Auteur : Dancelune

Email : karrakolnyahoo.fr

Disclaimer : Les persos ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété exclusive de Yuki Shimizu et de son sensationnel manga Love Mode. Seul l'élément perturbateur est de ma création.

Série : Love Mode.

Genre : réaliste dans la mesure du possible.

Remarque : pas de remarque ! Je suis en retard, comme d'habitude !

Prenez moi avec vous

Chapitre 8 : Marché conclu !

Rena et Seiichi arrivèrent au bar du Blue Boy en une demi-heure. Voilà bien l'un des avantages à ne pas avoir à rouler à l'heure d'ouverture des bureaux à Tôkyô : la circulation était fluide et la ville traversée en une petite demi heure seulement.

C'était la première fois que Rena venait au Blue Boy. Elle était impatiente et un peu anxieuse de découvrir cet endroit. Elle savait ce qu'il s'y passait et cela augmentait son excitation. Elle se demandait aussi qui était cette Tokiko-san. Elle ne savait pas trop à quel genre de femme s'attendre. Une jeune femme plantureuse et superbement belle ? Une mama italienne qui aimait jouer au dictateur ? Une acariâtre ? Une vieille fille ? Parce que pour travailler dans un bar pour homosexuels, il fallait avoir les hormones solidement refroidies, autrement c'était le suicide par déprime qui vous guettait. En effet, comment imaginer rester insensible face à tous ces beaux minois qui devaient vous ignorer superbement ?

« Tu verras Tokiko-san est une pâte. » fit Seiichi qui avait dû lire dans les pensées de la jeune fille.

Cette dernière hocha la tête en souriant. L'image de Katsuki nu lui revint soudain en mémoire. Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux et sentit une vague d'ivresse la submerger. Elle était complètement euphorique sans raison. Elle devait être en train de rêver.

En voyant la jeune fille pouffer de rire pour un rien, rougir et avoir les yeux si pétillants, Seiichi se dit que décidément, vraiment, il ne comprenait rien aux femmes. Comment Rena pouvait-elle se comporter comme si elle allait rencontrer le grand amour alors qu'elle allait offrir sa première fois à un garçon certes beau et charmant mais qui n'en restait pas moins un parfait inconnu ? Cela dépassait sa logique. Mais après tout, est-ce que c'était si important ? Elle était heureuse, c'était tout ce qui comptait.

Seiichi se gara devant le Blue Boy. Un homme vint prendre ses clés de voiture pour aller la garer dans le parking souterrain. Seiichi n'aurait plus qu'à redemander ses clés à la réception. Il n'avait même plus besoin de déposer son nom, tous les employés le connaissaient bien.

Seiichi guida Rena jusqu'à l'ascenseur où il appuya sur le bouton du deuxième étage. Ils montèrent rapidement et les portes s'ouvrirent sur un immense bar décoré sobrement et agréablement. Bien que vide, Rena le trouva tout de même chaleureux. Cela devait être très plaisant de se relaxer dans cet endroit. Rien à voir avec les bars glauques qu'elle avait fréquenté dans sa jeunesse. La jeune fille suivit Seiichi à travers les tables et chaises jusqu'au comptoir.

« Tu peux t'asseoir. » fit Seiichi à la jeune fille en prenant lui-même un tabouret.

Rena obtempéra et s'assit à côté du jeune homme. Elle regarda un peu plus autour d'elle et s'aperçut qu'il y avait des endroits très intimistes au fond de la salle, ainsi que des portes qui devaient probablement mener à des chambres. Tout le monde pouvait flirter à loisir et s'éclipser discrètement si des envies plus charnelles se faisaient sentir. C'était vraiment l'endroit parfait pour les rencontres d'une nuit.

« Seiichi-san ! » fit une voix derrière eux.

