Auteur : Dancelune
Email : karrakolnyahoo.fr
Disclaimer : Les persos ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété exclusive de Yuki Shimizu et de son sensationnel manga Love Mode. Seul l'élément perturbateur est de ma création.
Série : Love Mode.
Genre : réaliste dans la mesure du possible.
Remarque : Bon ! Je prends enfin le temps de continuer c'te fic ! C'est pas trop tôt, me direz-vous. 8 mois de retard… Oui mais c'est un peu exagéré ! C'est vrai… Gomen nasai minna-san !
Prenez moi avec vous
Chapitre 9 : Remords
Rena ressortie de chez Tokiko-san avec des bouffées de chaleur. Les sujets abordés avaient été si intimes et osés que même Seiichi avait rougi d'embarras quelque fois. La conversation, qui avait duré toute l'après-midi, avait vraiment été éducative pour Rena. Elle n'aurait jamais soupçonné que son corps puisse avoir autant de zones sensibles et érogènes, sans parler de celui des garçons. Seiichi avait d'ailleurs apporté son expérience personnelle pour compléter les propos de Tokiko-san. Rena avait découvert que Seiichi devait être très doux avec ses amants. La façon dont il en parlait, l'attention qu'il leur portait pour découvrir ce qui leur faisait le plus plaisir… Rena se dit que Seiichi-san avait dû être amoureux. Elle n'avait bien sûr pas osée demander ce qu'il s'était passé, même si elle mourrait de curiosité.
Rena manquait de s'évanouir rien qu'en repensant à ce que lui avait conseillé de faire Tokiko-san lors des préliminaires. La jeune fille se demanda bien comment elle allait réagir lorsqu'elle devrait vraiment passer à l'acte… Elle allait tomber dans les pommes, probablement, ce qui ruinerait la soirée. Rena soupira lourdement. Installé à côté d'elle au volant, Seiichi la regarda avec surprise.
« Que nous vaut donc ce bon gros soupir ? »
Rena se tourna vers lui et soupira à nouveau. Seiichi leva un sourcil interrogatif et l'incita à parler en inclinant légèrement la tête en avant.
« C'est que…, commença la jeune fille, je ne sais pas si je tiendrais la distance.
- La distance sur quoi ?
- Ben… Pendant les préliminaires…
- Oh. Les caresses t'effraient.
- Non ! Pas du tout ! rétorqua Rena, sa fierté piquée au vif.
- Même pas celles… avec la langue ? » répliqua Seiichi taquin.
A ces mots Rena sentit presque de la fumée lui sortir des oreilles tellement son cœur palpitait et qu'elle avait chaud. Bien sûr, elle avait déjà entendu ces mots lors de soirées qui se terminaient tard et qui étaient souvent bien arrosées. Mais là, Tokiko-san et Seiichi-san lui avaient fait un description très détaillé de l'acte en lui-même et des plaisirs qu'il procurait si on plaçait la langue à tel ou tel endroit. Les deux adultes n'avaient eu honte de rien, en parlant comme si c'était un acte tout à fait banal. Ca l'est probablement pour ceux qui font souvent l'amour, pensa Rena avec philosophie. Mais pour moi, rien que de penser qu'un garçon pourrait avoir sa tête entre mes… Elle flancha à nouveau.
« Tu sais, tu peux toujours annuler, je suis sûr que Katsuki comprendra.
- Non !
