Carson ;

Je vais travailler, on se verra au mess. Désolé de partir, je ne voulais pas te réveiller. Rassures toi, c'était merveilleux, je ne regrette rien. Je t'aime je t'aime je t'aime.

Rodney

08/11/05, 03 :08 pm

De : Médecin frileux

A : Scientifique en goguette

Objet : aglagla

Je ne sais pas si tu es au courant, mais se réveiller tout seul dans un lit glacé après une nuit torride n'a rien d'agréable. De plus, tu as écrit ton mot (très touchant soit dit en passant) au dos d'une commande de médicaments que je voulais envoyer par le Dédale. Si tu ne réponds pas, tu expérimentera le lit glacial pendant au moins trois nuits. Au moins. Je sais, je suis abominable…

PS : Tu as intérêt à mettre du lubrifiant la prochaine fois, je n'arrive même plus à m'asseoir.

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08/11/05, 03 :12 pm

De : Scientifique désolé

A : Médecin sexy, même sans la blouse

Objet : Rémission des pêchés

Je suis le diable en personne, mais je suis vraiment navré. Que puis-je faire pour que tu me pardonnes ?

PS : Moi aussi je suis frileux.

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08/11/05, 03 :17 pm

De : Angelot

A : Diablotin

Objet : Rien de tel que la chaleur humaine pour se réchauffer

Ce soir c'est chez toi, tu prépares a manger et surtout, surtout TU METS DU LUBRIFIANT !

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08/11/05, 03 :19 pm

De : Diablotin

A : Angelot

Objet : Si j'avais pas compris…

Entendu, mais pour le repas…tu tiens si peu à la vie ?

Je te laisse, Zelenka est entré, s'il commence à regarder l'écran par-dessus mon épaule, je suis cuit. Tu le sais que je t'aime ?

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08/11/05, 03 :22 pm

De : Angelot

A : Diablotin

Objet : RE : Si j'avais pas compris…

Je le sais, moi aussi Rodney. On se voit au briefing.

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Hey, Carson, tu sais ce que c'est un canif ?

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Un petit fien, je la connais, t'es vraiment un gamin pour faire passer des mots en plein briefing !

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Je ne les fais pas passer, on est cote à cote, je te les donne en main propre !

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Ca ne change rien à la gaminerie de la chose…

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De toute façon, il est chiant ce briefing.

Tu sais de quoi j'ai envie là tout de suite maintenant ?

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D'une glace au chocolat ? D'une power barre ? De sortir ton lecteur mp3 et d'écouter encore une fois l'intégrale des chansons de Weird Al ?

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Non, j'ai envie de toi.

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Très flatteur.

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Avec lubrifiant.

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Très rassurant.

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J'ai envie de te plaquer sur cette grande table, de te déshabiller et d'animer ce briefing en te faisant l'amour devant tout le monde.

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Ne t'avise pas de le faire. T'as vraiment des fantasmes bizarres…

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Ce n'est pas un fantasme, je n'y avais jamais pensé avant !

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Ca aussi ça me rassures. Maintenant laisses moi écouter et arrête avec tes mots, on fera ce que t'as envie de faire ce soir.

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Rabat-joie !

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Obsédé !

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Je ne peux que confirmer…

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Mercredi 9 novembre 2005

Rodney,

Je sais que c'est complètement con de t'écrire une lettre à deux heures du matin alors que tu es allongé à trente centimètres de moi, endormi, mais j'en avais envie. J'ai encore envie de mettre ce que je ressent pour toi par écrit. Je crois que je vais glisser cette lettre sous ton oreiller, tu tomberas dessus quand tu changeras les draps, ce qui ne devrait pas tarder si tu tiens à ton minimum d'hygiène. Ils sont un peu sales, désordonnés, ils sont témoin de ce qu'il vient de se passer, tendrement souillés par ce qu'on vient de faire pour la deuxième fois. Il fait chaud, il n'y a qu'un de drap sur ton lit, un drap blanc que j'ai posé sur nous après que tu te sois endormi dans mes bras, de peur que tu n'attrapes froid. Ca fait combien de temps que je te regarde dormir ? Je n'en sais rien, ça passe tellement vite. Ton sommeil est agité, tes jambes bougent et l'une d'elle s'est enroulée autours de ce même drap. Voir des petits bouts de ta peau dépasser de ce nuage de coton qui nous recouvre, je trouve ça délicieusement érotique. D'ailleurs, tu n'es jamais aussi beau que lorsque tu es endormi dans mes bras, légèrement recouvert de sueur, je suis heureux d'avoir le privilège du meilleur profil McKaysien.

