Genre : UA, OOC, Romance
Couple : Draco et Harry of course !
Encore un grand merci à toutes les personnes qui m'ont laissée une review !
Bonne lecture !
The Lust IV
« Vous avez donc ici les résultats prévisionnels pour les trois prochains mois. Si vous comparez ça aux colonnes des pages 67 et 68 vous pourrez voir que … »
Assis dans la vaste salle de conférence de McGonagall et Associés, les cadres de direction étaient penchés sur une multitude de papiers où des colonnes de chiffres et de graphiques multicolores se succédaient les uns aux autres.
Le responsable financier, Neuville Londubat, discourait depuis plus de deux heures. Cette séance devait servir à planifier les budgets prévisionnels et à fixer les prochains objectifs financiers. Tous les chefs de service étaient donc présents et tentaient, tant bien que mal, de comprendre et d'assimiler l'amas d'informations que leur collègue était en train de leurs fournir.
Tous étaient concentrés sur les rapports de gestion…
Tous…
Sauf un.
Perdu dans ses pensées, Harry Potter était à mille lieux de là.
On ne pouvait pas le deviner si on se fiait à sa posture car, tout comme ses collègues, il semblait plongé dans le monde merveilleux des rapports annuels.
Non.
En fait ce qui trahissait son manque d'attrait était immanquablement le fait qu'il n'avait pas dépassé la page huit depuis le début de la séance. Personne ne l'avait remarqué car ils étaient tous trop occupés à essayer de traduire ce langage plein de mystères et de sigles bizarres.
En fait, la seule personne qui finit par l'attraper en flagrant délit fut Ron. Le jeune responsable de la création avait terminé de griffonner des petits personnages sur l'une de ses feuilles de brouillon et se retrouva à court de support. Il tendit discrètement sa main vers Harry afin de chaparder une feuille vierge, lorsqu'il remarqua que le brun n'était pas du tout concentré sur l'ordre du jour.
Ron voulut lui faire reprendre pied dans la réalité et poussa légèrement le bras de Harry. Surpris, le jeune directeur sursauta vivement, interrompant de ce fait la passionnante tirade de Neuville sur les dépassements budgétaires du département administratif.
Tous les regards se braquèrent sur le brun.
« Une question Harry ? », demanda le responsable financier.
« Euh… non… », répondit-il en voyant qu'il était devenu le centre d'intérêt de ce petit groupe. Ne sachant pas trop comment faire pour se sortir de ce mauvais pas, il dit la première chose qui lui vint à l'esprit.
« Mais je pense qu'un petit break s'impose. On se revoit dans une demi-heure si vous êtes d'accord ? »
Toute l'assistance hocha vigoureusement de la tête, sautant sur l'occasion pour aller prendre soit sa dose de nicotine, soit sa dose de caféine (voir les deux pour certains).
« Neuville ? », demanda Harry pour ne pas froisser son jeune collègue.
« Pas de problème pour moi. », répondit-il en pensant déjà à la barre chocolatée qui l'attendait sagement sur son bureau et sur laquelle il allait pouvoir se jeter tel un fauve affamé.
« Dans ce cas à tout à l'heure. »
Les chaises grincèrent sur le parquet en bois ciré et tous se levèrent pour quitter la salle de réunion.
Seuls Harry et Ron restèrent.
Le jeune responsable de la création s'étira tel un chat après une bonne sieste et bailla bruyamment. Il ne détacha toutefois pas ses yeux de son ami qui lui s'était levé et se dirigeait à présent vers les grandes fenêtres.
Les mains dans les poches de son pantalon de marque, Harry laissa son regard s'égarer sur l'incessant flot de véhicules. La fin de l'après-midi approchait à grand pas et déjà les premiers ralentissements commençaient à se faire voir. D'ici une heure ou deux, les bouchons envahiront le centre-ville comme tous les vendredis soirs.
Ce week-end prolongé promettait d'être une véritable catastrophe pour tous ceux qui souhaitent ardemment quitter les bâtiments bétonnés pour se promener dans les campagnes environnantes.
Harry se félicita intérieurement d'habiter à seulement quelques pâtés de maisons de son lieu de travail. De plus, il avait l'intention de venir au bureau pendant tout ce week-end, comme il le faisait déjà depuis plusieurs semaines. Son rythme de travail, déjà conséquent à la base, s'était incroyablement accru.
McGonagall et Associés était en train de travailler sur l'acquisition d'une entreprise concurrente qui battait sérieusement de l'aile depuis deux ans.
Six mois auparavant, les dirigeants étaient sur le point de déposer le bilan lorsque la multinationale avait proposé un projet de rachat. Préférant renoncer à leur part de marché plutôt que de mettre des milliers de personne au chômage, le conseil d'administration avait accepté l'offre.