- Ok, ok ! »
Rena regarda le profil de Seiichi qui conduisait. Il était vraiment très gentil et il s'inquiétait pour elle, mais elle était décidée. Ce serait demain soir ou jamais ! Rena pria juste pour que sa détermination ne s'envole pas au cours de la journée suivante. L'attente jusqu'à demain soir allait lui paraître interminable et angoissante. Au moins, cela me laissera le temps de me préparer psychologiquement, se dit la jeune fille. Je me demande si toutes les filles de mon âge passe par là avant leur première fois. A priori, la première fois et quelque chose de sacré et il parait qu'il est important de le faire avec quelqu'un que l'on aime… Je n'aime pas Katsuki comme un amoureux… Est-ce que c'est dérangeant ? Rena revit l'image du jeune homme nu dans le salon et décida que cela n'était absolument pas gênant qu'elle ne soit pas amoureuse de lui. Elle désirait son corps, c'était déjà ça. De plus, Katsuki était le kouhai de Seiichi, c'était donc forcément quelqu'un de bien en qui elle pouvait avoir toute confiance. Le fait qu'il soit expert en matière de sexe la rassurait aussi. Si elle commettait des bourdes, lui saurait lui pardonner et lui montrer comment faire. Il saurait aussi la dévergonder doucement sans la choquer.
Cela pouvait peut-être brusquer la morale que de décider d'avoir sa première fois avec un homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques jours et qu'elle n'aimait pas en tant qu'amoureux. Cependant, on pouvait aimer quelqu'un et avoir une première fois complètement nulle. Rena imagina deux puceaux en train de découvrir l'amour maladroitement. Elle imagina une fille faisant des efforts pour faire plaisir à son ami et souffrant en silence parce que ce dernier s'y prenait mal malgré lui. C'était une scène remplie d'amour mais qui ne se terminait pas. Pour Rena, ces jeunes gens devraient s'y prendre à plusieurs fois pour réussir. C'était aussi leur chance : prendre le temps de découvrir le corps de l'autre, petit à petit, partageant les premiers moments de plaisir charnel et sensuel ensemble.
Mais Rena n'avait pas le temps. La jeune fille savait que l'assistante sociale n'allait pas tarder à venir la chercher. Son temps chez les Aoe était compté, elle le savait. C'était une question de jours, tout au plus. C'était dingue comme en si peu de temps ces hommes avaient réussi à changer sa personnalité, à l'ouvrir sur l'extérieur et les autres. Ils l'avaient d'emblée couverte de chaleur et d'affection… A part cet horripilant Aoe Reiji qui n'arrêtait pas de lui rentrer dedans à tout bout de champ. Qu'il était énervant ce type ! C'était incroyable qu'il ait réussi à trouver un amoureux aussi doux et gentil que Naoya. Mais pour les autres, ils étaient tous adorables. Rena repensa à la présence rassurante et protectrice d'Haruomi, à la bonne humeur et aux moqueries de Kiichi, à la désinvolture de Seiichi, à la gaieté d'Izumi… Ils l'avaient tous accepté sans arrière-pensée et prenaient soin d'elle. Rena était bien décidée à en profiter jusqu'au bout.
« On est arrivé, princesse, fit Seiichi en se garant devant la maison des Aoe.
- Oh. »
Une fois la voiture arrêtée, Rena se pencha vers Seiichi et déposa un gros bisou sur sa joue.
« Merci beaucoup.
- De rien, ce fut un plaisir, répondit Seiichi avec un sourire.
- On se voit demain ?
- Bien sûr ! J'ai… On aura plein de choses très intéressantes à faire, tu verras ! fit Seiichi qui jugea préférable de ne pas lui parler de la soirée de vendredi aujourd'hui, la jeune fille ayant déjà eu son lot d'émotions dans la journée.
- Génial ! A demain, bonne soirée, fit Rena en ouvrant la portière.
- Salut ! » répondit Seiichi avant de redémarrer la voiture.
Une fois dans la cour, Rena se retourna et fit un grand sourire et un signe de la main à Seiichi, lequel y répondit aussitôt avant de partir. La jeune fille soupira de contentement et continua son chemin. Elle s'apprêtait à mettre la main sur la poignée de la porte lorsque celle-ci s'ouvrit d'elle-même comme par magie pour laisser apparaître… Aoe Reiji.
