Partie II BABY

Il y a encore du monde sur ce site ? J'ai l'impression que c'est désert. QUE LES FANDOMS REVIVENT SIVOUPLE

Allez bisous, à la prochaine, hésitez pas à me dire ce qui vous passe par la tête


12 mai 2010

« Papa ? Tu peux m'aider, j'arrive pas – Qu'est-ce que tu fais ? »

Gwen regardait son père, tenant le réacteur ARK dans une main et une petite plaque dans l'autre. Elle s'approcha, son cahier à la main.

« C'est le cœur du réacteur : du palladium. »

Il lui montra avant de le mettre dans le réacteur et de le replacer dans sa poitrine. Gwen resta silencieuse, ses yeux toujours fixés sur son père.

« C'est quoi toutes ces petites marques ? »

Toujours les bonnes questions. Autour du réacteur, des petites lignes avaient fait leur apparition. Le palladium l'empoisonnait de plus en plus vite.

« Rien de grave. Qu'est-ce que tu voulais ? »

Gwen posa son cahier sur le bureau devant les yeux de Tony.

« Tu m'as dit de choisir pour le pavillon de l'enfance, les inventions les plus intéressantes mais tout à l'air super ! En plus, je lis juste ce qui doit être montrer, je le vois même pas, si ça se trouve c'est nul en vrai. »

« Donc ? »

« Donc je voulais savoir si je pouvais les voir avant de décider. »

Sa plus grande fierté, neuf ans et déjà si curieuse, si intéressée. Ce serait un génie, il le savait. Il observa les noms qu'elle avait surlignée d'un stylo rose fluo. Elle avait déjà réussi à réduire le nombre et il s'agissait des entreprises qu'il avait déjà repéré.

« Oui, je pense que ça peut s'arranger. »

Mlle Potts arrive.

La porte s'ouvrit à la volée et Pepper surgit comme une furie. Elle commença à le tanner à propos de la collection de tableau qu'il avait donné aux Scouts. Gwen s'était hisser sur sa chaise et continuait d'annoter des choses dans son cahier tout en lançant des regards de temps en temps aux deux adultes. Le ton montait et Tony se demandait s'il réussirait à en placer une. Pepper semblait ne pas vouloir l'écouter alors il s'écria :

« Je vous nomme CEO ! »

Pepper s'arrêta et le regarda attentivement.

« Vous avez bu ? »

« De la chlorophylle. »

Dum-E s'approcha avec une bouteille de champagne et deux flutes. Pepper restait sans voix, regardant son patron déboucher la bouteille. Gwen attentive à la scène, ne dit pas un mot.

« Je vous nomme CEO de Stark Industries. Sachez que j'y pensais depuis un moment. Croyez le ou pas, j'ai joué les chasseurs de tête à ma manière. Je me demandais qui pourrait être mon digne successeur. Gwen est trop jeune mais un jour elle sera à la tête de Stark Industries. Et je me suis dit que j'avais besoin de quelqu'un qui comprenait ça, qui comprenait l'essence de Stark Industries, son passé, mon père, son présent, moi et son futur, Gwen. Et j'ai compris que c'était vous. Ça a toujours été vous. » Pepper le regardait, les yeux écarquillés, incapable de produire le moindre son. « Je craignais un problème juridique mais j'ai la chance d'être en mesure de nommer mon successeur. Et mon successeur c'est vous. Félicitations. »

Gwen applaudit soudainement ramenant Pepper à la réalité. Elle savait depuis un petit moment déjà le plan de son père. Tony présenta une coupe à la nouvelle CEO de Stark Industries, le sourire aux lèvres. Pepper prit la coupe, toujours abasourdie. Son coup était réussi.

21 mai 2010

Happy était à terre, maîtrisé par cette Natalie Rushman de manière si fluide que c'en était presque comique. Pepper se précipita vers eux.

« Woah c'était trop bien ! »

Tout le monde se retourna vers Gwen qui venait d'arriver dans la pièce. Natalie fit une drôle de tête en voyant la petite tête blonde s'approcher d'elle.