Il n'y avait donc rien de surprenant à ce que Harry soit au bureau bien avant tout le monde le matin et parte bien après tout le monde le soir, puisqu'il était en charge de la coordination de ce projet.
Quoique…
Une personne semblait moins encline à avaler cette version des faits.
Une personne proche de Harry.
Une personne qui le scrutait depuis la fin de la séance.
« Arrête. », dit Ron.
Harry tourna un regard interrogatif vers son ami.
« Arrêter quoi ? »
« De penser à lui. Je vais finir par croire qu'il t'obsède. »
« Tu dis n'importe quoi. », se défendit le brun.
« Ah oui. Il faut donc croire que la page huit du rapport de Neuville doit comporter des informations passionnantes pour que tu y passes plus de deux heures dessus. Surtout quand on sait que c'est la table des matières. »
« C'est vrai que je n'étais pas très concentré mais ça ne veut pas dire que je pensais à lui. »
« Me raconte pas n'importe quoi. Tu as le même air idiot que j'avais lorsque j'ai rencontré Hermione. Sauf que moi j'ai pris les choses en main. »
« Les choses en main ? », répéta Harry soudain très amusé par les paroles de son collègue. « Je te rappelle, à titre d'information, que c'est elle qui, au bout de six mois d'attente, a débarqué ici, t'a plaqué contre la photocopieuse et t'a caressé les amygdales pendant plus d'une demi-heure ! »
« Ouai ben... c'est tout comme. », marmonna le rouquin.
Le jeune directeur ne put s'empêcher de sourire face à la mauvaise foi de son ami.
« Plus sérieusement Harry, pourquoi tu ne le contactes pas si tu en as tellement envie ? »
« Je connais même pas son nom. »
« Tu n'as qu'à aller voir le responsable du club. Il sera ravi d'accueillir un nouveau membre »
« J'en sais rien. », dit Harry en haussant les épaules. « Je trouve que c'est pas très… sain comme genre de relation. »
« Tu n'es pas obligé de … euh … consommer. Le but et de remettre la main sur ton mystérieux inconnu, pour le reste à toi de voir. », répondit Ron en gribouillant un nom et un numéro de téléphone sur un bout du rapport de Neuville. Il déchira ensuite l'information et la tendit à Harry.
Le brun se rapprocha de la table et prit le papier dans ses mains.
« Dis-moi Ron. », demanda-t-il en lisant le nom que son ami lui avait donné. « Comment as-tu connu ce… Sirius Black ? »
« En fait, c'est un parent éloigné. »
« T'es sérieux ? »
Le rouquin acquiesça.
« Je comprends maintenant pourquoi il a accepté de te rendre service. »
« On ne se voit pas souvent mais il n'a pas hésité une seule seconde. Quand j'étais plus jeune, il venait de temps en temps à la maison pour les fêtes. Tu aurais dû voir ça, il n'arrêtait pas de se disputer avec ma mère pour un oui ou pour un non. »
« Ils ne s'entendaient pas. »
« Non, je crois juste qu'il adorait la faire enrager. », répondit Ron en souriant. « Mais tu verras, c'est un homme très bien. »
« Il est marié ? », demanda Harry par curiosité.
« Pourquoi ? »
« Je vois mal un homme marié tenir un établissement comme celui là. Sa femme doit être très conciliante. »
« En fait, il est célibataire mais il a effectivement quelqu'un dans sa vie. »
« Et ça ne la dérange pas ? »
« Je ne pense pas. Rémus est plutôt quelqu'un à l'esprit ouvert. »
« Un homme ? »
« Oui. », répondit Ron. « Pour certains membres de mon entourage, Sirius est une brebis galeuse. Lorsqu'il a annoncé son homosexualité à l'une de nos réunions de famille, beaucoup lui ont tourné le dos. »
« Ca arrive souvent. », dit Harry en pensant à des souvenirs personnels qu'il aurait préférés oublier.
« Moi je m'en fous. Sirius reste Sirius. Qu'il préfère les bruns aux brunes ne changera pas mon opinion à son sujet. »
Le jeune directeur acquiesça en silence. C'était une des raisons pour lesquelles il appréciait autant Ron. Il prenait les gens comme ils étaient et ne tentaient pas vainement de les changer en quelque chose qu'ils ne deviendraient jamais.
« Tu penses que je devrais le contacter ? », demanda le brun.
« Je crois que tu devrais faire quelque chose pour te sortir de cette situation. Je te connais Harry et tu n'es pas du genre à attendre que les évènements arrivent mais plutôt à foncer tête baissée. », répondit-il. « C'est d'ailleurs pour ça que je ne comprends pas vraiment ton attitude. »
« C'est juste que… s'il est inscrit à ce club, c'est qu'il ne veut pas d'une relation suivie. Je crois que j'ai juste peur de me prendre une veste ou de me rendre compte une fois devant lui que je m'étais fait des films et qu'en fait c'est un homme… ordinaire. »
« C'est toi qui vois. »
« En fait, il faut simplement que j'arrête de jouer les midinettes et que je me reprenne en main. »
« Tu m'as déjà dit quelque chose d'avoisinant il y a quelques semaines. », le nargua Ron.