La bonne humeur de Rena se pétrifia d'un coup et elle se sentit rétrécir et ses joues devenir cramoisie. Reiji la dépassait d'une bonne tête, il portait un costume saillant et il avait sa clope au bec. Il était terriblement impressionnant. Apparemment, il n'avait pas l'air plus ravi qu'elle de la voir. Il sortit un briquet de sa poche et alluma nonchalamment sa cigarette. Il s'apprêta à dire encore quelque chose de vilain mais Rena ne l'entendit pas, elle venait de passer à côté de lui en courant. Elle voulait l'éviter, elle n'avait pas envie d'une confrontation déplaisante maintenant. Elle laissa un Reiji ébahi sur le pas de la porte et entra dans le salon avec soulagement. Elle attendit quelques secondes puis elle entendit la porte se refermer. Rena se détendit alors complètement. Elle se rendit soudain compte qu'elle avait oublié d'enlever ses chaussures. Elle retourna vite dans le vestibule pour les y ranger. Kiichi et Haruomi n'étaient pas encore rentrés. La jeune fille décida d'aller dans sa chambre se reposer un peu avant de redescendre pour le repas du soir. Elle avait plein de choses à débattre avec elle-même.
« Bonjour ! fit Rena en souriant grandement.
- Bonjour » répondit Seiichi avec un sourire toujours aussi grand mais, Rena ne s'en aperçut pas, un brin crispé.
La jeune fille était ravie. Sa journée avait bien commencé avec un petit déjeuner en présence de Kiichi, Haruomi et Kashima. Comble de l'excitation, elle venait à l'instant même de faire un bisou sur la joue à Haruomi qui venait de la déposer devant l'immeuble où Seiichi et Katsuki habitaient. En faisant cela, elle avait vraiment eu l'impression de dire au revoir à son papa. Ce bref instant avait été bouleversant aussi bien pour Rena que pour Haruomi, et il les avait laissé tous les deux sur un petit nuage. Rena en était encore toute gaie lorsqu'elle avait atteint le pallier de l'appartement de Seiichi.
Seiichi invita Rena à entrer d'un geste du bras. Cette dernière obtempéra, ôta ses chaussures, enleva sa veste et alla s'installer dans le salon. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle avait dormi comme un bébé la veille, alors qu'elle s'attendait à passer une nuit blanche à se torturer de questions existentielles. Aujourd'hui, elle était en forme et plus que prête à affronter le grand soir. Elle avait pris soin de bien se laver et s'habiller ce matin, même si elle savait qu'elle allait demander à Seiichi de lui prêter sa salle de bain ce soir pour se refaire une petite beauté. Elle avait d'ailleurs amené tout ce qu'il lui fallait avec elle : trousse de toilette, trousse de maquillage, vêtements de rechange un petit peu sexy. Elle était en mode soldat partant en guerre, avec toute la motivation et l'énergie nécessaire pour la gagner, cette guerre.
Seiichi vint s'asseoir en face d'elle. Il était préoccupé. Il avait reçu hier soir un coup de fil de Katsuki lui annonçant la visite de Jinnai aujourd'hui. Le simple fait de penser à Jinnai en présence de Rena donna des frissons à Seiichi. Il allait devoir user de toute la diplomatie nécessaire pour contrôler la situation.
« Rena… » commença l'homme alors que la sonnette retentit pile à cet instant.
Déjà ! s'exclama-t-il intérieurement.
« Rena, fit-il en se levant.
- Oui.
- Quoi qu'il arrive… Soit forte… Je suis avec toi ! »
Rena se demanda bien de quoi Seiichi pouvait parler. Pourquoi devait-elle être forte ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle vit peu de temps après Seiichi revenir dans le salon accompagné d'un homme qu'elle n'avait jamais vu. Il était aussi grand que Seiichi et il semblait un peu plus vieux. Il était extrêmement élégant dans son costume gris anthracite et sa chemise blanche dont le col était ouvert, ce qui donnait une petite touche sexy et nonchalante à l'attitude globalement supérieure de l'homme. Rena détailla son visage. Des traits bien affirmés et très masculins, une peau lisse, des yeux clairs, de beaux cheveux soyeux et un petit sourire suffisant qui en disait long sur la personnalité de l'individu. Un homme superbe au caractère bien trempé. Probablement un hôte, lui aussi. Seiichi se râcla la gorge.
