Genre : UA, OOC, Romance
Couple : Draco et Harry of course !
Encore un grand merci à toutes les personnes qui m'ont laissée une review !
Bonne lecture !
The Lust III
Il était déjà plus de dix heures du matin lorsque Harry passa les portes de McGonagall et Associés. D'une humeur massacrante, il traversa les couloirs d'un pas rapide pour se rendre directement dans le bureau du jeune responsable de la création.
« Ronald Weasley ! », gronda-t-il en ouvrant la porte dans un grand fracas. « Dans mon bureau ! MAINTENANT ! »
Puis il disparut aussi vite qu'il était apparu.
« Euh… je repousse votre rendez-vous de dix heures trente ? », demanda Lavande Brown un peu effrayée par l'éclat de voix de Harry.
« Je crois que c'est préférable. », répondit le rouquin à son assistante avant de partir affronter son ex-meilleur ami.
Arrivé devant la porte du bureau de Harry, Ron frappa quelques coups avant d'entrer.
Le jeune directeur marchait de long en large dans son bureau comme un lion en cage. Il foudroya littéralement le rouquin des yeux, lorsque ce dernier referma la porte derrière lui.
Lui, qui d'habitude était toujours tiré à quatre épingles, arborait maintenant une chemise blanche froissée dont les derniers boutons avaient été de toute évidence oublié, une cravate bordeaux qui pendait de manière lâche autour de son cou et ses cheveux étaient plus ébouriffés que jamais.
« 'lut Harry. », dit Ron sur un ton qui se voulait léger. « T'as passé une bonne soirée ? »
« Je peux savoir ce qui t'es passé par la tête ! », s'exclama le jeune homme.
« Et bien… disons que… sur le moment ça paraissait une idée assez sympa. », se défendit-il.
Harry le fusilla du regard.
« … mais de toute évidence mon idée n'était peut-être pas si bonne que ça. », poursuivit-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux roux. « Ecoute Harry, je suis désolé. Je pensais que tu passerais une super soirée mais vu ta réaction… C'était si nul que ça ? »
Suite à cette question, des images très chaudes de sa nuit envahirent l'esprit de Harry et sans qu'il ne puisse rien y faire, de charmantes rougeurs apparurent sur ses joues.
« Harry. », l'interpella son ami en voyant cette réaction très parlante. « Tu me cacherais pas quelque chose par hasard ? »
Mais le brun n'avait aucune envie de s'épancher sur ce sujet. Il était furieux contre Ron et il allait le lui faire savoir.
« Ne change pas sujet s'il te plait ! Mais qu'est-ce qui t'a pris de faire appel à un prostitué ? Tu te rends compte de la gravité de la situation ! »
Le jeune directeur de la création resta interdit quelques instants avant de purement et simplement éclater de rire.
« Et en plus tu te fous de ma gueule ! »
« Non. », se défendit le rouquin entre deux hoquets. « C'est pas ça… en fait t'as rien compris. »
Le fou rire redoubla d'intensité.
Vexé, Harry se dirigea vers son fauteuil et y prit place en croisant les bras. Mi-agacé, mi-perdu, il dut prendre son mal en patience et attendre que Ron veuille bien cesser de se payer sa tête.
Après quelques instants d'hilarité, le rouquin essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux et tenta de reprendre son calme.
« Tu as fini ? », dit Harry d'une voix sèche.
Ron acquiesça sans toutefois se départir de son éternel sourire.
« Désolé mais je crois qu'il y a un petit malentendu. », commença le rouquin. « Je ne t'ai jamais envoyé de prostitué. »
« Et tu appelles ça comment un homme payé pour faire l'amour avec toi ? »
« Mais Harry, je ne l'ai pas payé. »
Complètement perdu, le brun passa une main lasse sur son visage.
« Je ne comprends plus rien à cette histoire. », murmura-t-il.
« Je suis désolé. Je pensais vraiment que tu connaissais le fonctionnement du club The Lust. »
Harry lui envoya un regard sceptique.
« Pas comme un habitué. », dit rapidement le rouquin pour éviter tout quiproquo. « Mais de… réputation. »
« Ca n'est pas du tout le cas alors s'il te plait explique-moi une bonne fois pour toute dans quoi tu m'as embarqué. »
« Et bien… ce club n'est pas une maison close comme tu sembles le penser. C'est plutôt une sorte de lieu de rencontre. »
« Développe. »
« Disons que tu sois une personne extrêmement riche ou influente et que tu souhaites une aventure d'un soir. Quelque chose qui ne t'oblige pas à t'investir une fois la nuit passée. Tu ne veux pas non plus fréquenter n'importe qui mais plutôt des gens de ton milieu social. Et bien ce club sert à ça. Il met en contact des personnes qui souhaitent… euh… »
« S'envoyer en l'air ? »
« C'est ça. », répondit Ron. « Et je te rassure, tous les membres inscrits sont consentants. Mise à part la cotisation du club personne ne paie personne pour faire… ce que tu sembles avoir fait hier. »
« Cet homme n'était pas un prostitué ? »
Le rouquin fit un mouvement négatif de la tête. Contrairement à Harry, la situation semblait assez l'amuser.
