LES MILLE ET UNE NUITS

Chapitre 8

Je te haïs, mais je t'adore

On entendait des cris depuis les souterrains du château. Des cris de douleur, de haine et de souffrance. Ces plaintes remontaient le long des marches de pierres froides de l'étroit escalier en colimaçon qui descendait dans les entrailles du palais, ils perçaient les murs, filtraient sous les portes, s'accrochaient aux colonnes de marbre, hurlaient leurs plaintes funèbres, pour qu'elle les entendent. Mais elle n'entendait rien… Pourtant, dans ces cris suintaient la haine et la vengeance, et surtout l'amour. Il criait de douleur, mais seule elle aurait pu y déceler ses « je t'aime ». Mais elle ne l'entendait pas…

Karim était enchaîné dans les cachots du palais, au plus profond des souterrains. Il était presque nu, et son corps était horriblement meurtri. De grandes balafres lacérait son corps, du sang coulait, maculait son torse, ses jambes, s'étalait en une flaque macabre sur le sol noir de crasse. Des rats, énormes et répugnants, lui mordaient les pieds. Mais il n'avait plus la force de bouger, le moindre de ses mouvements lui arrachait une douleur insupportable. Il n'avait même plus la force de lever les yeux vers ses poignets, enserrés par des menottes de fer forgé, qui lui lacérait la peau et lui rappelait à chaque instant qu'il était prisonnier de cette endroit morbide. Du sang séché maculait les murs de pierres noires et sales, et en y regardant de près, on aurait même dit qu'un liquide jaunâtre, visqueux, qui ressemblait bien à du pus, suintait des interstices…

Draco se tenait au milieu de la pièce circulaire et sordide. Combien de malheureux avaient péris ici, dans d'innommables souffrances ? Draco ne les comptait plus. Habituellement, il n'assistait pas au spectacle morbide de la torture, préférant laisser les bourreaux effectuer leur sale boulot, mais là, c'était différent. Karim devait payer pour son affront, comment avait-il osé, rien que la toucher ? Il n'avait pas fait que la toucher, en plus !

« Tu peux hurler tant que tu veux, elle ne t'entend pas. Et c'est la chanson préférée des bourreaux. » déclara platement et calmement Draco, fixant Karim de ses yeux envoûtants gris acier.

« Tu… Tu n'es… Arrg… Un monstre… ! » arrive à articuler Karim. Même sa gorge lui faisait terriblement mal.

Il entendit son cousin ricaner.

« Je le sais. Tu ne m'apprend rien… »

Draco claqua des doigts, faisant signe au bourreau de reprendre son travail. Il voulait que Karim souffre, énormément, comme lui pouvait souffrir en pensant à Hermione. Il souffrira physiquement, à défaut de souffrir mentalement. Pourquoi elle l'aimait, lui ? Pourquoi elle aimait Karim ? Pourquoi le rejetait-elle, lui, le Prince ?

Parce que tu l'a violer…

Stupide conscience. Draco fut arraché de ses songeries par un râle horrible et un bruit de succion immonde. Le bourreau venait d'arracher l'œil droit de Karim avec un plaisir sadique non dissimulé.

Berk…

Draco se retint de ne pas se retourner pour vomir. Merde quoi, il savait bien qu'il n'aimait pas assister aux séances de torture ! Karim hurlait, du sang se déversait de son orbite vide, coulait dans sa bouche ouverte, l'étouffant à moitié. Dégeu. Mais le bourreau ne semblait pas vouloir en rester là… Seulement, il avait besoin de l'accord du Prince. Draco fit un signe de la tête et sortit un peu trop précipitamment de la pièce de torture. Et heureusement… Il ne vit pas le bourreau versé de l'acide sur le visage de Karim, par contre, il entendit très bien le hurlement de souffrance et le bruit que faisait sa peau en train de brûler, de se décomposer… Draco posa une main crispée sur son estomac et remonta en vitesse à la surface du palais, ne souhaitant plus en entendre d'avantage.

Pendant ce temps là, Hermione était assise sur son lit, vêtue d'une simple chemise de nuit de soie blanche. Elle n'était ni maquillé, ni coiffée, ni lavée. Ca faisait deux jours maintenant qu'elle ne parlait plus, qu'elle refusait de se laisser laver, ou habiller. Jasmine la forçait même à manger et à boire. Elle se laissait aller, elle se laissait mourir, tout simplement, pensant que si elle restait suffisamment longtemps dans cette état, la mort aurait pitié d'elle et viendrait la chercher.

« Vous devez manger, mademoiselle ! »

Jasmine ne savait plus quoi utiliser comme arguments de persuasion, la brunette restait les yeux dans le vague, fixant le mur en face d'elle, d'un air vide et morne. Jasmine commençait à avoir très peur, elle savait qu'Hermione avait déjà attenté à sa vie, lorsqu'elle avait aussi refusé de manger et de boire, dans le harem. Et elle voyait bien qu'elle recommençait. Il fallait qu'elle en informe Draco, peut être que lui arriverait à la résonner… La servante baissa les bras et sortit de la chambre de la jeune courtisane. Une fois dans le couloir, elle se mit en quête du Dragon Blanc. Elle n'eu pas longtemps à chercher, celui ci sortait de la salle d'eau, s'essuyant la bouche avec une serviette de lin propre. Il avait l'air un peu malade.