« Rena-chan, je te présente Jinnai Kuniaki, le petit ami de Katsuki. »
Rena ouvrit une bouche toute ronde et fixa stupidement l'homme qui se tenait devant elle. Alors c'est lui l'homme qui culbute Katsuki ? A cette pensée Rena rougit comme une tomate, toujours la bouche en cœur et les yeux écarquillés. Elle imagina Katsuki et cet homme, ce Jinnai, en train de faire des cochonneries et elle se dit que c'était une bonne chose qu'elle soit assise, sinon elle se serait écroulée par terre. Ses genoux venaient de la lâcher. En voyant cet homme, Rena comprit tout de suite qu'il était le dominant, et dans ce cas Katsuki… Les images qu'elle voyait défiler devant ses yeux étaient tellement osées qu'elle eut honte d'elle-même. Pire : cela l'excitait presque. Complètement offusquée envers ses propres pensées, Rena se renfonça dans son fauteuil et attendit que le choc passe. Pendant tout ce temps, l'homme ne cessait de la fixer. Etait-il au courant pour elle et Katsuki, pour ce soir ? Elle espéra que non. Elle redoutait la colère de cet homme, il pouvait probablement être aussi virulent et blessant que son homonyme brun, qui était a fortiori son patron, tout comme c'était celui de Seiichi. Rena imagina sans mal Jinnai en caporal chef autoritaire et intransigeant qui l'écrasait comme le vulgaire puceron qu'elle était. Cet homme l'intimidait.
« Rena ! s'exclama tout à coup Jinnai.
- Oui ! répondit Rena en se relevant d'un bond de son fauteuil, comme si elle se mettait au garde à vous, geste qui surprit les deux hommes et amusa Jinnai.
- Est-ce que tu aimes Katsuki ?
- Non.
- Tu ne l'aimes pas ?
- Si.
- Faudrait savoir.
- Comme un ami !
- C'est tout ?
- C'est tout !
- Tu as intérêt parce qu'il est à moi. Tomber amoureuse de lui ne ferait que te faire souffrir.
- Oui !
- Tu es bien consciente que faire l'amour la première fois est un acte qui te marquera à jamais.
- Oui !
- Et qu'après tu éprouveras des sentiments spéciaux pour cette personne ?
- Oui !
- Qu'est-ce que tu racontes, Jinnai ? demanda Seiichi.
- Tsss ! fit se dernier à l'attention de son collègue. Et tu es bien consciente, reprit-il à l'attention de Rena qui le regardait avec des yeux ronds comme des soucoupes, que tu risques fort de tomber amoureuse de lui après l'amour, malgré toutes tes bonnes paroles ?
- Non… Oui… Peut-être… Je ne sais pas moi !
- Ok. Jure-moi que tu ne lui mèneras pas une vie infernale à être toujours pendue à ses basques et à le harceler après ce soir et on en reste là.
- Je le jure !
- Parfait. J'accepte donc de te prêter mon amant pour la nuit. Mais dis-toi bien qu'il n'y aura que cette nuit et rien d'autre, c'est bien compris ?
- Oui ! »
Jinnai s'approcha de Rena et lui tapota la tête gentiment.
« Bonne petite. »
Sur ce, il se retourna, murmura quelque chose à l'oreille de Seiichi puis quitta le salon sans même un au revoir. Rena resta planté debout sans rien dire, complètement dépassée par la situation. Elle avait l'impression de ne même plus se souvenir de la discussion qui venait d'avoir lieu, comme si elle l'avait rêvée.