« Vous pourriez m'apprendre ça ? »

« Gweenie, tu crois pas que tu fais déjà assez d'activité ? Concentre toi déjà sur la gymnastique et la batterie, » fit Pepper.

Gwen fit la moue, elle sortait tout juste de son cours de batterie et avait encore les baguettes dans les mains. Pepper s'excusa auprès de Natalie mais celle-ci secoua la tête et se concentra sur les documents de transmission de l'entreprise. Quand elle fut enfin partie, Tony se tourna vers sa fille.

« Tu voulais quelque chose, babycake ? Je croyais que tu avais dis que tu étais « surbooké » »

Cela l'amusait quand sa fille utilisait ce genre d'expression, sortie tout droit du vocabulaire de Pepper. Elle l'employait de plus en plus souvent et à raison : entre les cours, la gym, la batterie et les petites leçons sur Stark Industries, elle avait de moins en moins de temps pour les divertissements. Cependant elle ne s'en plaignait pas, elle adorait découvrir de nouvelle chose et surtout retrouver son père. Les incidents d'il y a un an semblaient bien lointain et sa fille retrouvait une certaine insouciance.

« Oui ! J'ai vu les inventions pour le pavillon de l'enfance et j'ai enfin choisis les trois meilleures ! Et aussi, je voulais te montrer ce que j'ai appris à la batterie. Ma prof dit que je m'en sors très bien et que j'ai une très bonne coordination, ça doit être grâce à la gymnastique. »

La diction de mitraillette était également de retour. Tony suivit sa fille alors qu'elle continuait de parler de tout ce qu'elle avait fait. Il eut un pincement au cœur. Bientôt, il ne pourrait plus voir tout ça. Devait-il lui en parler ? Cela la rendrait extrêmement malheureuse. Ne pouvait-il pas profiter de ces derniers temps sans inquiétude ?

23 mai 2010

Qui était le con qui avait accepté cette invitation au Grand Prix de Monaco ? Ah oui, lui-même. Qu'est-ce qu'il regrettait. Même Hammer était là, en train de se pavaner. Il avait besoin de sortir de là. Il était hors de questions qu'il reste assis dans un coin à supporter les conneries de ces gens. Il s'éclipsa aux toilettes et évalua le taux de toxicité de son sang. 54%. Il avait doublé en deux jours. Il ne pouvait pas rester là, à rien faire. Il devait assister au Grand Prix mais il avait clairement envie de faire quelque chose qui lui ferait oublier que sa mort approchait à grand pas. Alors évidemment, il le fit. Il prit le volant de sa propre formule 1.

Son cœur battait à tout rompre, il le sentait jusque dans son cerveau, ses yeux étaient bloqués sur la route quand soudain, il vit un homme. Il n'eut pas le temps de l'éviter, sa voiture fut scindée endeux et il se retrouva à l'envers. Par chance, il ne perdit pas conscience et quand il réussit à lever les yeux, il vit un homme portant un exosquelette qui se terminait en deux longs fouets électrifiés. L'homme riait machiavéliquement, faisant tournoyer ses fouets. Il pouvait voir la folie de cet homme dans sa façon de marcher vers lui. Apparemment extatique de voir Tony à genoux. Il se releva aussi rapidement que ses jambes le permettaient. Malheureusement, un coup de fouet le fit valser contre une autre Formule 1, il tomba au sol à moitié assommé. Cependant il s'agissait de Tony Stark et il était assez intelligent pour se débrouiller. Il attendit que l'homme s'approche assez et esquiva le coup de fouet à la dernière minute. l'Électricité mit le feu à l'essence qui fuyait de la voiture mettant une distance entre son assaillant et lui. Il devait trouver un moyen de récupérer son armure. Soudain il vit sa limousine rouler à toute vitesse sur le circuit fonçant droit sur l'homme et sur lui à la même occasion. Il réussit à l'esquiver en grimpant au grillage entourant le circuit. A l'intérieur, Happy le regardait quelque peu étonné. Derrière, Pepper gardait beaucoup moins son calme.