Seiichi et Rena se retournèrent de concert pour faire face à une femme d'une cinquantaine d'année d'une élégance rare et avec un sourire accueillant. En la voyant Rena se dit que cette femme avait dû être très belle dans sa jeunesse. Elle avait gardé ses atouts malgré le temps qui passe et son visage était très peu ridé. Elle devait avoir l'argent nécessaire pour prendre soin d'elle. A priori le dragon Aoe Reiji devait bien rémunérer ses employés. Un bon point pour lui.

« Tokiko-san ! Comment vas-tu ? répondit Seiichi.

- Très bien, merci. Vous devez être Rena ? demanda la gérante du bar.

- Oui. Je m'appelle Rena. Je suis ravie de vous rencontrer, dit la jeune fille en s'inclinant.

- Mais c'est qu'elle est charmante ! s'exclama Tokiko. Seiichi, c'est une vraie beauté que tu m'as ramené là.

- Tu me connais Tokiko, j'ai toujours eu bon goût.

- Alors ? Pourquoi désirez-vous me voir ? »

A cette question Rena se sentit vaciller. Elle jeta un coup d'œil affolé à Seiichi qui riait sous cape. Prenant pitié face à l'air désemparé de la jeune fille, Seiichi prit sur lui d'expliquer la situation à Tokiko.

« Ben en fait, c'est pas très banal ce qu'il nous arrive là.

- Je suis toute ouïe, fit Tokiko en s'asseyant sur un autre tabouret.

- Bon… Par où commencer… Nous avons besoin de conseils !

- De conseil ? Sur quoi donc ?

- Le sexe, répondit Seiichi sans détour.

- Le sexe ?

- Oui… Entre homme et femme.

- Quoi ? Seiichi ne me dit pas que…

- Argh ! Ne te méprend pas Tokiko-san ! C'est pour la demoiselle ici présente, fit Seiichi en portant une main à son cœur.

- Aaaah ! J'ai eu peur, un instant.

- Moi aussi, je t'assure… Et donc, cette charmante jeune fille entretient de très bons termes avec mon kouhai Katsuki. »

Tokiko resta sans voix un instant et regarda Rena incrédule.

« Seiichi, dans quoi tu t'embarques encore ? fit la femme d'un seul coup beaucoup moins souriante.

- Tokiko-san, ne t'inquiète pas, je sais très bien à qui tu penses, et sache que ce n'est pas moi qui ait pris cette décision mais Katsuki. Il n'y a rien entre lui et cette jeune fille, à part peut-être un attrait physique. Autrement… En fait, c'est juste de l'apprentissage.

- De l'apprentissage ?

- Oui.

- Tu m'en diras tant !

- Je te promets que c'est tout ce que c'est !

- Ben voyons ! Je te signale que pour son boulot Katsuki ne prend que des hommes ! Déjà qu'en plus il se fait désiré, si maintenant tu lui colles une fille dans les pattes, le patron pourra bientôt le virer !

- Ne vous énervez pas comme cela, Tokiko-san ! J'avais oublié que Katsuki était votre petit préféré.

- C'est normal, qui résisterait à un garçon pareil ? Il n'empêche que Katsuki était hétéro au départ, ce n'est pas un véritable homosexuel dans le sens où il n'est tombé dans ce métier qu'à cause de… tu sais qui. Il n'apprécie pas spécialement les hommes, juste un seul. Et il fait se métier parce que ça paye bien, mieux que d'être hôte pour des femmes – Dieu seul sait pourquoi. S'il redécouvre son penchant pour les femmes, cela va être catastrophique pour Ji… tu sais qui. C'est ton meilleur ami en plus, et tu sais très bien qu'il tombe très difficilement amoureux. Alors comment…

- Madame Tokiko ? » interrompit Rena.

La voix fluette de la jeune fille surprit Seiichi et Tokiko. Les deux adultes se turent aussitôt pour écouter l'adolescente qui s'était recroquevillée sur son siège.

