Disclamer : Rien ne m'appartient, sauf Astaré et le dragon celeste. Je voudrais remercier Esthézyl pour m'avoir prêté ses personnages et une partie du caractère d'Astaré.
Chapitre 6
Siegfried salua Hilda puis partit vers son château pour la plus grande horreur de Heleine qui se rappelait parfaitement des catastrophes qu'avait pu faire cette créature en une seule journée. Siegfried la posa avec délicatesse sur le lit, puis partit rechercher les trois servantes afin de soigner son dragon. Mais il retourna en courant dans la chambre quand il entendit un fracas épouvantable venir de la pièce au dragon. Quand il y pénétra, il découvrit le lit vide et le mur démoli. Son dragon avait encore pris la clé des champs. Réutilisant le pouvoir de Fefnir quant à la chasse au dragon, il partit à la recherche du sien, non pas pour l'ennuyer, mais bien pour la protéger. C'était un ordre de sa prêtresse et il ne voulait pas que le dernier dragon en vie ne succombe à un chasseur. Il ne fut pas étonné en se rendant compte que son dragon allait vers le Sanctuaire d'Athéna.
En effet, Astaré voulait savoir qui était Zeus, si elle était une de ses créatures, alors elle devait se mettre à son service, mais le problème, c'est qu'elle ne savait pas du tout ou se trouvait ce dieu. Alors elle fit la seule chose qui lui vint à l'esprit, elle alla au Sanctuaire d'Athéna afin que cette dernière lui dise où se trouvait Zeus. Elle s'écrasa lourdement devant la déesse qui l'aida à se relever, car elle savait que le dragon fuierait si un homme s'approchait. Mais cela n'empêcha pas Milo et Masque de Mort de se marrer comme des fous devant le viandage de la créature ailée. Astaré voyant Athéna la serra contre elle, puis lui dit avec un grand sourire :
-Quand j'étaisss chez Possssséidon, il m'a dissssssssss que j'étaisssss une créature de Zeussss. Maissss ssssss'essst qui Zeusss ?
-Zeus est le roi des dieux, il régne sur les cieux.
-Où ssssse trouve-t-il?
-En haut du mont olympe. Tu devras aller au sommet et lui dire qui tu es. Et tu attendras son bon vouloir.
-D'accord.
Elle déploya ses ailes, puis demanda d'un air penaud :
-Heu... le mont Olympe, ssssss'essssst où ?
-Aioros va-t-y accompagner. C'est quelqu'un en qui tu peux avoir confiance, il n'aura aucun geste déplacé envers toi.
-Heu... Il ssssssait voler ?
-Grâce à son armure, oui.
-Ssssss'esssssst sssssssuper, on y va ?
Aioros se releva et lui dit :
-Nous pouvons y aller quand vous le voudrez.
-Mersssssi. Alorsssss partonsssss maintenant.
Astaré bondit sur le balcon et se jeta dans le vide et en deux battemements se retrouva à près de huit cent mètres de haut. Aioros salua sa déesse, sortit, puis déployant les ailes de son armure, s'envola et montra le chemin à Astaré. Le chevalier d'or du Sagittaire était fasciné par l'aisance de la créature pour le vol, elle virvoltait, jouait dans les nuages, faisait des tonneaux, des piquets, des vrilles, elle montait à des hauteurs rarement égalées et redescendait tout aussi vite. Aioros lui ne pouvait que voler en ligne droite et il regretta pour la première fois de n'être qu'un homme. Cependant, il chassa ses idées noires quand il vit qu'ils étaient enfin arrivés au Mont Olympe. Il se posa et montra à Astaré qui tournoyait autour de lui, la montagne. Il lui dit :
-Nous voici arrivé devant le Mont Olympe, vous allez devoir y monter seule, je n'ai pas le droit de fouler son sol. Bon courage.
Le Sagittaire repartit et Astaré s'envola vers la cime de la montagne sans voir que son pervers divin l'observait ni qu'un autre chasseur pointait son fusil vers elle. Quand elle arriva au sommet, elle rentra sa queue, ses ailes et s'exclama :
-Je me nomme Assssstaré de Sssssenfian Grand Pope du Sssssssanctuaire desssssss douze dragonssss du ssssssiel et desssss élémentssssss. Actuelle gardienne de l'armure du dragon Sssssselesssssste.
Un homme d'une vingtaine d'année, aux longs cheveux blond apparut et lui dit :
-Les hommes-dragons sont une légende, cela fait longtemps qu'ils ont disparu.
-Alorssssss je sssssuissssss une légende vivante. Répondit la jeune femme très mal à l'aise qui avait reculé quand elle avait vu venir l'homme.
Elle sortit ses ailes, sa queue et en crachant, elle l'entoura d'un cercle de flamme. Le jeune homme eut un léger sourire qui disparut assez vite quand il vit que la jeune femme était seule. Il fronça légèrement les sourcils et demanda :
-Dragon, où est ton gardien ?
-Mon gardien ? Je ne ssssuisssss passssss un mouton moi ! Je n'ai passsss besssssoin de gardien. Je ssssuisssssss libre et persssssssonne ne pourra m'ôter ssssssette liberté.
