Molly avait rapidement ausculté Minerva et avait fini par promettre qu'elle se réveillerait d'ici peu. Albus Dumbledore s'empressa de la prendre par le bras et de sortir avec elle, laissant Hermione seule avec Minerva. Silencieusement, l'élève s'assit sur le lit, et la porte claqua dans son dos. Elle tendit la main et remit tendrement en place une mèche rebelle. Elle songeait combien les cheveux détachés lui allaient bien.
-Minerva ? Chuchota t elle. M'entendez-vous ?
Silence. Hermione baissa la tête, son visage se réfugiant derrière ses cheveux qui formaient une barrière épaisse. Ses épaules se mirent à tressauter bizarrement, et elle se leva d'un bond pour aller se réfugier dans un coin sombre de la pièce. Elle y resta, une heure durant, remuant de sombres pensées et réfléchissant à des questions qu'elle se posait depuis le fameux « regard » de sa directrice de maison.
Pourquoi était-elle tellement attirée par son professeur ? Pourquoi passait-elle ses nuits à rêver d'elle ? Et sous toutes les coutures en plus ? Elle avait l'impression de connaître parfaitement chaque parcelle de son corps, elle savait où se trouvait chaque grain de beauté, chaque rondeur…Et elle mourrait d'envie de le visiter pour de vrai…
Minerva poussa un grognement de douleur, la tête élancée par un point douloureux derrière la nuque. Elle ouvrit un œil, puis deux. L'endroit où elle se trouvait était sombre, et elle ne doutât pas un seul instant qu'elle était chez le mage noir. Alors qu'elle se concentrait et se calmait afin de monter une protection mentale, un visage inquiet encadré d'une énorme touffe de cheveux auburn surgit dans son champ de vision.
Professeur? Vous allez mieux?
Tenez, prenez ça, ça va vous remettre sur pied.
Hermione aida la femme à se redresser contre les oreillers et porta un verre remplit d'un liquide bleuté à ses lèvres. Minerva ferma les yeux et grimaça en avalant. Hermione esquissa un sourire d'excuse.
C'est une potion du professeur Rogue.
Hermione ?
Oui, c'est moi, murmura la jeune femme en se rapprochant.
Que s'est-il passé?
De quoi vous rappelez-vous?
Je me souviens de Tom, et des mangemorts...
Et le professeur raconta à son élève son arrivée au manoir et sa découverte des mangemorts puis de Voldemort.
La dernière chose dont je me souvienne, c'était deux yeux. Deux yeux marron.
Oui, c'était les miens.
Un silence se fit, puis Minerva ouvrit ses yeux et les plongea totalement dans ceux de son élève. Fascinée, Hermione s'aperçut alors que les prunelles en face d'elle étaient grises.
Merci.
Pour quoi?
Pour m'avoir remis les pieds sur terre et soustraite au mage noir.
Je n'étais pas seule, interrompit l'élève en se secouant mentalement, le professeur Dumbledore s'est défendu seul devant les mangemorts, et m'a défendu moi quand j'étais sensée vous sauver.
Sûrement.
Hermione rougit immédiatement sous le sourire de Minerva.
Tenez, Mme Pomfresh a dit que vous deviez prendre cette potion du sommeil, préparée également par le professeur Rogue.
Merci, Hermione.
Hermione sourit à son tour et Minerva avala tranquillement le breuvage. Puis, elle ferma les yeux et se laissa glisser au fond du lit. Bientôt, sa respiration devint régulière, et sa tête glissa sur le côté.
Hermione lui prit la main en soupirant et se penchant à son oreille, elle lui souffla:
Je serais toujours là pour vous, je vous le promets. Je ne sais pas pourquoi, et ce que j'éprouve m'est inconnu, mais j'en connais assez pour savoir que je ne laisserais personne vous faire du mal.
Tendrement, la jeune femme se pencha sur sa dulcinée et l'embrassa sur la joue. Puis elle sortit.
2 mois plus tard:
Hermione piétinait sur place. Dans quelques minutes, le professeur McGonagall allait les faire entrer, et leur distribuer les examens de fin d'année. Dès que la porte s'ouvrit, elle jaillit du dernier rang et se précipita au devant de son professeur.
Madame! S'il vous plaît, je pourrais vous parler deux secondes?
Bien sûr. Entrez, vous autre. Que se passe t il, Hermione?
Voilà, je crois que je ne pourrais pas assister au début de l'examen. Le professeur Rogue et moi-même sommes sur le point de trouver quelques indications à propos de vous-savez-quoi.
