Bonjour tout le monde. Bon de toute évidence, le site ne va pas mieux, donc je reprend les mêmes et je recommencer. Merci beaucoup pour vos messages, c'est adorable de votre .part.

Bon pour la suite, tout le monde pense que je vais faire un chapitre qui craint, genre je vais faire revenir le Juge à l'improviste... trop pas mon genre.

Elena : oui le repas était haut en couleur et en caractère. C'est sûr que ce groupe n'a rien de commun. Bisous !

MC : c'est le moyen de prouver aussi que Bella n'a pas des amis aussi à chier que tout le monde le dépense. Même s'ils ne sont pas parfait, ils tiennent à elle. Bisous !

Guest : Ne jamais sous estimer Al, elle est maligne et elle a de la ressource. Les deux groupes n'ont pas franchement grand chose en commun, mais ils vont essayer, parce qu'ils ne perdent rien à apprendre à ce connaître. Il était temps que R et B se réconcilient. Quant au Juge, le pire est probablement à craindre s'il apprend tout ça. Bisous !

Guest : Merci à toi pour le Message. Bisous !

Bien sur ce, je vous laisse, moi je Vais Bosser. Bonne conférence !


Deux semaines. Voilà deux semaines que Bella vivait chez eux et Paul n'avait qu'une envie. Qu'elle ne reparte jamais. C'était juste... comme si elle les complétait. Il ne s'était jamais rendu compte qu'il manquait quelqu'un chez lui, mais depuis qu'il l'avait, Bella remplissait un vide. Elle s'était épanouie de jour en jour. Deux semaines plus tard, elle était méconnaissable. Paul et Bella dormaient ensemble chaque soir, se parlant, s'apprivoisant. Parfois, le Quileute mourrait d'envie de s'emparer de ses lèvres, mais il avait toujours la crainte que Bella prenne peur. Il savait qu'elle avait des sentiments pour lui. Une personne comme Bella ne minaudait pas. Ses sourires étaient vrais, ses câlins aussi, ses attentions elle ne les offrait à personne d'autre que lui. Il fallait qu'il trouve le bon moment. Parce que Paul était bien décidé à passer à l'action à un moment ou à un autre. Il savait qu'il l'aimait, il espérait qu'il en était de même pour elle. Alors, à un moment donné, il allait bien falloir que Paul fasse le premier pas, car clairement, Bella en était incapable. Le Quileute comprenait très bien. La peur était une partie d'elle.

Deux fois par semaine, Jasper l'appelait pour parler, la plupart du temps il se confrontait à un mur ou à une personne gentille, mais qui n'avait pas envie de se confier. Le bougre était pourtant tenace, il y mettait du sien. Mais personne n'obtenait plus d'information que Paul. Voilà comment un soir, après moult paroles persuasives, le Quileute avait réussi à lui faire enlever ses chaussettes. Ce qui l'y avait vu lui avait retourné le cœur. Le dessous des pieds de la brune était clairsemé de tant de cicatrices qu'on ne savait pas où elles commençaient et où elles finissaient. Certaines étaient plus blanches que d'autre. Paul se demandait comment il allait pouvoir se retenir face au Juge la prochaine fois qu'il le verrait. Il s'était contenté de prendre les pieds de la brune dans ses mains, de les masser en douceur et de changer de sujet. Paul n'était pas sûr de pouvoir contrôler ses nerfs s'il en apprenait plus le soir même.

Mais aujourd'hui était un jour particulier. C'était l'anniversaire de Paul, 18 ans. Même s'il n'avait toujours pas le droit de boire, il allait pouvoir voter. C'était déjà ça. Pour l'occasion ses amis et sa mère avait prévu un feu de camp prêt de la maison. La saison était plutôt clémente pour un mois de février. D'habitude, ils ne mettaient pas un nez dehors tellement il faisait froid. Là, il n'y avait même pas de pluie. C'était vraiment un jour béni ! Sa mère, Leah et Bella s'étaient surpassées pour préparer à manger. Les meubles allaient être repoussé pour permettre de faire rentrer tout le monde à l'intérieur si besoin. Bella prit les clefs de sa voiture en regardant l'heure et lui fit signe.

- Bon moi j'y vais, je reviens dès que possible, s'exclama-t-elle en mettant son manteau.

- Où vas-tu ? demanda-t-il en finissant de pousser la table à manger contre le mur.

- Il est bientôt 20h, il faut que j'aille répondre au téléphone, lança-t-elle en haussant les épaules.

- Attends je finis ça et j'arrive...

- Non, tu as encore du taf, Quil arrive pour te filer un coup de main, ne t'en fais pas, j'y vais et je reviens, tu n'auras même pas le temps de te rendre compte que je suis partie, sourit-elle en l'embrassant sur la joue.

- Je t'ai dit d'attendre, tu n'y vas pas seule, insista-t-il têtu.

- Je sais encore retourner chez moi sans toi, s'amusa-t-elle en riant.

- Non, s'il te plaît ! grogna-t-il mécontent qu'elle ne l'écoute pas pour une fois.

Avec sa chance légendaire, ce serait le soir précis où elle tomberait sur Royce. Pas une fois ils ne l'avaient vu pointer le bout de son nez, mais la mise en garde de Jasper restait gravée en lui. Il avait promis qu'il ne la laisserait pas seule et il ne le ferait pas.

- Quel est le problème ? demanda Bella perdue.

- J'allais poser la même question, intervint Leah surprise par la réaction de son ami.

