Merci, merci pour vos reviews…
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- Merci Teyla, alors en route McKAY !
Rodney remis donc son paquetage sur le dos et prit place dans le cortège derrière Teyla et Ronon.
Il tenait à la main son capteur de vie. C'est fou comme c'est beau cette petite chose.
C'est rectangulaire, assez petit pour tenir dans la main mais pas trop petit pour permettre d'être lisible. Contours blancs, écran bleu sombre (3).
Et puis, y il a ces quatre points blancs qui clignotent tout en se déplaçant.
En regardant l'écran, Rodney remarqua que le point qui correspondait au colonel SHEPPARD n'était vraiment pas très éloigné du sien.
Il me surveille sûrement, pensa Rodney, oui il me surveille pour m'empêcher de tout en foutre en l'air, encore une fois.
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- Mais c'est pas possible, Rodney, il faut vraiment que je te surveille sur tout ce que tu fais. Je ne pourrais donc JAMAIS avoir confiance en toi. Hein ? Mais répond moi au lieu de regarder bêtement tes pieds...
Rodney a sept ans et il vient d'acheter une barbe à papa pour sa petite sœur Jenny. Lui, il n'y a pas le droit. « Tu as besoin de muscles et non de bonbons, regarde toi, tu es tout gringalet » lui répète sans cesse son père.
Rodney n'avait pas fait attention à la monnaie que le vendeur venait de lui rendre, mais son père, lui, il avait recompté et s'était aperçu qu'il manquait dix cents. Dix malheureux petits cents qui lui avaient gâché le reste de la journée.
La punition avait été immédiate.
Rodney, qui regardait ses pieds pour ne pas croiser le regard assassin de son père, n'avait pas vu la grande main se précipitée sur sa joue laissant une marque rouge. Et encore, ils étaient en public donc le sévisse corporel ne s'était limité qu'à cette gifle, mais Rodney avait passé le reste de l'après midi dans la voiture.
- Tu n'es qu'un imbécile, un idiot, un INCAPABLE qui ne vérifie même pas la monnaie qu'on lui rend. Et dire que ton instit me dit que tu as des grandes capacités en calcul mental…
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Depuis Dorandan, Rodney ne pouvait s'empêcher d'analyser chacun des fait et gestes de ses journées sans en faire une référence avec son passée, avec son père.
IL n'avait peut être pas tord, en fin de compte. Je ne suis, peut être, qu'un incapable, qu'un raté comme IL disait.
Peut être ? Non, sûrement. C'est moi qui ai fait exploser les ¾ d'un système solaire.
Rodney savait que le scientifique, le Dr McKAY pouvait vivre avec cette erreur sur la conscience. Mais pour Rodney McKAY, l'homme, lui ne pouvait se remettre de cette catastrophe et de cette déception qu'il avait lut dans les yeux de son ami, le colonel John SHEPPARD.
Il ne se passait pas une journée sans que Rodney ne repense à ce que le colonel lui avait dit.
Rodney ne savait plus ce qu'il lui avait dit exactement, Rodney avait juste retourné cette phrase dans sa tête pour finalement devenir : montrez-moi que vous voulez retrouver ma confiance et mon amitié et peut être que je reconsidérais la question.
C'est pourquoi, Rodney avait décidé de ne plus être LE Rodney McKAY que tout Atlantis connaissait. Sauf avec le Dr KAVANAGH et le colonel CALDWELL car il les détestait et ils le détestaient donc il ne voyait pas l'utilité de faire des efforts avec eux deux.
Mais pour les autres : Radek, Carson, Elisabeth, Teyla, Laura Cadman, Ronon, certains militaires et autres collègues scientifiques qui semblaient l'apprécier…
Et surtout avec John.
John…
Rodney ne pouvait pas l'expliquer mais il savait qu'il avait besoin de l'amitié de John pour être lui-même. Comme un enfant à besoin de son doudou pour se sentir en confiance, en sécurité.
Chez Rodney, c'était John.
Rodney sourit, lui un homme de 38 ans, il considérait un ami, son ami, comme un doudou.
Et Rodney avait effectivement changé.
Il ne considérait plus Radek comme un simple scientifique sous ses ordres, mais comme un réel collègue, un très bon collègue d'ailleurs. S'excuser n'avait pas été facile ; heureusement Radek avait été compréhensif et avait accepté ses excuses. En contre partie, Rodney lui avait donné un peu plus d'importance dans son équipe, il l'avait élevé au rand de véritable bras droit, le laissait parler aux réunions ; n'intervenant que de temps en temps pour répondre aux questions qui lui étaient directement posées.
