Note de l'auteure : J'utilise l'orthographe originale anglaise de Draco Malfoy. Cette fiction est basée sur l'ensemble des œuvres de J.K. Rowling et est le fruit d'une longue et intense recherche pour rester fidèle à l'histoire originale. C'est pourquoi certains passages sont largement inspirés des livres. Si une partie a dû être reprise à l'identique pour le besoin de l'histoire, un astérisque (*) prévient les lecteurs. Les personnages et l'univers d'Harry Potter sont l'entière propriété de J.K. Rowling. La trame de l'histoire originale ne sera pas modifiée dans cette fiction et il n'y aura donc pas de Dramione ou autres, l'idée étant de découvrir l'évolution de la famille Malfoy avant la chute finale de Voldemort.


Chapitre 1. L'été avant Poudlard.

Draco Malfoy a grandi au domaine familial situé dans le Wiltshire où il a reçu la parfaite éducation associée à sa nature et son rang : celui de sorcier et fils unique de la famille Malfoy, l'une des 28 familles de Sang-pur de Grande-Bretagne. Dès son plus jeune âge, il a été suivi par plusieurs précepteurs chargés de l'instruire sur les bonnes manières et le bon comportement à adopter dans la société aristocratique mais aussi sur l'histoire de la famille de Sang-pur Malfoy et les bases de la sorcellerie. Le jeune garçon blond au teint pâle et aux yeux gris était beaucoup plus attentif à cette dernière matière qu'aux autres, au grand désespoir de son père qui exigeait de sa part une rigueur et une excellence dans tous les domaines. Levant les yeux au ciel chaque jour, fatigué de devoir punir son fils pour les farces qu'il faisait subir à ses précepteurs d'histoire et de savoir-vivre, Lucius Malfoy avait cependant du mal à cacher sa fierté quand il constatait les progrès de Draco en sorcellerie. Il n'en avait jamais douté : son fils était doué et semblait avoir des prédispositions pour l'art des potions. Mais la théorie ennuyait de plus en plus le jeune Malfoy et les journées qu'ils passaient avec ses amis Théodore Nott et Vincent Crabbe, fils d'amis proches de ses parents avec lesquels il avait grandi, étaient consacrées à imaginer leur vie de sorcier adultes.

Une matinée vers la fin de l'été de sa onzième année, Draco revint de la volière du Manoir en courant avec une lettre dans les mains. Ce n'était pas la seule qu'il ait reçu cet été là mais celle qu'il tenait dans ses doigts fins était sans aucun doute la plus importante aux yeux du jeune garçon. La qualité du parchemin et l'écriture à l'encre vert émeraude ne laissaient que peu de doutes sur l'identité de l'expéditeur. Draco retourna l'enveloppe et caressa du bout des doigts le sceau de cire rouge frappé d'un écusson qu'il pouvait reconnaître entre mille avant d'ouvrir la lettre et lire son contenu avec hâte :

(*)

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Albus Dumbledore

Commandeur du Grand-Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers

Cher Mr Malfoy,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard.

Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

Veuillez croire, cher Mr Malfoy, en l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall

Directrice adjointe.

(*)

Draco se précipita dans le salon pour rejoindre ses parents et leur montrer, non sans fierté, le prestigieux sésame. Il aperçut un instant l'émotion dans le regard de sa mère, réalisant la vitesse à laquelle son unique fils grandissait, pendant que son père marmonnait quelque chose dont Draco ne comprit que « … mieux fait … Durmstrang ». Draco lui tendit le second parchemin que contenait la lettre de Poudlard et son père lut attentivement la liste des fournitures en précisant à Draco que sa mère et lui l'emmèneraient au Chemin de Traverse la semaine prochaine afin de faire leurs achats. Il leva les yeux par-dessus le parchemin et vit son fils quitter la pièce en courant, trop impatient d'envoyer une lettre à Nott et Crabbe pour leur donner rendez-vous samedi prochain. En entendant son père lui rappeler une énième fois que ce genre de comportement n'était pas approprié en présence d'adultes, Draco ralentit et sortit du salon en marchant, avant de se remettre aussitôt à courir une fois hors de vue de son père, un immense sourire illuminant son visage.

Narcissa se pencha vers la table basse installée en face des deux fauteuils où son mari et elle étaient assis :

- « Tu es trop dur avec lui Lucius. » dit-elle en versant une tasse de thé.