-Tu n'es pas d'ici, tu viens de l'autre monde. Celui des dragons, tu es la dernière de ta race. Non, tu es la première de la nouvelle. Oui, ton peuple se recrée, et certains viendront ici. Tu es la plus puissante de ta race, tu devras alors créer un sanctuaire pour les dragons et pour qu'ils s'intégrent dans la population. Cependant, tu ne peux vivre dans ce monde seule, et les tiens non plus. Car ils ont la même terreur que la tienne. Et donc, comme toi, ils doivent avoir un gardien. Alors je répète ma question, où est ton gardien?
-Je répète ma réponssssssse, je n'en ai passssss et je n'en ai passssss bessssssssoin !
-Oh que si. Et ton gardien approche. Je dirai même qu'il est là !
-Je t'ai retrouvé !
-AARRRRRRRRRGGGGGGG !
Elle tenta une nouvelle fois de s'enfuir, mais Siegfried lui sauta dessus. Cependant, avant qu'il ne l'attrape, l'autre homme l'attrapa par le col, fit la même chose avec Astaré et dit :
-Astaré que tu le veuilles ou non, Siegfried de Duhbe est ton gardien.
-NNNNOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN! Il ne l'essst passss ! Sssa n'esst pass posssssssible, il ne peut passssss l'être.
-Et pourtant, il l'est. Mais ta terreur des hommes et ton traumatisme t'empêche de voir ce qui crêve les yeux.
-Sssse n'essssst pas possible ! Murmura le pauvre dragon les larmes aux yeux. Je... je... maisss il a tenté de ... Il m'a touché !
L'homme fronça des sourcils et dit à Siegfried qui se tortillait afin de prendre son dragon dans ses bras :
-Guerrier d'Odin, sache que tu ne peux toucher un dragon sans avoir son consentement.
-Co... comment ! S'exclama Siegfried qui cessa de bouger pour regarder l'autre homme avec stupéfaction. Il devait avoir le consentement de son dragon? Mais à la vitesse où il s'approchait de lui, il pourrait la toucher 600 ans après sa mort. L'homme eut un sourire et rétorqua :
-Tu as eu la même réaction que le premier gardien. Mais toi, tu es le dernier gardien de l'ancienne génération et paradoxalement, tu es le premier de la nouvelle génération. Vous serez à la base d'un nouveau peuple qui trouvera ses racines dans les profondeurs du temps. Ils n'obéiront qu'au Grand maître du Sanctuaire qu'Astaré devra créer pour les générations futures.
-Donc, elle n'est pas le dernier ?
-Non, elle est le premier des nouveaux dragons. Puissants, et pourtant très fragiles. Sans un gardien pour les protéger et les conseiller, ils n'ont aucune chance de survivre dans ce monde qui n'est pas fait pour eux.
-Mais pourquoi les garder alors ?
-Car ils seront les garants de la paix entre les dieux. Etant totalement indépendants, ils n'obéiront ni à Odin, ni à aucun des différents dieux. Mais ils n'oeuvront que pour la paix.
Astaré s'exclama indignée:
-Je ne ssssssuissssss pas fragile, je sssssuisssssss trèsssss puisssssssante, et trèssss forte.
-Alors pourquoi fuyez-vous quand un homme s'approche de vous ?
-Je... je...
-Votre gardien sera là pour empêcher d'autres hommes de s'approcher de vous. Si vous voulez voler durant des heures, il vous surveillera, mais ne fera rien d'autre. Il tuera celui qui aura osé vous attaquer. Il doit y avoir un lien de confiance entre vous, une réciprocité, une confiance absolue, un échange total. Il ne peut y avoir de relation dominant-dominé, vous serez égaux.
L'homme parlait doucement et pourtant malgré le vent, Astaré et Siegfried n'avaient aucun mal à l'entendre. Et cela étonnait grandement la jeune femme qui lui demanda :
-Maisssssss qui êtessss-vousssssss? Voussssss n'êtesssssss passssss un homme !
-En effet, je n'en suis pas un, et vos sifflements commencent à m'agacer grandement.
-Je ssssuissssss comme cela et...Je ne siffle plus ! Qui êtes vous ? Demanda le jeune dragon avec un léger cheveux sur la langue.
-Je me nomme Zeus ! Je suis le seigneur de l'Olympe.
-Alors, suis-je vraiment l'une de vos créatures ?
-Non, tu n'es pas née ici. Tu es la seule « créature » totalement libre ici, même moi je suis tenu à obéir à quelqu'un alors que toi, non.
-Si, j'obéis au Dragon Celeste !
-Mais tu es le Dragon Celeste !
-Non, je porte le Dragon Celeste, mais je ne le suis pas.
-Tu veux dire que votre peuple vénère une armure !
-Il a pris l'apparence d'une armure et c'est là que Loki l'a tranché en deux, car il savait que le Dragon Celeste pouvait détruire le mal.
-Très interessant. Mais le temps passe et je sais que tu brûles de déployer tes ailes et de parcourir les cieux.
Astaré lui fit un grand sourire et déploya de nouveau ses ailes et s'envola en deux battements. Zeus et Siegfried observèrent Astaré évoluer librement dans le ciel pur. Puis le dieu se tourna vers le guerrier divin et lui dit :
-Guerrier, à partir de maintenant, ton rôle sera de la protéger, car nombreux sont ceux qui pourraient vouloir la tuer par peur ou par simple plaisir de tuer. Tu dois aussi réussir à avoir sa confiance, c'est important. Plus un dragon est puissant, plus il est fragile émotionnellement alors tu peux imaginer ce qui arrive à Astaré qui est la plus puissante de sa race !