Fini l'attitude désagréable à l'infirmerie. Rodney était doux comme un agneau lorsqu'il venait faire sa visite médicale post mission. Plus de gestes exagérés lorsque Carson arrivait avec garrot, aiguille, vacutainer (4) et tube de prélèvement pour effectuer une prise de sang. Plus de sorcier vaudou. Non, juste un patient quelconque qui vient se faire soigner comme tout le monde. Rodney avait également arrêté de faire appel à Carson pour initialiser des objets anciens sauf quand le colonel était occupé. Dans ces cas là, Rodney entrait timidement dans l'infirmerie et demandait d'une petite voix si ça dérangeait Carson de prendre cinq minutes pour les aider.
Carson avait bien essayé de le faire parler sur ce qu'il ressentait, sur son changement de comportement mais il avait préféré fuir cette conversation.
Sacré Carson, toujours à l'affût de se qui ne va pas chez les autres, ce type à l'œil pour savoir quand quelque chose vous tracasse. Et sans savoir pourquoi vous vous confiez à lui, sans retenu, sans peur d'être juger car Carson ne juge jamais : il écoute, il réconforte et il trouve la petite phrase qui vous fait aller mieux.
Avec Elisabeth, Rodney se montrait d'une patience inégalable lors des débriefings ou autres réunions qu'elle avait le malheur d'éterniser en posant un nombre inconsidérable de questions. Il ne disait rien de désagréable, répondait calmement à ses questions même si il les jugeait inutiles. Lorsqu'elle l'appelait par radio, il arrivait dans les cinq minutes qui suivaient. Il lui arrivait même de la réconforter, du moins d'être présent, quand il sentait que le poids des responsabilités écrasait la jeune femme.
En mission, Rodney ne se plaignait plus, enfin au début. Il marchait au même rythme que Teyla, Ronon et le colonel. Lorsque ce dernier donnait un ordre, il ne le contestait pas.
Puis peu à peu, il se sentit à nouveau « bien » dans cette équipe d'exploration. Il avait remercié John de lui avoir permis de rester dans SGA-1.
John.
Combien de temps encore va durer cette mise à l'épreuve.
Combien de temps encore vous allez m'ignorer.
Combien de temps encore je vais devoir vous prouver à quel point votre amitié compte pour moi.
Je reconnais que nos échanges s'améliorent de jour en jour et redeviennent à peu près comme avant ; mais il manque quelque chose. Il manque cette spontanéité dans nos fameuses « joutes verbales » comme disent les autres.
John ; je sais que je vous ai déçu, que j'ai joué sur notre amitié pour retourner sur Dorandan… Mais je voulais vraiment vous prouver que moi aussi je pouvais nous protéger, protéger Atlantis… vous prouver que…vous prouver que je ne suis pas inutile…
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- RODNEY ! Mais qu'est ce que tu fous encore dans ta chambre. Tu ne vois pas que ta mère à besoin de toi pour décharger les courses de la voiture ?
- Mais papa ; c'est toi qui m'as dit de monter dans ma chambre et de ne pas redescendre avant demain matin…
Premier coup de poing dans le ventre.
- Ca, c'est pour avoir oser me répondre.
Deuxième coup.
- Et ça, c'est pour m'avoir rappelé que tu étais puni, comme toujours.
Rodney a 15 ans. Il est 18h30, son père lui a ordonné, il y a ½ heure, de monter dans sa chambre et d'y rester jusqu'au petit matin (5) parce Rodney avait oublié de téléphoner au dentiste pour prendre un rendez-vous pour sa sœur.
- Inutile, tu es inutile ! lui avait dit son père avant de l'envoyer dans sa chambre.
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- Rodney ?
- Hum… oui quoi ?
Rodney, il vient de m'appeler Rodney. Et sur un ton plus que gentil en plus.
Le scientifique n'en revenait pas. C'était la première fois depuis des mois que le colonel l'appelait pour son prénom.
Rodney senti une main sur son bras. Il souri à ce contact puis se retourna.
- Rodney, je voudrais que l'on reparle de …
- Colonel, regardez, il semble avoir des habitations au loin…
TBC
3 : de tête, il me semble que ce sont les bonnes couleurs.
4 : petit système cylindrique en plastique qui permet d'adapter l'aiguille et le tube de prélèvement ensemble
5 : c'est pi têt pour ça que qu'une fois adulte il fera des crises d'hypoglycémies ; la mémoire du corps de Rodney des privations alimentaires.