« Ce n'est pas que je veuille prendre Katsuki pour amant… Je sais bien qu'il a déjà quelqu'un… Mais avec le métier qu'il fait… Et il a dit oui, alors… Je… Je n'ai jamais été plus heureuse que maintenant, avec tout ces gens qui prennent soin de moi. Je sais que cela ne durera pas éternellement alors j'aimerais vraiment prendre tout ce que l'on m'offre, pour le garder ensuite précieusement au fond de mon cœur. C'est vrai que je ne connais pas beaucoup Katsuki, mais je suis sûre qu'il saura faire de ma première fois une expérience merveilleuse. Et… Son ami n'a pas à s'en faire, je ne serais pas envahissante ! Je veux juste qu'une fois… Une toute petite fois pour qu'ensuite… Alors… Enfin… J'aimerais juste que vous m'appreniez les rudiments de l'acte sexuel pour que je n'ai pas honte de moi et que je puisse aussi lui donner en retour des… Je… C'est tout… Je ne cherche pas à mal… Je veux juste… Enfin je veux juste… »

Rena baissa la tête, au bord des larmes. Elle avait honte d'elle-même tout d'un coup. Elle n'avait pensé qu'à elle en demandant à Katsuki de coucher avec elle, pas du tout aux autres personnes qui étaient bien plus attachées qu'elle au garçon. Encore une fois elle avait été égoïste. Encore et toujours elle ne pensait qu'à elle. Petit à petit elle sentit toute son ancienne personnalité refaire surface. Elle perdit confiance en elle. Son cœur se serra et il allait se refroidir à nouveau lorsque Rena sentit une main réconfortante sur son épaule. La jeune fille releva la tête et vit Tokiko qui la regardait avec affection.

« Pardon. Je me suis emportée alors que je n'aurais pas dû. Si Katsuki a accepté d'être ton premier c'est qu'il avait de bonnes raisons. Je n'avais pas à interpréter sa décision ni à te mettre dans l'embarras. » s'excusa la femme.

Rena ravala péniblement ses larmes et secoua la tête en signe d'accord. Il fallait qu'elle soit forte. Il fallait…

« Rena-chan ! » s'exclama Seiichi, interrompant la jeune fille dans ses pensées.

Le jeune homme se leva de son siège et vint prendre Rena dans ses bras. Il la serra contre lui, passant un bras autour de sa taille et posant sa main libre sur la tête de la jeune fille, amenant cette dernière à enfouir son visage dans sa chemise. Jamais Rena n'avait été enlacé par un homme de cette façon. Elle se revit dans les bras de son père, mais ce dernier avait encore et toujours le visage flou. Elle repensa aussi à ce matin, toute joyeuse qu'elle était de savoir qu'elle allait passer une nuit avec Katsuki. Elle se vit maintenant, faible, timide et de nouveau introvertie, si ce n'était l'intervention bienfaitrice de Seiichi qui venait par son geste tendre la soutenir et lui faire comprendre que tout allait bien, qu'elle n'avait pas à s'en faire, qu'il l'aimait toujours.

« Seiichi tu aurais pu me prévenir, je n'étais pas au courant ! Si j'avais su…

- Ne t'inquiète pas, Tokiko-san. Tu as raison, j'aurais dû t'en parler avant. Ce n'était pas bien malin de ma part de faire tout un show pour ce qui est en fait une requête bien anodine. Mais Rena-chan est une jeune fille forte ! Tu ne l'impressionnes pas ! Elle saura te tenir tête ! Pas vrai Rena-chan ? »

La jeune fille releva la tête vers Seiichi qui la regardait avec tendresse. Elle se sentait vraiment protégée dans les bras de cet homme. Fort de ses encouragements, Rena acquiesça avec détermination. Si Seiichi le disait, alors elle pouvait tenir tête à cette femme. Elle se dégagea un peu de l'étreinte de Seiichi et fit face à Tokiko, non sans essuyer rapidement les quelques larmes qui avaient commencé à couler. La femme leva les mains au ciel.