-Que...
-Qu'un rien peut la terrifier.
-Je... je vais aller la retrouver.
Siegfried repartit et scruta le ciel afin de voir son dragon voler. Il entendit soudain un coup de feu et vit son dragon avoir un violent sursaut et décrocher. Il vit avec horreur son dragon tomber, pas lentement, mais à la vitesse d'un boulet de canon. Siegfried voyait bien que sa protégée ne pourrait arrêter sa chute. Alors il se mit à courir, il allait à la vitesse maximal afin de la rattraper afin qu'elle ne se tue pas. Elle avait tellement de chose à faire et à voir et puis surtout, il voulait toujours la mettre dans son lit. Il courait en observant avec attention le corps de la jeune femme afin de pouvoir l'intercepter avant qu'elle ne s'écrase au sol et qu'elle ne se brise définitivement les os. Il accéléra encore plus et puis se décidant en un instant, il bondit et l'attrapa à bras le corps. Il retomba souplement et serra le corps de son dragon inconscient contre lui. Il sentit son coeur accélérer ses battements quand la tête d'Astaré partit en arrière déversant sur le bras du guerrier sa longue chevelure bleue qui serpenta élégamment sur le sol poussiéreux de Grèce. Il la serra contre lui soupirant de soulagement en sentant son souffle ébourriffer ses cheveux blond. Siegfried osa baiser ses lèvres, puis déposa tendrement sa protégée sur le sol. Il sortit les ailes de sous le corps d'Astaré et fut horrifié quand il vit un trou dans l'une d'entre elles et qu'il vit du sang s'écouler inlassablement. Il déchira un bout de sa tunique, n'imaginant même pas la rage de sa mère quand elle verra la belle chemise blanche déchirée, puis il pansa la plaie. Le jeune homme ferma les yeux en entendant le gémissement et la crispation qui prouvaient que la douleur que ressentait la jeune femme était à peine supportable même plongée dans l'inconscience. Siegfried se jura que s'il trouvait celui qui avait osé toucher à son dragon, il lui arracherai personnellement la tête. En fait, il n'eut pas à attendre bien longtemps, car en se relevant, il vit un homme, portant un fusil, se précipiter vers lui, un air furieux sur les traits de son visage ingrat. Il avait des cheveux blonds graisseux et assez de pélicules pour ouvrir un magasin de photo, son nez était constellé de cratères et de pustules purulents, ses dents étaient mal plantées et d'une magnifique couleur orangée et légèrement noire pour certaine. Siegfried n'aurait jamais cru qu'un homme puisse être aussi laid. Il allait parler quand l'autre homme hurla en postillonnant sur le guerrier :
-C'est ma chasse ! Alors z'y touchez pas!
-Alors dois-je comprendre que c'est vous qui avez attaqué cette jeune femme ?
-Une femme ! C'est un monstre, une horrible créature, et sa tête va me servir de trophée. S'exclama l'homme avec un sourire sarcastique et une haleine fétide, putride même. Alors maintenant, tu t'écartes que je l'achève !
L'homme rechargea son fusil, puis braqua Astaré. Mais avant de pouvoir tirer, il vit une main prendre le canon de l'arme et le briser comme un morceau de bois sec. Il leva les yeux vers le guerrier et eut un sourire méprisant quand il vit son regard noir. Siegfried siffla :
-Approchez-vous de cette jeune femme et c'est votre tête qui va trôner sur ma cheminée.
Mais l'homme ne fit pas attention à la menace et sortit un poignard afin d'égorger sa proie. Il fit un pas vers le dragon de Siegfried mais ce dernier le projeta loin de son dragon et lui lança l'odin sword. Le chasseur fut immédiatement tué et dans d'horribles souffrances et cela sous le regard bienveillant de Zeus qui était heureux, voir ravi, de voir que le guerrier divin protégeait vraiment son dragon. Siegfried se retourna et vit que sa bébête était réveillée et le regardait avec perplexité puis par peur quand il s'approcha d'elle. Mais il lui dit en la vouvoyant :
-Je ne vais pas vous ennuyer, mais vous amener au Sanctuaire d'Athéna afin qu'ils vous soignent.
Mais elle continua à le regarder avec méfiance et peur. Quand il s'approcha plus d'elle, elle lui colla un grand coup d'aile, puis un autre et encore un, puis pour faire bonne mesure elle lui envoya un violent coup de queue dans l'entre-jambe du guerrier qui s'effondra en poussant un gémissement de douleur. Elle ne l'avait pas raté. Il prit une grande respiration et réussit à souffler d'une voix bizarrement aigue:
-Je ne l'avais pas volé. Mais...
-Vous êtes tous les mêmes. Laissez-moi tranquille.
-Je ne peux pas. Si je le fais, alors nombre de chasseurs voudront vous abattre. Je sais maintenant que je dois te laisser voler à la guise, car tu es comme un oiseau, tu ne chantes qu'en liberté.
