous les sens, mais en vain. Elle était incapable de se lever de ce lit et tout ce qu'elle pouvait faire était de gronder contre les trois furies et l'autre pour l'avoir coincé dans ce lit, douillet d'après ce qu'elle pouvait ressentir. Elle se tortilla un peu plus afin de trouver une bonne position, puis se rendormit pour être prête à s'enfuir. Elle s'endormit rapidement et n'entendit pas le cauchemar sur pattes s'approcher d'elle, s'asseoir sur l'une des chaises et la veiller. Il l'observait avec l'attitude d'un chat qui suit des yeux une petite souris innoffensive. Ses yeux de glace suivaient la moindre courbe de son corps fin et puissant. Il se retenait de la toucher afin de ne pas se retrouver avec un dragon en furie sur les bras. Il était ébahi par la taille des ailes de la créature... créature. Il ne connaissait même pas son nom, enfin, si elle en avait un. Il faudrait lui demander. Il savait déjà qu'elle parlait et qu'elle avait une jolie voix rauque et sifflante à la fois. Un mélange détonnant qui lui plaisait énormément comme tout ce qui avait trait à ce dragon.

A suivre