« Vous êtes complètement malade ?! » hurla-t-elle à bout de nerfs.

« Ce type m'a attaqué ! »

« Faut qu'on dégage, » s'écria Happy.

« Donnez-moi la mallette ! »

L'homme se relevait déjà et malgré les coups de voiture répété de Happy, il continuait d'assener des coups de fouets, découpant la voiture petit à petit. Enfin, Pepper réussit à jeter la mallette de l'Iron Man à Tony. Dès que l'armure fut enfilé, il fut facile de vaincre l'homme. Il arracha le cercle lumineux sur cet homme à moitié fou et les CRS accoururent pour le coffrer. L'homme répétait qu'il avait perdu avec un fort accent de l'Est et il riait sans s'arrêter. C'était presque effrayant. Tony observa la copie du réacteur ARK dans sa main. Il était bien trop ressemblant aux premières versions qu'il en avait fait. Il l'écrasa de sa poigne de fer, personne ne devait mettre la main dessus.

Quand Pepper fut enfin calmé et que les petites entailles de Tony furent soignés. Il exigea de voir cet homme qui avait répliqué sa technologie avec beaucoup trop de facilité à son humble avis. On le dirigea vers la cellule de cet homme, une pièce blanche et vide. Ils l'avaient dépossédé de tout, il se tenait voûter, les mains liés mais il n'était pas inquiet. Il était... curieux ? Il attendait que Tony ouvre la bouche et Tony adore faire ça.

« C'est une belle technologie. Mais les hertz étaient lents. Tu aurais pu doubler les rotations. L'énergie du répulseur passe par des canaux de plasma ionisés. Efficace. Mais mauvais rendement. Tout de même, belle imitation. Pourquoi ? Avec un peu de travail, tu aurais pu la vendre très cher. Tu aurais pu la vendre à la Corée du Nord, à la Chine, à I'Iran ou sur le marché noir. »

L'homme semblait amusé par cette idée, donc ce n'était pas l'argent qu'il voulait. Il observa Tony avec un sourire en coin. Il commença à parler lentement et avec précision, son accent était à couper au couteau mais Tony comprenait chaque mot. C'était personnel.

« Tu viens d'une famille de voleurs et de bouchers. Et maintenant, comme tous les coupables, tu veux réécrire ta propre histoire. En oubliant toutes les vies que la famille Stark a détruites. »

« Parlant de voleurs, où as-tu trouvé les plans ? »

« Mon père. Anton Vanko. »

« Je n'ai jamais entendu parler de lui. »

« Mon père est la raison pour laquelle tu es vivant. »

« Je suis vivant parce que tu as eu une chance et que tu l'as ratée. »

« Vraiment ? Si on peut faire saigner Dieu, les gens cesseront de croire en lui. Il y aura du sang dans l'eau, et les requins viendront. Il me suffira d'attendre que le monde te consume. »

« D'où regarderas-tu le monde me consumer ? Ah ! D'une cellule de prison. Je t'enverrai du savon. »

Tony se leva, il en avait finis. Cet homme n'était qu'un fou qui lui en voulait, comme beaucoup d'autres. Il avait raison sur un point, s'il chutait ne serait-ce qu'une demi-seconde, les gens l'attaqueraient de plus en plus. C'est pourquoi il ne chuterait pas.

« Tony. Avant que tu partes... Du palladium dans la poitrine, c'est une mort douloureuse. »

Peut-être avait-il tort après tout ? Cet homme savait de quoi il parlait. Il toqua à la porte, il devait sortir.

Il était fatigué. Il avait envie de disparaître. Pourquoi c'était aussi compliqué ? Pourquoi les gens ne le laissait pas tranquille ?

« Tony, qu'est-ce que vous ne me dites pas ? »

Il releva la tête vers Pepper, elle était anxieuse comme toujours ou presque. Il aimerait énormément qu'elle arrête de faire cette tête à chacune de ses actions. C'était impossible.