Une autre chose qui avait bien changé. Leah et Bella étaient devenues inséparables. Alice avait de la concurrence. Aussi différente qu'elles puissent être les deux jeunes femmes s'entendaient bien.

- Je ne veux pas qu'elle y aille seule voilà tout, grommela Paul ne souhaitant pas lui en dire plus.

- Pas grave, j'y vais avec elle, trancha Leah en haussant les épaules. Laisse moi me préparer et dans deux minutes on y va.

Paul grimaça, il aurait préféré qu'un des gars y aille, mais bon à défaut, Leah ferait l'affaire. Bella le regardait toujours surprise. En y réfléchissant, il ne l'avait jamais laissé seule pour aller chez elle. Il allait falloir qu'ils en parlent. Leah arriva comme une bombe et bouscula la brune.

- Allez avance, parce que sinon on se sera jamais à l'heure pour ton psychopathe de père, balança Leah avec sa délicatesse légendaire.

Bella s'amusa en se laissant traîner. Ils avaient cette capacité à la faire sourire avec si peu. Leah arracha les clefs de voiture de la main de la brune et s'installa d'autorité derrière le volant.

- C'est ma voiture, s'amusa Bella en la voyant faire.

- Ouep ! Je sais ! Mais moi je rêve de la conduire depuis que je la vois garée devant chez Paul. J'ai un vieux tacot, laisse moi profiter de cette petite merveille par pitié.

La brune ne lui refusa pas ce plaisir. Bella avait une belle voiture uniquement parce que son père voulait qu'on ne se trompe pas sur son statut social. Selon Rosalie, sa voiture était une bombe de vitesse, mais Bella était bien trop respectueuse des limitations pour oser voir ce qu'elle avait dans le ventre. Ça n'avait pas empêché à sa batterie de tomber en panne. Leah se fit plaisir sur la route, ses accélérations étaient brutales et sa vitesse bien au dessus de ce qui était autorisée. Bella essaya bien de la calmer au départ, mais Leah était beaucoup trop euphorique. Alors elle laissa tomber. Elles arrivèrent bien avant l'heure chez les Masen. Le sifflement de Leah quand elle vit la battisse fit sourire son amie. Elle prit ses aises à peine mit-elle les pieds à l'intérieur. Bella attendait l'appel comme tous les soirs, même si ce soir, elle ne souhaitait qu'y mettre fin pour retourner au plus vite à la fête qui l'attendait à la Push. Sa première fête en compagnie d'amis où elle n'avait pas besoin de faire semblant d'être quelqu'un d'autre qu'elle même. Leah finit par disparaître à l'étage, Bella s'en inquiéta un peu, mais n'alla pas la chercher non plus. Le téléphone pouvait sonner à tout moment. Son impatience était grande et autant habituellement elle allait chercher des affaires ou des livres, là, elle ne voulait pas s'éloigner. Puis il finit par sonner enfin. La voix froide et sévère de son père ne refroidirent même pas sa bonne humeur. Ce serait une bonne soirée, elle en était certaine. Elle répondit au mieux à son père, en essayant d'être le plus concise possible et en écoutant qu'à moitié ses menaces. Par chance, il semblait lui aussi avoir beaucoup à faire, il ne tarda donc pas. Raccrochant, la brune cherchant autour d'elle où pouvait bien être Leah. Elle était accoudée à l'escalier à l'étage avec une grimace de dégoût.

- Ton armoire est une catastrophe, tu comptes mettre quoi ce soir ? Un col roulé peut-être ?

- Et bien, bafouilla la brune en se mordant les lèvres. Je pensais qu'un jean suffirait...

- On passe chez moi avant de retourner chez Paul et c'est non négociable. faut faire quelque chose, ta garde robe c'est un attentat. Je suis certaine qu'Alice n'a jamais mit le nez dedans.

- Bah c'est à dire que...

- M'en fout ! trancha Leah en descendant les escaliers en vitesse. On y va. Grouille.

Une fois encore, elle fut poussée jusqu'à la voiture. Leah se remit derrière le volant, des étoiles plein les yeux, en souriant à sa nouvelle amie.

- On va s'amuser un peu ! s'écria la Quileute en appuyant comme une malade sur l'accélérateur.

La brune s'accrocha à l'accoudoir en regardant le compteur de vitesse. Bon sang, jamais elle n'avait conduit aussi vite !

- Allez lâche toi Bella ! cria Leah en appuyant encore un peu plus sur l'accélérateur. Ouvre cette fenêtre et respire la liberté, tu vas voir, c'est génial.

Ne comprenant pas très bien où elle voulait en venir, Bella fronça les sourcils. Alors Leah alluma la radio, attendit de trouver une musique sympa, monta le son jusqu'à faire cracher les enceintes, ouvrit les deux vitres avant et sourit comme une folle. Puis Bella se détendit en la voyant si heureuse, elle obéit donc et sortit sa tête à l'extérieur. Respirant l'air humide de Forks. Le froid vint frapper sur ses joues et la vitesse n'aidait pas. Puis un souffle de joie, de bonheur et de liberté monta dans ses veines. Elle se mit à rire sans raison en sortant sa main à l'extérieur. Le froid lui mordait les joues, lui piquait même les yeux mais elle n'en avait rien à faire. Pourquoi tout ne pouvait pas être tout le temps ainsi. De sa vie elle n'avait jamais été aussi heureuse que depuis qu'elle avait mit un pied à la Push.

- Alors ? s'écria Leah euphorique.