Le professeur scruta un instant la jeune fille, puis hocha silencieusement la tête.
Bien, mais vous resterez après l'examen afin de rattraper le temps perdu au début. Faites vite, jeune fille, et j'espère que le résultat sera fructueux.
Je ferais de mon mieux, madame.
Quelques instants plus tard:
Hermione, passez-moi le sang de Dragon. Et faites attention, c'est un ingrédient très rare!
On se demande bien pourquoi, marmonna la préfète.
Bien, touillez huit fois en huit puis éteignez le feu. Hermione poussa un soupir de soulagement. Cela faisait une demi-heure qu'elle finissait la potion, et elle commençait vraiment à avoir chaud.
Il y a un problème, lâcha soudain Rogue d'un ton sinistre.
Hermione leva son regard inquiet sur le chaudron; Une épaisse fumée grisâtre sortait du chaudron bouillonnant, ainsi que des giclées qui atterrissaient sur les ustensiles en fumant.
Oh, murmura Hermione.
A TERRE! Hurla soudain Rogue.
Il plongea sous le bureau, attrapant d'un même mouvement le bras de son élève.
Le chaudron implosa d'un seul coup, illuminant la pièce d'un éclat rouge sang. Lorsque Rogue se releva, la première chose qu'il fit, ce fut de prendre le pouls de son élève inconsciente. Ensuite, il jura.
On toqua à la porte. Persuadée que c'était Hermione, Minerva se leva, se dirigea vers la porte et l'ouvrit.
-Severus ? Que me vaut votre visite et où est miss Granger ?
Il resta un instant silencieux puis soupira d'un air ennuyé.
-Je suis vraiment désolé, Minerva, mais il y a eut un accident.
La femme pâlie et s'agrippa à la porte afin de ne pas tomber.
-Comment ça ? Que s'est-il passé ? Où est Hermione ?
-A l'infirmerie.
Minerva se retourna, observa les élèves, puis revint sur Rogue.
-Vous pouvez… ?
Il haussa les épaules et pénétra dans la pièce. Minerva se tourna vers son bureau.
-Accio baguette !
La baguette vola jusqu'à sa main sous le regard étonné des élèves et de Rogue.
Minerva claqua la porte, se transforma en chat et se mit à courir vers l'infirmerie.
Lorsque Minerva pénétra dans la pièce, elle aperçut aussitôt Hermione sur son lit, seul tâche sombre parmi tout ce blanc. Elle se précipita vers la couche et s'assit doucement sur le rebord.
-Ah, Minerva, vous voilà enfin.
Elle se leva d'un bond.
-Que s'est-il passé, Albus ?
-Le chaudron, ou plutôt son contenu, a explosé et aspergé Miss Granger. D'après Severus, les effets seront soit sans gravités, soit mortels, soit entre les deux. La potion que lui et Miss Granger préparaient était extrêmement compliquée.
Minerva soupira d'un air contrit et se rassit sur le lit.
-Et avec tout ça, elle ne pourra même pas passer ses examens.
Albus sourit et regarda avec tendresse les deux mains serrées l'une contre l'autre, celle de l'élève et du professeur.
-Ah, Minerva, je suis contente de vous voir.
Le professeur se leva et regarda calmement l'infirmière.
-Que se passe t il ?
-J'ai un problème avec une de mes potions. J'hésite réellement à la donner à la miss. Cette potion la remettrait sur pied en quelques secondes, mais il arrive qu'elle ait des effets secondaires sur l'appareil reproducteur de la jeune fille. Qu'en pensez-vous ?
-Hum… Il ne faut rien faire sans l'accord de Miss Granger, non, mieux vaut attendre qu'elle se réveille d'elle-même. Et puis, ce serait ennuyeux pour elle de perdre son appareil avant même ses vingt ans.
-Ahem… Mesdames, puisque vous avez l'air de si bien vous entendre, je vais vous laisser. S'il y a le moindre problème, n'hésitez pas à m'appeler, je serais dans mon bureau.
Le professeur Dumbledore disparut dans un des couloirs sous le regard des dames étonnées.
-Hum…
Hermione entrouvrit péniblement un œil puis l'autre.
-Hermione ? Comment vous sentez-vous ?
Surprise, la jeune fille examina attentivement Minerva. Elle détailla le visage fin et inquiet, les cheveux noir corbeau, les yeux gris et l'expression volontaire de la femme. « Pas plus de 45 ans, estima t elle mentalement, et plutôt pas mal. »
-Je vais bien merci.
Le professeur poussa un soupir de soulagement.