« Je suis fatiguée. C'est tout. Je n'ai pas envie de rentrer. Pas envie de fêter mon anniversaire. Pourquoi ne pas rester en Europe ? Vous êtes déjà allée à Venise ? On rapatrierait Gwen et – »

« Tony. Tony ! Il faut que je vous dise que l'école de Gwen a appelé Happy. La principal Aldrin veut vous voir. »

« Bon sang... » soupira-t-il « pourquoi ? Gwen est douée, elle est même surdouée. »

« Apparemment, elle s'est mise à paniquer à peu près au même moment que l'attaque avait lieu à Monaco. Elle a fait l'école buissonnière, j'ai consulté les rapports de JARVIS et elle est arrivée à la maison, je ne sais comment. Elle est restée scotché à la télé tout le reste de la journée, je l'ai eu au téléphone, elle dort maintenant. »

Tony soupira. JARVIS était relié à TADASHI, elle avait dû être prévenue dès qu'il avait enfilé l'armure et ensuite, il avait dû la tenir au courant de tout ce qu'il s'était passé. Gwen était anxieuse, il le savait et parfois il regrettait d'avoir créer TADASHI pour elle, surtout si ça lui donnait envie de quitter l'école sur un coup de tête. Ce n'était pas un jour d'école qui allait tout changer, mais plus elle se différencierait des autres plus on la mettra à l'écart. C'était déjà très dur depuis que Julia était partie, elle avait des amis mais personne comme Julia.

« J'aurais une discussion avec elle en rentrant. Et Natalie s'occupera de caler un rendez-vous avec la principale. »

Il se reposa contre l'appuie-tête. Il avait sommeil.

25 mai 2010

La principale Aldrin était une femme dans la trentaine avec un visage rond et un sourire bienveillant, sa peau était parsemée de tâches de rousseur et elle portait de vieille robe à fleurs. Tout de suite, Tony se sentit à l'aise avec cette bonne femme. Ce n'était pas le genre de personne qu'il croisait souvent.

« Bonjour Monsieur Stark, bonjour Gwen. Asseyez-vous je vous en prie. »

Son bureau sentait la mandarine et des tas de coloriages d'enfants étaient accrochés au mur. Gwen qui semblait stressé à l'idée d'être convoquée dans le bureau de la principale sembla se détendre sous le regard de Mme Aldrin.

« Je crois que vous savez pourquoi je vous ai demandé de m'accorder ce rendez-vous. »

« Oui, j'ai cru comprendre que Gwen a quitté les cours par ma faute. »

La principale plissa les yeux, visiblement surprise.

« Votre faute ? »

« Oui, elle a appris ce qu'il se passait à Monaco et elle était tellement inquiète qu'elle a voulu revenir à la maison. J'en ai parlé avec elle et sachez que ça ne se reproduira plus. »

Mme Aldrin semblait encore plus perdue, elle regarda Tony puis sa fille.

« Excusez-moi mais je ne comprends pas, que s'est-il passé ? »

« Mon père s'est fait attaquer par un malade ! » s'exclama la petite fille, exaspéré.

« Gwen ! »

Tony se la jouait rarement père moralisateur mais l'attitude de sa fille le laissait perplexe, la professeur en revanche trouva cela familier.

« Ah je suis désolé, je n'ai pas la télé, et je ne suis pas toujours ce genre d'information. Je comprends mieux la réaction de Gwendolyne, en fait il me semblait que cela venait d'autre chose mais dans un sens cela me rassure. »

« ça vous rassure ? »

« Oui, je pensais qu'elle s'ennuyait trop et qu'elle avait décidé de ne plus suivre les cours à cause de ça. Les élèves surdoués font souvent ça, ils s'éparpillent et gâchent leur talent en faisant des bêtises, j'avais peur que Gwen finissent par faire ça. Mais en réalité, c'est une petite fille qui tient beaucoup à son père, je comprends qu'elle ait voulu s'assurer que vous alliez bien. »

Tony hocha doucement la tête, il comprenait parfaitement ce que voulait dire la prof, c'était un risque qu'il prenait en scolarisant Gwen de la sorte mais il savait qu'il ne pouvait priver sa fille de contact de son âge.