- Accélère, répondit Bella dans le même état.

Autant dire qu'elle eurent une chance insolente de ne pas se faire arrêter par la police. Elles arrivèrent plus vite que prévu à la Push. Bella fut surprise de voir l'armoire de Leah. La jeune femme ne semblait pas particulièrement féminine, mais elle semblait avoir quelque petites robes bien cachées dans ses placards. Certes ça n'avait rien à voir avec la pièce entière qu'Alice avait chez elle. Leah mit plusieurs robe devant sa nouvelle amie, grimaça, puis lui en tendit une avec des collants noirs.

- Vas essayer ça, il fait bon pour un mois de février, mais nous sommes tout de même à la Push, je n'ai pas envie que tu attrapes la mort.

Bella ne chercha même pas à discuter, après tout, pour une fois, elle avait envie de se faire jolie. C'était l'anniversaire de Paul. Ce serait bien qu'il la voit autrement pour changer. Alors elle mit la robe et les collants, plus ses bottines. Heureusement que Leah et elle avait la même taille, elle ne serait jamais rentrée dans les vêtements d'Alice. La Quileute en profita pour se préparer à son tour. Les deux jeunes femmes se retrouvèrent l'une devant l'autre, incrédule.

- Je ne t'ai jamais vu avec une robe, lança Bella étonnée que ça aille si bien à son amie.

- Qu'est-ce que je devrais dire, regarde toi, tu es adorable là dedans. Viens ici, je vais coiffer ta crinière.

- Je peux les attacher...

- Certainement pas ! siffla Leah en l'asseyant de force sur le lit et se mettant au travail.

La Quileute avait bien remarqué à quel point Paul aimait quand Bella avait les cheveux détachés. Elle avait vu tellement de chose ses dernières semaines qu'elle se mit à sourire. Ces deux là étaient fait pour être ensemble, même si elle n'aurait jamais parié là dessus au départ. Paul regardait la brune comme un prince se devant de sauver sa dulcinée. Bella, aux yeux de beaucoup, paraissait faible, sans caractère et pourtant, plus Leah apprenait à la connaître et plus elle se rendait compte que ça n'avait rien à voir. Pour subir ce que son amie subissait tous les jours depuis son enfance sans rien dire, elle devait avoir plus de force qu'elle ne le montrait. Son caractère était subtile. Elle en avait, elle s'en servait en dernier recourt, le seul face à qui elle l'écrasait c'était son père.

- Peux-tu... non laisse tomber, commença Bella en se mordant les lèvres.

Leah tira sur ses cheveux pour lui faire pencher la tête et plonger son regard dans le sien.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Crache le morceau, ordonna Leah sans méchanceté.

- Est-ce que tu aurais de quoi me maquiller un peu, juste un peu, je n'ai jamais vraiment essayé. Mon père ne m'a laissé qu'une seule fois me maquiller et c'était pour une audition de piano. Ma mère s'en était chargé. J'aimerai bien pour une fois, en profiter...

- N'en dis pas plus, c'est vendu. Et estime toi heureuse de ne pas avoir demandé à Alice, sinon tu étais bonne pour une journée de torture. J'ai ce qu'il te faut, ne t'inquiète pas.

Pour une fois que c'était Bella qui faisait ce genre de demande, Leah n'allait pas laisser passer l'occasion. La Quileute n'était pas une experte du maquillage, mais elle avait les bases. Isabella Masen allait être une autre personne ce soir et ce serait le cadeau de Leah pour l'anniversaire de Paul. Le pauvre allait baver toute la soirée. Elles firent au mieux pour ne pas trop tarder, mais déjà le téléphone de Bella sonnait. Paul s'inquiétait de ne pas les voir revenir. Les deux jeunes femmes explosèrent de rire en lui disant qu'elles n'en avaient plus pour longtemps. Quand elles arrivèrent devant la maison des Lahotte, Quil et Embry étaient en train d'allumer le feu à l'extérieur. Ils se retournèrent et restèrent sur le cul en voyant leur tenue. Le manteau des filles ne pouvaient cacher leurs jambes.

- Si on m'avait dit que je verrais ça un jour, lança Quil avec sourire taquin.

- Moi j'en connais un qui ne va pas s'en remettre, marmonna Embry en essayant de se retenir de rire.

- Sois indulgent, c'est son anniversaire, répondit l'autre amusé.

Se doutant de ce que les deux jeunes hommes étaient en train de raconter, Leah préféra emmener Bella à l'intérieur. La fête avait déjà commencé. Il ne manquait plus que Jacob de toute évidence.

- Toujours en retard celui là, grommela Leah déçue.

- S'il n'ouvre pas les yeux très vite, c'est que c'est un imbécile, chuchota Bella en s'accrochant à son coude.

- Ah qui le dis-tu ! s'écria Leah en levant les yeux au ciel faisait rire la brune.

- Vous voilà enfin..., commença Paul avant de perdre la parole.

De loin il n'avait remarqué que la chevelure brune de Bella, maintenant, il était face à des arguments qu'il n'avait pas prévu au programme. Des yeux marrons magnifiques sublimés par du khôl et du mascara, des lèvres réhaussaient d'une légère couleur pêche. Une robe, bordel c'était une idée de Leah, c'était certain. Même si la robe était sage et élégante, elle faisait son effet. Mettre Paul dans tous ses états. Mis bout à bout, il était muet devant une jeune femme magnifique qui faisait battre son cœur.