- « Et toi pas assez Narcissa, cela compense. » répondit l'intéressé en se replongeant dans l'exemplaire de La Gazette du Sorcier qu'il lisait avant que son fils ne vienne troubler le calme de la matinée.

- « Ce n'est encore qu'un enfant. » Lui rappela-t-elle en lui tendant une tasse.

- « Mais pas n'importe lequel. Il est notre unique héritier et à ce titre, son comportement se doit d'être irréprochable. Nous ne pouvons nous permettre de passer pour n'importe quelle autre famille de sorciers. Nous ne le sommes pas, nous ne l'avons jamais été et nous ne le serons jamais. » Conclut-il sèchement.

Sur ces mots, Lucius quitta le salon sans prendre la peine de boire son thé et alla s'enfermer dans son bureau situé à côté. Narcissa se leva et s'approcha de l'immense fenêtre. Elle contempla le jardin un instant resplendissant en cette période de l'année, songeuse.

Depuis la fameuse nuit d'Halloween qui signa la chute de Lord Voldemort il y avait maintenant dix ans, Lucius était devenu un homme aigri, ne cessant de vivre dans le passé. L'époque où il faisait partie des sorciers puissants était révolue mais il était toujours dans l'attente de pouvoir embrasser la gloire à nouveau. Sans pour autant négliger l'éducation de fils, Narcissa savait très bien que Lucius nourrissait l'espoir de rencontrer l'illustre Harry Potter, persuadé que seule la sombre puissance de ce jeune garçon avait pu être à l'origine de la chute du Mage Noir. Il n'était d'ailleurs pas le seul dans son entourage proche à adhérer à cette idée. Bien que non issu d'une lignée de Sang-pur, le jeune garçon semblait être le meilleur moyen pour accéder de nouveau au pouvoir. Alors Lucius attendait son heure, préparant chaque jour Draco au rôle qu'il allait jouer dans la nouvelle ascension de leur famille.

Comme tous les enfants de son âge, Draco adorait passer du temps dans la longue allée sinueuse bordée de magasins du Chemin de Traverse. Draco s'échappa de l'escorte de ses parents quand il aperçut Nott et Crabbe au loin. Les trois amis se ruèrent vers la boutique de Quidditch. Le nez collé à la vitre, Draco écoutait Nott lui parler de ce nouveau balai, le Nimbus 2000, dont la vitesse était encore plus impressionnante que la version précédente. Lucius et Narcissa se firent bousculer par une espèce de géant qui descendait la rue, et Lucius pinça les lèvres pour ne pas insulter ce geste qu'il considérait comme un cruel manque de respect pendant que Narcissa récupérait son fils pour l'emmener dans une boutique un peu plus loin. La devanture violette et légèrement abîmée était surmontée d'une enseigne : « Madame Guipure, prêt-à-porter pour mages et sorciers ». Narcissa entra avec son fils et commanda les trois robes de travail noires ainsi que la cape d'hiver avec attache en argent demandées dans la liste des fournitures. Après avoir donné ses directives à Madame Guipure, elle se tourna vers son fils.

- « Ton père et moi allons poursuivre les achats pendant que Madame Guipure prend les mesures nécessaires à la confection de tes habits. Sois sage et poli s'il te plait. » Lui précisa-t-elle en déposant un baiser sur son front.

Draco croisa les bras et pesta. Il aurait préféré mille fois accompagner son père chez Fleury et Bott que passer la prochaine demi-heure seul avec la vieille dame qui tenait la boutique. Narcissa ne céda pas et Madame Guipure emmena Draco au fond du magasin. Elle le fit monter sur un tabouret et lui passa la première longue robe. Draco soupira mais se laissa faire, priant pour que les lunettes de la femme soient toujours ajustées à sa vue et qu'il ne se retrouve pas avec une aiguille plantée dans la cheville.

Après avoir passé la dernière robe, Draco était persuadé qu'il finirait par mourir d'ennui ici quand un autre garçon, vraisemblablement de son âge, passa la porte de la boutique en faisant tinter la clochette qui était accrochée au-dessus. Plutôt maigre, les cheveux noirs hirsutes et avec des petites lunettes rondes devant ses yeux verts, Draco ne le reconnut pas et pensa que c'était surement parce que, contrairement à lui, il n'était pas issu d'une famille aristocrate, ils ne fréquentaient donc pas les même cercles. Il haussa les épaules, se disant que peu importe son origine, il ferait parfaitement l'affaire pour passer les prochaines longues minutes qui l'attendaient avant de pouvoir enfin quitter la boutique de Madame Guipure.