« Mais je ne suis pas membre. », dit le jeune directeur avant de lever un regard surpris vers son ami. « Ne me dis pas que toi tu … »
« Non ! T'es fou ! Hermione me tuerait si je fréquentais un lieu comme celui-ci. », rétorqua-t-il. « En fait je connais le propriétaire et… il m'a fait une fleur. »
« Et il a accepté sans même me connaître ? »
« Oui mais c'est parce que lui et moi sommes de vieilles connaissances. Sinon il n'aurait jamais pris le risque de faire entrer un inconnu dans le cercle de ses clients. », expliqua Ron. « En plus tu as le profil parfait pour faire partie de ses habitués. Tu es le directeur européen de l'une des plus grandes multinationales du pays, tu es jeune, beau et célibataire. Tout ce qui peut plaire à sa clientèle gay. »
Suite à ses révélations, l'esprit de Harry était en pleine révolution.
Le bon côté de cette situation c'est qu'il n'avait pas couché avec un prostitué. Il éprouva du soulagement à cette idée.
Quand il s'était levé ce matin, il avait culpabilisé à mort en réalisant qu'il avait abusé d'un être humain. Parce qu'on pouvait tourner ça comme on voulait et trouver toutes les excuses possibles et inimaginables, personne n'était consentant lorsqu'il se prostituait.
Le mauvais côté c'est qu'il avait couché avec un homme qu'il ne connaissait absolument pas. Bon… pour être franc ça n'était pas la première fois.
Lorsqu'il sortait en boîte pour faire la fête, il lui arrivait de finir la nuit avec de jeunes hommes qui lui plaisaient. Pas besoin de voir leur curriculum vitae pour faire l'amour, du moment qu'ils se protégeaient.
Mais cette fois-ci… c'était différent.
Il n'avait pas cherché à faire cette rencontre et cette idée le dérangeait un peu…
même si…
elle ne justifiait pas entièrement le malaise qui l'habitait depuis qu'il s'était réveillé seul dans son lit.
« Harry ? Harry ? », l'interpella Ron en voyant son ami perdu dans ses souvenirs. « Tu es encore avec moi ? »
Le jeune homme acquiesça avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
« Tu sais qui c'était ? », demanda le brun. « Je veux dire… son identité. »
« De ton invité surprise ? Non. Ce sont des informations confidentielles que seuls les membres du club connaissent. »
Face à cette réponse, Harry se replongea dans son mutisme. C'est son ami qui le sortit de sa rêverie.
« Il ne t'a pas dit son nom ? Je veux dire… vous avez passé la nuit ensemble alors… »
« On n'a pas discuté Ron. »
« Oh. »
« Et quand je me suis réveillé ce matin il était déjà parti. », dit Harry. « Tout ce que je connais de lui c'est son nom. Il m'a dit s'appeler Malfoy. »
« Ca ne me dit rien. », répondit Ron en réfléchissant. « Mais ça n'a pas une grande importance puisque c'était juste pour une nuit. »
Harry s'enfonça encore plus dans son fauteuil et se mit à mordiller sa lèvre inférieure comme il le faisait à chaque fois que quelque chose le préoccupait. Son regard s'égara sur la grande baie vitrée d'où l'on pouvait voir les hautes silhouettes des buildings.
« Ne me dis pas que tu voudrais le revoir ? »
Son ami ne répondit pas à la question.
« Ecoute Harry, ça n'est pas à moi de te dire comment tu dois gérer ta vie privée, mais les personnes qui s'inscrivent dans ce club ne veulent pas d'une relation suivie. »
« J'en suis bien conscient Ron. »
« Dans ce cas il n'y a aucun malaise n'est-ce pas ? »
Harry se retourna vers son ami et collègue.
« Aucun je t'assure. », répondit-il en souriant.
« Je suis content de te l'entendre dire. »
Le jeune responsable de la création se dirigea vers la porte. Ses rendez-vous n'allaient pas l'attendre indéfiniment.
« Oh Ron ? »
Le rouquin se retourna vers Harry, attendant la suite de sa phrase.