- Tu es superbe, la complimenta-t-il ébloui.

- Merci, c'est gentil, répondit Bella en rougissant puis en montrant Leah d'un coup de tête. Je lui dois beaucoup, apparemment ma garde de robe est... quoi déjà ?

- Un attentat. Pour mes yeux et ceux du monde entier, enchaîna Leah horrifiée en se souvenant de ce qu'elle avait pu voir. Bon ce n'est pas le tout, mais je vais aller aider les deux suaves dehors pour le feu, avant qu'ils brûlent la foret avec.

Elle s'éloigna avec un sourire satisfait aux lèvres. Leah ne pouvait rien faire de plus pour eux. Bella sourit de bon cœur à Paul, heureuse d'être là, avec lui. Il se rapprocha d'elle, oubliant qu'il y avait des invités qui les regardaient sûrement. Rachel avait mit au courant les parents des amis de Paul de tenir leur langue au sujet de Bella. Que sa présence à la Push était un secret qu'eux seul connaissaient et que le Juge ne le prendrait pas bien s'il venait à être au courant. Personne ne trouva rien à y redire, le peu de fois où ils avaient vu Bella, elle avait toujours été respectueuse et aimable. Aidant même leurs enfants avec leurs études par moment. Paul caressa la joue de la brune avec tendresse, il fallait qu'elle sache, il fallait que...

La magie se brisa au moment où la porte d'entrée s'ouvrit. Les plus proches se retournèrent pour voir les nouveaux venus.

- Bella ! s'écria quelqu'un choqué.

La brune se retourna alors au son de cette voix, sentant un frisson remonter tout le long de son dos. Que faisait-il là ? Le choc se voyait clairement sur son visage. Elle se referma aussitôt comme une huître, serrant ses bras autour d'elle en défense. L'inquiétude envahit son regard à la surprise de Paul.

- Charlie, qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle avec défiance.

- Rachel m'a invité. Je ne comprenais pas pourquoi à la base, mais je comprend un peu mieux maintenant. Que fais-tu ici ? Ton père est au courant ?

Le souffle de la jeune femme se coupa à cette question. Allait-il le prévenir ? Au fond, elle savait bien que non, mais c'était plus fort qu'elle. Et s'il trahissait sa confiance ?

- Non, admit Bella en se mordant les lèvres. Il l'ignore, vas-tu me dénoncer ? demanda-t-elle malgré tout en prenant son courage à deux mains.

- Plutôt crever, répondit Charlie avec un sourire tendre. Tout ce qu'il ignore est une bonne chose.

Sentant son affection déborder par chacun de ses pores, Bella s'élança dans ses bras et le serra de toutes ses forces. Charlie en fit de même en fermant les yeux de bonheur. Il l'embrassa sur le crâne. Sa nièce, c'était une partie de son cœur qu'on lui avait arraché. Il ne s'était jamais autant attaché à quelqu'un qu'à cette personne. Jusqu'à en perdre le job de ses rêves, sa femme, son argent et sa réputation. Riley Masen avait été un parfait bâtard. Charlie n'avait pas les armes pour faire face. Quand Renée lui avait dit de prendre ses distances et de partir avec elle, il en avait été incapable. Charlie ne pouvait rien faire pour Bella, même si ça lui arrachait le cœur de le constater chaque jour. Mais il ne pouvait pas partir en la sachant avec ce monstre. Il fallait qu'il reste, pour au moins lui proposer une sortie si jamais Bella voulait fuir. Ou pour réussir à avoir plus de preuve, malheureusement il avait échoué.

- Depuis quand est-il parti ? demanda Charlie heureux de la revoir.

- Deux semaines, avoua-t-elle.

- Et tu n'es pas venue me voir ?

- J'avais des choses à faire, répondit-elle penaude. Disons que certaines personnes me poussent au changement.

- Ces personnes sont-elles au courant de ce que tu risques si ton père s'en aperçoit ?

- Ils cherchent juste à m'aider, les défendit Bella en se reculant un peu.

- Oui je me souviens très bien de la fois où j'ai voulu t'aider moi aussi. Tu n'as plus jamais été la même après ça. Je ne veux pas qu'il te brise une fois de plus.

- Tu ne sais pas ce qui s'est passé..., commença-t-elle à se renfermer.

- Je n'avais pas besoin de savoir pour deviner, intervint son oncle sûr de lui. Plus personne ne t'a vu pendant deux semaines. Et quand tu as remis le nez dehors, tu ressemblais plus à un robot qu'à une gosse.

- On ne peut pas éviter les sujets qui fâchent pour une fois...

- Tu ne me parles plus Bella, tu ne viens même plus me voir, je sais que j'ai perdu ta confiance...

- Ça n'a rien à voir, grogna-t-elle en regardant si personne d'autre que Paul ne les écoutait. On peut changer de sujet s'il te plaît. C'est l'anniversaire de mon ami et j'aimerai en profiter.

- Tu esquives le sujet, encore, la gronda à moitié Charlie.

- Peut-être, mais je préfère faire ça et passer une bonne soirée, plutôt que de parler et me morfondre. Pas ce soir Charlie. Certainement pas ce soir.

- Il faudra bien un jour que tu...

- Bon, avec tout le respect que je vous dois chef Swan, elle a dit pas ce soir, intervint Paul en perdant patience.

Charlie tourna son regard vers lui aussitôt. Grand, baraqué, belle petite gueule, le regard de feu comme son père, Paul avait bien grandi. Le shérif s'en souvenait encore comme d'un gamin qui répondait à tout le monde avec une sévérité étonnante pour son âge.

