Harry Potter faisait les cent pas dans son bureau, impatient. Cela faisait quelques minutes déjà qu'il attendait Drago Malfoy, mais celui-ci tardait à venir. Finalement, n'y tenant plus, le Survivant sortit de son refuge et se précipita en direction du deuxième étage, là où se tenaient les cours de sortilèges. En chemin, il se heurta violemment à Hermione Granger et se retrouva les fesses au sol.
-Oh, pardon Hermione, je ne t'ai pas vu arriver.
-J'ai vu ça, fit la jeune femme avec humeur en se relevant avec son aide.
-Tu n'aurais pas vu Drago, par hasard ?
-Si, il est dans sa salle en train de "parler" avec un élève. Enfin, tu vois ce que je veux dire…
Elle leva les yeux au ciel, aussitôt accompagnée par son ami.
-Il est incorrigible, soupira ce dernier en secouant la tête. Bon je vais le voir.
Il repartit et arriva sans encombre devant la salle de classe de son ami.
-Drago ? Pourrais-je te parler deux petites secondes, s'il te plaît ?
-Bien sûr. Tu peux y aller jeune homme, et n'oublie surtout pas les deux rouleaux de parchemin pour demain si tu ne veux pas de représailles…
-Oui monsieur, bredouilla l'élève qui sortit la queue entre les jambes. (Ce n'est qu'une expression, bien sûr…)
Harry réprima un sourire en coin. Vraiment, Drago était lauréat du premier prix en haut du podium pour le concours du regard le plus glacial. Quoique… Severus Snape n'était pas mal non plus…
-Drago, je t'attendais dans mon bureau.
-Je sais, fit tranquillement le Serpentard en allant s'asseoir au sien.
-Pourquoi n'es-tu pas venu ?
-Parce que je discutais avec un élève.
-J'ai vu ça, maugréa le Gryffondor en s'installant sur une pile de bouquins.
-Alors ? Quoi de neuf ?
Soupir.
-Drago, je ne sais plus quoi faire. Je suis complètement paumé, j'ai besoin d'aide. S'il te plaît.
-Ouh, quelle entrée en matière… T'inquiète pas Ryry, tonton Drac est là, ses supers beaux muscles vont bientôt jaillir devant toi pour t'éblouir !
-Drago…
Harry eut un sourire-fossette. Drago avait le pic pour toujours tout dédramatiser, s'en était devenu un phénomène après la défaite de Voldemort.
-Harry ?
-Oui…
-Dis-moi ce qui ne va pas, je t'écoute.
-Snape me bat les couilles.
-Quoi ?
-C'est une expression. Snape me fait chier. Et j'en ai marre qu'il me regarde tout le temps de haut comme ça. C'est très embêtant, surtout que maintenant je suis plus grand que lui, ça le ridiculise.
-Désolé Harry, mais si quelqu'un peut changer les habitudes de Severus, c'est bien toi, et surtout pas moi.
Re-soupir.
-La vie est mal-faite.
-Oui. Je sais.
La porte s'ouvrit à la volée.
-Ah, Harry, je te cherchais.
-Oui Hermione ? Que se passe t il ?
-Il y a deux élèves qui sont venus me voir pour me dire qu'ils avaient vu un dragon dans la forêt interdite.
-N'importe quoi, lâcha Drago, il n'y a jamais eu de dragons à Poudlard.
Harry fronça les sourcils. Un dragon…
-Les élèves ne sont pas blessés, mais ils sont terrifiés.
-Bien. Drago, va chercher Severus et rejoins-moi devant la grande Porte. Hermione, tu enlève cinquante points à chaque élève, ils n'avaient rien à faire dans la Forêt qui n'est pas Interdite pour rien, puis tu les conduis à l'infirmerie avec l'ordre de ne pas bouger et tu nous rejoins. C'est clair ?
-Limpide, monsieur le Directeur, firent en chœur les deux concernés.
Ils sortirent et Harry monta à son bureau, récupérant dans une armoire un objet vétuste aux allures cassées. Puis il attrapa sa cape à sa chaise et se dirigea vers la porte. Soudain, il tomba en arrêt devant un morceau de parchemin vierge à ses pieds.
Surpris, il le ramassa et le retourna.
Une écriture familière, mais dont il ne se rappelait pas le propriétaire, couvrait une partie du parchemin.
Harry,
Coucou, et oui c'est moi ! Je t'avais promis de refaire surface, et je tiens la plupart du temps mes promesses. Ne tue SURTOUT PAS le dragon qui est dans la forêt, n'essaye même pas de le voir, s'il te plaît. Il n'est pas dangereux pour Poudlard, en fait, il s'agit d'un dragon de mon monde qui s'est échappé et que nous sommes en train de récupérer.