« D'ailleurs, j'ai tout de même remarqué qu'elle était de plus en plus dissipé, je pense que le départ de la petite Julia a joué, mais même avant elle se permettait de perturber le cours et de faire le clown. Rien de grave, mais les autres finissent par se dissiper aussi et ils n'ont pas autant de facilités qu'elle. C'est pourquoi, je pense qu'il serait bénéfique qu'elle change de classe à mi-temps. Le début de la semaine avec sa classe actuelle et la fin avec le niveau supérieur. Ce serait vraiment bénéfique pour elle. Elle pourrait retrouver le goût des études. Qu'en pensez-vous ? »

Tony se tourna vers sa fille. La solution n'était pas mauvaise, pas excellente non plus mais il était loin d'être expert en éducation et Mme Aldrin semblait vouloir le meilleur pour sa fille.

« Qu'en penses-tu, babycake ? »

Gwen rougis au surnom puis elle haussa les épaules.

« C'est pas à moi de choisir. »

« Bien sûr que si, Gwen, ton père à raison, si tu te sens plus à l'aise avec ta classe actuelle alors on ne changera rien mais tu as des capacités qui ont besoin d'être stimulées, je pense que tu comprends. »

Gwen haussa de nouveau les épaules.

« Si vous dites que c'est mieux... D'accord. »

« Très bien, je vais essayez d'arranger ça pour que ça se fasse au plus vite ! Merci beaucoup d'être venu Monsieur Stark. Votre fille est réellement brillante et je pense qu'elle s'épanouira plus ainsi. »

« Je vous crois, je veux le meilleur pour elle. »

Gwen lui fit un sourire maussade. Il ne pouvait pas mourir. Pas maintenant.

29 mai 2010

La voix doucereuse de Natalie s'éleva derrière lui. La jeune femme était belle dans son tailleur bordeaux, il mentirait en disant qu'il n'avait pas envie d'elle, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas cédé. Gwen avait été sa priorité et il avait mit l'alcool, les soirée et les femmes de côté pendant un moment. Il avait recommencé quelque fois mais jamais il n'était retourné dans ses vieux travers. Finis étaient les soirées et gueule de bois qui s'enchaînent. Il avait à l'idée qu'il pouvait, une toute dernière fois, faire tous ces excès ce soir. Le jour de son anniversaire. En commençant par Natalie. Il y avait quelque chose dans son regard, dans sa manière de marcher, de le regarder. C'était faux, il n'était pas idiot, mais ce qu'il y avait derrière il aurait aimé le découvrir. Juste pour son propre plaisir.

« Quelle montre voulez-vous porter ce soir, M. Stark ? »

Il regarda la cravate offerte par sa fille dans le miroir, ses envies disparurent. Dès que sa fille rentrait en ligne de mire, il se disait qu'ils devaient oublier tout ça. Pourquoi ? Peut-être pour être un père irréprochable. Il était loin de l'être.

« Je devrais annuler la fête. »

« Probablement. »

« Oui. Parce que c'est... »

« Le mauvais moment. »

« Oui, ça envoie un mauvais message. »

« Inapproprié. »

Natalie était tellement proche, il pouvait sentir la chaleur se dégager de son corps. Elle déposa une coupe dans sa main.

« Ça vous va ? » une voix comme du miel :douce, entêtante.

Elle resta là, près de lui, attendant une réponse.