- Je parle avec ma nièce, s'agaça Charlie en fronçant les sourcils.

- Et moi je protège mon amie, donc si vous êtes là juste pour la déprimer, faites demi-tour et rentrez chez vous. On trouvera bien quelqu'un pour ramener Jacob.

Le shérif en resta sur le cul. C'était bien la première fois que Paul Lahotte lui parlait de cette façon. Il vit le sourire tendre de Bella aussitôt et s'inquiéta un peu plus encore. Si le Juge apprenait toute cette histoire, sa nièce ne s'en sortirait pas sans dommage.

- Charlie, Charlie, Charlie ! s'exclama Rachel en débarquant. Tu ne vas pas commencer à jouer les troubles fêtes ? Surtout chez moi !

Il ferma les yeux en entendant cette voix. En cette terre il n'y avait pas beaucoup de monde qu'il n'impressionnait pas, Rachel en faisait parti. Charlie l'avait attrapé plus d'une fois en excès de vitesse et à chaque fois elle s'en était sorti par l'opération du saint esprit... ou tout simplement parce qu'elle lui faisait perdre le fil. Pas possible de lui tenir tête trop longtemps, sinon il allait y perdre la raison.

- Bonsoir Rachel, la salua Charlie en se tournant vers elle.

Le voilà le problème pour lequel il perdait le fil avec elle. Rachel était la plus belle femme qu'il avait jamais vu et cette femme jouait de ses charmes sur lui pour obtenir ce qu'elle voulait. Pas une fois dans sa vie de policier, il s'était laissé avoir par un joli minois. Mais Rachel avait ce truc en plus, qui le rendait impuissant à tout argument logique.

- Bella est mon invitée, tout comme toi, donc évite de faire une esclandre à l'anniversaire de mon fils, ça m'arrangerait beaucoup. Je t'ai demandé de venir pour que tu puisses profiter de ta nièce pour une fois, ne me le fais pas regretter.

Charlie regarda autour de lui, les Quileutes étaient une grande famille. On n'emmerdait pas l'un d'entre eux sans subir tous les autres. Clairement si Rachel leur en donnait l'ordre, dans la minute le shérif se retrouvait dans sa voiture. Sa nièce attrapa sa main et la serra doucement. Ses yeux étaient implorants. Alors il céda.

- Bien, je change de sujet, promit-il en se penchant à l'oreille de sa nièce. Cette femme me fait peur, je ne peux pas lutter.

Bella explosa de rire en le serrant à nouveau dans ses bras. Charlie en fut retourné. Il était très rare de voir sa nièce aussi heureuse et détendue. Qu'est-ce que ces Quileutes lui avaient fait ? Il se tourna vers Rachel, les sourcils froncés, la rousse se contenta de lui faire un clin d'œil. Charlie sentit tout de suite qu'il y avait anguille sous roche et à voir les regards protecteurs des jeunes de l'assemblée, Bella en avait conquis plus d'un. Retrouvant le sourire, il se mit à côté de sa nièce et lui posa tellement de question que Paul se mit à bouder. Mais qu'est-ce que sa mère avait comme idée de l'inviter celui là, il lui gâchait son anniversaire.

Rachel comprenant que son fils commençait à perdre patience, vint décrocher Bella de son oncle. Paul sauta aussitôt sur l'occasion pour emmener son amie devant le feu de camp. Charlie les regarda partir accompagné de Jacob et Leah. Il croisa les bras et se mit à froncer les sourcils. Si Riley apprenait ne serait-ce qu'une minute de ce qui se passait, Bella n'avait plus qu'à fuguer.

- On peut parler, chuchota Rachel en lui montrant la chambre du regard.

Oui, c'était probablement nécessaire. Discrètement, il s'éclipsa avec la maîtresse des lieux. Rachel referma la porte derrière elle et s'appuya dessus les bras croisés.

- Elle a besoin de toi Charlie, lança-t-elle sans préambule.

- Non, je ne crois pas, répondit-il en détournant le regard. Elle a besoin de quelqu'un de... plus. Et moi je ne fais pas le poids.

- Qu'est-ce que tu sais exactement ? l'interrogea Rachel en le fusillant du regard.

- C'est entre nous, je ne souhaite pas que tout le monde connaisse sa vie...

- Elle est maltraité Charlie Swan ! s'énerva la Quileute en tapant du pied. Elle est morte de peur à chaque pas qu'elle fait. Bella se sent coupable de ressentir de l'affection pour nous, parce qu'avant de venir ici, elle ne savait même pas ce que c'était ! Son père est un monstre, sa mère une épave et son frère un fantôme. Doit-elle rajouter un oncle lâche en plus de ça ?

Le shérif se prit l'attaque de plein fouet, le cœur serré. Il serra les dents en détournant le regard. Il avait essayé et il avait échoué.

- Je le sais très bien qu'elle est maltraitée, avoua-t-il la gorge serrée. Tu sais à quoi ressemblait Élisabeth avant lui ? Ma sœur était une cantatrice de renom, elle faisait la fierté de la famille. Elle rayonnait, rêvait du prince charmant. Riley a été ébloui par sa lumière et il a décidé que ce serait sa femme. Elle l'aimait, elle l'a épousé dès qu'elle a pu. Depuis elle n'a plus jamais été la même. Riley l'a transformé au fur et à mesure des années. Lui volant sa lumière parce qu'il ne fallait pas qu'elle brille plus que lui. Elle s'est éteinte de l'intérieur. J'ai essayé de la faire réagir, de lui dire qu'elle méritait mieux que ça. Puis les enfants sont arrivés et elle a commencé à se gaver de médicament et pour ma propre sœur j'ai commencé à devenir un étranger. Riley me laissait de moins en moins lui rendre visite et nos parents ne voyaient rien. J'étais le seul à me dire que quelque chose clochait. Mais Élisabeth répétait toujours que tout allait bien.