« Pas croyable ! Deux mots de Seiichi et la voilà requinquée ! fit Tokiko en souriant.

- Hé hé hé ! » rit Seiichi en serrant un peu plus Rena contre lui grâce à sa main toujours posée sur l'épaule de la jeune fille.

Rena réalisa que Tokiko n'avait jamais été son ennemi. La femme s'inquiétait seulement pour des hommes qu'elle connaissait bien. Elle souhaitait juste préserver leur bonheur, ce qui était plus que louable. Comprenant que c'était le manque d'informations qui avait mis Tokiko dans l'erreur et non pas sa personnalité, Rena trouva la force de sourire en retour à la femme.

« Aller ! Un petit martini pour oublier tout ça et on passe au plus important : le sexe ! » fit Tokiko avec un petit sourire taquin.

Seiichi et Rena se regardèrent, complices, puis sourirent en chœur à Tokiko.

Une fois sorti de chez lui, Katsuki fonça tout droit chez Jinnai. Il n'en revenait pas. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris d'accepter de coucher avec Rena ? Il était complètement débile ou quoi ? Jinnai allait être furieux. Pire : Katsuki allait tout droit chez son futur tortionnaire pour tout lui avouer.

Je dois vraiment avoir une case en moins… pensa le jeune homme.

La raison à son comportement était simple : il était complètement perdu et la seule personne capable de lire en lui comme dans un livre était son amant.

Katsuki déboula dans l'appartement de Jinnai en trombe, sans même prendre le temps de frapper. Il ôta rapidement ses chaussures et entra dans le salon où il trouva l'homme assis dans un fauteuil, en peignoir de bain, en train de siroter tranquillement une tasse de thé. Katsuki réalisa qu'il était à peine dix heures du matin et eut honte de son intrusion quelque peu malpolie.

« Surtout ne frappe pas. » fit Jinnai sarcastique.

Katsuki grimaça. Son amant avait quinze ans de plus que lui, il avait tendance à l'oublier devant sa plastique toujours admirable.

« Pardon, s'excusa Katsuki en commençant à tourner en rond dans le salon. C'est juste que… »

Par où commencer ? Le jeune homme ne savait pas comment lui annoncer sa décision, ni surtout comme lui dire de façon à ce qu'il comprenne bien que c'était toujours lui qu'il aimait et pas cette fille que Jinnai ne connaissait même pas. Katsuki se passa les deux mains dans les cheveux, tout en continuant de faire les cent pas devant un Jinnai dubitatif qui continuait à boire son thé paisiblement.

Voyant que le jeune homme ne se décidait pas à lui parler au bout de cinq minutes, Jinnai reposa sa tasse de thé et s'approcha de son jeune amant. Le sentant approcher, Katsuki voulut commencer ses explications.

« En fait je… »

Le jeune homme n'eut pas le temps de finir sa phrase que Jinnai prenait son visage entre ses mains pour l'embrasser fougueusement et amoureusement. D'abord surpris, Katsuki succomba très vite à la douceur de cette langue friponne qui valsait avec la sienne en une danse exquise de sensualité. Jinnai ne le libéra qu'une bonne minute plus tard, après avoir explorer comme il se doit toute la bouche de son compagnon.

« Ca va mieux ? demanda l'homme qui dépassait Katsuki de dix bons centimètres.

- Hmmmm, répondit le jeune homme encore sous le charme.

- Bien ! Je t'écoute maintenant. » fit Jinnai en retournant s'asseoir dans son fauteuil.

Katsuki resta debout quelques instants puis prit l'option d'aller s'asseoir par terre à côté du fauteuil de Jinnai. Il y avait de la moquette dans le salon mais le jeune homme attrapa tout de même l'un des coussins du canapé pour s'asseoir dessus. Une fois par terre, il posa ses deux bras sur l'accoudoir du fauteuil et sa tête dans le creux de ses bras. Il soupira ensuite fortement.