« Je veux que tu me promettes quelque chose. »
« Dis-moi. »
« Pour mon prochain anniversaire, laisse Hermione choisir mon cadeau. »
Ron ne put s'empêcher de sourire avant de répondre à la demande de son ami.
« C'est promis mais faudra pas venir te plaindre si tu te retrouves avec un caniche à poils courts. », dit-il en quittant la pièce sur un dernier salut de la main.
Une fois seul, Harry laissa son esprit vagabonder à sa guise.
Ses pensées dérivèrent automatiquement vers un certain inconnu au regard aussi gris qu'un matin d'orage.
Si Harry voulait être franc avec lui-même, il devait s'avouer que Malfoy avait eu sur lui un sacré effet. De toute sa vie, il n'avait jamais vécu une nuit aussi intense et aussi étrange.
Il avait véritablement cru avoir affaire à un… professionnel et il était persuadé que c'est ce qui avait transparu de ses paroles. Il était d'ailleurs surprenant que son amant d'un soir ne se soit pas vexé par ses allusions.
Mais rien dans le comportement de Malfoy ne lui avait fait penser qu'il se fourvoyait complètement dans ses opinions.
Bien au contraire…
Malfoy avait été si…
Si…
Expert dans les jeux de l'amour.
A cette seule pensée, la température de Harry augmenta légèrement. S'il se concentrait un peu, il pouvait encore sentir la douceur de ses caresses sur sa peau ainsi que les frissons que faisaient naître les lèvres de Malfoy lorsqu'elles se perdaient sur sa gorge.
Harry ferma les yeux.
Il pouvait même sentir le parfum si particulier du blond. Une odeur entêtante et unique. Tout chez son amant l'avait séduit. De son physique avantageux à ses manières quelque peu hautaines mais toute en finesse.
Lui qui se targuait d'avoir toujours la maîtrise de son environnement, s'était retrouvée comme une proie devant un animal sauvage : hypnotisé et sans défense.
Harry s'humecta les lèvres sentant les prémices du désir envahir son corps.
Il fallait qu'il se fasse une raison. Aussi surprenant que cela pouvait être, cet homme l'avait séduit en une seule et unique nuit de passion.
Il ne connaissait rien de lui mise à part son nom de famille…
Et certaines parties de son anatomie.
Alors pourquoi un tel engouement pour cet inconnu ?
Etait-ce le coup de foudre ?
Harry n'y croyait pas. Pour lui, on ne pouvait tomber réellement amoureux d'une personne qu'on ne connaissait pas. On éprouvait du désir, de la passion mais l'amour est quelque chose qui se construit en connaissant les bons comme les mauvais côtés de son compagnon.
Etait-ce le désir physique ?
Si ça n'avait été que ça, cette drôle d'impression, qui ne voulait pas le quitter depuis son réveil, aurait disparu. La nuit qu'il avait partagée avec Malfoy aurait comblé plus d'une nymphomane.
Etait-ce cette aura de mystère qui avait entourée leur rencontre ?
Harry ne le savait pas.
La seule chose qui était certaine c'est que Malfoy ne semblait pas vouloir quitter son esprit. Quoi qu'il fasse ses pensées dérivaient automatiquement vers son amant.
Et ça ne pouvait pas continuer ainsi !
Cet homme avait accepté de le voir pour partager une nuit. Une seule et unique nuit. Sans promesse ni obligation quelconque.
Harry n'avait donc pas le choix.
Il devait se sortir cet homme de sa tête. Et le plus tôt serait le mieux.
Le jeune directeur se leva de son fauteuil, réajusta sa cravate et enfila sa veste pour masquer l'état lamentable de sa chemise. Une fois vêtu plus ou moins convenablement pour le poste qu'il occupait, Harry se dirigea vers la porte de son bureau.
Il avait suffisamment perdu de temps à rêvasser sur un homme qu'il ne reverrait plus.
Inconsciemment, Harry plongea sa main dans sa veste. Ses doigts frôlèrent une surface lisse et souple. Intrigué, le jeune directeur sortit l'objet de sa poche. Il resta quelques instants immobiles, les yeux rivés sur la carte qu'il tenait entre ses doigts.
Harry parut hésiter mais il finit par laisser choir l'objet dans la corbeille à papier.
Il était temps pour lui de retrouver le monde réel et de cesser de se complaire dans ce qui n'avait été, somme toute, qu'une aventure d'un soir.
Le jeune directeur sortit de son bureau et referma la porte derrière lui.
Dans la corbeille à papier se trouvait le carton d'invitation apporté par Malfoy la nuit précédente et sur lequel on pouvait lire :
The Lust
Private Nightclub
A suivre…