Draco engagea la conversation et constata rapidement que son interlocuteur n'était pas très loquace alors il parla la majeure partie du temps. Il entama la conversation sur son idée fixe de faire en sorte d'avoir un balai dès la première année à Poudlard, alors que c'était formellement interdit, et son envie d'intégrer l'équipe de Quidditch de sa maison. Il fut particulièrement étonné que le brun ne sache pas dans quelle maison il pensait aller. C'était bizarre car ce sujet de conversation était sur toutes les lèvres des jeunes sorciers et sorcières à partir du moment où ils recevaient leur lettre d'admission.

Draco lui était persuadé d'aller à Serpentard, toute sa famille avait intégré cette maison et son père avait même été préfet ! Voyant que son interlocuteur semblait perdu quand Draco parlait de l'organisation de l'école, il finit quand même par s'interroger sur ses origines. Il fut rassuré en apprenant que les parents du garçon étaient bels et bien des sorciers. Rien n'assurait qu'il ne soit pas issu de Sang-Mêlé mais au moins il ne faisait pas partie de ses parasites de Sang-de-Bourbe. Il ne cacha pas son opinion, héritée de l'éducation qu'il avait reçue, mais se garda bien de prononcer ce terme, son père lui ayant maintes et maintes fois rappelé que ce genre de sentiments ne pouvait être pleinement exprimé en dehors du cercle très privé de leur famille et amis proches. Soucieux de s'assurer qu'il n'avait pas fait d'erreur en se dévoilant ainsi, Draco interrogea l'autre garçon sur son identité mais celui-ci quitta la boutique avant même de répondre à la question.

Draco sortit de la boutique de Madame Guipure pour rejoindre en courant ses parents de l'autre côté de l'allée. N'ayant pas pris soin de lire la liste envoyée par McGonagall, il découvrit les ouvrages qu'il allait étudier cette année et haussa un sourcil en constatant qu'il avait déjà lu la moitié d'entre eux. Son père lui rappela alors que tous, à son grand regret, n'avaient pas le privilège d'avoir reçu la même instruction que lui. Il fit promettre à son fils de ne pas se reposer sur ses acquis et de tout faire pour honorer la digne maison de Serpentard et remporter la Coupe des Quatre Maisons, sinon il allait en subir les conséquences. Draco tourna la tête en imaginant ce que son père pourrait être capable de lui faire et aperçut alors l'immense cage posé à côté de sa mère. De ses grands yeux jaunes, un jeune hibou grand-duc le dévisageait. Il interrogea sa mère du regard mais ce fût son père qui intervint.

- « Tu gâtes trop cet enfant Narcissa. » dit-il en soupirant.

- « Et toi pas assez Lucius, cela compense. » lui répondit-elle avec un sourire en coin.

Elle se pencha et attrapa la cage pour la porter à hauteur des yeux de son fils.

- « Il te plaît Draco ? »

- « Evidemment Maman ! » s'exclama le garçon « Mais nous avons déjà assez de hiboux au Manoir, pourquoi un autre ? »

- « Il est temps que tu apprennes à t'occuper de ton propre animal. » puis elle se pencha encore un peu pour chuchoter à l'oreille de son fils « Et ainsi, je pourrais t'envoyer quelques friandises à Poudlard sans que ton père ne le sache. » ajouta-elle avec un clin d'œil.

Un large sourire illumina le visage du garçon dont le regard semblait chercher quelque chose.

- « Ne deviez-vous pas allez me chercher ma baguette ? J'ai si hâte de l'avoir entre les mains ! » S'enthousiasma Draco en sautillant.

- « Allons mon garçon, ressaisis-toi. Ce comportement n'est vraiment pas digne d'un Malfoy. Choisir sa première baguette n'est pas une chose à prendre à la légère. »

- « Je sais tout ça Papa, tu ne cesses de me le répéter. »

- « Savoir n'est pas comprendre, et il est grand temps que tu saisisses la nuance ! »

C'est ainsi que Lucius Malfoy clôtura la discussion et dirigea sa femme et son fils vers la prochaine boutique dont l'enseigne ne comportait que le nom du propriétaire, ce qui était bien suffisant compte tenu de la réputation de ce dernier. Draco poussa la porte de chez Ollivander. Quand il la passerait de nouveau, il sera propriétaire de la seule chose dont un sorcier ne peut se passer : sa baguette.