« Oui mais cette fois je vais m'y tenir. Je pourrais… faire du sport ? »
« Ou de la poterie ? », se moqua le rouquin.
« Apprendre à jouer du triangle ? », plaisanta Harry.
« Conquérir le monde ? »
Les deux hommes éclatèrent de rire.
« Euh… excusez-moi ? », dit Angelina Johnson en interrompant la passionnante activité de Harry et Ron. « Les avocats pour la fusion vous attendent dans votre bureau. »
« Ils n'avaient par rendez-vous aujourd'hui. », s'étonna Harry face à l'annonce de son assistante.
« Je sais mais ils ont dit que c'était important. Il semblerait que le plan social comporte des lacunes. Si nous ne voulons pas nous retrouver face à une grève des employés lors du rachat de la société, il serait judicieux d'étudier la question le plus rapidement possible. »
Harry soupira.
« Dîtes leurs que j'arrive tout de suite. »
Angelina acquiesça avant de quitter la pièce.
« Il faudrait repousser la séance à lundi matin. », dit Harry en se tournant vers son ami. « Tu peux voir ça avec les autres ? »
« Oui bien sûr. »
« Merci. », dit le jeune directeur avant d'enfiler sa veste et de se diriger vers son bureau.
Décidemment, il ne manquait plus que ça pour terminer cette journée assommante !
Il n'avait aucune envie de jouer les négociateurs pendant des heures et il sentait déjà poindre le mal de tête. Mais mieux valait ne pas repousser ce genre de rendez-vous car il avait appris, par expérience, que les hommes de loi ne se déplaçaient jamais gratuitement et s'il ne voulait pas entendre Neuville pousser des hauts cris lorsqu'il verrait arriver les honoraires de leur cabinet d'avocat, il ferait mieux de prendre son mal en patience et de régler rapidement les problèmes restés en suspens.
Au moins, il échapperait pendant encore quelques jours au détail des frais de papier et trombones. Il appréciait vraiment Neuville mais son sens du détail était parfois un peu trop poussé.
Quoi que, à choisir entre, écouter l'état prévisionnel approfondi de leurs finances pour l'année à venir ou pourparler pendant des heures sur les détails de la fusion, Harry ne savait pas trop quoi prendre.
Résigné à endurer encore une soirée peu engageante, le jeune directeur entra dans son bureau.
« Je suis désolé de vous avoir fait attendre. », dit-il en poussant la porte de son bureau avant de se figer sur le seuil.
« Ca n'est pas grave, nous savons que vous êtes très occupé et nous apprécions que vous puissiez nous recevoir au pied levé. », répondit l'un des avocats en lui tendant la main. « Je me présente, Blaise Zabini, je suis ravi de faire votre connaissance. »
L'homme, qui faisait face à Harry, devait bien faire un mètre quatre-vingt-quinze. Sa peau brune, ses yeux noirs et ses cheveux sombres coupés courts trahissaient ses origines métissées, tandis que la coupe parfaite de son costume et son attaché-case gravé à ses initiales indiquaient qu'il ne faisait pas parti de n'importe quel cabinet d'avocats.
Harry serra la main qui lui faisait face avant de se retourner vers le deuxième homme.
Vêtu d'un costume de grand couturier de couleur bleu foncé, d'une chemise et d'une cravate parfaitement assorties, l'avocat était nonchalamment appuyé contre le bureau de Harry. Ses cheveux longs et blonds étaient retenus en un parfait catogan qui tombait en partie sur son épaule. L'homme de loi regardait Harry avec un sourire en coin et son regard gris clair trahissait son amusement.
Il s'avança vers le jeune directeur et sortit sa main de sa poche pour la lui tendre.
Ce fut avec des papillons dans le ventre que Harry la prit dans la sienne, pour une poignée de main ferme et (presque) naturelle. Sans le vouloir, il sentit un agréable frisson parcourir sa colonne vertébrale au simple contact de cette paume contre la sienne. Sa bouche s'assécha tandis que son cœur se mit à battre avec plus de vigueur.
« Malfoy, Draco Malfoy. », se présenta l'avocat. « Enchanté de vous connaître. »
« Moi de même. », répondit le brun par automatisme.
Il lâcha ensuite la main de son homologue.
Harry venait de retrouver son inconnu…
Et dans son esprit c'était confusion totale !
A suivre…
(j'ai pas réussi à caser mes deux petites lignes fétiches à la fin de ce chapitre … c'est pas faute d'avoir essayé… ;)
