¤ REMEMBER ME, DEATH EATER… ¤
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Rêves à Répétition
« Adieu, Hermione… Je t'aime… »
Trou noir… Le vide… Une douleur déchirante à la poitrine… Des sirènes d'ambulance… Des sanglots, des cris… Et plus rien.
Le cœur battant à tout rompre, Drago se réveilla en sueur sur son lit d'hôpital, le choc du réveil l'ayant fait se redresser sur son lit, essoufflé et totalement troublé.
Cela faisait des jours, depuis son arrivée à l'hôpital en fait, qu'il faisait sans cesse ce même rêve, dès qu'il dormait. Chaque nuit, il se voyait mourir après avoir dit à Hermione qu'il l'aimait. Qu'est-ce que cela signifiait ? Il savait seulement qu'il avait eu un accident et c'est pourquoi il se retrouvait à Ste-Mangouste.
Mais que lui était-il réellement arrivé ? Les Guérisseurs ne lui disaient rien, le jugeant encore trop fragile pour le moment pour supporter le choc de tels retours de souvenirs. Ce serait trop brutal et dangereux pour son état psychologique. En tous les cas, son dernier souvenir remontait à peu après sa fuite de Poudlard avec Rogue et les Mangemorts. Il pouvait d'ailleurs encore les voir le mépriser après sa lâcheté face à Dumbledore qu'il n'avait pas tué. Et puis… plus rien. Rien du tout. C'était le trou noir complet, de vagues images hantant de temps à autre son sommeil… et en particulier cet étrange songe…
Et dire que début septembre approchait… Qu'avait-il bien pu se passer durant ces derniers mois ? Pourquoi ne se souvenait-il plus de rien ? Et surtout, pourquoi, pourquoi dans tous ses rêves, il y avait le visage d'Hermione Granger ? Tant de questions qui restaient sans réponses car personne ne voulait rien lui dire… Mais d'un côté, cela le soulageait. Il avait presque peur de ce qu'il pourrait découvrir…
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Plus tard, achevant son quatrième café en deux heures, Hermione s'allongea en soupirant de fatigue sur les sièges de la salle d'attente. Voilà plus d'une semaine qu'elle ne dormait plus, occupée à veiller Drago pendant qu'il dormait et attendant de ses nouvelles en salle d'attente lorsqu'il était éveillé.
Les Guérisseurs lui avait dit d'éviter de le voir pour l'instant, son état psychologique étant pour le moment encore trop fragile et que le fait de la voir pourrait raviver ses souvenirs oubliés trop tôt et que cela pourrait lui causer un choc. Ne voulant surtout pas le voir sombrer dans le coma ou pire, Hermione s'était résignée à leurs consignes et se contentait pour le moment de le regarder dormir, le simple fait d'être avec lui lui suffisant pour l'instant…
Elle était sur le point de piquer du nez lorsqu'une main réconfortante se posa sur son épaule.
-Comment tu te sens ? s'enquit Harry en s'asseyant près d'elle.
-Exténuée, avoua Hermione.
-Pas étonnant. Ça fait des jours que tu ne dors plus. Tu es toute cernée, tu devrais dormir un peu… lui conseilla son ami.
-Je n'y arrive pas. Je… m'inquiète trop.
Harry soupira. Hermione lui avait tout raconté sur les semaines d'été qu'elle avait passées avec Malefoy et même s'il avait eu beaucoup de mal au début, il avait fini par l'accepter et le fait que Drago se soit sacrifié pour Hermione prouvait, après tout, qu'il avait changé…
Mais son ouverture d'esprit n'était pas partagée par tout le monde. Même si les Weasley comprenaient aussi la position d'Hermione, Ron, lui, n'était pas d'accord du tout et disait même qu'il trouvait que le fait d'avoir protégé Malefoy ne valait pas mieux qu'une trahison. En réalité, il était surtout très jaloux mais grâce aux réprimandes de sa mère, de Ginny et d'Harry, il avait décidé de ravaler son amertume et de se montrer gentil avec Hermione qui était encore bien fragile et avait besoin de soutien de la part de ses amis. Mais même s'il faisait de son mieux, sa froideur et sa rancœur avec elle n'échappaient à personne…
-Où est Ron ? demanda Hermione.