-Mais qui êtes-vous ? Et où suis-je ?
Minerva poussa un hoquet de stupeur et fixa Hermione avec horreur.
-Par Merlin, Pompom !
L'infirmière rappliqua aussitôt, complètement affolée par le ton de Minerva.
-Que se passe t il ? Oh, elle juste réveillée. Pas de quoi s'affoler Minerva.
-Hermione, vous rappelez-vous votre nom de famille ?
-Non. Qu'est-ce que c'est ?
-Par tous les Saints !
-Allez vite chercher Dumbledore, Pompom. Vite !
L'infirmière disparut du champ de vision de la jeune fille qui se tourna vers Minerva.
-Que se passe t il ?
-Ma pauvre petite…
Minerva détourna la tête et laissa échapper une larme.
-Qu'avez-vous ? Quelle est cette eau qui coule sur votre visage ?
-Ce sont des larmes, Hermione. C'est parce que je suis triste.
-Comment vous appelez-vous ?
-Euh… Eh bien, ça dépend, je suis soit le professeur McGonagall, soit Minerva.
-Je préfère Minerva. Et je m'appelle Hermione, c'est cela ?
-Oh par Merlin…
Le soupir de Minerva fit grimacer la jeune fille. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi tout ce qu'elle disait était si catastrophique pour Minerva.
-Minerva ? Que se passe t il ? Pompom m'a dit qu'il y avait un gros problème, qu'est-ce que c'est ?
-Oh Albus, c'est horrible… J'ai bien peur que Hermione soit amnésique.
-Bien, récapitulons. Miss Granger, vous ne vous souvenez de rien. Et d'après vous, Pompom, c'est une amnésie temporaire qui pourrait très bien durer dix secondes comme dix minutes.
Personne ne pipa mot.
-Bien, répéta le directeur, légèrement ennuyé. Miss, vous voulez bien nous laissez seuls un instant s'il vous plaît ? Merci.
La porte claqua et Albus Dumbledore se tourna directement vers Minerva.
-Bien. Minerva, vous êtes la personne, de nous trois, qui connaissez le mieux miss Granger. Il vous incombe donc le rôle de l'aider.
Soupir. C'était inévitable.
-Pompom, ne faites surtout pas l'erreur d'oublier que vous êtes tenue par le secret professionnel. Est-ce clair ?
-Limpide, monsieur.
-Bien.
-Euh… Albus… Je… je vais devoir m'occuper de Hermione seule ?
-Oh, je vous en prie Minerva, ne faites pas cette tête. Je veux juste que vous lui réappreniez la vie, les sentiments, sa connaissance et ses années oubliées. C'est tout !
-Ah, je vois, répondit la directrice-adjointe d'un ton sarcastique, eh bien, si ce n'est que ça, je pense que j'y arriverais sûrement !
-Allons Minerva, détendez-vous et… Profitez de l'aubaine !
-Je vous demande pardon ? S'offusqua la femme en virant à l'écarlate.
-Vous avez toute l'année, je vous remplacerais en métamorphose, ne vous inquiétez pas. A présent mesdames, je vais vous demander de sortir car, comme aurait dis mon père, j'ai d'autres chats à fouetter.
Minerva se leva d'un bond et alla ouvrir la porte à toute volée. Elle tomba nez à nez avec son élève préférée.
-Ah, Miss Granger. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer vos appartements. En fait, ce sont les miens, à partir de maintenant, nous allons avoir beaucoup de travail, en conséquence, nous allons devoir cohabiter.
-C'est bien, fit tout simplement la jeune fille.
Minerva l'observa un instant, puis secoua la tête pour chasser ses pensées noires. Elle pressentait que sa vie n'allait pas être très mouvementée dans les temps qui allaient suivre.
Minerva se laissa aller contre la chaise d'un air lasse. Cela faisait deux heures que Hermione et elle faisaient de l'écriture. Ou plutôt, cela faisait deux heures que Hermione copiait, émerveillée, les mots, phrases et définitions que Minerva lui donnait. Le professeur se lamentait intérieurement, et de guerre lasse, avait fini par ne plus rien dire et par faire ce qu'elle avait à faire. C'est à dire lui donner des mots et leur définition.
-Ca y est, j'ai fini. Qu'est ce que je fais, maintenant ?
-Un break.
-Un berk ?
-Un brea-ke. Une pause, quoi. Un temps de repos. Une mi-temps. Un…
-Euh… Merci, mais j'ai compris.