Draco s'avança vers le comptoir et découvrit pour la première fois l'intérieur de la boutique. Il ne fut pas dérangé par le peu de luminosité qui filtrait au travers des vitres sales car habitué à traîner dans les cachots du Manoir mais fut impressionné par les hautes étagères qui atteignaient le plafond et débordaient de centaines, voire de milliers de boîtes allongées et rectangulaires. Draco crut voir la lueur de deux étoiles au fond de magasin avant de s'apercevoir qu'il s'agissait en réalité des grands yeux pâles du propriétaire, Garrick Ollivander. Ce dernier s'approcha un peu dans l'allée que formaient les deux plus imposantes étagères, juste assez pour découvrir son nouveau client. Il s'inclina poliment devant la famille Malfoy puis fit demi-tour pour se diriger à nouveau vers le fond de la boutique.

Surpris par le comportement étrange de l'homme, Draco se tourna vers ses parents. Son père se tenait debout, une main sur l'épaule de sa mère, assise sur l'unique chaise en bois de la pièce. Ils étaient immobiles et ressemblaient comme deux gouttes d'eau au portrait de famille, outrageusement immense, installé au-dessus de la cheminée du salon principal du Manoir. Draco arqua un sourcil avant de hausser les épaules. Ses parents étaient toujours en représentation du moment où ils franchissaient les grilles du domaine qui entoure le Manoir, peu importe qu'ils ne soient que tous les trois dans la pièce en cet instant. Il allait les interroger pour leur demander si ils étaient bien certains que c'était ce vieux fou qui fournissait les meilleures baguettes du monde quand ce dernier réapparut devant lui. Il tendit une boîte ouverte à Draco qui se saisit de son contenu.

Une étrange chaleur parcourra son corps, depuis son cœur jusqu'à sa main au moment même où ses doigts se refermaient sur le manche de la baguette. Des étincelles argentées sortirent du bout de la baguette et Draco sentit une légère brise sur son visage. Le sourire aux lèvres, Ollivander s'adressa au jeune sorcier.

- « Aubépine, crin de licorne, 25.4 cm très exactement.»

- « Du crin de Licorne ! » S'exclama Lucius, faisant sursauter Narcissa et Draco. « Vous n'aviez quelque chose de moins puissant encore ? »

- « Je me trompe rarement Mr Malfoy, et ne faites pas l'erreur de sous-estimer cette créature magnifique et tellement rare. » Il se tourna vers Draco. « La force d'une chose ou d'une personne ne se voit pas toujours au premier regard. » Ajouta-t-il à l'intention du garçon.

Draco ne comprit pas la dernière remarque du fabriquant de baguettes et décréta simplement qu'il était bel et bien fou. Cependant, l'intervention de son père résonnait dans sa tête et c'est l'air légèrement déçu qu'il rangea sa baguette. Sa mère s'approcha et s'agenouilla en face de lui. Elle tendit une main qu'elle posa délicatement sur la joue de son fils. Draco ne fut pas surpris d'un tel acte venant d'elle mais plutôt qu'elle ne porte aucune attention au regard de leur entourage, certes restreint à Ollivander.

- « Allons Draco, ne soit pas déçu. Savais-tu que le cœur de la baguette de ta propre mère était également fait en crin de licorne ? »

Draco sourit et sa mère lui sourit en retour en apercevant la lueur perçante dans les yeux gris de son fils. Rassuré par les paroles de sa mère, les trois membres de la famille Malfoy quittèrent la boutique et le Chemin de Traverse pour rentrer au Manoir. Draco s'endormit ce soir-là en serrant sa baguette contre lui. Plus que deux semaines à attendre et il franchirait enfin les grilles de l'immense château de Poudlard.

Fin du premier chapitre


Voilà pour ce premier chapitre. J'espère qu'il vous plait et vous donne envie de lire la suite des aventures. N'hésitez pas à me faire part de vos retours et vos impressions sur ce premier chapitre, en review ou par message privé. Je me fais un plaisir de répondre à chacun d'entre vous.

A très bientôt pour la suite des aventures du jeune Draco Malfoy.

NickyMarolle - Moldue de naissance, Serpentard de cœur.