6- Un retour...à la case départ ?
Il avait visé le milieu du front : un coup mortel. Kakashi rattrapa l'arme par le manche sans même regarder dans sa direction. Il n'avait pas quitté Gaï des yeux et ce devait être réciproque car celui-ci rattrapa sans difficultés son kunaï quand le ninja lui jeta à la tête.
Non mais ça va pas ? Vous êtes complètement dingue !
Suki venait de se remettre du choc, et après un rapide calcul de probabilités de ses chances
de survie sans l'intervention de Kakashi, elle avait ressentit comme un léger agacement.
Vous auriez pu me tuer avec vos conneries !
Mais c'était mon objectif principal ! De toutes façons peu te chaut puisque tu es déjà morte ! Et si môsieur Hatake ne m'avait pas empêché... Mais d'ailleurs, pourquoi as-tu fait ça ? Est-ce l'habitude de notre rivalité qui t'y a poussé ? Ha ha ! Je t'ai démasqué ! Tu veux l'éliminer avant moi et t'en attribuer le mérite alors même que c'est moi qui l'ai confondue ! Tu me sous-estimes ! D'ailleurs je te parie que je l'aurais renvoyée d'où elle vient dans cinq minutes : si je perd je ferai tout le trajet jusqu'à Konoha sur les mains !
Elle n'est pas morte : elle vient de l'autre côté...
Après quelques brèves explications, il fût décidé que seule l'hokage pourrait apporter une
solution à ce problème. La journée n'étant pas très avancée, ils entamèrent immédiatement le retour d'une manière plutôt original : Gaï ne revient jamais sur sa parole... La situation aurait put être amusante pour Suki s'il ne s'était pas avéré que même en marchant sur les mains le ninja était plus rapide qu'elle ! Au bout d'un (long, long, très long) moment, il devint évident qu'elle n'arrivait plus à suivre le rythme ; s'en apercevant, Kakashi ralentit petit à petit son allure et Gaï en profita pour accélérer sur un :
Plus vite les mollusques ! On se croirait dans une course de limaces valétudinaires ! Tu vois Kakashi ? Une fois de plus ma discipline de fer triomphe de tes faibles capacités innées ! C'est une nouvelle victoire pour... Hé ! mais qu'est-ce que vous faîtes ?
Je suis fatigué, on fait une pause.
Quoi ? Toi fatigué ? Mais ça fait à peine 6 heures qu'on marche ! Tu veux donc ternir la réputation de notre village ?
Ecoute si tu ne peux pas tenir en place, tu n'as qu'à aller t'occuper de la bande de brigands qui nous suit depuis une demi-heure...
Pourquoi faire ? Ils ne nous ont pas importuné que je sache ?
On est suivi !
Suki regretta aussitôt ce qu'elle avait dit : elle allait vraiment passer pour un boulet maintenant !
Kakashi ouvrit la bouche mais Gaï lui coupa la parole :
Oui, nous sommes traqué par une bande de vils truands, 14 pour être précis, d'on un qui boite, et ils sont plus bruyants qu'une bande d'alouatas seniculus pris d'assaut par des pulex... Comment as-tu pu ne pas réaliser leur présence ?
Et si tu allais t'en occuper au lieu de dire des bêtises ? Ces brigands sont les restes d'une bande avec laquelle nous avons eu quelques démêlés...
C'est bon Kakashi ! J'ai compris ! Vous voulez rester seuls ! Non seulement tu me fais comprendre, sans le moindre tact d'ailleurs, que je gêne ; mais en plus tu m'envoies faire ton sale boulot ! Peuh !
Gaï tourna les paumes, ses talons se trouvant un peu trop éloignés du sol pour que les bouger ait une incidence sur sa position (Argh ! Ce crétin est contagieux !), et disparut dans les fourrés. Débarrassée momentanément de son permanent regard réprobateur, Suki se laissa tomber sur une souche. Les six dernières heures avaient été les plus fatigantes de sa vie : les deux ninjas avaient d'abord pensés se déplacer d'arbres en arbres mais s'étaient rappelés à temps que le saut sur plus de dix mètres nécessite un certain entraînement, que ce soit en longueur ou en hauteur, entraînement que n'avait pas la jeune fille... Elle avait eu un faux espoir quand Gaï avait déclaré qu'ils iraient en marchant...mais la notion de marche n'était manifestement pas la même sur sa planète ! Au loin Suki entendit des éclats de rire, sûrement les brigands qui découvraient Gaï en train de faire le poirier, puis il y eut un silence pesant, suivis de près par des cris de colère, puis de peur. Pour finir, il y eut un hurlement si horrible que même le buisson derrière Suki frissonna... Avant que la jeune fille ait pu faire quoique ce soit, un homme en jaillit, la bâillonnant d'une main, et l'attrapant de l'autre, il disparut avec elle dans les fourrés. Kakashi, trop occupé à guetter le retour de Gaï, ne s'était aperçut de rien.
Après avoir assommé la jeune fille, l'homme avait couru silencieusement pendant une dizaine de minutes. Enfin sûr de ne pas avoir été suivi, il déposa le corps qu'il portait sur son épaule, sorti un couteau et l'enfonça dans la gorge de celle qui avait fait tuer ses compagnons, ceux-ci étaient vengés...