-Tant mieux. Il est bientôt l'heure de descendre manger, je vais donc aller prendre une douche. Si vous avez faim, appelez un elfe de maison.
-Mais… Et moi alors ? Je ne peux pas prendre une douche également ?
-Si, bien sûr que si.
-Ah, je me disais aussi… Mais une douche, je dois en prendre une avec vous ?
Le teint de Minerva vira au rouge brique.
-Mais non, voyons, bien sûr que non ! Vous la prendrez après moi, évidemment.
-Evidemment… Répéta lentement Hermione en écarquillant les yeux d'incompréhension.
Minerva soupira et disparut derrière une porte qu'elle claqua aussitôt. Elle inspira calmement puis expira par la bouche, puis se déshabilla et passa sous le jet. Le massage brûlant de l'eau la détendit peu à peu, et elle laissa ses cheveux se dénouer et glisser sur ses épaules, ses hanches et le haut de ses fesses. Alors qu'elle tournait le dos à la porte, celle-ci s'ouvrit à la volée. Elle tourna la tête si vite qu'elle faillit se faire un torticolis. Dans l'encadrement, bien sûr, Hermione, bouche bée, le regard glissant de la chevelure de Minerva, qui cachait tout le haut du corps, en passant par ses fesses rondes et pour finir sur ses jambes fines.
-Wow ! Fit-elle, admirative. Ca c'est beau !
-Hermione !
Au ton pleine de reproche de Minerva, Hermione comprit qu'elle n'était pas à sa place.
-Je n'ai pas compris comment faire quand on a faim.
-Appelez Dobby et demandez lui ce que vous voulez !
-Oh.
Et Hermione referma la porte, son regard quittant à regret le corps offert à sa vue. Minerva s'empressa de se laver, de s'habiller et de sortir de la salle d'eau. Elle faillit d'ailleurs avoir une crise cardiaque en découvrant l'état de son salon.
-Oh, regardez cette chose, Minerva ! Vous ne trouvez pas qu'elle est mimi ?
La chose en question était Pattenrond, qui, après un festin de roi, s'était essuyé sur tout ce qui était literie et lingerie, juste avant de s'étaler de tout son long devant l'âtre de la cheminée. Minerva poussa de nouveau un soupir de lassitude et sortit sa baguette. Une rectification à faire : sa vie allait être TRES mouvementée désormais.
-Alors ?
Malgré le fait qu'elle aimait beaucoup Albus, Minerva avait parfois une grande envie de lui tordre le cou, comme à l'instant présent où il la regardait avec ce sourire et ce regard pétillant d'amusement.
-Alors quoi ? Fit-elle sèchement. Vous voulez quoi, au juste Albus ? Un rapport précis des faits ou une simple vue d'ensemble ?
-Oh, je crois que la vue d'ensemble suffira amplement. Alors ?
-Alors, j'ai fait ce soir, avec la meilleure élève que je n'ai jamais eue depuis Lili Evans, pendant deux heures, de l'écriture de mots et de leur définition tels que magie, baguette, chaudron. Mit à part le fait, bien sûr, qu'elle a saccagé mon appartement grâce à son chat et a voulu prendre une douche avec moi, ce qui a d'ailleurs bien failli arriver.
Albus Dumbledore était plié en deux sur sa chaise.
-Albus, Minerva, comment va miss Granger ?
-Ah, Severus. Eh bien, voyez-vous, elle est en pleine forme.
Sur sa chaise, Albus ricanait tout seul, s'attirant le regard de certains élèves, particulièrement de certains gryffondor. Minerva poussa un soupir désespéré et se leva sous le regard étonné et méfiant de Severus. Albus Dumbledore se calma aussitôt et s'adressa à la femme qui partait en souriant largement.
-Eh bien, Minerva, où allez-vous ? Vous ne voulez pas rester dîner ?
-Désolé, Albus, mais le ménage n'étant pas mon fort, j'ai très peur de l'état dans lequel je vais retrouver mon appartement si je m'absente trop longtemps. Aussi, messieurs, je vous souhaite une bonne nuit.
Dès que le professeur eut refermé la porte derrière elle, Severus se tourna vers Albus.
-Qu'a t elle ? J'ai l'impression qu'elle a peur de quelque chose.
-Vous êtes très perspicace Severus, on vous l'a déjà dit ? Se moqua gentiment le directeur. Il se trouve que Minerva a un nouveau chaton chez elle, et il fait des ravages. Elle est désespérée.
-Oh. Et Miss Granger ? Que voulait dire Minerva par « elle est en pleine forme » ?