-Il ne voulait pas monter. Il attend en bas avec Ginny. Tu avais promis de venir passer cette nuit au Terrier, lui rappela Harry. Allez, viens.
-Mais…
-Nous reviendrons demain matin, promit son ami. Au lieu de rester à ne rien faire dans cette salle d'attente, tu seras bien mieux à te reposer dans un vrai lit.
Hermione soupira. Harry avait probablement raison. Seulement… comment se résoudre à le laisser ici tout seul ? Surtout que c'était à cause de son sacrifice pour elle qu'il se retrouvait ici…
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Harry remarqua :
-Sa mère est avec lui, Hermione…
-D'accord, concéda la jeune fille en soupirant. Je viens…
Et, au bras de Harry, elle se traîna jusqu'à la sortie de l'hôpital en direction de ses amis qui attendaient.
Elle était revenue quelques jours chez elle pour s'assurer que sa mère était complètement remise du sortilège Doloris sans aucune séquelle et avait passé tout son temps depuis à veiller Drago à Ste-Mangouste… Un petit séjour chez les Weasley ne pourrait pas lui faire de mal…
-Ça va, Hermione ? s'enquit Ginny à l'entrée de l'hôpital en la voyant descendre les marches.
-Oui, murmura Hermione en se forçant à sourire. Ça va mieux.
Ron, aux côtés de sa sœur, se contenta d'un hochement de tête pour la saluer mais ne dit pas un mot jusqu'à leur arrivée au Terrier.
Une fois là-bas, Mrs Weasley faillit s'évanouir en voyant la mine cadavérique d'Hermione.
-Par Merlin, ma chérie, tu es tellement maigri ! s'affola-t-elle en lui prenant le visage entre ses mains. Et tu es tellement pâle !
-Ce n'est rien… commença Hermione mais Mrs Weasley avait déjà disparu dans la cuisine lui préparer quelque chose.
Elle la força ensuite à s'installer à table et à manger de la soupe. Elle resta à la regarder sévèrement, comme si elle était une petite fille dont on s'assurait qu'elle finissait bien son assiette.
-Les Mangemorts survivants sont toujours en fuite, grommela Mr Weasley installé sur sa chaise en lisant la Gazette.
-Et pour un bon bout de temps si tu veux mon avis, soupira sa femme.
-Au fait, qu'en est-il du mariage de Bill et Fleur ? interrogea Harry. Après tout, ils n'ont pas eu le temps de se marier… Une nouvelle cérémonie est prévue ?
-Oui, mais ils n'en ont pas encore précisé la date… En tout cas, ce n'est pas pour tout de suite ; Fleur refuse de célébrer son mariage en hiver, je crois qu'il nous faudra attendre le printemps, répondit Mrs Weasley d'un air vague sans quitter Hermione et sa soupe du regard.
-Salut, Hermione, lança alors George en entrant dans la cuisine.
-Laisse-moi deviner… Maman veut t'engraisser, devina Fred. Maman, je sais que les temps sont durs en ce moment mais enfin, Hermione est un être humain… Et puis, il n'y aurait pas grand-chose à becter vu sa petite taille.
-Oui et en plus si on a vraiment faim, on peut toujours demander à Harry de nous ramener son cousin… fit remarquer George.
Malgré sa tristesse, Hermione ne put s'empêcher de sourire aux plaisanteries idiotes de Fred et George. Ces deux-là avaient vraiment le don de pouvoir rire de tout.