Elle le regardait avec la même méfiance, mais en lisant dans son regard, elle voyait bien qu'il était sincère, même si son but ultime était de la mettre dans son lit. Et cette dernière partie avait tendance à l'inquiéter. Elle tenta de se relever, mais elle ne ressentait plus rien dans son aile droite. Elle commença à s'affoler, car ses ailes fonctionnaient par paire, car si l'une était blessée, alors aucune des deux ne disparaissaient. Et ses ailes mettaient beaucoup plus de temps à se soigner. Pour les fractures, elles disparaissaient en quelques heures, mais c'était pire avec la peau entre les os. Ces blessures mettaient des jours, des semaines, des mois voir même jamais. Un vieux dragon avait reçu une blessure dans l'aile et qui n'avait jamais guérie. Elle sentit des larmes chaudes couler le long de ses joues. Elle sursauta violemment quand elle sentit des bras enserrer son dos et passer sous ses genoux. Elle tourna la tête et vit Siegfried la porter. Ce qui lui fit plaisir, c'est que le jeune homme faisait très attention à ses ailes en marchant. La sensation d'être bercée par le guerrier l'amenait lentement mais sûrement dans les bras de morphée. Mais avant de sombrer, elle réussit à murmurer :
-Emmenez-moi dans les glaces.
-D'accord !
Il concentra tout son pouvoir et grâce à la puissance de Zeus et se retrouva devant son manoir. Sa mère grogna mais en voyant le sang qui coulait sur son tapis perçant percé, elle ordonna à son fils d'emmener le pauvre dragon dans une chambre d'ami. Il l'allongea sur le ventre et là, ils virent que l'hémorragie ne s'arrêtait pas. Ils ne savaient pas quoi faire jusqu'à ce que Greta eut l'idée d'aller chercher l'un de ses amis qui était vétérinaire spécialisé dans les chauve-souris. Le médecin sut quoi faire même s'il ne croyait pas à ce qu'il voyait et vers minuit, le sang cessa de couler. Quand elle se réveilla, elle poussa un grognement interrogatif en ne sentant pas son aile blessée. Mais elle sursauta légèrement quand elle sentit une main qui caressait tendrement l'autre. Elle en fermait les yeux de plaisir et se surpris même à ronronner. Quand la main disparut, elle leva l'aile afin de quémander d'autres papouilles que fit gentiment la main douce. Quand elle daigna ouvrir les yeux, elle vit que sa tête était enfoncée dans un oreiller. Elle tourna légèrement la tête et découvrit que son papouilleur était Siegfried. Elle devint blême et tenta de se lever, mais le guerrier lui dit :
-Calmez-vous, vous risquez de vous blesser un peu plus votre aile. Vous avez perdu beaucoup de sang.
Astaré fronça les sourcils et se rappelait que la couleur de l'aile du vieux dragon était noire à l'endroit de sa blessure alors elle demanda à Siegfried :
-De quelle couleur est mon aile ?
Le guerrier se pencha et répondit :
-Violette, presque noire !
Astaré ne put retenir ses larmes et se mit à sangloter sans discontinuer, puis poussa un cri de pur désespoir. Siegfried lui demanda en lui caressant les cheveux :
-Mais que vous arrive-t-il ?
-Mon aile est détruite, je ne pourrais plus jamais voler. Sanglota-t-elle.
-Mais ne dite pas cela, d'après le... le vétérinaire, vous pourrez de nouveau voler, mais il faudra absolument ne pas bouger les ailes durant au bas mot, huit mois !
-COMBIEN ! Mais vous voulez ma mort !
-Mais non, le temps va passer très vite, tout le château va vous aider.
-Merci ! Soupira lourdement le pauvre dragon.
-Non, c'est moi qui vous remercie. Et je vous promet de ne plus vous terroriser.
-Vous jurez ?
-Oui.
-Alors laissez-moi tranquille. Soupira la jeune femme avec lassitude.
-D'accord.
Siegfried soupira puis quitta la pièce non sans laisser une des servantes dans la pièce. Brunhilde, car c'était elle s'assit près du dragon de son maître et osa caresser l'aile de la créature. Créature qui recommença à ronronner et murmura :
-Siegfried, laissez-moi !
-Je me nomme Brunhilde madame.
-Êtes-vous l'une des trois folles qui ont tenté de me mettre cette horreur rose ? Demanda le dragon en regardant la jeune femme avec méfiance.
-Cette robe était très belle.
-Elle était rose.
-C'est beau le rose.
-C'est très laid, c'est la couleur des bébés et non des guerriers.
-Mais vous êtes une femme.
-JE SUIS LE DERNIER DES HOMMES-DRAGONS! JE POURRAIS VOUS CARBONISER EN UN SOUFFLE ! Rugit le dragon furieux.
-Veuillez m'excuser.
-Tsssss ! Renifla Astaré.
-Sinon nous vous avons préparé une robe bleue nuit, magnifique.
-Dois-je vous rappeler que j'ai des ailes !