« En or avec un bracelet brun. La Jaeger. Je voudrais la voir, » fit-il en s'éloignant, il continuait de se perdre dans ses yeux bleus mystérieux. « Apportez-les-moi. »

Natalie lui amena les montres, il les examina, ses pensées tout de même bien loin des montres. Soudain il sentit des doigts froids contre son front, juste là où il avait été blessé pendant son combat contre Vanko. Natalie appliquait une crème avec soin sur la plaie, son visage était différent, plus neutre, moins faux. Elle ne le regardait pas. Elle referma le pot de crème et un sourire revint sur ses lèvres.

« Je dois avouer que vous êtes difficile à déchiffrer. D'où venez-vous ? »

« Du service juridique. »

Tony se mordit la langue pour ne pas faire de commentaire.

« Je peux vous poser une question hypothétique ? Un peu étrange. Si c'était votre dernier anniversaire, comment le célébreriez-vous ? »

Natalie resta un moment interdite avant de baisser les yeux puis de les relever vers Tony avec une lueur étrange.

« Je crois que, pour une fois, je ferais ce que je veux avec qui je veux. »

Elle le regarda et il le fit aussi, il y avait un tas de choses qui pouvait découler de cette phrase. Tony comprit alors que la simplicité de ses envies n'étaient qu'un moyen d'échapper à l'inévitable. Il devait dire au revoir correctement à sa fille. Il ne pouvait pas ignorer éternellement ce qui allait se passer. Il pouvait préparer sa fille, à Stark Industries, à la vie de célébrité, au trahison et au prix de la confiance. Il pouvait lui raconter des tas de choses mais rien ne l'a préparait jamais à son départ. Alors il fallait lui donner un dernier moment, au quel elle pourrait penser des années plus tard et sourire. Partir avec le souvenir d'un père digne qui a fait tout ce qu'il a pu et non pas un ivrogne, fêlé, entouré d'hypocrisie, prêt à coucher avec la première venue. Jamais.

« Natalie. Annulez la soirée. »

« Bien, monsieur. »

Elle semblait satisfaite, Tony ne savait pas quoi en penser. Il regarda sa cravate dans le miroir. Elle était vraiment ignoble, qu'est-qu'il ne ferait pas pour sa fille.

Gwen était impressionnée par le paysage devant elle. Tony et elle avait volé pendant près d'une heure, en basse altitude et pas trop vite pour que Gwen puisse supporter le voyage en plus d'avoir un casque adapté. Tony savait que ça lui plairait, mais la voir réellement émerveillée par les champs de fleurs c'était autre chose. Elle regardait les pavots qui s'étendaient à perte de vue sous la lumière de la lune. L'armure était restée en stand-by derrière eux.

« On est où ? »

« Pourquoi tu chuchotes, Babycake ? »

« Je sais pas, c'est tellement calme. On dirait un autre monde. »

« C'est la Réserve du Pavots de Californie. Je me suis dit que ça te plairait de faire un pique-nique ici. » fit-il en montrant le panier qu'il avait à la main.

Gwen hocha vivement la tête et ils se mirent en quête d'un coin où pique-niquer. Ils se posèrent et disposèrent leur repas – des cheeseburgers – devant eux. Ils firent en sorte de ne pas aller sur les fleurs pour ne rien endommager. Gwen semblait plus heureuse qu'elle ne l'avait été ces derniers temps. Tony se demandait si c'était de sa faute, elle passait du rire aux larmes en très peu de temps et ça l'inquiétait.

« Je croyais que tu devais faire une grosse fête pour ton anniversaire. Si j'avais su, j'aurais fait un gâteau ! »

« J'ai changé d'avis et je n'ai pas besoin de gâteau. Rien que de t'avoir toi, c'est suffisant pour embellir mon anniversaire. »

Gwen s'esclaffa, un vrai rire qui remontait des entrailles. Elle était vraiment jolie, comme il voudrait la voir grandir, devenir incroyable, tellement stupéfiante que personne ne lui arriverait à la cheville. Mais elle serait aussi aimée parce qu'elle est gentille, douce et respectueuse. Personne ne douterait d'elle. Ce serait une personne de confiance qui rends le monde meilleur.