J'aime les épis dans tes cheveux, que j'ai décoiffé tendrement, ceux là même qui portent encore la trace du passage de mes doigts. J'aime l'expression que prend ton visage quand tu dors, ton front lissé de toute ride de soucis, tes paupières clauses légèrement rosées, on dirait que tu as mis du fard à paupière ! Tes joues brûlantes encore rougies par l'effort physique, ton nez retroussé, tes narines qui frémissent à l'odeur acre qui remplit ta chambre. Et ta bouche…un peu de coin, entrouverte, rougie elles aussi, j'ai du trop t'embrasser. Tu es beau Rodney, je ne te le dis pas assez. En même temps, cela ne fait même pas trois jours qu'on s'est embrassé, enfin, en l'ayant voulu. Je souris en pensant à tout ce que l'on a vécu avant ces trois jours, toutes ces choses incroyables qui nous sont arrivés et toutes les fois où j'aurais pu te consoler au lieu de te laisser te morfondre dans ton coin. Au nom de quoi j'aurais fait ça ? J'en sais rien, je m'en fiche, ça n'as plus d'importance en fin de compte.

Plus rien ne compte Rodney, à part toi dans mes bras, plus rien. Je m'en fiche de ce qui peut nous arriver dans trois jours, dans dix ans, je t'ai toi, et tu m'aimes et je taime: je suis heureux. Je sens ta hanche coincée entre mes jambes, ta poitrine sur mon épaule, et si je n'écrivais pas sur ce bloc de papier bon marché que j'ai trouvé dans ton tiroir de table de nuit je sentirais sûrement ta peau sous ma main. J'adore sentir ta peau glisser sur la mienne, on sent comme une électricité qui passe, quelque chose, ça ne me fait ça avec personne d'autre. Sentir ta peau vibrer quand je t'embrasse et te caresse est aussi l'un de mes privilège, je me sens comme un Roi privant l'humanité de son bien le plus précieux : toi. Et je ne m'en sens même pas coupable !

Tu sais, je n'aurais jamais cru ressentir ce besoin là. Etre dominé je veux dire, cette relation de force. Je suis plus grand et plus musclé que toi, mais ça n'a pas compté, tu as naturellement pris le dessus, et on l'a voulu tous les deux. Au début ça m'a un peu gêné de ressentir ce besoin là, et par la suite ça m'a gêné d'éprouver autant de plaisir à ça. J'aime te sentir en moi, te sentir caresser mon intérieur, j'aime quand je me cambre et que toi tu bouges un peu pour atteindre ma prostate, j'aime quand je crie de plaisir et que toi tu souris parce que tu aimes me contrôler, j'aime sentir les barrières de mon corps voler en éclat pour me permettre d'exploser, et puis j'aime constater les dégâts de cette explosion sur notre univers et sur ton visage. Tu es magnifique quand tu as un orgasme, je ne sais pas si on te l'a déjà dit, à tel point que quelques fois j'aurais envie de prendre un appareil photo avec moi pour revoir indéfiniment ton visage à cet instant. C'est ridicule d'ailleurs.

Ce que j'adore également, c'est quand on a finit et que pour une fois tu ne sais plus quoi dire, alors tu me laisses t'enlacer et tu t'endors contre moi, tu poses tes mains chaudes sur mes reins, tu te colles à moi et tu fermes les yeux.

Je t'aime mais je sens la fatigue venir, mes yeux à moi se ferment tout seuls. Je vais arrêter d'écrire et comme promis je vais poser cette lettre sous ton oreiller. Tu n'en as pas besoin, tu dors sur moi.

Carson