Je sais, je suis très irrégulière, mais qu'importe, je n'aime pas forcer mon imagination.
A vous la suite !
Hermione poussa la porte de la chambre en douceur. Devant elle s'étalait un corridor rouge et or, qu'elle traversa en rasant les tapisseries. C'était la deuxième nuit qu'elle passait chez Minerva, et elle venait, de nouveau, de faire un rêve sur son passé. Elle toqua à la porte de son mentor et attendit.
De l'autre côté, Minerva développait le terme "juron" en paragraphes et sous-paragraphes en se prenant les pieds dans, successivement, son drap, sa couverture, le tapis et son chat. Ce fut donc tout échevelée et haletante qu'elle ouvrit la porte à la jeune fille.
-Excusez-moi de vous dérangez, Minerva, mais je viens de faire un rêve des plus troublants, et j'aimerais vous le raconter avant de l'oublier.
Minerva la regarda, indécise, se demandant s'il fallait l'étrangler ou l'écouter. Elle opta finalement pour la deuxième solution, et se dirigea d'un pas résolu vers la cuisine en quête d'une théière et de sachets de thé.
-Je vous écoute. Racontez-moi tout.
-C'était dans une salle avec une table et des chaises de chaque côté. Un feu brûlait dans l'âtre de la cheminée, vous étiez assise derrière la table, et vous aviez une sorte de petite horloge devant vous.
-Bien. Je veux que vous sachiez, Miss Granger, qu'il n'est pas dans mes habitudes de céder à des demandes. Mais pour vous… Je crois que vous le mériter.
-Merci beaucoup, professeur. C'est très aimable à vous.
-Soyons précises sur un point, Miss. Je ne veux sous AUCUN prétexte que, lors d'un de vos retours dans le temps, vous vous montriez à deux au même endroit. Vous savez, énormément de sorciers sont morts ou ont fini à Azkaban parce qu'ils ont essayé de changer le passé. Vous devez respecter le cycle du temps, les règles. Si vous désobéissez, vous serez punie comme il se doit. Des questions ?
-Aucune, madame, je ne vous remercierais jamais assez pour ce que vous faites pour moi.
-En effet, j'ai dû remplir un nombre incalculable de paperasses, faire jouer une majorité de mes relations, mais là n'est pas le problème. Le fait est que nous vous faisons tous confiance, moi en premier.
-Je ne vous décevrais pas, je vous le promets.
-Merci. Tenez, prenez le Retourneur, et n'oubliez surtout pas ses règles. Bon appétit !
-Merci ! A vous aussi madame.
Vous m'avez souris, et je suis sortie. La dernière image que j'ai est de vous, vous aviez l'air absent en regardant la cheminée.
-Hum…
Minerva plissa les yeux, mal à l'aise. Pourquoi Diable fallait-il qu'elle rêve sans cesse d'elle ?
-Professeur ?
-Hum… ?
-J'ai une question.
"Allons bon, je parie qu'elle va me demander si elle peut utiliser un Retourneur de Temps pour changer le passé."
-Est-ce que nous avons toujours étés très proches au point d'avoir une relation ?
"Ah non, raté."
-Quoi ?
-Ce n'est peut-être qu'une impression, mais dans la conversation que nous avons eue, nous semblions très proches. En tout cas, on pouvait sentir quelque chose dans l'air. Vous aviez l'air inquiète pour moi.
-…
"Que répondre à ça ?"
-Hum… Vous faites ce que vous voulez, vous n'êtes pas obligée de répondre. Je propose que l'on retourne se coucher, et d'oublier ce rêve, si vous voulez.
-Non. Nous devons finir notre conversation. C'est vrai, j'avais avec vous une relation particulière, différente de celle des autres élèves. Une relation amicale. Vous êtes brillante, Hermione, et c'est ça que j'apprécie en vous.
-Vous le pensez réellement ?
-Oui.
Minerva vit les yeux de sa protégée se remplir d'eau, et elle éclata en sanglots. Stupéfaite, elle s'approcha avec douceur de la jeune fille et la prit doucement dans ses bras.
-Hermione… Voyons, dites-moi ce qui ne va pas.
Mais celle –ci se dégagea et se rua hors de la cuisine, en larmes.
-Hermione !
Mais le cri désespéré du professeur se répercuta sur la porte qui claquait.
-Hermione… Murmura t elle tout bas, déchirée par l'ignorance et l'impuissance.
-Non, Drago.