Seiichi restait lui aussi sans rien dire, complètement incrédule. C'était la première fois qu'il voyait Jinnai agir ainsi. Cela ne ressemblait pas du tout à son ami qui était généralement froid et prenait tout avec un recul effarant, même ce qui le concernait. Ce matin, il était clairement venu juger du potentiel de séduction de Rena. Cette dernière n'y connaissant absolument rien, Jinnai avait compris qu'il ne craignait pas grand-chose. Elle était mignonne, certes, mais c'était encore une adolescente mature par certains côtés, enfantine par d'autres. Seiichi se mit à sourire doucement. Finalement son kouhai ne s'était si mal débrouillé que cela. En deux ans il avait rendu Jinnai fou de lui, même si ce dernier ne l'admettrait jamais. Seiichi pensa ensuite à la réaction de Rena et faillit pouffer de rire. La pauvre petite avait été complètement terrorisée. Elle devait prendre Jinnai pour un dictateur et un sadique. La tête qu'elle avait faite en apprenant que cet homme élitiste était le petit ami de Katsuki. Elle avait rougi de plus en plus au fur et à mesure qu'elle comprenait la situation.
« C'était Jinnai » fit Seiichi en s'asseyant dans le fauteuil en face de Rena.
La jeune fille resta muette quelques instants puis se lança.
« C'est bizarre… Je savais que Katsuki avait un petit ami mais je n'avais jamais pris le temps d'imaginer ce que pouvait être la réalité.
- Et quel petit ami ! Il a eu du mal à lui mettre la main dessus !
- Le monsieur ?
- Non, Katsuki.
- Ah…
- Tu as drôlement rougie tout à l'heure, déclara Seiichi pour taquiner la jeune fille qui rougit à nouveau.
- Oui, je… Enfin je n'avais jamais vraiment essayé d'imaginer deux hommes ensemble, mais en voyant ce monsieur, je me suis dis que… Enfin que Katsuki était… Vous savez…
- N'en dis pas plus ! Et effectivement, il est bien le dominé. »
Rena se rassit, toute timide.
« Cela te choque ? demanda Seiichi ?
- … Non, c'est juste que c'est nouveau et un peu étrange.
- Avec tout ce que l'on a parlé de sexe hier, je ne pensais pas que cela pourrait te choquer aujourd'hui.
- C'est vrai. En fait, tant que cela reste théorique, c'est ok… Mais là, le fait de savoir que deux personnes dont une que je connais un peu le fond… Ca fait bizarre. Ce n'est pas grave, ça ne me gêne pas, mais sur le coup c'est un peu perturbant. »
Seiichi sourit. Les vierges avaient toujours une imagination fertile et s'effarouchaient pour un rien. C'était mignon.
« J'ai un peu honte de moi, maintenant, avoua Rena.
- Pourquoi ?
- Ben je vais coucher avec un homme dont le cœur appartient déjà à quelqu'un d'autre.
- Ca tu le savais déjà, non ?
- Oui mais … Tant que cet homme n'avait pas de visage, cela me touchait moins… Maintenant j'ai vraiment l'impression de trahir une personne.
- Ne t'inquiète pas, Rena-chan, fit Seiichi d'une voix rassurante. Dis-toi que tu es comme les membres du club de Reiji, que tu loues les services d'un homme pour ton … éducation sexuelle, finit-il avec une petite grimace. Sauf que tu es un membre spécial, vu que tu connais Katsuki dans la vie privée et que vous êtes de bons amis… Ne t'en fais pas, tu ne trahis pas Jinnai et Katsuki non plus parce que Jinnai est au courant. Si vraiment il était contre, il ne permettrait pas à Katsuki de venir ce soir. Katsuki-kun a très bien agi en prévenant Jinnai. Tu sais, ces deux hommes sont des hôtes, ils savent donc différencier l'amour du sexe. Si Jinnai est venu ici ce matin, c'était juste pour s'assurer que tu n'étais pas tombée amoureuse de Katsuki, c'est tout. Maintenant qu'il est rassuré, il peut accepter sans soucis cette petite faveur que te fait son amant. »
Rena réfléchit aux propos de Seiichi. Il avait raison, bien entendu.
