Petit mot de l'auteure : texte écrit pour l'anniversaire de Geraldine James en crossover avec le 2e jour du Défi parental : "histoire du soir"
- Mirabel le reconnu surtout à sa voix : c'était son oncle Bruno ! Révéla théâtralement Anne. Et... fin !
- Vraiment ?! S'exclama Mirella.
D'ordinaire, la fermière ne s'impliquait pas tant dans les histoires d'Anne, se contentant d'hocher distraitement la tête lorsque celle-ci se lançait dans ses tirades enflammées. Mais la semaine précédente, la rouquine lui avait demandé un service : elle avait écrit un premier jet de roman et voulait le lui lire. Son rôle consistait à écouter et donner son avis sincère à la fin. Marilla avait accepté, sentant combien cela lui tenait à cœur. Sa seule condition avait été que cette lecture partagée n'empiète ni sur l'école, ni sur leurs tâches respectives. Elles s'étaient donc réservé un créneau le soir, juste avant de se coucher.
À sa grande surprise, Marilla avait prit un sincère plaisir à suivre le conte imaginé par Anne. Connaissant sa fille adoptive, elle s'attendait à une histoire d'amour sans espoir, et il s'y trouvait en effet beaucoup de romance. Mais elle avait aussi ajouté une bonne dose d'histoire familiale compliquée, qui n'était pas sans lui rappeler leurs passés respectifs. Marilla c'était ainsi attachée aux personnages, surtout à la petite Mirabel qui se débattait pour maintenir sa famille à flot. Et maintenant, voilà qu'elles arrivaient à la fin du livre de Anne avec une telle révélation ; le retour de son oncle disparu !
- Mais tu ne peux pas terminer l'histoire comme ça ! S'indigna-t-elle.
- Bien sûr que non. Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin du livre 1.
- Car tu as prévu un deuxième tome ?
- Toute une série ! Répondit fébrilement Anne.
Et alors que la rousse lui expliquait les intrigues qu'elle avait imaginé pour la suite, Marilla fit un sourire attendrit. Si quelqu'un lui avait dit deux ans auparavant qu'elle passerait ses soirées à écouter les histoires d'une gamine de douze ans, elle ne l'aurait jamais cru. Et pourtant, aujourd'hui, elle n'imaginerait plus sa vie autrement.