-Miss Granger va désormais prendre des cours particuliers, son état… Enfin bon, disons que l'accident n'a pas été sans dommages sur elle.
-Je vois, fit lentement le Serpentard, donc Potter n'aura désormais plus que Weasley ?
-Hum, je n'aurais jamais dis ça comme ça mais… Oui. Un peu de poulet ?
Minerva donna son mot de passe au portrait et avança lentement et craintivement vers ses appartements. Le grand silence qui l'accueillit la percuta de plein fouet. « Par Merlin, qu'a t elle encore fait ? » songea t-elle avec inquiétude.
Elle ouvrit doucement la porte du salon et se figea sur place. Hermione était devant l'âtre de la cheminée, ses cheveux luisants tels de l'or, et ses yeux pailletés brillants d'un éclat mordoré. Elle était très appliquée, se mordillant les lèvres, à promener son crayon sur une feuille, la tête penchée sur le côté, comme un enfant qui veut réussir une surprise. Un sourire rêveur sur ses lèvres rouge sang fit vaciller Minerva. Celle-ci recula, tout étourdie par cette vision angélique. Elle s'adossa contre le mur et se massa les tempes de ses mains fraîches, fermant tristement les yeux.
Elle les rouvrit aussitôt, les pommettes rouges comme des pommes bien mûres de Hermione imprimées dans sa rétine. Elle secoua la tête et refit une entrée plus remarquée. La jeune fille leva aussitôt la tête et sourit avec douceur, faisant fondre la sévérité de Minerva comme du beurre.
-Ah, je suis contente de vous voir. Dobby a été très gentil et m'a donner des feuilles et des crayons pour écrire. Mais j'ai trouvé encore mieux, regardez.
Hermione tendit un feuillet à son professeur qui le prit en s'asseyant à terre. Un instant éberluée, elle crut avoir sous les yeux une photo moldue, c'est à dire une photo inanimée. En fait, il s'agissait d'un dessin de Pattenrond allongé de tout son long devant l'âtre de la cheminée. Minerva demeura un instant très surprise des dons de Hermione en dessin, puis elle comprit que, maintenant que la jeune fille avait perdue la mémoire, elle apprenait plus vite, mieux et surtout en plus grande quantité. Sa capacité à apprendre toute seule s'était améliorée au profit de son stock de mémoire.
-C'est très beau Hermione, continue, tu as vraiment du talent pour le dessin.
-Du talent ?
-Tu y arrive étonnamment bien.
-Oh ! Merci. Mais c'est très amusant, vous savez, ça me détend. J'en ai fait un pour vous, tenez. Vous êtes magnifique, j'ai beaucoup aimé vous dessinez.
Minerva eut soudain très chaud en voyant le dessin. Hermione l'avait dessinée avec une précision et une perfection absolue, tout y était, son regard surpris, ses longs cheveux dénoués et mouillés, son corps et l'eau qui coulait sur elle. Elle leva les yeux sur sa jeune protégée et lui prenant la main, lui posa le dessin dedans.
-Garde-le. Personnellement, je… Je ne pourrais jamais le regarder sans me sentir mal, douloureuse. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, mais je te demande juste de le garder, s'il te plaît.
-Comme vous voulez, fit Hermione un peu déstabilisée.
Elles se sourirent tranquillement, puis Hermione rangea ses affaires et appela Dobby.
-Tiens, Dobby, je t'ai fait un dessin.
-Oh, merci, Miss, vous êtes si gentille. Bonsoir, professeur.
-Bonsoir, Dobby. Au fait, j'aimerais beaucoup que vous ne disiez à personne que Miss Granger vit à présent chez moi. Pour tout le monde, elle est désormais partie, aussi, vous devez garder le secret de sa présence.
-Vous avez ma parole, madame.
-Merci Dobby. Tu peux partir.
-Bonne nuit, Dobby !
-Bonne nuit, Miss.
Et dans un pop sonore, l'elfe disparut. Minerva se tourna vers Hermione.
-C'est l'heure d'aller au lit. Viens, je vais te montrer ta chambre.
Elles se levèrent et Minerva alluma sa baguette dans le sombre corridor. Elles passèrent devant quelques portes et s'arrêtèrent devant une. Hermione poussa doucement la porte et pénétra dans la pièce. Une douce odeur de bois se fit sentir, et au mur les torches s'allumèrent. Hermione était émerveillée.
-C'est fantastique, souffla t elle.
-Non, simplement magique, répondit Minerva avec un de ses rares sourires.
Et elle s'avancèrent doucement dans la pièce, la porte claquant derrière elle.