Rachel se détendit en entendant ça et en voyant à quel point toute cette histoire chamboulé le shérif.

- Je n'ai jamais été proche d'Edward, continua Charlie en grimaçant. Il était trop distant, même enfant, il ne m'a jamais laissé l'occasion d'apprendre à le connaître. Pour lui, son père ne m'aimait pas, alors il ne m'aimerait pas non plus. Bella s'était différent, ça l'a toujours été. Si j'avais eu une fille, j'aurais voulu qu'elle soit exactement comme elle. Belle, intelligente et le cœur sur la main. J'étais très proche d'elle, j'essayais d'être là dès que possible mais ma carrière me prenait du temps. Puis j'ai commencé à voir le même processus sur Bella que sur ma sœur. Les brimades, les ordres, la manipulation. Alors j'ai surveillé de près. Puis un jour, j'ai trouvé ma nièce en larmes et je l'ai interrogé. Elle m'a raconté ce que son père lui faisait. Même si je suis persuadé qu'elle ne m'a pas tout dit. J'étais fou de rage. J'ai alerté les services sociaux, par trois fois et à chaque fois, Riley faisait pression sur quelqu'un pour étouffer l'affaire. Alors j'ai voulu en parler à un journaliste, si la voix légale était court-circuitée autant en prendre une autre. Ce fut mon erreur. Toucher à la sacro-sainte réputation du Juge Masen.

La Quileute s'approcha de lui et lui mit une main sur l'épaule, attendant qu'il lui dise la suite.

- Il a détruit ma carrière, payé le journaliste pour qu'il disparaisse, convaincu ma femme que je délirais et qu'il serait temps que je m'éloigne. Et surtout, il s'est vengé sur Bella. Je l'ai vu après, elle n'a plus jamais été la même. Par ses actions il me faisait comprendre que je n'arriverai à rien et qu'en plus il serait pire avec ma nièce si je tentais encore quoique ce soit. Renée m'a menacé de divorce si nous ne partions pas de Forks. J'ai divorcé. Je ne pouvais pas partir. Riley a fourni un avocat du feu de dieu à ma femme et elle est parti avec le peu d'argent que j'avais, ne me laissant que la maison. Puis Riley a interdit à Bella de me revoir. En grandissant, elle a trouvé un peu de courage pour braver cet ordre et venir en cachette. Toujours quand il n'est pas là. Je tente à chaque fois de la faire parler, de la faire réagir, je suis flic et je ne souhaite qu'une chose, qu'elle fugue. J'y ai réfléchit plus d'une fois. A l'emmener. Mais l'illégalité ne l'aiderait pas. Bientôt elle sera majeure et elle pourra partir aussi loin qu'elle le souhaite et je lui donnerai tout ce que j'ai pour ça.

Rachel le regarda droit dans les yeux. Elle y vit à la fois la douleur de l'impuissance mais aussi l'espoir. Charlie espérait vraiment que sa nièce s'en irait à sa majorité. La Quileute n'était pas dupe.

- On parle de Riley Masen Charlie. Le Juge Masen. Le maniaque du contrôle qui martyrise ses enfants. Crois-tu sincèrement qu'il va la laisser partir comme ça ? Majeure ? Aux vues de ce que je viens d'entendre, ne crois tu pas qu'il va faire pression sur elle jusqu'à ses 21 ans. Par un moyen légal ou non. S'il ne la brise pas d'ici là. Sache qu'il a dans l'intention de la marier de force juste après son diplôme. Ne me demande pas comment je le sais, je le sais, c'est tout.

- Il n'a pas le droit de faire ça ! s'écria Charlie rouge de colère.

- Non en effet, mais le prendra ce droit, parce qu'il a une emprise sur Bella beaucoup trop forte. L'objectif du Juge est de rendre sa fille aussi apathique que sa femme. C'était en bonne voix avant qu'elle vienne ici.

- Comment ça qu'elle vienne ici ? s'étonna le shérif en fronçant les sourcils.

Rachel se recula en haussant les épaules. Elle n'avait pas à se sentir coupable de ce qu'elle avait fait, n'importe quel adulte en aurait fait de même.

- Elle vit ici depuis deux semaines, depuis que ta sœur s'est barrée je ne sais où pour abandonner sa fille dans une grande baraque toute seule.

La tête de Charlie n'avait pas de prix. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais rien ne semblait se former correctement.

- Je te demande pardon ?

- Quoi tu l'ignorais, feignit-elle de s'étonner. Bella était seule chez elle, avant elle était avec Edward, là, ce n'est plus le cas. Je ne pouvais pas la laisser et Paul aurait crié au scandale...

Charlie fit signe à Rachel de se calmer, parce qu'il la sentait s'emballer. Il lui demanda plus calmement de lui expliquer cette histoire d'hébergement mais aussi qu'est-ce que Paul venait faire là dedans. Il savait déjà que Bella faisait cours au Quileute, Jacob lui avait dit. De là à constater à quel point ils s'entendaient bien, il n'y avait qu'un pas. Parce qu'il l'avait bien vu le petit Paul en entrant, avec la main sur la joue de sa nièce. Riley n'allait pas accepter ça. Là dessus Rachel lui expliqua leur petit mensonge collectif au sujet des traditions de Paul.