« Est-ce que ça va, papa ? »

Tony sortit de ses pensées et lança un regard à son burger presque froid dans ses mains.

« Oui, j'ai juste plein de choses dans la tête. »

« Des mauvaises choses ? »

« Non. Je pense à ton avenir. Tu seras brillante. La meilleure des ingénieures. »

Gwen baissa la tête.

« Et si je ne voulais pas l'être, si je voulais pas vraiment m'occuper de Stark Industries. »

« Tu en es capables. »

« Peut-être ! » s'exclama Gwen soudain à fleur de peau « mais moi, je veux être gymnaste professionnelle ou... Ou batteuse dans un groupe de rock. Ce serait bien aussi ? »

Tony resta un instant sous le choc, il avait projeté beaucoup d'espoir en sa fille. Sa fille de neuf ans qui avait sûrement d'autres rêves que de diriger une société ou d'inventer de nouvelles technologies. Il s'affaissa. Il aimait sa fille, il lui avait montré, l'avait chérit à n'en plus pouvoir, l'avait épaulé dans chacun des moments de sa vie et il avait attendu d'elle qu'elle suive ses pas. Un peu comme son propre père, l'amour en moins dans son cas. C'était douloureux. Encore plus que le palladium dans sa poitrine.

« Bien sûr, ce serait même très bien. Tu es une Stark alors évidemment, je voudrais que tu reprennes l'affaire ou que tu en fasses partie mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligée. Je ne t'obligerai jamais babycake. »

Il lui embrassa le front. Elle se laissa bercer un moment. Soudain, l'armure émit un signal. Tony fronça les sourcils et alla voir.

Monsieur, je pense que vous devriez rentrer à Malibu de toute urgence.

Il lança un regard à sa fille qui était toujours assise par terre, le regard interrogateur. Il grogna, il ne pourrait donc jamais être tranquille. Ils remballèrent toutes leurs affaires et repartirent pour Malibu. Ils atterrirent sur le balcon près d'une deuxième armure toute argenté. Elle se tourna vers eux, Tony poussa Gwen vers l'intérieur où se trouvait Pepper, Happy et Natalie. Ils semblaient tous les trois assez déboussolé.

« Je suis désolé, mon pote, j'ai pas le choix. »

« Rhodey ? »

Ce n'était pas possible, son meilleur ami n'était pas venu le voler tout de même ?! Il tenta d'activer les boosters pour décoller mais Tony se jeta sur lui, en proie à une rage infini. Il n'en pouvait plus. Comment Rhodey pouvait lui faire ça ? Ce dernier lui décocha un coup qui le fit valser dans le mur et atterrir dans la salle de sport, il entendit dans le loin quelqu'un crier, il lui semblait que c'était Pepper, il priait pour que ce ne soit pas Gwen. Il se saisit des poids pour assener plusieurs coups à Rhodey mais lui ripostait avec la même hargne. Tony sentait ses forces le quitter, il n'était plus capable de continuer ainsi. Un coup l'envoya valser à terre et par réflexe, il leva la main prêt à tirer. Rhodey en fit de même.

« Tu veux y goûter ? »

« Baisse le bras. »

« Tu ne mérites pas de porter cette armure, » cracha-t-il.

« Tony, on est pas obligé d'en arriver là ! »

C'était trop tard, ils tirèrent en même temps, créant une onde de choc qui se reverba à travers tout le bâtiment. Il tomba en arrière, incapable de se tenir sur ses jambes plus longtemps tandis que Rhodey malgré l'onde, resta encré dans le sol, debout, implacable. Il ne dit pas un mot et s'envola dans le ciel. Derrière lui, il y avait un trou béant qui donnait dans le salon, Happy tenait Pepper qui s'était effondré au sol. Natalie se tenait plus proche, elle le regardait, les mains étaient tirés en avant comme pour rattraper quelqu'un.

Gwen.