Après avoir enfin terminé son repas, (encouragée par Fred et George qui jouaient aux pompom-girls pour l'encourager en glapissant des « Mange ! Mange ! » en sautillant) Hermione monta dans la chambre de Ginny avec cette dernière après avoir souhaité bonne nuit à tout le monde.
Les deux jeunes filles se changèrent ensuite et finirent par se coucher. On avait installé un matelas par terre et Hermione avait prit le lit de Ginny, chacun jugeant préférable qu'Hermione passe la nuit dans un vrai lit.
Malgré son inquiétude et le stress qui la rongeait depuis plusieurs jours au sujet de l'état de Drago, Hermione ne put s'empêcher d'apprécier la fraîcheur des draps confortables et du doux matelas sous elle et soupira de soulagement, savourant son premier sommeil depuis des jours… En fait, elle n'avait pratiquement pas dormi depuis la nuit où elle avait dû voler si longtemps en balai pour prévenir tout le monde de l'arrivée des Mangemorts… Elle était totalement exténuée…
-Euh… Hermione ? chuchota Ginny au bout de plusieurs minutes de silence tandis que la jeune fille s'abandonnait au sommeil.
-…Hein ? Oui ?
-Tu aimes vraiment Malefoy… hein ? demanda-t-elle, l'air embarrassé.
Hermione resta un instant muette de surprise. Personne jusqu'à présent n'avait jamais vraiment osé lui parler ouvertement de Drago et de ses sentiments envers lui… pas même Harry.
-Eh bien… oui, lâcha-t-elle dans un souffle. Je l'aime.
Et elle l'aimait même au point d'avoir été prête à se sacrifier pour lui… et lui aussi, il l'aimait, même s'il n'en était plus conscient, songea-t-elle avec tristesse.
Ginny resta silencieuse un instant avant de dire :
-Au début, j'ai été en colère contre toi. J'avais l'impression que tu nous trahissais en tombant amoureuse de lui… Jusqu'à ce que je me rende compte de son sacrifice pour toi et du fait qu'il ait vraiment quitté les Mangemorts… Tu l'as changé, Hermione.
Hermione ne répondit pas, se demandant où Ginny voulait en venir.
-Mais je voulais simplement de dire que depuis, ajouta Ginny, depuis… Ron ne va pas bien… Je pense que tu devines pourquoi… Simplement… Ne lui en veux pas, d'accord ? marmotta-t-elle. Je pense qu'il lui faudra du temps pour accepter ça… Après tout… il t'aime, et depuis plus longtemps que Malefoy.
Troublée par ce monologue, Hermione n'osa rien répondre. Ses futures relations avec Ron s'annonçaient décidemment bien compliquées… Parce que lui l'aimait et qu'elle ne l'aimait plus… Et que pour le moment, elle avait vraiment besoin de son amitié et de son soutien de meilleur ami, tout comme Harry…
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Tandis qu'Hermione sombrait enfin dans un sommeil, agité certes, mais au moins réparateur, Drago se réveillait en sursaut une nouvelle fois, alors qu'il ne dormait que depuis deux heures à tout casser.
Hors d'haleine, il reprit son souffle et dégagea de son front humide ses mèches blondes trempées de sueur, puis se prit le visage entre les mains, furieux contre les tours que son esprit lui jouait et totalement déboussolé.
Pourquoi continuait-il à faire ce rêve idiot dans lequel il mourrait en disant à Hermione qu'il l'aimait ? Pourquoi était-ce toujours son visage qui apparaissait dans ses rêves ? Il ne parvenait pas à comprendre mais il voulait que cela cesse, il ne pourrait pas supporter d'autres nuits à rêver d'elle sans savoir pourquoi… Avait-elle trouvé le moyen de pénétrer dans son cerveau pour le détruire ? Pourtant, il maîtrisait l'occlumancie et… non, il y avait autre chose… Mais quoi ?