Enervé et épuisé, le jeune homme se laissa tomber par terre. C'était son premier jour de grandes vacances, et il venait déjà de goûter au programme spécial Severus Snape. Il avait énormément de mal en occlumancie, et son parrain le lui faisait largement ressentir. Mille et un souvenirs humiliants lui étaient revenus à la mémoire à une vitesse fulgurante. Il avait mal et ne souhaitait qu'une chose, se reposer.
-Tu peux faire une pause de dix minutes, profite-en pour protéger tes souvenirs et pensées.
Le Maître des Potions se redressa silencieusement et observa son élève.
"Mon Dieu, c'est fou comme il ressemble à Lucius. Même carrure, même visage, même yeux et même cheveux. Faites qu'il ne tourne pas comme lui, par pitié, je désire si peu revoir cette douleur que j'ai vu sur Son visage lorsqu'Il a été Marqué."
Drago se releva et fixa son tuteur.
-Je suis prêt.
-Bien. A trois… Trois ! Legilimens !
Le sort le frappa de plein fouet, et le jeune homme se plia en deux en gémissant, mais en tenant bon. Il sentait la présence de son professeur qui tentait de s'insinuer en lui, mais son esprit continuait de faire blocage. Soudain, l'intrus changea de tactique et s'empressa de forcer une partie de son cerveau que le jeune homme n'avait pas protégée. Drago sursauta d'horreur. Cette partie était celle de ses rêves.
Le sort cessa aussi vite qu'il était apparu. Le professeur Rogue avait une drôle de lueur dans les yeux, et son air bizarre accentua le malaise de Drago.
-Qu'est-ce… Qu'est-ce que vous avez vu ? Bredouilla t il.
Allons bon, voilà qu'il se mettait à bégayer !
-Dis-moi, Drago, tu ne serais pas homosexuel, par hasard ?
Il faillit s'étouffer.
-Qu… Quoi ?
-Ce rêve que je viens de voir… Tu l'as vu ?
-Non. Qu'est-ce que c'était ?
-Hum… Mieux vaut que je ne t'en dise rien pour le moment. Nous verrons plus tard. Je te signale que tu ne dois pas seulement protéger tes pensées, mais également tout ce qui a trait au mental. Prépare-toi.
Drago l'observa attentivement. Ce pouvait-il que… ? Non, impossible. Ce rêve était en lui-même dur à admettre, alors pour que son mentor puisse le voir… Non, vraiment, il n'y croyait pas. Enfin, il l'espérait…
-Vois-tu, Harry, Hogwarts est une école à part. Personnellement, je pense qu'elle est vivante. En tant que directeur, je suis uni à l'école, je la sens respirer, bouger, vivre. Un jour, un autre viendra me remplacer, et lui aussi sentira la vie qui s'échappe d'ici.
Albus Dumbledore posa sa main à plat sur un mur, et ferma les yeux.
-Harry… Connais-tu la devise de l'école ?
-Draco Dormiens Numquam Titillandus.
-Et sais-tu ce qu'elle signifie ?
-Euh… Non.
-Elle signifie Ne chatouillez pas le dragon qui dort.
-C'est une devise étrange.
-Il y a bien longtemps, quatre fondateurs créèrent Hogwarts, l'Ecole de Sorcellerie qui devint par la suite la plus renommée. Ils avaient pour nom : Godric Gryffindor, Rowena Ravenclaw, Helga Hufflepuff et Salazar Slytherin. Ils créèrent les quatre maisons, et tu connais la suite…
-Oui, Hermione m'en avait parlé. Le chapeau de Gryffindor devint le choipeaux et Slytherin se sépara des autres à cause d'une histoire comme quoi il ne fallait pas accepter les enfants de Muggles comme sorciers.
-Exact. Seulement, l'Histoire de Poudlard ne dit pas ce qui se passa ensuite. Les Fondateurs se retrouvèrent un jour, et décidèrent de donner vie à l'école. Pour cela, ils lancèrent ensemble un charme qui devait durer l'éternité, un charme qui faisait que leurs pouvoirs et leurs atouts seraient transmis de générations en générations aux élus qu'ils choisiraient au fil des ans. Puis, ils disparurent et plus personne ne les revit. On raconte qu'ils sont entre ces murs qu'ils font vivre, et on raconte également qu'ils sont sur la Terre de Légende Avalon. Qu'en pense-tu ?
-Hermione m'a un jour dit que certaines personnes pensaient que Poudlard était construit sur les Terres d'Avalon. Si c'est le cas, alors les deux rumeurs disent vrai.
Albus sourit. Les déductions de Harry lui plaisaient, il ne regrettait décidément pas d'avoir prêter Serment.