« J'ai dis à une fille que j'acceptais de coucher avec elle. » annonça de but en blanc le garçon.

Jinnai releva un sourcil d'étonnement. Cela faisait maintenant deux ans qu'il fréquentait régulièrement celui qui avait été jusqu'à travailler au Blue Boy pour être avec lui. C'était la première fois qu'il lui annonçait son intention de le tromper. Bien sûr, Katsuki était maintenant un hôte du Blue Boy, tout comme lui. Même s'il faisait son travail un peu plus en dilettante, son compagnon faisait quand même l'amour avec d'autres hommes que lui. Ils savaient tous les deux dissocier le sexe de l'amour. C'est pour cela que leur relation durait depuis si longtemps. Cependant, le fait que Katsuki lui parle de cette aventure signifiait qu'il ne considérait pas cette future nuit comme du travail. De plus, il ne s'agissait pas d'un homme mais d'une femme. La crainte qu'il avait quant au penchant de Katsuki était donc fondée.

« Alors finalement tu as décidé de revenir à tes premières amours ? interrogea Jinnai.

- Quoi ? s'offusqua Katsuki en se redressant. Bien sûr que non !

- Vraiment ? répondit Jinnai en jetant un regard en coin à son amant.

- Tu sais très bien que je suis fou de toi ! s'exclama Katsuki en rougissant. Tu me le fais répéter assez souvent, tu devrais en être convaincu maintenant, non ?

- Alors pourquoi tu veux coucher avec cette fille ? »

Le regard perçant de son amant mit Katsuki mal à l'aise. Il était mal embarqué. Comme prévu, Jinnai le prenait mal. Ca l'énervait comme ça lui faisait plaisir. Au début de leur relation, il aurait pu coucher avec n'importe qui, l'hôte le plus cher du Blue Boy l'aurait félicité plutôt que de l'en empêcher. Sa réaction prouvait qu'il commençait à s'attacher au jeune homme, ce qui aurait pu rendre Katsuki euphorique dans d'autres circonstances.

« Je… ! Je ne le sais pas moi-même, avoua Katsuki. C'est juste qu'elle n'a pas eu de chance dans sa vie… Seiichi lui vient en aide, Naoya aussi… J'avais envie de participer, quoi !

- De participer… Et bien sûr la seule solution que tu as trouvé pour participer, c'est de la mettre dans ton lit ?

- Elle en avait envie ! J'allais pas lui dire non !

- Et pourquoi pas ?

- Pourquoi ?… Parce que… Elle ne méritait pas que je la refuse. » répondit Katsuki penaud.

Jinnai soupira.

« Jin… S'il te plaît regarde-moi, fit Katsuki en prenant les mains de son amant dans les siennes. Si je suis venu te parler de cette décision, c'est justement pour ne pas te tromper. Je ne veux pas te perdre et tu le sais. Seulement… Cette fille… Elle est spéciale… Quand on la voit on a envie de la protéger... De lui faire plaisir… Elle fait des efforts pour paraître normale mais son passé est très lourd et sombre… J'ai envie de l'aider à voir la lumière…

- Hmmm…

- Elle est vierge, déclara Katsuki. Elle veut juste que sa première fois se passe bien. Elle sait parfaitement qu'il n'y aura pas d'amour entre nous… Je crois qu'elle me fait confiance.

- Dans ce cas là laisse-moi la rencontrer.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Tu dis qu'il n'y a pas d'amour entre vous, j'aimerai en juger par moi-même.