Astaré bailla profondément et s'endormit comme une masse complètement épuisée. Elle se réveilla le lendemain avec une étrange pression sur son aile valide et sa poitrine. Quand elle tenta de bouger, elle vit avec horreur que ses deux ailes étaient repliées et plaquées sur son dos. Elle était dans l'incapacité de les bouger. Elle portait un péplos largement découvert dans le dos permettant de libérer ses ailes. Mais elle découvrit avec joie qu'elle pouvait se lever et marcher, alors elle décida de visiter le manoir. Elle se promena lentement dans les couloirs, écoutant le raclement de ses ailes sur le sol. Elle détestait ce bruit, car il prouvait qu'elle ne pouvait plus utiliser ses ailes avant huit longs mois, un véritable cauchemar. Elle sentait de temps en temps une larme couler le long de ses joues, mais elle les faisait disparaître d'un geste rageur. Elle était dans un des nombreux couloirs de la demeure, quand en dépassant un virage, elle tomba sur les trois servantes qui lui montrèrent une robe bleue avec encore plus de dentelles et de froufrou que l'autre. Le pauvre dragon devint blême quand il vit Greta avec un grand sourire lui montrer en plus un ruban rose. Le regard d'Astaré était obstinément accroché au ruban. Le dragon fit un pas en arrière tandis que les trois servantes en faisaient un en avant. Leur maîtresse leur avait ordonné de préparer le dragon du seigneur Siefried pour le repas et il était hors de question qu'il arrive habillé de guenilles et puis il serait très mignon avec ce ruban dans les cheveux.
Astaré décida qu'il était plus salutaire pour sa santé mentale et son intégrité physique, de fuir ce lieu si dangereux pour un pauvre dragon innoffensif. Elle se mit à courir à toute vitesse maudissant ses ailes qui trainaient sur le sol et qui s'accrochaient à la moindre aspérité du sol ou des murs. Sa queue aussi avait tendance à s'enrouler autour des pieds des meubles et les renversait tous. Faisant un boucant monstre, elle décida d'entrer dans une des chambres et enfonça la dernière du couloir. Elle passa comme une flèche devant le propriétaire et se cacha derrière le lit. Siegfried en caleçon et torse nu eut un sourire béat, son dragon était venu de son plein gré dans sa chambre à lui. Soudain, la porte s'ouvrit de nouveau et les trois servantes entrèrent en portant la robe qu'elles avaient transformé afin que le dragon puisse la porter sans s'abîmer les ailes. Les trois servantes devinrent toutes rouges quand elles virent le maître du manoir à moitié nu. Le jeune homme souleva un sourcil et demanda :
-Que se passe-t-il ? Que faites-vous ici ?
-Nous sommes désolées monsieur, mais nous recherchons votre dragon.
-Elle n'est pas ici ! Répondit le guerrier divin.
Siegfried, Lorelei, Greta et Brunhilde entendirent un lourd soupir de soulagement venir de derrière le lit. Tous les quatre se tournèrent vers le lit et ils virent une queue en fer de lance sortir un instant de derrière le lit puis après un ou deux va et viens, elle disparut. Siegfried fit sortir les trois servantes qui décidèrent d'attendre que le fauve sorte, puis referma la porte et attendit que son dragon sorte de derrière le lit. Il avait un sourire séducteur et était négligeamment appuyé contre la porte. Après quelques minutes de silence et d'immobilité, il vit une tête apparaître lentement. Il vit d'abord des cheveux bleus, puis deux marques rouges et enfin deux yeux turquoises. Les yeux étaient tournés vers la porte, puis Astaré se releva complètement et eut un grand sourire qui disparut quand elle remarqua le guerrier divin qui se mit à marcher vers elle avec un sourire de prédateur en chaleur. Elle devint cramoisie quand elle vit que l'homme était presque nu. Elle changea brusquement de couleur quand le guerrier divin commença à contourner le lit pour s'approcher d'elle. Alors à chaque pas qu'il faisait, elle reculait d'autant gardant ainsi une distance de sécurité qui se réduisit comme peau de chagrin quand elle se retrouva plaquée contre le mur. Elle eut une grimace de douleur en sentant son aile blessée heurter le mur. Elle commença à vraiment paniquer quand il fut à un mètre d'elle.
Elle tremblait de tous ses membres, et sursauta violemment quand elle sentit la main fraîche de Siegfried effleurer son visage. Immédiatement elle se pencha pour le mordre et voyant le cou blanc de sa bébête découvert, il enfouit sa tête dedans et passa avec gourmandise la langue sur la peau pâle et douce. La sensation électrisa la pauvre Astaré qui ne comprenait plus rien, car c'était la première fois qu'elle ressentait cela. En effet, quand elle était jeune, elle était mise au ban de la société parce qu'elle ne crachait pas, ensuite, parce qu'elle crachait du feu et de la glace et enfin parce qu'étant le Grand Pope du Sanctuaire, elle était intouchable et quiconque osait l'approcher ou même pire la toucher était immédiatement exécuté. Alors elle avait toujours été seule et maintenant devant les caresses et les baisés du guerrier divin, elle ne savait plus où donner de la tête. Elle commença à haleter quand Siegfried lui mordilla la peau du cou, puis sursauta violement en sentant sa main se poser sur sa cuisse et remonter doucement vers le haut de sa cuisse. Elle bouillait littéralement, comme si elle avait de la fièvre et pourtant, elle savait qu'elle n'était pas malade. Elle ne comprenait plus rien. Elle tenta de tourner la tête et Siegfried s'empressa de poser ses lèvres sur les siennes, puis força de sa langue la barrière de ses dents, puis joua avec la langue de son dragon. Astaré sursauta encore plus violemment et faillit hurler quand Siegfried fit pénétrer un doigt en elle. Elle n'avait même plus la force de bouger, et désirait même pas se laisser faire, quand Heleine frappa à la porte et s'exclama :
-Mon fils, je vous attends tous les deux pour le dîné.