- Mais dans quel merdier vous vous êtes foutu ? grogna-t-il en se frottant le visage. Tu as conscience que si Riley apprend ne serais-ce que la moitié de ce que Bella fait depuis deux semaines, ton fils n'aura plus aucune chance d'obtenir une bourse et toi il va pourrir ta boutique. Savez vous vraiment à qui vous avez affaire ?

- Oui ! siffla Rachel avec force. A un malade mental qui tabasse ses enfants ! Et si je dois mettre ma boutique en jeu je le ferai. On trouvera une solution pour Paul même sans cette bourse. Que les ancêtres me préservent de lui dire un truc pareil, je perdrai un bras. Tu ne sais pas à quel point il tient à elle. Il ment pour elle lui qui est si honnête. Il me tient tête et il garde chacun de ses secrets sans dire un mot. On la protégera, que tu le veuilles ou non.

- Je vous souhaite de réussir, mais tu constateras à quel point c'est plus difficile quand Riley sera revenu. Pour l'instant, Bella s'ouvre et se libère, ce qui me fait extrêmement plaisir. Mais quand il reviendra, qu'il remettra une couche, alors là tu verras la différence et je ne crois pas que ton fils et toi soyez prêt pour ça.

- Sauf si on lui donne une raison de se battre, insista la Quileute têtue. Si on lui prouve qu'on est avec elle et qu'on ne la lâchera pas. Il faut détruire le mal de l'intérieur et Bella en est capable.

- Elle est fragile. Vous surestimez sa force...

- Et toi tu la sous-estime ! rétorqua Rachel furieuse.

- Je ne veux pas la retrouver dans un hôpital parce qu'il aura eu la main trop leste ! hurla à son tour Charlie n'y tenant plus. Je ne sais pas jusqu'où il peut aller et ça fait des années que ça me ronge de l'intérieur. Elle m'a parlé du bâton, elle m'a parlé des pieds, mais je ne sais pas où il s'arrête. Et quand j'entends qu'ils sont malades, je suis mort de trouille chez moi. Qu'est-ce qu'il a fait à ses enfants ?

Voyant sa détresse, Rachel se calma et le prit dans ses bras. Le Juge Masen était vraiment bon pour détruire les bonnes personnes.

- Vous vous ressemblez, Bella est ton portrait craché, s'amusa-t-elle en lui frottant le dos. On va y arriver Charlie, il faut que tu y crois. Tu n'es plus seul face à lui. Nous sommes là, un jeune homme a prit Edward sous son aile et je pense que c'est un sacré adversaire. Nous allons faire parler les enfants et là, le Juge ne pourra plus rien faire. Ai-confiance. Ils ont grandi, il faut qu'ils prennent leur envol.

Charlie la prit à son tour dans ses bras et se mit à espérer lui aussi. Même si au fond, il était mort de trouille pour sa nièce. Ils ressortirent de la pièce en se promettant de se voir plus souvent. Il fallait que Charlie recrée un lien avec sa nièce. Bella en avait besoin.

En parlant de Bella, elle était dehors en train de vivre la meilleure soirée de sa vie. Ils étaient tous assis autour du feu de camp à rire des blagues de Seth et Embry, des répliques pleine de sagesse de Quil et des sarcasmes de Paul. Jacob s'inquiétait un peu d'avoir laissé Charlie à l'intérieur avec Rachel. Le remarquant la brune vint s'asseoir à côté de lui et lui sourit gentiment.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Toi si souriant habituellement, on dirait moi dans mes plus mauvais jours.

- Tu crois qu'ils s'engueulent ? Rachel et Charlie ?

- C'est ça qui t'inquiète, s'amusa Bella en tournant son regard vers la maison. Rassure toi, ils sont intelligent tous les deux. Tu devrais essayer de t'amuser. Si moi j'y arrive, ça doit pouvoir être envisageable pour toi aussi.

Jacob la regarda avec tendresse. Ses sentiments pour elle s'estompaient de jour en jour. Il savait très bien pourquoi. D'une, leur amitié devenait plus forte chaque jour passé à la Push, puis face aux sentiments de Paul, les siens ne faisaient pas le poids. Il s'était fait une raison.

- Tu devrais te trouver une petite amie, lança-t-elle avec amusement.

- Vraiment ! ricana-t-il surpris que ce soit elle qui propose ça. Désolé Bella, mais je ne les vois pas se bousculer au portillon.

- C'est parce que tu ne sais pas regarder, rétorqua-t-elle avec un sourire énigmatique. Parfois, on oublie de faire attention à ce qui se trouve autour de nous.

- Qu'est-ce que tu sous-entends là ? demanda-t-il intéressé.

- Je n'en dirais pas plus, j'en ai déjà bien assez dit. Bonne soirée Jacob !

La jeune femme le laissa réfléchir à ce qu'elle venait de lui balancer. C'était sa bonne action de la journée et si ça pouvait aider un peu Leah, c'était un plus. Elle ne voulait pas le forcer, mais Bella était certaine qu'ils iraient très bien ensemble. Voir les gens heureux lui remontait le moral en général. Sauf que pour une fois... elle aussi était heureuse. C'était fou ! L'après midi avec Leah et Rachel avait été merveilleuse, le début de soirée à s'habiller aussi, revoir Charlie lui réchauffait le cœur. Cette journée était parfaite.