Mes parents et moi allons en profiter pour prendre des vacances de quelques années sur ton Monde. Je te dirais bientôt où nous pourrons tous nous retrouver, ne t'inquiète pas, laisse-nous juste le temps de nous installer. Je t'embrasse fort, toi, ainsi que tous les autres, en espérant pouvoir dire,
A bientôt
Crystale, qui t'aime comme une sœur.
Harry se sentit secouer. Puis d'un seul coup, comme un ressort, il se précipita hors de la pièce et s'empressa de prendre un passage secret.
Il arriva en trombe dans le hall, sous les yeux éberlués de ses trois collègues et de quelques élèves.
Haletant et un large sourire d'une oreille à l'autre, il brandissait la lettre.
-Devinez quoi ? Vous avez le bonjour de Crystale !
Il y eut un très bref silence, puis Drago et Hermione bondirent en avant.
-Crystale ! Comment va t elle ? Rugit le jeune homme.
-Crystale ! Oh mon Dieu, c'est trop génial pour être vrai ! Bredouilla Hermione, soudain très émue.
Seul Severus Snape se rembrunit. Les cris de joie de ses collègues le laissaient de marbre… Et surtout très impatient.
-Je vous signale que nous avons un dragon à attraper, fit-il remarquer assez sèchement.
-Non, Severus. Crystale m'a écrit dans sa lettre que le dragon était elfique, qu'il s'était échappé mais qu'ils allaient le récupérer.
-Je vois. Alors vous m'avez fait venir pour rien, comme d'habitude.
Le visage de Harry s'assombrit et ses yeux prirent alors un étrange éclat.
-Non, Severus. Vous allez venir avec moi, j'ai à vous parler.
Regards glaciaux des deux côtés. D'habitude, Harry avait un mal fou à résister à ce genre de regard de la part de son ancien professeur et maintenant collègue, mais cette fois-ci il ne se laissa pas démonter et observa calmement le visage de son collègue.
La fatigue présente dans les cernes de l'homme et dans les plis de ses yeux et de sa bouche ne faisait que renforcer la décision de Harry.
-Dans mon bureau. Je vous y attends, je sais que vous avez une potion sur le feu, donc je vous laisse le temps de vous en occuper. N'oubliez pas Severus. Je vous attends…
-Et nous, monsieur ? S'enquit Hermione.
-Dites aux élèves de ne pas sortir, et faîtes rentrer ceux qui sont dehors. Le château, mais pas le parc, est-ce que c'est clair ?
-Limpide M'sieur, fit Drago en réprimant un léger petit sourire amusé.
-Bien. C'est partit alors. Réunion en salle des profs ce soir à vingt heures. Faîtes passer le mot.
-Oui monsieur !
Sur ce, Harry fit demi-tour dans un tourbillonnement de capes qui fit pâlir d'envie Severus Snape.
Bureau du directeur, le professeur Potter:
Harry était assis sur la balustrade de son balcon, celui qui donnait sur une partie du château et sur la forêt interdite. Si Hermione l'avait vu dans cette position, elle aurait crié, c'est sûr, elle était tellement protectrice…
Le jeune homme entendit soudain quelques coups frappés à la porte. Nonchalamment, il ouvrit la porte avec sa pensée, puis la referma. Le silence total venant de l'intérieur le fit sourire, son visiteur était vraiment quelqu'un de silencieux.
-Je suis sur le balcon, lança t il mine de rien.
La sensation d'une présence derrière lui, lui fit tourner la tête à moitié.
-Bonsoir Severus.
-Comment saviez-vous que c'était moi ? Je n'ai fais aucun bruit.
-Justement. Je ne connais pas de personne plus silencieuse que vous.
Un grognement lui répondit.
"Ca m'énerve, pourquoi est-ce qu'il a toujours réponse à tout ce gamin ?"
-Venez vous asseoir, Severus.
L'homme s'approcha à contre-cœur, mais ne s'assit point.
-Vous allez tomber, fit-il sèchement remarquer au jeune homme.
-Et alors ? Vous vous en foutez, non ?
-Non.
-Pourquoi ça ?
-Parce que si vous disparaissez, c'est Granger qui prendra votre place. Tout, sauf ça.
-Vous n'aimez pas Hermione ?
-Elle est trop intelligente pour son bien.
-Vous voulez dire pour le votre.
-Bien sûr que non. Granger ne m'arrivera jamais à la cheville question intelligence.