Siegfried le regard voilé par le désir s'écarta difficilement de son dragon, puis la laissa repartir. Astaré partit lentement les yeux dans le vague. Elle ouvrit doucement la porte et se retrouva face aux trois furies qui l'emmenèrent dans une des salles de bain et après l'avoir nettoyé lui mirent la robe. Elle était magnifique cette robe, sauf qu'elle lui arrivait à mi-molet. Astaré la trouvait horriblement serrer et ne désirait qu'une seule chose, la réduire en bouillie. Quand elle descendit dans la salle à manger, Siegfried devint rouge à force de s'empêcher de rire, mais en même temps, il était fou de rage. On ne transformait pas son dragon en poupée barbie que diable. Sa robe bleue serrée par un corset lui tombait à mi-molet et n'allait pas du tout avec la couleur de ses yeux, et celle de ses cheveux et encore moins avec sa peau. Greta, Lorelein et Brunhilde avaient choisi cette robe, car c'était la plus longue et malheureusement, elle était encore trop petite pour l'immense dragon qui allait bientôt exploser d'après la fureur qu'ils pouvaient lire dans ses prunelles flamboyantes. Soudain la queue d'Astaré traversa le tissus et tous virent le bout de la queue attraper un lacet afin de desserrer le noeud. Ensuite, avec une douceur machiavélique, elle lacéra avec beaucoup de soin la robe, préférant se trimbaler nue comme un ver que portant cette robe immonde.
Heleine poussa un hurlement d'horreur quand elle vit sa belle robe passer de vie à trépas, tandis que Siegfried bavait sur les formes parfaites de son dragon. Si elle n'avait pas eut les ailes blessées et que sa mère n'était pas là, il l'aurait prise là, sur le plancher. Soudain Astaré fut prise d'une véritable crise de fureur et massacra sans vergogne la robe en poussant des cris de fauve en cage, puis elle bascula la tête en arrière cracha un feu violent et immédiatement après une glace quasiment indestructible. Son rugissement mourut dans sa gorge quand elle sentit une main palper ses muscles fessiers et remonter sur son dos jusqu'à toucher son aile valide. Tous furent estomaqués quand de rugissante la bébête devint ronronnante. Siegfried savait pertinamment comment la calmer. Et Astaré elle-même comprit que cet homme la connaissait presque aussi bien qu'elle-même. Elle fit un bond en arrière et l'armure du dragon celeste vint la recouvrir cachant cette nudité qui faisait baver son gardien. Malheureusement, dans son mouvement, elle se retrouva serrer dans les bras de Siegfried. Elle poussa un hurlement de terreur puis se débattit pour s'enfuir. Mais, d'une caresse, il la calma. Elle tremblait de terreur et tentait de s'enfuir, mais en vain, car son gardien la tenait fermement mais aussi délicatement afin de ne pas blesser ses ailes. Brusquement, elle tourna la tête et tenta de le mordre, mais le jeune homme se tourna légèrement et fit un suçon sur le cou de la jeune femme. Siegfried se tourna vers sa mère quand il entendit un léger toussotement. Le guerrier divin blêmit un peu, puis entraîna son dragon vers la table.
Astaré résista un peu à la pression du guerrier, jusqu'à ce que l'odeur de la nourriture lui titille les narines. Heleine et Siegfried craignirent un instant que la jeune femme ait une horrible éducation. Mais au lieu de cela, le dragon celeste utilisait avec une grande facilité les couverts. Elle mangeait avec grâce. Le repas se passa extrêmement bien, mais aussi extrêmement silencieusement. Astaré mangeait, mais ne disait rien et les coups d'oeil qu'elle lançait aux autres les empêchaient d'ouvrir la bouche. Quand le repas fut terminé, Astaré se leva avec grâce puis quitta la pièce. Elle les traitait comme des sous-fifres. Siegfried vit rouge et la suivit afin de la remettre à sa place. La jeune femme sortit à l'extérieur, puis elle retira son armure qui se reconstitua devant elle. Maintenant nue, elle écarta les bras qui représentaient ses ailes et commença à faire ce qu'elle n'avait pas fait depuis la bataille contre son frère jumeau, elle pria le dragon Celeste. Une tempête de neige se déchaîna à l'extérieur mais pourtant cela n'avait pas l'air de l'ennuyer plus que ça. Siegfried observait son dragon avec la bave aux lèvres, sa peau pâle était en adéquation avec la neige, ses cheveux bleus et ses yeux turquoises faisaient tache sur le tapis immaculé. Elle n'avait pas l'air de souffrir du froid et pire, il la vit marcher avec grâce vers les falaises, puis trouvant un passage, elle descendit vers la mer et se baigna dans l'eau déchaînée. Elle resta dans l'eau près de deux heures sans avoir l'air de souffrir du froid, quoique pour un dragon des glaces, c'était un peu normal.