« Tout va bien, Prince ? » s'inquiéta Jasmine en s'approchant.

« Oui. Une nausée passagère, rien de grave. Tu as vu Hermione ? »

Jasmine se dandina un peu sur ses pieds, visiblement mal à l'aise.

« Heu, oui, justement… Elle ne va pas très bien. »

Tu m'étonnes…

« Comment ça ? »

« Elle refuse de parler, de manger, de s'habiller et même de se laver. On dirait qu'elle est absente… Je m'inquiètes pour elle, si elle essayait à nouveau de s'arracher la vie ? Vous devriez aller lui parler. »

C'est pas une très bonne idée, ça…

« Je vais aller la voir. Va t'occuper des autres. »

Jasmine acquiesça d'un signe de tête puis elle s'inclina respectueusement devant le Prince avant de disparaître au détour du long couloir. Draco resta un moment sans bouger, plongé dans ses pensées. Puis, résigné, il se dirigea en direction de la chambre de sa courtisane. Draco frappa doucement à la porte. Pas de réponse. Haussant les épaules, le beau blond pénétra dans la chambre, en prenant soin de refermer la porte derrière lui. Hermione n'avait pas bougé : elle était assise sur son lit, vêtue du même habit, le regard vide accroché sur le mur en face d'elle.

« Hermione ? »

Aucune réaction. Ah ! Qu'il détestait quand on l'ignorait de cette façon ! Draco soupira, replaçant l'une de ses mèches blondes platines qui devant es yeux.

« Tu voudrais peut être des nouvelles de Karim ? »

Bingo.

Hermione parût revenir à la vie, soudainement. Rhaa, pourquoi c'est à son nom à lui qu'elle réagit non de dieu ! La brunette tourna son regard chocolat sur le beau blond et elle se leva précipitent.

« Où est-il ! »

« Du calme, ma jolie. Si je te le dis, tu me promets que tu ira te laver, t'habiller, et manger ? »

Hermione essuya une larme rageuse qui coulait sur sa joue droite d'un geste précipité puis elle ajouta :

« Oui, j'irai manger ! Où est-il ? »

Draco hésita un instant. Il la regarda dans les yeux, de ses yeux gris acier si froids mais si envoûtants…

« Je te l'ai déjà dit. Il paye pour ta… Votre bêtise. »

La brunette fronça les sourcils et abattit ses petits poings en coups répétés sur le torse du garçon.

« C'est toi qui appelle ça une bêtise ! On n'a rien fait de mal ! Non ! Non ! Où est-il ! » elle hurlait presque à pleins poumons.

Et ben, pour quelqu'un qui était absent, moi elle me perce les tympans.

« Du calme ! Il… Il est en bas. »

« En bas ? Où ça, en bas ? »

Une lueur d'espoir était apparue dans ses beaux yeux noisettes, et ses lèvres pleines et alléchantes tremblaient d'impatience.

Bordel, que j'ai envie de l'embrasser !

« Il passe du temps avec… le bourreau. »

Sa petite lueur d'espoir se décomposa d'un coup. Elle ouvrit la bouche, la referma, l'ouvrit.

On dirait un poisson.

Elle ne savait pas quoi dire. Ils étaient en train de le torturer ! Non ! Non ! Pourquoi !

« Il… Il va le tuer ? Ne me dis pas qu'il va le tuer, je t'en prie ! » geignit enfin la belle.

Draco secoua doucement la tête, plongeant son regard sur le décolleté d'Hermione. Il avait terriblement envie de lui sauter dessus, de la prendre maintenant, contre le mur.

« Non. Il ne va pas le tuer, je crois que c'est pire que ça. »

Elle étouffa un pleur, se mordant la lèvre avec violence. Son regard était si triste, mais Draco pouvait y lire une haine sans pareille.

« Je crois même, que tu ne vas plus le reconnaître… »

Il fallait qu'il en rajoute une couche. Hermione se jeta sur lui, essayant de le griffer au visage. Mais Draco était plus grand, plus fort et plus rapide. Il la plaqua violemment contre le mur de la chambre, le faisant trembler. Il la bloqua par les poignets, les plaquant au dessus de sa tête dans une poigne résistante.

« Ecoute moi bien, Hermione. Tu es ma courtisane, je suis le Prince. C'est bien clair ? »

Elle lui cracha au visage avec une hargne sans pareille. De son côté, Draco avait terriblement envie de la prendre, contre ce mur. Il glissa sa main sous le tissu de sa robe de nuit, la posant d'abord sur son genou. Hermione sentit que sa main remontait le long de sa jambe pour se diriger vers l'intérieur de sa cuisse.

« Non ! Lâche moi ! Lâche moi ! »

Elle lui asséna un coup de genou magistral dans l'entrejambe, ce qui lui fit lâcher prise dans un cri de douleur.

Sale garce !

« Ca, tu vas me le payer… » rumina t-il dans un râle de douleur, tandis qu'il était à moitié plié en deux sous le regard triomphant d'Hermione.


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.:Nuit Sans Lune :.