- Te voir aussi joyeuse m'enchante, susurra Paul à son oreille.

Bella se retourna aussitôt avec les joues rouges. Paul se mit à sourire, il avait encore réussi. Il ne s'en lasserait décidément jamais. Il passa un bras autour de ses épaules et l'emmena en sa compagnie autour du feu de camp, reprenant la discussion avec les autres. Quand la soirée toucha à sa fin, Leah fit signe à ses amis de laisser Bella et Paul tout seul. Certains comprirent vite et trouvèrent une excuse pour s'éclipser, un autre eut un peu plus de mal.

- Mais je suis bien là moi..., grommela Embry qui était allongé par terre en regardant les étoiles.

Leah lui mit un coup de pied et lui fit les gros yeux pour qu'il bouge son derche. Lisant bien les tortures qu'elle lui réservait s'il ne bougeait pas dans la seconde, Embry se leva en vitesse, prétextant une soudaine envie pressante pour disparaître. Bella, inconsciente de ce qui était en train de se dérouler autour d'elle, se rapprocha du feu, car il commençait à faire vraiment froid. Mais elle ne voulait pas rentrer sans Paul. Le jeune homme, ayant bien remarqué le manège de son amie lui lança un merci silencieux. Leah lui fit un clin d'œil. Il avait plutôt intérêt de se sortir les doigts du cul, sinon ce serait son dernier anniversaire. Paul se tourna à nouveau vers Bella. Son cœur tambourina avec force. Il l'aimait, sans même l'avoir embrassé une seule fois. Se rapprochant, il s'assit derrière elle, passant ses jambes de chaque côté, son torse contre son dos. C'était devenu leur position préférée lorsqu'ils parlaient des choses douloureuses. Mais cette fois ci, ils n'allaient pas en parler. Oh que non ! Posant sa joue sur le haut du crâne de la brune, Paul profita du moment. Il la serra contre lui, s'étonnant encore de leur différence de taille. Bella ne trouva rien à y redire. Bien au contraire, comme toujours elle se sentait sereine dans ses bras. Elle se laissa même aller à poser sa tête contre son épaule, souhaitant que ce moment ne s'arrête jamais. Car son cœur battait à mille à l'heure, ses joues devaient être en feu et qu'elle sentait cette énergie positive en elle.

- Est-ce que je t'ai dit à quel point tu étais belle ce soir, murmura-t-il à son oreille avec un sourire mutin.

Il savait très bien quel effet ce compliment lui ferait. Posant un doigt sous le menton de la brune, il tourna son visage pour qu'elle le regarde. Paul, qui pensait pouvoir la taquiner un peu plus, ne s'était pas attendu à se perdre ainsi dans son regard. Il brillait d'intensité, le suppliant presque de ne pas en rester là. Alors il se tut et à la place se pencha. Paul posa ses lèvres sur celle de Bella qui se laissa faire. Le Quileute s'était attendu à être repoussé la première fois, par peur. Mais la brune le laissa prendre les commandes et le suivit avec douceur. C'était magique, pour l'un comme pour l'autre. Enorgueillit par son acceptation, Paul l'embrassa avec un peu plus de force. Même si elle était inexpérimentée, Bella se laissa porter par le moment et suivit le mouvement. Elle ne sut décrire l'émotion qui la prit lorsque leur langue se croisèrent, provocant un nombre incalculable de frisson en elle. Ils se séparèrent à bout de souffle. Paul posa son front sur le sien avec un sourire immense.

- Bella..., chuchota-t-il avant qu'elle ne pose ses doigts sur sa bouche pour le faire taire.

Non, elle voulait profiter de son premier baiser. La brune voulait savourer ce moment, alors, elle enleva ses doigts et posa à nouveau ses lèvres sur celle de Paul. Ne se faisant pas prier, le jeune homme plongea dans l'ivresse de ce moment, posant sa main dans les cheveux de la brune qu'il aimait tant.

Non loin, Charlie et Rachel les regardaient discrètement. Ils n'avaient pas voulu espionner, mais le shérif voulait dire au revoir. Il ne s'était pas attendu à tomber sur un tel spectacle.

- Là c'est la merde, siffla Charlie choqué.

- On s'en fout, trancha Rachel intransigeante. Ils s'aiment, depuis un moment je pense, c'est le principal.

- Le principal...

- Oui. Rien n'est plus fort que l'amour, j'en sais quelque chose. Le père de Paul s'est mit toute sa famille à dos pour moi. Paul est le portrait de son père. Mon fils est fort et protecteur, il aidera Bella. Il trouvera le moyen de la faire parler pour son bien. Ils sont mignons non ?

Charlie tourna un regard blasé vers elle. Cette femme était folle. Le shérif n'avait pas hâte que Riley revienne, parce qu'alors, il avait bien peur que tout leur petit monde idyllique s'effondre. Il avait une longueur d'avance sur eux, Charlie connaissait Riley depuis des dizaines d'années. Les Lahotte pouvaient toujours se voiler la face, le shérif n'en ferait pas autant. L'amour naissant de ces deux là allait être mis à rude épreuve.


Alors ? Alors ? Est-ce que j'ai été aussi méchante que vous le pensiez ? Je ne crois pas. Deux cadeaux en un chapitre. Un Charlie et un premier baiser. Allez à la semaine pro. Bisous !