Quand elle eut terminé sa petite cérémonie de purification, elle retourna les yeux clôts, devant son armure et resta la bras et les jambes écartées afin que son armure la recouvre. Cependant, le dragon celeste ne vint pas et ouvrant les yeux, elle poussa un couinement de stupeur en voyant Siegfried à quelques centimètre d'elle l'observer avec fascination. Elle recula d'un pas mais, le chasseur de dragon n'avait pas du tout l'intention d'abandonner sa chasse, ce dragon était à lui et ce soir, il l'honorait. Sentant les regards sur son corps, Astaré sentait une étrange chaleur monter dans tout son être, elle n'avait jamais ressenti cela, comme ces picotements douloureux à son aile. Siegfried lisait sur son visage une gêne qui avait l'air de se trouver dans son aile. Il se rapprocha d'elle, puis avec douceur, il retira les bandages qui enserraient sa poitrine et ses ailes. Quand ces dernières furent libérées, Siegfried eut la joie de les voir exempts de la moindre blessure, elles étaient immaculées. Sachant maintenant qu'il pouvait lui faire plein de chose sans blesser son aile, il eut un sourire étrange qui ne lui disait rien qui vaille. Alors elle écouta la petite voix qui lui susurrait :
COURS !
Alors elle tourna les talon et décampa. Malheureusement, son corps, et plus particulièrement sa queue, la trahit en restant plus longtemps que prévu à portée de main de Siegfried qui l'attrapa et empêcha le dragon de fuir comme elle le voulait. Pire, il fit demi-tour et partit en tirant la queue de sa bébête qui vociférait toutes les insultes de son vocabulaire. Il eut de la chance car la nuit était tombée et les habitants du château dormaient du sommeil du juste, bien que les rugissements du dragon aient tendance à les réveiller.
Astaré avait enfoncé ses doigts dans le sol, mais à part des ongles retournés quand elle était à l'extérieur et des échardes plantés dans le bout de ses doigts à l'intérieur, ce qui entre parenthèse augmenta de façon exponentielle l'intensité de ses hurlements, elle n'arrivait à rien. Elle ressemblait à un chat qu'un enfant tirait par la queue. Elle était horrifiée, car entièrement nue et surtout tiré par la queue par un homme. Siegfried était ravi, ce soir, il allait passer sa première nuit avec son dragon. Il fonça droit vers sa chambre sans vraiment s'occuper de ce fauve qui griffait le parquet en chêne en rugissant toutes les insultes de son vocabulaire assez rempli. Il était impatient de faire hurler son dragon, mais d'une autre manière. Quand il ouvrit la porte, il sentit une résistance. Il tourna la tête vers son dragon et le vit s'accrocher farouchement à la chambranle de la porte. Il aurait pu tirer comme un malade sur la queue de son fauve, mais il décida d'utiliser la séduction pour contrôler son dragon. Alors il lacha la queue d'Astaré. La jeune femme retrouvant son indépendance tenta de fuir, elle se releva vivement et avant de pouvoir faire un pas vers la sortie, elle se retrouva serrer dans les bras puissant de Siegfried. Le guerrier divin posa son menton sur l'épaule du dragon, forçant la jeune femme à étendre les ailes et l'empêchant ainsi de pouvoir sortir. Elle commença à feuler de colère, mais sa langue douce sur la courbure de son cou la fit se taire. Elle tenta de se libérer, mais en vain, elle ne pouvait faire le moindre mouvement. Il lui bloquait les ailes, la queue et les bras. Elle sursauta violemment quand une main baladeuse descendit vers son bas ventre. Immédiatement, elle se tortilla pour abréger cette caresse délicate et sulfureuse qui faisait trembler la pauvre Astaré. Elle bouillait sur place comme si elle était en train de brûler. Elle ne comprenait plus rien. Qu'est-ce qui lui arrivait? Pourtant elle ne se sentait pas malade. En reculant, ses fesses heurtèrent le bas-ventre du guerrier divin, et elle sentit quelque chose de dure dans son pantalon. Ou peut-être dans sa poche. Ça devait être cela, il avait dû laisser quelque chose de sa poche. Siegfried se mit à reculer et entraînait la jeune femme vers sa chambre et plus particulièrement vers le lit. Là, elle comprit qu'elle allait y avoir droit et qu'il allait attenter à sa pudeur. Effarée, elle tenta une nouvelle fois de s'enfuir, mais oublia son désir quand le guerrier lui mordilla tendrement son cou. Elle eut une inspiration saccadée qui se termina en un gémissement quand il lui passa la langue derrière l'oreille. Elle ferma un instant les yeux et ne put donc voir le sourire prédateur et séducteur du chasseur qui savait que sa proie était proche de tomber dans ses filets.
Il recula encore, puis sans qu'elle sache comment, elle se retrouva allongée sur le dos. Elle sentait le matelat ferme sous son corps et voyait le visage de Siegfried au-dessus d'elle. Il lui tint les bras, et sa tête commença à s'abaisser vers son corps, quitter son cou couvert de suçon pour son corps pure et immaculé. Comme un chat qui lèche un peu de lait sur le doigt de sa maîtresse, il lécha le corps de la jeune femme s'arrêtant à ses seins et le mordilla les sentant se durcir sous sa langue. Le pauvre dragon écarlate se tortillait pour tenter de s'extirper de ce lit, mais avec le corps lourd de Siegfried sur elle, elle ne pouvait pas trop bouger. Elle sursauta violemment quand il embrassa son bas ventre et poussa un cri quand saisissant les hanches du dragon, il fouilla de sa langue son intimité. Elle était outrée et le faisait savoir par des sifflements et des coups de queue. Cependant cette attaque s'arrêta quand il attrapa la-dite queue et la coinça sous son corps. Il se redressa, fit un petit sourire séducteur à son dragon et se remit à la faire frissonner léchant et caressant cet endroit si sensible de son anatomie. Elle comprenait de moins en moins et avait de plus en plus tendance à vouloir le laisser faire, mais pourtant le Grand Pope qu'elle avait été, rugissait de fureur et lui ordonnait de ne pas le laisser continuer. Mais cette voix avait de moins en moins droit au chapitre, et les sifflements d'Astaré se mettaient en harmonie avec les caresses de Siegfried. Elle se liquéfia entre les bras du guerrier divin quand une onde de plaisir l'emporta au paradis des dragons. Elle gronda légèrement quand la main fraîche de Siegfried remplaça ses lèvres et caressa son entre-jambe tandis que le jeune homme se coucha contre elle et plaça une jambe entre les siennes afin de les garder écartées.