Harry poussa un soupir en regardant les étoiles.
-Et si je me laissais glisser, là, maintenant, feriez-vous quelque chose ?
Severus ne répondit pas. Harry tourna la tête et le regarda tristement.
-Laisseriez-vous vos vieilles habitudes de côté, votre rancœur et tout le reste pour tenter de me sauver ?
Le regard du professeur de potion croisa celui du jeune et fragile directeur.
-Dites-moi Severus, que vous avez fait Albus pour vous témoigner une telle confiance et pour que, vous aussi, vous lui fassiez confiance ?
Il y eut un instant de silence, puis,
-Albus est celui pour qui la trahison m'a été la plus honteuse. Il m'a fait confiance dès qu'il m'a vu, dans la grande salle, prêt à mettre le choipeau. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais strictement rien. Albus est… était une personne bien, qui savait comment comprendre les gens. Il était sage… Et pour cela je le respectais. Vous, non.
-Pourquoi me détestez-vous ? Soyez sincère, je vous prie.
-Parce que vous êtes un Gryffondor, et un Potter qui plus est.
-Et voilà, soupira Harry, nous touchons le fond du problème. Vous me détestez parce qu'à chaque fois que vous me voyez, vous pensez à James et à toutes les farces que les maraudeurs vous ont faites. Je me trompe ?
-Lourdement.
-Vraiment ? Expliquez-moi alors, j'aimerai comprendre, sérieusement.
-Non. Je ne vous dirais rien, ni à vous, ni à qui que soit. Il n'y a rien à comprendre. Ni à expliquer. Maintenant, j'aimerai retourner à mes potions, si cela ne vous dérange pas.
-Faites, si c'est tel que vous le souhaitez. Retournez vous morfondre, allez dépérir pendant que moi je devrai continuer à vous supportez, vous et vos ridicules regards, maugréa le jeune homme.
Et d'un bond, il sauta dans le vide.
Hébété, Severus Snape mis quelques secondes avant de réagir. Puis, il se précipita pour regarder par dessus la rambarde. Un long instant, son regard suivit la silhouette volante qui se dirigeait vers la forêt interdite. Une silhouette aux yeux vert émeraude.
Salle des professeurs, le soir même:
-Messieurs, Mesdames et Mesdemoiselles. Si je vous ai réunis ce soir à l'heure qui devrait être celle du repas, c'est pour vous parler d'Albus Dumbledore et de Minerva Macgonagall.
Des murmures emplirent la petite salle, Harry les tut d'un regard.
-Très récemment, Crystale, la fille du professeur Dumbledore et du professeur Macgonagall, a reprit contact avec moi, et m'a assuré dans une lettre qu'elle et ses parents allaient revenir vers nous pour quelques années. Ainsi, je compte leur proposer des postes vacants, celui de professeur de DCFM à Albus Dumbledore, et celui d'histoire de la magie à Minerva Macgonagall. Bien entendu, Crystale reprendra sa scolarité en deuxième année à Poudlard. Enfin, si elle accepte. Voilà, c'est tout ce que je voulais vous dire. A présent, je propose que nous allions satisfaire nos estomacs vides.
Des approbations et hochements de tête emballés lui répondirent, et la plupart des professeurs sortirent rapidement.
-Tu viens Harry ? L'appela Hermione, tout sourire.
-J'arrive, lui lança t il, ne m'attendez pas.
Hermione lui jeta un coup d'œil étonné, puis sortit en compagnie de Drago.
Songeur, Harry ouvrit la fenêtre qui donnait sur le parc. La fraîcheur du soir le percuta de plein fouet. Il resta un instant ainsi, puis il soupira et se retourna.
-Severus, si vous avez quelque chose à me dire avant que j'aille faire mes rondes, c'est maintenant.
Le Maître des Potions lui décocha un regard qui en disait long, puis ouvrit la bouche.
-Comment avez-vous fais cela, tout à l'heure ? Quand vous vous êtes envolé ?
Harry sourit.
-Si je vous le disais, je n'aurais plus de secret.
Severus se renfrogna.
-Vous savez Severus, je crois que je vais vous laisser tranquille. Avec le temps… Peut-être finirez-vous par comprendre que je ne suis pas votre ennemi. Bon appétit, Severus.
Silencieusement, le Professeur regarda disparaître son supérieur.
"C'est étrange… Il me rappelle quelqu'un… Albus ? Non, ce n'est pas Albus Dumbledore, reprends-toi mon vieux… Pourtant, y'a pas photo. C'est fou comme il peut lui ressembler. "
Harry était assis à son bureau. Cela faisait une semaine que Crystale lui avait donné un signe de vie, et depuis, il attendait patiemment de ses nouvelles. Un toc, toc sur son bureau lui fit lever les yeux.