- Pourquoi est-ce que tu doutes encore de moi ? questionna Katsuki avec irritation. Tu sais très bien que…

- Je ne doute pas de toi, le coupa Jinnai. Tu dis qu'elle n'est pas amoureuse de toi, mais comment pourrait-elle te donner sa virginité si ce n'était pas le cas ? »

Katsuki ne répondit pas tout de suite. Lui aussi s'était posé cette question. Il s'était dit que Rena devait être amoureuse de lui pour s'offrir de la sorte. Si cela avait été le cas, il aurait refusé tout net. Il n'avait pas pour habitude de briser les cœurs. Il ne voulait absolument pas ajouter une cicatrice de plus à la jeune fille. Ce matin, ce qui l'avait poussé à dire oui était la détermination qu'il avait lue dans les yeux de Rena. En y repensant, elle ne l'avait jamais regardé avec amour. Elle éprouvait de la tendresse pour Seiichi, c'était clair. En ce qui le concernait, il y avait juste une relation d'amitié qui commençait à s'établir. L'adolescente n'était pas amoureuse de lui, il pouvait en jurer.

« Tu sais, reprit Katsuki au bout d'un moment, je pense qu'elle veut justement coucher avec moi par prévention. Elle doit probablement commencer à ressentir du désir pour les hommes. Cela l'effraie, surtout parce qu'elle ne sait pas ce que c'est que de donner de l'affection et d'en recevoir. D'après ce que j'ai compris, c'est seulement depuis qu'elle est sous les bons soins de Seiichi qu'elle commence à entrevoir ce qu'est le respect et la considération. Je pense… que pour la première fois elle n'est pas tombée dans un foyer qui ne veut pas d'elle. Seiichi m'a dit que sa présence n'était que temporaire, le temps que l'assistante sociale lui trouve une nouvelle famille. Vu que toutes ses expériences passées ont été désastreuses, peut-être qu'elle a juste envie d'en profiter ? Enfin c'est comme ça que je vois les choses. »

Jinnai s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, ferma les yeux et sourit. Depuis quand son Katsuki était-il devenu psychiatre ? Il ne connaissait pas la jeune fille en question mais l'analyse de son amant semblait tenir la route. Si la situation était réellement telle qu'il l'avait décrite, bien évidemment il ne pourrait pas s'opposer à la décision du jeune homme. Jinnai posa les yeux sur Katsuki qui semblait beaucoup plus serein qu'à son arrivée. Il avait dû comprendre les raisons et trouver une justification à son comportement. Décidément, plus le temps passait plus son ange gagnait en maturité et bonté… Et plus il se demandait ce que le jeune homme pouvait bien lui trouver pour rester avec lui.

« Tu n'es pas d'accord ? » demanda Katsuki en relevant son visage vers Jinnai.

Ce dernier lui sourit et passa une main dans les cheveux blonds et mi-longs de son compagnon.

« Il n'empêche que je souhaite la voir, réitéra l'homme au regard perçant.

- Hai, hai ! répondit Katsuki en soupirant. Si tu es libre demain tu peux passer chez Seiichi-Sempai, elle y sera sûrement. »

Jinnai fit descendre sa main des cheveux à la joue du jeune homme en une douce caresse. Il se pencha ensuite vers lui.

« Elle n'a pas intérêt à être trop jolie, murmura-t-il.

- Sinon quoi ? demanda Katsuki d'une voix suave.

- Hmmm ? » fit Jinnai en faisant glisser sa main le long du cou de son compagnon et en s'approchant pour déposer un baiser derrière l'oreille du jeune homme.

Katsuki soupira d'aise. Sa main gauche remonta sur le torse de Jinnai pour passer à travers l'ouverture du peignoir de bain et aller caresser le téton qui commençait déjà à durcir. L'homme se redressa un peu dans le fauteuil et incita son compagnon à se relever et à venir s'installer à califourchon sur ses cuisses. Katsuki ne se fit pas prier.

C'est avec un sourire vorace et un regard tendre que le jeune homme reprit possession des lèvres de son bien-aimé, alors que leurs mains s'activaient, sachant très bien quelles zones chatouiller pour faire monter le plaisir chez l'autre.

A suivre…

Dancelune, 16 novembre 2005.