Il prenait du plaisir à entendre son dragon haleter sous les caresses et ses délicates morsures. Il savait que son dragon n'allait pas supporter longtemps ce traitement et qu'il allait bientôt réagir. Astaré se crispa et frissonna violemment quand une nouvelle onde de plaisir la percuta avec autant de douceur que la rencontre d'un trente six tonnes et d'un hérisson. Siegfried força Astaré à écarter les jambes et s'y installa prêt à la faire s'envoler bien au-dessus de la stratosphère. Il s'enfonça lentement en elle, afin qu'elle s'habitue à cette intrusion toute nouvelle pour elle. Il la serra fort contre lui, l'empêchant de trop bouger et s'enfonça d'un coup. Il perdit une partie de son ouïe quand la douleur fit rugir son dragon. Il resta un moment sans bouger, puis commença lentement à se mouvoir en elle. Astaré sentait des vagues de plaisir de plus en plus importantes qui l'emmenait lentement mais surement vers le paradis des dragons. Les grondements du dragon devenaient cris de plaisir pour la plus grande joie de Siegfried qui augmenta la cadence de ses coups de reins. Au moment où tous les deux arrivèrent au summum du plaisir, le château fut secoué par un rugissement sonore et une odeur de brûlé quand Astaré voulant extérioriser son plaisir cracha un feu d'enfer.
Siegfried était fou de joie, son dragon était un peu froid, mais bientôt, il serait un véritable volcan. Il caressa la joue humide de son dragon épuisé quand il sentit une odeur de brûler. Étonné, il leva la tête et découvrit que son lit et une bonne partie de sa chambre était en train de partir en fumée. Astaré qui peinait à redescendre de son voyage dans les étoiles, ne pouvait l'aider et donc il utilisa son cosmos afin d'étouffer les flammes. Son amante tentant de revenir chez le commun des mortels fit un léger mouvement qui suffit pourtant à réveiller la libido du possesseur de Fefnir. Siegfried enlaça son dragon, s'assit et plaçant son dragon sur ses cuisses, il recommença à bouger en elle. Astaré basculant la tête en arrière feula longuement. Perdu dans sa course au plaisir, elle ne put empêcher l'un de ses instincts de reproduction de se mettre en place. Dans le feu de l'action, Siegfried vit émerveillé les ailes d'Astaré s'étirer de toute leur largeur et l'entourer comme pour le protéger. Il se redressa légèrement afin de donner un autre coup de rein légèrement plus violent quand le corps d'Astaré changea légèrement les règles. Il cachait son visage dans la poitrine d'Astaré quand il sentit quelque chose de chaud, de dur et de pointu s'enfonçer dans son intimité. Il poussa un cri autant de plaisir, que de douleur et de surprise quand il se rendit compte que c'était l'appendice caudale de son dragon qui imprimait dans son corps les mêmes va et viens à la même cadence que lui. Le plaisir l'encerclait de toute part. Leur double cri de plaisir fut retenu par leurs lèvres scellées dans un baiser passionné. Maintenant qu'ils étaient repus, Astaré posa doucement sa tête sur l'épaule de Siegfried, bailla largement, passa doucement la langue sur le cou de son amant qui crut devenir fou sous la douce caresse. Elle se pelotonna contre lui et s'endormit épuisée dans un doux ronronnement. Siegfried sa coucha , se colla à elle, puis s'endormit aussi épuisé que son chaton.
Le lendemain, quand Siegfried voulut se lever, il découvrit en tatonnant qu'une queue en fer de lance entourait sa taille et quoi qu'il fasse, il n'arrivait pas à s'en défaire. Il ouvrit les yeux afin de retirer cette ceinture et découvrit du blanc. Il effleura cette barrière blanche et récolta un ronronnement rauque et un resserrement assez drastique de l'étreinte dragonesque. Il se tortilla afin de se retourner et réussit à faire face à son dragon qui dormait profondément un air serein et reposé sur son visage doux. Il caressa tendrement la joue de sa bébête et eut la joie de voir les yeux turquoises d'Astaré s'ouvrit légèrement et se refermer tout aussi rapidement. Il lui dit :
-Je te jure que jamais aucun homme ne pourra te blesser. Je serais ton gardien et je t'aiderai à créer le Sanctuaire des Dragons.
Tout ce qu'il reçut comme réponse fut un ronronnement et la caresse douce d'une langue sur son cou. Mais elle comme lui savait que malgré les difficultés, ils resteraient ensemble.
Fin