-C'est rigoureusement exact.
Harry sourit d'un air satisfait.
-Cela te dirait-il, un poulet braisé, Harry ?
-Avec plaisir, monsieur.
-Nous finirons donc notre conversation à table.
-Hermione ?
La voix hésitante de Minerva se répercuta sur les murs du couloir. Elle avait toujours interdit à Hermione de sortir du château pendant les cours, mais à présent que c'était les grandes vacances, la jeune fille avait carte blanche.
Minerva poussa un soupir. Le château était si vaste ! Comment faire pour retrouver une jeune fille amnésique et qui se cachait d'elle ?
La jeune femme s'adossa au mur et ferma les yeux, laissant la magie des lieux s'imprégner dans sa peau et ses vêtements.
-Aide-moi ! Souffla t elle, sans bien savoir à qui elle parlait. Une respiration lui répondit, et elle sentit ses pieds bouger touts seuls.
Lorsqu'elle s'arrêta, elle ouvrit les yeux, et aperçut Hermione qui sanglotait dans un coin d'un mur. Elle ignorait totalement où elle était, et cela lui importait peu. Son seul souci était Hermione, et elle s'accroupit à côté de cette dernière en silence.
-Hermione… Raconte-moi ce qui ne va pas… Je ne pourrai rien faire tant que tu ne m'auras rien dis…
Hermione sanglotait, elle semblait à peine entendre les paroles de son professeur à travers l'épaisse couche de brouillard comateux qu'elle sentait autour d'elle.
-Je… Je ne… Je ne veux pas être ton amie !
-Mais tu n'es pas mon amie, Hermione, non, tu es bien plus que ça. Tu es ma protégée.
-Mais je ne veux pas être que ta protégée !
Minerva se troubla. Que dire ? La Hermione Granger qu'elle connaissait n'aurait jamais réagi comme cela.
-Et que voudrais-tu que je sois, pour toi, Hermione ?
-Je sais pas, renifla la jeune fille, je veux que tu sois différente de quand j'étais encore ton élève, je veux vivre avec toi pour toujours ! Dès que j'ai commencé à avoir les rêves, j'ai su que je ne devais pas te quitter, parce que je rêvais tout le temps de toi !
Minerva marqua un temps.
-Hermione… Ma puce…
Elle soupira et attrapa la jeune fille pour la serrer dans ses bras. Malgré elle, des larmes coulaient sur ses joues.
-Hermione, ce dont tu parle, là, c'est… C'est de l'Amour.
Elle renifla et la regarda tendrement.
-Une beauté comme toi… Trouve toi quelqu'un d'autre, ma puce, tu mérites mieux.
Hermione ressentit les larmes qui lui venaient aux yeux, et attrapant le visage de sa tutrice, elle l'embrassa à pleine bouche.
-Ah, bonsoir Severus ! Vous avez faim ?
-Moi non, mais Drago oui.
-Ah, je comprends. Comment allez-vous, monsieur Malfoy ?
Ce dernier lui lança un regard indéfinissable, puis regarda Harry, assis à la droite du professeur Dumbledore.
-Albus, je peux vous entretenir sur un point ? Demanda calmement Severus.
-Bien sûr. Drago, viens donc manger avec Harry.
Le directeur et le Maître des Potions s'écartèrent de la table.
-Albus, je viens de faire une séance d'occlumancie avec Drago, et j'ai… Malencontreusement… Atteint une partie de son cerveau qu'il n'avait pas protégé, la partie des rêves, plus exactement.
-Ho ho, voilà qui est mauvais. Et qu'avez-vous vu ?
-Un fantasme de Drago. Sur Potter. Drago Malfoy est amoureux de Harry Potter, monsieur.
Les deux hommes se tournèrent d'un même mouvement vers les deux adolescents, comme s'ils craignaient quelque chose. Drago évitait prudemment de toucher le Gryffindor, et Harry levait les yeux au ciel d'exaspération.
-Hum, cela expliquerait alors beaucoup de choses. Je vais tester Harry pour voir ce qu'il ressent. Discrètement, bien sûr.
-Albus…
-Hum ?
-N'oubliez pas que Drago va avoir 17 ans en août.
-Et alors ?
-C'est un Veela, Albus ! Vous savez ce que ça signifie, n'est-ce pas ?
Regard tranquille de la part du Directeur.
-Bien sûr. Et c'est bien pour ça que j'attends la suite avec impatience.
Et vous ? Vous l'attendez (avec impatience) la suite ? Lol, à bientôt tout le monde !