« Mais, Seiichi-san… Pourquoi est-ce que cet homme m'a demandé de jurer de ne pas tomber amoureuse de Katsuki après l'acte ? Ca change quelque chose de faire l'amour à quelqu'un ? Je veux dire, par rapport aux sentiments qu'on lui porte ? »
Seiichi prit un petit temps de réflexion. Apparemment Rena prenait cette première nuit d'amour un peu trop à la légère. C'était une jeune fille forte mais elle avait comme tout le monde ses faiblesses, et elle était particulièrement sensible à l'amour et à l'amitié. Si Katsuki se comportait comme un gentleman avec elle ce soir et qu'il l'emmène jusqu'à l'extase, la jeune fille ressortirait de cette expérience beaucoup plus attachée au jeune homme qu'elle ne l'était avant, c'était clair. C'était dangereux, comme l'avait fais remarqué Jinnai à l'instant. Il faudrait donc que Rena trouve vite un remplaçant à Katsuki si elle ne voulait pas trop souffrir après. Cependant, Seiichi était loin de comprendre les femmes, Jinnai pas plus que lui, et il ne pouvait certifier des sentiments qu'éprouverait Rena après sa nuit de passion. Aussi, il préférait ne pas trop s'aventurer en terrain glissant ni risquer de dire des âneries.
« Cela dépend de beaucoup de choses, et principalement de toi… Qui vivra verra ! » dit-il pour éviter de répondre à la question.
Rena fit la moue mais ne persista pas.
« Et puis, tu n'auras de toute façon pas le temps de te traumatiser à savoir si tu es finalement tombée amoureuse de Katsuki ou non, affirma Seiichi.
- … Pourquoi ?
- Voila. Vendredi soir, il y a une soirée au club de Reiji. Des membres prestigieux seront présents, avec des invités à eux, et tous les hôtes vont être réquisitionnés. »
Rena hocha la tête en signe de compréhension.
« Or, nous avons fait le décompte, il nous manque un hôte. » continua Seiichi.
Rena se contenta de regarder son interlocuteur droit dans les yeux, se demandant où il voulait en venir.
« Il va y avoir deux sortes d'hôtes ce soir-là, ceux qui sont des vétérans, c'est-à-dire qui ont déjà pratiqué et qui accompagneront les visiteurs les plus demandeurs jusqu'au bout de leur désirs. Il y en aura d'autres qui seront là surtout pour divertir les invités qui ne seront pas forcément homosexuels, qui viennent surtout par curiosité et qui veulent tout savoir de notre profession… et que l'idée de passer une soirée avec des homosexuels… excite si on peut dire… Il y en aura aussi qui ne seront là que par pur politesse, histoire de ne pas décevoir celui qui les a invité. »
Seiichi regardait scrupuleusement Rena pour voir si cette dernière suivait bien tout ce qu'il disait.
« Donc, certains hôtes de la soirée ne seront là que pour être figurants en fait, tu me suis ?
- Je crois oui.
- Or, comme je te le disais, il manque un hôte dans la catégorie des figurants.
- …
- Il y aura aussi Naoya et Izumi à cette soirée.
- Vraiment ?
- Oui. Ils seront là aussi en tant qu'hôte figurant, voir pour aider les serveurs dans leur tâche s'il manque de la main d'œuvre. Bien entendu, Takamiya et Reiji seront là pour les surveiller et surtout pour faire fuir d'éventuels prétendants. »
Rena hocha à nouveau la tête. Elle ne voyait vraiment pas pourquoi Seiichi lui racontait tout ça.
« Et donc, je me disais… que tu ferais un magnifique garçon pour peu que l'on te coupe les cheveux et que tu t'habilles en costume. Comme ça, tu pourrais passer une bonne soirée avec Izumi et Naoya, ainsi que Katsuki et moi-même… Et tu serais entourée d'hommes splendides tout au long de la soirée, c'est cool ça, non ? Alors, qu'est-ce que t'en dis ? »
Rena regarda Seiichi comme s'il était devenu débile.
« QUOUAAAAA ! » s'exclama la jeune fille en se relevant à nouveau promptement de son siège.
A suivre…
Dancelune, 30 juin 2006.