-Eh, Du Bateau, à force de rester plonger dans ta paperasse tu vas finir par t'endormir, fais gaffe !
La grimace de Drago fit rire Harry.
-Très drôle. Je ne t'ai pas vu entrer, excuse-moi, mais aussi, si tu avais toqué…
Drago grimaça une nouvelle fois.
-Mouah, mort de rire… Bon, tu viens déjeuner ? Il y a une surprise qui t'attend dans la grande salle, et on aimerait bien qu'elle débarrasse du plancher, elle prend pas mal de place à vrai dire !
Harry lui dédia un regard étonné, puis se leva et se dirigea vers ladite salle.
-Mais qu'est-ce que c'est que ce bin's ?
Bouche bée, Harry contemplait l'immense arbre rectiligne qui prenait lentement, mais sûrement racine dans le sol de la grande salle. Un magnifique faucon blanc attendait bien sagement à la place de Harry. En voyant ce dernier, il poussa un cri suraigu et se précipita sur lui. Par pur réflexe de sorcier, Harry tendit le poing, et l'oiseau s'y posa, la patte droite tendue. Harry décrocha l'enveloppe qui y pendait et croisa le regard étrangement familier de l'oiseau.
-Euh… Merci.
-De rien. Mais c'est bien la dernière fois que je joue au relais postier, ajouta l'oiseau bougonnant en ébouriffant ses plumes. Dépêches-toi d'écrire ta réponse.
Légèrement éberlué, Harry regarda la créature quitter son bras et s'installer d'un air gourmand devant une assiette pleine de lard.
Harry ouvrit la lettre, la lut puis conjura une plume. Ayant griffonné deux, trois phrases derrière le parchemin, il alla l'accrocher à la patte de l'oiseau impatient.
-Bon bah… Salut.
-T'inquiète mon grand, des oiseaux comme moi c'est beaucoup plus courant que tu ne le crois.
Il lui fit un clin d'œil puis s'envola. Harry le regarda s'éloigner puis détourna son attention vers l'arbre en plein milieu de la salle. Celui-ci devait faire quatre bons mètres de diamètre, et ses branches, couvertes de fleurs rouges, vertes, bleus et jaunes, retombaient élégamment comme celles d'un saule pleureur. Fasciné, Harry ne s'était pas aperçu que les rangs des Gryffondors et des Poufsouffles étaient à moitié recouverts de racines. Fronçant les sourcils, il sortit sa baguette et l'agita en marmonnant une formule. Aussitôt, les tables se déplacèrent et se relièrent, formant ainsi un demi-cercle. Les Serpentards commençaient le bout de gauche, les Poufsouffles suivaient, puis les Gryffondors, et enfin les Serdaigles fermaient le bout de droite.
Harry réfléchit quelques secondes, puis dans un sourire inquiétant, inversa les tables des Poufsouffles et des Gryffondors. Des protestations s'élevèrent aussitôt, tant du côté des élèves que de celui des professeurs.
Mais Harry secoua la tête et alla se positionner debout, à sa place.
-Chers élèves, chers professeurs. Cet arbre est un cadeau des elfes, donc il ne bougera pas d'où il est. Désormais, vous devrez cohabiter avec vos voisins des autres maisons, lorsque vous serez à table. Et si j'en vois qui se battent ou se disputent, je les colle. Compris ?
Des grognements lui répondirent, et le Directeur fronça les sourcils.
-Ai-je bien été clair ? Lança t il d'une voix forte, faisant sursauter les trois quarts des élèves.
-Oui, monsieur ! Lancèrent-ils en chœur.
-Limpide ! Ajouta Drago avec bonne humeur. Tu veux du bacon ?
-Volontiers, merci.
-Qu'est-ce qu'il y avait d'écrit dans la lettre ? S'enquit tranquillement Hermione en se beurrant un toast.
-Le professeur Dumbledore and co acceptent ma proposition, et invitent les ex-membres de l'Ordre à venir les voir au manoir des Macgonagall samedi, donc demain, à quatorze heures.
Et voilà ! Désolée d'avoir été absente aussi longtemps, mais les fins d'années ne paient pas, surtout si on veut passer en classe supérieure.
Maintenant, pour moi, c'est les vacances, donc je compte me donner à fond. Enfin presque…
N'oubliez pas, un petit commentaire, ( et même des suggestions si vous le souhaitez ! ), ça fait toujours plaisir…