« Sors de mon esprit, Sang-de-Bourbe ! » songea-t-il de toutes ses forces. « Va-t-en ! »
A cet instant, la porte de sa chambre d'hôpital s'entrouvrit légèrement et une silhouette fine entra et se dirigea doucement vers lui.
-Tout va bien, mon chéri ? s'enquit Narcissa Malefoy en s'asseyant au bord de son lit. J'étais à côté et je t'ai entendu crier.
-Je… ça va… murmura-t-il.
Affectueusement, Narcissa alla tremper un gant spongieux dont elle épongea délicatement le front tout sué de son fils.
-Tu as besoin de sommeil, Drago… Ta blessure à l'épaule est loin d'être totalement guérie, remarqua-t-elle d'une voix douce. Tu es encore faible.
-Maman, que m'est-il arrivé ? la coupa alors Drago, déterminé à savoir.
A ces paroles, Narcissa pâlit et murmura des paroles vagues :
-Je… Oh, Drago… Tu sais qu'il y a eu un combat entre les deux camps, tu as été blessé, mais…
-Je sais, mais j'aimerais en savoir plus ! insista Drago. Pourquoi est-ce que je ne me souviens de rien ?
-Chéri, ton as dû subir une très lourde opération et cela a probablement dû affaiblir certaines fonctions de ton corps, en particulier ton cerveau, mais ne t'en fais pas, tout reviendra très vite et tout seul, ne force pas, tenta de le rassurer Narcissa d'une petite voix en caressant les cheveux pâles de son fils.
Mais Drago se dégagea de son étreinte et insista :
-Non, je ne veux pas attendre. Il me faut une réponse maintenant ! Pourquoi est-ce que je n'arrête pas de voir Granger dans mes bribes de souvenirs ? Et ma blessure, je sais, je sens que c'est lui qui me l'a faite ! Le Seigneur des Ténèbres !
Narcissa tressaillit et ferma les yeux avant de balbutier :
-Drago… Ne m'en veux pas mais… Je ne peux rien te dire, ça pourrait être dangereux pour ton cerveau et…
-…et me causer un choc ! acheva à sa place Drago d'une voix agacée car c'était la centième fois qu'on lui répétait cela. Seulement, je veux savoir ! Je ne peux pas supporter d'être là, impuissant, ignorant des deux derniers mois de ma vie !
-Je sais, mon chéri… Je sais…
Narcissa le réconforta de paroles apaisantes en le berçant contre lui, comme un petit garçon pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que Drago renonce à ses questions, sa faiblesse due à la blessure l'emportant lentement sur lui, une fois de plus.
-Dors, mon chéri… chuchota Narcissa en replaçant la couverture sur lui tandis qu'il s'endormait. Dors…
Et elle le berça plusieurs minutes tout en lui caressant les cheveux avant de sortir doucement de la pièce pour aller se chercher quelque chose à boire. Elle non plus n'allait pas bien du tout. Entre son fils malade et son mari Mangemort qu'elle avait définitivement perdu… elle se sentait bien seule et impuissante.
Drago, lui, s'endormait doucement mais son sommeil était toujours agité de bribes d'images et de visages… Celui d'Hermione revenait sans cesse… Tout comme ce rêve, de plus en plus précis dans lequel il lui disait adieu… et je t'aime…
Et Hermione, de son côté, dans son sommeil, se trouvait quelque part à mi-chemin pour le même rêve…
A/N : Alors ? Comment trouvez-vous le début de cette séquelle ? J'attends vos commentaires ;) Et pour cette fic j'ai décidé de vous mettre une petite annonce de la suite à chaque fin de chapitre afin de vous donner encore plus envie de la lire héhé…
Donc dans le chapitre 2, c'est le retour à Poudlard ! Attendez-vous à découvrir le jugement des autres élèves sur l'été qu'a passé Hermione avec Drago…
PS : Minute pub - RDV sur le profil de « Locaffnet » pour vous localiser si ce n'est pas déjà fait ;) ça prend 10 secondes. Merci !