Elle se tenait sur les gravas provoqué par le trous dans le mur. Elle tremblait. Elle ne pleurait pas. Elle le fixait mais elle n'avançait pas. Figée dans ce trou béant, incapable d'avancer, ni de reculer. Elle avait peur. Et il comprit bien vite que c'était de lui. Natalie secoua la tête derrière elle, ce fut la première à reprendre ses esprits et elle attrapa Gwen pour l'enlever des gravas. Il se rendit compte qu'il avait fait de sa propre maison un terrain miné. Natalie haussa Gwen sur sa hanche avec facilité et celle-ci enfoui sa tête dans les boucles rousses. L'assistante lui lança un dernier regard froids et quitta la pièce. Il pouvait voir Pepper hurler, il ne l'entendait pas. Il avait terrifié sa propre fille, il avait détruit sa propre maison. Il avait ruiné son futur à lui et à elle. Il s'envola à son tour.

30 mai 2010

Gwen était incapable de dormir, incapable de réfléchir ou de faire quoique ce soit qui aurait pu lui sortir les images de la veille de la tête. Son père s'était transformé sous ses yeux en quelqu'un qu'elle ne reconnaissait pas et qui lui faisait peur. Happy venait la voir toutes les heures pour s'assurer qu'elle allait bien, ou en tout cas qu'elle ne refasse pas une crise d'angoisse.

La veille, Natalie l'avait déposé chez Happy mais Gwen refusait de lâcher l'assistante qui finit par lui promettre qu'elle reviendrait et que tout irait bien. A peine la femme eut quitté la pièce que Gwen fut prise de tremblement, elle n'arrivait plus à respirer et elle se sentait tomber dans un puis sans fond. Happy avait mis un long moment à la calmer. La sensation revenait continuellement, les images se rejouaient devant ses yeux et sa gorge se refermait, la laissant suffocante. Maintenant, elle restait assise dans le grand fauteuil plein de coussins et de plaids de Happy, le regard vide.

« Livraison de pancakes, » fit-il doucement en déposant une assiette sur la table basse devant elle.

Elle ne réagit même pas, se contentant de fixer le mur. Happy se baissa à sa hauteur et posa une main sur son front.

« Je vais bien, » dit Gwen machinalement, posant enfin son regard sur son gardien.

« Tu n'as pas l'air bien. Gwen, je... je suis inquiet pour toi. »

Gwen repoussa sa main d'un geste sec, réitérant qu'elle allait bien ce qui n'était évidemment pas le cas. Happy n'insista pas et quand il revint une heure plus tard, l'assiette n'avait pas bougé et Gwen non plus.

Gwen n'arrivait pas à dormir, elle restait allongée dans son lit mais elle ne pouvait pas fermer les yeux. Soudain, elle entendit un éclat de voix, suivis du silence. Curieuse (et souhaitant penser à autre chose) elle sortit de sa chambre, la maison était plongée dans le noir le plus total, il n'y avait que le bureau de Happy, dont la porte était entre-ouverte, qui émettait un soupçon de lumière. Elle s'approcha sur la pointe des pieds, entendant de mieux en mieux son gardien, visiblement au téléphone.

« Sérieux, patron, je sais pas si c'est une bonne idée. Vous l'auriez vu aujourd'hui... Non... Non plus... Vous êtes sûr ? Elle va pas être contente... Oui mais combien de temps ? C'est votre fille quand même ! »

Gwen sentait l'agacement dans la voix de son gardien, il parlait d'elle avec son père.

« Elle a besoin de vous...Vous pouvez pas la laisser comme ça »

C'était comme une claque en pleine figure. Son père la laissait, son père était en train de l'abandonner, il ne voulait plus d'elle. Un cri animal s'extirpa de sa gorge et elle tomba au sol, ses jambes incapables de la retenir plus longtemps. Le sol devint flou et de grosses larmes se mirent à couler. Elle entendait Happy lui parler mais elle n'arrivait pas à comprendre, sa respiration ne cessait de se couper. Elle se sentit engloutie dans un câlin mais elle suffoquait, elle suffoquait, elle se noyait, tout était noir.